Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7259 Nombre total de vues : 7259
Description : 01 novembre 1935 01 novembre 1935
Description : 1935/11/01 (A10,N119)-1935/11/30. 1935/11/01 (A10,N119)-1935/11/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64184484
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2013
340 REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX
Il est difficile de suivre, même au cours d'une carrière coloniale,
les modifications d'ensemble des diverses formations végétales et la
progression des unes au dépens des autres. On est ainsi tenté d' attri-
buer une importance insuffisante à l'intervention de l' homme.
La réversibilité des équilibres végétaux, que l'on peut observer dans
certains cas particuliers, peut même conduire à des erreurs sur le sens
de l'évolution générale.
Naturellement, les conditions climatiques et la nature du sol sont des
facteurs importants.
Mais, à chaque passage de l'homme, il y a une dégradation de la
végétation qui tend vers une formation plus xérophile ; le sol aussi se
dégrade et devient de moins en moins apte à former une forêt.
Les savanes côtières, sur sols sableux, n'ont d'autre origine que l'in-
tervention humaine. La forêt primaire a été transformée par des cultures
en forêt secondaire ; à la suite du dégagement des palmiers qui s'y
sont multipliés, la palmeraie s'est constituée, puis les palmiers dispa-
raissant, le sol épuisé n'a plus porté que des formations herbacées. Il
n'est pas rare de voir au milieu de ces savanes côtières des taches de
forêt secondaire, des taches de palmeraie, et des palmiers isolés aux
troncs calcinés qui témoignent des transformations successives. Le feu
qui parcourt ces étendues herbeuses empêche en général la réinstalla-
tion des plantes ligneuses. Le goyavier, cependant, est parfois envahis-
sant et permet à la forêt de reprendre sa place.
Je me suis efforcé de retrouver la nature de la végétation primitive
depuis les limites actuelles de la forêt dense jusqu'au nord de Khaya.
A la suite d'un assez grand nombre de prospections botaniques sous
les différentes latitudes et de l'étude des associations végétales, j'ai été
amené à penser que les formations herbeuses actuelles de la Haute Côte
d'Ivoire sont, dans l'immense majorité des cas, le résultat de l'action
de l'homme. Peut-être faut-il excepter les terrains inondables, encore
que le régime des cours d'eau et leur profil aient pu se modifier consi-
dérablement.
J'insiste encore sur l'ancienneté de l'action humaine qui a d'ail-
leurs subi des périodes d'arrêt plus ou moins prolongées suivant les
mouvements de populations.
A certaines époques, par exemple, des régions se sont dépeuplées
et la végétation ligneuse a regagné du terrain. La région comprise
au nord de Katiola jusqu'à la Léraba a été certainement plus peuplée
qu'elle n'est aujourd'hui, et probablement beaucoup moins boisée, à
un moment donné. Les importants peuplements de Sô et de Somon qui
existent dans les Cercles des Tagouanas et de Kong ne sont pas, a
mon avis, d'origine très ancienne.
Ce que nous pouvons observer maintenant n'est que la résultante
de phénomènes complexes qui se sont succédés : dégradations dues à
l'homme et tendances au reboisement naturel.
Ces phénomènes sont compliqués par l'action du feu qui modifie
les conditions d'équilibre dans un sens défavorable à la végétation
Il est difficile de suivre, même au cours d'une carrière coloniale,
les modifications d'ensemble des diverses formations végétales et la
progression des unes au dépens des autres. On est ainsi tenté d' attri-
buer une importance insuffisante à l'intervention de l' homme.
La réversibilité des équilibres végétaux, que l'on peut observer dans
certains cas particuliers, peut même conduire à des erreurs sur le sens
de l'évolution générale.
Naturellement, les conditions climatiques et la nature du sol sont des
facteurs importants.
Mais, à chaque passage de l'homme, il y a une dégradation de la
végétation qui tend vers une formation plus xérophile ; le sol aussi se
dégrade et devient de moins en moins apte à former une forêt.
Les savanes côtières, sur sols sableux, n'ont d'autre origine que l'in-
tervention humaine. La forêt primaire a été transformée par des cultures
en forêt secondaire ; à la suite du dégagement des palmiers qui s'y
sont multipliés, la palmeraie s'est constituée, puis les palmiers dispa-
raissant, le sol épuisé n'a plus porté que des formations herbacées. Il
n'est pas rare de voir au milieu de ces savanes côtières des taches de
forêt secondaire, des taches de palmeraie, et des palmiers isolés aux
troncs calcinés qui témoignent des transformations successives. Le feu
qui parcourt ces étendues herbeuses empêche en général la réinstalla-
tion des plantes ligneuses. Le goyavier, cependant, est parfois envahis-
sant et permet à la forêt de reprendre sa place.
Je me suis efforcé de retrouver la nature de la végétation primitive
depuis les limites actuelles de la forêt dense jusqu'au nord de Khaya.
A la suite d'un assez grand nombre de prospections botaniques sous
les différentes latitudes et de l'étude des associations végétales, j'ai été
amené à penser que les formations herbeuses actuelles de la Haute Côte
d'Ivoire sont, dans l'immense majorité des cas, le résultat de l'action
de l'homme. Peut-être faut-il excepter les terrains inondables, encore
que le régime des cours d'eau et leur profil aient pu se modifier consi-
dérablement.
J'insiste encore sur l'ancienneté de l'action humaine qui a d'ail-
leurs subi des périodes d'arrêt plus ou moins prolongées suivant les
mouvements de populations.
A certaines époques, par exemple, des régions se sont dépeuplées
et la végétation ligneuse a regagné du terrain. La région comprise
au nord de Katiola jusqu'à la Léraba a été certainement plus peuplée
qu'elle n'est aujourd'hui, et probablement beaucoup moins boisée, à
un moment donné. Les importants peuplements de Sô et de Somon qui
existent dans les Cercles des Tagouanas et de Kong ne sont pas, a
mon avis, d'origine très ancienne.
Ce que nous pouvons observer maintenant n'est que la résultante
de phénomènes complexes qui se sont succédés : dégradations dues à
l'homme et tendances au reboisement naturel.
Ces phénomènes sont compliqués par l'action du feu qui modifie
les conditions d'équilibre dans un sens défavorable à la végétation
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