COMMERCE — INDUSTRIE 1451
porter aux États-Unis un chargement de latex auquel des subs-
tances anti-coagulantes (t) avaient été ajoutées. On annonce à
Ceylan que de nouveaux bateaux sont attendus pour effectuer
des transports similaires. Les essais effectués en Angleterre sont,
paraît-il, tout à fait satisfaisants. Le latex est mêlé à la pâte à
papier et provoque une grande amélioration de la force et de la
qualité du papier obtenu, qui peut être coloré comme s'il ne
contenait pas de caoutchouc. La proportion de latex est très
faible et ne dépasse pas 1 p. 100. Cependant, si l'on considère
qu'il se fabrique quelque quatorze millions de tonnes de papier
par an, si la moitié de cette production contenait 1 p. 100 de
caoutchouc, cela représenterait un débouché intéressant, suscep-
tible de remédier, en grande partie, à la surproduction de ces
dernières années. D'ailleurs ces essais se poursuivent pour l'ob-
tention de papiers imperméables par l'adjonction d'une plus forte
proportion de caoutchouc et les Anglais prétendent qu'ils ont été
couronnés d'un plein succès. »
Une dérogation à la prohibition d'entrée
pour les liqueurs coloniales.
Les Départements ministériels intéressés se sont mis d'accord
pour autoriser, dès maintenant, par dérogation à la prohibition
d'entrée des alcools et moyennant le paiement, dans tous les cas,
de la surtaxe de compensation, l'admission en France des eaux-
de-vie de fruits d'origine coloniale, notamment les eaux-de-vie
d'ananas, de letchi et de bibasse, et les liqueurs fabriquées dans
1< s Colonies françaises avec des alcools de fruits ou de rhum, à
l'exclusion, bien entendu, des absinthes ou similaires d'absinthes.
(1) Parmi les substances anti-coagulantes citées ou proposées pour la conserva-
tion du latex d'hévéa, l'ammoniaque semble avoir la préférence, mais la quantité à
employer, pour un volume déterminé, ne paraissait pas encore avoir été indiquée
avec une certaine précision. On est maintenant mieux renseigné à ce suj et En
effet, des travaux de plusieurs savants hollandais (Dr O. de Vries, MM. Beumée,
Nieuwland, 1), Rielb, Conservecren van latex met ammoniak in Archiev voor
de Rubberculter in Nederlandsh Indie, Jaargang, VII, N°4april 1923 pp. 168 et sui-
vantes ) il résulte que, dans la pratique, une addition de 33 grammes d'ammoniaque
gazeux par litre suffit pour une bonne conservation du latex, pendant des mois,
même plus d'un an. Cette quantité correspond, au point de vue de l'usage, à une
dose de 30 centimètres cubes d'ammoniaque à 18 p. 100 ou à 20 centimètres cubes à
28 p. 100. Il est à remarquer que si l'on n'ajoute au latex frais qu'une légère quan-
tité d'ammoniaque, l'alcalinité du latex diminue rapidement ; celle-ci se transforme
en acidité et il y a coagulation du latex. Pour l'utilisation de l'ammoniaque comme
anti-coagulant, il y a lieu de tenir compte de la densité du latex, qui devrait, par
addition d'eau, être amenée à un chiffre toujours égal.
M. O. G. Vernet (Bulletin du Syndicat des Planteurs de caoutchouc de l'Indo-
chine », N°58, p. 920, 8 août 1923, de Saigon) a fourni à cet égard des renseignements
précis, sous forme de table, que les intéressés auront profit à consulter (Extrait de
« l'Agronomie coloniale Nu 77, mai 1925. C.C., pp. 167-168).
