Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-08-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 août 1926 12 août 1926
Description : 1926/08/12 (A27,N123). 1926/08/12 (A27,N123).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971710
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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DIRECTEUR:, - MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
ltmww et iteiiiitmin : 34, Rue du Mont-Thabor. PARIS-1* TélépbwM : LOUYRI 19-17
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L'économie mixte en Indochine
- 8'.
On sait qu'à l'heure actuelle, le régime
-des concessions en Indochine, est fixé par
I!arrêté du Gouverneur Général du 27 décem-
bre 1913, modifié par celui du 28 novembre
1918 qui s'applique à la Cochinchine, au
Tonkin, au Cambodge et au Laos et par l'ar-
rêté du 28 avril 1899 qui "s'applique à l'An-
nam. La législation de 1913-1918 prévoit
que les terrains domaniaux ne sont concédés,
en principe, qu'à titre onéreux par voie
d'adjudications aux enchères publiques. Pra-
tiquement, l'action des pouvoirs locaux est
subordonnée à l'introduction de demandes
oui conditionnent toute la procédure. La
quasi-obligation pour l'Etat de mettre en
vente les terrains demandés et reconnus va-
cants par la seule voie de l'adjudication pu-
blique et de les céder au prix minimum de
base des enchères lorsqu'il ne se présente
pas d'enchérisseurs, met, en fait, le domaine
de l'Etat entre les mains des particuliers
demandeurs de concessions. En Annam, le
régime est encore moins protecteur des droits
de l'Etat : les concessions sont accordées à
titre gratuit, à charge seulement pour le
concessionnaire de se conformer à certaines
obligations s'il veut obtenir la transforma-
tion de son titre de concession provisoire en
un titre de concession définitive. Enfin, au-
cun contrôle n'existe aujourd'hui sur l'exé-
cution des conditions imposées aux conces-
sionnaires provisoires, de sorte que d'im-
menses terrains domaniaux ruraux sont déte-
nus par des concessionnaires qui auraient dû
être, depuis longtemps, déchus de leurs droits.
M. Yves Henry, inspecteur général de
l'Agriculture, de l'élevage et des forêts, a
établi un projet de réforme de ce régime des
concessions qui présente, à l'heure actuelle,
un intérêt tout particulier.
- Tout d'abord, le projet prévoit la création
d'une « Commission des concessions » dont
te rôle principal sera d'apporter à la grande
colonisation agricole de l'Indochine l'esprit
de méthode qui lui a manqué jusqu'ici. Doré-
navant, l'Etat, au lieu de consentir des
concessions d'une façon sporadique et selon
les considérations particulières à chaque de-
mande, fera préparer par les services publics
•l'occupation des régions à ouvrir à la coloni-
sation agricole et établir des plans de lotis-
sement. Lorsque les terrains seront sollicités
par plusieurs demandeurs, la mise aux en-
chères restreintes sur soumissions cachetées,
après appel d'offres sera appliquée; dans tous
les autres cas, le marché de gré à gré sera la
règle. Ains; disparaîtront les abus actuels
dans l'attribution des concessions. 1
Mais le rapport de M. Yves Henry va
beaucoup plus loin dans la voie de la défense
des intérêts de l'Etat.
Il prévoit que, dans le cas où la conces-
tion dépassera 500 hectares, 1. entreprise de-
vra se constituer en société, et que l'Etat,
&ns tous les cas, participera à l'exploita-
tion :
a) Pour les terrains d'une superficie infé-
rieure à 500 hectares, et concédés à des par-
ticuliers, sous la forme d'une rente an-
.nuelle;
b) Pour les terrains d'une superficie supé-
rieurc à 500 hectares et concédés à une so-
reiété par actions, sous la forme d'actions de
jouissance pour une valeur égale au dixième
du capital socia l, ainsi que le dixième des
parts de fondateur créées;
.;- c) Pour les terrains d'une superficie supé-
rieure à 500 hectares et concédés à une so-
ciété à responsabilité limitée sous forme
d'une part représentative du capital social
égale au dixième de ce capital.
Ainsi le projet de M. Yves Henry adopte
franchement le principe d' « Economie
mixte 1 appliqué, pour la première fois, il
y a une vingtaine d'années, en Allemagne,
sous la forme d'une association des muni-
cipalités avec les concessionnaires de services
publics (eau, gaz, etc.), et qui, depuis lors,
a connu de multiples applications - en - France,
-et surtout à l'étranger. Nulle part le milieu
économique et social ne lui offre un champ
plus vaste et plus adéquat qu'aux colonies,
où l'action des particuliers apparaît comme
inévitablement liée à celle des organismes
collectifs, où, par contre, l'effort des pouvoirs
publics pour la mise en valeur par l'aména-
gement de l'outillage économique général
(voies de communication, transports, sécu-
Tité) doit se conjuguer étroitement avec les
initiatives privées créant les entreprises d'ex-
ploitation.
Le projet, cependant, soumis pour avis aux
Chambres d'agriculture de la Cochinchine,
du Cambodge, du Tonkin et du Nord-An-
nam, comme au Syndicat des planteurs de
taoutchouc, n'a pas reçu de ces groupements
d'intérêts privés ne l'oublions pas un
accueil très enthousiaste.
Avec l'énergique brutalité propre 3UX hom-
mes d'affaires coloniaux, le syndicat des
planteurs de caoutchouc déplore, certes, que
le domaine de t'Etat soit, en fait, entre les
mains des particuliers demandeurs de conces-
sions, mais il ajoute : « Dans une colonie
dont la mise en valeur est à peine commen-
cée, t'Etat propriétaire devrait accueillir sans
déplaisir toutes les bonnes volontés et toutes
les initiatives des hommes ou des sociétés qui
consentent à courir de gros risques pour réa-
liser cette mise en va leur. et, sans écar-
ter totalement les idées nouvelles de partici-
pation de l'Etat aux entreprises privées, le
rapport du syndicat poursuit : « Mais
il serait nécessaire d'être fixé sur ce point :
le Gouvernement de la colonie considère-t-il
les colons comme des collaborateurs avec
lesquels il faut s'entendre en vue d'une
oeuvre commune, ou désire-t-il se réserver
toute l'initiative en matière de colonisation? a
Voilà qui pose, à mon sens, parfaitement
la question. Jusqu'ici toute l'initiative en
matière de colonisation a été réservée aux
particuliers qui devaient, dans l'indifférence
et l'apathie des pouvoirs publics, soit avec
leur aide savamment obtenue se débrouil-
ler seuls ou à peu près seuls. Substituer
brusquement à ce système celui où toute l'ini-
tiative en matière de colonisation appartien-
drait à l'Etat, me paraîtrait, dans les condi-
tions actuelles, du milieu économique et so-
cial de nos colonies, une erreur non moins
grande. Pour ma part, j'adopte très volon-
tiers la formule du syndicat des planteurs
de caoutchouc : « Le Gouvernement de la
colonie doit considérer les colons comme des
collaborateurs avec lesquels il faut' s'enten-
dre en vue d'une œuvre commune 9, à la
condition que la formule soit appliquée loya-
lement, sans arrière-pensée, par les deux
collaborateurs.
En tout cas, je préfère, je le dis tout net;
l'attitude prise par le syndicat des plan-
teurs de caoutchouc à celle de la Chambre
d'agriculture du Tonkin et du Nord-Annam,
qui fait simplement la preuve de son miso-
néisme quand elle écrit, dans son rapport
pour avis : « En résumé, la Chambre estime
que les modifications et innovations propo-
sées, si elles donnent des résultats satisfai-
sants dans des colonies étrangères d'organi-
sation tout à fait différente, seront absolu-
ment inopérantes au Tonkin, où elles appor.
tent le plus grand trouble à tous les points
de vue dans la colonisation agricole dont
la situation n'est pas, actuellement suffisam-
ment prospère, pour supporter sans dommage
une expérimentation de procédés absolument
nouveaux auxquels son organisation jusqu'à
ce jour ne l'a nullement préparée. »
Comment les éminents colons qui com-
posent la Chambre d'agriculture du Tonkin
et du Nord-Annam ne comprennent-ils pas
encore que, dans le monde nouveau qui
s'éveille, la colonisation française ne vivra
que si elle se décide, dans la collaboration
ardente de tous, colons et pouvoirs publics,
à expérimenter des « procédés absolument
nouveaux ».
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de - Lyon.
Où sont les cioémalojraphisles ?
00
La mission envoyée en Afrique occiden-
tale par le Synchronisme Cinématique n'a
jus donné cie ses nouvelles depuis trois
semaines. On se montre assez inquiet sur
son surt tout en ,t'sp':\l'nnt que rien de
fâcheux ne lui est arrivé.
On suit jusqu'à présent que cette mis-
sion, qui a pour but de réaliser un film sur
la via inconnue des tribus maures, s'est
avancée jusqu'en Mauritanie, c'oet-fi-dirû
nu milieu des populations indigènes répu-
tées sauvages. Et l'inquiétude n'en est que
plus grande, lisons-nous dans le Gaulois.
Mais que notre confrère 6e ragstire, les
Maures ne sont pas si sauvages qu'il le
croit. En Mauritanie, les nouvelles posta-
les .sont. en. ori1 iplus longues à venir.
S'il était arrivé quelque accident h cette
mission, la nouvelle iûn serait parvenue
rapidement sur le fleuve.
Moulay Youssef
rentre au Maroc
Le suilrtan du Mnrioc est arrivé mardi
dernier à 8 h. 30 à Ta,ng«er. 1:1 a reçu à
bord du Paris les principales notabilités de
la colonie qui lui ont été présentées par M.
Morillon, consul de France..
Le Paris est reparti à midi pour Casa-
blanca où il est arrivé hier matin à 7 heu-
- -. - - - -- -
res. Le sultan a débarqué a 9 heures. SM.
Moulay Youssef a été a été saluée au quai
de débarqurment, par les autorités du Pro-
lectorat., notamment : par MM. Urbain
Hlnne, délégué de la Résidence ; Duvernoy,
secrétaire général ; Serres, chef du cabi-
net civil de M. Stecg.
I^e cortège se forma aussitôt et se diri-
gea vers la coupée où les fusiliers marins
rendaient les honneurs. Le sultan prit alors
amicalement congé de l'amiral Olmi, de
son Itnt-mfljor et de rétat-major du
Paris.
Une loule immense, aux bigarrures pit-
loresques, était massée sur les quais et
c'est au milieu des cris de sympathie popu-
laire, des vivats et de la Marseillaise, que
le sultan prit place, h 9 h..10, dans le
Imin qui l'amena à Rabat, i'i 11 h. 30.
11 ne fit -à son arrivée aucune déclaration,
mais un personnage de sa suite a dit tout
l'enchantement fln'il igarde de son voyage
et toute sa gratitude vis-a-via des popula-
tions françaises.
Selon le venu dn sultan, les officiers et
marins du cuirassé visiteront plusieurs des
nrincipaies villes du Maroc, notamment
nnhclt, Meknés et Fez.
- - -. -
M. Viollette en France
M. Violette, Gouverneur Général de l'Al-
gérie est arrivé à Chamonix.
Le lac Tana
-+0--
Le lac Tana est en train de
devenir populaire. Connu des seuls
géographes et des candidats à cer-
tains concours universitaires, son nom est
prononcé par la foule de ceux qui écrivent
sur les questions de politiques étrangère et
coloniale.
Situé à une altitude de 1.800 mètres au
centre d'un massif dont les cimes s'élèvent
jusqu'à plus de 4.500 mètres, il occupe le
fond d'une cuvette creusée assez récemment
c'est-à-dire il y a quelque 10.000 ans. Sa
superficie est de 3.000 kilomq; elle est de
cinq fois et demie supérieure à celle du lac
de Genève. Il est parsemé d'une quantité
d'îlots et pour la plupart, Itabités, possédant
une église. Dans l'une d'elles se trouvent les
archives les plus anciennes de VEthiopie avec
les corps momi fiés des rois que Von dit avoir
ele les contemporains de Salomon. C est dans
l'une de ces tics que réside « l'Abouna » ou
métropolitain d'Abyssinie.
La région du lac Tana est le berceau de
l'empire des Négus. C'est là que se livrèrent
les luttes pour l'indépendance. C'est donc
une manière de lieu saint auquel Von ne
peut toucher à la légère sans froisser les sen-
timents du pays.
Le lac est un immense réservoir. Il reçoit
les plûtes d'un bassin de 16.00a kilomètres
carrés de superficie. Malgré l'évaporation
très ictive dans ces pays de fortes chaleurs,
et les infiltrations, la quantité d'eau apportée
par les rivières de diverse importance égale
7.560.000.000 de mètres cubes dont la moitié
s'évapore. Il en reste néanmoins 3.460 mil-
lions susceptibles d'être utilisés. Une partie
s'étolll par le Nil Bleu qui y prend sa
source.
Les Anglais ont eu l'idée d'utiliser le lac
et de régulariser le débit du fleuve. Des mis-
sions ont commencé à étudier ce problème dès
1902. La dernière mission, après de longs
travaux qui ont duré de 1917 à 1922, a pro-
posé d'aménager le lac en un immense réser-
voir où s'accumulerait toute Veau pouvant
être recueillie durant la saison des pluies, de
mai à septembre, puis de la distribuer à rai-
son de 350 me par seconde, du 1er janvier à
la fin avril, de façon à permettre la mise en
culture de 420.ooô hectares du Soudan.
Ainsi toutes les eaux du lac et de son émis-
saire, le Nil Bleu, sont confisquées au profit
des cultures cotonnières du Soudan.
L1 Ethiopie proteste, parce que ces projets
auront pour résultat de ruiner les plaines qui
entourent le lac Tana, où Von cultive le
coton et - le café - et où l'on fait de l'élevage
et qui ont besoin d'être irriguées. Elle n'en-
tend pas priver les Anglais des eaux qui tom-
bent sur son terrain, mais elle voudrait
quelles fussent aménagées au bénéfice des
deux pays et non pour le seul avantage des
planteurs soudanais. Telle est la question
bien simple qui oppose l'Angleterre à VAbys-
sinie.
Henry Fontanier,
Déouté - du Cantal
Secrétaire de la - Commission des Af-
faires FArangères, membre de ta
Commission des Colonies.
moto
En Afrique Eqnatoriale Française
0-0
Recherche et exploitation
des gites de substance minérale
Un décret du 8 juillet 1926, paru au Jour-
nal OtficicL du 5 août 1926, réglemente la re-
cherche et l'ex loitation des gîtes de substance
minérale en Afrique Equatoriale Française.
- - Dans - son rapport au Président de la Répu-
blique le ministre des Colonies constate que
de toutes nos possessions africaines seule l'Afri-
que Equatoriale Française est restée au point
de vue minier sous un régime périmé.
En raison de la recrudescence de l'aètivité
minière dans cette Colonie, il a pensé qu'il
était bon de doter l'Afrique Equatoriale Fran-
çaise d'une nouvelle législation se rapprochant,
dans ses grandes ligne, du décret du 22 octo-
bre 1924 - sur l'Afrique Occidentale Française
tendant à faciliter les recherches et les exploi-
tations tout en édictant une série de dispositions
propres à éviter l'accaparement et l'exploita-
tion restreinte des concessions accordées.
Cette législation assurera, en outre, à la co-
lonie une quote-part équitable dans les résul-
tats de l'exploitation de son sous-sol.
Telles sont les idées dominantes du décret
qui précise dans ses divers titres à qui et com-
ment doivent être accordés les permis de recher-
che, les concessions et énumère ensuite les
droits et les obligations des permissionnaires' et
concessionnaires et aussi les relations qui doi-
vent exister entre eux et les propriétaires du
sol. Il indique ensuite comment les travaux doi-
vent être surveillés par r Administration et
quelles pénalités encourent ceux qui se livrent
d'une façon illicite à Extraction des métaux
précieux et des pierres précieuses.
Ce décret vient heureusement mettre fin au
répime auquel l'A. E. F. était soumise au
point de vue minier, régime complètement dé-
suet qui maintenait encore les régions d'explo-
ration.
L'sv. atlon coloniale
--0-
Trois hydravions partis hier de Saint-
UnphaPl sont arrivés à Rizerie : leur hase
hier h 16 heures, après nvoir fait escale &
"jArcio.
Les cultures vivrières du Togo
---0-0--
Les derniers chiffres publiés des exporta-
tions des produits de cultures industrielles ont
montré l'état de prospérité du Territoire du
Togo placé sous le mandat de la France et la
confiance qu'on pouvait avoir dans un accrois-
sement régulier de sa production.
Il convient pourtant de remarquer combien
l'administration locale fut prudente et avisée
en évitant, tout en agissant d'une façon extrê-
mement active, pour augmenter la production
des denrées d' exportation, de tomber dans l'er-
reur commise quelquefois dans des colonies
africaines où les cultures vivrières ont été aban-
données pour les cultures d' exportation, ame-
nant ainsi un renchérissement considérable de
la vie et une perturbation dans la vie des indi-
gènes par une sous-alimentation contraire à
tout progrès.
On peut dire qu au Togo, le noir se nour-
rit bien et abondamment, il suffit de noter le
chiffre des denrées alimentaires exportées vers
les colonies voisines pour se rendre compte en
quelle abondance elles sont produites sur le
territoire.
En 1925, le Togo a exporté :
1.433.390 kilos de maïs en grains, 38.242
kilos de haricots, 215.042 kilos d'ignames,
270.085 kilos de farine de manioc, 47.226 ki-
los de manioc en racines, sans compter tout ce
qui a échappé au contrôle de la douane, en
passant par-les nombreux petits sentiers de la
frontière, et 610.551 kilos de poissons secs.
Le but poursuivi est d' assurer de larges res-
sources alimentaires et d'accroître dans la même
mesure les produits d'exportation, aussi le
meilleur moyen pour r atteine est-il dans la
pratique des cultures associées telles que nous
les avons exposées précédemment et dans les
cultures intercalaires quand il s' agit de plan.
tations arbustives.
Les principales cultures alimentaires du
Territoire sont :
Le mais, donnant deux récoltes par an, et qui
occupe des surfaces extrêmement importantes
dans le sud. surtout dans le cercle d" Ankhe
et la zone moyenne du Territoire. Ce maïs est
blanc. d'excellente qualité, et serait suscepti-
ble d'être exporté en Europe pour servir aux
mélanges avec la farine de blé.
L'igname, dont il existe un grand nombre
de variétés, et qui constitue une culture sarcl ée
excellente pour nettoyer le sol des mauvaises
herbes ou pour l'associer à celle du coton.
Le manioc planté dans tout l'ensemble du
Tenitoire, mais beaucoup moins dans le nord.
Il est récolté prématurément au bout de dix
mois, alors que la réserve amylacée de la ra-
cine n a pas atteint son maximum, et que celle-
ci n' est pas encore lignifiée. Cette pratique
n' est pas recommanrlabîe au point de vue du
rendement, ma's elle a au moins l'avantage de
moins épuiser le sol.
Le manioc sert à préparer une farine servant
de base à l'alimentation indigène et le tapioca
réputé de Porto-Seguro.
Les haricots, culture fréquente surtout dans
le cercle d' Anèche, c'est le petit niébé don-
nant un rendement stupéfiant après deux moi s
de culture- On compte que 10 kilos de semen-
ces à l hectare donnent au moins 250 kilos de
haricots secs.
Cette culture améliorante constitue un asso.
lement précieux avec le maïs et le manioc dani
le cercle d'Anéche.
Arachides. Elles sont cultivées dans tout le
Territoire, où elles servent à l' alimentation des
indigènes qui en sont très friands quand elles
sont grillées.
Le mil, formant la base des cultures dans
le nord du Territoire ; il en existe de nombreu-
ses variétés servant à des usages différents.
Le sésame, également cultivé dans le nord.
Le riz, qu'on trouve surtout en cu ltures
sèches, dans les montagnes de l'Akposso. On
trouve aussi quelques petites rizières en terrain
inondé dans le cercle de Klouto. L'ensemen-
cement est fait directement en place, à la vo-
lée. Le grain, blanc, est de bonne qualité, mais
mal préparé dans les mortiers de bois, sert à
la consommation locale.
etoi
Les transports
fn Afrique Equatoriale Française
On nous communique la note suivante :
Par arrêté du Gouverneur Général de
l'Afrique Equatoriale Française en date du
ier juin 1926, il a été constitué un service
de transports des vivres par camions auto-
mobiles entre Madingou-Loudima et M'Vouti
pour le ravitaillement des chantiers du
Mayumbe, sur la ligne en construction du
chemin de fer Brazzaville à Pointe-Noire.
Ce service automobile assurera également
dans la limite des besoins constatés, les
transports de la poste et du personnel.
Le siège du service est à Madingou où on
a installé un garage à la disposition duquel
on a mis le nombre de voitures nécessaires
à l'évaluation de la production.
L'arrêté fixe le prix des transports ( fr.
la tonne par kilomètre et par personne). Il
fixe également l'indemnité à allouer au fonc-
tionnaire chargé du service des transports,
au mécanicien, chef de garage et aux chauf-
feurs.
Quant aux dépenses du service automobile
elles sont à la charge du budget du Moyen-
Congo. Les recettes seront versées au budget
de cette colonie.
L'arrêté a voulu sans doute dire : le frix
des transports est fixé à 3 francs le kilomè-
tre par personne ou par tonne ne marchan-
dises : car nous ne voyons pas le voyageur
compté (l'a tonne et détaillé et ce serait
vraiment trop avantageux d'être maigre. Et
Végalité Que dirait le club des' TOO kilos t
Le Bey de Tunis en France
- 0-0-
S. A. Sidi Mohammed el Habib bey de
Tunis s'est rendu lundi à midi 30,à Arc de
'it'iumphe, sur la tombe du Soldat inconnu.
Après uvoir passé en revue la garde
d'honneur, le bey s'inclina devant la tombe,
puis ayant déposé sur la dalle sacrée une
s»U'porbe gerbe de tfUiïeuls et de dahlias, en-
tourée d'un ruban aux couleurs françaises
et tunisiennes, il observa une minute de
recueillement.
Le bey se retira ensuite et se rendit à
l'Elysée, où le président de la République
a offert un déjeuner en son honneur.
Etaient invités à ce déjeuner les deux fils
du bey, les personnes de sa suite, ainsi que
MM. Poincaré. président du conseil; Briand,
ministre des Affaires étrangères ;Painlevé,
trinistre de la Guerre; Georges Leygues,
ministre de la Murine ; Saint, résident gé-
néral à Tunis, etc.
Déieuner officiel
Le bey de Tunis et M. Lucien Saint, ré-
sident général à Tunis, ont offert hier ma-
tin 't midi iù un déjeuner auquel étaient
conviés les présidents du Sénat et de la
Clumibre des députés et auquel assistaient
M. Léon Perrier, ministre des Colonies ;
M. Jules Michel et le général Lasson, se-
crétaires généraux de la présidence de la
Iténublique ; M. Corbin, conseiller d'ambas-
sade, représentant le ministre des Affaires
étrangères ; M. Llouju, préfet de la Seine ;
M. Moraill, préfet de police ; M. Ponsot,
sous-directeur d'Afrique ; M. Hruôre, con-
seiller d'ambassade ; M. CalTt\ sous-direc-
teur du protocole, etc.
Il A Sainte-Assise
Dans l'après-midi, le prince Azzcdine,
tils aîné du bey, qui avait été convié par la
Société Hudio-France, s'est rendu à Sninte-
Assise où il a visité l'installation radio-té-
légraphiquc et a envoyé par sans fil le télé-
gramme suivant Ú. Tunis, au 111.)11 du bey :
DtMt'^uô résidence gêné-rulr, Tunis.
Votis prie transmettre population Tunisie ex-
pression mes sentiméhts affectueux et lui luire
connaître ma satisfaction me trouver sur sol
l-mnec, dont j ni Ù IIIC louer i liaque jour tla-
vnnUige, protection bienfaisante jour prospe-
riUS Tunisie. Motomod cl llubib.
La réponse est parvenue immédiatement.
Le prince. qui avait été reçu par MM. tii-
rardeuu et Bçenot, administrateur et direc-
teur de la Société, s'est vivement intéressé
aux installations techniques du centre, dont
les émissions à .,ndes longues et courtes
permettent d'atteindre tous les pays du
monde.
Un thé a été offert après* la visite des
installations au prince Azzedine et à la
suite du bey qui l'accompagnait.
Le soir, le bey assista à une représenta.
tion de Thaïs, donnée en son honneur au
théûtre national de l'Opéra.
A la Mosquée
Aujourd'hui à 16 heures, S. A. Sidi Mo.
hammed el Habib, pacha bey, possesseur
du royaume de Tunis, a inauguré la salle
des Conférences - de l'Institut Musulman à
la Mosquée de Paris. Cette cérémonie qui !
devait avoir lieu mardi dernier a été re-
mise à aujourd'hui à cause de l'Assemblée
Nationale de Versailles.
M. Herriot, ministre de l'instruction pu-
blique, représentait le Gouvernement.
A Vichy
Le bey arrivera à Vichy demain, ii
11 h. 30. Il sera reçu à la gare par
le préfet de l'Allier et Ni. Lastcyras, maire
de Vichy.
Un dîner de gala sera offert au casino
en son honneur. Une rête vénitienne aura
lieu, ensuite, sur l'Allier.
Edmond Doutté
0 -
La petite pléiade d'arabisants vient de per-
dre en Edmond Doutté un des membres les
plus éminents.
Après de bonnes études au collège de Chà-
lons-sur-Marne, il avait débuté par l'étude
des sciences naturelles auxquelles l'avait ini-
tié son père. Mais une santé prématurément
ébranlée lui fit demander un poste dans l'ad-
ministration des communes mixtes d'Algérie.
Au contact des indigènes, sa curiosité sympa-
thique l'entraîna à des études de langue et
de mœurs qu'il poussa méthodiquement et
fort loin sous la direction du savant arabi-
sant Mouliéras d'abord, puis du professeur
René Basset. Laissant l'administration pour
l'enseignement et la science, Edmond Doutté
professa à la médersa de Tlcmron et fut at-
taché à la Faculté des lettres d'Alger, où il
occupa une chaire de langue herbue. C'est à
rrtte époque qu'il publia ses premières études
de linguistique et. de littérature arabe et ber-
bère.
En même temps, il commença l'explora-
tion méthodique du pays et de la société ma-
rocaine et, durant vingt-cinq ans, remplis-
sant un apostolat analogue à celui de Coppo-
lani au Soudan et en Mauritanie, il ne cessa
d'arrumuter les observations dont la réunion
forma bientôt un corps de doctrines dans les-
quelles ont puisé a pleines mains ceux dont
la tâche fut de conquérir et d'organiser le
Maroc.
Citons parmi les nombreuses publications
d'Edmond Doutté, son Islam algérien en
1000, le beau livre intitulé Magic et religion
dans l'Afrique dit nord, une magnifique étude
çtir Marrakech et sa Tt
guerre, il publia dans Fn tribu le récit de
ces explorations dans le sud marocain, vi-
vante et attrayante description des eens et
des choses, en un style élégant et coloré, ta-
bleau complet et définitif d'une curieuse so-
ciété. Edmond Tumtté, qui collabora souvent
au Bulletin du Comité de l'Afrique Fran-
çaise, laisse divers manuscrits, prêts à une
publication que retardaient toujours la 5inté
précaire de t'auteur et son souci de perfec-
tion. Ses amis, espérons-le. publieront ces
travaux, dont profitera la science de l'îslam,
viu'il servait avec tant d'abnégation et de
foi.
Eltsine Devaux
AU SENAT
--0-0--
DEBATS
Le chemin de fer de Brazzaville à l'Océan
Dans sa séance du mercredi 11 août, le
Sénat a été appelé à ratifier le projet de
loi adopté pur la Chambre réglementai
les conditions générales dans lesquelles le
gouvernement de l'Afrique équuloriaie
française est autorisé, en vertu des dispo-
sitions de la loi de finances de l'exercice
1925, à remiser, par voie d'emprunt, une
somme de 300 millions de francs applica-
ble a l'uchèvement du chemin de fer de
Brazzaville à l'Océan, ainsi qu'à l'exécu-
tion des installations nécessaires à l'em-
barquement et au débarquement à Brazza-
ville et à Pointe-Noire.
Sur la demande de M. llbcrl Sarraut, le
Sénat a déclaré l'urgence et la discussion
immédiate du projet a été ordonnée.
A maine levées, le projet a été adopté
sans discussion.
Rappelons que l'honorable M. ChugnHud
sénateur de la Creuse avait, au nom de
l'unanimité de tla Commission des Colonies,
rédigé un rapport bref, mais précis, dans
lequel on lisait :
Une controverse s'est établie depuis
deux ans sur la traction électrique deman-
dée d'autant mieux que la région comporte
des chutes importantes et nombreuses.
Aous croyons que l'on pourrait très bieri
avant l'achùvemcnt de la construction de
la iiI/lie, non seulement avoir lait des étu.
des suffisantes de ces chutes, pour pouvoir
prendre suffisamment à temps des déci-
sions sur l'installation électrique, mais
aussi faire cette installation avant l'ou-
verture de l'exploitation sur l'ensemble
de la ligne. Cela n'empêcherait nullement
l'exploitation des tronçons ouverts par
locomotives à vapeur.
Nous ne voijons pas qu'il faille une
grosse force, le Itombre des trains en mar-
che, ne devant pas être très grand et la
traction, pouvant se présenter même avec
certaine récupération de lorce. Il y aurait
le plus grand intérêt à commencer l'exploi-
tation électrique, dès l'ouverture en grand
(le la ligne, pour tous les avantages inhé-
rents à cette traction, installation d'ensem
ble de t'électrification plus économique, ré-
duction des installations de prise d'eau,
moins de changement de locomotives pour
tout le parcours, meilleures conditions plus
saines surtout en pays tropicaux pour les
conducteurs de locomotives et pour les
vOllageurs. pas d'alaat de charbons dgers, etc.
L'article premier du projet de loi, qtti pré-
voit Vélectrification pourrait ainsi voir son
application sur ce point plus rapprochée
que ne l'ont envisagée l'administration et
M. le Ministre des Colonies. Nous repro-
duisons cet article :
« Cette ligne devra être électrifiée lors-
que,, des éludes techniques auxquelles il
est procédé et de ta situation financière de
V exploitation, rélectrification apparaîtra
comme, avantageuse. »
El la conclusion du rapport de M. Gfta-
gnaud est l'ormelle.
Notre conclusion est donc, Messieurs, de
vons demander d'approuver les modalités
de l'emprunt de. 300 millions dans les con-
ditions proposées par le projet de loi en
exprimant le désir :
1° De voir terminer l'ensemble de i.i
ligne et des installations maritimes aut
deux extrémités en cinq années ;
20 He voir réaliser la traction électrique
pour la mise en service de la ligne entière
entre Hrazzaville et Pointe-Noire.
Conclusion «|s 1 i a un double poids, celoi
ele la Commission des Colonies tout entière
dont M. Chngnaud a t'îé l'interprète et aussi
de la personnalité du rapporteur qui est
un spécialiste avéré des problèmes d'élcctri-
fication puisque c'est lui qul a construit K"
plus important harrage électrique du monde
à Enzon (Indre" barrage qui alimentera
incessamment, en électricité, la ligne ferrée
dj Paris a Vierzon et Chàteauroux et aussi
la Ville de Paris.
Emission de timbres-poste
Dans sa séance du mercredi Il août, iC
Sénat a adopté les conclusions du rapport
de M Serre tondant à la rectification du
projet adopté par la Chambre autorisant
l'émission d'une série de timbres-poste spé-
ciaux algériens portant une surtaxe dont i(,
produit, serait nffecté au Comité de secours
l'es enfants de l'Algérie combattant fui
Maroc.
A LA CHAMBRE
Les combattants algériens au Maroc
Au cours de la séance d'hier, M. Sarraul,
Ministre de l'Intérieur, a déposé un projet
de loi autorisant l'émission d'une série spé-
ciale de lirnbres-postes algériens avec sur-
taxe an profit des enfants de l'Algérie
combattant, au Maroc.
11 en demanda la discussion générale
immédiate.
Après Icrluiv du rapport. concluant à
l'adoption du projet de loi, M. Doriot de-
mande des éclaircissements sur la situa-
tion au Maroc.
La guerre continue. Avant d'instituer dfs
timbres pour les blessés, on ferait bien de
feire revenir les soldats qui se battent hV
has.
I.a discussion générale est eloso et l'en-
semble du projet est adopté.
T Al Chambre décide ensuite de fixer nlté-
rieuremenl la discussion d'une demande
d'interpellation de Ni. Doriot, sur les événe-
ments du Maroc rt d'Abyssinie.
Un emprunt obligatoire de salut public
VI. Morinaud a déposé une proposition
de loi ayant pour but d'établir, pour corv
14 1 1 a
Les Annales Coloniales
- -- d d
JOURNAL QUOTIDIEN
lis Aimcut PUBUtS PM "LU ANNALBSOOLONIÂLIS" SONT LA moraiiTt
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DIRECTEUR:, - MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
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[ ftmboMwdMMtowlw Bomu dm pMto et da- lm prbdpws HbnJras
p p 0 0
L'économie mixte en Indochine
- 8'.
On sait qu'à l'heure actuelle, le régime
-des concessions en Indochine, est fixé par
I!arrêté du Gouverneur Général du 27 décem-
bre 1913, modifié par celui du 28 novembre
1918 qui s'applique à la Cochinchine, au
Tonkin, au Cambodge et au Laos et par l'ar-
rêté du 28 avril 1899 qui "s'applique à l'An-
nam. La législation de 1913-1918 prévoit
que les terrains domaniaux ne sont concédés,
en principe, qu'à titre onéreux par voie
d'adjudications aux enchères publiques. Pra-
tiquement, l'action des pouvoirs locaux est
subordonnée à l'introduction de demandes
oui conditionnent toute la procédure. La
quasi-obligation pour l'Etat de mettre en
vente les terrains demandés et reconnus va-
cants par la seule voie de l'adjudication pu-
blique et de les céder au prix minimum de
base des enchères lorsqu'il ne se présente
pas d'enchérisseurs, met, en fait, le domaine
de l'Etat entre les mains des particuliers
demandeurs de concessions. En Annam, le
régime est encore moins protecteur des droits
de l'Etat : les concessions sont accordées à
titre gratuit, à charge seulement pour le
concessionnaire de se conformer à certaines
obligations s'il veut obtenir la transforma-
tion de son titre de concession provisoire en
un titre de concession définitive. Enfin, au-
cun contrôle n'existe aujourd'hui sur l'exé-
cution des conditions imposées aux conces-
sionnaires provisoires, de sorte que d'im-
menses terrains domaniaux ruraux sont déte-
nus par des concessionnaires qui auraient dû
être, depuis longtemps, déchus de leurs droits.
M. Yves Henry, inspecteur général de
l'Agriculture, de l'élevage et des forêts, a
établi un projet de réforme de ce régime des
concessions qui présente, à l'heure actuelle,
un intérêt tout particulier.
- Tout d'abord, le projet prévoit la création
d'une « Commission des concessions » dont
te rôle principal sera d'apporter à la grande
colonisation agricole de l'Indochine l'esprit
de méthode qui lui a manqué jusqu'ici. Doré-
navant, l'Etat, au lieu de consentir des
concessions d'une façon sporadique et selon
les considérations particulières à chaque de-
mande, fera préparer par les services publics
•l'occupation des régions à ouvrir à la coloni-
sation agricole et établir des plans de lotis-
sement. Lorsque les terrains seront sollicités
par plusieurs demandeurs, la mise aux en-
chères restreintes sur soumissions cachetées,
après appel d'offres sera appliquée; dans tous
les autres cas, le marché de gré à gré sera la
règle. Ains; disparaîtront les abus actuels
dans l'attribution des concessions. 1
Mais le rapport de M. Yves Henry va
beaucoup plus loin dans la voie de la défense
des intérêts de l'Etat.
Il prévoit que, dans le cas où la conces-
tion dépassera 500 hectares, 1. entreprise de-
vra se constituer en société, et que l'Etat,
&ns tous les cas, participera à l'exploita-
tion :
a) Pour les terrains d'une superficie infé-
rieure à 500 hectares, et concédés à des par-
ticuliers, sous la forme d'une rente an-
.nuelle;
b) Pour les terrains d'une superficie supé-
rieurc à 500 hectares et concédés à une so-
reiété par actions, sous la forme d'actions de
jouissance pour une valeur égale au dixième
du capital socia l, ainsi que le dixième des
parts de fondateur créées;
.;- c) Pour les terrains d'une superficie supé-
rieure à 500 hectares et concédés à une so-
ciété à responsabilité limitée sous forme
d'une part représentative du capital social
égale au dixième de ce capital.
Ainsi le projet de M. Yves Henry adopte
franchement le principe d' « Economie
mixte 1 appliqué, pour la première fois, il
y a une vingtaine d'années, en Allemagne,
sous la forme d'une association des muni-
cipalités avec les concessionnaires de services
publics (eau, gaz, etc.), et qui, depuis lors,
a connu de multiples applications - en - France,
-et surtout à l'étranger. Nulle part le milieu
économique et social ne lui offre un champ
plus vaste et plus adéquat qu'aux colonies,
où l'action des particuliers apparaît comme
inévitablement liée à celle des organismes
collectifs, où, par contre, l'effort des pouvoirs
publics pour la mise en valeur par l'aména-
gement de l'outillage économique général
(voies de communication, transports, sécu-
Tité) doit se conjuguer étroitement avec les
initiatives privées créant les entreprises d'ex-
ploitation.
Le projet, cependant, soumis pour avis aux
Chambres d'agriculture de la Cochinchine,
du Cambodge, du Tonkin et du Nord-An-
nam, comme au Syndicat des planteurs de
taoutchouc, n'a pas reçu de ces groupements
d'intérêts privés ne l'oublions pas un
accueil très enthousiaste.
Avec l'énergique brutalité propre 3UX hom-
mes d'affaires coloniaux, le syndicat des
planteurs de caoutchouc déplore, certes, que
le domaine de t'Etat soit, en fait, entre les
mains des particuliers demandeurs de conces-
sions, mais il ajoute : « Dans une colonie
dont la mise en valeur est à peine commen-
cée, t'Etat propriétaire devrait accueillir sans
déplaisir toutes les bonnes volontés et toutes
les initiatives des hommes ou des sociétés qui
consentent à courir de gros risques pour réa-
liser cette mise en va leur. et, sans écar-
ter totalement les idées nouvelles de partici-
pation de l'Etat aux entreprises privées, le
rapport du syndicat poursuit : « Mais
il serait nécessaire d'être fixé sur ce point :
le Gouvernement de la colonie considère-t-il
les colons comme des collaborateurs avec
lesquels il faut s'entendre en vue d'une
oeuvre commune, ou désire-t-il se réserver
toute l'initiative en matière de colonisation? a
Voilà qui pose, à mon sens, parfaitement
la question. Jusqu'ici toute l'initiative en
matière de colonisation a été réservée aux
particuliers qui devaient, dans l'indifférence
et l'apathie des pouvoirs publics, soit avec
leur aide savamment obtenue se débrouil-
ler seuls ou à peu près seuls. Substituer
brusquement à ce système celui où toute l'ini-
tiative en matière de colonisation appartien-
drait à l'Etat, me paraîtrait, dans les condi-
tions actuelles, du milieu économique et so-
cial de nos colonies, une erreur non moins
grande. Pour ma part, j'adopte très volon-
tiers la formule du syndicat des planteurs
de caoutchouc : « Le Gouvernement de la
colonie doit considérer les colons comme des
collaborateurs avec lesquels il faut' s'enten-
dre en vue d'une œuvre commune 9, à la
condition que la formule soit appliquée loya-
lement, sans arrière-pensée, par les deux
collaborateurs.
En tout cas, je préfère, je le dis tout net;
l'attitude prise par le syndicat des plan-
teurs de caoutchouc à celle de la Chambre
d'agriculture du Tonkin et du Nord-Annam,
qui fait simplement la preuve de son miso-
néisme quand elle écrit, dans son rapport
pour avis : « En résumé, la Chambre estime
que les modifications et innovations propo-
sées, si elles donnent des résultats satisfai-
sants dans des colonies étrangères d'organi-
sation tout à fait différente, seront absolu-
ment inopérantes au Tonkin, où elles appor.
tent le plus grand trouble à tous les points
de vue dans la colonisation agricole dont
la situation n'est pas, actuellement suffisam-
ment prospère, pour supporter sans dommage
une expérimentation de procédés absolument
nouveaux auxquels son organisation jusqu'à
ce jour ne l'a nullement préparée. »
Comment les éminents colons qui com-
posent la Chambre d'agriculture du Tonkin
et du Nord-Annam ne comprennent-ils pas
encore que, dans le monde nouveau qui
s'éveille, la colonisation française ne vivra
que si elle se décide, dans la collaboration
ardente de tous, colons et pouvoirs publics,
à expérimenter des « procédés absolument
nouveaux ».
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de - Lyon.
Où sont les cioémalojraphisles ?
00
La mission envoyée en Afrique occiden-
tale par le Synchronisme Cinématique n'a
jus donné cie ses nouvelles depuis trois
semaines. On se montre assez inquiet sur
son surt tout en ,t'sp':\l'nnt que rien de
fâcheux ne lui est arrivé.
On suit jusqu'à présent que cette mis-
sion, qui a pour but de réaliser un film sur
la via inconnue des tribus maures, s'est
avancée jusqu'en Mauritanie, c'oet-fi-dirû
nu milieu des populations indigènes répu-
tées sauvages. Et l'inquiétude n'en est que
plus grande, lisons-nous dans le Gaulois.
Mais que notre confrère 6e ragstire, les
Maures ne sont pas si sauvages qu'il le
croit. En Mauritanie, les nouvelles posta-
les .sont. en. ori1 iplus longues à venir.
S'il était arrivé quelque accident h cette
mission, la nouvelle iûn serait parvenue
rapidement sur le fleuve.
Moulay Youssef
rentre au Maroc
Le suilrtan du Mnrioc est arrivé mardi
dernier à 8 h. 30 à Ta,ng«er. 1:1 a reçu à
bord du Paris les principales notabilités de
la colonie qui lui ont été présentées par M.
Morillon, consul de France..
Le Paris est reparti à midi pour Casa-
blanca où il est arrivé hier matin à 7 heu-
- -. - - - -- -
res. Le sultan a débarqué a 9 heures. SM.
Moulay Youssef a été a été saluée au quai
de débarqurment, par les autorités du Pro-
lectorat., notamment : par MM. Urbain
Hlnne, délégué de la Résidence ; Duvernoy,
secrétaire général ; Serres, chef du cabi-
net civil de M. Stecg.
I^e cortège se forma aussitôt et se diri-
gea vers la coupée où les fusiliers marins
rendaient les honneurs. Le sultan prit alors
amicalement congé de l'amiral Olmi, de
son Itnt-mfljor et de rétat-major du
Paris.
Une loule immense, aux bigarrures pit-
loresques, était massée sur les quais et
c'est au milieu des cris de sympathie popu-
laire, des vivats et de la Marseillaise, que
le sultan prit place, h 9 h..10, dans le
Imin qui l'amena à Rabat, i'i 11 h. 30.
11 ne fit -à son arrivée aucune déclaration,
mais un personnage de sa suite a dit tout
l'enchantement fln'il igarde de son voyage
et toute sa gratitude vis-a-via des popula-
tions françaises.
Selon le venu dn sultan, les officiers et
marins du cuirassé visiteront plusieurs des
nrincipaies villes du Maroc, notamment
nnhclt, Meknés et Fez.
- - -. -
M. Viollette en France
M. Violette, Gouverneur Général de l'Al-
gérie est arrivé à Chamonix.
Le lac Tana
-+0--
Le lac Tana est en train de
devenir populaire. Connu des seuls
géographes et des candidats à cer-
tains concours universitaires, son nom est
prononcé par la foule de ceux qui écrivent
sur les questions de politiques étrangère et
coloniale.
Situé à une altitude de 1.800 mètres au
centre d'un massif dont les cimes s'élèvent
jusqu'à plus de 4.500 mètres, il occupe le
fond d'une cuvette creusée assez récemment
c'est-à-dire il y a quelque 10.000 ans. Sa
superficie est de 3.000 kilomq; elle est de
cinq fois et demie supérieure à celle du lac
de Genève. Il est parsemé d'une quantité
d'îlots et pour la plupart, Itabités, possédant
une église. Dans l'une d'elles se trouvent les
archives les plus anciennes de VEthiopie avec
les corps momi fiés des rois que Von dit avoir
ele les contemporains de Salomon. C est dans
l'une de ces tics que réside « l'Abouna » ou
métropolitain d'Abyssinie.
La région du lac Tana est le berceau de
l'empire des Négus. C'est là que se livrèrent
les luttes pour l'indépendance. C'est donc
une manière de lieu saint auquel Von ne
peut toucher à la légère sans froisser les sen-
timents du pays.
Le lac est un immense réservoir. Il reçoit
les plûtes d'un bassin de 16.00a kilomètres
carrés de superficie. Malgré l'évaporation
très ictive dans ces pays de fortes chaleurs,
et les infiltrations, la quantité d'eau apportée
par les rivières de diverse importance égale
7.560.000.000 de mètres cubes dont la moitié
s'évapore. Il en reste néanmoins 3.460 mil-
lions susceptibles d'être utilisés. Une partie
s'étolll par le Nil Bleu qui y prend sa
source.
Les Anglais ont eu l'idée d'utiliser le lac
et de régulariser le débit du fleuve. Des mis-
sions ont commencé à étudier ce problème dès
1902. La dernière mission, après de longs
travaux qui ont duré de 1917 à 1922, a pro-
posé d'aménager le lac en un immense réser-
voir où s'accumulerait toute Veau pouvant
être recueillie durant la saison des pluies, de
mai à septembre, puis de la distribuer à rai-
son de 350 me par seconde, du 1er janvier à
la fin avril, de façon à permettre la mise en
culture de 420.ooô hectares du Soudan.
Ainsi toutes les eaux du lac et de son émis-
saire, le Nil Bleu, sont confisquées au profit
des cultures cotonnières du Soudan.
L1 Ethiopie proteste, parce que ces projets
auront pour résultat de ruiner les plaines qui
entourent le lac Tana, où Von cultive le
coton et - le café - et où l'on fait de l'élevage
et qui ont besoin d'être irriguées. Elle n'en-
tend pas priver les Anglais des eaux qui tom-
bent sur son terrain, mais elle voudrait
quelles fussent aménagées au bénéfice des
deux pays et non pour le seul avantage des
planteurs soudanais. Telle est la question
bien simple qui oppose l'Angleterre à VAbys-
sinie.
Henry Fontanier,
Déouté - du Cantal
Secrétaire de la - Commission des Af-
faires FArangères, membre de ta
Commission des Colonies.
moto
En Afrique Eqnatoriale Française
0-0
Recherche et exploitation
des gites de substance minérale
Un décret du 8 juillet 1926, paru au Jour-
nal OtficicL du 5 août 1926, réglemente la re-
cherche et l'ex loitation des gîtes de substance
minérale en Afrique Equatoriale Française.
- - Dans - son rapport au Président de la Répu-
blique le ministre des Colonies constate que
de toutes nos possessions africaines seule l'Afri-
que Equatoriale Française est restée au point
de vue minier sous un régime périmé.
En raison de la recrudescence de l'aètivité
minière dans cette Colonie, il a pensé qu'il
était bon de doter l'Afrique Equatoriale Fran-
çaise d'une nouvelle législation se rapprochant,
dans ses grandes ligne, du décret du 22 octo-
bre 1924 - sur l'Afrique Occidentale Française
tendant à faciliter les recherches et les exploi-
tations tout en édictant une série de dispositions
propres à éviter l'accaparement et l'exploita-
tion restreinte des concessions accordées.
Cette législation assurera, en outre, à la co-
lonie une quote-part équitable dans les résul-
tats de l'exploitation de son sous-sol.
Telles sont les idées dominantes du décret
qui précise dans ses divers titres à qui et com-
ment doivent être accordés les permis de recher-
che, les concessions et énumère ensuite les
droits et les obligations des permissionnaires' et
concessionnaires et aussi les relations qui doi-
vent exister entre eux et les propriétaires du
sol. Il indique ensuite comment les travaux doi-
vent être surveillés par r Administration et
quelles pénalités encourent ceux qui se livrent
d'une façon illicite à Extraction des métaux
précieux et des pierres précieuses.
Ce décret vient heureusement mettre fin au
répime auquel l'A. E. F. était soumise au
point de vue minier, régime complètement dé-
suet qui maintenait encore les régions d'explo-
ration.
L'sv. atlon coloniale
--0-
Trois hydravions partis hier de Saint-
UnphaPl sont arrivés à Rizerie : leur hase
hier h 16 heures, après nvoir fait escale &
"jArcio.
Les cultures vivrières du Togo
---0-0--
Les derniers chiffres publiés des exporta-
tions des produits de cultures industrielles ont
montré l'état de prospérité du Territoire du
Togo placé sous le mandat de la France et la
confiance qu'on pouvait avoir dans un accrois-
sement régulier de sa production.
Il convient pourtant de remarquer combien
l'administration locale fut prudente et avisée
en évitant, tout en agissant d'une façon extrê-
mement active, pour augmenter la production
des denrées d' exportation, de tomber dans l'er-
reur commise quelquefois dans des colonies
africaines où les cultures vivrières ont été aban-
données pour les cultures d' exportation, ame-
nant ainsi un renchérissement considérable de
la vie et une perturbation dans la vie des indi-
gènes par une sous-alimentation contraire à
tout progrès.
On peut dire qu au Togo, le noir se nour-
rit bien et abondamment, il suffit de noter le
chiffre des denrées alimentaires exportées vers
les colonies voisines pour se rendre compte en
quelle abondance elles sont produites sur le
territoire.
En 1925, le Togo a exporté :
1.433.390 kilos de maïs en grains, 38.242
kilos de haricots, 215.042 kilos d'ignames,
270.085 kilos de farine de manioc, 47.226 ki-
los de manioc en racines, sans compter tout ce
qui a échappé au contrôle de la douane, en
passant par-les nombreux petits sentiers de la
frontière, et 610.551 kilos de poissons secs.
Le but poursuivi est d' assurer de larges res-
sources alimentaires et d'accroître dans la même
mesure les produits d'exportation, aussi le
meilleur moyen pour r atteine est-il dans la
pratique des cultures associées telles que nous
les avons exposées précédemment et dans les
cultures intercalaires quand il s' agit de plan.
tations arbustives.
Les principales cultures alimentaires du
Territoire sont :
Le mais, donnant deux récoltes par an, et qui
occupe des surfaces extrêmement importantes
dans le sud. surtout dans le cercle d" Ankhe
et la zone moyenne du Territoire. Ce maïs est
blanc. d'excellente qualité, et serait suscepti-
ble d'être exporté en Europe pour servir aux
mélanges avec la farine de blé.
L'igname, dont il existe un grand nombre
de variétés, et qui constitue une culture sarcl ée
excellente pour nettoyer le sol des mauvaises
herbes ou pour l'associer à celle du coton.
Le manioc planté dans tout l'ensemble du
Tenitoire, mais beaucoup moins dans le nord.
Il est récolté prématurément au bout de dix
mois, alors que la réserve amylacée de la ra-
cine n a pas atteint son maximum, et que celle-
ci n' est pas encore lignifiée. Cette pratique
n' est pas recommanrlabîe au point de vue du
rendement, ma's elle a au moins l'avantage de
moins épuiser le sol.
Le manioc sert à préparer une farine servant
de base à l'alimentation indigène et le tapioca
réputé de Porto-Seguro.
Les haricots, culture fréquente surtout dans
le cercle d' Anèche, c'est le petit niébé don-
nant un rendement stupéfiant après deux moi s
de culture- On compte que 10 kilos de semen-
ces à l hectare donnent au moins 250 kilos de
haricots secs.
Cette culture améliorante constitue un asso.
lement précieux avec le maïs et le manioc dani
le cercle d'Anéche.
Arachides. Elles sont cultivées dans tout le
Territoire, où elles servent à l' alimentation des
indigènes qui en sont très friands quand elles
sont grillées.
Le mil, formant la base des cultures dans
le nord du Territoire ; il en existe de nombreu-
ses variétés servant à des usages différents.
Le sésame, également cultivé dans le nord.
Le riz, qu'on trouve surtout en cu ltures
sèches, dans les montagnes de l'Akposso. On
trouve aussi quelques petites rizières en terrain
inondé dans le cercle de Klouto. L'ensemen-
cement est fait directement en place, à la vo-
lée. Le grain, blanc, est de bonne qualité, mais
mal préparé dans les mortiers de bois, sert à
la consommation locale.
etoi
Les transports
fn Afrique Equatoriale Française
On nous communique la note suivante :
Par arrêté du Gouverneur Général de
l'Afrique Equatoriale Française en date du
ier juin 1926, il a été constitué un service
de transports des vivres par camions auto-
mobiles entre Madingou-Loudima et M'Vouti
pour le ravitaillement des chantiers du
Mayumbe, sur la ligne en construction du
chemin de fer Brazzaville à Pointe-Noire.
Ce service automobile assurera également
dans la limite des besoins constatés, les
transports de la poste et du personnel.
Le siège du service est à Madingou où on
a installé un garage à la disposition duquel
on a mis le nombre de voitures nécessaires
à l'évaluation de la production.
L'arrêté fixe le prix des transports ( fr.
la tonne par kilomètre et par personne). Il
fixe également l'indemnité à allouer au fonc-
tionnaire chargé du service des transports,
au mécanicien, chef de garage et aux chauf-
feurs.
Quant aux dépenses du service automobile
elles sont à la charge du budget du Moyen-
Congo. Les recettes seront versées au budget
de cette colonie.
L'arrêté a voulu sans doute dire : le frix
des transports est fixé à 3 francs le kilomè-
tre par personne ou par tonne ne marchan-
dises : car nous ne voyons pas le voyageur
compté (l'a tonne et détaillé et ce serait
vraiment trop avantageux d'être maigre. Et
Végalité Que dirait le club des' TOO kilos t
Le Bey de Tunis en France
- 0-0-
S. A. Sidi Mohammed el Habib bey de
Tunis s'est rendu lundi à midi 30,à Arc de
'it'iumphe, sur la tombe du Soldat inconnu.
Après uvoir passé en revue la garde
d'honneur, le bey s'inclina devant la tombe,
puis ayant déposé sur la dalle sacrée une
s»U'porbe gerbe de tfUiïeuls et de dahlias, en-
tourée d'un ruban aux couleurs françaises
et tunisiennes, il observa une minute de
recueillement.
Le bey se retira ensuite et se rendit à
l'Elysée, où le président de la République
a offert un déjeuner en son honneur.
Etaient invités à ce déjeuner les deux fils
du bey, les personnes de sa suite, ainsi que
MM. Poincaré. président du conseil; Briand,
ministre des Affaires étrangères ;Painlevé,
trinistre de la Guerre; Georges Leygues,
ministre de la Murine ; Saint, résident gé-
néral à Tunis, etc.
Déieuner officiel
Le bey de Tunis et M. Lucien Saint, ré-
sident général à Tunis, ont offert hier ma-
tin 't midi iù un déjeuner auquel étaient
conviés les présidents du Sénat et de la
Clumibre des députés et auquel assistaient
M. Léon Perrier, ministre des Colonies ;
M. Jules Michel et le général Lasson, se-
crétaires généraux de la présidence de la
Iténublique ; M. Corbin, conseiller d'ambas-
sade, représentant le ministre des Affaires
étrangères ; M. Llouju, préfet de la Seine ;
M. Moraill, préfet de police ; M. Ponsot,
sous-directeur d'Afrique ; M. Hruôre, con-
seiller d'ambassade ; M. CalTt\ sous-direc-
teur du protocole, etc.
Il A Sainte-Assise
Dans l'après-midi, le prince Azzcdine,
tils aîné du bey, qui avait été convié par la
Société Hudio-France, s'est rendu à Sninte-
Assise où il a visité l'installation radio-té-
légraphiquc et a envoyé par sans fil le télé-
gramme suivant Ú. Tunis, au 111.)11 du bey :
DtMt'^uô résidence gêné-rulr, Tunis.
Votis prie transmettre population Tunisie ex-
pression mes sentiméhts affectueux et lui luire
connaître ma satisfaction me trouver sur sol
l-mnec, dont j ni Ù IIIC louer i liaque jour tla-
vnnUige, protection bienfaisante jour prospe-
riUS Tunisie. Motomod cl llubib.
La réponse est parvenue immédiatement.
Le prince. qui avait été reçu par MM. tii-
rardeuu et Bçenot, administrateur et direc-
teur de la Société, s'est vivement intéressé
aux installations techniques du centre, dont
les émissions à .,ndes longues et courtes
permettent d'atteindre tous les pays du
monde.
Un thé a été offert après* la visite des
installations au prince Azzedine et à la
suite du bey qui l'accompagnait.
Le soir, le bey assista à une représenta.
tion de Thaïs, donnée en son honneur au
théûtre national de l'Opéra.
A la Mosquée
Aujourd'hui à 16 heures, S. A. Sidi Mo.
hammed el Habib, pacha bey, possesseur
du royaume de Tunis, a inauguré la salle
des Conférences - de l'Institut Musulman à
la Mosquée de Paris. Cette cérémonie qui !
devait avoir lieu mardi dernier a été re-
mise à aujourd'hui à cause de l'Assemblée
Nationale de Versailles.
M. Herriot, ministre de l'instruction pu-
blique, représentait le Gouvernement.
A Vichy
Le bey arrivera à Vichy demain, ii
11 h. 30. Il sera reçu à la gare par
le préfet de l'Allier et Ni. Lastcyras, maire
de Vichy.
Un dîner de gala sera offert au casino
en son honneur. Une rête vénitienne aura
lieu, ensuite, sur l'Allier.
Edmond Doutté
0 -
La petite pléiade d'arabisants vient de per-
dre en Edmond Doutté un des membres les
plus éminents.
Après de bonnes études au collège de Chà-
lons-sur-Marne, il avait débuté par l'étude
des sciences naturelles auxquelles l'avait ini-
tié son père. Mais une santé prématurément
ébranlée lui fit demander un poste dans l'ad-
ministration des communes mixtes d'Algérie.
Au contact des indigènes, sa curiosité sympa-
thique l'entraîna à des études de langue et
de mœurs qu'il poussa méthodiquement et
fort loin sous la direction du savant arabi-
sant Mouliéras d'abord, puis du professeur
René Basset. Laissant l'administration pour
l'enseignement et la science, Edmond Doutté
professa à la médersa de Tlcmron et fut at-
taché à la Faculté des lettres d'Alger, où il
occupa une chaire de langue herbue. C'est à
rrtte époque qu'il publia ses premières études
de linguistique et. de littérature arabe et ber-
bère.
En même temps, il commença l'explora-
tion méthodique du pays et de la société ma-
rocaine et, durant vingt-cinq ans, remplis-
sant un apostolat analogue à celui de Coppo-
lani au Soudan et en Mauritanie, il ne cessa
d'arrumuter les observations dont la réunion
forma bientôt un corps de doctrines dans les-
quelles ont puisé a pleines mains ceux dont
la tâche fut de conquérir et d'organiser le
Maroc.
Citons parmi les nombreuses publications
d'Edmond Doutté, son Islam algérien en
1000, le beau livre intitulé Magic et religion
dans l'Afrique dit nord, une magnifique étude
çtir Marrakech et sa Tt
guerre, il publia dans Fn tribu le récit de
ces explorations dans le sud marocain, vi-
vante et attrayante description des eens et
des choses, en un style élégant et coloré, ta-
bleau complet et définitif d'une curieuse so-
ciété. Edmond Tumtté, qui collabora souvent
au Bulletin du Comité de l'Afrique Fran-
çaise, laisse divers manuscrits, prêts à une
publication que retardaient toujours la 5inté
précaire de t'auteur et son souci de perfec-
tion. Ses amis, espérons-le. publieront ces
travaux, dont profitera la science de l'îslam,
viu'il servait avec tant d'abnégation et de
foi.
Eltsine Devaux
AU SENAT
--0-0--
DEBATS
Le chemin de fer de Brazzaville à l'Océan
Dans sa séance du mercredi 11 août, le
Sénat a été appelé à ratifier le projet de
loi adopté pur la Chambre réglementai
les conditions générales dans lesquelles le
gouvernement de l'Afrique équuloriaie
française est autorisé, en vertu des dispo-
sitions de la loi de finances de l'exercice
1925, à remiser, par voie d'emprunt, une
somme de 300 millions de francs applica-
ble a l'uchèvement du chemin de fer de
Brazzaville à l'Océan, ainsi qu'à l'exécu-
tion des installations nécessaires à l'em-
barquement et au débarquement à Brazza-
ville et à Pointe-Noire.
Sur la demande de M. llbcrl Sarraut, le
Sénat a déclaré l'urgence et la discussion
immédiate du projet a été ordonnée.
A maine levées, le projet a été adopté
sans discussion.
Rappelons que l'honorable M. ChugnHud
sénateur de la Creuse avait, au nom de
l'unanimité de tla Commission des Colonies,
rédigé un rapport bref, mais précis, dans
lequel on lisait :
Une controverse s'est établie depuis
deux ans sur la traction électrique deman-
dée d'autant mieux que la région comporte
des chutes importantes et nombreuses.
Aous croyons que l'on pourrait très bieri
avant l'achùvemcnt de la construction de
la iiI/lie, non seulement avoir lait des étu.
des suffisantes de ces chutes, pour pouvoir
prendre suffisamment à temps des déci-
sions sur l'installation électrique, mais
aussi faire cette installation avant l'ou-
verture de l'exploitation sur l'ensemble
de la ligne. Cela n'empêcherait nullement
l'exploitation des tronçons ouverts par
locomotives à vapeur.
Nous ne voijons pas qu'il faille une
grosse force, le Itombre des trains en mar-
che, ne devant pas être très grand et la
traction, pouvant se présenter même avec
certaine récupération de lorce. Il y aurait
le plus grand intérêt à commencer l'exploi-
tation électrique, dès l'ouverture en grand
(le la ligne, pour tous les avantages inhé-
rents à cette traction, installation d'ensem
ble de t'électrification plus économique, ré-
duction des installations de prise d'eau,
moins de changement de locomotives pour
tout le parcours, meilleures conditions plus
saines surtout en pays tropicaux pour les
conducteurs de locomotives et pour les
vOllageurs. pas d'alaat de charbons d
L'article premier du projet de loi, qtti pré-
voit Vélectrification pourrait ainsi voir son
application sur ce point plus rapprochée
que ne l'ont envisagée l'administration et
M. le Ministre des Colonies. Nous repro-
duisons cet article :
« Cette ligne devra être électrifiée lors-
que,, des éludes techniques auxquelles il
est procédé et de ta situation financière de
V exploitation, rélectrification apparaîtra
comme, avantageuse. »
El la conclusion du rapport de M. Gfta-
gnaud est l'ormelle.
Notre conclusion est donc, Messieurs, de
vons demander d'approuver les modalités
de l'emprunt de. 300 millions dans les con-
ditions proposées par le projet de loi en
exprimant le désir :
1° De voir terminer l'ensemble de i.i
ligne et des installations maritimes aut
deux extrémités en cinq années ;
20 He voir réaliser la traction électrique
pour la mise en service de la ligne entière
entre Hrazzaville et Pointe-Noire.
Conclusion «|s 1 i a un double poids, celoi
ele la Commission des Colonies tout entière
dont M. Chngnaud a t'îé l'interprète et aussi
de la personnalité du rapporteur qui est
un spécialiste avéré des problèmes d'élcctri-
fication puisque c'est lui qul a construit K"
plus important harrage électrique du monde
à Enzon (Indre" barrage qui alimentera
incessamment, en électricité, la ligne ferrée
dj Paris a Vierzon et Chàteauroux et aussi
la Ville de Paris.
Emission de timbres-poste
Dans sa séance du mercredi Il août, iC
Sénat a adopté les conclusions du rapport
de M Serre tondant à la rectification du
projet adopté par la Chambre autorisant
l'émission d'une série de timbres-poste spé-
ciaux algériens portant une surtaxe dont i(,
produit, serait nffecté au Comité de secours
l'es enfants de l'Algérie combattant fui
Maroc.
A LA CHAMBRE
Les combattants algériens au Maroc
Au cours de la séance d'hier, M. Sarraul,
Ministre de l'Intérieur, a déposé un projet
de loi autorisant l'émission d'une série spé-
ciale de lirnbres-postes algériens avec sur-
taxe an profit des enfants de l'Algérie
combattant, au Maroc.
11 en demanda la discussion générale
immédiate.
Après Icrluiv du rapport. concluant à
l'adoption du projet de loi, M. Doriot de-
mande des éclaircissements sur la situa-
tion au Maroc.
La guerre continue. Avant d'instituer dfs
timbres pour les blessés, on ferait bien de
feire revenir les soldats qui se battent hV
has.
I.a discussion générale est eloso et l'en-
semble du projet est adopté.
T Al Chambre décide ensuite de fixer nlté-
rieuremenl la discussion d'une demande
d'interpellation de Ni. Doriot, sur les événe-
ments du Maroc rt d'Abyssinie.
Un emprunt obligatoire de salut public
VI. Morinaud a déposé une proposition
de loi ayant pour but d'établir, pour corv
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