Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-01-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 janvier 1899 20 janvier 1899
Description : 1899/01/20 (A3,N21,T4). 1899/01/20 (A3,N21,T4).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418288z
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
- LE SOLANUM TORVUM 39, -
LE SOLANUM TORVUM
Le Solanum torvum L., ou Mélongène diable, est un arbuste des plus communs aux
Antilles. Sa hauteur moyenne est de deux mètres, mais, souvent, il atteint
trois et quatre mètres. Il présente des épines sur les jeunes tiges et sur les ner-
vures des feuilles. Ses fleurs sont blanches et ses fruits consistent en de petites
baies arrondies de couleur verdâtre. Il est communément employé à la Marti-
nique comme porte-greffe du Solanum melongenci L., qui s'appelle Mélongène et
Bérangère dans les West-Indies et, en France, Aubergine.
Lorsqu'on veut utiliser les jeunes pieds du Solanum torvum, on les greffe là où
ils ont poussé, sans prendre le soin de les transplanter. La transplantation se fait
cependant avec succès ; mais, comme la plante a souffert, il est nécessaire avant
de faire la greffe, que la reprise soit bien effectuée, et que les rameaux soient
gorgés de sève. Le mode de greffage que l'on emploie est une greffe en fente
des plus simples à faire et qui réussit presque toujours. On choisit un sujet de
lm20 environ, de façon qu'il puisse fournir une tige capable de supporter les nom-
breux rameaux de l'Aubergine. Et même, malgré cette précaution, fréquemment
on est obligé de soulager ces dernières avec des tuteurs: On débarrasse ensuite
le sauvageon des branches, des feuilles et des bourgeons qu'il peut présenter
et on les coupe à trois ou quatre centimètres du bout. On cherche alors une tige
d'aubergine dont l'extrémité ait même grosseur que celle du sauvageon ; on sec-
tionne le bout que l'on a choisi en lui laissant une longueur de six à huit centi-
mètres. On en détache les feuilles en ne laissant subsister au sommet que les
deux plus petites. Puis, on taille en biseau l'extrémité sectionnée, on fait sur le
sujet une fente de la longueur du biseau et on y loge ce dernier. Il faut prendre
soin, précaution indispensable, que les libers coïncident sur un côté au moins.
Une reste plus qu'à faire une ligature avec une fibre de Musa textilis ou autre, et
la greffe est terminée. Cependant, on peut encore, pour la préserver, si le soleil
est trop ardent, l'entourer avec une feuille en forme de cornet. Au bout de huit
jours, la greffe est prise et poursuit son développement qui est très rapide.
Quelques mois après on obtient des fruits énormes. Les greffes sont tou-
jours faites avec des boutures provenant d'autres plantes greffées. Par suite,
on a toujours la même variété de couleur blanche et violette, qui me paraît être
l'Aubergine de New- Y ork Les fruits, pour peu que l'on fasse la sélection
des boutures, atteignent souvent le poids d'un kilogramme et même exception-
nellement un kilo et demi et deux kilos. La plante en rapport consomme beau-
coup de fumier, mais elle fournit de vingt à trente fruits par mois, quelquefois
plus. Je ne doute pas qu'en se servant d'engrais chimiques, on ne puisse aug-
menter encore la récolte. La plante peut durer plusieurs années, fournissant
abondamment des fruits, si elle n'est pas attaquée par les pucerons, les maladies
cryptogamiques, et si le vent ne fatigue pas la partie où la greffe a été effectuée.
Souvent, en effet, la plante se brise en cet endroit.
J'ai pensé que cette greffe pouvait intéresser. Car il n'y a pas que le Solanum
torvum qui puisse servir comme porte-greffe. Ici, on se sert quelquefois du
Solanum aculeatissimum D. D'autre part, le Solanum torvum, si mes souvenirs sont
exacts, passe l'été en plein air au Jardin botanique de Montpellier. Il peut donc
être cultivé facilement en serre, une fois greffé. Il pourrait aussi exister d'autres
LE SOLANUM TORVUM
Le Solanum torvum L., ou Mélongène diable, est un arbuste des plus communs aux
Antilles. Sa hauteur moyenne est de deux mètres, mais, souvent, il atteint
trois et quatre mètres. Il présente des épines sur les jeunes tiges et sur les ner-
vures des feuilles. Ses fleurs sont blanches et ses fruits consistent en de petites
baies arrondies de couleur verdâtre. Il est communément employé à la Marti-
nique comme porte-greffe du Solanum melongenci L., qui s'appelle Mélongène et
Bérangère dans les West-Indies et, en France, Aubergine.
Lorsqu'on veut utiliser les jeunes pieds du Solanum torvum, on les greffe là où
ils ont poussé, sans prendre le soin de les transplanter. La transplantation se fait
cependant avec succès ; mais, comme la plante a souffert, il est nécessaire avant
de faire la greffe, que la reprise soit bien effectuée, et que les rameaux soient
gorgés de sève. Le mode de greffage que l'on emploie est une greffe en fente
des plus simples à faire et qui réussit presque toujours. On choisit un sujet de
lm20 environ, de façon qu'il puisse fournir une tige capable de supporter les nom-
breux rameaux de l'Aubergine. Et même, malgré cette précaution, fréquemment
on est obligé de soulager ces dernières avec des tuteurs: On débarrasse ensuite
le sauvageon des branches, des feuilles et des bourgeons qu'il peut présenter
et on les coupe à trois ou quatre centimètres du bout. On cherche alors une tige
d'aubergine dont l'extrémité ait même grosseur que celle du sauvageon ; on sec-
tionne le bout que l'on a choisi en lui laissant une longueur de six à huit centi-
mètres. On en détache les feuilles en ne laissant subsister au sommet que les
deux plus petites. Puis, on taille en biseau l'extrémité sectionnée, on fait sur le
sujet une fente de la longueur du biseau et on y loge ce dernier. Il faut prendre
soin, précaution indispensable, que les libers coïncident sur un côté au moins.
Une reste plus qu'à faire une ligature avec une fibre de Musa textilis ou autre, et
la greffe est terminée. Cependant, on peut encore, pour la préserver, si le soleil
est trop ardent, l'entourer avec une feuille en forme de cornet. Au bout de huit
jours, la greffe est prise et poursuit son développement qui est très rapide.
Quelques mois après on obtient des fruits énormes. Les greffes sont tou-
jours faites avec des boutures provenant d'autres plantes greffées. Par suite,
on a toujours la même variété de couleur blanche et violette, qui me paraît être
l'Aubergine de New- Y ork Les fruits, pour peu que l'on fasse la sélection
des boutures, atteignent souvent le poids d'un kilogramme et même exception-
nellement un kilo et demi et deux kilos. La plante en rapport consomme beau-
coup de fumier, mais elle fournit de vingt à trente fruits par mois, quelquefois
plus. Je ne doute pas qu'en se servant d'engrais chimiques, on ne puisse aug-
menter encore la récolte. La plante peut durer plusieurs années, fournissant
abondamment des fruits, si elle n'est pas attaquée par les pucerons, les maladies
cryptogamiques, et si le vent ne fatigue pas la partie où la greffe a été effectuée.
Souvent, en effet, la plante se brise en cet endroit.
J'ai pensé que cette greffe pouvait intéresser. Car il n'y a pas que le Solanum
torvum qui puisse servir comme porte-greffe. Ici, on se sert quelquefois du
Solanum aculeatissimum D. D'autre part, le Solanum torvum, si mes souvenirs sont
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