Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
46 ETUDES ET MÉMOIRES
est exporté dans les cercles voisins et vers la côte, où le tabac indigène est d'ailleurs peu estimé. D'une façon générale, le Dahoméen préfère, en effet, le tabac américain ; celui fourni par l'agriculture locale ne soutenant la concurrence du a Ken- tucky » que dans les régions éloignées de la mer, à cause de la longueur et du prix très élevé des transports.
Les cultures indigènes sont ordinairement installées dans les bas-fonds, à proximité des marigots, le long des cours d'eau ou près des villages où les terres sont naturellement bien pourvues d'humus ou enrichies par les ordures ména- gères et les cendres de foyer. Ces terres sont parfois encore soigneusement fumées, soit au moyen des cendres provenant de l'incinération des débris végétaux donnés par le défrichement, soit au moyen de fumier de moutons et de cabris.
Après séchage au soleil sur le toit des cases, ou à l'ombre à l'intérieur de celles-ci, les feuilles sont humectées d'eau et tressées.
Le tabac ainsi préparé est surtout prisé ou chiqué, après avoir subi un dernier séchage et avoir été réduit en poudre. Il est également fumé.
Tabacs examinés par la Commission. L'administration locale a fait parvenir au Ministère des Colonies, dans le courant de 1911 et de 1912, deux envois de tabac provenant du Haut et du Moyen-Dahomey, en signalant la préférence des indigènes pour les tabacs d'importation d'origine américaine malgré la diffé- rence de prix en faveur du tabac indigène, l'américain valant 3 francs à 3 fr. 50 le kilogramme, tandis que le tabac daho- méen ne se paie que de 0 fr. 80 à 1 franc le kilogramme.
Tous ces tabacs possèdent entre eux de nombreux points de ressemblance. Ils sont caractérisés par une combustibilité par- faite, un tissu très fin et une très faible teneur en nicotine, généralement inférieure à 1 0/0 [0,6 0/0 (1) à 1,2 0/0 (2)].
(1) Echantillon analysé par M. Filip, provenant de la région de Parakou (nO 86 du répertoire de la Commission), variété locale appelée « Kérou ».
(2) Echantillon analysé par M. Filip, provenant du cercle de Kandi (nO 81 du répertoire).
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