1326 BULLETIN DE L'AGENCE GÉNÉRALE DES COLONIES
grands murs, et dont la vision vous poursuit encore. Voici les
Apsaras, voici le roi, voici le guerrier armé de flèches. L'on croi-
rait que toutes les immobiles figures, fixées depuis si longtemps
dans la pierre dure, s'en sont échappées tout à coup pour prendre
vie devant vous, et que comme dans les contes de fées, elles vont
dans un instant, s'anéantir et disparaître, pour aller de nouveau
se figer dans leur immortelle fixité.
Mais non, ce ne sont pas les Apsaras des portiques et des
piliers qui se sont tout à coup animées. Mais quelle surprise de
constater la permanence des types physiques, des costumes, des
traditions religieuses et artistiques, des gestes et des attitudes
hiératiques. Il semblait tout à l'heure que ceux qui avaient créé
Angkor, et l'art qui orne les temples, n'avaient rien laissé ni
d'eux, ni de leurs connaissances ; et voici subitement que tout
cela est ressuscité dans tous les détails. Quelle chose étrange,
que cet anéantissement total, d'une part, et cette survivance inat-
tendue de l'autre.
Les figures, les scènes se succèdent, mais les danseuses se
fatiguent. On les interrompt. Elles enlèvent leurs hautes coif-
fures, leurs masques, une partie de leur accoutrement. Elles
redeviennent de petites filles, un peu haletantes, pauvres et un
peu pitoyables âvec leur minois vifs de petits chats. Elles s'en
vont, sous la conduite de la maîtresse, suivies des musiciens.
L'illusion a disparu, et l'on ne sait si l'on a vu le jour se figer les
danseuses animées ou le soir s'animer les bas-reliefs de pierre.
Nisus
ÉCHOS ET NOUVELLES
Les relations maritimes de Madagascar
et de La Réunion avec la Métropole.
Madagascar et La Réunion sont reliées à la France par deux
lignes principales : celle des Messageries maritimes et celle de la
Compagnie havraise péninsulaire de navigation à vapeur.
La Société chargée des Services contractuels des Messageries
maritimes, doit faire exécuter un voyage toute les deux semaines,
environ, entre Marseille, Port-Saïd, Port-Soudan (facultative-
grands murs, et dont la vision vous poursuit encore. Voici les
Apsaras, voici le roi, voici le guerrier armé de flèches. L'on croi-
rait que toutes les immobiles figures, fixées depuis si longtemps
dans la pierre dure, s'en sont échappées tout à coup pour prendre
vie devant vous, et que comme dans les contes de fées, elles vont
dans un instant, s'anéantir et disparaître, pour aller de nouveau
se figer dans leur immortelle fixité.
Mais non, ce ne sont pas les Apsaras des portiques et des
piliers qui se sont tout à coup animées. Mais quelle surprise de
constater la permanence des types physiques, des costumes, des
traditions religieuses et artistiques, des gestes et des attitudes
hiératiques. Il semblait tout à l'heure que ceux qui avaient créé
Angkor, et l'art qui orne les temples, n'avaient rien laissé ni
d'eux, ni de leurs connaissances ; et voici subitement que tout
cela est ressuscité dans tous les détails. Quelle chose étrange,
que cet anéantissement total, d'une part, et cette survivance inat-
tendue de l'autre.
Les figures, les scènes se succèdent, mais les danseuses se
fatiguent. On les interrompt. Elles enlèvent leurs hautes coif-
fures, leurs masques, une partie de leur accoutrement. Elles
redeviennent de petites filles, un peu haletantes, pauvres et un
peu pitoyables âvec leur minois vifs de petits chats. Elles s'en
vont, sous la conduite de la maîtresse, suivies des musiciens.
L'illusion a disparu, et l'on ne sait si l'on a vu le jour se figer les
danseuses animées ou le soir s'animer les bas-reliefs de pierre.
Nisus
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et de La Réunion avec la Métropole.
Madagascar et La Réunion sont reliées à la France par deux
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