Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-07-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 juillet 1926 02 juillet 1926
Description : 1926/07/02 (A27,N101). 1926/07/02 (A27,N101).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397148r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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1 Les Annales Coloniales
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EXCLUSIVE OU JOURNAL
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DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
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L'ARGANIER
Les voyageurs qui ont parcouru le sud-
ouest du Maroc ont signalé l'importance de
l'arganier dans la vie végétale et dans la
vie économique de cette région. C'est un
arbre dont le port rappelle l'olivier; il est
à feuilles persistantes. Il atteint parfois dix
à onze mètres de hauteur; mais sa taille
moyenne, plus faible, est de six mètres.
Il appartient à une famille dont les espè-
ces les plus importantes ne se trouvent plus
que dans la zone tropicale. Les géologues
expliquent par des considérations savantes et
pertinentes, la faible étendue de son aire sur
la côte sud-occidentale du Maroc.
Son domaine a été autrefois plus étendu
qu'à l'heure actuelle. Aujourd'hui, on le
trouve dans une zone qui commence à une
quarantaine de kilomètres au sud-est de Safi
et s'étend au sud jusqu'à l'oued Noun, et du
côté de l'est jusqu'aux pentes du Moyen-
Atlas et de l'Anti-Atlas. Cela représente en-
viron 600.000 hectares.
Mais la forêt n'est pas également répartie.
Elle ne commence vraiment qu'au sud de
l'oued Tensift. Au nord de ce cours d'eau,
elle a disparu sous l'action des populations qui
avaient besoin de bois et sous la dent vorace
'des animaux qui cherchaient leur nourriture.
On n'en trouve plus que quelques sujets isolés
autour des cimetières ou des villages ou quel-
ques bouquets épars, rares vestiges d'une fo-
rêt plus étendue et plus abondante. Il ne
semble pas que, dans cette région du Tensift,
l'arbre regagne le terrain perdu, bien au
contraire. Les quelques renseignements que
nous possédons nous montrent son recul lent
mais régulier.
C'est dans la zone qui va au Djebel Hadid
à l'oued Noun que se trouve la véritable zone
de l'arganier. Sur une profondeur moyenne
de 50 kilomètres, mais qui ne dépasse jamais
80, il constitue une immense forêt non pas
d'un seul type, mais plantée aussi de figuiers,
d'amandiers, de thuyas, d'oliviers, etc. Les
pays où la forêt est la plus dense sont les
massifs de l'Haha, et les terres du Sous. La
vallée du Sous semble être son lieu de prédi-
lection. La plus belle forêt connue est celle
d'Ademine au sud du fleuve entre Taroudant
et Tiznit. Elle se relie à celle de l'Atlas dont
il est assez difficile, en l'état présent de nos
connaissances, d'évaluer l'importance, pas
plus qu'il n'est possible d'en fixer la limite
dans la montagne.
L'arganier ne parait pas soumis à des
conditions de sol bien déterminées. Il se platt
aussi bien sur les terrains riches et profonds
de la vallée du Sous que sur les pentes rocail-
leuses des collines qui précèdent l'Atlas.
Il est plus exigeant en ce qui concerne le
climat. Une humidité trop forte ne lui con-
vient pas, ainsi au nord de Safi, mais en re-
vanche, la sécheresse qui caractérise les pays
situés au sud de l'oued Noun ne lui est pas
favorable. Il redoute aussi les froids hiver-
naux et la présence de la neige.
L'arganier n'est pas uniquement une
espèce intéressante au point de vue botani-
que, il l'est encore au point de vue économi-
que : il est, en effet, utile aux animaux et à
1 homme.
Aux animaux, il offre un pâturage perpé-
tuel. Dans les plaines qui sont situées au
sud de l'oued Tenait chez les Chiadma no-
tamment, et dans la vallée du Sous, la végé-
tation herbacée, dont la prospérité est liée au
régime des pluies, est fort variable d'une an-
née à l'autre. Quand les précipitations atmos-
phériques atteignent ou dépassent 350 mm.,
l'herbe est abondante, mais elle devient rare
et insuffisante quand elles sont inférieures
à 200 mm. C'est alors que l'arganier apporte
le salut aux troupeaux menacés de dépéris-
sement et de mort. Il lui fournit sa feuille,
le drupe de son fruit et le tourteau, résidu
de la fabrication 'de l'huile.
Cette alimentation n'est pas très appréciée
du bétail bovin, mais elle 1 est davantage des
moutons et surtout des chèvres.
Le droit de pâturage en forêt d'arganiers
est soumis à des usages qui peuvent paraître
de prime abord un peu bizarres, mais s'expli-
quent parfaitement quand on songe à la né-
cessité de faire entrer dans l'alimentation du
bétail à la bois l'arbre et le fruit. A partir
(Ju moment où se forme le fruit le droit col-
lectif qu'ont les troupeaux de pâturer sur toute
> l'étendue du territoire de la tribu disparaît
et chaque usager doit entourer sa propriété
d'une haie. C'est en mai que les fruits sont
assez mûrs pour être gaulés ou se détacher
ou tomber d'eux-mêmes. C'est alors que
chaque propriétaire ferme son bosquet et y
parque son bétail. Le fruit qui a la grosseur
d'une olive et prend en mûrissant une cou-
leur où se mêlent le rouge et le vert, est un
drupe qui ne s'ouvre pas et contient un noyau
volumineux. Le drupe seul est digéré et le
noyau inattaquable par les sucs stomacaux
et intestinaux est rejeté.
L'arganier, par l'huile que l'on extrait de
l'amande de son noyau sert aussi à l'alimen-
tation humaine.
Les enclos restent fermés jusqu'à la mi-
Juiltet. Tous les fruits desséchés sont à ce
moment tombés des arbres. Les propriétaires
les ont fait ramasser ainsi que les noyaux
rejetés par les animaux et le tout est réuni en
tas auprès de la maison d'habitation. Les
femmes, chaque soir, quand leurs travaux
journaliers sont termlnz. viennent prendre
lieux ou trois couffins de noyaux qu'elles
vont casser. Leur habileté dans ce travail est
remarquable. Le noyau est écrasé entre deux
pierres sans que les amandes soient atteintes.
Le noyau contient deux et même quelque-
fois trois amandes minuscules, de couleur
blanche, très amères et astringentes. Les
amandes sont torréfiées dans des plats de
terre cuite ou des plaques de tôle chauffées
sur de la braise de bois. On les amène à une
couleur brune et on évite de les carboniser
en les remuant avec une spatule en bois.
Puis on les écrase sous une meule de pierre
dure jusqu'à ce qu'elles aient atteint un état
de finesse extrême. Enfin, on procède à l'ex-
traction de l'huile par un procédé assez rudi-
mentaire et assez long. On la recueille dans
des jarres de terre. Et le résidu forme un
tourteau qui contient 2 à 3 de son poids
d'huile.
La quantité d'huile recueillie est faible si
on la compare à la masse des fruits. On
extrait environ 2 1/4 à 2 1/2 pour 100 du
poids en sec, noyaux et drupes.
Le travail de dépulpage de 100 kilos de
fruits secs, le concassage des noyaux, le
triage des amandes demande de 14 à 16 heu-
res. Le broyage des amandes et l'extraction
de l'huile en exigent encore 6 ou 7, soit au
total environ 22 heures pour obtenir 2 kg 200
d'huile environ.
L'huile ainsi obtenue a une couleur brun
foncé; elle a une saveur un peu âcre qui rap-
pelle celle de l'huile de noix de qualité infé-
rieure. Avec le temps, elle perd ce goût mais
elle rancit vite. L'Européen l'aime peu, mais
l'indigène l'apprécie beaucoup et la préfère
à l'huile d'olive. Elle se vend par 100 kilos,
de 25 à 30 francs plus cher que celle-ci.
La récolte est en partie consommée sur
place. Le reste alimente un commerce assez
important. On le transporte vers Casablanca,
vers Tanger à destination du Rif ou bien
vers Mogador, vers Marrakech et même dans
le bassin de l'oued Draa, jusqu'en Mauri-
tanie.
Enfin, le bois lui-même constitue une res-
source appréciable. Il est d'un beau jaune,
d'or marbré et veiné. Poli et traité suivant
des procédés appropriés, il devient un bois
d'ébénisterie apprécié. Cependant, comme il
est très dur, et que, sauf pour les arbres qui
viennent du Haha et du Sous, il est difficile
de débiter la tige en panneaux réguliers, les
indigènes l'emploient peu comme tel et lui
préfèrent le thuya plus facile à travailler.
Il sert davantage comme bois de char-
pente. Les troncs d'arganier équarris gros-
sièrement à la hache, soutiennent les terrasses
des maisons indigènes, celles des riches
comme celles des pauvres.
L'écorce qui contient des quantités impor-
tantes d'acides gallique et gailo-tanique avec
diverses résines et gommes, n'est pas encore
utilisée; mais elle pourrait alimenter une in-
dustrie assez importante.
Mais, l'arganier est surtout utilisé pour la
fabrication du charbon. Ce charbon, lourd
et brillant comme la houille, est très bon; il
brûle lentement en dégageant une forte cha-
leur. Il se vend à Safi, Mogador, Marrakech,
Tanger et même à Marseille, au moins pen-
dant la guerre.
On pourrait en accroître la production, car
il constitue un excellent moyen de chauffage
et un important instrument d'échange. Mais
il serait imprudent de favoriser le déboise-
ment qui, après avoir dépeuplé certaines val-
lées, s'attaque déjà aux collines et aux pentes
inférieures des montagnes. Il convient que
l'Administration régularise les coupes d'ar-
ganiers et ne laisse pas disparaître un arbre
qui joue dans l'économie d'une partie du Ma-
roc « un rôle original et tout à fait essen-
tiel 8.
Henry Fontanter,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Etrangères, membre de la
Commission des Colonies.
Contre la t aladieda sommeil
A Vatoxyl, composé airsénical aromatique
très répandu, que l'on a jusqu'à présent
employé avec d'assez bons résultats dams la
première phase de la maladie du sommeil,
les laboratoires de l'Institut Rockefeller de
New-York, viennent d'ajouter un remède
complémentaire : la tryparsamide. Les es-
sais ont été concluants, son action curative
guérit la terrible maladie à ses première,
deuxième périodes et eauve, dans de no-
tables proportions les malades à la troisième
période, en éliminant lea .rechutes..
Il est à souhaiter que cette découverte
retienne l'attention des pouvoirs publics,
afin qu'ils dotent le corps médical afri-
cain si dévoué, de quantités considérables
de trvpursamide.
On doit à son succès une évolution re-
marquable- de l'état d'esprit des indigènes ;
ceux-ci, qui ont longtemps lui le médecin
traitant, vont à ses devants, aujourd'hui.
Le seul écueil, c'est que la tryparsamide
revient plus cher que l'atoxyl. Des travaux
entrepris par le laboratoire de chimie théra-
peutique de l'Institut Pasteur permettent
il'cscampcr la découverte, parmi les arse-
nicaux de la même série, d un médicament
aussi énergique et moins onéreux.
* TAUX DE LA ROUPIII
A la date du 80 juin 1986, le taux officiel de
la roupie dans t'tnde était de 18 francs.
L'iriiiiatiii liiiiislnnir
deladallscar
-+0-
A
M .le Gouverneur Général Marcel
Olivier a récemment fait connaître
son intention de Procéder à un re-
maniement de Vorganisation administrative
de Aladagascar. Il désire donner une plus
grande importance à la cellule vitale, le dis-
trict.
Il y a longtemps déjà que cette mesure
est à l'étude. Souhaitons qu enfin elle abou-
tisse.
A Tananarive le pouvoir central commu-
nique avec les grandes divisions territoriales:
les provinces. Celles-ci sont divisées en dis-
tricts dont quelques-ulls- sont aussi étendus
que nos départements. Cette simplicité se-
rait parfaite si la nature ri y mettait un obs-
tacle. En fait les districts seuls peuvent se
targuer d'une certaine unité climatérique et
ethnographique. Dans une même province,
nous enregistrons des différences considéra-
bles. Celle de Fort-Dauphin, par exemple,
epmfrend des indigènes présentant d'aussi
grandes différences que celles existant en-
tre les habitants du Sénégal et ceux de la
Côte des Somalis. ,.
Il en est de même pour le climat et les
cultures. Au Nord pays pluvieux et de fo-
rêts. Au Sud, climat sec et pays aride.
Or, administrativement il n'est pas tenu
compte de ces différences et un règlement
élaboré à Tananarive doit être appliqué par-
tout sans modification. Il en résulte, comme
on peut le penser, de grandes difficultés pour
nos administrateurs qui sont même parfois
dans l'obligation de s'abstenir d'appliquer
certains textes dans leur district.
Ainsi le décret récent sur le travail pré-
voit des contrats d'engagement donnant droit
aux contractants à certains avantages. Les
stipulations très étroites du décret écartent
tes contrats de métayage cependant en usage
dans le Nord-Ouest de la colonie et intéres-
sant plus de 8.000 travailleurs à qui est
ainsi refusé le bénéfice de la loi commune.
Le maréchal Gallièni avait déjà été préoc-
cupé de cette question; aussi avait-il divisé
Madagascar en cinq commandements supé-
rieurs : du Centre, du Nord, du Sud, de
VEst et de l'Ouest.
L'un deux, celui du Sud eùt longtemps
à sa tête le colonel Lyautey. Celui du Nord,
le colonel Roques, ancien ministre de la
Guerre t
Une telle délégation d'autorité ne fut pas
acceptée par M. Augagneur.
Aujourd'hui peut-être, il serait sage d'y
revenir avec toutefois quelques modifica-
tions dictées par Vexpérience. Car la premiè-
re objection faite à ce sujet est dajouter un
échelon à la succession des autorités admi-
nistratives que M. Marcel Olivier cherche
justement à réduire. Il faudrait que le Com-
mandant supérieur ne s'immisce en rien dans
le détail de l'administration des provinces ou
districts. Avec un personnel des plus réduits:
un adjoint et un ou deux secrétaires dacty-
lographes, son rôle se bornerait à étudier
par rapport à son territoire les projets de
règlement et autres documents qui lui se-
raient soumis par le Gouverneur Général. Il
solliciterait les avis nécessaires, se rendrait
sur place pour enquêter et éclairerait Vauto-
rité supérieure sur la portée et l'application
possible de ces textes administratifs et des
modifications éventuelles à y apporter.
Ces renseignements sont tlijà, dira-t-on,
fournis par les chefs de province. Oui, mais
souvent ils sont divergehtsl les grands chefs
intéressés n'ayant pas toujours les mêmes
conceptions politiques.
La création projetée amènerait l'unifi-
cation 'd'une politique dont les variations
sont dues surtout aux conceptions personnel-
les des chefs de circonscription. Ce serait
pour Tananarive l'indication de ce qui peut
ou ne peut pas être réglementé dans chaque
région. -
Maurice Bouillonx-Lmfont
Député du Finistère.
y
Le voyage de Moulay Youtsef en France
-00-
Le pacha de Marrakech, El Hadj Thami
GlaouI, s'embarquera A Tanger pour se
joindre à Marseille, à la suite du Sultan du
Maroc.
Les frères Maiflessmii et le Maroc
00
Le Cabinet du Reich a pris la décision dé-
finitive d'accofder une subvention aux frè-
res Mannessmann pour leur permettre de
conserver leur concession au Maroc.
PHILATÉLIE
00
Tunisie
L'Office Tunisien vient de faire éditer
deux nouveaux timbres poste.
Le 40 centimes type « Travail » couleur
verte, et le 75 centimes type « Aqueduc »
comcur rouge internationale.
Ces nouvelles figurines seront mises en
vente dans les bureaux de l'Office depuis
le 25 juin. -- -
Le timbre à 30 centimes obtenu par sur-
charge du timbre à 20 centimes ayant été
remplacé par le timbre à 30 centimes type
« Dougga » violet, la surcharge ne sera pas
renouvelée.
,6 ":¡'; ,.:. , -
Un discours dè M. Steeg
A l'issue d'un banquet offert à Casa-
blanca par les délégués de six mille anciens
combattants du Maroc à M. Parent, dont on
sait le rôle joué récenunent dans le Rif, M.
Th. Steeg, résident général, a prononcé un
discoure dont voici la péroraison :
Nous ne nous étions pas consultés et ce-
pendant nous avons tendu vers le même but.
Oui. je l'avoue de tout mon coeur, de toute
ma pensée, j'ai poursuivi l'oeuvre de pacitica-
tion. N'étais-je pas venu ici pour cela ?
Ouf, la paix, je l'ai voulue, lorsque, au cours
de cet hiver, je m'efforçais, famille par famille,
fraction par fraction, tribu par tribu, de rame-
ner la dissidence des hommes qui s'étaient
laissé égarer par la terreur et aussi par le pres-
tige d'un éphémère succès : la paijf, je l'ai vou-
lue, lorsque je m'efforçais de dissocier les forces
d'un rebelle qui poursuivait obstinément la vic-
toire alors que ses troupes épouvantées et ré-
duites ne songeaient qufau repos. Cette impa-
tience pacifique, on me l'a reprochée, on l'a
dénoncée comme une sorte d'humilité nationale.
Allons donc ! La France de l'Yser, la France
des Eparges, la France des Dardanelles, la Fran-
ce du 11 novembre 1918 ! N'est-elle pas resplen-
dissante d'une telle gloire, n'a-t-elle pas consenti
assez d'héroïques sacrilices pour pouvoir, sans
compromettre sa dignité, épargner le sang de
ses magnifiques enfants ?
Mes chers amis, nos soldats de l'Ouergha et
do Targuist ont été dignes de ceux de la Marne
et de Verdun : confondons-les dans une même
,fierté d'admiration reconnaissante. Mais saluons
ces hommes qui, eux, ont préparé la victoire
(le Anagnitiquest lendemain iparce qu'ils ont
montré la vraio figure de la France, dont la
Justice exalte et retient la force, dont la gran-
deur d'Ame rend l'autorité plus douce, plus
étcndue, plus respectée.
1 L'armée coloniale
et le projet Fabry-Duval
Outre les deux divisions de ligne mixtes
coloniales qui tiendraient garnison dans la
métropole, d'après le projet Fabry-Duval qui
va être déposé sur le bureau de la Chambre,
d'autres divisions ou unités coloniales, au
nombre variable, seraient stationnées en
Afrique du Nord ou au Levant, constituées
avec les ressources indigènes de l'Afrique
du Nord. Enfin, l'armée coloniale autonome
comprendrait encore une division de ligne
mixte en Afrique du Nord. Ainsi se trouve-
rait rétabli le fractionnement d'avant-guerre
de nos forces activer entre armée métropo-
litaine, armée d'Afrique et armée coloniale.
Il est à souhaiter dans le cas où ce Iprojet
sera accepté que l'on ne commette plus la
urave erreur de placer dane l'est et dans
l'ouest des troupes indigènes, mais qu'on les
mette tout au fclus dans le midi de .la
France.
Les Balkans clieols de nos colonies
-0-0--
D'après VAgenzia di Roma, dans les mi-
lieux gouvernementaux français, on suit avec
grande attention les efforts faits par le Consul
de France à Trieste, M. Dollet, en vue de
faire de cette ville un port d'importation des
produits coloniaux français pour les marchés de
1. 1 1 - -
I hurope danubienne et orientale. Ces efforts
semblent devoir aboutir rapidement.
Marseille continuerait évidemment à exercer
sa fonction pour ce qui concerne les ravitaille-
ments coloniaux de la France et de la Suisse.
Trieste aurait pour fonction nouvelle l'appro-
visionnement des marchés qui ne pourraient
être servis par le port de Marseille.
Ces marchés seraient constitués par la You-
goslavie, l' Autriche, la Tchécoslovaquie, la
Hongrie et la Pologne.:
Le noir est à la mode
La douxiétne saison de clnégraphle du Théâ-
tre du Vieux-Colombior se terminera par un
spectacle nègre qui comprendra les films iné-
dits de la mission Chaumel en Afrique Equa-
toriale : En bateau Sur route au palis fou et Le
Lao sacré suivis d'un film particulièrement amu-
sant Un Dancing chez les nègres, accompagné
de musique et chants indigènes authentiques
qu'interprétera un véritable jazz congolais.
-–
L'hygiène au Dahomey
--0-0-
Mise au point nécessaire
Tout en reconnaissant les efforts de l'Ad-
ministration de la colonie pour lutter contre
les malad ies endémiques, principalement dans
la zone côtière. naturellement moins saine que
les autres régions, un rédacteur de la France
Militaire cite la fièvre jaune, parmi les mala-
dies répandues dans le Bas-Dahomey. On ne
saurait trop protester contre cette affirmation,
car la fièvre jaune est, au contraire, et heu-
reusement, de plus en plus rare en Afrique
Occidentale. Il n'y en eut guère récemment
qu'en Gold-Coast et en Nigéria, et encore
fut-elle rapidement jugulée..
• Faut-il rappeler les mesures prophylacti-
ques sur r exécution desquelles l'administra-
tion exerce une surveillance constante) Après
l'épidémie de 1900 qui fut un véritable cata-
clysme pour le Sénégal, on n'eut que quel-
ques alertes en 1906, et depuis il n'y eut
guère que des cas de bilieuse hématUTique,
très proche parente de la fièvre jaune, sans
en avoir le caractère épidémique.
Soyons donc rassurés sur le climat du
Dahomey et de la Côte Occidentale d'Afri-
que en général.
A la Côte d'Ivoire, qui jouissait cependant
d'une assez mauvaise réputation, je n'ai pas
vu plus d'un seul cas de bilieux pendant un
séjour de cinq moilc
- E, 0* - 11
* -
La production et le commerce
des arachides en A. 0. F.
–o-o–
L'arachide est, depuis un demi-siècle, le
principal produit d'exportation de l'Afrique
occidentale française. La production se dé-
veloppe plus rapidement que celle de tous
les autres produits d'exportation réunis et
les possibilités sont telles que l'on peut pré-
voir le moment où notre grande colonie
ouest-africaine approvisionnera en arachides
non seulement la Métropole, mais une
grande partie des autres pays d'Europe.
La précieuse graine oléagineuse trouve en
A.O.F. des superficies presque illimitées qui
sont propices à sa culture. Celle-ci est en
outre très en faveur auprès des autochtoncs;
elle est très rémunératrice dès l'instant que
les graines peuvent être évacuées par voie
ferrée vers les ports d'embarquemcnt; elle
répond surtout mieux que toute autre cul-
ture industrielle à l'organisation et aux mé-
thodes de travail indigènes. L'arachide
n'exige pas d'engrais ; cette légumineusc
peut être cultivée indéfiniment dans la même
terre, s'accommode très bien des labours su-
perficiels encore que les labours profonds
lui soient plus favorables, surtout lorsque les
pluies ne sont ni très abondantes, ni très
régulières et de sarclages superficiels eux
aussi. Au Sénégal, on ne fait guère que ra-
cler le sol avant semis et après germination ;
l'effort demandé au cultivateur ne peut être
plus réduit ( i).
Quoi qu'il en soit, la production, limitée
jusqu'ici au seul Sénégal, va rapidement en
augmentant. De 123.133 tonnes, moyenne
quinquennale pour la période 1899-1903, les
exportations sont passées successivement à
127.415 tonnes, moyenne des années 1904 à
1908, et à 213.619 tonnes, moyenne pour les
années 1909 à 1913. Retombées à 205.747 ton-
nes pendant la période de guerre (1914-1918),
elles ont rebondi à 274.598 tonnes, moyenne
pour les années 1919 à 1923, à 319.987 ton-
nes pour l'année 1924, et,enfin, à 453.025
tonnes pour l'année 1925. Ce dernier chiffre
est particulièrement remarquable. Sans
doute, la récolte de 1924 avait-elle été ex-
ceptionnellement bonne (2). Il n'en reste pas
moins que l'extension des surfaces cultivées
s'affirme d'une année à l'autre. Bientôt, on
enregistrera de nouveaux et formidables ac-
croissements. ,
Le Soudan, relié maintenant à la mer par
le chemin de fer « Thiès-Kayes III va bien-
tôt en effet tenir à son tour une place hono-
rable dans les exportations. D'importantes
superficies sont déjà ensemencées dans cette
colonie et, malgré que la voie ferrée attei-
gnant le Niger ne traverse pas précisément
une zone agricole de grande valeur (3), la
production J'arachides du Soudan se chif-
frera bientôt par un tonnage imposant. On
peut même dire que c'est là uniquement une
question de transport (4).
La Haute-Volta pourra en fournir davan-
tage encore le jour où elle sera reliée à la
côte par une voie ferrée susceptible d'assu-
rer un fort trafic. Il n'est pas téméraire d'af-
firmer que les régions de Bobo-Dioulasso,
de Dédougou, Koudougou et Ouagadougou
pourront fournir dès ce moment, et très fa-
cilement, de 150 à 200.000 tonnes de la pré-
cicu'se graine (5). Partout, en effet, l'ara-
chide pousse merveilleusement. La densité
des populations est en outre garante d'un dé-
veloppement immédiat et considérable de la
production.
- Avant longtemps, l'A. O. F. où se déve-
loppe également par ailleurs la production
d'huile et d'amandes de palme, de coprah
et de divers autres produits oléagineux,
pourra donc nous libérer complètement des
achats de corps gras que nous faisons encore
à l'étranger et qui contribuent à l'avilisse-
ment de notre change. Elle pourra exporter
en outre sur d'autres pays plusieurs centai-
nes de milliers de tonnes d'arachides repré-
sentant, au cours actuel, des centaines de
millions de francs.
J. Meniaud
Administrateur 'des colonies.
- -060.
FÉTICHES-NÈGRES
A l'Hôtel Drouot, on a vendu récemment
des statuettes-fétiches provenant d'Afrique,
qui atteignirent des prix intéressants, notam-
ment une tète de femme décorée d'une « sty-
lisation de cicatrices » qui fut adjugée 10.000
francs.
.00-
L'aviation coloniale
Brazzaville-France
L'aviateur Landiech dont noua avons
signalé l'arrivée à Porto-Novo venant
de Brazzaville cet parti de cette ville iivant-
hier et est parvenu dans des conditions
favorables à Illrand-13asstun où une réccp-
tion enthousiaste lui a été faite.
(1) Les engrais ne peuvent cependant ètro su.
porilus; par contre, on a remarqué que pour tes
sols très légers, comme ceux du Cayor ou du
Baol, il était préférable, si l'on désirait ameublir
la terre plus profondément" d'utilisee des instru-
ments aratoires qui n'enterrent pas, comme Ifi
fait la charrue, la légère ceucUo d'humus se trou-
vant à la surface.
(2) On estime que la récolte de 1025 a été sen-
sibleniont aussi importante et que les exportq.
tions de 1024> ne seront, pas inférieures à celles
de l'almlc prMrnlc.
M C.Vst DIUS au nord, notamment au Knarta et
nu BIIÓdon,.(t)U-qll'r.xislL'nt des régions fertiles.
(i) On sait que le Gonvernewnt (trierai ue
l'A. O. F. a pris des dispositions pour augmen-
ter considérablement ta capacité de trafic do la
ligne reliant le Niger à Dakar.
(5) C'est l'affaire d'une dizaine ou d une quin-
zaine d'années tout au plus. La voie ferrée par-
tant de la C.6te d'Ivoire et qui est appelée à des-
servir Ouagadougou AUcinôra. bientôt la fron-
tière de la Haute-Volta; le Gouverneur Général
Carde en fait activer le plus possible la cons-
truction.
Le coton de la CÉ-MÉe
Grâce aux eflorts persévérants de l' adminis-
tration, la culture du cotonnier continue à se
développer en Côte d'Ivoire, L'ère des essais
se termine et l'on est entré dans celle de la
production industrielle.
Un Service des Textiles a été organisé, dont
le but est d'intensifier et d'améliorer la produc-
tion des textiles, et particulièrement du coton,
et. ainsi que nous !e verrons plus loin, bien que
ne fonct ionnant que depuis janvier 1925, (c
service a donné une très grande impulsion à la
culture de ce produit qui, comme le cacao, de-
viendra sous peu une source de richesse pour la
colonie.
Le Service cîes I extiles a surtout recherché
les réalisations immédiates, en tenant le plus
grand compte des expérimentations antérieures
qui ont été nombreuses en Côte d'Ivoire. comme
d'ai lleurs dans toutes les autres colonies du
groupe.
De ces nombreux essais : importation de va-
riétés de graines étrangères, culture sèche ou
irriguée, culture en savanes ou en torêt. quel-
ques principes directeurs ont été dégagés.
Le premier et le principal est que les va-
riétés locales, adaptées au climat sont suscep-
tibles de fournir un coton d'excellente qualité.
avec des fibres longues de 26 à 28 m/m et un
rendement de 28 à 30 à l' égrenage. fl y a
donc intérêt a cultiver immédiatement res varié-
tés locales. l'échangc de semences entre des
cercles trop éloignés est même à déconseiller.
Puis il a été constaté que, d'une manière gé-
nérale. toute l'ctendue de la Cote d'Ivoire,
grâce à l'humidité de son climat. convenait à
la culture cotonniere : que même les zones fo-
restières donnaient cles r.eds de plus belle ve-
nue. des fibres de meilleure qualité : mais les
frais de préparation du sol sont très élevés et
hors de proportion avec les résultats à obtenir.
De plus, il serait illogique d'affecter au coton
les zones forestières, alors que d' autres cultures
infiniment plus riches, calé, cacao. kola s' y
développent admirablement.
Il est donc raisonnable de limiter sa culture
à toute la zone de savane qui s' étend au nord
du parallèle 7° 30, et qui. cependant, empiète
sur la zone sud de toute l' étendue du triangle
de savane que le Baoulé a enfoncé dans la
grande forêt.
Les efforts sont donc portés uniquement sur les circonscrip-
tions de la moitié Nord de la colonic.
La production des diverses usines d'égrenage
et des sections secondaires a été la suivante.
d'après les renseignements que fournit l' admi -
nistration : poids en fibres pressées. balles de
250 kilos environ pour les, usines, de 30 kilos
pour les stations.
Usine gérée par l' A. C. C. à Bouaké, 242
tonnes 734; usine Gonfreville, 211 t. 767 :
usine gérée par l' A.C.C., à Korhogo. 32 ton-
nes 596 ; Stations : IVlankono, 46 t. 076 ; Va-
voua, 9 t. 425 ; Dahakala. 5 t. 985 : M an, 4
tonnes 985 : Bondoukou, 5 t. 575 : Zuénoula.
0 t. 300 ; divers, 32 t. 770. Soit au total 592
tonnes 055.
Dans ce total est compris une certaine quan-
tité de coton (plus de 100 tonnes) provenant du
Soudan et de la Haute-Volta et amenée par ca-
mions des centres de production de ces deux
colonies.
Usine de Bouaké, 27 t. 371 : de Gonfre-
ville, 56 t. 424 :' de Korhogo, 16 t. 570.
Cette quantité de 102 t. 365 doit être sous-
traite de l'ensemble pour donner la production
cotonnière provenant de la Cote d'Ivoire.
Celle-ci ressort donc à 592 t. 055-102 t. 365
soit au chiffre de 489 t. 690.
Les exportations de la douiane de Bassam
accusent pour l'année 592 t. 055.
Le rendement à l'égrenage, ou le rapport
entre le poids total du coton brut avec ses
graines et le poids net des fibres, diffère dans
d'assez grandes proportions suivant les région.
les variétés de coton, etc. Il s'abaisse parfois
à 20 '^> et atteint exceptionnellement 40 °,'). A
ce point de vue, le coton de la Côte d'Ivoire
est d'un rendement tout particulièrement sati s-
faisant. La moyenne de six mois a donné
3060 Certains lots de M'Bahiakro ont at-
teint 34
La moyenne de Korhogo a été un peu infé-
rieure, 29,5
Pour les stations d'égrenage, la moyenne
n'est pas descendue au-dessus de 28
Il y a lieu de constater que, d'une façon
générale, le rendement des cotons Sud de la
Colonie est légèrement supérieur à ceux des
cotons Nord, en raison de 1 excellence de cli-
mat humide pour cette culture,
Si, en effet, nous passons aux colons do
Haute- Volta et du Soudan traités aux usines
de Bouaké et de Korhogo, dans les mêmes con-
ditions, nous vovons le rendement tomber a
22 el 21 '(H aule-Vol ta) et 20 (Sou-
dan).
Le climat de ces colonies, plus sec. est donc
moins favorable à la culture du coton.
Ce n'est pas seulement au point de vue ri-n-
dément que le coton de la Cote d Ivoire montre
sa supériorité, mais aussi également au point
de vue de la longueur des fibres. Une étude
comparative très poussee a ete laite t ce sujet
par M. '.u,h', directeur des l'Judes agronomi-
ques du Service Général des I ovlilos qui a pu
relever les différences ci-aprè s :
Longueur des fibres : coton du Soudan, a
24 m/m ; coton de la Cote d'Ivoire, 28 à
30 m/m *
Le Service des Textiles disposant en (. 6te
d'Ivoire d'un cojen de qualité supérieure, a
entrepris une action persévérante pour maintenir
cette qualité et l'améliorer. A la suite de 1 ar-
« VYA4OT nnMVittn f\T\nml II# VfW ira NTUURMO !. VENDRftDf SOIn, 2 JUILLET 1920
t .¡1''!":'' 1 '':I'' ,
,.8 ».
1 Les Annales Coloniales
JOURNAL J QUOTIDIEN
U» AKTKU» PieUÉS PAB -LBS ANNAUS OOUNIIALBS" SONT LA rmOPMIll
EXCLUSIVE OU JOURNAL
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DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
KéfaeH– «l AlaMitriliii t 34, Rue du Mont-Tliabor, PARI8-1* T.,,". t LUM tU7
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L'ARGANIER
Les voyageurs qui ont parcouru le sud-
ouest du Maroc ont signalé l'importance de
l'arganier dans la vie végétale et dans la
vie économique de cette région. C'est un
arbre dont le port rappelle l'olivier; il est
à feuilles persistantes. Il atteint parfois dix
à onze mètres de hauteur; mais sa taille
moyenne, plus faible, est de six mètres.
Il appartient à une famille dont les espè-
ces les plus importantes ne se trouvent plus
que dans la zone tropicale. Les géologues
expliquent par des considérations savantes et
pertinentes, la faible étendue de son aire sur
la côte sud-occidentale du Maroc.
Son domaine a été autrefois plus étendu
qu'à l'heure actuelle. Aujourd'hui, on le
trouve dans une zone qui commence à une
quarantaine de kilomètres au sud-est de Safi
et s'étend au sud jusqu'à l'oued Noun, et du
côté de l'est jusqu'aux pentes du Moyen-
Atlas et de l'Anti-Atlas. Cela représente en-
viron 600.000 hectares.
Mais la forêt n'est pas également répartie.
Elle ne commence vraiment qu'au sud de
l'oued Tensift. Au nord de ce cours d'eau,
elle a disparu sous l'action des populations qui
avaient besoin de bois et sous la dent vorace
'des animaux qui cherchaient leur nourriture.
On n'en trouve plus que quelques sujets isolés
autour des cimetières ou des villages ou quel-
ques bouquets épars, rares vestiges d'une fo-
rêt plus étendue et plus abondante. Il ne
semble pas que, dans cette région du Tensift,
l'arbre regagne le terrain perdu, bien au
contraire. Les quelques renseignements que
nous possédons nous montrent son recul lent
mais régulier.
C'est dans la zone qui va au Djebel Hadid
à l'oued Noun que se trouve la véritable zone
de l'arganier. Sur une profondeur moyenne
de 50 kilomètres, mais qui ne dépasse jamais
80, il constitue une immense forêt non pas
d'un seul type, mais plantée aussi de figuiers,
d'amandiers, de thuyas, d'oliviers, etc. Les
pays où la forêt est la plus dense sont les
massifs de l'Haha, et les terres du Sous. La
vallée du Sous semble être son lieu de prédi-
lection. La plus belle forêt connue est celle
d'Ademine au sud du fleuve entre Taroudant
et Tiznit. Elle se relie à celle de l'Atlas dont
il est assez difficile, en l'état présent de nos
connaissances, d'évaluer l'importance, pas
plus qu'il n'est possible d'en fixer la limite
dans la montagne.
L'arganier ne parait pas soumis à des
conditions de sol bien déterminées. Il se platt
aussi bien sur les terrains riches et profonds
de la vallée du Sous que sur les pentes rocail-
leuses des collines qui précèdent l'Atlas.
Il est plus exigeant en ce qui concerne le
climat. Une humidité trop forte ne lui con-
vient pas, ainsi au nord de Safi, mais en re-
vanche, la sécheresse qui caractérise les pays
situés au sud de l'oued Noun ne lui est pas
favorable. Il redoute aussi les froids hiver-
naux et la présence de la neige.
L'arganier n'est pas uniquement une
espèce intéressante au point de vue botani-
que, il l'est encore au point de vue économi-
que : il est, en effet, utile aux animaux et à
1 homme.
Aux animaux, il offre un pâturage perpé-
tuel. Dans les plaines qui sont situées au
sud de l'oued Tenait chez les Chiadma no-
tamment, et dans la vallée du Sous, la végé-
tation herbacée, dont la prospérité est liée au
régime des pluies, est fort variable d'une an-
née à l'autre. Quand les précipitations atmos-
phériques atteignent ou dépassent 350 mm.,
l'herbe est abondante, mais elle devient rare
et insuffisante quand elles sont inférieures
à 200 mm. C'est alors que l'arganier apporte
le salut aux troupeaux menacés de dépéris-
sement et de mort. Il lui fournit sa feuille,
le drupe de son fruit et le tourteau, résidu
de la fabrication 'de l'huile.
Cette alimentation n'est pas très appréciée
du bétail bovin, mais elle 1 est davantage des
moutons et surtout des chèvres.
Le droit de pâturage en forêt d'arganiers
est soumis à des usages qui peuvent paraître
de prime abord un peu bizarres, mais s'expli-
quent parfaitement quand on songe à la né-
cessité de faire entrer dans l'alimentation du
bétail à la bois l'arbre et le fruit. A partir
(Ju moment où se forme le fruit le droit col-
lectif qu'ont les troupeaux de pâturer sur toute
> l'étendue du territoire de la tribu disparaît
et chaque usager doit entourer sa propriété
d'une haie. C'est en mai que les fruits sont
assez mûrs pour être gaulés ou se détacher
ou tomber d'eux-mêmes. C'est alors que
chaque propriétaire ferme son bosquet et y
parque son bétail. Le fruit qui a la grosseur
d'une olive et prend en mûrissant une cou-
leur où se mêlent le rouge et le vert, est un
drupe qui ne s'ouvre pas et contient un noyau
volumineux. Le drupe seul est digéré et le
noyau inattaquable par les sucs stomacaux
et intestinaux est rejeté.
L'arganier, par l'huile que l'on extrait de
l'amande de son noyau sert aussi à l'alimen-
tation humaine.
Les enclos restent fermés jusqu'à la mi-
Juiltet. Tous les fruits desséchés sont à ce
moment tombés des arbres. Les propriétaires
les ont fait ramasser ainsi que les noyaux
rejetés par les animaux et le tout est réuni en
tas auprès de la maison d'habitation. Les
femmes, chaque soir, quand leurs travaux
journaliers sont termlnz. viennent prendre
lieux ou trois couffins de noyaux qu'elles
vont casser. Leur habileté dans ce travail est
remarquable. Le noyau est écrasé entre deux
pierres sans que les amandes soient atteintes.
Le noyau contient deux et même quelque-
fois trois amandes minuscules, de couleur
blanche, très amères et astringentes. Les
amandes sont torréfiées dans des plats de
terre cuite ou des plaques de tôle chauffées
sur de la braise de bois. On les amène à une
couleur brune et on évite de les carboniser
en les remuant avec une spatule en bois.
Puis on les écrase sous une meule de pierre
dure jusqu'à ce qu'elles aient atteint un état
de finesse extrême. Enfin, on procède à l'ex-
traction de l'huile par un procédé assez rudi-
mentaire et assez long. On la recueille dans
des jarres de terre. Et le résidu forme un
tourteau qui contient 2 à 3 de son poids
d'huile.
La quantité d'huile recueillie est faible si
on la compare à la masse des fruits. On
extrait environ 2 1/4 à 2 1/2 pour 100 du
poids en sec, noyaux et drupes.
Le travail de dépulpage de 100 kilos de
fruits secs, le concassage des noyaux, le
triage des amandes demande de 14 à 16 heu-
res. Le broyage des amandes et l'extraction
de l'huile en exigent encore 6 ou 7, soit au
total environ 22 heures pour obtenir 2 kg 200
d'huile environ.
L'huile ainsi obtenue a une couleur brun
foncé; elle a une saveur un peu âcre qui rap-
pelle celle de l'huile de noix de qualité infé-
rieure. Avec le temps, elle perd ce goût mais
elle rancit vite. L'Européen l'aime peu, mais
l'indigène l'apprécie beaucoup et la préfère
à l'huile d'olive. Elle se vend par 100 kilos,
de 25 à 30 francs plus cher que celle-ci.
La récolte est en partie consommée sur
place. Le reste alimente un commerce assez
important. On le transporte vers Casablanca,
vers Tanger à destination du Rif ou bien
vers Mogador, vers Marrakech et même dans
le bassin de l'oued Draa, jusqu'en Mauri-
tanie.
Enfin, le bois lui-même constitue une res-
source appréciable. Il est d'un beau jaune,
d'or marbré et veiné. Poli et traité suivant
des procédés appropriés, il devient un bois
d'ébénisterie apprécié. Cependant, comme il
est très dur, et que, sauf pour les arbres qui
viennent du Haha et du Sous, il est difficile
de débiter la tige en panneaux réguliers, les
indigènes l'emploient peu comme tel et lui
préfèrent le thuya plus facile à travailler.
Il sert davantage comme bois de char-
pente. Les troncs d'arganier équarris gros-
sièrement à la hache, soutiennent les terrasses
des maisons indigènes, celles des riches
comme celles des pauvres.
L'écorce qui contient des quantités impor-
tantes d'acides gallique et gailo-tanique avec
diverses résines et gommes, n'est pas encore
utilisée; mais elle pourrait alimenter une in-
dustrie assez importante.
Mais, l'arganier est surtout utilisé pour la
fabrication du charbon. Ce charbon, lourd
et brillant comme la houille, est très bon; il
brûle lentement en dégageant une forte cha-
leur. Il se vend à Safi, Mogador, Marrakech,
Tanger et même à Marseille, au moins pen-
dant la guerre.
On pourrait en accroître la production, car
il constitue un excellent moyen de chauffage
et un important instrument d'échange. Mais
il serait imprudent de favoriser le déboise-
ment qui, après avoir dépeuplé certaines val-
lées, s'attaque déjà aux collines et aux pentes
inférieures des montagnes. Il convient que
l'Administration régularise les coupes d'ar-
ganiers et ne laisse pas disparaître un arbre
qui joue dans l'économie d'une partie du Ma-
roc « un rôle original et tout à fait essen-
tiel 8.
Henry Fontanter,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Etrangères, membre de la
Commission des Colonies.
Contre la t aladieda sommeil
A Vatoxyl, composé airsénical aromatique
très répandu, que l'on a jusqu'à présent
employé avec d'assez bons résultats dams la
première phase de la maladie du sommeil,
les laboratoires de l'Institut Rockefeller de
New-York, viennent d'ajouter un remède
complémentaire : la tryparsamide. Les es-
sais ont été concluants, son action curative
guérit la terrible maladie à ses première,
deuxième périodes et eauve, dans de no-
tables proportions les malades à la troisième
période, en éliminant lea .rechutes..
Il est à souhaiter que cette découverte
retienne l'attention des pouvoirs publics,
afin qu'ils dotent le corps médical afri-
cain si dévoué, de quantités considérables
de trvpursamide.
On doit à son succès une évolution re-
marquable- de l'état d'esprit des indigènes ;
ceux-ci, qui ont longtemps lui le médecin
traitant, vont à ses devants, aujourd'hui.
Le seul écueil, c'est que la tryparsamide
revient plus cher que l'atoxyl. Des travaux
entrepris par le laboratoire de chimie théra-
peutique de l'Institut Pasteur permettent
il'cscampcr la découverte, parmi les arse-
nicaux de la même série, d un médicament
aussi énergique et moins onéreux.
* TAUX DE LA ROUPIII
A la date du 80 juin 1986, le taux officiel de
la roupie dans t'tnde était de 18 francs.
L'iriiiiatiii liiiiislnnir
deladallscar
-+0-
A
M .le Gouverneur Général Marcel
Olivier a récemment fait connaître
son intention de Procéder à un re-
maniement de Vorganisation administrative
de Aladagascar. Il désire donner une plus
grande importance à la cellule vitale, le dis-
trict.
Il y a longtemps déjà que cette mesure
est à l'étude. Souhaitons qu enfin elle abou-
tisse.
A Tananarive le pouvoir central commu-
nique avec les grandes divisions territoriales:
les provinces. Celles-ci sont divisées en dis-
tricts dont quelques-ulls- sont aussi étendus
que nos départements. Cette simplicité se-
rait parfaite si la nature ri y mettait un obs-
tacle. En fait les districts seuls peuvent se
targuer d'une certaine unité climatérique et
ethnographique. Dans une même province,
nous enregistrons des différences considéra-
bles. Celle de Fort-Dauphin, par exemple,
epmfrend des indigènes présentant d'aussi
grandes différences que celles existant en-
tre les habitants du Sénégal et ceux de la
Côte des Somalis. ,.
Il en est de même pour le climat et les
cultures. Au Nord pays pluvieux et de fo-
rêts. Au Sud, climat sec et pays aride.
Or, administrativement il n'est pas tenu
compte de ces différences et un règlement
élaboré à Tananarive doit être appliqué par-
tout sans modification. Il en résulte, comme
on peut le penser, de grandes difficultés pour
nos administrateurs qui sont même parfois
dans l'obligation de s'abstenir d'appliquer
certains textes dans leur district.
Ainsi le décret récent sur le travail pré-
voit des contrats d'engagement donnant droit
aux contractants à certains avantages. Les
stipulations très étroites du décret écartent
tes contrats de métayage cependant en usage
dans le Nord-Ouest de la colonie et intéres-
sant plus de 8.000 travailleurs à qui est
ainsi refusé le bénéfice de la loi commune.
Le maréchal Gallièni avait déjà été préoc-
cupé de cette question; aussi avait-il divisé
Madagascar en cinq commandements supé-
rieurs : du Centre, du Nord, du Sud, de
VEst et de l'Ouest.
L'un deux, celui du Sud eùt longtemps
à sa tête le colonel Lyautey. Celui du Nord,
le colonel Roques, ancien ministre de la
Guerre t
Une telle délégation d'autorité ne fut pas
acceptée par M. Augagneur.
Aujourd'hui peut-être, il serait sage d'y
revenir avec toutefois quelques modifica-
tions dictées par Vexpérience. Car la premiè-
re objection faite à ce sujet est dajouter un
échelon à la succession des autorités admi-
nistratives que M. Marcel Olivier cherche
justement à réduire. Il faudrait que le Com-
mandant supérieur ne s'immisce en rien dans
le détail de l'administration des provinces ou
districts. Avec un personnel des plus réduits:
un adjoint et un ou deux secrétaires dacty-
lographes, son rôle se bornerait à étudier
par rapport à son territoire les projets de
règlement et autres documents qui lui se-
raient soumis par le Gouverneur Général. Il
solliciterait les avis nécessaires, se rendrait
sur place pour enquêter et éclairerait Vauto-
rité supérieure sur la portée et l'application
possible de ces textes administratifs et des
modifications éventuelles à y apporter.
Ces renseignements sont tlijà, dira-t-on,
fournis par les chefs de province. Oui, mais
souvent ils sont divergehtsl les grands chefs
intéressés n'ayant pas toujours les mêmes
conceptions politiques.
La création projetée amènerait l'unifi-
cation 'd'une politique dont les variations
sont dues surtout aux conceptions personnel-
les des chefs de circonscription. Ce serait
pour Tananarive l'indication de ce qui peut
ou ne peut pas être réglementé dans chaque
région. -
Maurice Bouillonx-Lmfont
Député du Finistère.
y
Le voyage de Moulay Youtsef en France
-00-
Le pacha de Marrakech, El Hadj Thami
GlaouI, s'embarquera A Tanger pour se
joindre à Marseille, à la suite du Sultan du
Maroc.
Les frères Maiflessmii et le Maroc
00
Le Cabinet du Reich a pris la décision dé-
finitive d'accofder une subvention aux frè-
res Mannessmann pour leur permettre de
conserver leur concession au Maroc.
PHILATÉLIE
00
Tunisie
L'Office Tunisien vient de faire éditer
deux nouveaux timbres poste.
Le 40 centimes type « Travail » couleur
verte, et le 75 centimes type « Aqueduc »
comcur rouge internationale.
Ces nouvelles figurines seront mises en
vente dans les bureaux de l'Office depuis
le 25 juin. -- -
Le timbre à 30 centimes obtenu par sur-
charge du timbre à 20 centimes ayant été
remplacé par le timbre à 30 centimes type
« Dougga » violet, la surcharge ne sera pas
renouvelée.
,6 ":¡'; ,.:. , -
Un discours dè M. Steeg
A l'issue d'un banquet offert à Casa-
blanca par les délégués de six mille anciens
combattants du Maroc à M. Parent, dont on
sait le rôle joué récenunent dans le Rif, M.
Th. Steeg, résident général, a prononcé un
discoure dont voici la péroraison :
Nous ne nous étions pas consultés et ce-
pendant nous avons tendu vers le même but.
Oui. je l'avoue de tout mon coeur, de toute
ma pensée, j'ai poursuivi l'oeuvre de pacitica-
tion. N'étais-je pas venu ici pour cela ?
Ouf, la paix, je l'ai voulue, lorsque, au cours
de cet hiver, je m'efforçais, famille par famille,
fraction par fraction, tribu par tribu, de rame-
ner la dissidence des hommes qui s'étaient
laissé égarer par la terreur et aussi par le pres-
tige d'un éphémère succès : la paijf, je l'ai vou-
lue, lorsque je m'efforçais de dissocier les forces
d'un rebelle qui poursuivait obstinément la vic-
toire alors que ses troupes épouvantées et ré-
duites ne songeaient qufau repos. Cette impa-
tience pacifique, on me l'a reprochée, on l'a
dénoncée comme une sorte d'humilité nationale.
Allons donc ! La France de l'Yser, la France
des Eparges, la France des Dardanelles, la Fran-
ce du 11 novembre 1918 ! N'est-elle pas resplen-
dissante d'une telle gloire, n'a-t-elle pas consenti
assez d'héroïques sacrilices pour pouvoir, sans
compromettre sa dignité, épargner le sang de
ses magnifiques enfants ?
Mes chers amis, nos soldats de l'Ouergha et
do Targuist ont été dignes de ceux de la Marne
et de Verdun : confondons-les dans une même
,fierté d'admiration reconnaissante. Mais saluons
ces hommes qui, eux, ont préparé la victoire
(le Anagnitiquest lendemain iparce qu'ils ont
montré la vraio figure de la France, dont la
Justice exalte et retient la force, dont la gran-
deur d'Ame rend l'autorité plus douce, plus
étcndue, plus respectée.
1 L'armée coloniale
et le projet Fabry-Duval
Outre les deux divisions de ligne mixtes
coloniales qui tiendraient garnison dans la
métropole, d'après le projet Fabry-Duval qui
va être déposé sur le bureau de la Chambre,
d'autres divisions ou unités coloniales, au
nombre variable, seraient stationnées en
Afrique du Nord ou au Levant, constituées
avec les ressources indigènes de l'Afrique
du Nord. Enfin, l'armée coloniale autonome
comprendrait encore une division de ligne
mixte en Afrique du Nord. Ainsi se trouve-
rait rétabli le fractionnement d'avant-guerre
de nos forces activer entre armée métropo-
litaine, armée d'Afrique et armée coloniale.
Il est à souhaiter dans le cas où ce Iprojet
sera accepté que l'on ne commette plus la
urave erreur de placer dane l'est et dans
l'ouest des troupes indigènes, mais qu'on les
mette tout au fclus dans le midi de .la
France.
Les Balkans clieols de nos colonies
-0-0--
D'après VAgenzia di Roma, dans les mi-
lieux gouvernementaux français, on suit avec
grande attention les efforts faits par le Consul
de France à Trieste, M. Dollet, en vue de
faire de cette ville un port d'importation des
produits coloniaux français pour les marchés de
1. 1 1 - -
I hurope danubienne et orientale. Ces efforts
semblent devoir aboutir rapidement.
Marseille continuerait évidemment à exercer
sa fonction pour ce qui concerne les ravitaille-
ments coloniaux de la France et de la Suisse.
Trieste aurait pour fonction nouvelle l'appro-
visionnement des marchés qui ne pourraient
être servis par le port de Marseille.
Ces marchés seraient constitués par la You-
goslavie, l' Autriche, la Tchécoslovaquie, la
Hongrie et la Pologne.:
Le noir est à la mode
La douxiétne saison de clnégraphle du Théâ-
tre du Vieux-Colombior se terminera par un
spectacle nègre qui comprendra les films iné-
dits de la mission Chaumel en Afrique Equa-
toriale : En bateau Sur route au palis fou et Le
Lao sacré suivis d'un film particulièrement amu-
sant Un Dancing chez les nègres, accompagné
de musique et chants indigènes authentiques
qu'interprétera un véritable jazz congolais.
-–
L'hygiène au Dahomey
--0-0-
Mise au point nécessaire
Tout en reconnaissant les efforts de l'Ad-
ministration de la colonie pour lutter contre
les malad ies endémiques, principalement dans
la zone côtière. naturellement moins saine que
les autres régions, un rédacteur de la France
Militaire cite la fièvre jaune, parmi les mala-
dies répandues dans le Bas-Dahomey. On ne
saurait trop protester contre cette affirmation,
car la fièvre jaune est, au contraire, et heu-
reusement, de plus en plus rare en Afrique
Occidentale. Il n'y en eut guère récemment
qu'en Gold-Coast et en Nigéria, et encore
fut-elle rapidement jugulée..
• Faut-il rappeler les mesures prophylacti-
ques sur r exécution desquelles l'administra-
tion exerce une surveillance constante) Après
l'épidémie de 1900 qui fut un véritable cata-
clysme pour le Sénégal, on n'eut que quel-
ques alertes en 1906, et depuis il n'y eut
guère que des cas de bilieuse hématUTique,
très proche parente de la fièvre jaune, sans
en avoir le caractère épidémique.
Soyons donc rassurés sur le climat du
Dahomey et de la Côte Occidentale d'Afri-
que en général.
A la Côte d'Ivoire, qui jouissait cependant
d'une assez mauvaise réputation, je n'ai pas
vu plus d'un seul cas de bilieux pendant un
séjour de cinq moilc
- E, 0* - 11
* -
La production et le commerce
des arachides en A. 0. F.
–o-o–
L'arachide est, depuis un demi-siècle, le
principal produit d'exportation de l'Afrique
occidentale française. La production se dé-
veloppe plus rapidement que celle de tous
les autres produits d'exportation réunis et
les possibilités sont telles que l'on peut pré-
voir le moment où notre grande colonie
ouest-africaine approvisionnera en arachides
non seulement la Métropole, mais une
grande partie des autres pays d'Europe.
La précieuse graine oléagineuse trouve en
A.O.F. des superficies presque illimitées qui
sont propices à sa culture. Celle-ci est en
outre très en faveur auprès des autochtoncs;
elle est très rémunératrice dès l'instant que
les graines peuvent être évacuées par voie
ferrée vers les ports d'embarquemcnt; elle
répond surtout mieux que toute autre cul-
ture industrielle à l'organisation et aux mé-
thodes de travail indigènes. L'arachide
n'exige pas d'engrais ; cette légumineusc
peut être cultivée indéfiniment dans la même
terre, s'accommode très bien des labours su-
perficiels encore que les labours profonds
lui soient plus favorables, surtout lorsque les
pluies ne sont ni très abondantes, ni très
régulières et de sarclages superficiels eux
aussi. Au Sénégal, on ne fait guère que ra-
cler le sol avant semis et après germination ;
l'effort demandé au cultivateur ne peut être
plus réduit ( i).
Quoi qu'il en soit, la production, limitée
jusqu'ici au seul Sénégal, va rapidement en
augmentant. De 123.133 tonnes, moyenne
quinquennale pour la période 1899-1903, les
exportations sont passées successivement à
127.415 tonnes, moyenne des années 1904 à
1908, et à 213.619 tonnes, moyenne pour les
années 1909 à 1913. Retombées à 205.747 ton-
nes pendant la période de guerre (1914-1918),
elles ont rebondi à 274.598 tonnes, moyenne
pour les années 1919 à 1923, à 319.987 ton-
nes pour l'année 1924, et,enfin, à 453.025
tonnes pour l'année 1925. Ce dernier chiffre
est particulièrement remarquable. Sans
doute, la récolte de 1924 avait-elle été ex-
ceptionnellement bonne (2). Il n'en reste pas
moins que l'extension des surfaces cultivées
s'affirme d'une année à l'autre. Bientôt, on
enregistrera de nouveaux et formidables ac-
croissements. ,
Le Soudan, relié maintenant à la mer par
le chemin de fer « Thiès-Kayes III va bien-
tôt en effet tenir à son tour une place hono-
rable dans les exportations. D'importantes
superficies sont déjà ensemencées dans cette
colonie et, malgré que la voie ferrée attei-
gnant le Niger ne traverse pas précisément
une zone agricole de grande valeur (3), la
production J'arachides du Soudan se chif-
frera bientôt par un tonnage imposant. On
peut même dire que c'est là uniquement une
question de transport (4).
La Haute-Volta pourra en fournir davan-
tage encore le jour où elle sera reliée à la
côte par une voie ferrée susceptible d'assu-
rer un fort trafic. Il n'est pas téméraire d'af-
firmer que les régions de Bobo-Dioulasso,
de Dédougou, Koudougou et Ouagadougou
pourront fournir dès ce moment, et très fa-
cilement, de 150 à 200.000 tonnes de la pré-
cicu'se graine (5). Partout, en effet, l'ara-
chide pousse merveilleusement. La densité
des populations est en outre garante d'un dé-
veloppement immédiat et considérable de la
production.
- Avant longtemps, l'A. O. F. où se déve-
loppe également par ailleurs la production
d'huile et d'amandes de palme, de coprah
et de divers autres produits oléagineux,
pourra donc nous libérer complètement des
achats de corps gras que nous faisons encore
à l'étranger et qui contribuent à l'avilisse-
ment de notre change. Elle pourra exporter
en outre sur d'autres pays plusieurs centai-
nes de milliers de tonnes d'arachides repré-
sentant, au cours actuel, des centaines de
millions de francs.
J. Meniaud
Administrateur 'des colonies.
- -060.
FÉTICHES-NÈGRES
A l'Hôtel Drouot, on a vendu récemment
des statuettes-fétiches provenant d'Afrique,
qui atteignirent des prix intéressants, notam-
ment une tète de femme décorée d'une « sty-
lisation de cicatrices » qui fut adjugée 10.000
francs.
.00-
L'aviation coloniale
Brazzaville-France
L'aviateur Landiech dont noua avons
signalé l'arrivée à Porto-Novo venant
de Brazzaville cet parti de cette ville iivant-
hier et est parvenu dans des conditions
favorables à Illrand-13asstun où une réccp-
tion enthousiaste lui a été faite.
(1) Les engrais ne peuvent cependant ètro su.
porilus; par contre, on a remarqué que pour tes
sols très légers, comme ceux du Cayor ou du
Baol, il était préférable, si l'on désirait ameublir
la terre plus profondément" d'utilisee des instru-
ments aratoires qui n'enterrent pas, comme Ifi
fait la charrue, la légère ceucUo d'humus se trou-
vant à la surface.
(2) On estime que la récolte de 1025 a été sen-
sibleniont aussi importante et que les exportq.
tions de 1024> ne seront, pas inférieures à celles
de l'almlc prMrnlc.
M C.Vst DIUS au nord, notamment au Knarta et
nu BIIÓdon,.(t)U-qll'r.xislL'nt des régions fertiles.
(i) On sait que le Gonvernewnt (trierai ue
l'A. O. F. a pris des dispositions pour augmen-
ter considérablement ta capacité de trafic do la
ligne reliant le Niger à Dakar.
(5) C'est l'affaire d'une dizaine ou d une quin-
zaine d'années tout au plus. La voie ferrée par-
tant de la C.6te d'Ivoire et qui est appelée à des-
servir Ouagadougou AUcinôra. bientôt la fron-
tière de la Haute-Volta; le Gouverneur Général
Carde en fait activer le plus possible la cons-
truction.
Le coton de la CÉ-MÉe
Grâce aux eflorts persévérants de l' adminis-
tration, la culture du cotonnier continue à se
développer en Côte d'Ivoire, L'ère des essais
se termine et l'on est entré dans celle de la
production industrielle.
Un Service des Textiles a été organisé, dont
le but est d'intensifier et d'améliorer la produc-
tion des textiles, et particulièrement du coton,
et. ainsi que nous !e verrons plus loin, bien que
ne fonct ionnant que depuis janvier 1925, (c
service a donné une très grande impulsion à la
culture de ce produit qui, comme le cacao, de-
viendra sous peu une source de richesse pour la
colonie.
Le Service cîes I extiles a surtout recherché
les réalisations immédiates, en tenant le plus
grand compte des expérimentations antérieures
qui ont été nombreuses en Côte d'Ivoire. comme
d'ai lleurs dans toutes les autres colonies du
groupe.
De ces nombreux essais : importation de va-
riétés de graines étrangères, culture sèche ou
irriguée, culture en savanes ou en torêt. quel-
ques principes directeurs ont été dégagés.
Le premier et le principal est que les va-
riétés locales, adaptées au climat sont suscep-
tibles de fournir un coton d'excellente qualité.
avec des fibres longues de 26 à 28 m/m et un
rendement de 28 à 30 à l' égrenage. fl y a
donc intérêt a cultiver immédiatement res varié-
tés locales. l'échangc de semences entre des
cercles trop éloignés est même à déconseiller.
Puis il a été constaté que, d'une manière gé-
nérale. toute l'ctendue de la Cote d'Ivoire,
grâce à l'humidité de son climat. convenait à
la culture cotonniere : que même les zones fo-
restières donnaient cles r.eds de plus belle ve-
nue. des fibres de meilleure qualité : mais les
frais de préparation du sol sont très élevés et
hors de proportion avec les résultats à obtenir.
De plus, il serait illogique d'affecter au coton
les zones forestières, alors que d' autres cultures
infiniment plus riches, calé, cacao. kola s' y
développent admirablement.
Il est donc raisonnable de limiter sa culture
à toute la zone de savane qui s' étend au nord
du parallèle 7° 30, et qui. cependant, empiète
sur la zone sud de toute l' étendue du triangle
de savane que le Baoulé a enfoncé dans la
grande forêt.
Les efforts
tions de la moitié Nord de la colonic.
La production des diverses usines d'égrenage
et des sections secondaires a été la suivante.
d'après les renseignements que fournit l' admi -
nistration : poids en fibres pressées. balles de
250 kilos environ pour les, usines, de 30 kilos
pour les stations.
Usine gérée par l' A. C. C. à Bouaké, 242
tonnes 734; usine Gonfreville, 211 t. 767 :
usine gérée par l' A.C.C., à Korhogo. 32 ton-
nes 596 ; Stations : IVlankono, 46 t. 076 ; Va-
voua, 9 t. 425 ; Dahakala. 5 t. 985 : M an, 4
tonnes 985 : Bondoukou, 5 t. 575 : Zuénoula.
0 t. 300 ; divers, 32 t. 770. Soit au total 592
tonnes 055.
Dans ce total est compris une certaine quan-
tité de coton (plus de 100 tonnes) provenant du
Soudan et de la Haute-Volta et amenée par ca-
mions des centres de production de ces deux
colonies.
Usine de Bouaké, 27 t. 371 : de Gonfre-
ville, 56 t. 424 :' de Korhogo, 16 t. 570.
Cette quantité de 102 t. 365 doit être sous-
traite de l'ensemble pour donner la production
cotonnière provenant de la Cote d'Ivoire.
Celle-ci ressort donc à 592 t. 055-102 t. 365
soit au chiffre de 489 t. 690.
Les exportations de la douiane de Bassam
accusent pour l'année 592 t. 055.
Le rendement à l'égrenage, ou le rapport
entre le poids total du coton brut avec ses
graines et le poids net des fibres, diffère dans
d'assez grandes proportions suivant les région.
les variétés de coton, etc. Il s'abaisse parfois
à 20 '^> et atteint exceptionnellement 40 °,'). A
ce point de vue, le coton de la Côte d'Ivoire
est d'un rendement tout particulièrement sati s-
faisant. La moyenne de six mois a donné
3060 Certains lots de M'Bahiakro ont at-
teint 34
La moyenne de Korhogo a été un peu infé-
rieure, 29,5
Pour les stations d'égrenage, la moyenne
n'est pas descendue au-dessus de 28
Il y a lieu de constater que, d'une façon
générale, le rendement des cotons Sud de la
Colonie est légèrement supérieur à ceux des
cotons Nord, en raison de 1 excellence de cli-
mat humide pour cette culture,
Si, en effet, nous passons aux colons do
Haute- Volta et du Soudan traités aux usines
de Bouaké et de Korhogo, dans les mêmes con-
ditions, nous vovons le rendement tomber a
22 el 21 '(H aule-Vol ta) et 20 (Sou-
dan).
Le climat de ces colonies, plus sec. est donc
moins favorable à la culture du coton.
Ce n'est pas seulement au point de vue ri-n-
dément que le coton de la Cote d Ivoire montre
sa supériorité, mais aussi également au point
de vue de la longueur des fibres. Une étude
comparative très poussee a ete laite t ce sujet
par M. '.u,h', directeur des l'Judes agronomi-
ques du Service Général des I ovlilos qui a pu
relever les différences ci-aprè s :
Longueur des fibres : coton du Soudan, a
24 m/m ; coton de la Cote d'Ivoire, 28 à
30 m/m *
Le Service des Textiles disposant en (. 6te
d'Ivoire d'un cojen de qualité supérieure, a
entrepris une action persévérante pour maintenir
cette qualité et l'améliorer. A la suite de 1 ar-
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