TOURISME ET TRANSPORTS 1325
Ces ciselures de la pierre représentent des personnages
innombrables aux gestes hjératique j quand pendanttout le jour
l'on a suivi les corridors sans fin au mur desquels tout un peuple
muet s'immobilise depuis des siècles, l'on rentre avec la hantise
de ces attitudes convenues et cependant vivantes. Le sourire des
Apsaras vous poursuit et l'on regrette amèrement qu'il faille
tout ignorer d'un peuple qui, voici si longtemps, fournit les
modèles de ces énigmatiques et hallucinantes divinités.
Sur le seuil du bungalow un groupe un peu étrange et de
pauvre mine attend le voyageur. Une vieille femme, quelques
fillettes cambodgiennes, des musiciens. L'interprète explique que
c'est là une troupe de danseuses avec la maîtresse de ballet et
l'orchestre, qui offre de donner une représentation après le dîner
et toute la nuit si on le veut. Certes qu'elles viennent sur la ter-
rasse éclairée de grosses lampes, dès la fin du repas.
Le bruit se répand vite qu'une séance de danses va être
donnée. La terrasse est entourée d'un cercle de spectateurs.
L'orchestre prélude ; une flûte aigre conduit le chant qu'accom-
pagne et soutient le piano cambodgien, fait de lamelles de
bambou frappées par le maillet de l'exécutant accroupi devant
son instrument, la maîtresse du ballet chante et scande son
chant par les coups secs d'une baguette frappée sur le sol.
Malgré l'étrangeté de cette musique, l'effet n'en est pas désagré-
able, et combien cela diffère de la musique chinoise, incompré-
hensible aux oreilles des occidentaux Ici il y a une réelle
harmonie ; la mélodie, assez mélancolique, mais non dépourvue
de douceur, suit un mouvement sur le mode mineur.
Les danseuses paraissent ; ce ne sont plus les enfanls dépe-
naillés de tout à l'heure, mais de jeunes dieux, richement vêtus ;
leurs visages bruns sont recouverts d'une couche de fard ;
quelques uns portent des masques ; et la vieille femme les gui-
dant de la voix et du claquement de ses baguettes, elles com-
mencent leurs évolutions.
De suite l'on est saisi, conquis. Il ne s'agit pas de danses à
proprement parler, mais d'attitudes conventionnelles ou le mou-
vement des mains a un rôle particulièrement important. Les dan-
seuses miment avec des gestes lents, des scènes héroïques ou
fabuleuses. L'on ne comprendrait pas toujours exactement sans
le secours de l'interprète, mais ce que l'on voit de suite, c'est
que ces personnages, ces costumes, ces attitudes et ces gestes,
sont ceux que l'on a, pendant tant d'heures, étudiés le long des
Ces ciselures de la pierre représentent des personnages
innombrables aux gestes hjératique j quand pendanttout le jour
l'on a suivi les corridors sans fin au mur desquels tout un peuple
muet s'immobilise depuis des siècles, l'on rentre avec la hantise
de ces attitudes convenues et cependant vivantes. Le sourire des
Apsaras vous poursuit et l'on regrette amèrement qu'il faille
tout ignorer d'un peuple qui, voici si longtemps, fournit les
modèles de ces énigmatiques et hallucinantes divinités.
Sur le seuil du bungalow un groupe un peu étrange et de
pauvre mine attend le voyageur. Une vieille femme, quelques
fillettes cambodgiennes, des musiciens. L'interprète explique que
c'est là une troupe de danseuses avec la maîtresse de ballet et
l'orchestre, qui offre de donner une représentation après le dîner
et toute la nuit si on le veut. Certes qu'elles viennent sur la ter-
rasse éclairée de grosses lampes, dès la fin du repas.
Le bruit se répand vite qu'une séance de danses va être
donnée. La terrasse est entourée d'un cercle de spectateurs.
L'orchestre prélude ; une flûte aigre conduit le chant qu'accom-
pagne et soutient le piano cambodgien, fait de lamelles de
bambou frappées par le maillet de l'exécutant accroupi devant
son instrument, la maîtresse du ballet chante et scande son
chant par les coups secs d'une baguette frappée sur le sol.
Malgré l'étrangeté de cette musique, l'effet n'en est pas désagré-
able, et combien cela diffère de la musique chinoise, incompré-
hensible aux oreilles des occidentaux Ici il y a une réelle
harmonie ; la mélodie, assez mélancolique, mais non dépourvue
de douceur, suit un mouvement sur le mode mineur.
Les danseuses paraissent ; ce ne sont plus les enfanls dépe-
naillés de tout à l'heure, mais de jeunes dieux, richement vêtus ;
leurs visages bruns sont recouverts d'une couche de fard ;
quelques uns portent des masques ; et la vieille femme les gui-
dant de la voix et du claquement de ses baguettes, elles com-
mencent leurs évolutions.
De suite l'on est saisi, conquis. Il ne s'agit pas de danses à
proprement parler, mais d'attitudes conventionnelles ou le mou-
vement des mains a un rôle particulièrement important. Les dan-
seuses miment avec des gestes lents, des scènes héroïques ou
fabuleuses. L'on ne comprendrait pas toujours exactement sans
le secours de l'interprète, mais ce que l'on voit de suite, c'est
que ces personnages, ces costumes, ces attitudes et ces gestes,
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