Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-02-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 février 1899 20 février 1899
Description : 1899/02/20 (A3,N23,T4). 1899/02/20 (A3,N23,T4).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64182901
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
«
VARIÉTÉS 123
cafés plantés dans la terre rouge. Cette opinion est fort contestée. Dans la
fazenda de Morro Alto, plusieurs hectares de terre présentent un aspect légère-
ment rocailleux. Les caféiers y ont un moins bel aspect extérieur que dans les
autres parties de la plantation, mais leur rendement en grains est, paraît-il, sen-
siblement supérieur. Les pierres, nombreuses, mais de petites dimensions, que
l'on trouve sur ce sol, m'ont paru être constituées par un carbonate de chaux
ferrugineux. J'ai fait la même observation dans la fazenda Canada, où le pro-
priétaire se loue des parties de son terrain qui, sans être rocheuses, y sont légè
rement pierreuses ou caillouteuses.
En somme, les remarques que suggère dans l'État de Saô-Paulo la nature du
terrain confirment à la lettre les expériences consignées par M. Alfred Rigaud
dans son livre Traité pratique de la culture du café dans la région centrale de lrlada-
gascar, au chapitre de « la Fertilité du sol ».
M. Rigaud observe que les caféiers plantés en Émyrne en terrain nu ne peuvent
vivre longtemps sans engrais :
« Dans la forêt, dit-il, il ne doit pas en être de même, car la terre est recou-
« verte d'une couche plus ou moins épaisse d'humus. Mais, en terrain nu, et
« c'est le cas de presque tout le plateau central, la proportion d'humus n'est plus
« assez importante. On n'entretiendra donc la fécondité qu'en y ajoutant des
» engrais et des matières organiques.
Depuis longtemps, les Paulistes évitent de choisir, pour fonder une planta-
tion, le terrain nu : toutes les fazendas que j'ai visitées dans J'État de Saô-Paulo
ont été créées sur l'emplacement de forêts brûlées immédiatement avant le
défrichement.
Pour reconnaître,- dans la forêt vierge, l'emplacement propice à la végétation
du caféier, le Pauliste examine les essences qui s'y trouvent déjà naturellement.
Il cherche à découvrir celles qui servent d'indices et qu'on appelle ici les
« patrons » du café. Un patron très recommandé est l'arbre qu'on désigne sous
le nom de Figueira branca ; c'est un Ficus qui atteint souvent à des dimensions
considérables et dont le tronc présente des nervures en saillies et des cavités lon-
gitudinales très caractérisques. On cherche aussi l'arbuste appelé Jaborandi, dont
la feuille, d'une odeur très spéciale quand elle est macérée, est employée en
pharmacie pour la préparation d'un sudorifique. Citons encore le Paô d'alho (Bois
d'ail).
Une fois le terrain choisi en forêt vierge, on coupe tous les arbustes, les
lianes, les herbes, qui formeront plus tard, avec le petit bois et les feuilles
sèches des grands arbres une couche très combustible. On abat les grands
arbres quelle qu'en soit la qualité ou la grosseur à une hauteur de 0 m. 60 à
1 mètre de hauteur.
Tout autour du terrain choisi, on déblaie et on trace des allées d'une certaine
largeur, de façon que le feu ne se communique pas à la forêt voisine, puis on
brûle. Le sol ainsi déboisé est couvert de cendres, c'est-à-dire de potasse. C'est
alors qu'on commence la plantation.
On marque en les alignant les points où l'on placera les caféiers.
C'est ici que se pose la question de l'espèce à choisir.
En principe, on ne transplante pas une espèce d'un pays à l'autre: les plants de
caféiers s'adaptent au sol qu'ils trouvent, et forment, même avec des origines
identiques, des variétés qui dépendent de la région où on les cultive.
Quoiqu'on vende dans le commerce des grains dits de « moka » qui pro-
VARIÉTÉS 123
cafés plantés dans la terre rouge. Cette opinion est fort contestée. Dans la
fazenda de Morro Alto, plusieurs hectares de terre présentent un aspect légère-
ment rocailleux. Les caféiers y ont un moins bel aspect extérieur que dans les
autres parties de la plantation, mais leur rendement en grains est, paraît-il, sen-
siblement supérieur. Les pierres, nombreuses, mais de petites dimensions, que
l'on trouve sur ce sol, m'ont paru être constituées par un carbonate de chaux
ferrugineux. J'ai fait la même observation dans la fazenda Canada, où le pro-
priétaire se loue des parties de son terrain qui, sans être rocheuses, y sont légè
rement pierreuses ou caillouteuses.
En somme, les remarques que suggère dans l'État de Saô-Paulo la nature du
terrain confirment à la lettre les expériences consignées par M. Alfred Rigaud
dans son livre Traité pratique de la culture du café dans la région centrale de lrlada-
gascar, au chapitre de « la Fertilité du sol ».
M. Rigaud observe que les caféiers plantés en Émyrne en terrain nu ne peuvent
vivre longtemps sans engrais :
« Dans la forêt, dit-il, il ne doit pas en être de même, car la terre est recou-
« verte d'une couche plus ou moins épaisse d'humus. Mais, en terrain nu, et
« c'est le cas de presque tout le plateau central, la proportion d'humus n'est plus
« assez importante. On n'entretiendra donc la fécondité qu'en y ajoutant des
» engrais et des matières organiques.
Depuis longtemps, les Paulistes évitent de choisir, pour fonder une planta-
tion, le terrain nu : toutes les fazendas que j'ai visitées dans J'État de Saô-Paulo
ont été créées sur l'emplacement de forêts brûlées immédiatement avant le
défrichement.
Pour reconnaître,- dans la forêt vierge, l'emplacement propice à la végétation
du caféier, le Pauliste examine les essences qui s'y trouvent déjà naturellement.
Il cherche à découvrir celles qui servent d'indices et qu'on appelle ici les
« patrons » du café. Un patron très recommandé est l'arbre qu'on désigne sous
le nom de Figueira branca ; c'est un Ficus qui atteint souvent à des dimensions
considérables et dont le tronc présente des nervures en saillies et des cavités lon-
gitudinales très caractérisques. On cherche aussi l'arbuste appelé Jaborandi, dont
la feuille, d'une odeur très spéciale quand elle est macérée, est employée en
pharmacie pour la préparation d'un sudorifique. Citons encore le Paô d'alho (Bois
d'ail).
Une fois le terrain choisi en forêt vierge, on coupe tous les arbustes, les
lianes, les herbes, qui formeront plus tard, avec le petit bois et les feuilles
sèches des grands arbres une couche très combustible. On abat les grands
arbres quelle qu'en soit la qualité ou la grosseur à une hauteur de 0 m. 60 à
1 mètre de hauteur.
Tout autour du terrain choisi, on déblaie et on trace des allées d'une certaine
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brûle. Le sol ainsi déboisé est couvert de cendres, c'est-à-dire de potasse. C'est
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