Titre : Bulletin de l'Agence générale des colonies
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Melun)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42445178p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 23647 Nombre total de vues : 23647
Description : 01 janvier 1929 01 janvier 1929
Description : 1929/01/01 (A22,N240)-1929/01/31. 1929/01/01 (A22,N240)-1929/01/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6437072n
Source : CIRAD, 2012-231802
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/12/2012
- Aller à la page de la table des matières1
- SOMMAIRE DÉTAILLÉ:
- pages
- Etudes générales (Voir couverture).
- Informations:
- .......... Page(s) .......... 55
- .......... Page(s) .......... 55
- .......... Page(s) .......... 56
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- .......... Page(s) .......... 59
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- .......... Page(s) .......... 62
- .......... Page(s) .......... 62
- .......... Page(s) .......... 65
- .......... Page(s) .......... 65
- .......... Page(s) .......... 68
- Statistiques. Rapports commerciaux:
- .......... Page(s) .......... 78
- Renseignements divers:
- .......... Page(s) .......... 84
- .......... Page(s) .......... 86
64 BULLETIN DE L'AGENCE GÉNÉRALE DES COLONIES
matérielles, sensuelles, satisfactions de vanité qui prennent ici
une importance exceptionnelle, qui n'ont rien à craindre du
ridicule, et trouvent dans la machine sociale un organe prévu à
leur intention, le « griot » ; jouissances d'art, non moins vives,
non moins recherchées, et qui s'expiiment particulièrement par
la danse et la musique.
On comprend que ce « moi » sans continuité, sans identité
véritable, n'atteigne jamais à une bien forte personnalité, tant qu'il
reste dans son milieu d'origine ; mais on comprend du même
coup qu'il soit soulevé, entraïné par le moindre souffle qui passe,
qu'il soit facilement gagné par la contagion des pensées et des
sentiments, absorbé par les mouvements collectifs grégarisés.
Selon les cas, cette âme de troupeau se manifeste par des gestes
plus ou moins heureux : des paniques invraisemblables, des
révoltes insensées, ou, encore, des conversions en masse à telle
ou telle religion nouvelle, ou encore, gardons-nous de l'oublier,
des actes admirables de courage, de générosité, de dévoue-
ment.
Si différent de nous, le nègre est pourtant, dans la majorité
des cas, un être éminemment sympathique. C'est qu'il a conservé,
à travers les épreuves d'une histoire singulièrement brutale, une
merveilleuse spontanéité - c'est aussi, qu'en dehors de quelques
régions étouffantes de la grande forêt, il est naturellement gai,
d'une gaîté de jeune animal, que rien n'abat longtemps de suite
et qui trouve mille façons de se manifester ; c'est qu'il est, sans
trop s'en douter, artiste au meilleur sens du mot et qu'il crée
autour de sa personne une étrange atmosphère de poésie ; c'est
enfin que sa magnifique insouciance, si elle présente maints
inconvénients pratiques, est génératrice de fort belles choses : de
désintéressement, d'héroïsme, de gestes nobles.
Ce qui achève de nous attacher au nègre, c'est le progrès dont
est manifestement capable son âme embryonnaire. Car, à cette
question classique : le nègre est-il perfectible ? — on peut, après
quelques années d'expérience africaine, répondre sans l'ombre
d'une hésitation. Il est perfectible techniquement, intellectuel-
lement, moralement ; il peut devenir, il est devenu déjà, dans
certaines parties de notre domaine africain, un précieux auxiliaire,
et nous ne sommes qu'au début d'une œuvre de formation.
Le problème, d'ailleurs, est d'importance ; les noirs d'Afrique
sont très nombreux, et l'on no peut guère compter que sur eux
pour mettre en valeur un pays où le peuplement européen n'est
matérielles, sensuelles, satisfactions de vanité qui prennent ici
une importance exceptionnelle, qui n'ont rien à craindre du
ridicule, et trouvent dans la machine sociale un organe prévu à
leur intention, le « griot » ; jouissances d'art, non moins vives,
non moins recherchées, et qui s'expiiment particulièrement par
la danse et la musique.
On comprend que ce « moi » sans continuité, sans identité
véritable, n'atteigne jamais à une bien forte personnalité, tant qu'il
reste dans son milieu d'origine ; mais on comprend du même
coup qu'il soit soulevé, entraïné par le moindre souffle qui passe,
qu'il soit facilement gagné par la contagion des pensées et des
sentiments, absorbé par les mouvements collectifs grégarisés.
Selon les cas, cette âme de troupeau se manifeste par des gestes
plus ou moins heureux : des paniques invraisemblables, des
révoltes insensées, ou, encore, des conversions en masse à telle
ou telle religion nouvelle, ou encore, gardons-nous de l'oublier,
des actes admirables de courage, de générosité, de dévoue-
ment.
Si différent de nous, le nègre est pourtant, dans la majorité
des cas, un être éminemment sympathique. C'est qu'il a conservé,
à travers les épreuves d'une histoire singulièrement brutale, une
merveilleuse spontanéité - c'est aussi, qu'en dehors de quelques
régions étouffantes de la grande forêt, il est naturellement gai,
d'une gaîté de jeune animal, que rien n'abat longtemps de suite
et qui trouve mille façons de se manifester ; c'est qu'il est, sans
trop s'en douter, artiste au meilleur sens du mot et qu'il crée
autour de sa personne une étrange atmosphère de poésie ; c'est
enfin que sa magnifique insouciance, si elle présente maints
inconvénients pratiques, est génératrice de fort belles choses : de
désintéressement, d'héroïsme, de gestes nobles.
Ce qui achève de nous attacher au nègre, c'est le progrès dont
est manifestement capable son âme embryonnaire. Car, à cette
question classique : le nègre est-il perfectible ? — on peut, après
quelques années d'expérience africaine, répondre sans l'ombre
d'une hésitation. Il est perfectible techniquement, intellectuel-
lement, moralement ; il peut devenir, il est devenu déjà, dans
certaines parties de notre domaine africain, un précieux auxiliaire,
et nous ne sommes qu'au début d'une œuvre de formation.
Le problème, d'ailleurs, est d'importance ; les noirs d'Afrique
sont très nombreux, et l'on no peut guère compter que sur eux
pour mettre en valeur un pays où le peuplement européen n'est
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