BULLETIN DE L'AGENCE GÉNÉRALE DES COLONIES 1227
prochain, cette proportion pourra atteindre non plus la moitié,
mais au moins, les deux tiers. Ces produits, comme vous le savez,
alimentent les grandes industries de l'huilerie françaises, de la
savonnerie et de la stéarinerie, mais ils paraissent, en outre,
appelés à un emploi industriel de la plus haute importance, l'ali-
mentation des moteurs à combustion interne qui est très près
d'entrer en application et qui, en leur réservant un débouché
dont je n'ai pas besoin de souligner toute l'importance, serait de
nature à développer puissamment leur production.
L'autre grand produit spécifique de l'Afrique occidentale est
le bois; la forêt dense s'étend sur 12 millions d'hectares de la
basse Côte d'Ivoire, en Guinée, dans le Haut-Sénégal, la Casa-
mance et la Haute-Gambie, ainsi que dans les basses régions du
Dahomey. Il y a là d'énormes réserves de richesses qui commen-
cent seulement à être exploitées: les résultats atteints sont, sans
doute, déjà intéressants puisque sur une importation totale, en
France, d'environ 100 millions de francs de bois exotiques, le tiers
a été fourni par nos Colonies, mais ce n'est qu'un commencement.
Le caoutchouc était, il y a dix ans à peine, un des principaux
produits d'exportation de l'Afrique occidentale et, notamment,
de la Guinée française; mais, sa production, qui ne portait que
sur le latex recueilli sur les arbres poussant à l'état spontané dans
la brousse, a été presque complètement arrêtée par l'essor si
rapide du caoutchouc de plantations en Extrême-Orient, qui a
couvert, et même au-delà, les besoins de la consommation mon-
diale à l'heure actuelle. Il n'en reste pas moins que nos Colonies
de l'Afrique occidentale, sont essentiellement propres à la pro
duction de cette matière si précieuse qu'est le caoutchouc et la
question devra, sans nul doute, être reprise quand les circons
tances actuelles se seront modifiées.
La production du coton, en Afrique occidentale, est encore
bien faible aujourd'hui, et cependant, elle est l'objet de sérieuses
tentatives, d'études activement poussées et de vastes espérances.
C'est qu'en effet, l'approvisionnement en coton de la France et,
plus généralement de l'Europe, constitue l'un des problèmes les
plus graves et les plus passionnants du temps présent. L'industrie
cotonnière, l'une des plus importantes de l'Europe, voit son exis-
tence même très menacée par une véritable disette de sa matière
première.
Cette industrie absorbe chaque année 20 à 25 millions de quin-
taux métriques, alors que, si on fait abstraction de la Russie,
