Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-03-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mars 1898 05 mars 1898
Description : 1898/03/05 (A2,N10,T2). 1898/03/05 (A2,N10,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64196877
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
92 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Enfin, pour clore cette série de documents, je citerai la note suivante relevée
sur le Bulletin de la Société de Géographie, n° 11, 1893:
- « M. Daniel Bellet fait remarquer qu'aux États-Unis, on s'aperçoit aujour-
d'hui de la nécessité de reboiser les forêts où l'on a pratiqué des coupes
sombres. Aussi un mouvement général se produit-il en faveur du reboisement.
La législature du Massachusetts en particulier vient tout récemment de recevoir
le rapport d'une commission spéciale, nommée l'an passé dans le but d'étudier
la question des réserves à faire pour la protection des cours d'eau et des sources
d'approvisionnement aux environs de Boston, et pour l'établissement d'un
système complet de parcs.
« On créerait une commission permanente des parcs, et l'on ferait un emprunt
de 5 millions de francs pour subvenir aux dépenses nécessaires. On surveillerait
les rives des divers cours d'eau, et surtout deux vastes,régions qu'on garderait
boisées telles qu'elles le sont encore, en les réunissant par des promenades
qui seraient, en somme, des conservations forestières. Boston est en train de
se créer des réserves de ce genre qui lui coûteront 5 millions et demi. »
Je voudrais pouvoir citer particulièrement tous les districts d'Annam, déjà
desséchés par les incendies des montagnes protectrices avoisinantes, mais une
exploration minutieuse de ces districts serait préalablement indispensable. Je
n'en ai saisi que la configuration générale très frappante.
Tassy n'a pas osé avancer que les dénudations locales peuvent aussi modifier
les grands courants. C'est pourtant admissible. M. Albert de Lapparent, prési-
dent de la Sociélé de Géographie, avec une grande clarté scientifique, nous
décrivait récemment la formation des deux moussons N.-E. et S.-O., détermi-
nantes des saisons dans les régions intertropicales:
« En janvier », dit-il, « la température de l'Asie est à son minimum, celle de
l'Afrique australe à son maximum. Attiré par le centre de dépression africain,
l'alizé, d'octobre à avril, souffle normalement du N.-E. au-dessus de l'équateur
et devient la mousson de N.-E., déterminant pour l'Inde la saison sèche. Mais,
quand, en raison de l'inclinaison de l'écliptique, le soleil s'avance vers le N.,
la température commence par s'équilibrer, ce qui, au moment de l'équinoxe,
met fin aux vents régnants de direction constante. Plus tard encore, le centre
de dépression se transporte sur l'Afghanistan, où règne alors une chaleur
presque comparable à celle du Sahara. Non seulement l'alizé se trouve annihilé,
mais c'est de l'équateur que l'air est appelé vers le nord, et le vent résultant,
dévié par la rotation terrestre, devient la mousson S.-O., laquelle prédomine
de juin à septembre, étendant son influence depuis la côte d'Afrique jusqu'à la
Chine. Cet air qui s'est chargé d'humidité dans les mers équatoriales, déverse sa
vapeur en pluies abondantes sur les régions qu'il aborde. »
L'Annam central fait cependant exception puisque notre saison des pluies
s'étend de septembre à janvier. Mais M. de Lapparent va nous en donner les
causes :
« Lorsqu'une montagne surgit en travers d'un courant d'air, non seulement
elle se refroidit par contact, la température de l'atmosphère s'abaissant, lorsque
croît l'altitude, d'environ un degré centigrade pour 200 mètres; mais, en outre,
l'air qui rasait la mer ou les plaines, étant forcé de s'élever pour franchir un
faîte, doit se raréfier en montant, puisque la densité de l'atmosphère diminue
quand la hauteur augmente. Cette dilatation, en vertu des propriétés fondamen-
Enfin, pour clore cette série de documents, je citerai la note suivante relevée
sur le Bulletin de la Société de Géographie, n° 11, 1893:
- « M. Daniel Bellet fait remarquer qu'aux États-Unis, on s'aperçoit aujour-
d'hui de la nécessité de reboiser les forêts où l'on a pratiqué des coupes
sombres. Aussi un mouvement général se produit-il en faveur du reboisement.
La législature du Massachusetts en particulier vient tout récemment de recevoir
le rapport d'une commission spéciale, nommée l'an passé dans le but d'étudier
la question des réserves à faire pour la protection des cours d'eau et des sources
d'approvisionnement aux environs de Boston, et pour l'établissement d'un
système complet de parcs.
« On créerait une commission permanente des parcs, et l'on ferait un emprunt
de 5 millions de francs pour subvenir aux dépenses nécessaires. On surveillerait
les rives des divers cours d'eau, et surtout deux vastes,régions qu'on garderait
boisées telles qu'elles le sont encore, en les réunissant par des promenades
qui seraient, en somme, des conservations forestières. Boston est en train de
se créer des réserves de ce genre qui lui coûteront 5 millions et demi. »
Je voudrais pouvoir citer particulièrement tous les districts d'Annam, déjà
desséchés par les incendies des montagnes protectrices avoisinantes, mais une
exploration minutieuse de ces districts serait préalablement indispensable. Je
n'en ai saisi que la configuration générale très frappante.
Tassy n'a pas osé avancer que les dénudations locales peuvent aussi modifier
les grands courants. C'est pourtant admissible. M. Albert de Lapparent, prési-
dent de la Sociélé de Géographie, avec une grande clarté scientifique, nous
décrivait récemment la formation des deux moussons N.-E. et S.-O., détermi-
nantes des saisons dans les régions intertropicales:
« En janvier », dit-il, « la température de l'Asie est à son minimum, celle de
l'Afrique australe à son maximum. Attiré par le centre de dépression africain,
l'alizé, d'octobre à avril, souffle normalement du N.-E. au-dessus de l'équateur
et devient la mousson de N.-E., déterminant pour l'Inde la saison sèche. Mais,
quand, en raison de l'inclinaison de l'écliptique, le soleil s'avance vers le N.,
la température commence par s'équilibrer, ce qui, au moment de l'équinoxe,
met fin aux vents régnants de direction constante. Plus tard encore, le centre
de dépression se transporte sur l'Afghanistan, où règne alors une chaleur
presque comparable à celle du Sahara. Non seulement l'alizé se trouve annihilé,
mais c'est de l'équateur que l'air est appelé vers le nord, et le vent résultant,
dévié par la rotation terrestre, devient la mousson S.-O., laquelle prédomine
de juin à septembre, étendant son influence depuis la côte d'Afrique jusqu'à la
Chine. Cet air qui s'est chargé d'humidité dans les mers équatoriales, déverse sa
vapeur en pluies abondantes sur les régions qu'il aborde. »
L'Annam central fait cependant exception puisque notre saison des pluies
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« Lorsqu'une montagne surgit en travers d'un courant d'air, non seulement
elle se refroidit par contact, la température de l'atmosphère s'abaissant, lorsque
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l'air qui rasait la mer ou les plaines, étant forcé de s'élever pour franchir un
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