Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1937 01 février 1937
Description : 1937/02/01 (A12,N134)-1937/02/28. 1937/02/01 (A12,N134)-1937/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6413829m
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
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- SOMMAIRE
- Les Produits Coloniaux à Travers le Monde
- .......... Page(s) .......... 41
- Chronique douanière: France, Grèce, Lettonie, Nicaragua, Pologne.
- Chronique des Foires et Expositions: Exposition Internationale, Paris 1937. Foire Internationale de Paris. Foire de Bordeaux. Foire de Leipzig
De nos Correspondants
50 RF.VUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE.
M. Maurice Mangin attribue aux forêts de l'A. O. F. une superficie
de 64 millions d'hectares, alors que d'après la Revue Internationale
d'A griculture leur surface ne dépasserait pas 1 1 millions d'hectares dans
la Côte d'Ivoire et que les autres colonies de l'A. O. F. ne posséde-
raient pour ainsi dire pas de massifs exploitables industriellement (1).
Les documents figurant à l'Exposition coloniale de 1931 assignent
aux peuplements forestiers de l'A. O. F. le chiffre précité de 64 mil-
lions d' hectares, soit 13,3 de l'étendue du territoire. Mais il con-
viendrait de retrancher de ce chiffre 32 millions d'hectares de brousse,
ce qui réduirait à 6,7 le taux de boisement.
L'A. O. F. a exporté, en 1934, 43.000 tonnes de bois.
D'après M. André Demaison, la forêt tropicale de l'A. O. F. com-
prend « trois étages sociaux, tout comme chez les hommes blancs ou
noirs ». En sous-étage, un fouillis d'arbustes et de plantes rampantes
qui cherchent à « s' aggripper à un géant ». Au-dessus, « la bourgeoi-
sie.., qui porte ses branches à 40 mètres de hauteur. Plus haut encore,
les grands seigneurs, qui ont poussé d'abord comme des cierges, sans
une branche inutile » et qui ayant échappé au contact des menues lianes
et des arbres plus petits, atteignent « les couches d'air libre et de grande
lumière » (Con/érencia du 1or mars 1935).
« Elève passionné de la grande école de la nature », M. A. Demai-
son a vécu, en A. O. F., de 1909 à 1914; il y est retourné à trois
reprises en 1922, 1929 et 1931.
Sur plusieurs points, surtout dans le Sud, les forêts de l'A. O. F.
« ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Les essences rares, comme
l'acajou et l'okoumé, ont disparu; il ne reste plus que des arbres sans
valeur, repoussés après le déboisement (MAURICE MANGIN) ».
Depuis l'arrivée de l'homme blanc sur la terre d'Afrique, la destruc-
tion de la forêt s'accélère avec une vitesse vertigineuse; les bois précieux
sont exploités sans discernement. Les grandes éclaircies se multiplient
partout, grâce aux feux de brousse; la forêt recule pour faire place à
la steppe (AUGUSTE CHEVALIER, in l'Afrique française, février 1934).
Au Soudan, le Niger ne peut plus porter d'embarcation, là où le
fleuve était navigable il y a 30 ou 35 ans.
I. SÉNÉGAL. — La forêt sénégalaise a été très entamée par les dé-
boisements; dans la vallée du Sénégal, on ne trouve plus que des arbres
rares et isolés. La forêt a disparu à la suite des incendies allumés par
les bergers dans les savanes voisines; ceux-ci s'empressent d'ailleurs
d'abattre les jeunes plants pour les donner comme nourriture à leur bé-
tail. Le désert a suivi le déboisement, de riches régions sont devenues
stériles et, chassés par la famine, les habitants ont dû émigrer vers la
côte ou dans le sud. A la suite de la déforestation, les sources du Sé-
négal ont tari et le plan d'eau normal est descendu de plusieurs mè-
(1) MAURICE MANGIN. Communication à l'Académie d'Agriculture.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE.
M. Maurice Mangin attribue aux forêts de l'A. O. F. une superficie
de 64 millions d'hectares, alors que d'après la Revue Internationale
d'A griculture leur surface ne dépasserait pas 1 1 millions d'hectares dans
la Côte d'Ivoire et que les autres colonies de l'A. O. F. ne posséde-
raient pour ainsi dire pas de massifs exploitables industriellement (1).
Les documents figurant à l'Exposition coloniale de 1931 assignent
aux peuplements forestiers de l'A. O. F. le chiffre précité de 64 mil-
lions d' hectares, soit 13,3 de l'étendue du territoire. Mais il con-
viendrait de retrancher de ce chiffre 32 millions d'hectares de brousse,
ce qui réduirait à 6,7 le taux de boisement.
L'A. O. F. a exporté, en 1934, 43.000 tonnes de bois.
D'après M. André Demaison, la forêt tropicale de l'A. O. F. com-
prend « trois étages sociaux, tout comme chez les hommes blancs ou
noirs ». En sous-étage, un fouillis d'arbustes et de plantes rampantes
qui cherchent à « s' aggripper à un géant ». Au-dessus, « la bourgeoi-
sie.., qui porte ses branches à 40 mètres de hauteur. Plus haut encore,
les grands seigneurs, qui ont poussé d'abord comme des cierges, sans
une branche inutile » et qui ayant échappé au contact des menues lianes
et des arbres plus petits, atteignent « les couches d'air libre et de grande
lumière » (Con/érencia du 1or mars 1935).
« Elève passionné de la grande école de la nature », M. A. Demai-
son a vécu, en A. O. F., de 1909 à 1914; il y est retourné à trois
reprises en 1922, 1929 et 1931.
Sur plusieurs points, surtout dans le Sud, les forêts de l'A. O. F.
« ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Les essences rares, comme
l'acajou et l'okoumé, ont disparu; il ne reste plus que des arbres sans
valeur, repoussés après le déboisement (MAURICE MANGIN) ».
Depuis l'arrivée de l'homme blanc sur la terre d'Afrique, la destruc-
tion de la forêt s'accélère avec une vitesse vertigineuse; les bois précieux
sont exploités sans discernement. Les grandes éclaircies se multiplient
partout, grâce aux feux de brousse; la forêt recule pour faire place à
la steppe (AUGUSTE CHEVALIER, in l'Afrique française, février 1934).
Au Soudan, le Niger ne peut plus porter d'embarcation, là où le
fleuve était navigable il y a 30 ou 35 ans.
I. SÉNÉGAL. — La forêt sénégalaise a été très entamée par les dé-
boisements; dans la vallée du Sénégal, on ne trouve plus que des arbres
rares et isolés. La forêt a disparu à la suite des incendies allumés par
les bergers dans les savanes voisines; ceux-ci s'empressent d'ailleurs
d'abattre les jeunes plants pour les donner comme nourriture à leur bé-
tail. Le désert a suivi le déboisement, de riches régions sont devenues
stériles et, chassés par la famine, les habitants ont dû émigrer vers la
côte ou dans le sud. A la suite de la déforestation, les sources du Sé-
négal ont tari et le plan d'eau normal est descendu de plusieurs mè-
(1) MAURICE MANGIN. Communication à l'Académie d'Agriculture.
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