Titre : Bulletin de l'Agence générale des colonies
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Melun)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42445178p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 23647 Nombre total de vues : 23647
Description : 01 avril 1929 01 avril 1929
Description : 1929/04/01 (A22,N243)-1929/04/30. 1929/04/01 (A22,N243)-1929/04/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6437075w
Source : CIRAD, 2012-231802
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/12/2012
- Aller à la page de la table des matières305
- SOMMAIRE DÉTAILLÉ:
- Études générales (Voir couverture).
- Informations:
- .......... Page(s) .......... 375
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- .......... Page(s) .......... 392
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- .......... Page(s) .......... 395
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- .......... Page(s) .......... 398
- Renseignements divers:
- .......... Page(s) .......... 412
- .......... Page(s) .......... 418
- .......... Page(s) .......... 421
ÉTUDES GÉNÉRALES 335
l'autorité, patriarcale mais sévère, d'un chef choisi dans les
familles les plus considérables et qu'on déposait s'il se montrait
par trop insuffisant. -
En dehors du chef, le grand-prêtre, inspiré des dieux dont il
f proclamait les oracles, parfois déifié lui-même de son vivant,
avait une autorité sans égale. Une seule loi régnait, le « tapu»,
interdiction de caractère religieux qui était indiquée par le grand-
prêtre et appliquée par le chef. Le « tapu » réglementait les
récoltes, la chasse, la pêche, les relations entre les membres de
la tribu. L'enfreindre était le plus souvent puni de mort.
Les anciens Marquisiens ignoraient les métaux. Leurs outils
étaient de pierres taillées, d'os, de bois durs, mais leur industrie
n'en était pas moins très poussée, car leur intelligence est vive
et le voyageur est toujours étonné de leur habileté en toutes
circonstances.
Ils étaient polythéistes et croyaient à l'immortalité de l'âme,
qui, après la mort, retourne aux terres originelles, le « havaii »
ancestral, là-bas, vers llouest. C'est pour cette raison que la mort
est acceptée aux Marquises avec la plus complète indifférence,
même de nos jours. Le moribond, entouré de sa famille et de
ses amis, bavarde, fume et rit jusqu'au dernier souffle.
De l'ancienne civilisation marquisienne il ne reste plus que
des vestiges, mais la race qui l'édifia est loin d'être épuisée ; elle
est mêxr e une des plus prolifiques du globe et, par conséquent,
susceptible d'accroissement. Il suffit, pour le prouver, de citer les
chiffres fournis parl'état-civil, en 1927, dans le groupe nord-ouest.
Il y eut, cette année-là, 54 naissances et 22 décès pour
1.006 habitants. La France, malgré son outillage sanitaire
perfectionné, ne donne guère que 19 naissances avec 17 décès
pour le même nombre d'individus. Il est donc incontestable que
la race marquisienne n'est pas frappée à mort, quoi qu'en aient
écrit quelques découragés devant la tâcho à entreprendre, et, si
on veut réellement la sauver, on pourra, lentement, mais
sûrement, la ramener peu à peu vers les nombres connus jadis
au temps d9 son ancienne prospérité.
Actuellement cesîles Marquises, presque désertes, ne fournissent
par an que 1.800 tonnes de coprah, quelques tonnes de vanille
verte et de café. C'est peu, et cette production pourrait être
facilement décuplée par l'apport d'une main-d'œuvre suffisante,
car la plupart des vallées marquisiennes sont en état de fournir
tous les produits agricoles tropicaux qu'on voudra bien y planter.
l'autorité, patriarcale mais sévère, d'un chef choisi dans les
familles les plus considérables et qu'on déposait s'il se montrait
par trop insuffisant. -
En dehors du chef, le grand-prêtre, inspiré des dieux dont il
f proclamait les oracles, parfois déifié lui-même de son vivant,
avait une autorité sans égale. Une seule loi régnait, le « tapu»,
interdiction de caractère religieux qui était indiquée par le grand-
prêtre et appliquée par le chef. Le « tapu » réglementait les
récoltes, la chasse, la pêche, les relations entre les membres de
la tribu. L'enfreindre était le plus souvent puni de mort.
Les anciens Marquisiens ignoraient les métaux. Leurs outils
étaient de pierres taillées, d'os, de bois durs, mais leur industrie
n'en était pas moins très poussée, car leur intelligence est vive
et le voyageur est toujours étonné de leur habileté en toutes
circonstances.
Ils étaient polythéistes et croyaient à l'immortalité de l'âme,
qui, après la mort, retourne aux terres originelles, le « havaii »
ancestral, là-bas, vers llouest. C'est pour cette raison que la mort
est acceptée aux Marquises avec la plus complète indifférence,
même de nos jours. Le moribond, entouré de sa famille et de
ses amis, bavarde, fume et rit jusqu'au dernier souffle.
De l'ancienne civilisation marquisienne il ne reste plus que
des vestiges, mais la race qui l'édifia est loin d'être épuisée ; elle
est mêxr e une des plus prolifiques du globe et, par conséquent,
susceptible d'accroissement. Il suffit, pour le prouver, de citer les
chiffres fournis parl'état-civil, en 1927, dans le groupe nord-ouest.
Il y eut, cette année-là, 54 naissances et 22 décès pour
1.006 habitants. La France, malgré son outillage sanitaire
perfectionné, ne donne guère que 19 naissances avec 17 décès
pour le même nombre d'individus. Il est donc incontestable que
la race marquisienne n'est pas frappée à mort, quoi qu'en aient
écrit quelques découragés devant la tâcho à entreprendre, et, si
on veut réellement la sauver, on pourra, lentement, mais
sûrement, la ramener peu à peu vers les nombres connus jadis
au temps d9 son ancienne prospérité.
Actuellement cesîles Marquises, presque désertes, ne fournissent
par an que 1.800 tonnes de coprah, quelques tonnes de vanille
verte et de café. C'est peu, et cette production pourrait être
facilement décuplée par l'apport d'une main-d'œuvre suffisante,
car la plupart des vallées marquisiennes sont en état de fournir
tous les produits agricoles tropicaux qu'on voudra bien y planter.
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