Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-03-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 mars 1926 18 mars 1926
Description : 1926/03/18 (A27,N43). 1926/03/18 (A27,N43).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970900
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT.8WrIEME ANNEE. - Ne 48 U
-- V1N0T-6EPTIEME ANNEE. - N< M -- - - - - - -- - - --- 0- - .- --. --- -..- --_ LR NUMERO :80CBNTlMflB JEUDI SOIn, 18 MARS lWff
1 7 0
Les Annales r Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
UU ARTICLES PUBLIÉS PAK "UIAKMALU COLOMALtt" SONT LA PKOPlUÉTt
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DIRECTEURS ; MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
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f 1
La Syrie et le coton
Le « mandat » que la France exerce
eh Syrie ne va pas sans difficultés.
Pour cet objet, nous avons déjà dépen-
sé i plusieurs milliards.
Au moins, l'équipement économique
ie la Syrie peut-il dans l'avenir nous
procurer de sérieux avantages ? Nous
devons dans tous les -cas nous y em-
ployer.
La Syrie et le Liban ne tirent pas de
leur sol la subsistance nécessaire à leur
population et, industriellement, ne pro-
duisent à peu près rien.
Avant la guerre cette région du Le-
vant tirait ses principales ressources du
transit sur l'Anatolie et la Mésopota-
mie. La situation actuelle du pays a r
duit dans des proportions considéra-
bles les transactions commerciales du
marché syrien avec les régions limitro-
phes.
Il en résulte une balance économique
déficitaire qui menace le pays et éloi-
gne les propriétaires fonciers des affai-
res commerciales pour se tourner vers
l'agriculture dans laquelle la Syrie peut
trouver des ressources considérables.
Au premier rang des possibilités agri-
coles, il y a lieu de placer le coton
Le coton a été cultivé de tous temps
en Syrie. Certaines régions n'ont cessé
d'en produire pour alimenter la région
montagneuse voisine du littoral, où il
était filé à la main et tissé sur des mé-
tiers rustiques qu'on retrouve encore
dans quelques villages.
Au moment il y a quelque trente
ans où la production lançait sur le
marché mondial des quantités de coton,
les producteurs de Cilicie ne parvinrent
plus à placer leur coton à l'étranger.
Pour pouvoir l'écouler, ils améliore-
rent leurs filatures. Ce nouvel état in-
dustriel permit d'envoyer sur le mar-
ché syrien des filés mécaniques beau-
coup plus réguliers que les filés à la
main qui furent recherchés de préfé-
rence pour la fabrication des tissus in-
digènes. Il s'ensuivit une mévente du
coton syrien qui entraîna l'abandon de
la culture du coton sur la côte. Il ne
-persista que quelques petits centres iso-
lés qui continuèrent à alimenter les far
briques d'étoffes grossières.
Aujourd'hui il en va autrement. Les
Etats-Unis, gros producteurs de coton,
voient leur rendement annuel en dimi-
nution progressive, par suite de la ra-
réfaction de la main-d'œuvre noire
comme suite de l'Immigration Bill et
des ravages causés par le Bool Weevil,
parasite du coton. Il n'est donc pas
sans intérêt de rechercher les régions
qui, par leur climat, l'aptitude de leur
sol et la possibilité de recruter de la
main-d'œuvre, conviennent à la culture
du coton. Or, on peut affirmer que la
côte syrienne, de Tyr à Alexandrette,
se prête à ce genre de culture, soit à
sec, soit à l'irrigation. Toutes les plai-
nes du littoral sont aptes à produire du
coton. Le climat méditerranéen est
éminemment favorable à la végétation.
Sous l'influence de ce climat, la finesse
des fibres s'accroît et en fait une qua-
lité de choix.
La main-d'œuvre joue un rôle de pre-
snier plan dans la culture cotonnière,
parce que ce textile exige un personnel
abondant, tant pour les sarclages que
pour la cueillette. Or, sur toute la côte
syrienne, la montagne avoisinante offre
un véritable réservoir de main-d'œuvre
à bon marché.
Beaucoup s'imaginent qu'en Syrie,
seule, la production du coton irrigué
est rémunératrice. S'il en était ainsi,
cela restreindrait énormément les pos-
sibilités cotonnières du pays. Mais il
n'en est rien. L'Amérique qui produit
les 4/5° de la récolte mondiale ne fait
que du coton sec et l'Egypte môme pra-
tique la culture sèche dans les plaines
fta A h II n 11 fpJPjy vnip
Les essais faits depuis 1921. tant dans
les champs d'expériences du Gouver-
nement que chez les particuliers, mon-
trent que toutes les sortes de coton cul-
tivées américaines, donnent d'excel-
lents résultats en Syrie. Mais il est dé-
sirable que l'effort porte surtout sur la
sélection 0'\1 coton asiatique herbacé
qui n'a jamais cessé d'être cultivé à
Idlib. Loj Ih'itish Cotton Crowing As-
sociation^ qui a obtenu, on le sait, de
si bons succès en Afrique, vient d'adop-
ter, pour la Mésopotamie, un type de
coton américain auquel elle a donné le
nom de Mcsowhilc et qui s'écarte sen-
siblement des espèces d'Egypte dont
aucune n'a donné de résultats satisfai-
sants en Irak. Il y aurait lieu de l'es-
shvor en Svrie
La France qui ne se suffit pas à elle-
même et qui, en matière de coton, est
dans la nécessité de s'approvisionner à
l'étranger en achetant très cher puis-
qU'actueUemcnt elle doit acheter en dol-
lars et en livres, doit ne rien négliger
pour obtenir de ses colonies et pays
sons mandat les matières dont elle a
un besoin indispensable pour ses in-
dustries. Le littoral syrien et libanais
peut devenir pour elle un excellent
fournisseur. Nos gros industriels du
textile de Roubaix-Tourcoing qui se
sont déjà préoccupés de la question au
Congo et au Soudan feraient bien de
porter leur attention avertie en Syrie.
CIa.,.. Debicri«,
Sénateur du Nord.
Membre de la Commission
du Affaires étrangères
LES ftftEIBTs DE LA BBIMLBBfE
----0-0--
Le Ministre des Colonies vient de rece-
voir de M. Beurnier, gouverneur de la
Guadeloupe, les résultats de l'enquête offi-
cielle sur la série de crimes qui ont ré-
cemment ensanglanté rUe.
L'assassinai du gendarme Mignot a re-
vêtu un caractère de férocité inouie. 11 a
eu lieu dans les locaux du beau e poste
de Goubçyre où le malheureux s'était ré-
fugié pour réclamer tél6phonii|uement du
renfort à la brigade de Basse-Terre.
Une foule en délire, ivre d'alcool -
c'étart le soir du mardi-gras, le rejoi-
gnit bientôt et se mit a le lyncher et son
cadavre, affreusement mutilé, fut ensuite
jeté à la rue.
L'énergie déployée par la Tecevcuse des
Postes. dont la conduite fut au-dessus de
tout éloge, empêcha que la foule en délire
ne mit le feu aux locaux administratifs.
M. Beurnier a rendu compte au ministre
des Colonies des mesures énergiques pri-
ses pour ramener l'ordre et poursuivre
tous les coupables.
Cotte œuvre de justice et de pacification
des esprits est rendue difficile par Candace
et ses partisans, qui dans leur feuille,
continuent a attaquer avec violence M. le
Gouverneur Beurnier, décidé à maintenir
l'ordre et M. le Procureur général, Mau-
rice Michaux, magistrat intègre et d'une
haute impartialité.
A LA SORBONNE
.o-
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
présidera ce soir, à 20 h. 30, l'Assemblée gé-
nérale du Touringj-Qub de FraDCe, entouré de
M. Deffert, président de l'Association, et de
M. le Général Gouraud, Gouvemew Militaire
de Paris.
Le film de l'Expédition Hudt..DubmaiI, dit
« La Croisière Noire », sera ensuite projeté.
M. Viollette a rejoint son poste
-0.0--
àt. Viollette, gouverneur général de VAt"
gérie, est arrivé hier à Alger, par le « Gou-
verneur-Général-Chanzy u. venant de
France. Il assistera demain A la première
séance de la session extraordinaire des Dé.
légations financières.
(Par îfêpëcfier)
-00,
Marseille-Oran en 6 heures
Un M. Gescnsko (qu'es aco?) couve de
l'œil, en ce moment, ( dans le port de Mar-
seille, une sorte d'appareil glisseifr muni
d'un moteur de 80 CV, dont il est l'inven-
teur et sur lequel il se rendra (qu'il dit) en
6 ou 7 heures des bords phocéens à ceux
d'Oran.
On demande à voir.
Mais, tout bien réfléchi, ce M. Gesensko
est peut-être un homme très sérieux, qui n'a
pas manifesté de telles espérances, et la nou-
velle qui le concerne n'aurait alors que le
tort d'être née à Marseille.
Le Salon colonial
---()-o()-
M. Henry Bérenger, président de la So-
ciété Coloniale des Artistes français, avait,
avant son départ pour l'Amérique, ap-
prouvé le projet de l'exposition biennale
de cette Société pour mai et juin, au
Grand-Palais.
Le Comité a définitivement organisé ce
Il Salon colonial » ; les œuvres (peinture,
sculpture, architecture, etc.), seront reçues
au Grand-Palais, le 19 avril. Un jury a ad-
mission est constitué qui n'admettra, en
dehors des invités, que des oeuvres d'ins-
piration coloniale.
–-–
roievale te nrtrtnts m kirtque dU lui
L'Union Ovine de l'Afrique du Nord si-
gnale l'intéressante expérience que pour-
suit actuellement au Maroc la Société il Le
Mérinos Marocain ».
Cette Société a importé en janvier der-
nier du Cap de Bonme-Espérance un lot de
béliers et de brebis mérinos ainsi qu'un
lot de boucs et de chèvres Angora.
Dans le but de donner plus de portée à
cet essai, une partie de ce double lot a été
remise au Service de l'Elevage du Maroc.
Les animaux importés ont voyagé sans
incident et, jusqu'à présent, ils se sont très
bien comportés.
A L'OFFICIEL
LA FOURRAGERE DES T. 0, E.
Le « Journal Oflieiel », du 17 mars, publie
la liste suivante, avec les citations y affrontes,
des unités auxquelles la fourragère des théâtres
d'opérations extérieurs a été conférée : 2CI ba-
taillon du 22* régiment de tirailleurs nord-afri-
cains, 28 bataillon du 63® régiment de tirail-
leurs marocains, 3" bataillon du 00° régiment
de tirailleurs marocains, to escadron du ler re-
giment étranger de cavalerie, 218 régiment de
spahis.
L'histoire coloniale
--0.0--
Les jour vaux nous ont récem-
ment appris que M. Léon Perrier
vient de reconstituer la Commission
Supérieure des Archives Coloniales. Ils nous
donnent même la liste de ses Principaux
membres. Nous ne dirons rien de certains
choix qui ne paraissaient pas très indiquéS,
Mais il y a dans la Commission des hommes
d'une compétence si reconnue qtiil importe
assez peu que celle de quelques-uns de leurs
collègues le soit un peu moins.
Il convient néanmoins de féliciter M. le
Ministre des Colonies de son initiative. Les
archives coloniales, ainsi que l'a remarqué le
président de la Commission, possèdent des
trésors ignorés. Remontant à Colbert, elles
contiennent une quantité de documents dont
la publication Permettra de mieux connaître
nos colonies et aussi déclairer certains points
de l'Histoire générale.
Quant à rllistoire coloniale française, elle
est presque encore à faire. Certes, nous avons
déjà une littérature assez abondan/e sur le
sujet. Mais que vaut-elle 1 Bien peu de chose.
La plupart des ouvrages sont des manières
de romans où quelques hommes font figure
de héros avc toutes les qualités, mais aussi
tous les défauts inhérents à de pareils per-
sonnages. Ce sont des récits qui tendent à
W glorification de certains hommes et au
dénigrement de leurs adversaires.
Il existe malgré tout, depuis quelque vingt
ans, des travaux où l'on constate un souci
plus vif de la vérité, un esprit scientifique
vÙitable. Et l'on serait injuste si on ne citait
pas le nom de M. Cultour dont les ouvrages
ont cpporté de la clarté dans notre histoire
coloniale au xviii* siècle et dissipé bien des
légendes.
Mais en dehors de ces honorables excep-
tions, nous ne voyons pas grand1 cïtôse qui
mérite (Titre lu. Il n'existe tas, en tout cas,
d'ouvrage d'ensemble où seraient étudiés la
fondation et le développement de l'Empire
colonial français.
Dans l'enseignement primaire, et même
dans Venseignement secotdaire, on ignore à
peu près tout de ce sujet. On n'en a tout au
plus que quelques idées vagues et sommairtS.
L'un des faits les plus considérables de
l'Histoire moderne, la conquête du monde
par les hommes de race blanche, est à peine
étudié et comme incidemment. Et lorsqu'il
l'est, il est présenté comme le résultat du
caprice, de l'aptiotrr- Propre ou de l'unique
volonté d'ttn individu, alors que c'est le phé-
nomène le plus complexe que Von puisse ima-
giner et à propos duquel se posent des pro-
blèmes innombrables.
Rares sont les jeunes Français qui se font
une idée de Vétablissement des Français en
Afrique Occidentale. Par exemple, et des
progrès de leur domillalioll à l'intérieur.
Ils ne sont pas plus nombreux ceux qui
connaissent même d'une façon superficielle
les différentes causes d'ordre économique,
religieux, moral ou Politique que l'on trouve
à l'origine de toutes les entreprises colo-
niales.
Les discours échanges, il y a quelques
jours, au Ministère des Colonies, entre le
ministre et le nouveau président de la Com-
mission, peuvent nous donner l'espoir que
l'on va se mettre au travail. Souhaitons que
les promesses faites soient tenues, que, sous
peu, les travailleurs auront la possibilité de
mettre en valeur les richesses de nos art/ives
coloniales et que nous aurons enfin, sur la
question qui nous occuPe, l'ouvrage qui nous
manque.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affabas étran-
gères, membre de la Committion
des colouw.
Lois, Décrets, Arrêtés
.–o-o–
Décret do 8 mars 1926 fixant le contingent
de tapis originaires de l'empire chéri-
fien à admettre en franchise en 1926.
Aux termes de ce décret, est llxé à 30.000
mètres CIlITCS, représentant tSl.OOO kilogr. en-
viron, la quantité de tapis estampilles par
l'Etat chéritlcn, originaires et importés direc-
tement de la zone française de l'empire ché-
riiien qui pourra être admise en France et en
Algérie, en franchise, pendant la période
comprise entre le 1er janvier et le 31 décem-
bre 1926.
(J. O. du 17'mars 1926.)
Décret du 9 mars 1926 portant suppression
du bureau de contrôle auxiliaire de la
garantie des matières d'or et d'argent de
Tlemcen.
Aux termes de ce décret, est supprimé, a
partir du 1er janvier TUM, le bureau secon-
daire de garantie de Tlemcen, créé par le
décret du 28 janvier 1N75, pour l'essai et
la marque des ouvrages d'or, d'argent et,
de platine.
La circonscription de ce contrôle est ratta-
chée à celle du contrôle d'Oran.
Décret du 9 mars 1926 relatif à la conces.
sion des terre-pleins du port d'Alger.
Aux termes de ce décret, est approuvée la
convention passée le A mai 192V (lntie le
préfet du département d'Alger et le président
de la Chambre de commerce d'Alger, l'oncc-
dant ft. ladite Chambre 1 hectare 1 /2 envi-
ron de terre-pleins dépendant du Vieux-Port
d'Alger.
Décret du 5 marn 1926 fixant les nouveaux
traitements des fonctionnaires de l'ins-
pection générale des travaux publics des
colonies.
Décret du 5 mars 1926 fixant les ndttveaux
traitements et classes du personnel civil
de l'administration pénitentiaire colo-
niale et du personnel des travaux péni-
tentiaires coloniaux.
(J. 0. du 18 mars 1920.)
AU SENAT
-
DAMS UB8 GOmnS8iaNS
Commission des Colonies
La Commission des Colonies s'est réu-
nie hier 6ous la présidence de M. Mes-
simy.
Elle a décidé d'entendre un certain nom-
bre de personnalités du monde colonial.
Sa prochaine séance, notamment, sera
consacrée, sur la proposition de M. Bu-
han, à l'audition de M. Audibert, inspec-
teur général du Service de Santé et de
M. le docteur Jamot, son adjoint.
La Commission des Colonies a entendu
ensuite un remarquable exposé de M.
Tournan sur la situation de la Guinée
française, où il a récemment séjourné.
Enfin, elle s'est occupée de la nouvelle
publiée dans certains journaux d'informa-
tion annonçant qu'un mandat colonial se-
rait sur le point d'être confère à l'Alle-
magne. Elle a confié à son président le
soin d'obtenir du Gonyernement des éclair-
cissements à ce suJeC
Le contrôle sur le front marocain
Au cours de la réunion qu'eue a tenue
merenedi après-midi sous la présidence de
M. MMiès-LacPoix, la Commission sénato-
riale des finances a changé M. Charles Du-
ment, sénateur du Jura, rapporteur du
budget de la guerre, de ee rendre au Ma-
roc, avant la discussion du budget, afin
d'aller étudier sur le front le fonctionne-
ment des transports, des raviva tUements
en vivres .et en munitions, les conditions
du campement et du fonctionnement du
service de santé.
M. Hervey, sénateur de l'Eure, qui part
de son côté au Maroc, a reçu mandat de
tu Commission de se livrer, d'aocord avec
M. Chartes Dumonit, aux investigations né-
cessaires. *
Commission d'Etudes Algériennes
La Commission des Etudes Algériennes
se réunira au Sénat le mardi 23 mars, à
17 heures pour entendre : 1° une commu-
nication du général Aubier sur « Le Coton
africain » ; 2° une communication du gé-
néral Lené sur « Les difficultés marocttl-
nes ».
A LA CHAMBRE
DEBATS
La déclaration ministérielle
JiJle a été lue à la Chambre cet après-
midi par M. Aristide Briand.
Les interpellations
Parmi les interpellations ^posées sur le
(bureuu de la Chambre, figurent celles de
fIM, Ylbarneigiaray, Le Douarec, (Jadhin,
sur la composition du ministère et la poli-
tique générale du Gouvernement ; de MM.
Aceamibray et Emile Dorel, sur la politique
générale et financière du Gouvernement ;
de M. de Warren, sur le discours de M.
Alexandre Varenne, gouverneur général de
(V Iiwlo-Qùnc ; de M. Emile Laffont, sur
3e régime de violence en. Indo-Chine ; de
M. Moutet, sur les récents décrets tuiu-
siens ; de MM. Théo-Brctin et Cafford, sUr
les vins tunisiens ; de MM. Cliastanet et
Challssy, sur le prix du (pain ; de MM.
iFontanié, Paul Faure ot Frot, sur les me-
nées fascistes ; de M. Bouvery, sur le
transport des animaux par chemins de
fer.
QUESTIONS ECRITES
Congé de fin de campagne
M. Jean Goy, député, demande à M. le minis-
tre de la Guerre : 1* si un militaire en occupa-
tion dans les territoires rhénans, entre le 3 oc-
tobre 1919 et le 24 mars 1921, a droit aux béné-
lices de la campagne simple et, dans le cas de
l'affirmative, quel est le o'écret intervenu en la
matière ; 9* si un militaire en opération de
guerre au Levant continue à bénéficier de la
campagne que lui donnait cette situation de
guerre, pendant son congé de l1n de campn-
gno passé en France, ou si, au contraire, il
n'a plus droit qu'à la demi-campagne prévue
par le décret du 22 juin 1982. (Question du 27
janvier 1926.)
Réponse. 1° Réponse affirmative (art. 7
de la loi du 11 avril 1831 et instruction du 20
août 1919) ; 20 pour la période du congé de fin
de campagne qui coi-respond au total des per-
missions normales cumulées, auxquelles les
intéressés pouvaient prétendre d'après la durée
de leur séjour à l'armée du Levant, et sous réa
serve que cette période de congé soit posté-
rieure au 26 d hembre 1923, les militaires qui
jont participé aux opérations de guerre au Le-
vant conservent le même droit à campagne que
',sur ce théâtre d'opérations extérieur.
Colis gratuits
M. Georges Legros, député, demande à M. le
ministre de la Guerre : 1* dans quelles condi-
tions est assurée la gratuité des colis expédiés
nu.x soldats qui sont affectés aux théfttres
-d'opérations extérieurs ; 2* quelle est la raison
des formalités auxquelles elle a été récemment
soumise. (Question du 23 février 1926.)
Réponse. 1' Les militaires en service dans
les corps d'occupation peuvent se faire envoyer
en franchise, une fois par semaine un paquet
postal du poids maximum de 1 kilogramme ;
2° une seule formalité est exigée o'es corres-
pondants - de ces militaires pour Iténéficicr de
la franchise : ils doivent, en déposant leurs en-
vois A l'expédition, y joindre les « bons pour
paquets postaux gratuits » que les militaires
leur adressent après les avoir reçus dans leurs
unités. Ces bons sont timbrés et gardés par
t'administration n'es postes aux fin do régula-
tisnlion. La distribution des bons dans les uni-
6s des corps d'occupation permet aux mililni.
res de les envoyer a tel correspondant qu'i:--
désirent, et rend possible le contrôla, qui est
d'autant plus indispensable que eelt^ mesuri-
de bienveulanre est strictement iv-^c.v. e ;l 1 :\
troupes en opérations.
Magistrature coloniale
---(1.0--
On prépare actuellement rue Oudinot un
important mouvement dans la magistrature co-
loniale, qui portera sur plusieurs hauts postes
dans les Cours d'appel.
ucMFtmtcc --AFlICAIIE
o--
R M. Steeg, Résident Général, qui a quitté
Rabat hierj se rendant par voie de terre &
Tunis, où il doit assister à la Conférence
Nord-Africaine, a réuni,avant son départ, les
représentants de la presse, auxquels il a rap-
pelé le haut intérêt de ces réunions périodi-
ques. 1 de 1 'l" 1l{ S
Parlant de la situation militaire, M. Steeg
a exprimé sa satisfaction de laisser un pays
à ;'abri des surprises, grâce à la vaillance et
à la fidélité de nos troupes et de nos parti-
sane. Il a également insisté sur la brillante
résistance que les M'tioua de Louta opposè-
rent à la dernière agression rifaine et qu'il
considère comme un des faits d'armes les
plus significatifs de l'année en ce qu'il indi-
que que la situation est aujourd'hui retour-
née à notre profit et pleinement favorable.
Le Résident Général a déclaré qu'il se
rendrait directement à Paris à l'issue de la
conférence de Tunis.
Le lieutenant-colonel Martin, de l'infan-
terie coloniale, chef du Cabinet militaire du
Gouverneur Général de l'A. O. F., sera ad-
joint à M. Duchêne, à la Conférence Nord-
Africaine qui, ainsi que nous l'avons an-
noncé, se tiendra à Tunis le 22 mars.
.1. -
Finissons-en
-0-0---
Dans son intervention à la Chambre des
députés au sujet des crédits pour la guerre
en Syrie, M. Desjardins, député conservateur
de l'Aisne, disait : 1( Le général responsable
du sang versé échappe à toute sanctiou. » Au
Maroc il s'agit d'un maréchal de France
qui (c'est la France Militaire du 26 février
qui Hécrit), pour avoir voulu appliquer inté-
gralement la tactique du matériel, du front
continu et de la guerre européenne, a dé-
pensé beaucoup d'argent, gaspillé bien des
effectifs et retardé lu décision.
-.
C est bien ce que nous ne cessons de répé-
ter : la guerre au Maroc est une guerre co-
loniale que seuls des coloniaux peuvent me-
ner à bien. Et ce ne sont pas les chefs colo-
niaux qui font défaut. Dans les régiments co-
loniaux de Paris on compte jusqu'à cinq lieu-
tenants-colonels, dont quatre au moins sont
désoeuvrés. Nos généraux coloniaux comman-
dent des subdivisions territoriales de la mé-
tropote et des chefs, qui n'ont aucune notion
de l'emploi des troupes indigènes sont à
leur tête - et -- n'en tirent aucun parti.
Au Maroc, les unités au repos (repos bien
mérité) sont éparpillées sur l'ensemble du
territoire du protectorat, et nous lisons dans
le récent communiqué, publié d'autre part
dans les Annales Coloniales, que, de Fez,
ont été expédiées en hâte des troupes vers
les M'Tioua où l'on signale les préparatifs
d'une imminente attaque rifaine.
Les dernières nouvelles marquent une re-
crudescence de l'activité rifaine. Des contin-
gents se groupent-ou se renforcent dans diffé-
rents secteuTs, cherchant à entraîner les tri-
bus à reprendre les hostilités.
Des incendies de village sont signalés no-
tamment dans la région de Taounat, chez les
Af'Tioua soumis.
Vers Teroual, des dissidents semblent s'ap-
prêter à la bataille, car ils font refluer vers
le nord tous leurs approvisionnements.
Des contingents réguliers rifains sont venus
renforcer la harka, commandée par Khalecl,
fils de Raissouli, et qui doit opérer contre Te-
touan et chez les Djeballa.
En s imaginant que l'ennemi attendrait le
printemps pour se laisser attaquer et surpren-
dre, le maréchal Pétain, illustre en d'autres
lieux, ignorait tout de son adversaire qui, lui,
savait que nos effectifs étaient considérable-
ment réduits par le départ de nombreuses
unités et par les maladies inhérentes au cli-
mat rigoureux de l'hi ver.
Harcelées sans cesse, nos troupes à effectifs
réduits étaient incapables de surveiller tout
le front marocain et de maintenir le blocus
par lequel on avait réussi à arrêter les ravi-
taillements en armes et en munitions des Ri-
fains. La réaction d'Ab-el-Krim est donc so-
lidement étayée, et si on ne veut pas en finir,
on risque de voir l'armée française presque
en entieT (car de nombreux renforts sont en
route), incapable de triompher d'un aventu-
rier et d'assurer l'occupation définitive de la
zone confiée à notre protectorat.
IL FAUT en finir par une offensive résolue,
combinée avec une action efficace des Espa-
gnols.
Aux chefs de bandes marocains, opposons
nos braves chefs de bandes, nos coloniaux.
Eugène Devaux
11'.
Le cours du riz
----{)-o-
SAIGON
(Les 1.000 Uilos en piastres)
Riz no 1, '25 CI;', brisures 105 70
Riz n° 2. i0 brisures 101 70
Riz 11" 2, 50 brisures 95 *20
Rrisures nos 1 et *2 8.1 1»
Brisures nOR 3 (.t î 70 50
Farines '10 20
Paddy Vinh-Long 58 »
Paddy Go-Cong C)
Pmldv lînixau 59 »
Paddy Rac-I.iou 00 »
Coprah 'Ich 100 kilos) 17 TTi
TONKIN
(Cours moyens de la sonmine précédente
ftll. IInipl\foIl-FrHnt" en piastres par 100
kitos.:
Riz Tnnkin, snns brisures Incoté
n iz Tonkin, l.V'25 brisures U' 20
1 i/ Tonkin, *25.'i5 brisuree 11 70
nrisl1rc' n° )', Incoté
t~r)s'!r<~rt""!'j Incoté
[Par th'pt'i'iii' imlopcicifi-'
OMPeqp-
TAUX DE LA PIASTRE
Le 17 mars. 1* taux de la piastre A Saigon,
- lin! do 1:, fr. 00.
Yovi oralement le taux d«-s achats a terme
rte la piastre à Suïg'Mi cnr
l'aria S jii'irs. H"30 : M j m s. ; 00 j'Mii s,
Ild : IO Jours, Hi.;),
L'AVIATION COLONIALE
00
En A. O. F.
De retour d'Afrique Occidentale, où il
s'était rendu en avion, dans le but de faire
de la propagande aérienne, le comte de la
Vaulx, vice-pré-sident de rAéro-Club. est
arrivé hier à Puris.
Du Caire au Cap
Les quatre aviateurs militaires britanni-
ques qui ont entrepris la randonnée aérien-
ne Le Caire-Le Cap ont quitté Kusima (Ke-
HYU) le 1 i mars pour Tabora (Tanganyika)
Bruxelles-Congo
L'équipage de l'avion Heine-Elisabeth,
eampivnant les lieutenants Medads, Ver-
haegen et l'adjudant Coppens, parti le 17
murs de Atbura, est arrivé le mémo jour
à MongaJLa, après avoir franchi une étape
de 1.250 kilomètres.
La coadiltoa Í"Ídi¥t
de la lemae kabyle
-0-0--
Le Gouvernement générai de l'Algérie"
uvait chargé une commission présidée par-
M. Moranu, de rechercher les meeurea ao»-
ceiptibles d'améliorer la condition de la
femme kabyle.
Une sous-commission, présidée par M.
Duchéne, fut chargée de proposer un plan
des réformes qu'il est (Torea et déjà possi-
ble de faire accepter par lea indigènes.
O11 connaît le tnste sort de la femme ka-
byle, qui est la chose de son père avant de
devenir celle de son mari, Ci qui, comme on
sait, elle est rendue, au besoin avec em-
ploi de la force, avant même, parfois, d'être
pubère. Eti aucun cas, elle n a le droit de
répudier son mari, et elle ne peut réclamer
le divorce.
iSi le mari s'est lassé d'elle et la ré-
pudie en lui laissant une certaine sonune,
elle duit lui restituer sa ;» rançon » si elle
se remurie.
Les enfants appartiennent au père. Répu-
diée, elle devient étrangère. Si le mari
meurt, la femme fait partie de la succes-
siou, tout comme un meuble, et est trans-
mise avec ses biens.
Eu l'.RW seulement, la femme cessa, au
décès du mari, d'être transmise avec ses
biens comme un objet.
Eu 1921, la Cour d'Appel d'Alger consa-
cra eniin le droit pour la femme kabyle
malti ailée de demander le divorce.
Eu lin, de plus en plus, on prit l'habitude
de tempérer la rigueur dt; la loi indigène,
en accordant aux veuves une sorte d usu-
fruit.
Ainsi, en un quart de sièele, un certain
progrès a pu être accompli sans heurt, du
l'ait que lu kabyle, d'ailleurs fort intelli-
gent, a voyagé, est allé travailler a l'étran-
ger, et a commencé à évoluer.
La sous-commission, partant do cet état
de fait, a pensé qu'il convenait d'abord de
le généraliser en en faisant une règle pré-
cise et de le parfaire dans les limites où
cela est pussiùle, sans heurter la mentalité
kabyle. Elle proposa dune :
1° D'interdire le mariage des filles non
nlllJill - l'âge de la nubilité étant ftxô à
15 ans - et le fait étant vérifié par les
caïds, les déclarations de naissance et de
lian«;aillea devenant obligatoires ;
2° De déclarer nul le placement d'une
Il rançon m sur la tête de réponse répu-
diée ;
3° De reconnaître ù la f canine le droit de
demander le divorce pour mauvais traite-
ment, Héfaut d'entretien ou abandon du do-
micile conjugal de plus de deux ans ;
4° D'assurer à la femme un droit d'ueu-
rruit sur la succession du mari, du père ou
du grand-père.
Enlill, elle émit le vœu qu'il convenait
d'organiser l'instruction de la femme ka-
byle, pensant très justement que le petit
gareou qui verrait la petite fille aller com-
me lui à l'école, s'habituerait très jeune à
la considérer comme une égale.
Telles furent les propositions que la
sous-commission soumit à la commission.
Un projet de décret fut aussitôt préparé
et envoyé à Paris. 11 est actuellement sou-
mis à l'examen de la commission musul-
mane au ministère des Affaires étrangères.
1.e
LES VINS TUNISIENS
-0-0----
La Chambre de Commerce de Cette, par
l'intermédiaire de son. président, M. Prats,
vient de s'adresser au président du Con-
eei!, ministre dos Affaires Etrangères,
pour lui signaler les difficultés causées au
e.«mnierce cettois par l'épuîscnwnt du con-
tingenlement des vins tunisiens admis en
franchise en France pour l'année viticole,
1025-*20. Elle demande une intervention l'a.
pide en vue d'un supplément d'importa-
tion de (iO.OOO heetns au bénéfice des vins
tunisiens, quantité qu'elle estime de mi-
nime importance ù côté de l'enseml le de
la production française (70 millions d'hec-
tos.
La Chambre de Commerce de Cette con-
sidère que l'entrée sur le marché métro,
politain de f.O.oOO hertos de vins tunisiens
ne saurai! iutluencer en aucune manière
les ,_'dm';.;, lie plus la viticulture serait pri-
vée. jusqu'il h1 nouvelle année viti« oie
Ouille» prochain' de 10.000 filts immobilisés
dans les entrepôts de douane. Cette .oin-
paizme insiste pour que les qualités débar-
quées soient incorporées dans le corUn-
gent de 192IV-27.
Par rnntrr, la t'onfédération Cé;:< ! île
des Vignerons à Narbonne maintien» en
(lit 'nf.
des vins tunisiens en France.
TAUX DE LA ROUPIE
A la late du 17 mars IflSô. !•* taux officiel J.
la roupie, dans l"In'l'\ était de 0 Fr. b().
-- V1N0T-6EPTIEME ANNEE. - N< M -- - - - - - -- - - --- 0- - .- --. --- -..- --_ LR NUMERO :80CBNTlMflB JEUDI SOIn, 18 MARS lWff
1 7 0
Les Annales r Coloniales
-. à e- M ,, à
JOURNAL QUOTIDIEN
UU ARTICLES PUBLIÉS PAK "UIAKMALU COLOMALtt" SONT LA PKOPlUÉTt
EXCLUSIVE Ml JOUMIAL
.r. ",---.r Ir
DIRECTEURS ; MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
ItiMfÊm « kiwakfinHn : 34, Ru. du Mo«lt»Tliabor, PARIS-1* TMpkm : MHJVRI IM7
Un aD 4 mois 8 nola
â.M––M~TS i France et Colonies. ao • 41. 25 »
«2é ( Etranger UO «s. SI >
O* *Mt tMM ht << pMtt « ttMt
f 1
La Syrie et le coton
Le « mandat » que la France exerce
eh Syrie ne va pas sans difficultés.
Pour cet objet, nous avons déjà dépen-
sé i plusieurs milliards.
Au moins, l'équipement économique
ie la Syrie peut-il dans l'avenir nous
procurer de sérieux avantages ? Nous
devons dans tous les -cas nous y em-
ployer.
La Syrie et le Liban ne tirent pas de
leur sol la subsistance nécessaire à leur
population et, industriellement, ne pro-
duisent à peu près rien.
Avant la guerre cette région du Le-
vant tirait ses principales ressources du
transit sur l'Anatolie et la Mésopota-
mie. La situation actuelle du pays a r
duit dans des proportions considéra-
bles les transactions commerciales du
marché syrien avec les régions limitro-
phes.
Il en résulte une balance économique
déficitaire qui menace le pays et éloi-
gne les propriétaires fonciers des affai-
res commerciales pour se tourner vers
l'agriculture dans laquelle la Syrie peut
trouver des ressources considérables.
Au premier rang des possibilités agri-
coles, il y a lieu de placer le coton
Le coton a été cultivé de tous temps
en Syrie. Certaines régions n'ont cessé
d'en produire pour alimenter la région
montagneuse voisine du littoral, où il
était filé à la main et tissé sur des mé-
tiers rustiques qu'on retrouve encore
dans quelques villages.
Au moment il y a quelque trente
ans où la production lançait sur le
marché mondial des quantités de coton,
les producteurs de Cilicie ne parvinrent
plus à placer leur coton à l'étranger.
Pour pouvoir l'écouler, ils améliore-
rent leurs filatures. Ce nouvel état in-
dustriel permit d'envoyer sur le mar-
ché syrien des filés mécaniques beau-
coup plus réguliers que les filés à la
main qui furent recherchés de préfé-
rence pour la fabrication des tissus in-
digènes. Il s'ensuivit une mévente du
coton syrien qui entraîna l'abandon de
la culture du coton sur la côte. Il ne
-persista que quelques petits centres iso-
lés qui continuèrent à alimenter les far
briques d'étoffes grossières.
Aujourd'hui il en va autrement. Les
Etats-Unis, gros producteurs de coton,
voient leur rendement annuel en dimi-
nution progressive, par suite de la ra-
réfaction de la main-d'œuvre noire
comme suite de l'Immigration Bill et
des ravages causés par le Bool Weevil,
parasite du coton. Il n'est donc pas
sans intérêt de rechercher les régions
qui, par leur climat, l'aptitude de leur
sol et la possibilité de recruter de la
main-d'œuvre, conviennent à la culture
du coton. Or, on peut affirmer que la
côte syrienne, de Tyr à Alexandrette,
se prête à ce genre de culture, soit à
sec, soit à l'irrigation. Toutes les plai-
nes du littoral sont aptes à produire du
coton. Le climat méditerranéen est
éminemment favorable à la végétation.
Sous l'influence de ce climat, la finesse
des fibres s'accroît et en fait une qua-
lité de choix.
La main-d'œuvre joue un rôle de pre-
snier plan dans la culture cotonnière,
parce que ce textile exige un personnel
abondant, tant pour les sarclages que
pour la cueillette. Or, sur toute la côte
syrienne, la montagne avoisinante offre
un véritable réservoir de main-d'œuvre
à bon marché.
Beaucoup s'imaginent qu'en Syrie,
seule, la production du coton irrigué
est rémunératrice. S'il en était ainsi,
cela restreindrait énormément les pos-
sibilités cotonnières du pays. Mais il
n'en est rien. L'Amérique qui produit
les 4/5° de la récolte mondiale ne fait
que du coton sec et l'Egypte môme pra-
tique la culture sèche dans les plaines
fta A h II n 11 fpJPjy vnip
Les essais faits depuis 1921. tant dans
les champs d'expériences du Gouver-
nement que chez les particuliers, mon-
trent que toutes les sortes de coton cul-
tivées américaines, donnent d'excel-
lents résultats en Syrie. Mais il est dé-
sirable que l'effort porte surtout sur la
sélection 0'\1 coton asiatique herbacé
qui n'a jamais cessé d'être cultivé à
Idlib. Loj Ih'itish Cotton Crowing As-
sociation^ qui a obtenu, on le sait, de
si bons succès en Afrique, vient d'adop-
ter, pour la Mésopotamie, un type de
coton américain auquel elle a donné le
nom de Mcsowhilc et qui s'écarte sen-
siblement des espèces d'Egypte dont
aucune n'a donné de résultats satisfai-
sants en Irak. Il y aurait lieu de l'es-
shvor en Svrie
La France qui ne se suffit pas à elle-
même et qui, en matière de coton, est
dans la nécessité de s'approvisionner à
l'étranger en achetant très cher puis-
qU'actueUemcnt elle doit acheter en dol-
lars et en livres, doit ne rien négliger
pour obtenir de ses colonies et pays
sons mandat les matières dont elle a
un besoin indispensable pour ses in-
dustries. Le littoral syrien et libanais
peut devenir pour elle un excellent
fournisseur. Nos gros industriels du
textile de Roubaix-Tourcoing qui se
sont déjà préoccupés de la question au
Congo et au Soudan feraient bien de
porter leur attention avertie en Syrie.
CIa.,.. Debicri«,
Sénateur du Nord.
Membre de la Commission
du Affaires étrangères
LES ftftEIBTs DE LA BBIMLBBfE
----0-0--
Le Ministre des Colonies vient de rece-
voir de M. Beurnier, gouverneur de la
Guadeloupe, les résultats de l'enquête offi-
cielle sur la série de crimes qui ont ré-
cemment ensanglanté rUe.
L'assassinai du gendarme Mignot a re-
vêtu un caractère de férocité inouie. 11 a
eu lieu dans les locaux du beau e poste
de Goubçyre où le malheureux s'était ré-
fugié pour réclamer tél6phonii|uement du
renfort à la brigade de Basse-Terre.
Une foule en délire, ivre d'alcool -
c'étart le soir du mardi-gras, le rejoi-
gnit bientôt et se mit a le lyncher et son
cadavre, affreusement mutilé, fut ensuite
jeté à la rue.
L'énergie déployée par la Tecevcuse des
Postes. dont la conduite fut au-dessus de
tout éloge, empêcha que la foule en délire
ne mit le feu aux locaux administratifs.
M. Beurnier a rendu compte au ministre
des Colonies des mesures énergiques pri-
ses pour ramener l'ordre et poursuivre
tous les coupables.
Cotte œuvre de justice et de pacification
des esprits est rendue difficile par Candace
et ses partisans, qui dans leur feuille,
continuent a attaquer avec violence M. le
Gouverneur Beurnier, décidé à maintenir
l'ordre et M. le Procureur général, Mau-
rice Michaux, magistrat intègre et d'une
haute impartialité.
A LA SORBONNE
.o-
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
présidera ce soir, à 20 h. 30, l'Assemblée gé-
nérale du Touringj-Qub de FraDCe, entouré de
M. Deffert, président de l'Association, et de
M. le Général Gouraud, Gouvemew Militaire
de Paris.
Le film de l'Expédition Hudt..DubmaiI, dit
« La Croisière Noire », sera ensuite projeté.
M. Viollette a rejoint son poste
-0.0--
àt. Viollette, gouverneur général de VAt"
gérie, est arrivé hier à Alger, par le « Gou-
verneur-Général-Chanzy u. venant de
France. Il assistera demain A la première
séance de la session extraordinaire des Dé.
légations financières.
(Par îfêpëcfier)
-00,
Marseille-Oran en 6 heures
Un M. Gescnsko (qu'es aco?) couve de
l'œil, en ce moment, ( dans le port de Mar-
seille, une sorte d'appareil glisseifr muni
d'un moteur de 80 CV, dont il est l'inven-
teur et sur lequel il se rendra (qu'il dit) en
6 ou 7 heures des bords phocéens à ceux
d'Oran.
On demande à voir.
Mais, tout bien réfléchi, ce M. Gesensko
est peut-être un homme très sérieux, qui n'a
pas manifesté de telles espérances, et la nou-
velle qui le concerne n'aurait alors que le
tort d'être née à Marseille.
Le Salon colonial
---()-o()-
M. Henry Bérenger, président de la So-
ciété Coloniale des Artistes français, avait,
avant son départ pour l'Amérique, ap-
prouvé le projet de l'exposition biennale
de cette Société pour mai et juin, au
Grand-Palais.
Le Comité a définitivement organisé ce
Il Salon colonial » ; les œuvres (peinture,
sculpture, architecture, etc.), seront reçues
au Grand-Palais, le 19 avril. Un jury a ad-
mission est constitué qui n'admettra, en
dehors des invités, que des oeuvres d'ins-
piration coloniale.
–-–
roievale te nrtrtnts m kirtque dU lui
L'Union Ovine de l'Afrique du Nord si-
gnale l'intéressante expérience que pour-
suit actuellement au Maroc la Société il Le
Mérinos Marocain ».
Cette Société a importé en janvier der-
nier du Cap de Bonme-Espérance un lot de
béliers et de brebis mérinos ainsi qu'un
lot de boucs et de chèvres Angora.
Dans le but de donner plus de portée à
cet essai, une partie de ce double lot a été
remise au Service de l'Elevage du Maroc.
Les animaux importés ont voyagé sans
incident et, jusqu'à présent, ils se sont très
bien comportés.
A L'OFFICIEL
LA FOURRAGERE DES T. 0, E.
Le « Journal Oflieiel », du 17 mars, publie
la liste suivante, avec les citations y affrontes,
des unités auxquelles la fourragère des théâtres
d'opérations extérieurs a été conférée : 2CI ba-
taillon du 22* régiment de tirailleurs nord-afri-
cains, 28 bataillon du 63® régiment de tirail-
leurs marocains, 3" bataillon du 00° régiment
de tirailleurs marocains, to escadron du ler re-
giment étranger de cavalerie, 218 régiment de
spahis.
L'histoire coloniale
--0.0--
Les jour vaux nous ont récem-
ment appris que M. Léon Perrier
vient de reconstituer la Commission
Supérieure des Archives Coloniales. Ils nous
donnent même la liste de ses Principaux
membres. Nous ne dirons rien de certains
choix qui ne paraissaient pas très indiquéS,
Mais il y a dans la Commission des hommes
d'une compétence si reconnue qtiil importe
assez peu que celle de quelques-uns de leurs
collègues le soit un peu moins.
Il convient néanmoins de féliciter M. le
Ministre des Colonies de son initiative. Les
archives coloniales, ainsi que l'a remarqué le
président de la Commission, possèdent des
trésors ignorés. Remontant à Colbert, elles
contiennent une quantité de documents dont
la publication Permettra de mieux connaître
nos colonies et aussi déclairer certains points
de l'Histoire générale.
Quant à rllistoire coloniale française, elle
est presque encore à faire. Certes, nous avons
déjà une littérature assez abondan/e sur le
sujet. Mais que vaut-elle 1 Bien peu de chose.
La plupart des ouvrages sont des manières
de romans où quelques hommes font figure
de héros avc toutes les qualités, mais aussi
tous les défauts inhérents à de pareils per-
sonnages. Ce sont des récits qui tendent à
W glorification de certains hommes et au
dénigrement de leurs adversaires.
Il existe malgré tout, depuis quelque vingt
ans, des travaux où l'on constate un souci
plus vif de la vérité, un esprit scientifique
vÙitable. Et l'on serait injuste si on ne citait
pas le nom de M. Cultour dont les ouvrages
ont cpporté de la clarté dans notre histoire
coloniale au xviii* siècle et dissipé bien des
légendes.
Mais en dehors de ces honorables excep-
tions, nous ne voyons pas grand1 cïtôse qui
mérite (Titre lu. Il n'existe tas, en tout cas,
d'ouvrage d'ensemble où seraient étudiés la
fondation et le développement de l'Empire
colonial français.
Dans l'enseignement primaire, et même
dans Venseignement secotdaire, on ignore à
peu près tout de ce sujet. On n'en a tout au
plus que quelques idées vagues et sommairtS.
L'un des faits les plus considérables de
l'Histoire moderne, la conquête du monde
par les hommes de race blanche, est à peine
étudié et comme incidemment. Et lorsqu'il
l'est, il est présenté comme le résultat du
caprice, de l'aptiotrr- Propre ou de l'unique
volonté d'ttn individu, alors que c'est le phé-
nomène le plus complexe que Von puisse ima-
giner et à propos duquel se posent des pro-
blèmes innombrables.
Rares sont les jeunes Français qui se font
une idée de Vétablissement des Français en
Afrique Occidentale. Par exemple, et des
progrès de leur domillalioll à l'intérieur.
Ils ne sont pas plus nombreux ceux qui
connaissent même d'une façon superficielle
les différentes causes d'ordre économique,
religieux, moral ou Politique que l'on trouve
à l'origine de toutes les entreprises colo-
niales.
Les discours échanges, il y a quelques
jours, au Ministère des Colonies, entre le
ministre et le nouveau président de la Com-
mission, peuvent nous donner l'espoir que
l'on va se mettre au travail. Souhaitons que
les promesses faites soient tenues, que, sous
peu, les travailleurs auront la possibilité de
mettre en valeur les richesses de nos art/ives
coloniales et que nous aurons enfin, sur la
question qui nous occuPe, l'ouvrage qui nous
manque.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affabas étran-
gères, membre de la Committion
des colouw.
Lois, Décrets, Arrêtés
.–o-o–
Décret do 8 mars 1926 fixant le contingent
de tapis originaires de l'empire chéri-
fien à admettre en franchise en 1926.
Aux termes de ce décret, est llxé à 30.000
mètres CIlITCS, représentant tSl.OOO kilogr. en-
viron, la quantité de tapis estampilles par
l'Etat chéritlcn, originaires et importés direc-
tement de la zone française de l'empire ché-
riiien qui pourra être admise en France et en
Algérie, en franchise, pendant la période
comprise entre le 1er janvier et le 31 décem-
bre 1926.
(J. O. du 17'mars 1926.)
Décret du 9 mars 1926 portant suppression
du bureau de contrôle auxiliaire de la
garantie des matières d'or et d'argent de
Tlemcen.
Aux termes de ce décret, est supprimé, a
partir du 1er janvier TUM, le bureau secon-
daire de garantie de Tlemcen, créé par le
décret du 28 janvier 1N75, pour l'essai et
la marque des ouvrages d'or, d'argent et,
de platine.
La circonscription de ce contrôle est ratta-
chée à celle du contrôle d'Oran.
Décret du 9 mars 1926 relatif à la conces.
sion des terre-pleins du port d'Alger.
Aux termes de ce décret, est approuvée la
convention passée le A mai 192V (lntie le
préfet du département d'Alger et le président
de la Chambre de commerce d'Alger, l'oncc-
dant ft. ladite Chambre 1 hectare 1 /2 envi-
ron de terre-pleins dépendant du Vieux-Port
d'Alger.
Décret du 5 marn 1926 fixant les nouveaux
traitements des fonctionnaires de l'ins-
pection générale des travaux publics des
colonies.
Décret du 5 mars 1926 fixant les ndttveaux
traitements et classes du personnel civil
de l'administration pénitentiaire colo-
niale et du personnel des travaux péni-
tentiaires coloniaux.
(J. 0. du 18 mars 1920.)
AU SENAT
-
DAMS UB8 GOmnS8iaNS
Commission des Colonies
La Commission des Colonies s'est réu-
nie hier 6ous la présidence de M. Mes-
simy.
Elle a décidé d'entendre un certain nom-
bre de personnalités du monde colonial.
Sa prochaine séance, notamment, sera
consacrée, sur la proposition de M. Bu-
han, à l'audition de M. Audibert, inspec-
teur général du Service de Santé et de
M. le docteur Jamot, son adjoint.
La Commission des Colonies a entendu
ensuite un remarquable exposé de M.
Tournan sur la situation de la Guinée
française, où il a récemment séjourné.
Enfin, elle s'est occupée de la nouvelle
publiée dans certains journaux d'informa-
tion annonçant qu'un mandat colonial se-
rait sur le point d'être confère à l'Alle-
magne. Elle a confié à son président le
soin d'obtenir du Gonyernement des éclair-
cissements à ce suJeC
Le contrôle sur le front marocain
Au cours de la réunion qu'eue a tenue
merenedi après-midi sous la présidence de
M. MMiès-LacPoix, la Commission sénato-
riale des finances a changé M. Charles Du-
ment, sénateur du Jura, rapporteur du
budget de la guerre, de ee rendre au Ma-
roc, avant la discussion du budget, afin
d'aller étudier sur le front le fonctionne-
ment des transports, des raviva tUements
en vivres .et en munitions, les conditions
du campement et du fonctionnement du
service de santé.
M. Hervey, sénateur de l'Eure, qui part
de son côté au Maroc, a reçu mandat de
tu Commission de se livrer, d'aocord avec
M. Chartes Dumonit, aux investigations né-
cessaires. *
Commission d'Etudes Algériennes
La Commission des Etudes Algériennes
se réunira au Sénat le mardi 23 mars, à
17 heures pour entendre : 1° une commu-
nication du général Aubier sur « Le Coton
africain » ; 2° une communication du gé-
néral Lené sur « Les difficultés marocttl-
nes ».
A LA CHAMBRE
DEBATS
La déclaration ministérielle
JiJle a été lue à la Chambre cet après-
midi par M. Aristide Briand.
Les interpellations
Parmi les interpellations ^posées sur le
(bureuu de la Chambre, figurent celles de
fIM, Ylbarneigiaray, Le Douarec, (Jadhin,
sur la composition du ministère et la poli-
tique générale du Gouvernement ; de MM.
Aceamibray et Emile Dorel, sur la politique
générale et financière du Gouvernement ;
de M. de Warren, sur le discours de M.
Alexandre Varenne, gouverneur général de
(V Iiwlo-Qùnc ; de M. Emile Laffont, sur
3e régime de violence en. Indo-Chine ; de
M. Moutet, sur les récents décrets tuiu-
siens ; de MM. Théo-Brctin et Cafford, sUr
les vins tunisiens ; de MM. Cliastanet et
Challssy, sur le prix du (pain ; de MM.
iFontanié, Paul Faure ot Frot, sur les me-
nées fascistes ; de M. Bouvery, sur le
transport des animaux par chemins de
fer.
QUESTIONS ECRITES
Congé de fin de campagne
M. Jean Goy, député, demande à M. le minis-
tre de la Guerre : 1* si un militaire en occupa-
tion dans les territoires rhénans, entre le 3 oc-
tobre 1919 et le 24 mars 1921, a droit aux béné-
lices de la campagne simple et, dans le cas de
l'affirmative, quel est le o'écret intervenu en la
matière ; 9* si un militaire en opération de
guerre au Levant continue à bénéficier de la
campagne que lui donnait cette situation de
guerre, pendant son congé de l1n de campn-
gno passé en France, ou si, au contraire, il
n'a plus droit qu'à la demi-campagne prévue
par le décret du 22 juin 1982. (Question du 27
janvier 1926.)
Réponse. 1° Réponse affirmative (art. 7
de la loi du 11 avril 1831 et instruction du 20
août 1919) ; 20 pour la période du congé de fin
de campagne qui coi-respond au total des per-
missions normales cumulées, auxquelles les
intéressés pouvaient prétendre d'après la durée
de leur séjour à l'armée du Levant, et sous réa
serve que cette période de congé soit posté-
rieure au 26 d hembre 1923, les militaires qui
jont participé aux opérations de guerre au Le-
vant conservent le même droit à campagne que
',sur ce théâtre d'opérations extérieur.
Colis gratuits
M. Georges Legros, député, demande à M. le
ministre de la Guerre : 1* dans quelles condi-
tions est assurée la gratuité des colis expédiés
nu.x soldats qui sont affectés aux théfttres
-d'opérations extérieurs ; 2* quelle est la raison
des formalités auxquelles elle a été récemment
soumise. (Question du 23 février 1926.)
Réponse. 1' Les militaires en service dans
les corps d'occupation peuvent se faire envoyer
en franchise, une fois par semaine un paquet
postal du poids maximum de 1 kilogramme ;
2° une seule formalité est exigée o'es corres-
pondants - de ces militaires pour Iténéficicr de
la franchise : ils doivent, en déposant leurs en-
vois A l'expédition, y joindre les « bons pour
paquets postaux gratuits » que les militaires
leur adressent après les avoir reçus dans leurs
unités. Ces bons sont timbrés et gardés par
t'administration n'es postes aux fin do régula-
tisnlion. La distribution des bons dans les uni-
6s des corps d'occupation permet aux mililni.
res de les envoyer a tel correspondant qu'i:--
désirent, et rend possible le contrôla, qui est
d'autant plus indispensable que eelt^ mesuri-
de bienveulanre est strictement iv-^c.v. e ;l 1 :\
troupes en opérations.
Magistrature coloniale
---(1.0--
On prépare actuellement rue Oudinot un
important mouvement dans la magistrature co-
loniale, qui portera sur plusieurs hauts postes
dans les Cours d'appel.
ucMFtmtcc --AFlICAIIE
o--
R M. Steeg, Résident Général, qui a quitté
Rabat hierj se rendant par voie de terre &
Tunis, où il doit assister à la Conférence
Nord-Africaine, a réuni,avant son départ, les
représentants de la presse, auxquels il a rap-
pelé le haut intérêt de ces réunions périodi-
ques. 1 de 1 'l" 1l{ S
Parlant de la situation militaire, M. Steeg
a exprimé sa satisfaction de laisser un pays
à ;'abri des surprises, grâce à la vaillance et
à la fidélité de nos troupes et de nos parti-
sane. Il a également insisté sur la brillante
résistance que les M'tioua de Louta opposè-
rent à la dernière agression rifaine et qu'il
considère comme un des faits d'armes les
plus significatifs de l'année en ce qu'il indi-
que que la situation est aujourd'hui retour-
née à notre profit et pleinement favorable.
Le Résident Général a déclaré qu'il se
rendrait directement à Paris à l'issue de la
conférence de Tunis.
Le lieutenant-colonel Martin, de l'infan-
terie coloniale, chef du Cabinet militaire du
Gouverneur Général de l'A. O. F., sera ad-
joint à M. Duchêne, à la Conférence Nord-
Africaine qui, ainsi que nous l'avons an-
noncé, se tiendra à Tunis le 22 mars.
.1. -
Finissons-en
-0-0---
Dans son intervention à la Chambre des
députés au sujet des crédits pour la guerre
en Syrie, M. Desjardins, député conservateur
de l'Aisne, disait : 1( Le général responsable
du sang versé échappe à toute sanctiou. » Au
Maroc il s'agit d'un maréchal de France
qui (c'est la France Militaire du 26 février
qui Hécrit), pour avoir voulu appliquer inté-
gralement la tactique du matériel, du front
continu et de la guerre européenne, a dé-
pensé beaucoup d'argent, gaspillé bien des
effectifs et retardé lu décision.
-.
C est bien ce que nous ne cessons de répé-
ter : la guerre au Maroc est une guerre co-
loniale que seuls des coloniaux peuvent me-
ner à bien. Et ce ne sont pas les chefs colo-
niaux qui font défaut. Dans les régiments co-
loniaux de Paris on compte jusqu'à cinq lieu-
tenants-colonels, dont quatre au moins sont
désoeuvrés. Nos généraux coloniaux comman-
dent des subdivisions territoriales de la mé-
tropote et des chefs, qui n'ont aucune notion
de l'emploi des troupes indigènes sont à
leur tête - et -- n'en tirent aucun parti.
Au Maroc, les unités au repos (repos bien
mérité) sont éparpillées sur l'ensemble du
territoire du protectorat, et nous lisons dans
le récent communiqué, publié d'autre part
dans les Annales Coloniales, que, de Fez,
ont été expédiées en hâte des troupes vers
les M'Tioua où l'on signale les préparatifs
d'une imminente attaque rifaine.
Les dernières nouvelles marquent une re-
crudescence de l'activité rifaine. Des contin-
gents se groupent-ou se renforcent dans diffé-
rents secteuTs, cherchant à entraîner les tri-
bus à reprendre les hostilités.
Des incendies de village sont signalés no-
tamment dans la région de Taounat, chez les
Af'Tioua soumis.
Vers Teroual, des dissidents semblent s'ap-
prêter à la bataille, car ils font refluer vers
le nord tous leurs approvisionnements.
Des contingents réguliers rifains sont venus
renforcer la harka, commandée par Khalecl,
fils de Raissouli, et qui doit opérer contre Te-
touan et chez les Djeballa.
En s imaginant que l'ennemi attendrait le
printemps pour se laisser attaquer et surpren-
dre, le maréchal Pétain, illustre en d'autres
lieux, ignorait tout de son adversaire qui, lui,
savait que nos effectifs étaient considérable-
ment réduits par le départ de nombreuses
unités et par les maladies inhérentes au cli-
mat rigoureux de l'hi ver.
Harcelées sans cesse, nos troupes à effectifs
réduits étaient incapables de surveiller tout
le front marocain et de maintenir le blocus
par lequel on avait réussi à arrêter les ravi-
taillements en armes et en munitions des Ri-
fains. La réaction d'Ab-el-Krim est donc so-
lidement étayée, et si on ne veut pas en finir,
on risque de voir l'armée française presque
en entieT (car de nombreux renforts sont en
route), incapable de triompher d'un aventu-
rier et d'assurer l'occupation définitive de la
zone confiée à notre protectorat.
IL FAUT en finir par une offensive résolue,
combinée avec une action efficace des Espa-
gnols.
Aux chefs de bandes marocains, opposons
nos braves chefs de bandes, nos coloniaux.
Eugène Devaux
11'.
Le cours du riz
----{)-o-
SAIGON
(Les 1.000 Uilos en piastres)
Riz no 1, '25 CI;', brisures 105 70
Riz n° 2. i0 brisures 101 70
Riz 11" 2, 50 brisures 95 *20
Rrisures nos 1 et *2 8.1 1»
Brisures nOR 3 (.t î 70 50
Farines '10 20
Paddy Vinh-Long 58 »
Paddy Go-Cong C)
Pmldv lînixau 59 »
Paddy Rac-I.iou 00 »
Coprah 'Ich 100 kilos) 17 TTi
TONKIN
(Cours moyens de la sonmine précédente
ftll. IInipl\foIl-FrHnt" en piastres par 100
kitos.:
Riz Tnnkin, snns brisures Incoté
n iz Tonkin, l.V'25 brisures U' 20
1 i/ Tonkin, *25.'i5 brisuree 11 70
nrisl1rc' n° )', Incoté
t~r)s'!r<~rt""!'j Incoté
[Par th'pt'i'iii' imlopcicifi-'
OMPeqp-
TAUX DE LA PIASTRE
Le 17 mars. 1* taux de la piastre A Saigon,
- lin! do 1:, fr. 00.
Yovi oralement le taux d«-s achats a terme
rte la piastre à Suïg'Mi cnr
l'aria S jii'irs. H"30 : M j m s. ; 00 j'Mii s,
Ild : IO Jours, Hi.;),
L'AVIATION COLONIALE
00
En A. O. F.
De retour d'Afrique Occidentale, où il
s'était rendu en avion, dans le but de faire
de la propagande aérienne, le comte de la
Vaulx, vice-pré-sident de rAéro-Club. est
arrivé hier à Puris.
Du Caire au Cap
Les quatre aviateurs militaires britanni-
ques qui ont entrepris la randonnée aérien-
ne Le Caire-Le Cap ont quitté Kusima (Ke-
HYU) le 1 i mars pour Tabora (Tanganyika)
Bruxelles-Congo
L'équipage de l'avion Heine-Elisabeth,
eampivnant les lieutenants Medads, Ver-
haegen et l'adjudant Coppens, parti le 17
murs de Atbura, est arrivé le mémo jour
à MongaJLa, après avoir franchi une étape
de 1.250 kilomètres.
La coadiltoa Í"Ídi¥t
de la lemae kabyle
-0-0--
Le Gouvernement générai de l'Algérie"
uvait chargé une commission présidée par-
M. Moranu, de rechercher les meeurea ao»-
ceiptibles d'améliorer la condition de la
femme kabyle.
Une sous-commission, présidée par M.
Duchéne, fut chargée de proposer un plan
des réformes qu'il est (Torea et déjà possi-
ble de faire accepter par lea indigènes.
O11 connaît le tnste sort de la femme ka-
byle, qui est la chose de son père avant de
devenir celle de son mari, Ci qui, comme on
sait, elle est rendue, au besoin avec em-
ploi de la force, avant même, parfois, d'être
pubère. Eti aucun cas, elle n a le droit de
répudier son mari, et elle ne peut réclamer
le divorce.
iSi le mari s'est lassé d'elle et la ré-
pudie en lui laissant une certaine sonune,
elle duit lui restituer sa ;» rançon » si elle
se remurie.
Les enfants appartiennent au père. Répu-
diée, elle devient étrangère. Si le mari
meurt, la femme fait partie de la succes-
siou, tout comme un meuble, et est trans-
mise avec ses biens.
Eu l'.RW seulement, la femme cessa, au
décès du mari, d'être transmise avec ses
biens comme un objet.
Eu 1921, la Cour d'Appel d'Alger consa-
cra eniin le droit pour la femme kabyle
malti ailée de demander le divorce.
Eu lin, de plus en plus, on prit l'habitude
de tempérer la rigueur dt; la loi indigène,
en accordant aux veuves une sorte d usu-
fruit.
Ainsi, en un quart de sièele, un certain
progrès a pu être accompli sans heurt, du
l'ait que lu kabyle, d'ailleurs fort intelli-
gent, a voyagé, est allé travailler a l'étran-
ger, et a commencé à évoluer.
La sous-commission, partant do cet état
de fait, a pensé qu'il convenait d'abord de
le généraliser en en faisant une règle pré-
cise et de le parfaire dans les limites où
cela est pussiùle, sans heurter la mentalité
kabyle. Elle proposa dune :
1° D'interdire le mariage des filles non
nlllJill - l'âge de la nubilité étant ftxô à
15 ans - et le fait étant vérifié par les
caïds, les déclarations de naissance et de
lian«;aillea devenant obligatoires ;
2° De déclarer nul le placement d'une
Il rançon m sur la tête de réponse répu-
diée ;
3° De reconnaître ù la f canine le droit de
demander le divorce pour mauvais traite-
ment, Héfaut d'entretien ou abandon du do-
micile conjugal de plus de deux ans ;
4° D'assurer à la femme un droit d'ueu-
rruit sur la succession du mari, du père ou
du grand-père.
Enlill, elle émit le vœu qu'il convenait
d'organiser l'instruction de la femme ka-
byle, pensant très justement que le petit
gareou qui verrait la petite fille aller com-
me lui à l'école, s'habituerait très jeune à
la considérer comme une égale.
Telles furent les propositions que la
sous-commission soumit à la commission.
Un projet de décret fut aussitôt préparé
et envoyé à Paris. 11 est actuellement sou-
mis à l'examen de la commission musul-
mane au ministère des Affaires étrangères.
1.e
LES VINS TUNISIENS
-0-0----
La Chambre de Commerce de Cette, par
l'intermédiaire de son. président, M. Prats,
vient de s'adresser au président du Con-
eei!, ministre dos Affaires Etrangères,
pour lui signaler les difficultés causées au
e.«mnierce cettois par l'épuîscnwnt du con-
tingenlement des vins tunisiens admis en
franchise en France pour l'année viticole,
1025-*20. Elle demande une intervention l'a.
pide en vue d'un supplément d'importa-
tion de (iO.OOO heetns au bénéfice des vins
tunisiens, quantité qu'elle estime de mi-
nime importance ù côté de l'enseml le de
la production française (70 millions d'hec-
tos.
La Chambre de Commerce de Cette con-
sidère que l'entrée sur le marché métro,
politain de f.O.oOO hertos de vins tunisiens
ne saurai! iutluencer en aucune manière
les ,_'dm';.;, lie plus la viticulture serait pri-
vée. jusqu'il h1 nouvelle année viti« oie
Ouille» prochain' de 10.000 filts immobilisés
dans les entrepôts de douane. Cette .oin-
paizme insiste pour que les qualités débar-
quées soient incorporées dans le corUn-
gent de 192IV-27.
Par rnntrr, la t'onfédération Cé;:< ! île
des Vignerons à Narbonne maintien» en
(lit 'nf.
des vins tunisiens en France.
TAUX DE LA ROUPIE
A la late du 17 mars IflSô. !•* taux officiel J.
la roupie, dans l"In'l'\ était de 0 Fr. b().
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