Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-03-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mars 1899 20 mars 1899
Description : 1899/03/20 (A3,N25,T4). 1899/03/20 (A3,N25,T4).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418292v
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
184 REVUE DES CULTURES COLONIALES
n'ont pas interrompu leur végétation se sont montrés plus accessibles aux attaques
de certains parasites végétaux et animaux.
Tout cela indique suffisamment que les essais de culture doivent être faits
principalement dans les parties de l'État où les saisons sont assez marquées pour
occasionner la chute complète des feuilles dans la saison sèche.
Au Ceara, la Maniçoba est cultivée en différentes parties, principalement dans
les montagnes où l'on obtient le résultat le plus satisfaisant. Cependant la culture
n'a pas encore donné de grands résultats comparativement avec l'extraction libre.
Quant aux autres pays de l'Amérique tropicale, je ne crois pas qu'il y soit fait
des essais sérieux de culture, sinon aux Colonies anglaises. Le directeur du
Norto botanwo de Trinidad s'exprime ainsi dans son rapport de 1897, sur la cul-
ture de la Maniçoba : Le caoutchouc de Ceara, produit du Manihot Glaziovii, ne
donne pas un bon résultat à la Trinité, d'après ce que j'ai pu observer, et les
expériences faites à la Jamaïque confirment notre opinion qu'on ne peut le com-
parer avec le Castitloa (Caoutchouc du Mexique) pour la culture sous notre
climat.
L'introduction de la Maniçoba à Ceylan et dans l'Inde par les Anglais date à peu
près de 20 ans ; mais les opinions sur l'avenir de cette culture sont très diverses.
Semler, dans son livre Die tropische agricultur, vol. II, p. 611, 1887, disait : Cet
arbre a été planté avec plein succès dans l'Inde continentale et à Ceylan; il peut
être considéré pour la production méthodique du caoutchouc comme la princi-
pale source de l'avenir. Au contraire, on peut lire dans une conférence faite au
commencement de cette année, par un des meilleurs connaisseurs de l'industrie
du caoutchoue, M. le Dr R. Hemique, de Berlin : Les expériences faites principa-
lement par les Anglais à Ceylan paraissent cependant avoir complètement
échoué, comme je l'ai appris dernièrement par un témoin oculaire.
Dans l'île de Java, où la Maniçoba prend un bon développement, le directeur du
Kultur garten de Tjikenmenh arrive à la conclusion suivante à propos de cette
culture pour l'exploitation du caoutchouc (Der Bot. Garlen zu Buitmzorg auf Java;
Festschrift 1893, p. 376) : Tout pris en considération, on doitdéconseiller la culture
de cet arbre.
En Afrique, les expériences de culture ne sont pas plus encourageantes.
Suivant Schumann (Engler Pflanzemvelt Ostafrias 1895) les expériences de culture
Isola. — L'exploitation libre est aujourd'hui limitée principalement aux escarpements des mon-
tagnes, d'accès difficile, où existent de riches forêts de Maniçobas. Autrefois ces arbres paraissent
avoir été abondants dans les parties bagses et d'accès facile ; mais ils y ont été détruits dès l'es pre-
mières recherches. Dans le rapport de la Commission exploratrice du Ceara, publié en 1862, sous la
direction du célèbre botaniste Dr Fr. Allemâo, on trouve à ce sujet les informations suivantes :
(p. CXV et CXVI) Gomma elastica. C'est un produit fourni au Ceara par la Maniçoba, arbre du
genre Jatropha qui croit spontanément dans presque toute la province, mais particulièrement dans
les forêts basses et humides et dont le lait donne un caoutchouc aussi bon que celui du Para. La
grande nécessité de cette substance en Eurepe et aux Etats-Unis, l'ayant fait augmenter de valeur,
a causé au Ceara une véritable frénésie pour son extraction pendant les années 18oo-18;j6. Les
forêts furent envahies et les arbres détruits en grande partie, mais ce qui était plus grave, c'est
que la gomme recueillie à la hâte, sans soins et pleine d'impuretés, était achetée par les négociants
sans différence de prix avec la bonne. Le résultat en fut, comme on le peut entrevoir, la falsification
et par suite le discrédit de la denrée, le préjudice causé aux acheteurs et la cessation du commerce.
Actuellement pourtant celui-ci paraît vouloir revivre. Et en effet, si au moyen d'une législation
sage, le mode d'extraction de la gomme est réglementé sans causer la mort des arbres (à la replan.
tation desquels on doit songer tout d'abord, le Ceara aura une branche d'industrie déplus, des plus
faciles et lucratives.
n'ont pas interrompu leur végétation se sont montrés plus accessibles aux attaques
de certains parasites végétaux et animaux.
Tout cela indique suffisamment que les essais de culture doivent être faits
principalement dans les parties de l'État où les saisons sont assez marquées pour
occasionner la chute complète des feuilles dans la saison sèche.
Au Ceara, la Maniçoba est cultivée en différentes parties, principalement dans
les montagnes où l'on obtient le résultat le plus satisfaisant. Cependant la culture
n'a pas encore donné de grands résultats comparativement avec l'extraction libre.
Quant aux autres pays de l'Amérique tropicale, je ne crois pas qu'il y soit fait
des essais sérieux de culture, sinon aux Colonies anglaises. Le directeur du
Norto botanwo de Trinidad s'exprime ainsi dans son rapport de 1897, sur la cul-
ture de la Maniçoba : Le caoutchouc de Ceara, produit du Manihot Glaziovii, ne
donne pas un bon résultat à la Trinité, d'après ce que j'ai pu observer, et les
expériences faites à la Jamaïque confirment notre opinion qu'on ne peut le com-
parer avec le Castitloa (Caoutchouc du Mexique) pour la culture sous notre
climat.
L'introduction de la Maniçoba à Ceylan et dans l'Inde par les Anglais date à peu
près de 20 ans ; mais les opinions sur l'avenir de cette culture sont très diverses.
Semler, dans son livre Die tropische agricultur, vol. II, p. 611, 1887, disait : Cet
arbre a été planté avec plein succès dans l'Inde continentale et à Ceylan; il peut
être considéré pour la production méthodique du caoutchouc comme la princi-
pale source de l'avenir. Au contraire, on peut lire dans une conférence faite au
commencement de cette année, par un des meilleurs connaisseurs de l'industrie
du caoutchoue, M. le Dr R. Hemique, de Berlin : Les expériences faites principa-
lement par les Anglais à Ceylan paraissent cependant avoir complètement
échoué, comme je l'ai appris dernièrement par un témoin oculaire.
Dans l'île de Java, où la Maniçoba prend un bon développement, le directeur du
Kultur garten de Tjikenmenh arrive à la conclusion suivante à propos de cette
culture pour l'exploitation du caoutchouc (Der Bot. Garlen zu Buitmzorg auf Java;
Festschrift 1893, p. 376) : Tout pris en considération, on doitdéconseiller la culture
de cet arbre.
En Afrique, les expériences de culture ne sont pas plus encourageantes.
Suivant Schumann (Engler Pflanzemvelt Ostafrias 1895) les expériences de culture
Isola. — L'exploitation libre est aujourd'hui limitée principalement aux escarpements des mon-
tagnes, d'accès difficile, où existent de riches forêts de Maniçobas. Autrefois ces arbres paraissent
avoir été abondants dans les parties bagses et d'accès facile ; mais ils y ont été détruits dès l'es pre-
mières recherches. Dans le rapport de la Commission exploratrice du Ceara, publié en 1862, sous la
direction du célèbre botaniste Dr Fr. Allemâo, on trouve à ce sujet les informations suivantes :
(p. CXV et CXVI) Gomma elastica. C'est un produit fourni au Ceara par la Maniçoba, arbre du
genre Jatropha qui croit spontanément dans presque toute la province, mais particulièrement dans
les forêts basses et humides et dont le lait donne un caoutchouc aussi bon que celui du Para. La
grande nécessité de cette substance en Eurepe et aux Etats-Unis, l'ayant fait augmenter de valeur,
a causé au Ceara une véritable frénésie pour son extraction pendant les années 18oo-18;j6. Les
forêts furent envahies et les arbres détruits en grande partie, mais ce qui était plus grave, c'est
que la gomme recueillie à la hâte, sans soins et pleine d'impuretés, était achetée par les négociants
sans différence de prix avec la bonne. Le résultat en fut, comme on le peut entrevoir, la falsification
et par suite le discrédit de la denrée, le préjudice causé aux acheteurs et la cessation du commerce.
Actuellement pourtant celui-ci paraît vouloir revivre. Et en effet, si au moyen d'une législation
sage, le mode d'extraction de la gomme est réglementé sans causer la mort des arbres (à la replan.
tation desquels on doit songer tout d'abord, le Ceara aura une branche d'industrie déplus, des plus
faciles et lucratives.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 24/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6418292v/f24.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6418292v/f24.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6418292v/f24.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6418292v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6418292v
Facebook
Twitter