Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 septembre 1926 30 septembre 1926
Description : 1926/09/30 (A27,N149). 1926/09/30 (A27,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397198n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEfc N* 14» LB NUMERO : 80 GSNT11AIB8 * JUUIM SOIN, 30 SBPTEMBUK'lt».
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LU ANNALES OOLOtHALES" SONT LA MtOntlÉTE
EXCLUSIVE DU JOUMAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
IÉÉHUM ,,': 34, Ru. du Mont-TII. PARI8-1* TUpkm : LWIRB 19-17
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L' uvre de nos méharistes
..1
Après être restée quelque temps en som-
toeil, la question du transsaharien semble
intéresser de nouveau ceux qui voient, à tort
ou à raison, une nécessité impérieuse de re-
lations constantes et de communications ra-
pides entre l'Afrique du Nord et nos pos-
sessions occidentales et équatoriales d'Afri-
que.
Mais cette fois, le rail passe au second
plan, son établissement serait long et dis-
pendieux et (ce qui est notre avis) plus coû-
teux que ce qu'il rapporterait.
L'automobile et l'avion sont certainement
appelés, dans un délai assez court, à relier
les territoires du Sud Algérien et Marocain
à la Mauritanie et au Soudan français qui
constituent, avec la colonie du Niger, les
a marches » de notre Afrique Occidentale.
Mais si nous nous reportons aux récits
des missions les plus récentes, telles que
celles de Haardt-Audoin-Dubreuil, Gradis,
Delingette, nous remarquons que leurs heu-
teux résultats sont dus principalement à la
protection que n'ont cessé de leur assurer,
soit rapprochée, soit à distance, nos trou-
pes méharistes, tant algériennes que mauri-
taniennes ou soudanaises.
Mise au point depuis quelque temps déjà,
Organisation des compagnies sahariennes
d'Algérie a servi et sert encore de modèle
1 nos pelotons méharistes mauritaniens.
Tout récemment, les AlIIItIles Coloniales
publiaient une liste de gradés eJes forma-
tions méharistes de l'A. O. F., désignés
pour effectuer un stage aux compagnies sa-
hariennes d'Algérie, préparant ainsi un en-
cadrement tout prêt pour les formations de
Mauritanie.
Il faut reconnaître que les territoires du
sud ont trouvé, après quelques tâtonnements,
1" éléments excellents dans les Chambaas
pais chez les Touareg. En A. O. F., au
contraire, il a fallu tout d'abord recourir
aux tirailleurs noirs n'aimant pas la vie ?.u
disert, -, craignant le chameau et redoutant
les Maures chez qui certains avaient été
captifs. C'était, là une grosse difficulté que
le capitaine Devaux, ancien officier des bu-
reaux arabes, avait prévue, quand, dès 1906,
- les conseils du colonel Laperrine, il de-
mandait au Gouverneur Général de
l'A. O. F., sans du reste l'obtenir (c'eût été
trop naturel), à aller faire chez les saha-
riens de Laperrine et de Nieger, le stage
qui est actuellement presque réglementaire.
(20 ans pour avoir gain de cause 1)
Ce sont les travaux de deux officiers mé-
haristes, le capitaine Ressot pour l'Algérie,
le lieutenant Bernard pour la Mauritanie,
qui, dans le Bulletin du Comité de VAfrique
Française nous renseignent sur l'œuvre dg
•os troupes sahariennes pendant ces (lei-
nières années, œuvre qui, comme nous
l'écrivons plus haut, a assuré la paix fran-
çaise et facilité grandement l'exécution des
missions transsahariennes.
Les reconnaissances de la Compagnie Sa-
harienne de la Saoura ont permis d'étendre
nos connaissances géographiques à des ré-
gions nouvelles du Sahara Occidental et
d'établir une esqqisse d'ensemble du vaste
pays qui, partant du sud du Tafilalet, tou-
che aux bassins de l'Oued Daoura, de
rOued Drâa et de la Seguiet-el-Hamra,
Augiéras, Lauzanne et le colonel Mouret
ont effectué aussi de mémorables randon-
nées dans tout ce bled et les terrains de
parcours des pillards du désert ont été
ainsi considérablement réduits.
Malheureusement, ainsi que le constate
également le lieutenant Bernard, les dissi-
dents trouvent encore nu Rio de Oro un re-
fuge d'où ils seront inexpugnables tant que
le Gouvernement espagnol ne nous aura pas
accordé un droit de suite, réclamé dès 1905
en même temps qu'une délimitation précise
de la frontière fixée pur le traité franco-
espagnol du 27 juin 1900.
Nous croyons, pour mettre les choses au
point, devoir signaler une légère erreur du
capitaine Resiort qui écrit que l'Algérie
seule a été en mesure jusqu'ici d'assurer la
police et la sécurité dans le Sahara Occi-
dental. Il ne faut cependant pas oublier
les services rendus par les méharistes de
Mauritanie qui, malgré les difficultés que
nous signalonc ci-dessus, ont - concouru,
quoique composés de noirs et de Maures, à
b pacification du pays, au point que les
teuou sont de plus en plus rares.
Sur le combat de Treyfia où fut tué le
capitaine de Girtal, le. lieutenant Bernard
écrit :
Dès la fin du premier jour le peloton n'aura
plus d'eau, la chaleur sera très forte et il sout-
Nefa un vent d'Est infernal. Cependant, nos
(tommes ne feront preuve d'aucune défaillance;
Us absorberont quelques gorgées du liquide
Infect, retiré de l'estomac des chameaux tués
et répondront ironiquement à l'ennemi qui les
invitera, fi boire et qui rera stupéfait de voir
que les Sénégalais peuvent sans eau, par une
température torride et un vent particulièrement
desséchant soutenir un combat de trois jours
et quatre nuits.
Il est certainenricni aussi un des moins meur-
triers pour nous et un des plus sévères pour
l'ennemi. L'honneur on revient tout entier au
eopitnine de fîirval dont les dispositions tacti-
les furent particulièrement judicieuses. Blessé
mortellement dans la soirée du 3 nvrll, il
devait malheureusement s'éteindre quelque*
Jours plus tard. Au moins eut-il auparavant la
suprême satisfaction de voir victorieux le pelo-
ton qu'il avait fait superbe le discipline et de
vaillance, d'apprécier l'pntirre confiance de ses
Inmines et la irrandeur de leur dévouement à
la délicatesse des soins dont Us l'entourèrent.
Nos pertes n'atteignent pas 25 tués ou blessés
tandis que le razzi laisse plus de 40 cadavres
sur le terrain dont son chef et avouera par la
suite plus de 55 tués et autant de blessés.
Dans bien d'autres rencontres, nos méha-
ristes mauritaniens ont fait preuve des meil-
leures qualités militaires; les noirs n'entra-
vent pas le recrutement des goums maures
affectés à chaque peloton méhariste. Les
raids Mouret en 1913 et Lauzanne en 1920,
ont démontré péremptoirement la mobilité
de ces formations, quand le besoin s'en fai-
sait sentir.
Par leur organisation qui se perfectionne
chaque jour, nos méharistes tant du Sud
Algérien que de la Mauritanie Saharienne,
mettent désormais ces confins à l'abri des
grands rezzou et y assurent par leur inlas-
sable dévouement et par leur remarquable
endurance la sécurité des communications.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douams.
..8
Un grand colonial disparaît
--00--
Le commandant Adolphe Bettembourg vient
de mourir à Royan, le 27 septembre. Après une
courte et très douloureuse maladie.
Né dans le Lot-et-Garonne en 1882. Adol-
phe Bettembourg, est sorti de Saint-Cyr dans
les premiers nutnéros et choisit l' Infanterie Co-
loniale.
Il débarquait pour la première fois au Séné-
gal en 1907 et se signalait par sa belle con-
duite dans la poursuite des rezzou autour de
Tombouctou et en Mauritanie.
Il accomplit par la suite des missions très
importantes.
A partir de 1910. en le suit établissant les
liaisons à travers le sable entre le Niger, et le
Sud-Algérien, par des jonctions avec des
méharistes CKambas qui créaient les prelDre.
pistes qui devaient servir d'itinéraires futurs
pour la traction mécanique et les grands voya-
ges à travers le désert.
On ni pu oublié ses travam et les séries
d'article. remarquables qu'il écrivit dans les
grands journaux de Paris, en faveur du che-
min de fet tranuaharien. dont il était resté un
des partisans enthousiastes.
Sa conduite fut toit particulièrement bril-
lante pendant la guerre. Deux fois blessé par
balle et par obus, titulaire de neuf citations
dont quatre à l' orcke de l'année et trois à
l'ordre du corps d'armée, officier de la Légion
d'honneur depuis le 16 juin 1920 pour sa belle
conduite au feu, chef de bataillon à titre tem-
poraire le 12 octobre 1915, le commandant
Bettembours. gravement blessé à la tête, fut
pris en 1917 comme chef d'état-major par le
général Laperrine, commandant les territoires
Sahariens. Le général Nivelle l'appela en 1918
et 1919 - auprès de lui - et lui confia; avec l'or-
ganisation des services de 1 aviation de I Afri-
que du Nord, le bureau des Affaires indigè-
nes. C'est en cette qualité qu'il dirigea la mis-
sion de la Saoura-Tidikelt au cours de laquelle
sept automobiles et trois avions bouclèrent le
circuit des, postes de rExt-Sud Algérien
par Colomb-Bêchar. Adrar, Aoùtefo ln Salah,
Ouargla et parcoururent plus de 2.000 kilo-
mètres de désert.
Rentré en France, après avoir été successive-
ment à Tombouctou, chef de corps pendant 18
mois et à Zinder, adjoint au commissaire du
Gouvernement Idana le territoire du Ni , le
commandant Bettemboiffg fut appelé à la pré-
sidence du Conseil par le général Serrigny, - se-
crétaire général du Conseil Supérieur de la Dé-
fense Nationale : il y fut pendant un an la
cheville ouvrière de l' organisme qui prépara le
raoport sur le projet de chemin de fer Trans-
saharien.
Le commandant Bettembourg fut ensuite
appelé, en 1925, à jouer un rôle de tout pre-
mier plan au cours de l'expédition Gtroën-
Centre-Afrique (2° mission Haardt-Audouin-
Dubreuil). Désigné pour être l'adjoint de Geor-
ges-Marie Haardt, c' est à lui qu'incomba la
tâche délicate, sous la direction du chef de l'ex-
pédition, de préparer les itinéraires, de com-
poser et de mettre en place 48 ravitaillements
de toute nature, de la Méditerranée à Mada-
gascar, sur plus de 18.000 kilomètres. Son
expérience coloniale, consacrée r plus de
douze années. de séjour en Afrique, fut pré-
cieuse et la réussite de la mission fut singuliè-
rement facilitée par le fait qu'elle trouva toutes
choses en place, aux endroits fixés et dans les
délais impartit.
Au courj de J exDédition où ses fonctions
d'adjoint à Georges-Marie Haardt l'appelaient
à une action incessante dans tous les domaines,
sa collaboration intelligente, sa facilité et sa
puissance de travail, jointes à un dévouement
passionné à la cause coloniale dont se jouait
une partie si rude, furent panni les meilleurs
éléments de son succès.
C est à lui, en particulier, que lut confié, à I
partir de Tabora, dans le Tanganyika Territory,
U commandement du 2e groupe de deux auto-
chenilles, chargé d'étudier un des accès à
t Océan tndien, en direction de Madagascar.
Empruntant en partie l'itin&aire déjà suivi par
Stanley, alors que le grand explorateur se
lançait à la recherche de Uvingstone sur les
pistes à peine tracées du Sud-Est Africain le
commandant Bettembourg fut assez habile pour
remplir ent ièrement son programme et assez
1 heureux de réussir le 13 mai 1925 a Baga-
movo. la première liaison automobile entre la
I Méditerranée et l'Océan Indien.
Situation financière
de la Grande De
DO
Dans un récent article des An-
nales Coloniales, j'ai signalé le
manque d'initiative dont les auto-
rités locales de la Grande lie ont fait preuve
cette année en ne recherchant pas de nou-
velles ressources pour alimenter le budget
alors que les fonds de la caisse de réserve
seront épuisés par les grands travaux et que
la crise des changes fait peser une menace
sur les finances de la Colonie.
Je trouve la confirmation de cette opinion
dans un récent arrêté pris par le Gouverneur
Général de Madagascar interdisant la sortie
du riz. En voici le texte :
c Considérant que de l'enquête. à laquelle
a il a été procédé dans la Coloniet il résulte
« que par suite du cyclone du 31 janvier
* dernier, des inondations consécutives et
« des invasions de sauterelles, la récolte du
a riz est très déficitaire. »
Pour combattre ces deux événements mat-
heureux : ruines causées par le cyclone in-
vasion des sauterelles auxquels s'ajoute
Vépidémie de peste à Majunga, il eût fallu
beaucoup d'argent. Or, si la Colonie a fait
quelque chose pour soulager les misères et les
ruines causées, il ne semble pas qu'elle se dé-
cide à lutter efficacement contre les saute-
relles c'est-à-dire à entreprendre une action
qui, pour être efficace, doit être surtout scien-
tifique et par suite coûteuse.
D'un autre côté, les salaires des agents
indigènes ne sont pas relevés malgré les
nombreuses pétitions faites dans toute la Co.
lonie et les avis pressants des autorités. Un
salarié marié qui ne gagne pas en ce mo-
ment 150 francs par mois doit, pour vivre,
ou avoir des ressources personnelles, ou faire
des dettes. Beaucoup préfèrent quitter VAd-
ministration et malheureusement ce sont les
meilleurs.
Par suite du renchérissement de tous les
matériaux on prévoit que les deux tiers à
peine des travaux prévus au programme se-
ront exécutés.
Que fait, en présence de cette situation,
la Direction des Finances t Rien, ou du
moins, des économies, ce qui consiste à re-
fuser opiniâtrement d'examiner la situation
de la Colonie telle qu'elle est,
Tant que le budget se chiffrait par quel.
ques dizaines de millions, cela n'avait pas
grande importance. En janvier" on invitait
les services à ne pas faire de dépenses pen-
dant le premier trimestre parce que dans
cette période les impôts ne rentrent pas en-
core et que le Trésor est démuni de numé-
raire, Dès juillet nouvelle invitation aux ho..
nomies et on réduisait de un dixième tous les
crédits accordés.
Maintenant fi." le budget de la Grande
lie s'élève à 150 millions, ces méthodes de-
viennent dérisoires.
Pour tirer du pays des ressources toujours
plus importantes, et c'est possible, il faut
agir autrement. Répondre à toute demande :
* Aucun crédit supplémentaire ne peut être
accordé », constitue une regrettable formule
quand six mois après l'établissement du
budget l'augmentation des prix est de 50
Satisfaire aux besoins les plus légitimes,
augmenter les crédits en raison des circons-
tances et trouver les ressources pour maintenir
quand même le budget florissant, voilà la
vraie tâche à accomplir présentement.
Ce ne sont pas les ressources inexploitées
qui manquent dans la Grande lIe, mais
M. le Gouverneur Général Marcel Olivier doit
être l'animateur dont elle a besoin pour ré-
veiller son activité industrielle, commerciale
et agricole.
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député au Finistère.
Vice-Prinitient de la Chambre.
1.1
Alain Gcrbaalt dans le Ptfiliqae
---0-0-
On n' a pas oublié le hardi navigateur soli-
taire Alain-Gerbault qui après avoir traversé
l'Atlantique avec son petit cotre le Fire-Crest
est passé dans le Pacifique. On n'avait plus
de ses nouvelles depuis son passage à Papeete
à Tahiti. On annonce aujourd'hui que le Fhe-
Crest étant au mouillage à l'île Wallis a
brisé sa chaîne et est parti à la dérive.
Le cotre s'est échoué sur un récif. Le ren-
flouement étant impossible avec les moyens lo-
caux, Alain-Gerbault espère que l'aviso
français Cassiopée qui doit visiter prochaine-
ment l'archipel des Wallis pourra l'aider à
renflouer son petit navire.
A MACAO
01
Un typhon a fait raqe le 27 septem.bre
à Macao. l.es jonques de pêche qui se trou-
vaient au large ne sont pas rentrées.
On craint que la plupart n'aient couM
et que leurs équipages n'aient disparu.
Sur le littoral, les dégâts sont relative-
ment peu importants.
fMacao est une colonie portugaise de la Chine
du sud, qui se compose de .deux îlots et de la
presqu'He de Macao qu'un isthme sablonneux
rattache à l'extrémité sud de l'ne chinoise do
Hiang-Chan.]
"8 –-
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le (ionvûrneur Général de l'Indodhino vifnt
de fnire ('onnnit"p. au Ministre des Oolonies
qu'à la date du SK) septembre mM le taux ofli-
ciel de la piastre était de 18 fr. 85.
Cinéma et Colonies
---0-0--
Aujourd'hui a eu lieu au Trianon-Palace le
banquet du Congrès International de la Ciné-
matographie qui se termine ce soir dans les sa-
lons de l'institut International de Coopération
intellectuelle, 2, rue MODer.
C' est notre éminent collaborateur Jean Loc-
quin, député do la Nièvre, docteur ès lettres,
agrégé de l' Université, mem bre du Conseil su-
périeur des Beaux-Artt qui présidait cette im-
portante manifestation. la première de ce gen-
re à laquelle étaient conviés et ont participé des
délésués de la plupart des Nations : allemand.
tchéco-slovaque, hongrois, américain, belge,
hindou, etc., etc.
Les première réunions ont étudié les diver-
ses questions intéressant les éditeurs et les au-
teurs de films, les directeurs de cinémas et la
presse cinématographique. A ce dernier sujet
notons que seule I Allemagne possède un jour-
nal quotidien sur 16 pages consacré aux pro-
blèmes cinématographiques.
La question coloniale a été abordée et notre
ami Jean Locquin traitera demain dans nos
colonnes de ce point de vue si intéressant. No-
tons que M. Jean Benoit Uvy a signalé à la
fois et le dés intéressement absolu des parti-
culiers et de l' administration quand il a tourné
des films d'enseignement et d'éducation aux
Antilles et l'ignorance dans laquelle se trou-
vent la presque unanimité des recteurs de Fran-
ce qu'il existe dans les Agences économiques
des colonies et dans les Offices d'Algérie, de
Tunisie et du Maroc, des centaines de mètres
qui sont prêtés gracieusement aux professeurs et
instituteurs qui viennent les emprunter et les
rapporter.
Malgré les lacunes inhérentes à un tel début
félicitons les organisateurs du congrès d'avoir
mené à bien cette première manifestation et
souhaitons que des résultats satisfaisants pour
les auteurs, les artistes, les directeurs et le
public soient la suite logique d'une entente
internationale sur le terrain. des studios.
Le cooacrce de rAltérit
pcadaal le preaicr seaeslre de UM
-000-
L'administration des douanes vient de
publier les chiffres provisoires du commer-
ce extérieur de l'Algérie pendant les six
première mois de 1906 ; le bilan des opéra-
tions enregistrées au cours de ce semestre,
importations et exportations réunies, «'est
établi à 3.201.963.000 fr., contre 2.596.963.000
frunep, pendant la période correspondante
de 1925, total représentant une augmenta-
tion de 607.980.000 francs, par rapport à
l'unnée précédente.
Le chiffre des importations s'est élevé à
1.040.507.000 fr., en avance de 66.913.000 fr.
sur celui de 1925 ; en ce qui concerne les
exportations, elles accusent un progrès con-
sidérable de &H.007.000 fr., avec un trafic
de 1 milliard 504.150.000 fr., au lieu de 1
milliard 023.389.000 francs.
La caractéristique du mouvement com-
mercial du premier semestre 1926 consiste
dans l'avance de toutes les matières des
deux comptes sans exception ; l'examen des
opérations du premier trimestre de l'année
avait révé-Ié que <9 mouvement s'orientait
déjà nettement vers une plus-value géné-
rale ; cette prévision s'est donc largement
vérifiée, sur tout ce qui concerne les ex-
portations en faveur desquelles la balance
penche très fortement.
C'est que les sorties de matières végéta-
les ont été notamment influencées dans une
large mesure par une récolte vinicole ex-
ceptionnelle, à la suite de laquelle la co-
lonie a pu exporter 5.067.344 hectolitres de
vin, soit 1.0*20.870 hectos de plus qu'au
cours du premier semestre 1925, avec une
proportion correspondante d'alcools de vin,
99.942 hectos, soit 18.387 de plus que l'an-
née précédente ; d'autre part la production
céréalière a été en mesure de livrer à l'ex-
portation 317.918 quintaux de blé, 30.231
quintaux d'avoine, 30.281 quintaux, d'orge
et 20.858 quintaux de farine de froment de
plus qu'en 1925 ; la production oléicole, éga-
lement élevée, a permis d'exporter 32.207
quintaux tit4 plus d'uuite qu'en 1925 ; une
campagne agrumaire favorable a permis
l'expédition de 131.708 quintaux de manda-
urines et 40.H)2 quintaux d'oranges de plus
que l'année précédente ; d'autres plus-va-
tues intéressantes sont encore relevées sur
de nombreuses catégories de produits.
-Dans l'ensemble, les plus -fortes majora-
tions sont inscrites :
A l'entrée au compte des colis postaux
fabrications), des voitures automobiles,
des tissus de coton pur unis, croisés et cou-
Lils, des laines en masse et déchets, des
merrjiins de chêne et autres, des huiles mi-
nérales raffinées et essences, de la houille
crue, carbonisée et agglomérée, des tissus
de jute, du papier et de ses applico.liofllS,elc.
A la sortie, au compte des moutons, des
vins ordinaires en fûts et alcools de vin,
du froment, des laines en masse, de l'huile
d'olive, des gruaux et Semoules de gruau,
des aumes, des tabaoe fabriqués (cigaret-
tes), des minerais de zinc, du coton en lai-
ne, des essences de géranium, etc.
La part de la ,France dans le commerce
extérieur de l'Algérie demeure toujours pré-
pondérante : elle a été de 2.491.915.000 fr.,
soit de 78,1 %, l'étranger et les colonies
françaises s'adjugent les 21,9 restant
avec 713.04S.000 francs.
Si l'on considère séparément les impor-
tations et les exportations, on constate que
la France a participé pour 82 aux pre-
mières avec un chiffre d'affaires de 1 mil-
liard 336.167.000 francs, sur 1.640.507.000
franco et pour 74 aux secondes avec
1.155.748.000 francs sur 1.564.456.000 francs.
htensifier la production coloniale
Tel est le mot d'ordle donné par la haute
administration coloniale soucieuse de colla-
borer au relèvement économique de la Mé-
tropole.
Mais, car il y a un mais. il est presque
impossible d'exporter les produits par suite
du p relèvement des tarifs de fret et du fonc-
tionnement ralenti des wharfs de Grand-
Bassam et de Cotonou. C'est donc l'outillage
qui est insuffisant.
Déjà, lors de mon séjour à la Côte d'Ivoi-
re, au printemps de 1925, j'avais été frappé
de l'abandon de l'escale de Grand-Bassam
par des compagnies de navigation étrangères
(belges en particulier).
Un de nos confrères écrit :
cc Et cependant, Grand-Bassam est le point
de la côte d'Afrique le mieux outillé pour
fournir le plus de bois d'œuvre sciés, tout
prêts à être employés. Il suffirait de dépen-
ser 2 millions pour ramener les bateaux, as-
surer le trafic actuel et le décupler, au plus
grand bénéfice des pays français, en quel-
ques années.
« Voilà donc une colonie où, au moment où
on parle d'intensifier la consommation des
produits coloniaux, toutes les grandes entre-
prises sont obligées de réduire de moitié leur
production faute de moyens d'évacuation,
faute de wharfs, de moyens de levage et de
matériel d'aconage.
« Se décidera-t-on, si on veut réellement
aboutir à des résultats pratiques, et non se
gargariser d'une formule commode mais
sans valeur, à faire l'effort. de mise en v?.-
leur qui s'impose?
« Il est faux de dire que nos colonies coû-
tent plus qu'elles ne rapportent. Ceux qui
continuent à répéter cette phrase toute faite
retardent de vingt ans. Il faut remplacer
cette formule périmée par une autre, plus « à
la page » : « Nos colonies rapporteraient
beaucoup plus si nous dépensions un peu
plus pour elles. »
Il est donc urgent de percer la lagune et
de construire le wharf de Vridi, comme on
peut en faire un à Sassandra, appelé a être
un jour prochain tête de ligne d'une voie
ferrée de pénétration.
Le wharf de Vridi ne concurrencera pas
celui de Bassam qu'il ne fera que soulager.
Prolongement du chemin de fer d'Abidjan
à Bouaké, ce wharf s'impose et il sera aisé
de le relier à la terre ferme par un pont, de
préférence à un ferry-boat qui exigerait de
fréquentes réparations.
r Nous savons aussi que le port de Conakry
est insuffisamment outillé, sa rade n'est pas
suffisamment draguée et, là aussi, les navires
se font rares. Alors, à quoi bon intensifier
les produits, s'ils doivent pourrir sur les
quais ?
L'exécution du programme des grands tra-
vaux est de plu,", en plus urgente et l'aména-
gement de nos ports coloniaux doit avoir la
priorité.
Eugène Devaux
"1.
L'affaire du Lotus *
L'arrivée du lieutenant Desmons
Le Teresa Scltlallino qui devait arriver à <
Marseille mardi matin, a été retardé par
la violente, tempête de mistral qui soufflait
sur la Méditerranée. 11 n'a pu s'amarrer
qu'hier matin à 11 heures.
Une foule de gens de mer : capitaines au
long cours, inscrits maritimes, agents du
service général il bord, dockers et ouvriers
des quais ont fait en l'honneur du lieute-
nant Desmons une touchante manifesta-
tion de sympathie.
Questionné par les représentants de la
presse, le lieutenant a déclaré notamment
que son arrestation avait été opérée dans
les plus singulières conditions :
Un fonctionnaire qu'on appelait procureur
gtfhérnl est venu me prévenir une heure et demie
avant l'Ilpparéillag,. que le juge d'instruction
voulait enregistrer ma déposition. 11 m'a dit :
« Vous ne manquerez pas le départ. » J'y su!s
allé. Le juge a bien recueilli la déposition, mais
il 111'a fait <îcrouer..l'ai (é mis avec les pré-
venus de droit commun. Nous étions deux cents
environ dans une grande pièce, dortoir dont la
propreté laissait a désirer, mais la Compagnie
des Messageries Maritimes a protesté le lende-
main et on m'a transféré aussitôt dans un local
où j'éllai.s isftvl'. ('était une rihamlirc in.xleste
avec un ht, une clriise, une Inltlf et une cruche.
A part cela, le lieutenant Desmons re-
connaît q\J' les autorités turques ont mon-
tr £ à son éigard une certaine courtoisie.
Une opinion turque
En réponse Ù 'nn article dc Yonous Nadi-
bey, député et publieiste (dont les Annales
Coloniales du :..)¡t soplemibre ont donné l'es-
sentiel), un autre député, Mahmoud bey,
vient de répondre dans le Millirt, aux nr-
guments développés par son confrère en
disant que le tribunal turc n'a fait que se
conformer dans cette affaire aux prescrip-
tions de la loi. Les juges de la cour cri-
minelle de Stamboul sont demeurés im-
perturbables contre toutes les publications
et tentatives pour donner a la question une
forme politique. Onant à l'opinion d'aprè
Inquelle les juges turcs se seraient laissé
entraîner à d,'; mesures empreintes de
passion et de nervosité par le souvenir
des iniquités jia.ssées, Mahmoud bey 1.1
juge irrévérencieuse.
Nos juges, .m'il-H, ont été, dans l'affaire, du
f.otua, d'une part respectueux de la loi et impar-
tiaux, et fie l'autre, éléments lU doux autant
qu'il est possible de l'être.
-, < .11
Le Congrès de l'Islam
Le Congrès religieux de la Mecque -'est
terminé dans la discorde et l'incertitude. Il
devait élire le nouveau caVife, succe'-cur
spirituel du dernier sultan de Constantino-
ple, qui était commandeur des Croyants.
T.e monde rmisulman n'a plus de chef su-
prême. Et l'Islam n'a plus d'unité.
L'AVIATION COLONIALE
Paris-Haut-Nil
Coste et le lieutenant de Vitrolles, venant
d'Assouati, ont atterri à Héliopolis et sont
repartis immédiatement pour Paris, via
Suloum et Tunis.
(PU r dépêche.)
Ln de no*» confrères nous fait remarquer
que les deux aviateurs n'ont pas séjourné
ù Aseouan, d'où il6 sont repartis pour ainsi
dire aussitôt après leur atterrissage. L'ex-
plication de La la brièveté de leur arrêt cet
fournie par la dépêche que voici et qu'iia
ont adressée aux établissement Renault,
dépêche qui précise la cause exacte de
leur arrêt :
« Komombù, 28 septembre, 17 h. 55.
Après décapotoge. pompe fonctionne. Mais
nourrice, non. Manquait quarante litres. Moteur
tourne merveille. Repartons Caire-Tunis. Cos.
TE, VITROI.LES.
Etang de Serre-Madagascar
Le premier grand raid français d'hydra-
vions vu utre entrepris dans les premiers
jours d'octobre. Deux appareils aitfércnta
munis de moteurs dissemblables tenU-Tont
de boucler le circuit étang de Betre, Tan-
ger, Lw Palnias, Povt-Ktiunne, le mur de
i'Afriquv, Madagascar, l'K^ypU-'i la Tunisie
et 13erre. Les deux hydravions ne voleront
pas de concert : ils feront une course et
chercheront mutuellement à prendre l'avun-
tage sur le rival.
Il etst très possible pour ne pas dire cer-
tain, que le Lioré-Olivier-Jupiter .i:?O CV du
lieutenant de vaisseau Bernard et du
second malin- rimit; et le A. M. S. Lor.
raine iÔO CV du lieutenant de vaisseau
Bornet et. du mécanicien principal Bouga-
net s'cnvol'"ront le t» octobre pour couvrir
la première étape.
Echos di voyate de Hoalay Yonssti
S. M. Moulay Yowssef, sultan du Maroc,
à son retour de France, a adressé h ses su-
jets une lettre eliérifiennc qui fut lue en
chaire dans toutes les mosquées et qui
constitue un acte et un document politiques
importants. Il invite tous les Marocains à
se montrer reconnaissants et loyalistee il
l'égard de lu France protectrice. 11 y dit
notamment :
Nous nous embarquâmes sur l'un des plus
puissants cuirassés et nous votfudmes à des-
tination de lJaris, la capital, cette ville unique
au monde par l'éclat de 3a civilisation, par la
richesse et la splendeur de ses monuments et
qui' vient, au surplus, de se distinguer par
l'érection dans son enceinte d'un institut A
l'usage des milliers de musulmans auxquels
elle donne l'hospilalité. Un pareil geste ne
constitue-t-il çpus un témoignago concret de
rapprochement du cœur de la France et de
celui du Maroc, et de sa vive sympathie pour
les musulmans observateurs de leur religion 1
Lorsque nous eûmes atteint les IIbol'lls de la
copitule, la terre sembla.! s'ébranler ,.:,:- r-cô
pieds, tant étaient i! les acclamé :'- ; t'no
thousiasme. CYst ,j "-:",'" : ; :: : ,'. < ,-\LnL
vraies et ::o,IL':-:':" :',,::..:;:.' : ,.,\ ,';:':'¡:,i::,;e de
la îvuie lie
A notre ,i:ii\vt\ iimii Xiïuu-s l'objet d'un
accue.il <|u'il laut avoir vu pour pouviuir l'ap-
précier et le décrire. Nous séjournâmes dans
ce beau pays plusieurs jours, entouré d'hon-
neurs, d'égards et de considération. Nous mimes
a prolit ce séjour pour visiter et admirer les
gigantesques constructions et les splcndides
monuments de la capitale, en même temps que
les sites remarquables qui l'encadrent.
C'est d'ans rette atmosphère et dans co cadre
que nous eûmes à inaugurer, ymr la prière du
vendredi, le temple que la l'novidence a fait
surgir connue un signe de sa clémence pour
ses serviteurs et pour la gloire de l'Islam dans
un lieu le plus sur ,1 le mieux gardé.
- 4881
LA PAIX AU MAROC
-0-0
La situation militaire
Su,'' le- ["Ollt nunl, dans le. secteur
d'Ouezzan, un camion automobile attardé,
venant de Sidi-Redouan, a été attaqué et
incendié, le 26, par une bande de rôdeurs,
à 1.501) mètres au sud-cst d'Ouezzan. Les
auteurs de l'agression font partie d'une
bande de dissidente opérant dans a région
de la fOI'I\t d'Izaréne (à 10 kilomètres à l'est
d'Ouezzan), où il se sont réfugiés, leur coup
fait, pour regagner la nuit la frontière.
Une opération de nettoyage de cette région
sera effectuée aujourd'hui par la cavalerie,
les goums et des auto-mitrailleuses.
Une groupe hostile, menaçant les Beni-
Faghloun, s'est porté vers le sud, au nord-
est du djebel Muuhu-Ahd-ct-Kadt-t'. Des dis-
sident Beni-Marrussène occupant EI-Ber-
riet se replient vers l'est, iï la suite du
bombardement du village, mais ils restent
menaçants.
Dans la tache de Tuza,on ne signale plus
aucun incident. Le général Dulieux s'y est
rendu pour inspecter les postes lwuvclle-
ment établis.
Snr le front .<»/*/. les dissidents A » t-Azv ig
ont refusé les conditions de l'aman ; les
Aït-lssimou et les Aïl-Alta ont, de leur
côté, refusé le renouvellement de la trêve.
On pense qu'ils sont poussés par les irré-
ductibles échappés de Taza et réfugiés ail
Tafilalet.
On signale un coup de main sur un
convoi de la 128° division, non loin du poste
de Kechkacha, et l'attaque d'un oTticicr
d'artillerie circulant sur la piste entre l)ya-
ra et la Kelaa de Houkoro, à proximité
du djebel Achel.
Dans cette région, le chef indigène La-
*
bondi, qui est. un précieux auxiliaire, a de-
mandé Il être présenté au général com-
mandant la 12s, division, ce qui fut fait
hier a Rab-Tamesgnilda. Ln bondi promit
de poursuivre énergiquement son fiction en
notre faveur chez les Béni Medressen.
L'aviation
L'escadrille des ((lIi(Jlhs de la marine
bombarda dans la matinée d'hier des ra.
semblements dissidents occupant Assouel»
Asserdum et Schéma, en pava Béni l''ftli(h.
loun, A 0 kilomètres de Bah faefsi. D'autresjç
1% 0 1
Les Annales Coloniales
l - : - -A 4
- eA .1
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LU ANNALES OOLOtHALES" SONT LA MtOntlÉTE
EXCLUSIVE DU JOUMAL
"A_cl"s..-.--.A,I8u.
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
IÉÉHUM ,,': 34, Ru. du Mont-TII. PARI8-1* TUpkm : LWIRB 19-17
Va.
̃̃M j-c**-. m,
-- _16"1
08 .--. -.. A.-
L' uvre de nos méharistes
..1
Après être restée quelque temps en som-
toeil, la question du transsaharien semble
intéresser de nouveau ceux qui voient, à tort
ou à raison, une nécessité impérieuse de re-
lations constantes et de communications ra-
pides entre l'Afrique du Nord et nos pos-
sessions occidentales et équatoriales d'Afri-
que.
Mais cette fois, le rail passe au second
plan, son établissement serait long et dis-
pendieux et (ce qui est notre avis) plus coû-
teux que ce qu'il rapporterait.
L'automobile et l'avion sont certainement
appelés, dans un délai assez court, à relier
les territoires du Sud Algérien et Marocain
à la Mauritanie et au Soudan français qui
constituent, avec la colonie du Niger, les
a marches » de notre Afrique Occidentale.
Mais si nous nous reportons aux récits
des missions les plus récentes, telles que
celles de Haardt-Audoin-Dubreuil, Gradis,
Delingette, nous remarquons que leurs heu-
teux résultats sont dus principalement à la
protection que n'ont cessé de leur assurer,
soit rapprochée, soit à distance, nos trou-
pes méharistes, tant algériennes que mauri-
taniennes ou soudanaises.
Mise au point depuis quelque temps déjà,
Organisation des compagnies sahariennes
d'Algérie a servi et sert encore de modèle
1 nos pelotons méharistes mauritaniens.
Tout récemment, les AlIIItIles Coloniales
publiaient une liste de gradés eJes forma-
tions méharistes de l'A. O. F., désignés
pour effectuer un stage aux compagnies sa-
hariennes d'Algérie, préparant ainsi un en-
cadrement tout prêt pour les formations de
Mauritanie.
Il faut reconnaître que les territoires du
sud ont trouvé, après quelques tâtonnements,
1" éléments excellents dans les Chambaas
pais chez les Touareg. En A. O. F., au
contraire, il a fallu tout d'abord recourir
aux tirailleurs noirs n'aimant pas la vie ?.u
disert, -, craignant le chameau et redoutant
les Maures chez qui certains avaient été
captifs. C'était, là une grosse difficulté que
le capitaine Devaux, ancien officier des bu-
reaux arabes, avait prévue, quand, dès 1906,
- les conseils du colonel Laperrine, il de-
mandait au Gouverneur Général de
l'A. O. F., sans du reste l'obtenir (c'eût été
trop naturel), à aller faire chez les saha-
riens de Laperrine et de Nieger, le stage
qui est actuellement presque réglementaire.
(20 ans pour avoir gain de cause 1)
Ce sont les travaux de deux officiers mé-
haristes, le capitaine Ressot pour l'Algérie,
le lieutenant Bernard pour la Mauritanie,
qui, dans le Bulletin du Comité de VAfrique
Française nous renseignent sur l'œuvre dg
•os troupes sahariennes pendant ces (lei-
nières années, œuvre qui, comme nous
l'écrivons plus haut, a assuré la paix fran-
çaise et facilité grandement l'exécution des
missions transsahariennes.
Les reconnaissances de la Compagnie Sa-
harienne de la Saoura ont permis d'étendre
nos connaissances géographiques à des ré-
gions nouvelles du Sahara Occidental et
d'établir une esqqisse d'ensemble du vaste
pays qui, partant du sud du Tafilalet, tou-
che aux bassins de l'Oued Daoura, de
rOued Drâa et de la Seguiet-el-Hamra,
Augiéras, Lauzanne et le colonel Mouret
ont effectué aussi de mémorables randon-
nées dans tout ce bled et les terrains de
parcours des pillards du désert ont été
ainsi considérablement réduits.
Malheureusement, ainsi que le constate
également le lieutenant Bernard, les dissi-
dents trouvent encore nu Rio de Oro un re-
fuge d'où ils seront inexpugnables tant que
le Gouvernement espagnol ne nous aura pas
accordé un droit de suite, réclamé dès 1905
en même temps qu'une délimitation précise
de la frontière fixée pur le traité franco-
espagnol du 27 juin 1900.
Nous croyons, pour mettre les choses au
point, devoir signaler une légère erreur du
capitaine Resiort qui écrit que l'Algérie
seule a été en mesure jusqu'ici d'assurer la
police et la sécurité dans le Sahara Occi-
dental. Il ne faut cependant pas oublier
les services rendus par les méharistes de
Mauritanie qui, malgré les difficultés que
nous signalonc ci-dessus, ont - concouru,
quoique composés de noirs et de Maures, à
b pacification du pays, au point que les
teuou sont de plus en plus rares.
Sur le combat de Treyfia où fut tué le
capitaine de Girtal, le. lieutenant Bernard
écrit :
Dès la fin du premier jour le peloton n'aura
plus d'eau, la chaleur sera très forte et il sout-
Nefa un vent d'Est infernal. Cependant, nos
(tommes ne feront preuve d'aucune défaillance;
Us absorberont quelques gorgées du liquide
Infect, retiré de l'estomac des chameaux tués
et répondront ironiquement à l'ennemi qui les
invitera, fi boire et qui rera stupéfait de voir
que les Sénégalais peuvent sans eau, par une
température torride et un vent particulièrement
desséchant soutenir un combat de trois jours
et quatre nuits.
Il est certainenricni aussi un des moins meur-
triers pour nous et un des plus sévères pour
l'ennemi. L'honneur on revient tout entier au
eopitnine de fîirval dont les dispositions tacti-
les furent particulièrement judicieuses. Blessé
mortellement dans la soirée du 3 nvrll, il
devait malheureusement s'éteindre quelque*
Jours plus tard. Au moins eut-il auparavant la
suprême satisfaction de voir victorieux le pelo-
ton qu'il avait fait superbe le discipline et de
vaillance, d'apprécier l'pntirre confiance de ses
Inmines et la irrandeur de leur dévouement à
la délicatesse des soins dont Us l'entourèrent.
Nos pertes n'atteignent pas 25 tués ou blessés
tandis que le razzi laisse plus de 40 cadavres
sur le terrain dont son chef et avouera par la
suite plus de 55 tués et autant de blessés.
Dans bien d'autres rencontres, nos méha-
ristes mauritaniens ont fait preuve des meil-
leures qualités militaires; les noirs n'entra-
vent pas le recrutement des goums maures
affectés à chaque peloton méhariste. Les
raids Mouret en 1913 et Lauzanne en 1920,
ont démontré péremptoirement la mobilité
de ces formations, quand le besoin s'en fai-
sait sentir.
Par leur organisation qui se perfectionne
chaque jour, nos méharistes tant du Sud
Algérien que de la Mauritanie Saharienne,
mettent désormais ces confins à l'abri des
grands rezzou et y assurent par leur inlas-
sable dévouement et par leur remarquable
endurance la sécurité des communications.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douams.
..8
Un grand colonial disparaît
--00--
Le commandant Adolphe Bettembourg vient
de mourir à Royan, le 27 septembre. Après une
courte et très douloureuse maladie.
Né dans le Lot-et-Garonne en 1882. Adol-
phe Bettembourg, est sorti de Saint-Cyr dans
les premiers nutnéros et choisit l' Infanterie Co-
loniale.
Il débarquait pour la première fois au Séné-
gal en 1907 et se signalait par sa belle con-
duite dans la poursuite des rezzou autour de
Tombouctou et en Mauritanie.
Il accomplit par la suite des missions très
importantes.
A partir de 1910. en le suit établissant les
liaisons à travers le sable entre le Niger, et le
Sud-Algérien, par des jonctions avec des
méharistes CKambas qui créaient les prelDre.
pistes qui devaient servir d'itinéraires futurs
pour la traction mécanique et les grands voya-
ges à travers le désert.
On ni pu oublié ses travam et les séries
d'article. remarquables qu'il écrivit dans les
grands journaux de Paris, en faveur du che-
min de fet tranuaharien. dont il était resté un
des partisans enthousiastes.
Sa conduite fut toit particulièrement bril-
lante pendant la guerre. Deux fois blessé par
balle et par obus, titulaire de neuf citations
dont quatre à l' orcke de l'année et trois à
l'ordre du corps d'armée, officier de la Légion
d'honneur depuis le 16 juin 1920 pour sa belle
conduite au feu, chef de bataillon à titre tem-
poraire le 12 octobre 1915, le commandant
Bettembours. gravement blessé à la tête, fut
pris en 1917 comme chef d'état-major par le
général Laperrine, commandant les territoires
Sahariens. Le général Nivelle l'appela en 1918
et 1919 - auprès de lui - et lui confia; avec l'or-
ganisation des services de 1 aviation de I Afri-
que du Nord, le bureau des Affaires indigè-
nes. C'est en cette qualité qu'il dirigea la mis-
sion de la Saoura-Tidikelt au cours de laquelle
sept automobiles et trois avions bouclèrent le
circuit des, postes de rExt-Sud Algérien
par Colomb-Bêchar. Adrar, Aoùtefo ln Salah,
Ouargla et parcoururent plus de 2.000 kilo-
mètres de désert.
Rentré en France, après avoir été successive-
ment à Tombouctou, chef de corps pendant 18
mois et à Zinder, adjoint au commissaire du
Gouvernement Idana le territoire du Ni , le
commandant Bettemboiffg fut appelé à la pré-
sidence du Conseil par le général Serrigny, - se-
crétaire général du Conseil Supérieur de la Dé-
fense Nationale : il y fut pendant un an la
cheville ouvrière de l' organisme qui prépara le
raoport sur le projet de chemin de fer Trans-
saharien.
Le commandant Bettembourg fut ensuite
appelé, en 1925, à jouer un rôle de tout pre-
mier plan au cours de l'expédition Gtroën-
Centre-Afrique (2° mission Haardt-Audouin-
Dubreuil). Désigné pour être l'adjoint de Geor-
ges-Marie Haardt, c' est à lui qu'incomba la
tâche délicate, sous la direction du chef de l'ex-
pédition, de préparer les itinéraires, de com-
poser et de mettre en place 48 ravitaillements
de toute nature, de la Méditerranée à Mada-
gascar, sur plus de 18.000 kilomètres. Son
expérience coloniale, consacrée r plus de
douze années. de séjour en Afrique, fut pré-
cieuse et la réussite de la mission fut singuliè-
rement facilitée par le fait qu'elle trouva toutes
choses en place, aux endroits fixés et dans les
délais impartit.
Au courj de J exDédition où ses fonctions
d'adjoint à Georges-Marie Haardt l'appelaient
à une action incessante dans tous les domaines,
sa collaboration intelligente, sa facilité et sa
puissance de travail, jointes à un dévouement
passionné à la cause coloniale dont se jouait
une partie si rude, furent panni les meilleurs
éléments de son succès.
C est à lui, en particulier, que lut confié, à I
partir de Tabora, dans le Tanganyika Territory,
U commandement du 2e groupe de deux auto-
chenilles, chargé d'étudier un des accès à
t Océan tndien, en direction de Madagascar.
Empruntant en partie l'itin&aire déjà suivi par
Stanley, alors que le grand explorateur se
lançait à la recherche de Uvingstone sur les
pistes à peine tracées du Sud-Est Africain le
commandant Bettembourg fut assez habile pour
remplir ent ièrement son programme et assez
1 heureux de réussir le 13 mai 1925 a Baga-
movo. la première liaison automobile entre la
I Méditerranée et l'Océan Indien.
Situation financière
de la Grande De
DO
Dans un récent article des An-
nales Coloniales, j'ai signalé le
manque d'initiative dont les auto-
rités locales de la Grande lie ont fait preuve
cette année en ne recherchant pas de nou-
velles ressources pour alimenter le budget
alors que les fonds de la caisse de réserve
seront épuisés par les grands travaux et que
la crise des changes fait peser une menace
sur les finances de la Colonie.
Je trouve la confirmation de cette opinion
dans un récent arrêté pris par le Gouverneur
Général de Madagascar interdisant la sortie
du riz. En voici le texte :
c Considérant que de l'enquête. à laquelle
a il a été procédé dans la Coloniet il résulte
« que par suite du cyclone du 31 janvier
* dernier, des inondations consécutives et
« des invasions de sauterelles, la récolte du
a riz est très déficitaire. »
Pour combattre ces deux événements mat-
heureux : ruines causées par le cyclone in-
vasion des sauterelles auxquels s'ajoute
Vépidémie de peste à Majunga, il eût fallu
beaucoup d'argent. Or, si la Colonie a fait
quelque chose pour soulager les misères et les
ruines causées, il ne semble pas qu'elle se dé-
cide à lutter efficacement contre les saute-
relles c'est-à-dire à entreprendre une action
qui, pour être efficace, doit être surtout scien-
tifique et par suite coûteuse.
D'un autre côté, les salaires des agents
indigènes ne sont pas relevés malgré les
nombreuses pétitions faites dans toute la Co.
lonie et les avis pressants des autorités. Un
salarié marié qui ne gagne pas en ce mo-
ment 150 francs par mois doit, pour vivre,
ou avoir des ressources personnelles, ou faire
des dettes. Beaucoup préfèrent quitter VAd-
ministration et malheureusement ce sont les
meilleurs.
Par suite du renchérissement de tous les
matériaux on prévoit que les deux tiers à
peine des travaux prévus au programme se-
ront exécutés.
Que fait, en présence de cette situation,
la Direction des Finances t Rien, ou du
moins, des économies, ce qui consiste à re-
fuser opiniâtrement d'examiner la situation
de la Colonie telle qu'elle est,
Tant que le budget se chiffrait par quel.
ques dizaines de millions, cela n'avait pas
grande importance. En janvier" on invitait
les services à ne pas faire de dépenses pen-
dant le premier trimestre parce que dans
cette période les impôts ne rentrent pas en-
core et que le Trésor est démuni de numé-
raire, Dès juillet nouvelle invitation aux ho..
nomies et on réduisait de un dixième tous les
crédits accordés.
Maintenant fi." le budget de la Grande
lie s'élève à 150 millions, ces méthodes de-
viennent dérisoires.
Pour tirer du pays des ressources toujours
plus importantes, et c'est possible, il faut
agir autrement. Répondre à toute demande :
* Aucun crédit supplémentaire ne peut être
accordé », constitue une regrettable formule
quand six mois après l'établissement du
budget l'augmentation des prix est de 50
Satisfaire aux besoins les plus légitimes,
augmenter les crédits en raison des circons-
tances et trouver les ressources pour maintenir
quand même le budget florissant, voilà la
vraie tâche à accomplir présentement.
Ce ne sont pas les ressources inexploitées
qui manquent dans la Grande lIe, mais
M. le Gouverneur Général Marcel Olivier doit
être l'animateur dont elle a besoin pour ré-
veiller son activité industrielle, commerciale
et agricole.
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député au Finistère.
Vice-Prinitient de la Chambre.
1.1
Alain Gcrbaalt dans le Ptfiliqae
---0-0-
On n' a pas oublié le hardi navigateur soli-
taire Alain-Gerbault qui après avoir traversé
l'Atlantique avec son petit cotre le Fire-Crest
est passé dans le Pacifique. On n'avait plus
de ses nouvelles depuis son passage à Papeete
à Tahiti. On annonce aujourd'hui que le Fhe-
Crest étant au mouillage à l'île Wallis a
brisé sa chaîne et est parti à la dérive.
Le cotre s'est échoué sur un récif. Le ren-
flouement étant impossible avec les moyens lo-
caux, Alain-Gerbault espère que l'aviso
français Cassiopée qui doit visiter prochaine-
ment l'archipel des Wallis pourra l'aider à
renflouer son petit navire.
A MACAO
01
Un typhon a fait raqe le 27 septem.bre
à Macao. l.es jonques de pêche qui se trou-
vaient au large ne sont pas rentrées.
On craint que la plupart n'aient couM
et que leurs équipages n'aient disparu.
Sur le littoral, les dégâts sont relative-
ment peu importants.
fMacao est une colonie portugaise de la Chine
du sud, qui se compose de .deux îlots et de la
presqu'He de Macao qu'un isthme sablonneux
rattache à l'extrémité sud de l'ne chinoise do
Hiang-Chan.]
"8 –-
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le (ionvûrneur Général de l'Indodhino vifnt
de fnire ('onnnit"p. au Ministre des Oolonies
qu'à la date du SK) septembre mM le taux ofli-
ciel de la piastre était de 18 fr. 85.
Cinéma et Colonies
---0-0--
Aujourd'hui a eu lieu au Trianon-Palace le
banquet du Congrès International de la Ciné-
matographie qui se termine ce soir dans les sa-
lons de l'institut International de Coopération
intellectuelle, 2, rue MODer.
C' est notre éminent collaborateur Jean Loc-
quin, député do la Nièvre, docteur ès lettres,
agrégé de l' Université, mem bre du Conseil su-
périeur des Beaux-Artt qui présidait cette im-
portante manifestation. la première de ce gen-
re à laquelle étaient conviés et ont participé des
délésués de la plupart des Nations : allemand.
tchéco-slovaque, hongrois, américain, belge,
hindou, etc., etc.
Les première réunions ont étudié les diver-
ses questions intéressant les éditeurs et les au-
teurs de films, les directeurs de cinémas et la
presse cinématographique. A ce dernier sujet
notons que seule I Allemagne possède un jour-
nal quotidien sur 16 pages consacré aux pro-
blèmes cinématographiques.
La question coloniale a été abordée et notre
ami Jean Locquin traitera demain dans nos
colonnes de ce point de vue si intéressant. No-
tons que M. Jean Benoit Uvy a signalé à la
fois et le dés intéressement absolu des parti-
culiers et de l' administration quand il a tourné
des films d'enseignement et d'éducation aux
Antilles et l'ignorance dans laquelle se trou-
vent la presque unanimité des recteurs de Fran-
ce qu'il existe dans les Agences économiques
des colonies et dans les Offices d'Algérie, de
Tunisie et du Maroc, des centaines de mètres
qui sont prêtés gracieusement aux professeurs et
instituteurs qui viennent les emprunter et les
rapporter.
Malgré les lacunes inhérentes à un tel début
félicitons les organisateurs du congrès d'avoir
mené à bien cette première manifestation et
souhaitons que des résultats satisfaisants pour
les auteurs, les artistes, les directeurs et le
public soient la suite logique d'une entente
internationale sur le terrain. des studios.
Le cooacrce de rAltérit
pcadaal le preaicr seaeslre de UM
-000-
L'administration des douanes vient de
publier les chiffres provisoires du commer-
ce extérieur de l'Algérie pendant les six
première mois de 1906 ; le bilan des opéra-
tions enregistrées au cours de ce semestre,
importations et exportations réunies, «'est
établi à 3.201.963.000 fr., contre 2.596.963.000
frunep, pendant la période correspondante
de 1925, total représentant une augmenta-
tion de 607.980.000 francs, par rapport à
l'unnée précédente.
Le chiffre des importations s'est élevé à
1.040.507.000 fr., en avance de 66.913.000 fr.
sur celui de 1925 ; en ce qui concerne les
exportations, elles accusent un progrès con-
sidérable de &H.007.000 fr., avec un trafic
de 1 milliard 504.150.000 fr., au lieu de 1
milliard 023.389.000 francs.
La caractéristique du mouvement com-
mercial du premier semestre 1926 consiste
dans l'avance de toutes les matières des
deux comptes sans exception ; l'examen des
opérations du premier trimestre de l'année
avait révé-Ié que <9 mouvement s'orientait
déjà nettement vers une plus-value géné-
rale ; cette prévision s'est donc largement
vérifiée, sur tout ce qui concerne les ex-
portations en faveur desquelles la balance
penche très fortement.
C'est que les sorties de matières végéta-
les ont été notamment influencées dans une
large mesure par une récolte vinicole ex-
ceptionnelle, à la suite de laquelle la co-
lonie a pu exporter 5.067.344 hectolitres de
vin, soit 1.0*20.870 hectos de plus qu'au
cours du premier semestre 1925, avec une
proportion correspondante d'alcools de vin,
99.942 hectos, soit 18.387 de plus que l'an-
née précédente ; d'autre part la production
céréalière a été en mesure de livrer à l'ex-
portation 317.918 quintaux de blé, 30.231
quintaux d'avoine, 30.281 quintaux, d'orge
et 20.858 quintaux de farine de froment de
plus qu'en 1925 ; la production oléicole, éga-
lement élevée, a permis d'exporter 32.207
quintaux tit4 plus d'uuite qu'en 1925 ; une
campagne agrumaire favorable a permis
l'expédition de 131.708 quintaux de manda-
urines et 40.H)2 quintaux d'oranges de plus
que l'année précédente ; d'autres plus-va-
tues intéressantes sont encore relevées sur
de nombreuses catégories de produits.
-Dans l'ensemble, les plus -fortes majora-
tions sont inscrites :
A l'entrée au compte des colis postaux
fabrications), des voitures automobiles,
des tissus de coton pur unis, croisés et cou-
Lils, des laines en masse et déchets, des
merrjiins de chêne et autres, des huiles mi-
nérales raffinées et essences, de la houille
crue, carbonisée et agglomérée, des tissus
de jute, du papier et de ses applico.liofllS,elc.
A la sortie, au compte des moutons, des
vins ordinaires en fûts et alcools de vin,
du froment, des laines en masse, de l'huile
d'olive, des gruaux et Semoules de gruau,
des aumes, des tabaoe fabriqués (cigaret-
tes), des minerais de zinc, du coton en lai-
ne, des essences de géranium, etc.
La part de la ,France dans le commerce
extérieur de l'Algérie demeure toujours pré-
pondérante : elle a été de 2.491.915.000 fr.,
soit de 78,1 %, l'étranger et les colonies
françaises s'adjugent les 21,9 restant
avec 713.04S.000 francs.
Si l'on considère séparément les impor-
tations et les exportations, on constate que
la France a participé pour 82 aux pre-
mières avec un chiffre d'affaires de 1 mil-
liard 336.167.000 francs, sur 1.640.507.000
franco et pour 74 aux secondes avec
1.155.748.000 francs sur 1.564.456.000 francs.
htensifier la production coloniale
Tel est le mot d'ordle donné par la haute
administration coloniale soucieuse de colla-
borer au relèvement économique de la Mé-
tropole.
Mais, car il y a un mais. il est presque
impossible d'exporter les produits par suite
du p relèvement des tarifs de fret et du fonc-
tionnement ralenti des wharfs de Grand-
Bassam et de Cotonou. C'est donc l'outillage
qui est insuffisant.
Déjà, lors de mon séjour à la Côte d'Ivoi-
re, au printemps de 1925, j'avais été frappé
de l'abandon de l'escale de Grand-Bassam
par des compagnies de navigation étrangères
(belges en particulier).
Un de nos confrères écrit :
cc Et cependant, Grand-Bassam est le point
de la côte d'Afrique le mieux outillé pour
fournir le plus de bois d'œuvre sciés, tout
prêts à être employés. Il suffirait de dépen-
ser 2 millions pour ramener les bateaux, as-
surer le trafic actuel et le décupler, au plus
grand bénéfice des pays français, en quel-
ques années.
« Voilà donc une colonie où, au moment où
on parle d'intensifier la consommation des
produits coloniaux, toutes les grandes entre-
prises sont obligées de réduire de moitié leur
production faute de moyens d'évacuation,
faute de wharfs, de moyens de levage et de
matériel d'aconage.
« Se décidera-t-on, si on veut réellement
aboutir à des résultats pratiques, et non se
gargariser d'une formule commode mais
sans valeur, à faire l'effort. de mise en v?.-
leur qui s'impose?
« Il est faux de dire que nos colonies coû-
tent plus qu'elles ne rapportent. Ceux qui
continuent à répéter cette phrase toute faite
retardent de vingt ans. Il faut remplacer
cette formule périmée par une autre, plus « à
la page » : « Nos colonies rapporteraient
beaucoup plus si nous dépensions un peu
plus pour elles. »
Il est donc urgent de percer la lagune et
de construire le wharf de Vridi, comme on
peut en faire un à Sassandra, appelé a être
un jour prochain tête de ligne d'une voie
ferrée de pénétration.
Le wharf de Vridi ne concurrencera pas
celui de Bassam qu'il ne fera que soulager.
Prolongement du chemin de fer d'Abidjan
à Bouaké, ce wharf s'impose et il sera aisé
de le relier à la terre ferme par un pont, de
préférence à un ferry-boat qui exigerait de
fréquentes réparations.
r Nous savons aussi que le port de Conakry
est insuffisamment outillé, sa rade n'est pas
suffisamment draguée et, là aussi, les navires
se font rares. Alors, à quoi bon intensifier
les produits, s'ils doivent pourrir sur les
quais ?
L'exécution du programme des grands tra-
vaux est de plu,", en plus urgente et l'aména-
gement de nos ports coloniaux doit avoir la
priorité.
Eugène Devaux
"1.
L'affaire du Lotus *
L'arrivée du lieutenant Desmons
Le Teresa Scltlallino qui devait arriver à <
Marseille mardi matin, a été retardé par
la violente, tempête de mistral qui soufflait
sur la Méditerranée. 11 n'a pu s'amarrer
qu'hier matin à 11 heures.
Une foule de gens de mer : capitaines au
long cours, inscrits maritimes, agents du
service général il bord, dockers et ouvriers
des quais ont fait en l'honneur du lieute-
nant Desmons une touchante manifesta-
tion de sympathie.
Questionné par les représentants de la
presse, le lieutenant a déclaré notamment
que son arrestation avait été opérée dans
les plus singulières conditions :
Un fonctionnaire qu'on appelait procureur
gtfhérnl est venu me prévenir une heure et demie
avant l'Ilpparéillag,. que le juge d'instruction
voulait enregistrer ma déposition. 11 m'a dit :
« Vous ne manquerez pas le départ. » J'y su!s
allé. Le juge a bien recueilli la déposition, mais
il 111'a fait <îcrouer..l'ai (é mis avec les pré-
venus de droit commun. Nous étions deux cents
environ dans une grande pièce, dortoir dont la
propreté laissait a désirer, mais la Compagnie
des Messageries Maritimes a protesté le lende-
main et on m'a transféré aussitôt dans un local
où j'éllai.s isftvl'. ('était une rihamlirc in.xleste
avec un ht, une clriise, une Inltlf et une cruche.
A part cela, le lieutenant Desmons re-
connaît q\J' les autorités turques ont mon-
tr £ à son éigard une certaine courtoisie.
Une opinion turque
En réponse Ù 'nn article dc Yonous Nadi-
bey, député et publieiste (dont les Annales
Coloniales du :..)¡t soplemibre ont donné l'es-
sentiel), un autre député, Mahmoud bey,
vient de répondre dans le Millirt, aux nr-
guments développés par son confrère en
disant que le tribunal turc n'a fait que se
conformer dans cette affaire aux prescrip-
tions de la loi. Les juges de la cour cri-
minelle de Stamboul sont demeurés im-
perturbables contre toutes les publications
et tentatives pour donner a la question une
forme politique. Onant à l'opinion d'aprè
Inquelle les juges turcs se seraient laissé
entraîner à d,'; mesures empreintes de
passion et de nervosité par le souvenir
des iniquités jia.ssées, Mahmoud bey 1.1
juge irrévérencieuse.
Nos juges, .m'il-H, ont été, dans l'affaire, du
f.otua, d'une part respectueux de la loi et impar-
tiaux, et fie l'autre, éléments lU doux autant
qu'il est possible de l'être.
-, < .11
Le Congrès de l'Islam
Le Congrès religieux de la Mecque -'est
terminé dans la discorde et l'incertitude. Il
devait élire le nouveau caVife, succe'-cur
spirituel du dernier sultan de Constantino-
ple, qui était commandeur des Croyants.
T.e monde rmisulman n'a plus de chef su-
prême. Et l'Islam n'a plus d'unité.
L'AVIATION COLONIALE
Paris-Haut-Nil
Coste et le lieutenant de Vitrolles, venant
d'Assouati, ont atterri à Héliopolis et sont
repartis immédiatement pour Paris, via
Suloum et Tunis.
(PU r dépêche.)
Ln de no*» confrères nous fait remarquer
que les deux aviateurs n'ont pas séjourné
ù Aseouan, d'où il6 sont repartis pour ainsi
dire aussitôt après leur atterrissage. L'ex-
plication de La la brièveté de leur arrêt cet
fournie par la dépêche que voici et qu'iia
ont adressée aux établissement Renault,
dépêche qui précise la cause exacte de
leur arrêt :
« Komombù, 28 septembre, 17 h. 55.
Après décapotoge. pompe fonctionne. Mais
nourrice, non. Manquait quarante litres. Moteur
tourne merveille. Repartons Caire-Tunis. Cos.
TE, VITROI.LES.
Etang de Serre-Madagascar
Le premier grand raid français d'hydra-
vions vu utre entrepris dans les premiers
jours d'octobre. Deux appareils aitfércnta
munis de moteurs dissemblables tenU-Tont
de boucler le circuit étang de Betre, Tan-
ger, Lw Palnias, Povt-Ktiunne, le mur de
i'Afriquv, Madagascar, l'K^ypU-'i la Tunisie
et 13erre. Les deux hydravions ne voleront
pas de concert : ils feront une course et
chercheront mutuellement à prendre l'avun-
tage sur le rival.
Il etst très possible pour ne pas dire cer-
tain, que le Lioré-Olivier-Jupiter .i:?O CV du
lieutenant de vaisseau Bernard et du
second malin- rimit; et le A. M. S. Lor.
raine iÔO CV du lieutenant de vaisseau
Bornet et. du mécanicien principal Bouga-
net s'cnvol'"ront le t» octobre pour couvrir
la première étape.
Echos di voyate de Hoalay Yonssti
S. M. Moulay Yowssef, sultan du Maroc,
à son retour de France, a adressé h ses su-
jets une lettre eliérifiennc qui fut lue en
chaire dans toutes les mosquées et qui
constitue un acte et un document politiques
importants. Il invite tous les Marocains à
se montrer reconnaissants et loyalistee il
l'égard de lu France protectrice. 11 y dit
notamment :
Nous nous embarquâmes sur l'un des plus
puissants cuirassés et nous votfudmes à des-
tination de lJaris, la capital, cette ville unique
au monde par l'éclat de 3a civilisation, par la
richesse et la splendeur de ses monuments et
qui' vient, au surplus, de se distinguer par
l'érection dans son enceinte d'un institut A
l'usage des milliers de musulmans auxquels
elle donne l'hospilalité. Un pareil geste ne
constitue-t-il çpus un témoignago concret de
rapprochement du cœur de la France et de
celui du Maroc, et de sa vive sympathie pour
les musulmans observateurs de leur religion 1
Lorsque nous eûmes atteint les IIbol'lls de la
copitule, la terre sembla.! s'ébranler ,.:,:- r-cô
pieds, tant étaient i! les acclamé :'- ; t'no
thousiasme. CYst ,j "-:",'" : ; :: : ,'. < ,-\LnL
vraies et ::o,IL':-:':" :',,::..:;:.' : ,.,\ ,';:':'¡:,i::,;e de
la îvuie lie
A notre ,i:ii\vt\ iimii Xiïuu-s l'objet d'un
accue.il <|u'il laut avoir vu pour pouviuir l'ap-
précier et le décrire. Nous séjournâmes dans
ce beau pays plusieurs jours, entouré d'hon-
neurs, d'égards et de considération. Nous mimes
a prolit ce séjour pour visiter et admirer les
gigantesques constructions et les splcndides
monuments de la capitale, en même temps que
les sites remarquables qui l'encadrent.
C'est d'ans rette atmosphère et dans co cadre
que nous eûmes à inaugurer, ymr la prière du
vendredi, le temple que la l'novidence a fait
surgir connue un signe de sa clémence pour
ses serviteurs et pour la gloire de l'Islam dans
un lieu le plus sur ,1 le mieux gardé.
- 4881
LA PAIX AU MAROC
-0-0
La situation militaire
Su,'' le- ["Ollt nunl, dans le. secteur
d'Ouezzan, un camion automobile attardé,
venant de Sidi-Redouan, a été attaqué et
incendié, le 26, par une bande de rôdeurs,
à 1.501) mètres au sud-cst d'Ouezzan. Les
auteurs de l'agression font partie d'une
bande de dissidente opérant dans a région
de la fOI'I\t d'Izaréne (à 10 kilomètres à l'est
d'Ouezzan), où il se sont réfugiés, leur coup
fait, pour regagner la nuit la frontière.
Une opération de nettoyage de cette région
sera effectuée aujourd'hui par la cavalerie,
les goums et des auto-mitrailleuses.
Une groupe hostile, menaçant les Beni-
Faghloun, s'est porté vers le sud, au nord-
est du djebel Muuhu-Ahd-ct-Kadt-t'. Des dis-
sident Beni-Marrussène occupant EI-Ber-
riet se replient vers l'est, iï la suite du
bombardement du village, mais ils restent
menaçants.
Dans la tache de Tuza,on ne signale plus
aucun incident. Le général Dulieux s'y est
rendu pour inspecter les postes lwuvclle-
ment établis.
Snr le front .<»/*/. les dissidents A » t-Azv ig
ont refusé les conditions de l'aman ; les
Aït-lssimou et les Aïl-Alta ont, de leur
côté, refusé le renouvellement de la trêve.
On pense qu'ils sont poussés par les irré-
ductibles échappés de Taza et réfugiés ail
Tafilalet.
On signale un coup de main sur un
convoi de la 128° division, non loin du poste
de Kechkacha, et l'attaque d'un oTticicr
d'artillerie circulant sur la piste entre l)ya-
ra et la Kelaa de Houkoro, à proximité
du djebel Achel.
Dans cette région, le chef indigène La-
*
bondi, qui est. un précieux auxiliaire, a de-
mandé Il être présenté au général com-
mandant la 12s, division, ce qui fut fait
hier a Rab-Tamesgnilda. Ln bondi promit
de poursuivre énergiquement son fiction en
notre faveur chez les Béni Medressen.
L'aviation
L'escadrille des ((lIi(Jlhs de la marine
bombarda dans la matinée d'hier des ra.
semblements dissidents occupant Assouel»
Asserdum et Schéma, en pava Béni l''ftli(h.
loun, A 0 kilomètres de Bah faefsi. D'autresjç
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