Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-10-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 octobre 1913 31 octobre 1913
Description : 1913/10/31 (A13,N148). 1913/10/31 (A13,N148).
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Droits : Consultable en ligne
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Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
294 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE Ne. 148 - OCTOBRE 1913
Des spéculateurs, tirant parti de cette
situation, ont entrepris avec succès l'acca-
parement de l'essence, au grand détriment
de l'industrie de la parfumerie, et aussi
de l'avenir de la culture du géranium. -.
Les prix ont atteint des limites extraor-
dinairement élevées; l'essence qui, au-
dessus de 20 fr., commence à rémunérer
la culture, a valu couramment 70 fr. le
kilo et a même atteint la limite de 110 fr.
environ.
Dans ces conditions, la parfumerie,
découragée, accepte avec empressement
tous les succédanés qui lui sont pré-
sentés : géraniol extrait de la citronnelle,
mélanges à base de diphénylméthane, etc.
Et alors que cette industrie se dévelop-
pant, la culture du géranium pourrait
atteindre des proportions plus considé-
rables tout en réservant aux producteurs
coloniaux de grands profits, les manœuvres
des spéculateurs pourraient bien avoir
pour effet, si elles n'étaient entravées par
une production nouvelle, de faire aban-
donner l'essence de géranium en faveur
des succédanés.
Il y a donc un intérêt considérable pour
la culture du géranium et pour nos colo-
nies, à entreprendre cette culture partout
où elle peut être pratiquée avec succès.
Même au-dessous des cours actuels, cette
culture donnera d'appréciables prolits, car
elle peut être rapidement établie, et il y
a lieu de penser que, bien qu'une baisse
de prix soit probable, les cours demeurent
encore rémunérateurs. Actuellement, on
fait, pour la livraison de l'essence, des
contrats de six à quinze ans, au prix (en
Algérie) de 38 fr. le kg.
La culture du géranium, qui rapporte
dès la seconde année, et peut être rapide-
ment établie, présente, de plus, une cer-
taine souplesse qu'il n'est pas sans intérêt
de signaler.
Il y aurait un grand avantage pour les
producteurs à se grouper en coopératives,
comme cela se pratique dans le midi de
la France ; les frais généraux seront bien
diminués, surtout ceux d'installation des
distilleries. De plus, les cultivateurs réunis
supporteront plus facilement les fluctua-
tions du marché des essences.
D'autre part, il faudrait bien se garder,
comme cela s'est produit pour l'Ylang-
ylang, de penser que la culture du géra-
nium est susceptible de prendre un déve-
loppement indéfini, et d'arriver à être dans
le nord de l'Afrique aussi bien que dans
certaines de nos colonies, la source d'une
pluie d'or. S'il faut se garder de restreindre
les cultures, il serait d'autre part maladroit
de penser qu'il faille cultiver le géranium
ailleurs que dans les endroits où il donne
des résultats parfaits.
On ne doit pas oublier, en effet, que
non seulement la quantité, mais encore
la qualité de l'essence, sont fortement
influencées par les conditions de sol et
de climat.
La surproduction est un autre danger
qui, de même que la concurrence de l'es-
sence artificielle, amènerait une baisse
désastreuse du cours.
On doit donc, en définitive, conseiller à
ceux qui désirent cultiver cette plante,
d'en faire tout d'abord un petit essai, de
se rendre compte de la qualité de l'essence
produite, et de ne continuer ensuite que
dans les conditions les plus favorables à.
la culture.
EUG. CHARABOT,
Dr Ès Sciences, Inspecteur et
Membre du Conseil supérieur
de l'Enseignement Technique.
C.- L. GATIN,
Ingénieur Agronome,
Dr Es Sciences.
BIBLIOGRAPHIE
L. DUCELLIEll: Le Géranium rosat, sa culture en
Algérie. Bulletin n° 14 de VEcole d'Agriculture
algérienne de Maison Carrée, 1913.
J. GREC: Culture du Géranium rosat et de la
Menthe aux environs de Grasse. Revue de Viti-
culture, n° 341, 30 juin 1900.
V. BOUTILLY : Les engrais chimiques appliqués à
la culture du Géranium. Revue des Cultures
coloniales, t. V, juillet 1899.
JOLIVET : La culture du Géranium en Algérie.
Revue ayricole et viticole du nord de l'Afrique,
n° 21, août 1912.
Des spéculateurs, tirant parti de cette
situation, ont entrepris avec succès l'acca-
parement de l'essence, au grand détriment
de l'industrie de la parfumerie, et aussi
de l'avenir de la culture du géranium. -.
Les prix ont atteint des limites extraor-
dinairement élevées; l'essence qui, au-
dessus de 20 fr., commence à rémunérer
la culture, a valu couramment 70 fr. le
kilo et a même atteint la limite de 110 fr.
environ.
Dans ces conditions, la parfumerie,
découragée, accepte avec empressement
tous les succédanés qui lui sont pré-
sentés : géraniol extrait de la citronnelle,
mélanges à base de diphénylméthane, etc.
Et alors que cette industrie se dévelop-
pant, la culture du géranium pourrait
atteindre des proportions plus considé-
rables tout en réservant aux producteurs
coloniaux de grands profits, les manœuvres
des spéculateurs pourraient bien avoir
pour effet, si elles n'étaient entravées par
une production nouvelle, de faire aban-
donner l'essence de géranium en faveur
des succédanés.
Il y a donc un intérêt considérable pour
la culture du géranium et pour nos colo-
nies, à entreprendre cette culture partout
où elle peut être pratiquée avec succès.
Même au-dessous des cours actuels, cette
culture donnera d'appréciables prolits, car
elle peut être rapidement établie, et il y
a lieu de penser que, bien qu'une baisse
de prix soit probable, les cours demeurent
encore rémunérateurs. Actuellement, on
fait, pour la livraison de l'essence, des
contrats de six à quinze ans, au prix (en
Algérie) de 38 fr. le kg.
La culture du géranium, qui rapporte
dès la seconde année, et peut être rapide-
ment établie, présente, de plus, une cer-
taine souplesse qu'il n'est pas sans intérêt
de signaler.
Il y aurait un grand avantage pour les
producteurs à se grouper en coopératives,
comme cela se pratique dans le midi de
la France ; les frais généraux seront bien
diminués, surtout ceux d'installation des
distilleries. De plus, les cultivateurs réunis
supporteront plus facilement les fluctua-
tions du marché des essences.
D'autre part, il faudrait bien se garder,
comme cela s'est produit pour l'Ylang-
ylang, de penser que la culture du géra-
nium est susceptible de prendre un déve-
loppement indéfini, et d'arriver à être dans
le nord de l'Afrique aussi bien que dans
certaines de nos colonies, la source d'une
pluie d'or. S'il faut se garder de restreindre
les cultures, il serait d'autre part maladroit
de penser qu'il faille cultiver le géranium
ailleurs que dans les endroits où il donne
des résultats parfaits.
On ne doit pas oublier, en effet, que
non seulement la quantité, mais encore
la qualité de l'essence, sont fortement
influencées par les conditions de sol et
de climat.
La surproduction est un autre danger
qui, de même que la concurrence de l'es-
sence artificielle, amènerait une baisse
désastreuse du cours.
On doit donc, en définitive, conseiller à
ceux qui désirent cultiver cette plante,
d'en faire tout d'abord un petit essai, de
se rendre compte de la qualité de l'essence
produite, et de ne continuer ensuite que
dans les conditions les plus favorables à.
la culture.
EUG. CHARABOT,
Dr Ès Sciences, Inspecteur et
Membre du Conseil supérieur
de l'Enseignement Technique.
C.- L. GATIN,
Ingénieur Agronome,
Dr Es Sciences.
BIBLIOGRAPHIE
L. DUCELLIEll: Le Géranium rosat, sa culture en
Algérie. Bulletin n° 14 de VEcole d'Agriculture
algérienne de Maison Carrée, 1913.
J. GREC: Culture du Géranium rosat et de la
Menthe aux environs de Grasse. Revue de Viti-
culture, n° 341, 30 juin 1900.
V. BOUTILLY : Les engrais chimiques appliqués à
la culture du Géranium. Revue des Cultures
coloniales, t. V, juillet 1899.
JOLIVET : La culture du Géranium en Algérie.
Revue ayricole et viticole du nord de l'Afrique,
n° 21, août 1912.
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