Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-05-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mai 1904 05 mai 1904
Description : 1904/05/05 (A8,N148,T14). 1904/05/05 (A8,N148,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64321800
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
272 REVUE DES CULTURES COLONIALES
meilleure qualité de papier se soit manifesté dans cette longue période; l'outil-
lage n'a aucunement changé.
L'intérêt que présente cette question au Tonkin et dans certaines provinces de
l'Annam, ne sera donc que très limité et consistera tout entier dans une descrip-
tion simple des procédés adoptés et appliqués par les indigènes.
En nous bornant à faire leur histoire dans deux centres, les plus importants,
que nous sachions, par la quantité d'écorce que l'on y traite, nous aurons au
moins saisi, avant leur disparition, peut-être prochaine, au moins partielle, devant
l'outillage économique européen supérieur et devant une matière première plus
abondante et nécessitant moins de soins, les principales phases de la fabrication
traditionnelle des Annamites, avec les rares modifications qui peuvent intervenir
dans le cours du traitement. j
1° Fabrication du papier à Pki-dinh. Le village de Phi-dinh, situé dans la pro-
vince de Hung-hoa, se trouve à quelques kilomètres de Than-ba. On y fabrique
du papier de la façon suivante : l'écorce de cây gio est mise dans l'eau où on la
laisse tremper pendant quarante-huit heures, puis on la plonge dans un lait de
chaux très étendu, le même laps de temps. On procède ensuite à la cuisson. Elle
a lieu dans un four semblable au four à chaux ordinaire ; sur les bords qui forment
le dessus du foyer on place une grande chaudière en cuivre ou en fonte que l'on
remplit d'eau. Un trou pratiqué dans la paroi et formant rigole sert à alimenter
le réservoir au fur à mesure que l'eau s'évapore. Au-dessus du récipient on dis-
pose des traverses en bois, de grosseur moyenne, au milieu desquelles on laisse
une petite ouverture pour le dégagement de la vapeur d'eau. Le gio, imprégné
d'eau de chaux, est placé sur ces traverses. Le four, à sa partie supérieure, est
hermétiquement fermé avec de la terre glaise, que l'on recouvre enfin de feuilles
de lataniers. Pendant vingt-quatre heures, on active le feu, puis on laisse refroidir
le gio avant de le retirer. Cela demande deux jours. L'écorce subit ensuite un pre-
mier lavage à l'eau froide pour la débarrasser des particules de chaux adhérentes
au tissu fibreux; puis on la nettoie une deuxième fois jusqu'à ce qu'elle soit par-
faitement nette de tout élément étranger, pour la placer dans un mortier et la
réduire en pâte au moyen d'un pilon à bascule. Cette opération terminée, on la
lave une troisième fois et on la verse dans un réservoir rectangulaire en bois, que
l'on a eu soin de remplir d'eau. Au préalable on a fait dissoudre un certain muci-
lage, provenant d'un arbre du nom de cây mo.
Nous ne possédons pas de renseignements assez précis sur la culture de cet
arbre, pour nous livrer à une description même sommaire ; cependant nous avons
pu savoir que les fabricants de papier l'achètent sous forme de bûches, à des
forestiers indigènes qui le trouvent dans la montagne. Lorsqu'il a atteint de 4 à
5 centimètres de diamètre et qu'il mesure 2m;)o de hauteur, il est vendu à raison
de 7 cents 1/2 (1). L'écorce n'est pas utilisée. Le bois seul est taillé en minces
copeaux, que l'on fait tremper dans l'eau pendant douze heures. Cette eau, natu-
rellement gommeuse, est versée dans le réservoir en bois. Lorsqu'elle n'est plus
suffisamment épaisse on y plonge un panier rempli de morceaux de cây mo et
on l'agite jusqu'à ce que la pâte de gio soit redevenue résistante.
On évalue que.pour un picul d'écorce de gio, c'est-à-dire 60 kilogrammes, il
faut environ deux kilogrammes de copeaux de mo.
(î) Il existe, paraff-il, dans la haute région, vers Lrokay, un arbre désigné sous le nom de câjt
md nhiéu (?) atteignant un diamètre de Om20 et dont le mucilage serait hitm supérieur à celui du
cây mô.
meilleure qualité de papier se soit manifesté dans cette longue période; l'outil-
lage n'a aucunement changé.
L'intérêt que présente cette question au Tonkin et dans certaines provinces de
l'Annam, ne sera donc que très limité et consistera tout entier dans une descrip-
tion simple des procédés adoptés et appliqués par les indigènes.
En nous bornant à faire leur histoire dans deux centres, les plus importants,
que nous sachions, par la quantité d'écorce que l'on y traite, nous aurons au
moins saisi, avant leur disparition, peut-être prochaine, au moins partielle, devant
l'outillage économique européen supérieur et devant une matière première plus
abondante et nécessitant moins de soins, les principales phases de la fabrication
traditionnelle des Annamites, avec les rares modifications qui peuvent intervenir
dans le cours du traitement. j
1° Fabrication du papier à Pki-dinh. Le village de Phi-dinh, situé dans la pro-
vince de Hung-hoa, se trouve à quelques kilomètres de Than-ba. On y fabrique
du papier de la façon suivante : l'écorce de cây gio est mise dans l'eau où on la
laisse tremper pendant quarante-huit heures, puis on la plonge dans un lait de
chaux très étendu, le même laps de temps. On procède ensuite à la cuisson. Elle
a lieu dans un four semblable au four à chaux ordinaire ; sur les bords qui forment
le dessus du foyer on place une grande chaudière en cuivre ou en fonte que l'on
remplit d'eau. Un trou pratiqué dans la paroi et formant rigole sert à alimenter
le réservoir au fur à mesure que l'eau s'évapore. Au-dessus du récipient on dis-
pose des traverses en bois, de grosseur moyenne, au milieu desquelles on laisse
une petite ouverture pour le dégagement de la vapeur d'eau. Le gio, imprégné
d'eau de chaux, est placé sur ces traverses. Le four, à sa partie supérieure, est
hermétiquement fermé avec de la terre glaise, que l'on recouvre enfin de feuilles
de lataniers. Pendant vingt-quatre heures, on active le feu, puis on laisse refroidir
le gio avant de le retirer. Cela demande deux jours. L'écorce subit ensuite un pre-
mier lavage à l'eau froide pour la débarrasser des particules de chaux adhérentes
au tissu fibreux; puis on la nettoie une deuxième fois jusqu'à ce qu'elle soit par-
faitement nette de tout élément étranger, pour la placer dans un mortier et la
réduire en pâte au moyen d'un pilon à bascule. Cette opération terminée, on la
lave une troisième fois et on la verse dans un réservoir rectangulaire en bois, que
l'on a eu soin de remplir d'eau. Au préalable on a fait dissoudre un certain muci-
lage, provenant d'un arbre du nom de cây mo.
Nous ne possédons pas de renseignements assez précis sur la culture de cet
arbre, pour nous livrer à une description même sommaire ; cependant nous avons
pu savoir que les fabricants de papier l'achètent sous forme de bûches, à des
forestiers indigènes qui le trouvent dans la montagne. Lorsqu'il a atteint de 4 à
5 centimètres de diamètre et qu'il mesure 2m;)o de hauteur, il est vendu à raison
de 7 cents 1/2 (1). L'écorce n'est pas utilisée. Le bois seul est taillé en minces
copeaux, que l'on fait tremper dans l'eau pendant douze heures. Cette eau, natu-
rellement gommeuse, est versée dans le réservoir en bois. Lorsqu'elle n'est plus
suffisamment épaisse on y plonge un panier rempli de morceaux de cây mo et
on l'agite jusqu'à ce que la pâte de gio soit redevenue résistante.
On évalue que.pour un picul d'écorce de gio, c'est-à-dire 60 kilogrammes, il
faut environ deux kilogrammes de copeaux de mo.
(î) Il existe, paraff-il, dans la haute région, vers Lrokay, un arbre désigné sous le nom de câjt
md nhiéu (?) atteignant un diamètre de Om20 et dont le mucilage serait hitm supérieur à celui du
cây mô.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.88%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.88%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 16/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k64321800/f16.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k64321800/f16.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k64321800/f16.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k64321800
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k64321800
Facebook
Twitter