Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
38 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Méthodes de culture. Dans le Sud indochinois, différentes méthodes de culture ont été préconisées et mises en pratique et, cela, en raison de la diversité des terres, de l'importance et des possibilités financières des colons et des sociétés d'ex- ploitation.
A part les très grands groupements, la plupart des colons qui ont entrepris, en Cochinchine, la culture de l'hévea se sont fait accorder des concessions le moins loin possible des grands centres habités, dans les seuls lieux qui s'y trouvaient dispo- nibles, c'est-à-dire non occupés par la riziculture indigène.
C'étaient des sols généralement dénudés, ou recouverts de « forêts clairières » (de Diptérocarpées, notamment de Dipte- rocarpus obtusifolius. appelé en Cochinchine « da traben »), presque toujours en terres grises. Dans ces terrains, le défri- chement était réduit à un minimum de facilité. Après un cer- tain temps de tâtonnement, bien compréhensible puisqu'il s'agissait d'une culture nouvelle, ces plantations se sont mises, en général, à pratiquer la culture intensive, tout au moins au point de vue du travail du sol. Celui-ci est maintenu bien pro- pre par des façons culturales empêchant l'envahissement des mau vaises herbes.
C'est dans les régions de « terres rouges » éloignées des grands centres, mais à sol de haute valeur agricole, que s'est porté le mouvement de colonisation des grandes sociétés. On peut distinguer dans celles-ci deux catégories : Le premier groupe, avec les sociétés de Suzannah et d'An-loc principalement, s'est installé le plus près possible des voies de communication existantes et dans les zones recouvertes d'une petite brousse de bambous (mer de bambous) coupée de plaines de « tranh » (Imperata cylindrica), avec fort peu de grands arbres, anciens « rays » (1) maïs. La culture intensive a été adoptée et est rigoureusement appliquée : le sol, parfai- tement dessouché, nettoyé et labouré profondément, avant la plantation, est ensuite maintenu constamment dans un parfait état de propreté et ameubli au moyen de labours et de sarclages.
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