Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-07-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 juillet 1898 05 juillet 1898
Description : 1898/07/05 (A2,N14,T3). 1898/07/05 (A2,N14,T3).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64196914
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 23
Quelle que soit la valeur des évaluations et des raisonnements du ministre
fédéral actuel des Finances, il est certain que les doléances sont vives chez cer-
tains propriétaires ou « fazendeiros » de l'État de Rio.
A l'époque où l'institution de l'esclavage assurait la production à frais minimes
et où la rareté du café assurait la vente à prix élevé, les revenus des plantations
pouvaient, sans exagération,atteindre à 200
Comptant sur l'éternelle durée de cette abondance, les propriétaires de ce pays
quittaient l'Amérique du Sud pour l'Europe où ils donnaient libre cours, sans
souci d'avenir, aux passions connues du Brésilien pour le luxe, le jeu et les plai-
sirs. Dans les propriétés, des administrateurs salariés, naturellement enclins à
la nonchalance tropicale, s'abandonnaient, loin de l'œil du maître, à la routine,
s'obstinant dans la culture extensive, épuisant au fur et à mesure les champs où
ils récoltaient, pour planter plus loin de nouvelles rangées de caféiers sur l'em-
placement de forêts fraîchement incendiées. Et encore étaient-ce là les procédés
justifiables des administrateurs honnêtes!
L'émancipation des esclaves décrétée en 1888 a produit dans la culture de
l'État de Rio-de-Janeiro une véritable révolution, bientôt aggravée par la fièvre-
de spéculation malheureuse qui sévit à la capitale fédérale, de 1890 à 1892, et par
la baisse continue du change.
On assista à la liquidation d'un grand nombre de fortunes immobilières. Les
fazendas furent en vente.
Il est intéressant de voir ce qu'ont fait de ces propriétés longtemps négligées,
parfois même abandonnées, les hommes assez économes et assez intelligents
pour s'être ménagé la situation d'acquéreurs en temps de crise; assez bons
patriotes pour ne pas désespérer de l'avenir de leur pays; assez bons adminis-
trateurs pour tirer profit d'expériences agricoles nouvelles au Brésil.
Les efforts déployés par ces agronomes ont dû être d'autant plus considérables
que le sol est moins riche dans la région de Parahyba do Sul.
La terre y est en général argilo-siliceuse, elle n'est que légèrement ferrugi-
neuse, ce qui la distingue des bonnes terres à café très ferrugineuses de Saô-
Paulo. ,..
La chaux s'y rencontre dans la proportion maxima de 0,5 ; on ne retrouve
plus de potasse dans les terres épuisées par la culture du café ; elles renferment
encore de notables quantités d'acide phosphorique, mais ne contiennent plus de
-rritrates assimilables.
Si l'on compare cette nature de sol à celle que M. le Gouverneur général de
Madagascar attribue aux hauts plateaux de notre nouvelle colonie dans le rap-
port publié par la Revue Coloniale du 21 octobre 1897, on reconnaîtra que les
moins bonnes terres de. la grande île africaine peuvent lutter encore avantageu-
sement, au point de vue de la culture du café, avec la région de Parahyba. Les
terres betsiléos, riches en fer, en potasse et en acide phosphorique, sont, sous
ce rapport, d'une incontestable supériorité.
Il y a lieu d'observer qu'on ne peut déduire de l'analyse d'un sol tropical les
conclusions applicables à une terre située en Europe.
Rappelons que d'excellents terrains de Saô-Paulosont complètement dépourvus
de calcaire et d'humus.
La fameuse terra roxa virgem donne, à l'analyse physico-chimique : 76,40 d'ar-
gile ; 23,60 de silice; 0 de calcaire; quelques traces d'humus;
A l'analyse chimique : 0,287 de chaux; 0,0972 de magnésie; 0,0497 de potasse;
Quelle que soit la valeur des évaluations et des raisonnements du ministre
fédéral actuel des Finances, il est certain que les doléances sont vives chez cer-
tains propriétaires ou « fazendeiros » de l'État de Rio.
A l'époque où l'institution de l'esclavage assurait la production à frais minimes
et où la rareté du café assurait la vente à prix élevé, les revenus des plantations
pouvaient, sans exagération,atteindre à 200
Comptant sur l'éternelle durée de cette abondance, les propriétaires de ce pays
quittaient l'Amérique du Sud pour l'Europe où ils donnaient libre cours, sans
souci d'avenir, aux passions connues du Brésilien pour le luxe, le jeu et les plai-
sirs. Dans les propriétés, des administrateurs salariés, naturellement enclins à
la nonchalance tropicale, s'abandonnaient, loin de l'œil du maître, à la routine,
s'obstinant dans la culture extensive, épuisant au fur et à mesure les champs où
ils récoltaient, pour planter plus loin de nouvelles rangées de caféiers sur l'em-
placement de forêts fraîchement incendiées. Et encore étaient-ce là les procédés
justifiables des administrateurs honnêtes!
L'émancipation des esclaves décrétée en 1888 a produit dans la culture de
l'État de Rio-de-Janeiro une véritable révolution, bientôt aggravée par la fièvre-
de spéculation malheureuse qui sévit à la capitale fédérale, de 1890 à 1892, et par
la baisse continue du change.
On assista à la liquidation d'un grand nombre de fortunes immobilières. Les
fazendas furent en vente.
Il est intéressant de voir ce qu'ont fait de ces propriétés longtemps négligées,
parfois même abandonnées, les hommes assez économes et assez intelligents
pour s'être ménagé la situation d'acquéreurs en temps de crise; assez bons
patriotes pour ne pas désespérer de l'avenir de leur pays; assez bons adminis-
trateurs pour tirer profit d'expériences agricoles nouvelles au Brésil.
Les efforts déployés par ces agronomes ont dû être d'autant plus considérables
que le sol est moins riche dans la région de Parahyba do Sul.
La terre y est en général argilo-siliceuse, elle n'est que légèrement ferrugi-
neuse, ce qui la distingue des bonnes terres à café très ferrugineuses de Saô-
Paulo. ,..
La chaux s'y rencontre dans la proportion maxima de 0,5 ; on ne retrouve
plus de potasse dans les terres épuisées par la culture du café ; elles renferment
encore de notables quantités d'acide phosphorique, mais ne contiennent plus de
-rritrates assimilables.
Si l'on compare cette nature de sol à celle que M. le Gouverneur général de
Madagascar attribue aux hauts plateaux de notre nouvelle colonie dans le rap-
port publié par la Revue Coloniale du 21 octobre 1897, on reconnaîtra que les
moins bonnes terres de. la grande île africaine peuvent lutter encore avantageu-
sement, au point de vue de la culture du café, avec la région de Parahyba. Les
terres betsiléos, riches en fer, en potasse et en acide phosphorique, sont, sous
ce rapport, d'une incontestable supériorité.
Il y a lieu d'observer qu'on ne peut déduire de l'analyse d'un sol tropical les
conclusions applicables à une terre située en Europe.
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gile ; 23,60 de silice; 0 de calcaire; quelques traces d'humus;
A l'analyse chimique : 0,287 de chaux; 0,0972 de magnésie; 0,0497 de potasse;
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