Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-04-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 avril 1926 27 avril 1926
Description : 1926/04/27 (A27,N65). 1926/04/27 (A27,N65).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
« 1
VINGT-SEPTIEME ANNEE. NO 65 '/E NUMERO : £ 8 CENTIMES MARDI SOIR, 27 AVRIL 1036
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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L'Europe et le problème colonial
#1»
Le voyage de M. Mussolini en Tripoli-
taine a fait déferler, dans la presse italienne,
une furieuse vague de littérature colonia-
liste.
Il ne faut point traiter de telles manifes-
tations par l'indifférence ou le dédain. Mon
collègue et ami Henry Fontanier, après
avoir marqué avec force et clarté l'appa-
rente incohérence de ces revendications jour-
nalistiques, terminait, on s'en souvient, son
article de samedi, par cette phrase : « Pour
notre part, nous ne prenons pas au tragique
la situation, mais nous pensons qu'il con-
vient de l'examiner très sérieusement et d'en
suivre le développement avec la plus grande
attention. »
Je suis bien de son avis. C est que der-
rière les apparences de ces revendications
désordonnées il est possible de retrouver
l'angoissante réalité d'un grand problème
européen qui intéresse tous les Etats de no-
tre vieux continent et, peut-être plus que
tous les autres, la France.
Le PoPolo d'Italia, organe de M. Mus-
solini, écrit :
a L'Italie n'a pas de quoi respirer, elle
n'a pas de territoires suffisants pour ali-
menter et faire travailler ses enfants. Nous
sommes 42 millions d'habitants.
« Notre territoire est en partie montagneux
et presque privé de matières premières. No-
tre population exubérante s'accroît d'un
demi-million d'hommes chaque année. Les
Etats-Unis et le Canada ont fermé leur
porte à l'immigration. Le Brésil et l'Argen-
tine ne peuvent plus accueillir d'autres mil-
lions de nos nationaux. La France est quasi
saturée et un jour viendra où elle n'accueil-
lera plus le flux de nos émigrés. De nom-
breuses régions de la Méditerranée sont ac-
caparées et dans certaines on menace de dé-
nationaliser les Italiens. D'autre part, l'Ita-
lie doit Importer un tiers du blé dont elle
a besoin, elle doit acquérir à l'étranger les
matières premières pour ses industries.., »
Voilà le véritable, le seul problème. Et
celui-ci n'est pas seulement italien ou alle-
mand. il est européen.
; L'Europe a eu pendant tout le cours du
19* siècle et continue à avoir une population
qui se développe trop rapidement par rap-
port à ses ressources économiques. - L'émi-
gration seule a permis, jusqu'ici, d'éviter
une trop brusque rupture de l'équilibre.
L'Europe avait ainsi évacué une douzaine
de millions d'hommes de 1820 à 1880, 700
à 800.000 en moyenne par an, de 1880 à
1900, r. 500.000 en moyenne par an, de
1900 à 1914 et à peu près 2.000.000, en
.1913. - --
Or, rémigration transocéanique contrôlée
accuse, pour l'année zgi& un * chiffre total
pour tous les pays européens de 843.000.
Les etats-Unis qui avaient reçu 1.198.000
inunigrants en 1913 n'en reçoivent plus que
523 en 1923; le Canada, aux mêmes dates,
en reçoit 402.000 et 73.000; le Brésil
194.000 et 87.000; la République Argentine
364.000 et 232.000.
Et cette contraction de l'émigration atteint
très inégalement les Etats européens. Ainsi
aux Etats-Unis la répartition des immigrants
européens, par nationalités, accuse les chif-
fres suivants :
1913 1923
Allemands. 81 65
Anglais 80 100
Italiens 274 48
Magyars. 31 7
Polonais 174 13
Serbo-croates. 56 7
La capacité et les nécessités d'émigration
pour l'Europe ont-elles diminué? Nullement.
Pour s'en convaincre, il suffit de se rap-
peler que dans la période de 1901 à 1910,
la moyenne annuelle des excédents de nais-
sances sur les décès, a été, pour l'Allema-
gne de 866.000, pour l'Angleterre de
405.000 pour l'Italie de 3701.000, etc.
Ce sont les pays extra-européens qui se
sont fermés volontairement, devant cette
émigration. Ainsi l'Act du 26 mai 1924,
modifiant celui du 19 mai 1921 a réduit le
taux de l'émigration - européenne à 2. des
étrangers, de chaque nationalité, résidant
aux Etats-Unis lors du recensement de 1890.
Et tous les Etats d'immigration comme les
Etats sud-américains ou sud-africains ont
émis la prétention de se défendre, à leur
tour, tout au moins contre une certaine ca-
tégorie d'immigrants.
Ce problème démographique se complique,
pour l'Europe, d'un problème d'outillage
économique et de production.
On sait que pendant tout le 19' siècle
l'Europe a été l'usine du monde, recevant les
matières premières des pays extra-européens,
pour réexporter vers eux les produits fabri-
qués. Mais, aujourd'hui, ces pays extra-eu-
ropéens ont, à la faveur de la guerre euro-
péenne, développé leur outillage national et
prétendent défendre leur.. Economie natio-
nale i, suivant la formule même que recom-
mandait Frédéric List, au début du XIX"
siècle à la jeune Europe industrielle.
L'Inde compte plus de 1.400 fabriques,
102.000 métiers, 7.331.219 broches, plus de
260.000 ouvriers dans l'industrie textile.
Dans l'industrie métalluTgîgire, elle possède
déjà de formidables entreprises tout à fait
comparables aux nôtres, comme cette « Tata
Iron and Steel CI J, dont le capital, entiè-
rement indigène est de 140 millions de rou-
pies, qui occupe 26.000 ouvriers et qui en-
visage de porter sa production annuelle à
700.000 tonnes de fonte crue et 580.000 ton-
nes de lingots d'acier.
Le Brésil a 242 filatures et tissages de
coton avec 1. 512.000 broches et 57.308 mé-
tiers.
En Afrique du Sud, les transformations
tiennent du miracle. Avant 1914, les char-
pentes et même les pierres des maisons de
Johannesbourg venaient de l'extérieur. En
1921, les statistiques notent l'existence de
7.055 fabriques avec 170.951 ouvriers. La
valeur des matières premières employées est
de 42.823.000 £ et la valeur des produits
fabriqués de 79.446.000 £.
Et on pourrait multiplier ces exemples.
L'étude du marché financier mondial ntMS
permettrait de faire des constatations analo-
gues.
La vérité, c'est que le monde extra-euro-
péen se ferme aux hommes, aux produits,
aux capitaux de la vieille Europe et lui re-
fusera, de plus en plus, ses matières pre-
mières qu'elle ne peut pas produire elle-
inême.
Voilà le fait économique et social pro-
fond que l'Europe, l'Europe tout entière,
doit envisager aujourd'hui courageusement
et avec clairvoyance.
Tous les Etats ne sont pas atteints éga-
lement et de la même façon par la crise qui
commence. Pour certains comme la France,
le Dumping commercial des changes dépré-
ciés cache momentanément les faits. L'An-
gleterre commence à sentir douloureusement,
par son million de chômeurs, la crise des
débouchés de produits. L'Italie souffre dans
la compression de son émigration d'hommes.
Elle regarde, naturellement vers les débou-
chés proches de l'Afrique et de la Méditer-
ranée, qui lui paraissent plus saisissables
que ceux de l'Amérique et des pays transo-
céaniques brutalement fermés devant elle.
Certes, ce n'est pas par des rodomonta-
des, des gesticulations désordonnées, des
efforts contradictoires qu'on résoudra; cet
immense problème.
L'Europe doit prendre conscience du dan-
ger dommun et étudier, en commun, des solu-
tions communes.
Et d'abord, à la base de toute actioh, elle
doit poser ce principe que le problème co-
lonial, lié à celui de son expansion écono-
mique et sociale, n'est plus et ne peut plus
être posé come il l'a été au cours du XIXO
siècle. Il faut ouvrir des voies nouvelles.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, ptofcs-
seur de lépislation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
̃ -
M. STEEG A MADRID
--0-0---
Après le dîner qui a eu lieu dimanche
soir à l'ambassade de France, le général
Primo de Rivera et M. Steeg, résident gé-
néral de France au Maroc, ont eu un long
entretien.
M. Steeg a visité hier matin le musée du
Pratlo et a été reçu par le roi.
n a quitté Madrid thier soir à destination
d'Algesiras.
LA POLITIQUE COLONIALE
DE L'ITALIE
La Journée coloniale italienne organisée par
M. Mussolini dans tout le royaume a donné
des résultats intéressants. D'après les rapports
des préfets au sous-secrétaire d'Etat des Colo-
nies, plus de 300.000 personnes ont assisté aux
meetings qui ont eu lieu à cette occasion.
Jeudi prochain, à la séance de rentrée de la
Chambre, M. Mussolini fera de courtes décla-
rations. Mais ce ne sera probablement qu'au
cours de la discussion du - budget qu'il - fera
rexposé de politique extérieure annoncé par les
journaux officieux. Cet exposé insistera parti-
culièrement sur l'importance de la ratification
des accords de Washington et sur les résultats
du voyage en Tripolitaine, dont le président du
Conseil examinerait surtout les répercussions
d'ordre économiaue.
Rappelons que, - le 1er juillet prochain,
rOuttre Juba, ex-Jubalind britannique, sera
officiellement réuni à la Somalie italienne avec
Kizimaye pour chef-lieu, sous la surveillance
directe du. Gouverneur de la Somalie.
–-
Le cours du riici
ele
(24 avril)
SAIGON
(Les 1.000 kilos en piastres)
Riz no 1, 25 brisures 111
Riz no 2, 50 brisurres 106 20
RM n" 2, 50% brisures .<. HX)~
Ri nO 2, 50 brisures 100 20
Brisures no 1 et 2 85 »
Brisures no 3 et 4 7250
Farines W)
Paddy Vinh-Long ""0' n M 50
Paddy Go-Cong u, .,.,,', ti2 »
Paddy Baixau •. » t,t,i. wif,i'jfi 1 « 61 n
Paddy, Bac-Lieu 62 »
Coprah (les 100 kilos) 0 18 50
- - (Par dépêche - IndopaclfU)
Pour sauver le franc
0
L'aliénation de nos forêts coloniales
Nous avons été saisi d'un projet
naïf autant qu'original. Il s'agirait
tout simplement de sauver la situa-
tion financière de -la France Par V aliénation,
la capitalisation en quelque sorte, de nos fo-
rêts tropicales africaines.
C'est là, évidemment, un beau rêve; mais
ce n'est guère que cela.
Vauteur s'exagère singulièrement, en ef-
fet, les profits pouvant être retirés d'une
telle opération. Il semble- ignorer tout
d'abord que les règlements forestiers en vi-
gueur dans nos colonies africaines ne s'oppo-
sent nullement à l'octroi, pour des durées
assez longues, de vastes superficies fores-
tières; que, d'autre part, c'est moins l'insuf-
fisance des capitaux nécessaires au dévelop-
pement des exploitations que la difficulté
d'écouler certains bois en France à un prix
couvrant au minimum le prix de revient, qui
empêche les exploitants de tirer parti de tou-
tes les essences ligneuses situées sur leurs
clrantiers.
Il ignore probablement tout aussi e-la
composition de la forêt èquatoriale africaine.
Plusieurs centaines d'essences y voisinent
pied à pied. Deux settlement, acajou et
okoumé ont été exploitées sérieusement jus-
qu'ici; 20 à 25 autres commencent à pénétrer
sur notre marclté, mais en bien faibles quan-
tités encore. Chaque année marque cependant
un progrès intéressant, en variétés nouvelles
et en quatttités. En tout cas, ce progrès est
lié intimement aux facilités décotilement, à
prix rétmmétatettrs, des lots de bois envoyés.
Or, si le problème est résolu pour la plupart
des essences d'ébénisterie et de menuiserie,
il n'en est pas de même en ce qui concerne
les bois de charpente. C'est pOtlrtant ces der-
niers que nos colonies pourraient fournir en
quantités les plus considérables. Malheureu-
sèment, on se heurte immédiatement à la
question prix auquel ils peuvent être vendus,
en admettant - on peut déjà conclure par
l'affirmative pour la plupart d'entre eux -
qu'ils donnent satisfaction au point de vue
de leur emploi. Ce prix couvrirait à peine
les frais de transport des bois, à en juger
par le prix des trêts et par celui des bois
actuellement utilisés en France (1). Il ne
couvrirait donc ni les trais d'exploitationy
ni les frais d'achat ou redevances payés aux
colonies. Au lieu d'en tirer un bénéfice, les
exploitants travailleraient à perte.
L'auteur de l'étude suggère d'autre part
d'utiliser les essences les plus inférieures,
comme qualitépour la fabrication sur place,
de produits chimiques. La question a déjà
été envisagée, mais jusqu'ici aucun industriel
n'a voulu se lancer dans une affaire de ce
genre, même avec la promesse d'obtenir tou-
tes facilités d'installation et l'autorisation (le
couper gratuitement les essences à utiliser.
L'octroi de grandes concessions ne pourrait
pas offrir des conditions plus favorables.
Valiénation du domaine forestier com-
porterait, d'une façon générale de graves
difficultés tant Cil. ce qui concerne l'exercice
des droits des indigènes, qu'en ce qui con-
cerne l'aménagemcllt forestier. la cOltserva-
tion et Vamélioration des massifs. Enfin,
rien ne laise supposer quunc telle opération
donnerait des résultats intéressants pour le
développement des exploitations. Les précé-
dents, en cette matière, ne sont pas fort en-
courageants. Qu'ont fait les grandes sociétés
du Congo à qui l'on avait concédé pour 99
ans des territoires forestiers immenses? Qu'a
fait la Société à qui Von avait accordé en
toute propriété à la Côte d'Ivoire, un do-
maille de 270.000 hectares. en zone fores-
tière facile à desservir? Rien.
Cette aliénation ne rapporterait que des
sommes assez faibles à l'Etat ou aux colo-
nies (2). Elle ne serait nullement de nature
à solutionner la crise financière que nous
traversons et paralyserait beaucoup plus
qu'elle ne la stimulerait, Vexploitation des
richesses forestières coloniales. Aucune so-
ciété, qu'elle soit Propri-étaire ou non du sol,
ri entreprendra l'exploitation totale de la fo-
rêt èquatoriale, si. cette exploitation ri est pas
rêmtmératrice. C'est là un fait contre lequel
aucune théorie ne peut prévaloir.
Ceci ne veut pas dire qu'il ri y ait rien à
faire pour augmenter la production fores-
tière coloniale. Améliorer les conditions
d'embarquement pour réduire le coût 'des
forêts, construire des chemins de fer de péné-
tration, vulgariser peu à peu en France des
essences nouvelles, enfin entreprendre un
aménagement des massifs coloniaux, aména-
gement comportant élimination des plus
mauvaises essences et multiplication des meil-
leures, sont autant de problèmes dont il faut
au contraire poursuivre la réalisation rapide.
Vauvre est de longue haleine; c'est la. seule
en tout cas qui puisse peu à peu permettre
de tirer de nos forêts coloniales tout ce
qu'elles peuvent donner.
Pierre Veinée,
--- DR|)iif# du (5lwr.
(1) Pour charpente ordinaire et traverses de
chemins de fer ; nous ne parlons pas ici des
bois pour charpente spéciale, pilotis, travaux
marRimes, etc., qui peuvent atteindre des prix
assez élevés, mai5 dont l'écoulement est par
contre très restreint. -
(1) Cirons pour mémoire que la concession de
Stm-Pédro a été cédée, en 1921, pour le prix de
un million, soit 3 fr. 30 l'hectare. Les nouveaux
détenteurs s'y bornent il l'explottation des es-
sences fiches, comme dans les chantiers aCcof-
dés autre part pour une durée temporaire.
AU SENAT
DEBATS
A propos de la Syrie
Lors de la discussion, ce matin au Sénat,
du budget de la Guerre, retour au Sénat,
sur le chapitre concernant les soldes et in-
demnités pour l'armée du Levant, M. Vic-
tor Bérard a proposé une réduction de 100
francs, déclarant que « nous ne sommes
pas exactement renseignés sur la situa-
tion en Syrie ».
Le sénateur du Jura ajouta « que la glo-
rieuse opération militaire de Soueïda nous
avait coûté beaucoup trop de sang et
qu'elle aurait pu être évitée ».
M, Victor Bérard ajouta que la réduction
indicative de 100 francs avait pour but de
provoquer l'envoi d'une Commission In-
terparlementairc de contrôle. ,
M. Henry Chéron, rapporteur général, fit
observer que cette question ne pouvait être
résolue en l'absence du ministre de la
Guerre, demandant à M. Viçtor Bérard le
renvoi de son observation lors de la dis-
cussion de la Loi de Finances.
Et l'amendement fut retiré.
Budget des Colonies
A onze heures et dlemie le Sénat a abordéi
l'examen du Budget des Colonies qui a été
adopté sans discussion.
A LA CHAMBRE
DEBATS
La loi de finances
La Chambre a laborieusement continué
l'examen de la loi de finances et successi-
vement adopté :
1° L'article 28, fixant h 363.070 francs, la
contribution des colonies aux dépenses
d'entretien de l'Ecole Coloniale, répartis-
sant ainsi cette somme - : -- - - - ---
Indochine Fr. 255.000
Afrique occidentale française. 68.700
Madagascar 42.670
Miiqiue équatoriale française. 26.700
La contribution votée par la Chambre
était de 359.570 francs, mais la subvention
de l'Etat à racole coloniale ayant été ré-
duite de 3.500 francs, le Sénat a augmenté
de pareille somme la contribution- des Co-
lonies aux dépenses d'entretien de cette
écolo a
2°T-.'article 29 fixant à 2.308.800 francs
la contribution des colonies aux dépenses
d'entretien de l'Agence générale des Colo-
nies, et répartissant cette somme comme il
suit :
lindocihine • Fr. 799.400
Afrique occidentale française.. 713.300
Afrique èquatoriale française. 105.900
Madagascar 516.700
Martinique .,. 39.600
Réunion 30.000
Guadeloupe 25.600
Guyane 19.700
Nouvelle-Calédonie 9.600
Etablissements français dans
l'Inde ," 17.800
Etablissements1 français de
l'Océanie. 9.600
Côte des Somalis 11.500
Saint-Pierre et Miquelon. 10.100
3° L'ariticle 31 relatif à la contribution des
colonies aux dÓpeIllses d'entretien du corps
de l'inspection des Colonies.
Cette contribution s'élevanj à 446.500 fr.
est répartie ainsi :
Indochine. Fr. 222.700
Afrique occidentale française.. 124.200
Afrique èquatoriale française. 13.000
Madagascar et dépendances. 43.900
Martinique 13.500
Guadeloupe .,. ..:0.-.;,..: 10.800
Guyane .-.. 3.250
Saint-Pierre et Miquelon 2.000
Côte des Somalis 3.250
Réunion .-. 4.000
Etablissements français dans
l'Inde 3.300
Nouvelle-Calédonie et dépen-
dances 1.700
Etablissements , français de
l'Océanie .:. 1.600
Primitivement, la Chambre avait fixé
cette contribution à 331.500 francs, mais
comme le crédit, volé par la Chambre ne
tenait pas compte du relèvement des traite-
ments et des indemnités, le Sénat a relevé
de 115,000 francs- la somme votée par la
Chambre. Celle-ci a accepté ;
4° Vadlicln 106 (bis investisant de la per-
sonnalité civile, l'Ecole des langues orien-
tales vivantes.
C'est sur l'initiative de M. Fernand Fau-
ro, que le Sénat a pris cette décision que la
Chqdinhre a ratifiée.
Sur lia demande du- gouvernement et en
VUe de régulariser la situation de l'arsenal
de SaIgon, le Sénat a inséré dans la loi de
finances, un article fixant les effectifs que le
ministro de la Marine est autorisé à entre-
tenir pour cet arsenal.
Sous la réserve que cette opération
m'impose pas de charge supplémentaire au
budget de l'Etat, la Cnarrtbrc a accepté le
texte de la Haute assemblée.
QUESTIONS ECRITES
1 Relève de troupes
M. Jnizan, député, demande à M. le ministre
de lo, Gucrrc, à quelle époque seront relevées les
troupes de la métropole qui ont été envoyées en
renfort au Maroc en septembre 1925. (Question
du 3t. mars 1926.)
Rêponse. - La majorité des renforts partis au
Maroc en septembre 1925 a été rapatriée en dé-
cembre 1925. Toutefois, un certain nombre d'uni-
tés faisant pnflie de ces renforts a été maintenu
au Maroc où leur présence était indispensable.
La situation actuelle ne permet pas encore de
prévoir le moment ou il sera possible de les ra-
patrier.
L'AVIATIONCOLONIALE
0 o-
Alger-Oudjda-Fez
Lo monoplan bi-moteur L. A. T. 15 Late-
coere, venant d'Alger par Oudjda, est ar-
rivé à. Fez le 15 avril à 15 heures, après
avoir traversé la Méditerranée Ue Marseille
à Alger. Son arrivée fit sensation à Fez et
une foule très dense assista à son atterris-
sage.
L. A. T. 15 était conduit par M. Enderlin,
eiief pilote des Lignes Latécoère, assisté de
son mécanicien, M. Cholet.
Appareil et équipage furent copieusement
photographiés par les membres de la presse
et le colonel Guillemet, chef de l'aviation
du groupement de Fez, entouré de nom-
breux officiers, félicita Enderlin de son
raid.
Le L. T. A. 15 est reparti le lendemain
pour Tanger et la France.
Noyade d'un aviateur italien
L'aviateur Camorcardi, qui, malgré un
vent violent, expérimentait un nouveau pa-
rachute, a, au cours d'une descente, été
porté au dessus de la mer et s'est noyé sans
qu'il ait été possible de lui porter secours.
(Par dépêche.)
LE BÉTAIL ALGRIEN ft MAISEILLE
Les arrivages dans le port de Marseille
du bétail algérien prennent une importance
croissante. Marseille tend à devenir un des
grands centres dé ravitaillement pour la
race ovine. Pour rendre plus Facile et plus
rapide l'écoulement des troupeaux vers les
centres de distribution, un projet a été
dressé ipur les ingénieurs et rattaché aux
travaux du bassin Wilsou. On établira
une vuie et un quai surélevé pour l'embar-
quement des bestiaux par chemin de fer.
La charge de cette dépense est entièrement
assumée par Ja Chambre de commerce.
4.. s–
Office cbériltca des phosphates
*- 0 -0
Du rapport officiel de l'Oflioe chénfien
dea Plhosiphateis, il résulte qu'au cours de
l'année W25 il a été extrait 092.181 tonnes.
Les installations ont subi d'importanted
améliorations. 1
Aux mLncs, le personnel européen se
composo de 3G8 personnes et le personnel
indigène des exploitations était, au 31 dé-
cembre 1925 de 2.170 dont 1.410 employés
au fond proprement dit.
U a été embarqué à Casablanca, au
cours de l'exercice., 711.887 tonnes (chiffre
roctiflé par les iposées à, l'arrivée). Ce
phosphate est parti par 333 navires à des-
tination de 74 ports différents, ce qui fait
ressortir un chargement de 2.160 -tonriêft
pair .batoou ; le dltirfro de la portée
movonne en lourd était de 1.920 tonnes en
1924.
iL'Ofiflce a livré 721.228 tonnes en .925,
1nnt au Mo roc même qu'il. l'exportation,
contre 430.-M-1 lonnes en 1924. Le tannage
exipédié aux usines de superphosplMitu se
n\l'll'liL entre 147 .^chelems contre 102 en
1924,.
Colle année, l'Office a abordé le marché
oxlru-euroipéen, par une vento h l'Afrique
du Sud, région avec laquelle on espère
continuer les relations amorcées. -.
Le délai! de nos livraisons s ciabiit rom.
me suit :
France, 115.704 tonnes ; Espagne, 145.538
l-onnes : Hollande, 96.076 tonnes ; Allema-
gne, 71.662 tonnes ; DanejiTuirk. (10.379 Lon-
nes ; l'tnlie, 47.773 tonnes ; Tchécoslova-
quie, 37.7S8 tonnes : Royaume-Uni, 35.599
tonnes ; UeJgique, 25.100 tonnes ; Maroc,
9.342 tonnes ; Dantzig, 8 AB Il tonns;
Suisse, 7.571 tonnes : Yougoslavip, 6.713
tonnes : NDrvège, 5.859 tonnes ; Sud-Afri-
cain 5.751 tonnes ; Pays Baltes, 3.361 ton-
nes ; Hongrie, 2.477 lotnnes ; Portugal,
2.060 tonnes : Autriche, 1.031 tonnes ; di-
vers, 26 tonnes.
- 1. - -- -,- .L..-.
La consommation européenne ces IIJll)-,
phates. ost en progression constante, elle
a atteint en 1925 5.220.000 tonnes.
D'après le biilan au 31 décembre 1925,
nous voyons un bénéfice de 16.7.1.S07 40,
chiffre des plus flatteurs pour la direction
et le personnel de cette împort-anle firme
qui contribue ipour une si large part h
l'évolution économique de la zone fran-
çaise du Maroc.
«>» -
Une plante oléagineuse
---0-0--
Nombreuses, nous le savons, sont en A.
.0. F., les plantes oléagineuses. M. Paul
Amman en indique une nouvelle dans le
Bulletin mensuel de l'Agence Economique
de l'A. D'. F.
Le melon d'eau ou pastèque, cttruuus vul-
garisJ cultivé au Sénégal et en Mauritanie,
donne par ses graines une huile commer-
ciale, comestible, utilisable en savonnerie.
Semé en juillet, en terrain sablonneux,
impropre à toute autre culture, le béret ou
pastèque, est récolté un mois plus tard. Ses
graines séchées sont utilisées pour la nour-
riture. On les réduit en poudre pour en faire
des boulettes mangées avec le couscous, ou
on les fait cuire avec des feuilles de nièbâ
(haricot indigène).
Pour en extraire l'huile, les femmes font
chauffer la graine à la vapeur, puis l'as-
pergent d'eau; le tout est ensuitc pressé
dans un chiffon ou pilé dans un mortier.
On fait bouillir la pâte ainsi obtenue dans
une marmite pleine d'eau. On recueille
l'huile qui surnage avec une petite calebasse.
Un échantillon fourni par la Mauritanie
a donné pour l'huile les caractéristiques sui-
vantes :
Acidité de l'huile (en acide oléique %)
0,50; indice d'iode, 1125 indice de saponi-
fication, tî8; point de fusion des corps gras,
37* ; point de solidification des acides gras,
3«*.
Complètement neutre au goût, l'huile. de
béref est demi-siccative.
SUR LA COLONISATION
-.0-0--
M. Louis Bertrand a récemment émis,
dans le Fiaro J sur les protectorats, une
théorie à laquelle je me permets d'apporter
quelques précisions complémentaires.
Le système du protectorat présente non
seulement une grande économie d'hommes,
ainsi que l'écrit M. Louis Bertrand lui-
même, mais il représente surtout une grande-
économie de fonctionnaires, et par sa sou-
plesse même, il permet de résoudre parfois
des questions des plus délicates que seuls.
des chefs indigènes peuvent traiter efficace-
ment avec leurs sujets. Les contemplateurs
laudatifs de l'œuvre du maréchal Lyautey
ne reconnaîtront-ils pas que sans le système
du protectorat, le Résident Général au Ma-
roc n'aurait pu employer avec un succès
(momentané, il est vrai, mais réel), la poli-
tique des grands caïds qui lui a permis de
« tenir » au Maroc avec les vieilles barbes
territoriales françaises?
Dans les colonies britanniques, où le
protectorat a permis d'utiliser l'autorité et
le prestige des chefs indigènes, le nombre
de fonctionnaires euiopéens est très faible
comparativement à la multitude que nous
employons dans les colonies limitrophes. Il
est vrai que, par leur procédé d'instruction
des indigènes en leur langue maternelle, les
Anglais savent choisir leurs chefs indigènes.
Que M. Louis Bertrand se rassure : les
peuples que nous avons civilisés, enrichis,
sont plus reconnaissants qu'il se l'imagine,
vis-à-vis de notre pays et malgré l'inégalité
des races, nous devons à ces peuples mineurs
plus que la justice, nous leurs devons des
sentiments d'affection, d'humanité, et aussi
pour certains, de gratitude, car c'est par
son empire colonial que la France a pu
figurer glorieusement dans la grande guerre.
C'est cela qu'il ne faut pas craindre de
répéter, et en rétablissant au Maroc la paix
durable, la France s'honorera aux yeux de
tous les indigènes qui espéraient bien, à l'is-
sue du conflit mondial, pouvoir cultiver tran-
quillement leurs lougans.
Eugène Devaux
4»
La quosllon des iBfres en Nouvelle-CalftloBle
-
Lo Jou-imai oflicieL de la Colonie vient de
pruinulgucr un tti-l-ùlé du Gouverneur por-
tant institution d'une Commission consul-
tative permanente des terres.
Le but de cette Commission est l'inven-
taire continu des besoins de la colonisation
ugricole et pastorale et la recherche des
moyens .propres à satisfaire à ses besoins.
La colonisation calédonienne arrive à un
tournant de son histoire et rencontre deux
sérieux obstacles à son développement :
1° Le prix de la main-d'œuvre ;
2° Lu rareté dus terres.
Le ..premier point gène considérubluïnent
IlL- petite et moyenne colonisation et, bien-
tôt, la collectivité calédonienne devra pren-
dre ù sa charge partie des frais d'introduc-
tion dus travailleurs javanais, afin de met-
tre cette iinain-d œuvre à la portée des co-
lons modestes.
Le second point, c'est la rareté des ter-
res, lu culuiiisalion Calédonienne étoulle,
faute de pouvoir s'étendre.
Les colons ont dans Jeurrs circonscrip-
tions, d'excellentes terres embroussaillées
- ou incultes qu'ils ne peuvent cultiver ipairce
que reserves indigènes et des terres quali-
lices de pâturages, détenues par des éle-
veurs, uù une exploitation agricole trouve-
l'uit aisément des surfaces suffisantes pro-
pices Ù la culture.
De tous les centres de l'intérieur on cher-
che (les propriétés. C'est dire avec combien
d'impatience sont attendus les résultats des
travaux de cette Commission.
L'armée d'où Ire-mer et le projet Painlevé
0-0
Constituées par l'armée coloniale et les con-
tingents mixtes, les forces d'outre-mer englo-
bent : a) les forces d'occupation de notre do-
maine d'outre mer ; b) 'leurs unités de re.;
c) les forces mobiles qui, suivant les circons-
tances, peuvent être ou non stationnées dans
la métropole.
EUes comprendront au total : 277.000 hommes
dont 97.000 blancs ; 37.000 blancs et 90.000
indigènes pour l'armée coloniale ; -10.000 blancs
et 90.000 indigènes de l'Afrique du Nord pour
les contingents mixtes avec, en plus, 20.000
cavaliers.
*««1
La paix au Maroc ?
-- 0-0-
La conférence d'Oudjda
La première séance a été consacrée '5. la
communication aux délégués rifains des
conditions sine qlln.' non de l'ouverture
des pourparlers ;
1° Echange des prisonniers nvoc envoi immé-
diat dans lo Rif d'une mission tic la Croix-Rouge
pour les ravitailler et. les soigner :
2° Occupation définitive des positions stra-
tégiques, d'ailleurs partiellement réalisée dès
maintenant ;
3" Désarmement des tribus dissidentes ;
4° Création de forces de police mixtes.
Lorsque ces quatre points seront réglés
s'ouvriront les discussions sur les condi-
tions politiques de la reconnaissance de
la souveraineté du sultan, l'éloigneraent
d'Ahd et Kriin et l'organisation militaire
du Rif.
En attendant, les hostilités sont suspen-
dues en fait.. Toutefois, elles reprendront
aussitôt si, au début du mois prochain, les
négociateurs n'ont pas acquis la certitude
que les Rifains renoncent à leur attitude
tntransigeante.
Les prisonniers français
D'après des renseignements très sûrs,
voici le nombre des prisonniers du Rif et
les camps où ils sont détenus : à Sidi Ad-
dallah ben Youssef : 33 Français, dont 5'
officiers et 6 indigènes : à Bouien : 37 indi-
gènes ; à Temassmt : 65 indigènes ; à Tou-
flsl : 13 Sénégalais et 23 indigènes.
VINGT-SEPTIEME ANNEE. NO 65 '/E NUMERO : £ 8 CENTIMES MARDI SOIR, 27 AVRIL 1036
Les Annales Coloniales
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L'Europe et le problème colonial
#1»
Le voyage de M. Mussolini en Tripoli-
taine a fait déferler, dans la presse italienne,
une furieuse vague de littérature colonia-
liste.
Il ne faut point traiter de telles manifes-
tations par l'indifférence ou le dédain. Mon
collègue et ami Henry Fontanier, après
avoir marqué avec force et clarté l'appa-
rente incohérence de ces revendications jour-
nalistiques, terminait, on s'en souvient, son
article de samedi, par cette phrase : « Pour
notre part, nous ne prenons pas au tragique
la situation, mais nous pensons qu'il con-
vient de l'examiner très sérieusement et d'en
suivre le développement avec la plus grande
attention. »
Je suis bien de son avis. C est que der-
rière les apparences de ces revendications
désordonnées il est possible de retrouver
l'angoissante réalité d'un grand problème
européen qui intéresse tous les Etats de no-
tre vieux continent et, peut-être plus que
tous les autres, la France.
Le PoPolo d'Italia, organe de M. Mus-
solini, écrit :
a L'Italie n'a pas de quoi respirer, elle
n'a pas de territoires suffisants pour ali-
menter et faire travailler ses enfants. Nous
sommes 42 millions d'habitants.
« Notre territoire est en partie montagneux
et presque privé de matières premières. No-
tre population exubérante s'accroît d'un
demi-million d'hommes chaque année. Les
Etats-Unis et le Canada ont fermé leur
porte à l'immigration. Le Brésil et l'Argen-
tine ne peuvent plus accueillir d'autres mil-
lions de nos nationaux. La France est quasi
saturée et un jour viendra où elle n'accueil-
lera plus le flux de nos émigrés. De nom-
breuses régions de la Méditerranée sont ac-
caparées et dans certaines on menace de dé-
nationaliser les Italiens. D'autre part, l'Ita-
lie doit Importer un tiers du blé dont elle
a besoin, elle doit acquérir à l'étranger les
matières premières pour ses industries.., »
Voilà le véritable, le seul problème. Et
celui-ci n'est pas seulement italien ou alle-
mand. il est européen.
; L'Europe a eu pendant tout le cours du
19* siècle et continue à avoir une population
qui se développe trop rapidement par rap-
port à ses ressources économiques. - L'émi-
gration seule a permis, jusqu'ici, d'éviter
une trop brusque rupture de l'équilibre.
L'Europe avait ainsi évacué une douzaine
de millions d'hommes de 1820 à 1880, 700
à 800.000 en moyenne par an, de 1880 à
1900, r. 500.000 en moyenne par an, de
1900 à 1914 et à peu près 2.000.000, en
.1913. - --
Or, rémigration transocéanique contrôlée
accuse, pour l'année zgi& un * chiffre total
pour tous les pays européens de 843.000.
Les etats-Unis qui avaient reçu 1.198.000
inunigrants en 1913 n'en reçoivent plus que
523 en 1923; le Canada, aux mêmes dates,
en reçoit 402.000 et 73.000; le Brésil
194.000 et 87.000; la République Argentine
364.000 et 232.000.
Et cette contraction de l'émigration atteint
très inégalement les Etats européens. Ainsi
aux Etats-Unis la répartition des immigrants
européens, par nationalités, accuse les chif-
fres suivants :
1913 1923
Allemands. 81 65
Anglais 80 100
Italiens 274 48
Magyars. 31 7
Polonais 174 13
Serbo-croates. 56 7
La capacité et les nécessités d'émigration
pour l'Europe ont-elles diminué? Nullement.
Pour s'en convaincre, il suffit de se rap-
peler que dans la période de 1901 à 1910,
la moyenne annuelle des excédents de nais-
sances sur les décès, a été, pour l'Allema-
gne de 866.000, pour l'Angleterre de
405.000 pour l'Italie de 3701.000, etc.
Ce sont les pays extra-européens qui se
sont fermés volontairement, devant cette
émigration. Ainsi l'Act du 26 mai 1924,
modifiant celui du 19 mai 1921 a réduit le
taux de l'émigration - européenne à 2. des
étrangers, de chaque nationalité, résidant
aux Etats-Unis lors du recensement de 1890.
Et tous les Etats d'immigration comme les
Etats sud-américains ou sud-africains ont
émis la prétention de se défendre, à leur
tour, tout au moins contre une certaine ca-
tégorie d'immigrants.
Ce problème démographique se complique,
pour l'Europe, d'un problème d'outillage
économique et de production.
On sait que pendant tout le 19' siècle
l'Europe a été l'usine du monde, recevant les
matières premières des pays extra-européens,
pour réexporter vers eux les produits fabri-
qués. Mais, aujourd'hui, ces pays extra-eu-
ropéens ont, à la faveur de la guerre euro-
péenne, développé leur outillage national et
prétendent défendre leur.. Economie natio-
nale i, suivant la formule même que recom-
mandait Frédéric List, au début du XIX"
siècle à la jeune Europe industrielle.
L'Inde compte plus de 1.400 fabriques,
102.000 métiers, 7.331.219 broches, plus de
260.000 ouvriers dans l'industrie textile.
Dans l'industrie métalluTgîgire, elle possède
déjà de formidables entreprises tout à fait
comparables aux nôtres, comme cette « Tata
Iron and Steel CI J, dont le capital, entiè-
rement indigène est de 140 millions de rou-
pies, qui occupe 26.000 ouvriers et qui en-
visage de porter sa production annuelle à
700.000 tonnes de fonte crue et 580.000 ton-
nes de lingots d'acier.
Le Brésil a 242 filatures et tissages de
coton avec 1. 512.000 broches et 57.308 mé-
tiers.
En Afrique du Sud, les transformations
tiennent du miracle. Avant 1914, les char-
pentes et même les pierres des maisons de
Johannesbourg venaient de l'extérieur. En
1921, les statistiques notent l'existence de
7.055 fabriques avec 170.951 ouvriers. La
valeur des matières premières employées est
de 42.823.000 £ et la valeur des produits
fabriqués de 79.446.000 £.
Et on pourrait multiplier ces exemples.
L'étude du marché financier mondial ntMS
permettrait de faire des constatations analo-
gues.
La vérité, c'est que le monde extra-euro-
péen se ferme aux hommes, aux produits,
aux capitaux de la vieille Europe et lui re-
fusera, de plus en plus, ses matières pre-
mières qu'elle ne peut pas produire elle-
inême.
Voilà le fait économique et social pro-
fond que l'Europe, l'Europe tout entière,
doit envisager aujourd'hui courageusement
et avec clairvoyance.
Tous les Etats ne sont pas atteints éga-
lement et de la même façon par la crise qui
commence. Pour certains comme la France,
le Dumping commercial des changes dépré-
ciés cache momentanément les faits. L'An-
gleterre commence à sentir douloureusement,
par son million de chômeurs, la crise des
débouchés de produits. L'Italie souffre dans
la compression de son émigration d'hommes.
Elle regarde, naturellement vers les débou-
chés proches de l'Afrique et de la Méditer-
ranée, qui lui paraissent plus saisissables
que ceux de l'Amérique et des pays transo-
céaniques brutalement fermés devant elle.
Certes, ce n'est pas par des rodomonta-
des, des gesticulations désordonnées, des
efforts contradictoires qu'on résoudra; cet
immense problème.
L'Europe doit prendre conscience du dan-
ger dommun et étudier, en commun, des solu-
tions communes.
Et d'abord, à la base de toute actioh, elle
doit poser ce principe que le problème co-
lonial, lié à celui de son expansion écono-
mique et sociale, n'est plus et ne peut plus
être posé come il l'a été au cours du XIXO
siècle. Il faut ouvrir des voies nouvelles.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, ptofcs-
seur de lépislation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
̃ -
M. STEEG A MADRID
--0-0---
Après le dîner qui a eu lieu dimanche
soir à l'ambassade de France, le général
Primo de Rivera et M. Steeg, résident gé-
néral de France au Maroc, ont eu un long
entretien.
M. Steeg a visité hier matin le musée du
Pratlo et a été reçu par le roi.
n a quitté Madrid thier soir à destination
d'Algesiras.
LA POLITIQUE COLONIALE
DE L'ITALIE
La Journée coloniale italienne organisée par
M. Mussolini dans tout le royaume a donné
des résultats intéressants. D'après les rapports
des préfets au sous-secrétaire d'Etat des Colo-
nies, plus de 300.000 personnes ont assisté aux
meetings qui ont eu lieu à cette occasion.
Jeudi prochain, à la séance de rentrée de la
Chambre, M. Mussolini fera de courtes décla-
rations. Mais ce ne sera probablement qu'au
cours de la discussion du - budget qu'il - fera
rexposé de politique extérieure annoncé par les
journaux officieux. Cet exposé insistera parti-
culièrement sur l'importance de la ratification
des accords de Washington et sur les résultats
du voyage en Tripolitaine, dont le président du
Conseil examinerait surtout les répercussions
d'ordre économiaue.
Rappelons que, - le 1er juillet prochain,
rOuttre Juba, ex-Jubalind britannique, sera
officiellement réuni à la Somalie italienne avec
Kizimaye pour chef-lieu, sous la surveillance
directe du. Gouverneur de la Somalie.
–-
Le cours du riici
ele
(24 avril)
SAIGON
(Les 1.000 kilos en piastres)
Riz no 1, 25 brisures 111
Riz no 2, 50 brisurres 106 20
RM n" 2, 50% brisures .<. HX)~
Ri nO 2, 50 brisures 100 20
Brisures no 1 et 2 85 »
Brisures no 3 et 4 7250
Farines W)
Paddy Vinh-Long ""0' n M 50
Paddy Go-Cong u, .,.,,', ti2 »
Paddy Baixau •. » t,t,i. wif,i'jfi 1 « 61 n
Paddy, Bac-Lieu 62 »
Coprah (les 100 kilos) 0 18 50
- - (Par dépêche - IndopaclfU)
Pour sauver le franc
0
L'aliénation de nos forêts coloniales
Nous avons été saisi d'un projet
naïf autant qu'original. Il s'agirait
tout simplement de sauver la situa-
tion financière de -la France Par V aliénation,
la capitalisation en quelque sorte, de nos fo-
rêts tropicales africaines.
C'est là, évidemment, un beau rêve; mais
ce n'est guère que cela.
Vauteur s'exagère singulièrement, en ef-
fet, les profits pouvant être retirés d'une
telle opération. Il semble- ignorer tout
d'abord que les règlements forestiers en vi-
gueur dans nos colonies africaines ne s'oppo-
sent nullement à l'octroi, pour des durées
assez longues, de vastes superficies fores-
tières; que, d'autre part, c'est moins l'insuf-
fisance des capitaux nécessaires au dévelop-
pement des exploitations que la difficulté
d'écouler certains bois en France à un prix
couvrant au minimum le prix de revient, qui
empêche les exploitants de tirer parti de tou-
tes les essences ligneuses situées sur leurs
clrantiers.
Il ignore probablement tout aussi e-la
composition de la forêt èquatoriale africaine.
Plusieurs centaines d'essences y voisinent
pied à pied. Deux settlement, acajou et
okoumé ont été exploitées sérieusement jus-
qu'ici; 20 à 25 autres commencent à pénétrer
sur notre marclté, mais en bien faibles quan-
tités encore. Chaque année marque cependant
un progrès intéressant, en variétés nouvelles
et en quatttités. En tout cas, ce progrès est
lié intimement aux facilités décotilement, à
prix rétmmétatettrs, des lots de bois envoyés.
Or, si le problème est résolu pour la plupart
des essences d'ébénisterie et de menuiserie,
il n'en est pas de même en ce qui concerne
les bois de charpente. C'est pOtlrtant ces der-
niers que nos colonies pourraient fournir en
quantités les plus considérables. Malheureu-
sèment, on se heurte immédiatement à la
question prix auquel ils peuvent être vendus,
en admettant - on peut déjà conclure par
l'affirmative pour la plupart d'entre eux -
qu'ils donnent satisfaction au point de vue
de leur emploi. Ce prix couvrirait à peine
les frais de transport des bois, à en juger
par le prix des trêts et par celui des bois
actuellement utilisés en France (1). Il ne
couvrirait donc ni les trais d'exploitationy
ni les frais d'achat ou redevances payés aux
colonies. Au lieu d'en tirer un bénéfice, les
exploitants travailleraient à perte.
L'auteur de l'étude suggère d'autre part
d'utiliser les essences les plus inférieures,
comme qualitépour la fabrication sur place,
de produits chimiques. La question a déjà
été envisagée, mais jusqu'ici aucun industriel
n'a voulu se lancer dans une affaire de ce
genre, même avec la promesse d'obtenir tou-
tes facilités d'installation et l'autorisation (le
couper gratuitement les essences à utiliser.
L'octroi de grandes concessions ne pourrait
pas offrir des conditions plus favorables.
Valiénation du domaine forestier com-
porterait, d'une façon générale de graves
difficultés tant Cil. ce qui concerne l'exercice
des droits des indigènes, qu'en ce qui con-
cerne l'aménagemcllt forestier. la cOltserva-
tion et Vamélioration des massifs. Enfin,
rien ne laise supposer quunc telle opération
donnerait des résultats intéressants pour le
développement des exploitations. Les précé-
dents, en cette matière, ne sont pas fort en-
courageants. Qu'ont fait les grandes sociétés
du Congo à qui l'on avait concédé pour 99
ans des territoires forestiers immenses? Qu'a
fait la Société à qui Von avait accordé en
toute propriété à la Côte d'Ivoire, un do-
maille de 270.000 hectares. en zone fores-
tière facile à desservir? Rien.
Cette aliénation ne rapporterait que des
sommes assez faibles à l'Etat ou aux colo-
nies (2). Elle ne serait nullement de nature
à solutionner la crise financière que nous
traversons et paralyserait beaucoup plus
qu'elle ne la stimulerait, Vexploitation des
richesses forestières coloniales. Aucune so-
ciété, qu'elle soit Propri-étaire ou non du sol,
ri entreprendra l'exploitation totale de la fo-
rêt èquatoriale, si. cette exploitation ri est pas
rêmtmératrice. C'est là un fait contre lequel
aucune théorie ne peut prévaloir.
Ceci ne veut pas dire qu'il ri y ait rien à
faire pour augmenter la production fores-
tière coloniale. Améliorer les conditions
d'embarquement pour réduire le coût 'des
forêts, construire des chemins de fer de péné-
tration, vulgariser peu à peu en France des
essences nouvelles, enfin entreprendre un
aménagement des massifs coloniaux, aména-
gement comportant élimination des plus
mauvaises essences et multiplication des meil-
leures, sont autant de problèmes dont il faut
au contraire poursuivre la réalisation rapide.
Vauvre est de longue haleine; c'est la. seule
en tout cas qui puisse peu à peu permettre
de tirer de nos forêts coloniales tout ce
qu'elles peuvent donner.
Pierre Veinée,
--- DR|)iif# du (5lwr.
(1) Pour charpente ordinaire et traverses de
chemins de fer ; nous ne parlons pas ici des
bois pour charpente spéciale, pilotis, travaux
marRimes, etc., qui peuvent atteindre des prix
assez élevés, mai5 dont l'écoulement est par
contre très restreint. -
(1) Cirons pour mémoire que la concession de
Stm-Pédro a été cédée, en 1921, pour le prix de
un million, soit 3 fr. 30 l'hectare. Les nouveaux
détenteurs s'y bornent il l'explottation des es-
sences fiches, comme dans les chantiers aCcof-
dés autre part pour une durée temporaire.
AU SENAT
DEBATS
A propos de la Syrie
Lors de la discussion, ce matin au Sénat,
du budget de la Guerre, retour au Sénat,
sur le chapitre concernant les soldes et in-
demnités pour l'armée du Levant, M. Vic-
tor Bérard a proposé une réduction de 100
francs, déclarant que « nous ne sommes
pas exactement renseignés sur la situa-
tion en Syrie ».
Le sénateur du Jura ajouta « que la glo-
rieuse opération militaire de Soueïda nous
avait coûté beaucoup trop de sang et
qu'elle aurait pu être évitée ».
M, Victor Bérard ajouta que la réduction
indicative de 100 francs avait pour but de
provoquer l'envoi d'une Commission In-
terparlementairc de contrôle. ,
M. Henry Chéron, rapporteur général, fit
observer que cette question ne pouvait être
résolue en l'absence du ministre de la
Guerre, demandant à M. Viçtor Bérard le
renvoi de son observation lors de la dis-
cussion de la Loi de Finances.
Et l'amendement fut retiré.
Budget des Colonies
A onze heures et dlemie le Sénat a abordéi
l'examen du Budget des Colonies qui a été
adopté sans discussion.
A LA CHAMBRE
DEBATS
La loi de finances
La Chambre a laborieusement continué
l'examen de la loi de finances et successi-
vement adopté :
1° L'article 28, fixant h 363.070 francs, la
contribution des colonies aux dépenses
d'entretien de l'Ecole Coloniale, répartis-
sant ainsi cette somme - : -- - - - ---
Indochine Fr. 255.000
Afrique occidentale française. 68.700
Madagascar 42.670
Miiqiue équatoriale française. 26.700
La contribution votée par la Chambre
était de 359.570 francs, mais la subvention
de l'Etat à racole coloniale ayant été ré-
duite de 3.500 francs, le Sénat a augmenté
de pareille somme la contribution- des Co-
lonies aux dépenses d'entretien de cette
écolo a
2°T-.'article 29 fixant à 2.308.800 francs
la contribution des colonies aux dépenses
d'entretien de l'Agence générale des Colo-
nies, et répartissant cette somme comme il
suit :
lindocihine • Fr. 799.400
Afrique occidentale française.. 713.300
Afrique èquatoriale française. 105.900
Madagascar 516.700
Martinique .,. 39.600
Réunion 30.000
Guadeloupe 25.600
Guyane 19.700
Nouvelle-Calédonie 9.600
Etablissements français dans
l'Inde ," 17.800
Etablissements1 français de
l'Océanie. 9.600
Côte des Somalis 11.500
Saint-Pierre et Miquelon. 10.100
3° L'ariticle 31 relatif à la contribution des
colonies aux dÓpeIllses d'entretien du corps
de l'inspection des Colonies.
Cette contribution s'élevanj à 446.500 fr.
est répartie ainsi :
Indochine. Fr. 222.700
Afrique occidentale française.. 124.200
Afrique èquatoriale française. 13.000
Madagascar et dépendances. 43.900
Martinique 13.500
Guadeloupe .,. ..:0.-.;,..: 10.800
Guyane .-.. 3.250
Saint-Pierre et Miquelon 2.000
Côte des Somalis 3.250
Réunion .-. 4.000
Etablissements français dans
l'Inde 3.300
Nouvelle-Calédonie et dépen-
dances 1.700
Etablissements , français de
l'Océanie .:. 1.600
Primitivement, la Chambre avait fixé
cette contribution à 331.500 francs, mais
comme le crédit, volé par la Chambre ne
tenait pas compte du relèvement des traite-
ments et des indemnités, le Sénat a relevé
de 115,000 francs- la somme votée par la
Chambre. Celle-ci a accepté ;
4° Vadlicln 106 (bis investisant de la per-
sonnalité civile, l'Ecole des langues orien-
tales vivantes.
C'est sur l'initiative de M. Fernand Fau-
ro, que le Sénat a pris cette décision que la
Chqdinhre a ratifiée.
Sur lia demande du- gouvernement et en
VUe de régulariser la situation de l'arsenal
de SaIgon, le Sénat a inséré dans la loi de
finances, un article fixant les effectifs que le
ministro de la Marine est autorisé à entre-
tenir pour cet arsenal.
Sous la réserve que cette opération
m'impose pas de charge supplémentaire au
budget de l'Etat, la Cnarrtbrc a accepté le
texte de la Haute assemblée.
QUESTIONS ECRITES
1 Relève de troupes
M. Jnizan, député, demande à M. le ministre
de lo, Gucrrc, à quelle époque seront relevées les
troupes de la métropole qui ont été envoyées en
renfort au Maroc en septembre 1925. (Question
du 3t. mars 1926.)
Rêponse. - La majorité des renforts partis au
Maroc en septembre 1925 a été rapatriée en dé-
cembre 1925. Toutefois, un certain nombre d'uni-
tés faisant pnflie de ces renforts a été maintenu
au Maroc où leur présence était indispensable.
La situation actuelle ne permet pas encore de
prévoir le moment ou il sera possible de les ra-
patrier.
L'AVIATIONCOLONIALE
0 o-
Alger-Oudjda-Fez
Lo monoplan bi-moteur L. A. T. 15 Late-
coere, venant d'Alger par Oudjda, est ar-
rivé à. Fez le 15 avril à 15 heures, après
avoir traversé la Méditerranée Ue Marseille
à Alger. Son arrivée fit sensation à Fez et
une foule très dense assista à son atterris-
sage.
L. A. T. 15 était conduit par M. Enderlin,
eiief pilote des Lignes Latécoère, assisté de
son mécanicien, M. Cholet.
Appareil et équipage furent copieusement
photographiés par les membres de la presse
et le colonel Guillemet, chef de l'aviation
du groupement de Fez, entouré de nom-
breux officiers, félicita Enderlin de son
raid.
Le L. T. A. 15 est reparti le lendemain
pour Tanger et la France.
Noyade d'un aviateur italien
L'aviateur Camorcardi, qui, malgré un
vent violent, expérimentait un nouveau pa-
rachute, a, au cours d'une descente, été
porté au dessus de la mer et s'est noyé sans
qu'il ait été possible de lui porter secours.
(Par dépêche.)
LE BÉTAIL ALGRIEN ft MAISEILLE
Les arrivages dans le port de Marseille
du bétail algérien prennent une importance
croissante. Marseille tend à devenir un des
grands centres dé ravitaillement pour la
race ovine. Pour rendre plus Facile et plus
rapide l'écoulement des troupeaux vers les
centres de distribution, un projet a été
dressé ipur les ingénieurs et rattaché aux
travaux du bassin Wilsou. On établira
une vuie et un quai surélevé pour l'embar-
quement des bestiaux par chemin de fer.
La charge de cette dépense est entièrement
assumée par Ja Chambre de commerce.
4.. s–
Office cbériltca des phosphates
*- 0 -0
Du rapport officiel de l'Oflioe chénfien
dea Plhosiphateis, il résulte qu'au cours de
l'année W25 il a été extrait 092.181 tonnes.
Les installations ont subi d'importanted
améliorations. 1
Aux mLncs, le personnel européen se
composo de 3G8 personnes et le personnel
indigène des exploitations était, au 31 dé-
cembre 1925 de 2.170 dont 1.410 employés
au fond proprement dit.
U a été embarqué à Casablanca, au
cours de l'exercice., 711.887 tonnes (chiffre
roctiflé par les iposées à, l'arrivée). Ce
phosphate est parti par 333 navires à des-
tination de 74 ports différents, ce qui fait
ressortir un chargement de 2.160 -tonriêft
pair .batoou ; le dltirfro de la portée
movonne en lourd était de 1.920 tonnes en
1924.
iL'Ofiflce a livré 721.228 tonnes en .925,
1nnt au Mo roc même qu'il. l'exportation,
contre 430.-M-1 lonnes en 1924. Le tannage
exipédié aux usines de superphosplMitu se
n\l'll'liL entre 147 .^chelems contre 102 en
1924,.
Colle année, l'Office a abordé le marché
oxlru-euroipéen, par une vento h l'Afrique
du Sud, région avec laquelle on espère
continuer les relations amorcées. -.
Le délai! de nos livraisons s ciabiit rom.
me suit :
France, 115.704 tonnes ; Espagne, 145.538
l-onnes : Hollande, 96.076 tonnes ; Allema-
gne, 71.662 tonnes ; DanejiTuirk. (10.379 Lon-
nes ; l'tnlie, 47.773 tonnes ; Tchécoslova-
quie, 37.7S8 tonnes : Royaume-Uni, 35.599
tonnes ; UeJgique, 25.100 tonnes ; Maroc,
9.342 tonnes ; Dantzig, 8 AB Il tonns;
Suisse, 7.571 tonnes : Yougoslavip, 6.713
tonnes : NDrvège, 5.859 tonnes ; Sud-Afri-
cain 5.751 tonnes ; Pays Baltes, 3.361 ton-
nes ; Hongrie, 2.477 lotnnes ; Portugal,
2.060 tonnes : Autriche, 1.031 tonnes ; di-
vers, 26 tonnes.
- 1. - -- -,- .L..-.
La consommation européenne ces IIJll)-,
phates. ost en progression constante, elle
a atteint en 1925 5.220.000 tonnes.
D'après le biilan au 31 décembre 1925,
nous voyons un bénéfice de 16.7.1.S07 40,
chiffre des plus flatteurs pour la direction
et le personnel de cette împort-anle firme
qui contribue ipour une si large part h
l'évolution économique de la zone fran-
çaise du Maroc.
«>» -
Une plante oléagineuse
---0-0--
Nombreuses, nous le savons, sont en A.
.0. F., les plantes oléagineuses. M. Paul
Amman en indique une nouvelle dans le
Bulletin mensuel de l'Agence Economique
de l'A. D'. F.
Le melon d'eau ou pastèque, cttruuus vul-
garisJ cultivé au Sénégal et en Mauritanie,
donne par ses graines une huile commer-
ciale, comestible, utilisable en savonnerie.
Semé en juillet, en terrain sablonneux,
impropre à toute autre culture, le béret ou
pastèque, est récolté un mois plus tard. Ses
graines séchées sont utilisées pour la nour-
riture. On les réduit en poudre pour en faire
des boulettes mangées avec le couscous, ou
on les fait cuire avec des feuilles de nièbâ
(haricot indigène).
Pour en extraire l'huile, les femmes font
chauffer la graine à la vapeur, puis l'as-
pergent d'eau; le tout est ensuitc pressé
dans un chiffon ou pilé dans un mortier.
On fait bouillir la pâte ainsi obtenue dans
une marmite pleine d'eau. On recueille
l'huile qui surnage avec une petite calebasse.
Un échantillon fourni par la Mauritanie
a donné pour l'huile les caractéristiques sui-
vantes :
Acidité de l'huile (en acide oléique %)
0,50; indice d'iode, 1125 indice de saponi-
fication, tî8; point de fusion des corps gras,
37* ; point de solidification des acides gras,
3«*.
Complètement neutre au goût, l'huile. de
béref est demi-siccative.
SUR LA COLONISATION
-.0-0--
M. Louis Bertrand a récemment émis,
dans le Fiaro J sur les protectorats, une
théorie à laquelle je me permets d'apporter
quelques précisions complémentaires.
Le système du protectorat présente non
seulement une grande économie d'hommes,
ainsi que l'écrit M. Louis Bertrand lui-
même, mais il représente surtout une grande-
économie de fonctionnaires, et par sa sou-
plesse même, il permet de résoudre parfois
des questions des plus délicates que seuls.
des chefs indigènes peuvent traiter efficace-
ment avec leurs sujets. Les contemplateurs
laudatifs de l'œuvre du maréchal Lyautey
ne reconnaîtront-ils pas que sans le système
du protectorat, le Résident Général au Ma-
roc n'aurait pu employer avec un succès
(momentané, il est vrai, mais réel), la poli-
tique des grands caïds qui lui a permis de
« tenir » au Maroc avec les vieilles barbes
territoriales françaises?
Dans les colonies britanniques, où le
protectorat a permis d'utiliser l'autorité et
le prestige des chefs indigènes, le nombre
de fonctionnaires euiopéens est très faible
comparativement à la multitude que nous
employons dans les colonies limitrophes. Il
est vrai que, par leur procédé d'instruction
des indigènes en leur langue maternelle, les
Anglais savent choisir leurs chefs indigènes.
Que M. Louis Bertrand se rassure : les
peuples que nous avons civilisés, enrichis,
sont plus reconnaissants qu'il se l'imagine,
vis-à-vis de notre pays et malgré l'inégalité
des races, nous devons à ces peuples mineurs
plus que la justice, nous leurs devons des
sentiments d'affection, d'humanité, et aussi
pour certains, de gratitude, car c'est par
son empire colonial que la France a pu
figurer glorieusement dans la grande guerre.
C'est cela qu'il ne faut pas craindre de
répéter, et en rétablissant au Maroc la paix
durable, la France s'honorera aux yeux de
tous les indigènes qui espéraient bien, à l'is-
sue du conflit mondial, pouvoir cultiver tran-
quillement leurs lougans.
Eugène Devaux
4»
La quosllon des iBfres en Nouvelle-CalftloBle
-
Lo Jou-imai oflicieL de la Colonie vient de
pruinulgucr un tti-l-ùlé du Gouverneur por-
tant institution d'une Commission consul-
tative permanente des terres.
Le but de cette Commission est l'inven-
taire continu des besoins de la colonisation
ugricole et pastorale et la recherche des
moyens .propres à satisfaire à ses besoins.
La colonisation calédonienne arrive à un
tournant de son histoire et rencontre deux
sérieux obstacles à son développement :
1° Le prix de la main-d'œuvre ;
2° Lu rareté dus terres.
Le ..premier point gène considérubluïnent
IlL- petite et moyenne colonisation et, bien-
tôt, la collectivité calédonienne devra pren-
dre ù sa charge partie des frais d'introduc-
tion dus travailleurs javanais, afin de met-
tre cette iinain-d œuvre à la portée des co-
lons modestes.
Le second point, c'est la rareté des ter-
res, lu culuiiisalion Calédonienne étoulle,
faute de pouvoir s'étendre.
Les colons ont dans Jeurrs circonscrip-
tions, d'excellentes terres embroussaillées
- ou incultes qu'ils ne peuvent cultiver ipairce
que reserves indigènes et des terres quali-
lices de pâturages, détenues par des éle-
veurs, uù une exploitation agricole trouve-
l'uit aisément des surfaces suffisantes pro-
pices Ù la culture.
De tous les centres de l'intérieur on cher-
che (les propriétés. C'est dire avec combien
d'impatience sont attendus les résultats des
travaux de cette Commission.
L'armée d'où Ire-mer et le projet Painlevé
0-0
Constituées par l'armée coloniale et les con-
tingents mixtes, les forces d'outre-mer englo-
bent : a) les forces d'occupation de notre do-
maine d'outre mer ; b) 'leurs unités de re.;
c) les forces mobiles qui, suivant les circons-
tances, peuvent être ou non stationnées dans
la métropole.
EUes comprendront au total : 277.000 hommes
dont 97.000 blancs ; 37.000 blancs et 90.000
indigènes pour l'armée coloniale ; -10.000 blancs
et 90.000 indigènes de l'Afrique du Nord pour
les contingents mixtes avec, en plus, 20.000
cavaliers.
*««1
La paix au Maroc ?
-- 0-0-
La conférence d'Oudjda
La première séance a été consacrée '5. la
communication aux délégués rifains des
conditions sine qlln.' non de l'ouverture
des pourparlers ;
1° Echange des prisonniers nvoc envoi immé-
diat dans lo Rif d'une mission tic la Croix-Rouge
pour les ravitailler et. les soigner :
2° Occupation définitive des positions stra-
tégiques, d'ailleurs partiellement réalisée dès
maintenant ;
3" Désarmement des tribus dissidentes ;
4° Création de forces de police mixtes.
Lorsque ces quatre points seront réglés
s'ouvriront les discussions sur les condi-
tions politiques de la reconnaissance de
la souveraineté du sultan, l'éloigneraent
d'Ahd et Kriin et l'organisation militaire
du Rif.
En attendant, les hostilités sont suspen-
dues en fait.. Toutefois, elles reprendront
aussitôt si, au début du mois prochain, les
négociateurs n'ont pas acquis la certitude
que les Rifains renoncent à leur attitude
tntransigeante.
Les prisonniers français
D'après des renseignements très sûrs,
voici le nombre des prisonniers du Rif et
les camps où ils sont détenus : à Sidi Ad-
dallah ben Youssef : 33 Français, dont 5'
officiers et 6 indigènes : à Bouien : 37 indi-
gènes ; à Temassmt : 65 indigènes ; à Tou-
flsl : 13 Sénégalais et 23 indigènes.
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