Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-04-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 avril 1904 05 avril 1904
Description : 1904/04/05 (A8,N146,T14). 1904/04/05 (A8,N146,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6432178x
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 219
coton, c'est-à-dire qu'il remonte probablement à sept ou huit cents ans avant
Jésus-Christ, mais on ne trouve de machines réellement dignes de ce nom qu'à
dater du milieu du XVIIIe siècle.
Dans certaines parties de la Chine, on se servait d'un lourd archet de bois,
suspendu à un cadre de bambou que l'opérateur tenait sur ses épaules. Le coton
était placé sur le bord d'une planche et égrené par le fouettement de la corde de
l'archet rapidement manœuvré. Les Hindous, qui ont probablement utilisé le
coton les premiers, se servaient d'une pierre plate sur laquelle ils étendaient la
récolte; un rouleau de bois, manœuvré avec le pied, effectuait une séparation
grossière des graines, mais en écrasait un. certain nombre, dont l'huile venait -
tacher la fibre. Néanmoins le coton était travaillé sur une assez grande échelle,
car vers 327 avant Jésus-Christ, Nearchus, amiral d'Alexandre, mentionne les
manteaux et les turbans d'une blancheur inaccoutumée, dont se paraient les
Hindous, et ne laissent aucun doute sur la plante dont ils étaient tirés.
La même méthode d'égrenage passa dans les pays où le coton se répandit, en
Arabie, en Perse, enfin en Sicile, où sa culture avait une assez grande extension
au xe siècle. En Amérique, où Cortez retrouva le coton au Mexique en 1519, et
François Pizarre au Pérou en 1522, il semble que la séparation de la fibre avait lieu
uniquement à la main. Pendant tout le XVIIe siècle, la culture du coton fut étudiée
et encouragée dans l'Amérique du Nord, mais la production resta faible: elle ne
s'accentua que vers le milieu du XVIIIe siècle, où on peut relever des chiffres
exacts d'exportation. C'est de cette époque que date la première machine à
égrener; elle fut construite en 1742 par un planteur français de la Louisiane,
M. Dubreuil. La culture du cotonnier n'ayant pas alors une grande importance,
il ne reste malheureusement aucun document sur cette machine; tout porte à
croire que c'était une égreneuse à rouleaux, analogue à l'un des modèles encore
conservés aux Arts et Métiers. Dans cette machine, qui, transformée et perfec-
tionnée depuis, a conservé son nom de roller gin, les graines sont placées sur une
table d'alimentation et poussées contre deux rouleaux primitivement en bois, qui
tournent en sens inverse; la fibre est entraînée par le mouvement des rouleaux,
qui sont trop rapprochés pour permettre à la graine de passer et d'un diamètre
suffisamment faible pour que la graine ne se coince pas entre eux et ne soit pas
brisée. -
Toute rudimentaire qu'elle était, la machine de Dubreuil permettait de tra-
vailler dans le même temps cinq fois plus de coton qu'à la main. Elle se répandit
dans toute la contrée, et en 1790 un docteur de Géorgie, Joseph Eve, modifia cette
machine de façon à pouvoir l'actionner par un manège ou par une roue hydrau-
lique.
Malgré ses avantages et la perfection de son travail, cette machine devait être
bientôt remplacée par une autre, basée sur un principe différent, et qui donnait
un rendement plus élevé, c'est l'égreneuseà scies ou saw gin. Dans cette machine,
les parties travaillantes sont constituées par une série de scies à petites dents,
montées sur le même arbre, et dont la partie supérieure seule pénètre sur une
certaine longueur dans les rainures pratiquées au fond d'une boîte formant
trémie; les scies tournent à une grande vitesse (25 à 30 mètres par seconde) et
arrachent la fibre qu'elles entraînent avec elles alors que les graines restent dans
la trémie. En avant des scies et tournant en sens inverse, à une vitesse supé-
rieure, se trouve un tambour muni de brosses qui débarrassent les scies de la
fibre qui s'y trouve adhérente.
coton, c'est-à-dire qu'il remonte probablement à sept ou huit cents ans avant
Jésus-Christ, mais on ne trouve de machines réellement dignes de ce nom qu'à
dater du milieu du XVIIIe siècle.
Dans certaines parties de la Chine, on se servait d'un lourd archet de bois,
suspendu à un cadre de bambou que l'opérateur tenait sur ses épaules. Le coton
était placé sur le bord d'une planche et égrené par le fouettement de la corde de
l'archet rapidement manœuvré. Les Hindous, qui ont probablement utilisé le
coton les premiers, se servaient d'une pierre plate sur laquelle ils étendaient la
récolte; un rouleau de bois, manœuvré avec le pied, effectuait une séparation
grossière des graines, mais en écrasait un. certain nombre, dont l'huile venait -
tacher la fibre. Néanmoins le coton était travaillé sur une assez grande échelle,
car vers 327 avant Jésus-Christ, Nearchus, amiral d'Alexandre, mentionne les
manteaux et les turbans d'une blancheur inaccoutumée, dont se paraient les
Hindous, et ne laissent aucun doute sur la plante dont ils étaient tirés.
La même méthode d'égrenage passa dans les pays où le coton se répandit, en
Arabie, en Perse, enfin en Sicile, où sa culture avait une assez grande extension
au xe siècle. En Amérique, où Cortez retrouva le coton au Mexique en 1519, et
François Pizarre au Pérou en 1522, il semble que la séparation de la fibre avait lieu
uniquement à la main. Pendant tout le XVIIe siècle, la culture du coton fut étudiée
et encouragée dans l'Amérique du Nord, mais la production resta faible: elle ne
s'accentua que vers le milieu du XVIIIe siècle, où on peut relever des chiffres
exacts d'exportation. C'est de cette époque que date la première machine à
égrener; elle fut construite en 1742 par un planteur français de la Louisiane,
M. Dubreuil. La culture du cotonnier n'ayant pas alors une grande importance,
il ne reste malheureusement aucun document sur cette machine; tout porte à
croire que c'était une égreneuse à rouleaux, analogue à l'un des modèles encore
conservés aux Arts et Métiers. Dans cette machine, qui, transformée et perfec-
tionnée depuis, a conservé son nom de roller gin, les graines sont placées sur une
table d'alimentation et poussées contre deux rouleaux primitivement en bois, qui
tournent en sens inverse; la fibre est entraînée par le mouvement des rouleaux,
qui sont trop rapprochés pour permettre à la graine de passer et d'un diamètre
suffisamment faible pour que la graine ne se coince pas entre eux et ne soit pas
brisée. -
Toute rudimentaire qu'elle était, la machine de Dubreuil permettait de tra-
vailler dans le même temps cinq fois plus de coton qu'à la main. Elle se répandit
dans toute la contrée, et en 1790 un docteur de Géorgie, Joseph Eve, modifia cette
machine de façon à pouvoir l'actionner par un manège ou par une roue hydrau-
lique.
Malgré ses avantages et la perfection de son travail, cette machine devait être
bientôt remplacée par une autre, basée sur un principe différent, et qui donnait
un rendement plus élevé, c'est l'égreneuseà scies ou saw gin. Dans cette machine,
les parties travaillantes sont constituées par une série de scies à petites dents,
montées sur le même arbre, et dont la partie supérieure seule pénètre sur une
certaine longueur dans les rainures pratiquées au fond d'une boîte formant
trémie; les scies tournent à une grande vitesse (25 à 30 mètres par seconde) et
arrachent la fibre qu'elles entraînent avec elles alors que les graines restent dans
la trémie. En avant des scies et tournant en sens inverse, à une vitesse supé-
rieure, se trouve un tambour muni de brosses qui débarrassent les scies de la
fibre qui s'y trouve adhérente.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Auteurs similaires Jardin d'agronomie tropicale Jardin d'agronomie tropicale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jardin d'agronomie tropicale" or dc.contributor adj "Jardin d'agronomie tropicale")Institut national d'agronomie de la France d'outre mer Institut national d'agronomie de la France d'outre mer /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer" or dc.contributor adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer") France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 27/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6432178x/f27.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6432178x/f27.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6432178x/f27.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6432178x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6432178x
Facebook
Twitter