rio 40 — OCT. 1904 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 3i5 -
ras de cet Etat indigène Il suffit de se
reporter aux notes de M. CAMERON, publiées
dans nos nos 31 et 39, pour saisir tout l'intérêt
que présentera cette visite. — Les deux do-
nateurs ont fait preuve d'une largeur de vues
qu'on ne saurait trop louer, en nous autori-
sant d'avance à publier les renseignements
que notre ami aura recueillis au Mysore grâ-
ce.à leur intervention pécuniaire.
Il serait à souhaiter qu'il se trouve un plus
grand nombre de colons aussi éclairés,
pour constituer les fonds d'un voyage d'é-
tudes dans le Céara même, dans l'état de
Bahia et en général dans la partie du Brésil
où le M. Glaziovii est l'objet d'une exploitation
commerciale. A l'heure actuelle il n'existe,
sur le M. Glaziovii dans sa patrie, pas une
seule relation qui puisse satisfaire un colon
sérieux.
Les premiers voyageurs, qu'on cite le plus
souvent, ignoraient vraiment encore trop
le côté scientifique de la question ; c'était
d'ailleurs forcé.
Parmi les témoins plus rapprochés de
nous, M. BIFFEN semble avoir garde pour
lui, ou pour ses commettants, une partie de
ce qu'il a vu ; il ne cite d'ailleurs jamais ses
preuves. Quant à M. EUGÈNE Poisson, il n'a
fait au'y passer, étant absorbé par une mis-
sion spéciale qui ne lui permettait guère de
se livrer à des études ni expériences person-
nelles suivies.
Enfin, les auteurs brésiliens se per-
dent dans des divagations sans fin et lais-
sent sans réponse les questions les plus élé-
mentaires. Leurs descriptions sont inconsis-
tantes et souvent inintelligibles, même pour
des hommes aussi qualifiés que notre colla-
borateur M. CABDOZO, parlant la même lan-
gue et au courant de tout ce qui a été écrit
sur le Manihot, (voir la critique du rapport
de M. BAHIANA, dans notre no 30).
Dans un prochain nO, nous publierons,
également de M. CARDQZO, la critique d'une- »
relation de M. A. DE MEDEIRO3, sur la planta-
tion de M. Glaziovii de M. HABITOFF, située, -
si nous ne nous abusons, dans FËtat de Rio- -
de-Janeiro ; on verra que c'est toujours la
même imprécision. On sait combien en géné-
ral les plantations de caoutchouc sont encore
rares au Brésil ; à plus forte raison, les plarita
tions déjà exploitées, comme semble J'êtré-
celle dont parle M. DE MEDEIRO". On voudrait
trouver des dates, des chiffres ; au lieu de
cela, il n'y a que des flots d'éloquence pa-
triotique.
Précédemment, nous avions éprouvé le
même désappointement lorsque, après des
années de rechercli3s, nous eûmes mis la
main sur l'unique document local où il soit
question de l'immense plantation de M.
Glaziovii, dirigée par M. DOREL, dans l'État'
de Céara (voir « J. d'A. T. », n° 32, p. 38) :
D'un article de cinquante lignes environ,
il n'y en avait pas plus d'une demi-douzaine
à retenir ! Et encore, une enquête person-
nelle ultérieure, auprès d'un Parisien con-
naissant le pays, nous apprenait-elle que le
principal chiffre donné, — 1 âge des arbres,
— était inexact, la plantation n'ayant que
4 ans, et non pas 7 comme le disait le jour-
nal de Céara.
Conclusion : Si l'on veut savoir, une bon-
ne fois, comment le M. Glaziovii se com-
porte dans son pays d'origine, — et c'est là la
première chose que devraient chercher à
savoir les colons qui en tiennent pour la
culture de cet arbre en Afrique ou en Asie,
— il faut envoyer au Brésil, exprès, un
homme qualifié et auquel - oh laisserait
tout le temps nécessaire pour s'y recon-
naître : un an, par exemple.
Le « J. d'A. T. » se met à la disposition
des personnes que ce projet tenterait.
LA RÉDACTIOX.
PARTIE COMMERCIALE
Le Marché du Caoutchouc
Par MM. IIECHT FRÈRES & Cie
Para Fin. — Depuis notre dernier article, le
Marché a rétrogradé, pour revenir ensuiteà
peu près aux mêmes prix qu'il y a un mois. Le
disponible n'est jamais descendu au-dessous de
n francs, mais on a fait un moment des affaires
variantdefr. 12,60 fponrOctobre'àfr-.m^'; (pour
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