N° 52 — OCT. 1905. JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 315
gréable comme cela se présente dans le sucre
de betterave non raffiné.
Les bonnes mélasses de muscovado, con-
tenant de 50 à 55 ° 0 de sucre de canne,
12 à 14 7„ de glucose et 18 à 20 °10 d'eau, de
bonne couleur et exemptes de mauvaise odeur,
conviendraient parfaitement aux brasseurs.
Il faut cependant envisager la concurrence
du sucre obtenu par la saccharification des
amidons à bon marché. Le prix même des
mélasses est assez bas; mais elles exigent un
emballage coûteux. Il s'agit de savoir si on
ne pourrait pas, pour des méthodes faciles,
arriver à diminuer le prix de revient de cette
matière pour en encourager l'emploi en
brasserie. L'auteur estime qu'on pourrait
exporter la masse cuite (sucre brut non
turbiné), en sacs. Que la matière fermentes-
cible soit sous forme solide, plastique ou
fluide, le brasseur, répétons-le, n'attache
d'importance qu'à sa teneur en sucre de
canne et glucose. — M. C.
La Technologie du Thé
NEUVILLE (H.) : Technologie du Thé. In-8°
270 pp., 30 fig, Challamel, Paris. 1905.
Prix, broché: 7 fr.
Nous éprouvons une satisfaction particu-
lière à signaler ce livre, .car l'auteur est un
ami fidèle du « J. d'A. T. ». Il nous a donné
de nombreux articles sur différentes ques-
tions de technologie coloniale dont une sé-
rie d'articles sur le thé. Le Journal même
est cité presque à chaque page de l'ouvrage,
et" la quasi totalité des documents utilisés
proviennent des dossiers ou des relations
du « J. d'A. T. ».
Nous ne pouvons, en effet, publier dans
le Journal qu'une minime partie des maté-
riaux qui nous parviennent, mais nous les
recueillons et les classons. Le travail de
M. NEUVILLE montre quel beau parti on peut
tirer de ces montagnes de volumes, de bro-
chures, de coupures, en apportant à la tâche
une bonne culture scientifique, un esprit clair
et probe, et de la persévérance. L'auteur est
arrivé à établir un ouvrage qui rendra les plus
grands services aux planteurs et négociants
de tous pays, et à plus forte raison aux Fran-
çais; car la bibliographie française est in-
croyablement pauvre en éditions sur la fabri-
cation du thé.
Le plan de l'ouvrage est méthodique et
net :
Composition chimique de la feuille (envi-
ron 60 pp.). Procédés des factoreries euro-
péennes de Ceylan, de l'Inde, de Java, etc.
(135 pp., et la plupart des figures, représen-
tant des machines à faire le thé). Procédés
asiatiques traditionnels (50 pp.). Enfin, un
appendice sur les mélanges de thés les plus
usités dans le commerce; compulsé princi-
palement d'après WALSH et GUIGON.
Une bibliographie justificative, de 1 pages,
termine le volume qui se présente ainsi
comme un véritable petit traité, à la fois
concis et très complet. Par l'excellence du
choix et la clarté de l'exposition, il sera utile
même' aux personnes en état de consulter
les sources anglaises et hollandaises.
Et, d'ailleurs, si bien des coloniaux, au-
jourd'hui, lisent l'anglais, combien y en a-
t-il qui comprennent le hollandais? Or, il a
été fait à Java, dans ces dernières années des
recherches, aussi copieuses qu'importantes,
sur la chimie et la préparation du thé.
M. NEUVILLE en a tiré parti ampleIIle¡, et
très intelligemment; par là son livre pourra
intéresser plus particulièrement les spécia-
listes anglais, nous le leur signalons à ce
titre, car ils ignorent à peu près complètement
les travaux hollandais sur le thé, tout en en
ayant produit eux-mêmes de très remarqua-
bles, et d'essentiels. — M. NEUVILLE a uti-
lisé également certaines recherches alle-
mandes et jusqu'à des documents russes,
notamment une traduction manuscrite de
quelques chapitres do KRASNOFF que nous
avons été très heureux de mettre à sa dispo-
sition.
Les Bananes glacées de Nictheroy.
Dernièrement, M. MIRANDA attirait notre
attention sur une information du « Jornal dos
Agricultores a de Rio de Janeiro, du 15 nov. 1904,
dont voici, traduits, les passages essentiels :
« M. Luiz ANGELO REGAZzi, industriel à
