Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-08-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 août 1898 05 août 1898
Description : 1898/08/05 (A2,N15,T3). 1898/08/05 (A2,N15,T3).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419692j
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
60 REVUE DES CULTURES COLONIALES
pagnées des pièces justificatives, à M. le directeur de l'Agriculture et du Commerce, à
Tunis.
Des programmes des conditions d'admission sont envoyés gratuitement à toute per-
sonne qui en fait la demande.
La transformation des cultures aux Antilles. — Sur cette intéressante question, un de
nos abonnés* de la Martinique nous communique les appréciations suivantes que nous reproduisons
volontiers :
Au moment où les intelligences et les efforts de la science s'unissent pour donner une
impulsion considérable aux cultures coloniales dans les régions de l'Indo-Ch'ne, Ma-
dagascar, Nouvelle-Calédonie, Afrique occidentale, je me demande pourquoi nos
anciennes colonies ne bénéficieraient pas de cette impulsion, et à quoi attribuer le
mouvement de recul, d'hésitation qui se produit relativement à elles ?
La réponse sera certainement celle-ci :
Les anciennes colonies ont vécu et ne valent plus rien. Il est certain qu'on accorde
toujours ses préférences aux nouvelles conquêtes. La terre est vierge et produira da-
vantage, l'on travaillera à bien meilleur marché dans ces régions; d'autre part, l'on n'a
pas besoin d'acheter la terre, les concessions se donnent.
Toutes ces raisons peuvent être plus ou moins contestées.
Je suis persuadé, pour en avoir fait l'expérience, qu'à la Martinique comme à la Gua-
deloupe les cultures coloniales peuvent être faites certainement à de meilleures condi-
tions qu'aux nouvelles colonies; tout au moins avec plus de sécurité dans l'avenir et
avec l'espoir devoir les denrées cotées au plus haut prix du cours, vu la réputation ac-
quise. La Martinique jouit à juste titre de la réputation de fournir un café délicieux.
En 1801, elle en exportait pour un million 700 kilogrammes.
Pourquoi n'en ferait-elle pas autant aujourd'hui? et quelle est la raison pour laquelle
cette plante a presque disparu à la Martinique?
Cela s'explique ainsi:
En 1852, alors que le prix du sucre avait atteint son apogée, l'engouement fut tel,
que n'envisageant point l'avenir les colons sacrifièrent leurs habitations, cultivées alors
en cacao, café, pour y substituer la canne. De grandes dépenses furent engagées dans
le but d'une part de créer tout le matériel que comporte une sucrerie, et d'autre part, de
transformer les cultures primitives qui ne nécessitaient presque pas de soins et de dé-
penses en d'immenses champs de cannes. Pour rétablir ces cultures, il faut des capitaux
permettant d'attendre pendant quelques années leur rendement : chose qui n'est pas
facile, étant donnée la situation précaire de l'agriculteur ruiné par le mémorable cyclone
du 18 août 1891 et le bas prix du sucre qu'ilpersiste à faire n'ayant pas l'épargne voulue
pour sinon abandonner la culture de la canne, au moins y joindre celle du café et du
cacao. Que faut-il donc pour rétablir la culture de ces denrées? Des capitaux.
Ehbien, j'estime' — et tous ceux qui travaillent avec économie et méthode pensent
coli-ime-moi - quele capital placé sur une caféière doit donner aumomentoù en intérêts,
les arbres entrent en rapport, c'est-à-dire après cinq ans, le montant de la somme dé-
pensée.
Je me résume et conclus qu'après avoir acheté une habitation propre à la culture du
café-admettons 50.000 fr. — y avoir dépensé 50.000 de faisance - valoir pour y planter
50.000 caféiers, le revenu doit être de 100.000 fr. Les autres cultures, comme celles du
cacao, kola, vanille, tabac, caoutchouc, peuvent être faites dans les mêmes conditions et
donner certainement un revenu plus élevé. Cet exposé m'a été suggéré par lecture du
remarquable article de M. Joseph Chailley-Bert « l'Avenir des colonies françaises »,
paru au n° 5 de la Revue des Cultures coloniales, à la date du 5 octobre 1897. Je pense
comme lui que si les capitalistes de France connaissaient mieux les questions de l'agri-
culture coloniale, et les revenus que l'on peut tirer de la terre tropicale, ils n'hésite-
raient pas un instant à ne plus se confiner dans le 3 0/0 sur l'Etat et les actions de che-
mins de fer. - (Un Agriculteur martiniquais.)
pagnées des pièces justificatives, à M. le directeur de l'Agriculture et du Commerce, à
Tunis.
Des programmes des conditions d'admission sont envoyés gratuitement à toute per-
sonne qui en fait la demande.
La transformation des cultures aux Antilles. — Sur cette intéressante question, un de
nos abonnés* de la Martinique nous communique les appréciations suivantes que nous reproduisons
volontiers :
Au moment où les intelligences et les efforts de la science s'unissent pour donner une
impulsion considérable aux cultures coloniales dans les régions de l'Indo-Ch'ne, Ma-
dagascar, Nouvelle-Calédonie, Afrique occidentale, je me demande pourquoi nos
anciennes colonies ne bénéficieraient pas de cette impulsion, et à quoi attribuer le
mouvement de recul, d'hésitation qui se produit relativement à elles ?
La réponse sera certainement celle-ci :
Les anciennes colonies ont vécu et ne valent plus rien. Il est certain qu'on accorde
toujours ses préférences aux nouvelles conquêtes. La terre est vierge et produira da-
vantage, l'on travaillera à bien meilleur marché dans ces régions; d'autre part, l'on n'a
pas besoin d'acheter la terre, les concessions se donnent.
Toutes ces raisons peuvent être plus ou moins contestées.
Je suis persuadé, pour en avoir fait l'expérience, qu'à la Martinique comme à la Gua-
deloupe les cultures coloniales peuvent être faites certainement à de meilleures condi-
tions qu'aux nouvelles colonies; tout au moins avec plus de sécurité dans l'avenir et
avec l'espoir devoir les denrées cotées au plus haut prix du cours, vu la réputation ac-
quise. La Martinique jouit à juste titre de la réputation de fournir un café délicieux.
En 1801, elle en exportait pour un million 700 kilogrammes.
Pourquoi n'en ferait-elle pas autant aujourd'hui? et quelle est la raison pour laquelle
cette plante a presque disparu à la Martinique?
Cela s'explique ainsi:
En 1852, alors que le prix du sucre avait atteint son apogée, l'engouement fut tel,
que n'envisageant point l'avenir les colons sacrifièrent leurs habitations, cultivées alors
en cacao, café, pour y substituer la canne. De grandes dépenses furent engagées dans
le but d'une part de créer tout le matériel que comporte une sucrerie, et d'autre part, de
transformer les cultures primitives qui ne nécessitaient presque pas de soins et de dé-
penses en d'immenses champs de cannes. Pour rétablir ces cultures, il faut des capitaux
permettant d'attendre pendant quelques années leur rendement : chose qui n'est pas
facile, étant donnée la situation précaire de l'agriculteur ruiné par le mémorable cyclone
du 18 août 1891 et le bas prix du sucre qu'ilpersiste à faire n'ayant pas l'épargne voulue
pour sinon abandonner la culture de la canne, au moins y joindre celle du café et du
cacao. Que faut-il donc pour rétablir la culture de ces denrées? Des capitaux.
Ehbien, j'estime' — et tous ceux qui travaillent avec économie et méthode pensent
coli-ime-moi - quele capital placé sur une caféière doit donner aumomentoù en intérêts,
les arbres entrent en rapport, c'est-à-dire après cinq ans, le montant de la somme dé-
pensée.
Je me résume et conclus qu'après avoir acheté une habitation propre à la culture du
café-admettons 50.000 fr. — y avoir dépensé 50.000 de faisance - valoir pour y planter
50.000 caféiers, le revenu doit être de 100.000 fr. Les autres cultures, comme celles du
cacao, kola, vanille, tabac, caoutchouc, peuvent être faites dans les mêmes conditions et
donner certainement un revenu plus élevé. Cet exposé m'a été suggéré par lecture du
remarquable article de M. Joseph Chailley-Bert « l'Avenir des colonies françaises »,
paru au n° 5 de la Revue des Cultures coloniales, à la date du 5 octobre 1897. Je pense
comme lui que si les capitalistes de France connaissaient mieux les questions de l'agri-
culture coloniale, et les revenus que l'on peut tirer de la terre tropicale, ils n'hésite-
raient pas un instant à ne plus se confiner dans le 3 0/0 sur l'Etat et les actions de che-
mins de fer. - (Un Agriculteur martiniquais.)
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