1278 BULLETIN DE L'AGENCE GÉNÉRALE DES COLONIES
ristes et des parfumeurs, les rhums qui étaient exportés à 55°,
furent rectifiés à 70 et 80°. En réduisant ainsi le volume, on dimi-
nuait notablement les frais de logement et de transport, ainsi
que les droits de sortie. En utilisant des fûts en tôle, fournis
par les importateurs, on abaissait encore le revient. La situation
des rhums devenait, ainsi, extrêmement intéressante et les mar-
chés offerts par les industriels métropolitains furent acceptés
aVAe empressement. Les distilleries agricoles reprirent leur
fabrication interrompue et plusieurs usines à sucre, pour faire
face à la demande, n'hésitèrent pas à transformer en alcool la
totalité de leur production. C'est ainsi que l'exportation des
rhums a pu atteindre, en 1922, le chiffre élevé de 25.694.545 litres,
chiffre qui n'avait été dépassé que pendant la guerre et qui devait
soulever de si vives protestations de la part des viticulteurs
métropolitains.
Cependant l'activité ainsi rendue à l'industrie rhumière n'eut
pas une répercussion adéquate sur le trafic intérieur. L'on sen-
tait la situation peu sûre et la crainte du lendemain rendait les
producteurs circonspects. Les cultures ne furent pas étendues,
les salaires restèrent peu élevés et l'ensemble de la population
ne profita que dans une faible proportion de cette prospérité
momentanée. C'est ce qui explique pourquoi les importations de
l'année (66 548.950 fr.) sont restées si peu élevées par rapport
aux exportations (94.696.052 fr.).
- Mais, par cette méthode de prudence, de nombreux établisse
ments ont pu rétablir leur situation qui, autrement, aurait été
désespérée; d'autres ont perfectionné leur outillage et amélioré
leur faisance valoir. L'impression d'ensemble, que laisse l'exer-
cice écoulé, est celle d'une liquidation du passé et, en quelque
sorte, d'une stabilisation, pour l'industrie et le commerce. L'ère
des gros risques, comme des gros profits, a fait place à l'orga-
nisation méthodique en vue de la lutte économique future.
Les usines de la Colonie possèdent, en général, un outillage
moderne perfectionné; nos industriels ont fait preuve, jusqu'ici,
d'habileté et d'initiative; on est en droit d'espérer que ces qua-
lités ne leur feront pas défaut dans l'avenir. Mais l'appui de la
Métropole leur est nécessaire. Convaincue, dans son ardent
patriotisme, que l'état de notre change nécessite une compres-
sion de nos importations, et décidée à fournir à la Mèie Patrie
la coopération la plus complète, quelques dures que puissent
être pour elle les conséquences du régime protectionniste, la
ristes et des parfumeurs, les rhums qui étaient exportés à 55°,
furent rectifiés à 70 et 80°. En réduisant ainsi le volume, on dimi-
nuait notablement les frais de logement et de transport, ainsi
que les droits de sortie. En utilisant des fûts en tôle, fournis
par les importateurs, on abaissait encore le revient. La situation
des rhums devenait, ainsi, extrêmement intéressante et les mar-
chés offerts par les industriels métropolitains furent acceptés
aVAe empressement. Les distilleries agricoles reprirent leur
fabrication interrompue et plusieurs usines à sucre, pour faire
face à la demande, n'hésitèrent pas à transformer en alcool la
totalité de leur production. C'est ainsi que l'exportation des
rhums a pu atteindre, en 1922, le chiffre élevé de 25.694.545 litres,
chiffre qui n'avait été dépassé que pendant la guerre et qui devait
soulever de si vives protestations de la part des viticulteurs
métropolitains.
Cependant l'activité ainsi rendue à l'industrie rhumière n'eut
pas une répercussion adéquate sur le trafic intérieur. L'on sen-
tait la situation peu sûre et la crainte du lendemain rendait les
producteurs circonspects. Les cultures ne furent pas étendues,
les salaires restèrent peu élevés et l'ensemble de la population
ne profita que dans une faible proportion de cette prospérité
momentanée. C'est ce qui explique pourquoi les importations de
l'année (66 548.950 fr.) sont restées si peu élevées par rapport
aux exportations (94.696.052 fr.).
- Mais, par cette méthode de prudence, de nombreux établisse
ments ont pu rétablir leur situation qui, autrement, aurait été
désespérée; d'autres ont perfectionné leur outillage et amélioré
leur faisance valoir. L'impression d'ensemble, que laisse l'exer-
cice écoulé, est celle d'une liquidation du passé et, en quelque
sorte, d'une stabilisation, pour l'industrie et le commerce. L'ère
des gros risques, comme des gros profits, a fait place à l'orga-
nisation méthodique en vue de la lutte économique future.
Les usines de la Colonie possèdent, en général, un outillage
moderne perfectionné; nos industriels ont fait preuve, jusqu'ici,
d'habileté et d'initiative; on est en droit d'espérer que ces qua-
lités ne leur feront pas défaut dans l'avenir. Mais l'appui de la
Métropole leur est nécessaire. Convaincue, dans son ardent
patriotisme, que l'état de notre change nécessite une compres-
sion de nos importations, et décidée à fournir à la Mèie Patrie
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