Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LES CONCASSEURS A NOIX DE PALME 199
qui les cassent, aidées des enfants, et les vendent à leur profit.
« Le cassage est fait, tout au long de l'année, à moments perdus ; il exige une main-d'œuvre considérable.
« Une femme, ou un enfant, prépare, au maximum, par un travail continu, 2 kilogr. d'amandes par jour.
« C'est donc 32 millions de journées qu'il faut au minimum, pour préparer les amandes exportées de l'Afrique Occidentale Française chaque année, c'est-à-dire le travail suivi de 160.000 femmes et enfants pendant deux mois. Et, en fait, en tenant compte des occupations journalières des femmes, c'est le tra- vail de six à huit mois de l'année.
« C'est donc le travail manuel qu'il faut incriminer en la circonstance. Et c'est par la substitution du cassage mécanique au cassage à la main qu'on récupérera tout ou partie des 120.000 tonnes d'amandes perdues annuellement ».
De toute façon, le concassage mécanique des noix de palme apparaît donc comme indispensable. La substitution au pro- cédé manuel procurerait deux sortes d'avantages. En premier lieu, la production serait notablement augmentée, puisque les appareils, même ceux à faible débit, peuvent travailler au moins 150 kilogr. de noix par jour et nous estimons que le tonnage exporté pourrait ainsi être considérablement augmenté, tout en utilisant une main-d'œuvre beaucoup moins impor- tante. D'ailleurs, ce qui montre bien que la main-d'œuvre nécessaire pour l'extraction manuelle des amandes est tout à fait insuffisante, c'est qu'il existe, auprès de beaucoup de villages, des amoncellements considérables de noix que l'on ne peut pas travailler. Au prix de 1.200 francs la tonne, ce supplément de production aurait représenté, en 1923, un excédent de 75.600.000 francs qui serait rentré dans les colo- nies du groupe exportatrices d'huile et d'amandes de palme.
En second lieu, et comme conséquence immédiate, le con- cassage mécanique libérerait un personnel important qui pour- rait être utilisé, avec profit, à d'autres travaux et, en parti- culier, à l'exploitation des palmeraies ou à l'entretien des cultures associées ou complémentaires du palmier à huile (caféier, cacaoyer, coton, etc.).
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