Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-05-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mai 1904 05 mai 1904
Description : 1904/05/05 (A8,N148,T14). 1904/05/05 (A8,N148,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64321800
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
264 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Guinée [Eriodendron anfracluosum), grand arbre épineux qui a quelquefois 20 à
25 mètres de circonférence à la base. Les fruits contiennent de l'ouate ou du
coton, peu utilisé en Sénégambie, mais exploité à Madagascar (Mevatanana) et
surtout au Cambodge, où il sert à la confection des traversins et des fameux
matelas cambodgiens.
Le faux fromager (Bombax buonopozense), doumdoum (wolof), bongou (bam-
bara), est moins élevé que le précédent; il a peu d'épines; l'écorce est brun noi-
râtre, fendillée comme celle du chêne-liège; il a peu de cloisonnements. Il porte
des fleurs rouges magnifiques et de belles feuilles palmées vert sombre.
Il donne un coton plus soyeux que le vrai fromager; on le trouve partout, depuis
N'Diourbel jusqu'au Niger. Dans la forêt de Ferlo, il est assez abondant pour
que l'exploitation de son coton puisse être productive. Malheureusement la
presque totalité de ce coton est brûlé tous les ans par les feux de brousse.
Les Sterculiacées sont représentées par plusieurs espèces. Le Sterculia ou Cola
acuminata n'existe pas dans les régions parcourues par la mission. La zone du
cola ne dépasse guère la Casamance. A Kaukau, qui se trouve vers le 10° lat. N., il
y en a cependant quelques pieds.
En revanche, le Sterculia tomentosa, m'bépou, m'beup (wolof), konkosita (bam-
bara), est très fréquent surtout dans la forêt de Ferlo. On le trouve depuis
N'Diévaldi jusqu'à Ségou au Soudan. Le Sterculia cordifolia, ou n'taba, se trouve
dans le Niani-Ouli et le Boundou. II y en a aussi à Kati et à Bammako. Le bois,
solide et fin, ressemble au peuplier.
Le fromager, le n'taba le boumou donnent, quand ils ont été blessés, une sorte
de gomme résine qui, lorsqu'on la brûle, laisse dégager une odeurrappelant l'en-
cens ou la myrrhe.
Le m'beup (Sterculia tomentosa) laisse exsuder une substance qui serait une
variété de gomme adragante. En 1898, ou en a exporté en France, mais les indi-
gènes, n'en jugeant pas le prix rémunérateur, ont cessé de la recueillir.
Les Mimosées nous présentent plusieurs acacias remarquables (gommiers).
VAcacia Verek, ou gommier blanc, donne la véritable gomme arabique qu'on
récolte en décembre, après l'hivernage et en mars après les rosées.
Le gonaké (Acacia Adansonii) donne la gomme rouge.
Ces acacias forment de véritables forêts sur les rives de la Falemé, en aval de
Sénoudébou. Ils sont très abondants également dans le Boundou, le Ouli, le
Niani, le Kaloukadougou où ils couvrent les régions inhabitées.
- Malheureusement les feux de brousse détruisent tous les ans une grande quan -
tité de gommiers.
Il serait utile de délimiter et de protéger contre la destruction les
régions où ils croissent en plus grand nombre. Corre et Lejaune, partant de
cette idée que la gomme serait une transformation dans l'intérieur des cellules
due à un ferment de la famille des champignons, conseillent de tenter l'expé-
rience sur les acacias du Sénégal, en inoculant ce champignon aux arbres.
Les fruits des Acacia arabica et Adansonii donnent une teinture noire et ser-
vent à tanner les cuirs.
Parmi les Papilionacées: nous citerons le pois bambara et l'arachide ou Ara-
chis hypogxa qui est de tous les produits végétaux du Sénégal celui qui est exporté
en plus grande quantité. En i898, on en a expédié en Europe près de
100.000 tonnes estimées 13.600.000 francs. La production du Sénégal, qui a triplé
en quinze ans, deviendrait encore bien plus importante le jour où une ligne ferrée
Guinée [Eriodendron anfracluosum), grand arbre épineux qui a quelquefois 20 à
25 mètres de circonférence à la base. Les fruits contiennent de l'ouate ou du
coton, peu utilisé en Sénégambie, mais exploité à Madagascar (Mevatanana) et
surtout au Cambodge, où il sert à la confection des traversins et des fameux
matelas cambodgiens.
Le faux fromager (Bombax buonopozense), doumdoum (wolof), bongou (bam-
bara), est moins élevé que le précédent; il a peu d'épines; l'écorce est brun noi-
râtre, fendillée comme celle du chêne-liège; il a peu de cloisonnements. Il porte
des fleurs rouges magnifiques et de belles feuilles palmées vert sombre.
Il donne un coton plus soyeux que le vrai fromager; on le trouve partout, depuis
N'Diourbel jusqu'au Niger. Dans la forêt de Ferlo, il est assez abondant pour
que l'exploitation de son coton puisse être productive. Malheureusement la
presque totalité de ce coton est brûlé tous les ans par les feux de brousse.
Les Sterculiacées sont représentées par plusieurs espèces. Le Sterculia ou Cola
acuminata n'existe pas dans les régions parcourues par la mission. La zone du
cola ne dépasse guère la Casamance. A Kaukau, qui se trouve vers le 10° lat. N., il
y en a cependant quelques pieds.
En revanche, le Sterculia tomentosa, m'bépou, m'beup (wolof), konkosita (bam-
bara), est très fréquent surtout dans la forêt de Ferlo. On le trouve depuis
N'Diévaldi jusqu'à Ségou au Soudan. Le Sterculia cordifolia, ou n'taba, se trouve
dans le Niani-Ouli et le Boundou. II y en a aussi à Kati et à Bammako. Le bois,
solide et fin, ressemble au peuplier.
Le fromager, le n'taba le boumou donnent, quand ils ont été blessés, une sorte
de gomme résine qui, lorsqu'on la brûle, laisse dégager une odeurrappelant l'en-
cens ou la myrrhe.
Le m'beup (Sterculia tomentosa) laisse exsuder une substance qui serait une
variété de gomme adragante. En 1898, ou en a exporté en France, mais les indi-
gènes, n'en jugeant pas le prix rémunérateur, ont cessé de la recueillir.
Les Mimosées nous présentent plusieurs acacias remarquables (gommiers).
VAcacia Verek, ou gommier blanc, donne la véritable gomme arabique qu'on
récolte en décembre, après l'hivernage et en mars après les rosées.
Le gonaké (Acacia Adansonii) donne la gomme rouge.
Ces acacias forment de véritables forêts sur les rives de la Falemé, en aval de
Sénoudébou. Ils sont très abondants également dans le Boundou, le Ouli, le
Niani, le Kaloukadougou où ils couvrent les régions inhabitées.
- Malheureusement les feux de brousse détruisent tous les ans une grande quan -
tité de gommiers.
Il serait utile de délimiter et de protéger contre la destruction les
régions où ils croissent en plus grand nombre. Corre et Lejaune, partant de
cette idée que la gomme serait une transformation dans l'intérieur des cellules
due à un ferment de la famille des champignons, conseillent de tenter l'expé-
rience sur les acacias du Sénégal, en inoculant ce champignon aux arbres.
Les fruits des Acacia arabica et Adansonii donnent une teinture noire et ser-
vent à tanner les cuirs.
Parmi les Papilionacées: nous citerons le pois bambara et l'arachide ou Ara-
chis hypogxa qui est de tous les produits végétaux du Sénégal celui qui est exporté
en plus grande quantité. En i898, on en a expédié en Europe près de
100.000 tonnes estimées 13.600.000 francs. La production du Sénégal, qui a triplé
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