Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-01-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 janvier 1926 21 janvier 1926
Description : 1926/01/21 (A27,N11). 1926/01/21 (A27,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397058s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
YINtiT-SBPTKBME ANNBIE. - Ne Il - -
- - - - -
LE NUMERO : 80 CENTIMES
JEUDI SOIR, 21 JANVIER 192*
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
ijmAnntncaeiRéeimaaeasonIreçuesauxBureauxéuJmtmmIeldmnthêAgtneeêdePuUieiU
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
RééMtiM et AdMiaitlrtiiH : 34, Rua du Mont-Thabor, PARIS-1" - Téléphtie : LOUTRE 19-17
Un au ̃ .Õ&.
Ua mn >jmI« 8 BMI*
Franc* et Colonie». 80. 45 25 J.
.4f°u «ÏSÎIL» ( Etranger 120 » l'. 35 9
illustré -
On i abonne (Uni toualee Barm« de porta et chez le* prindpaum libraires 1
Colonialisme et Démocratie
.1.
J'ai trouvé, dans mon courrier, un grand
journal, un très grand journal qui s'appelle:
Saigon Républicain, et qui porte ces mots
comme sous-titre : c Organe d'Information
et des Républicains de Gauche en Extrême-
Orient ». Il y a donc des républicains de
'droite, en Extrême-Orient ; c'est probable,
et même des républicains qui ne le sont pas
du tout.
On a cette impression très nette en lisant
le discours que le président du parti radical
socialiste adresse au nouveau gouverneur
général. Il y a là des allusions rapides mais
énergiques aux tyrannies et aux brimades
que les réactionnaires indochinois exerçaient
sur les plus petits ; des invitations voilées
mais assez nettes adressées à M. Varenne
pour qu'il se méfie de certains hommes qui
ont accueilli sa nomination avec des sarcas-
mes et qui depuis. vous m'entendez bien.
Mais je note surtout deux passages impor-
tants :
a Vous connaissez comme nous, monsieur
le Gouverneur Général, l'hypocrisie qui, de
tout temps fut contenue dans ces mots :
Pas de politique. » Parions que M. Alexan-
dre Varenne l'a déjà connue dans la Métro-
pole.
« On vous dira que nul lien n'existe entre
les aspirations annamites et la politique des
partis de gauche ! » Parbleu ! On le dira et
Ailleurs qu'à Saigon. « De quoi diable vont
se mêler ces gens? Qu'ils nous laissent donc
tranquilles avec le Cartel, à quoi ifs n'en-
tendent goutte t Et qu'ils se contentent donc
de nous expédier des ratières coloniales!
Voyez-vous ça? Le Cartel en Indochine? »
'De pareils propos ont dû être tenus mille et
mille fois. Voici la réponse catégorique :
« Qu'on le veuille ou non, les Annamites..
bas de tant de promesses non tenues jusqu'ici
ont associé leurs espoirs au changement de
régime qui rendit le gouvernement de la
France aux partis démocratiques. » Cela si-
gnifié que le ii mai a été salué là-bas avec
un enthousiaane touchant. Et le fondateur
de la presse annamite de langue française,
M. Nguyen-phu-Khai, apportait une précision
nouvelle à cette Idée en montrant pourquoi
les Annamites avaient pleine confiance dans
les hommes appartenant aux partis de gau-
che. Nous sommes, a-t-il déclaré, par rap-
port à la société franco-annamite de l'Indo-
chine ce que les prolétaires français sont à
la bourgeoisie; cest pour cela que nous
nous tournons vers les démocrates comme
vers nos défenseurs naturels et dévoués.
La réponse de M. Alexandre Varenne est
non moins digne d'attention. Je la débarrasse
de toutes les bagatelles de la porte, de toutes
les raisons données pour faire comprendre
dans quelles conditions il avait accepté a le
pouvoir » et c le lointain exil en Extrême-
Orient ». Il faut rendre à M. Varenne cette
justice : il ne veut pas être de ceux qui,
dans les grandeurs du présent, oublient ce
qui a fait la belle unité de leur existence :
a C'est un délégué qualifié de la politique du
u mai que le Gouvernement a choisi pour
gouverner l'Indochine »; en présentant sa
carte de visite, le gouverneur ne veut pas
passer sous silence ce titre dont il revendique
l'honneur.
- -
C'est qu'il n est nullement incompatible
avec son rôle. Au contraire. Son rôle est
politique plus qu'administratif. Pour des
qualités administratives, le Gouvernement
n'avait que l'embarras du choix. Mais il
s'agissait d'une besogne « d'ordre plus dé-
licat, plus intime ». Comprendre des hom-
mes; modifier leur état d'esprit, telle est la
tâche politique : celle à laquelle le nouveau
gouverneur entend se consacrer plus parti-
culièrement. Nous voilà déjà bien près de
cette forme moderne de « colonialisme - à
laquelle je montrais, dans mes derniers arti-
cles, que les socialistes, que les démocrates
devaient se rallier, loin de se cantonner dans
des négations stériles, qui indiquent surtout
une incompréhension absolue des faits con-
temporains. Nous y voici complètement avec
les déclarations suivantes :
« Le colonialisme est un fait comme le
capitalisme. On a vu combien la brusque sup-
pression du second a pu apporter de troubles
et de misères à un pays européen.
Mais, si le capitalisme et le colonialisme
sont des faits, doit-on en prendre tout sim-
plement son parti, ou, au contraire, essayer
de les transformer, de les améliorer?
Les socialistes de ma qualité sont pour la
seconde méthode. Ils veulent transformer et
améliorer jour par jour. -
Améliorer, transformer, aujourd'hui plus
qu'hier et bien moins que demain, c'est en
effet la méthode évolutionniste, celle qui, en
tous les domaines, est la meilleure sauve-
garde contre l'émeute, et la révolution. Non
pas cependant que chacun des progrès soit
v réalisé "comme indépendant de celui qui pré-
cède et de celui qui doit venir. Il y faut une
vue d'ensemble. La méthode est souple
comme le réel, mais hardie comme l'idéal.
Dans notre Indochine, l'idéal pour M. Va-
renne, comme pour tous ceux qui veulent
une politique coloniale digne d'une grande
démocratie, c'est que les deux civilisations,
rene de la Métropole et oelle du pays pro-
tégé, se pénètrent au lieu de se superposer.
e Un jour, une fusion s'opérera dans le creu-
set ardent de ce climat, et une civilisation
ni asiatique ni européenne naîtra et s'éten-
dra sur la terre asiatique. » Prophétie
qu'on trouvera vague dans les termes (et
pour cause) et à laquelle je ne reprocherais
peut-être que d'étendre trop loin les limites
géographiques de la métaphore. Il n'y a pas
une civilisation asiatique, mais des civilisa-
tions asiatiques; la fusion ne sera pas la (
même sous tous les climats du proche Orient*
à l'extrême Orient, d'abord parce que les
creusets ne seront pas les mêmes, et puis
parce que les éléments qui s'v mêleront sont
différents par l'ancienneté, par la. qualit,
par la valeur. Pour l'Indochine, l'œuvre de
pénétration a depuis longtemps commencé.
Nul doute que peu à peu ne s'opère cette
union des âmes, sans laquelle la colonisation
est compromise si elle n'a pour elle que le
lien fragile, quelle que soit sa puissance, des
intérêts matériels.
M. Alexandre Varenne en donne des mo-
tifs, que j'ai eu plaisir à retrouver exprimés
par lui, et que j'ai indiqués plusieurs fois
dans notre journal : ce sont les qualités essen-
tielles de la race française, « qualités qui
ne courent pas le monde 9, qui nous assurent
le succès dans cette œuvre civilisatrice : « S'il
n'y a que nous qui puissions réussir en Indo-
chine, il faut dire qu'il n'y a pas de pays où
les chances de réussite soient égales car cette
race a aussi des qualités précieuses, de
finesse, de haute moralité, qui rendent le suc-
cès possible, et fait d'elle une collaboratrice
toute indiquée de la civilisation française. 8
La formule me parait heureuse : coloni-
sation, collaboration, civilisation.
Mario Roustcm,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
il de la Commit s ion sénatoriale des Co.
tontes, Secrétaire çénéral du Groupe
trtticoi*. 1
Au Conseil d'État
0-0
Contre une décision dn Conseil du Conten-
tieux administratif de l'Indochine,
Le SI décembre 1914, un pécheur ton-
kinois nommé Nguyeai-Taï-Ouiqng, affer-
mait le droit de pêche et de récolte des né-
nuphars du grand Lac d'Hanoi.
L'exercice de ce droit subit une atteinte
il raison des mesures prises par les auto-
ritée du protectorat du Tonkin. En effet,
l'affaissement du radier de l'ouvrage de
Nhat Tou modifia le régime des eaux du
grajid Lac. La culture, la récolte des né-
nuphars furent compromises au point que
l'adjudicataire en question dut mettre !ln
à sa petite exploitation.
L'indemnité qu'il réclama au protecto-
rat ayant été repoussée par uecision du
conseil du contentieux administratif de
l'Indo-Chine, ce pêcheur introduisit alors
une requête au Conseil d'Etat, aux fins
d'annuler ladite décision.
Cette haute jurisprudence a rejeté la re-
quête dont s'agit pour le motif, entre au-
tres, que Ile requérant n'avait pu établir
la preuve que le préjudice à lui causé pro-
venait des travaux ordonnés par les au-
torités du protectorat du Tonkin.
Contre un arrêt du Gouverneur )
de la Guadeloupe
Le Conseil d'Eltat a TejeM la requête que
M. Forrand, ex-commis des dragues, ¡\
Pointe-a-PMre, avait introduite aux fins
d'annulation d'une décision du Conseil du
contentieux administratif de la Guadeloupe,
rejetant sa demande d'indcmnité pour ibrus-
qute congédiement et corutre un arrêté du
Gouverneur de cette colonie, supprimant
son emploi.
Cette haute jurisprudence a pris cette dé-
cision pour les motifs ci-après :
Le Conseil,
Considérant que le requérant a reçu no-
tification de la décision attaquée te 2 sep-
tembre 1022, que sa requête n'a été cn-
registrée au: Secrétariat du contentieux du
Conseil d'Etat que le 17 janvier 1922, c'esl-
à-dire après l'expiration du déiai de cinq
mois imparti aux requérants hahitant la
Guadeloupe, la requête dont s'agit n'est pas
recevable.
Considérant qu'aux tiennes du décret du
i) août 1881, les recours formés- conlre les
décisions des Conseils de contentieux ad-
ministraititfis dans ilies colonies, ne sont dis-
pensées du ministère d'avocat qu'en ma-
tière de contributions directes et taxes as-
similées, d'élections et dIC contraventions.
Considérant, que la requête de M. Fer-
rant a été présentée snns tie ministère d'un
avocat, que par suite elle doit être rejetée
comme non reeevable.
Le cyclone des Canaries
--0-0--
Les retards considérables subis par les cour-
riers de la Côte d'Afrique s'expliquent par un
cyclone très violent qui a dévasté les Canaries
pendant trois jours : aucune maison n est in-
demne. Il y a six morts. Les plantations de
bananes ont beaucoup souffert. C'est surtout la
ville de Las Palmas, dans la Grande Cana-
rie, qui a été endommagée.
A L'OFFICIEL
----0-0--
Le Joumat Officiel du 21 janvier publie le re-
levé des produits d'origine et de provenance
tunisiennes importés en France ou en Algérie
pendant la première décade du mois de jan-
vier 19M.
Vandervelde
et les Colonies
--cH)-
Vandervelde, leader des socid-
listes belges et présentement minis-
tre des Affaires étrangères n'a ja-
mais été un adversaire intransigeant de la
politique coloniale.
Lorsqu'il y a quelque vingt ans le roi Léo-
pçld légua à la Belgique l immense colonie
du Congo qui était sa propriété Personnelle,
Vandervelde compta parmi les rares socia-
listes qui furent d'avis d'accepter cet héri-
tage royal. Sans doute il faisait des réser-
ves sur les méthodes coloniales qui ", étaient
appliquées. Il se rendit mime sur place pour
mieux les étudier et en revint avec la con-
viction qu'il valait mieux faire passer VEtat
indépendant sous la domination beige que
de le rendre à sa propre liberté. Seulement
il mettait à son acceptation certaines condi-
tions et notamment que Von pratiquerait à
l'égard des indigènes une politique plus
équitable, Plus humaine et que Von prendrait
davantage souci de leur bien-étre moral et
matériel.
Ces idées sont encore les siennes au jour-
a lmi qu'il est au pouvoir. Il vient de les
exposer avec beaucoup d'éclat dans un dis-
cours prononcé la semaine dernière à Char-
leroi.
Examinant la situation internationale,
Vandervelde signale les mouvements qui agi-
tent le monde, et notamment, les conflits qui
mettent aux prises les Populations de race
blanche ou plus exactement de civilisation
européenne avec celles de civilisation orien-
tale ou musulmane.
Les bolchevicks pour des raisons que tout
le monde connaît, préconisent une solution
simple, mais peut-être aussi dangereuse pour
la paix que le régime actuel.
Pour Vandervelde il ne saurait être ques-
tion de déguerpir sur le champ des colonies
mais entre le départ immédiat et la domina-
tiom Perpétuelle il existe des transitions né-
cessaires. Certes. déclare-t-il. il n'est Pas un
socialiste qui ne pense que l'Europe ne doive
préparer pour une date lointaine son abdica-
tion dans les colonies. Mais si cette abdi-
cation avait lieu soudainement, elle mena-
terait d'être le pire des désastres. Il faut
donc la préparer en tenant compte du degré
dévolution auquel sont arrivés les peuples
qui subissent la suprématie européenne.
Puis le ministre socialiste trace les gran-
des lignes de cette politique : Respect des
conventions et des droits de l'homme, exten-
sion Progressive des autonomies coloniales
jusqu'à la quasi indépendance des domi-
nions ; justice exacte faite aux populations
blanches et de couleur partout où elles vi-
vent côte à côte, abandon volontaire
des capitulations et. des privilèges commer-
daux imposés jadis manu militari à des peu-
ples vaincus.
Ceci réalisé, nous aurons une véritable
Société des Nations où l'on ne connaîtra Plus
de vainqueurs et de vaincus, de sujets et
de maîtres, d'où sera bannie la domination
des races et où il n'y aura que des peuples
libres, c eaux en droits et en dienité.
Ces idées sont d'une sagesse remarqua-
ble mais qui ne surprend pas chez cet
homme réaliste qui sait concilier la nécessité
de l'action avec la fidélité à la doctrine.
Elles ne sauraient qu'être approuvées par
tous ceux qui assignent à la colonisation un
but moral dans lequel réside sa véritable
justification.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Atfatres étran-
gères, membre de ta Commission
des ColoRie..
-008%
Ferme des jeax en ladochine
----{)-Q--
Certaines informations laisseraient supposer
que le Gouvernement Général de l'Indochine
envisagerait le rétablissement de la ferme des
jeux. Nous somirps en mesure de donner le
démenti le plus formel à cette information.
Des renseignements que nous avons pu re-
cueillir, il résulte que le Département des Co-
lonies n' a été saisi d'aucune proposition du
Gouvernement Général de l'Indochine à cet
effet et qu'il n'est pas question d'une mesure
de cette nature.
Création d'un syndicat des riz,
maniocs et grains de Madagascar
--()-()--
Un syndicat, des riz, maniocs et grains de Ma-
gadasenr vient de se constituer ii Paris, 17, rue
d'Anjou.
Cc syuflicnl. a pour but notamment, la défense
du commerce des riz, maniocs, grains et tou-
tes matières amylacées on provenance de Ma-
dagascar, l'examen dos mesures propres IL dé-
velopper et, a élargir la consommation de ces
produits, l'étude de toutes questions de douane,
transit, magasinage, transports maritimes et ter-
rstrl's, y relatives, la solution amiable par voie
d'arbitrage des différends qui peuvent s'élever
entre ses adhérents ou ontrt- «es adhérents et.
des tiers.
TAUX DE LA ROUPIE
--0-
Le gouverneur des établissements français
dans l'Inde vient de faire connaître ou ministre,
des Colonies qu'il la date du 9 janvier 1926. le
taux officiel de la roupie était de 9 fr. 40.
A LA CHAMBRE
RAPPORT
L'agence générale des Colonies
Le Gouvernement a récemment dépoeé
un projet de loi portant suppression de
l'Office Colonial et son ramip lacement par
l'Ag ence générali! des Colonies.
Chargé du rapport, notre ami et éminent
collaborateur, M. Auguste Brunet, conclut
que le projet. de loi soumis à l'examen de
la Chambre et qui consacre l'existence
légale de l'Agence générale des colonies en
taiit qu'organe autonome substitué à l'Of-
fice colonial, doté de la personnalité ci-
vile, apte & posséder et à ester en justice;
va faire tentrer cette institution sous la
règle de droit public, suivant laquelle la
personnalité civile ne peut être conierée
que par une loi.
Mais nous estimons aussi, ajoute-t-il,
que le texte du Gouvernement devra être
complété par une disposition précisant que
les frais d'entretien et de fonctionnement
de l'établissement en question incombent
au budget de l'I.tat et aux budgets lo-
caux au prorata des engagements dfe dé-
penses qui les concernent, c'est-à-uire dans
la mesure des services qu'il leur rend.
En conséquence, la Commission présente
ainsi le projet du Gouvernement amendé :
Article premier. - Léurnce colonial est
supprimé et remplacé par l'Agence géné-
rales des colonies, telle qu'elle se trouve
constituée par le décret du 29 juin 1919 et
l'article 159 de la loi de Finances du 30
juin 1923.
Art. Il. L'Agence générale des colo-
nies est investie de la personnalité civile.
Elhe est représentée en justice et dans les
actes de la vie civile par son directeur.
Art. III. - Le budget de cet établisse-
ment - constitue un budget autonome.
Il est alimenté en recettes par la contri-
bution de l'Etat et par les contributions dei;
colonies, fixées chaque année par la loi de
finances, les arrérages des titres de rentes,
subventions et produits divers.
Les frais d'entretien et de fonctionne-
ment de l'Agence générale des colonies,
tels qu'ils ressortent au compte deunitif de
l'exercice, sont supportés par les uudgets
intéressés, au prorata des dépenses qui
les concernent
Art. IV. - Les titres de rente Immatrt.
culés au nom de l'Office colonial sont at-
tribués à l'Agence générale des colonies.
Les collections et objets de toute sorte
appartenant à l'Office colonial, ainsi que
le mobilier et le matériel existant dans les
services administratifs des porta de com-
merce, sont remis en tpute propriété à
ceitte même agence.
Art. V. - Un règlement d'administration
publique déterminera les conditions d'ap-
plication de la présente loi et fixera la com-
position du conseil d'administration dans
lequel devront M.re représentées autant
que possible les colonies intéressées.
Extension de la loi du 22 mai 1915 à la Mar-
tinique, à la Guadeloupe et à la Réunion
Chargé du rapport sur le projet de loi
tondant h étendre aux colonies de la Mar-
tinique, de la Guadeloupe et de la Réu-
nion les dispositions de la loi. du 22 mai
1915, sur le recel, notre ami, Auguste Bru-
nei, conclut favorablement, à l'adoption de
ce projet.
L'impôt sur le chiffre d'affaires en matière
d'exnortalion
- - --..- -- -----
Les parlementaires nigériens avaient
demandé à M. Doumer. ministre des Fi-
nances, si les dispositions, (le l'article 12
du projet, de loi rélatif à la suppression de
l'exonération de l'imipét, sur le chiffre d'af-
faires en mat'ère d'exportation s'applique-
rait aux affaires faites avec l'Algérie.
Le nynistre des Finances vient de leur
faire connaître que cette question ne peut
être résolue, que par l'affirmative.
« Si, ajoute-t-il, jusqu'à ce jour, les ex-
portations de France en Azérie ont pu
être faites en franclhdse de la taxe fran-
çaise sur le chiffre d'affaires, c'est parce
que l'Algérie, maltresse de son régime fis-
cal, devait être, au titre do l'impôt sur !e
chiffre d'affaires considérée comme un
territoire étranger. Les ventes faites à
l'étranger par des commerçants français
devant être, dans le nouveau régime envi.
sagé, soumises à la taxe de 1,30 %, celle-
ci ne peut que s'appliquer aussi aux affai-
res faites avec l'Algérie.
cc J'ajoute que si, comme il semble que
vous l'envisagiez, on devait, au point de
vue chiffre d'affaires, assimiler l'Algérie
an territoire métropolitain. la - taxe sur le
chiffre d'affaires pour les affaires faites j
entre la France et l'Algérie serait immé-
diatement exigible, comme pour toutes les
affaires faites en France.
« Au surplus, on peut se demander si la
suppression de l'exonération de la taxe
sur le chiffre d'affaires, en ce qui concerne
les affaires traitées avec l'Algérie, ne se-
rait pas favorable A certains égards, aux
intérêts algériens, puisqu'elle aurait pour
conséquence de favoriser les commerçants
et industriels de la colonie par rapport à
leurs concurrents de la métropole fabri-
quant ou vendant les mêmes objets ou
marchandises. »
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Finances
Poursuivant hier l'examen du prc\jt 1 de
loi portail' créai ion de ressources fiscales
pour équilibrer le budget el alimenter la tré-
sorerie, Va Commission a adopté un- aivien
dénient de M. Henri Simon, une «en minier
des Colonies, tendant il ne pas appliquer la
taxe aux exportations A destination des co-
lonies. *
QUESTIONS ECRITES
La Légion d'honneur
M. Morinaud, député, demande à M. le minis-
tre de la Guerre, si les officiers qui ont été pro-
oosés à titre exceptionnel pour la Légion d'hon-
neur pendant la durée des hostilités ne doivent
pas figurer en rang de priorité sur les Mats de
propositions actuellement présentés par les corps
d'armée. (Question du 20 décembre 1925.)
Re. - Les officiers proposés pour che-
valier de la Légion d'honneur sont classés sur
les listes de propositions des corps d'année
d'après le total des annuités, et & égalité d'an-
nuités, par grade et ancienneté de grade (ins-
truction pour l'application du décret du 1 mal
19U relatif & l'établissement des tableaux de
concours). Le numéro de préférence attribué à
chaque candidat résulte de l'examen compara-
tif de ses titres, par rapport à ceux des autres
officiers proposés, les propositions antérieures
constituant un élément d'appréciation dont il
est tenu compte.
Permissions
M. Reynouard, député,' expose à M. le mi-
nistre de la Guerre la situation d'un certain
nombre d'officiers et de sous-ofliciers de l'armee
coloniale, appelés d'urgence en mai 1925, en
renfort au Maroc, avec leur régunent, en abun-
donnant le temps de séjour auquel ils avaient
encore droit en France, sans un jour de per-
mission, qui, depuis cette upoque, s'y trouvent
en contact permanent avec l'ennemi ; ajoute
que, d'après certaine circulaire du commandant
supérieur des troupes au Maroc (note n* 3 53 S
C I), ils se verraient primés, pour la relève, par
d'autres officiers qui, ù la veille de l'expiration
de Jeur séjour normal en France, se sont dé-
chûmes volontaires ; que ces derniers, qui ont
héneiicié de tous les avantages normaux, se
verraient encore attribuer, pour un an de séjour
au Maroc, tous les avantages d'un séjour com-
plet de deux ans, de sorte que, airivés après
leurs oam, ils repartiraient avant, et de-
mande au ministre s'il n'estimc pas qu'il y ait
Heu de faire bénéficier du môme avantage les
militaires envoyés au Mnroc dans les circons-
tances ci-dessus indiquées, sans qu'ils uient ù
taire une demande spéciale après sept mois sur
le front. (Question du 14; décembre 1925.)
Réponse. - Les officiers et sous-ofiléiers de
carrière, partis au Maroc avec leur unité, doi-
vent, en principe, suivre le sort de cette unité
et ne rentrer en France qu'avec elle. Leur sé-
jour au Maroc ne saurait, toutefois, excéder
la durée réglementaire d'un séjour colonial sur
ce théâtre d'opérations, séjour réduit à un an
pour les officiers et sous-olflciers partis au
Maroc entre le 15 avril et le 3 septembre 192ô et
qui ne figuraient pas au tour de départ colonial
au moment du dfepart de leur unité. Les ofti-
ciers et sous-officiers de cette catégorie partis
qu Niaroc. uvec leur unité, ont donc les mêmes
avantages que ceux qui sont partis volontaire-
ment au Maroc au titre des renforts individuels.
Lois, Décrets, Arrêtés
-o-(}-
Décret du 16 janvier 1926 portant nomina-
tions dans les justices de paix d'Algérie
et de Tunisie.
Décret du 16 janvier 1926 admettant des
juges de paix à faire valoir leurs droits
à la retraite.
Décret du 16 janvier 1926 nommant des
huissiers en Tunisie. a
Arrêté du 18 janvier 1926 portant craation
d'une audience foraine à Oued-Taria,
canton de Mascara.
Décret du 13 janvier 1926 autorisant une
amodiation ae concessions minières en
Alaérie.6
Aux Uirmes de ce décret a été ;nU.>ris l'amodiation consenitie par M. lK'sporle.> a
la coinpmghie noyuiile astuinenne des nnno^ des
concessions (h iiuuvs du zinc et aul-ivs mé-
taux confliexes do Klieiv.et-Youis«el' ot d'Aïn-
itourllamède (ConstaniLiaie), sans que cette au-
torisation irnçxlique aucune approbation des
ol"OIH.hlioH.; tuiajk-ières de ramodiatLon ou pré-
juge de la valeur des mines. Ijuiite rompa-
gntie a éité autorisée ù n'-unir ces roncessions
a collas des mines de même nature d'c Kd-
Hekina l'l lladjar Melkouch (Constanttne).
Décret du 13 janvier 1926 portant majora-
tion temporaire des tarifs sur la ligne
d'Aïn-Mokra à Saint-Charles (Constan-
tine).
Décret du 14 janvier 1926 délimitant le ri-
vage de la mer dans le département
d'Oran.
Aux ternies île ce ilécret, ,;;",Ill sanctionnées
les constata fions faites les 10 mai et ir juin
m21 et le i juin 1D23, pur. trois commissions
spéciales qui ont respectivement procède, sur
le liitoraK du dcpn-U-mcnt d'Oran, u la lu-tor-
miinafcion de la limite ,lollgitl\td.naJ.e <1U rivage
de la mer :
1° Kntre le port d'Arzew et un point situe
ù 2 kilomètres iltins le Sud :
20 Filtre l'enMboiuInn-p de la Miicla et lu
poilntc de PorL-,¡¡u\-Poulcs
3* Sur la plage des Andalouses.
J. O. du lu janvier IteCO
Arrêté du 9 janvier 1926, portant fixation
des émoluments qui doivent servir de
base à la révision des pensions des an-
ciens receveurs des contributions diverses
en Algérie.
Décret du 15 janvier 1926 relatif aux socié-
tés coopératives agricoles à la Guade-
loupe.
Décret du 17 janvier 1926 modifiant le dé-
cret du 7 août 1S23 en ce qui concerne le
montant maximum des dépôts à la caisse
d'épargne de l'Afrique occidentale fran-
caise.
Alix termes de ce, décret, l'articlc 2 du dé-
cret du 7 août H)23 est niodilié connne suit :
« l.o"compte ouvert à chaque déposant ne peut
excéder 7.500 fr. versés en une ou plusieurs
fois. 11 «our les Sociétés
de secours mutuels de bienfaisance et de coo-
pération. ainsi que pour les livrets appartenant
a des sociétés spéeial< nicnl autorises par le
gouverneur L'cruu-al. »
Décret du 17 janvier 1926 portant approba-
tion d'un arrêté du gouverneur général
de rindocliine modifiant le régime des al-
cools dans cette colonie.
Décret du 16 janvier 1P26 fixant les limites
du port de guerre de Saigon.
Décret du 16 janvier 1926 interdisant, dans
la colonie de la Réunion, d'allumer du feu
dans le voisinage des bois et forêts.
Arrêté du 19 janvier 1926 nommant le com-
missaire administratif du Gouvernement
prés la banque de Madagascar.
Aux teime-s de cet anvtc. M. Thibon, an-
cien préfet, est nomme commissaire adminis-
tratif du < 1 ouvornement près la banque de
Madagascar.
M. Thib.MT avMWHTa. en cctt<> qualité et a ]
chareje de )a banque, un traitement annuo! de
18.0Q0 fr.. à -compter du jour de la •̃institu-
tion de ':t Société.
'l. 0. du 21 janvier 192I>V
UNE CROIX MÉRITÉE
Henri Duvernet
M. Henri Duvernet vient d'être promu au
grade de Chevalier de la Légion d Honneur
par M. le Ministre des Colonies.
C'est une nomination qui n'échappera pas,
certes, à l'attention des coloniaux de l' Afri.
que Occidentale. Nous tenons néanmoins à
souligner ce que nous considérons comme ua
événement justement heureux.
Henri Duvernet, né le 5 mai 1878, à Ai-
nay-le-Chateau, dans l'Allier, débute à Ru-
fisque en octobre 1808. au service de la Com-
pagnie Française de l'Afrique Occidentale
à laquelle il demeure attaché jusqu'en 1922.
Il est d'abord sous-agent de cette Compa-
gnie en Gambie où il contribue hautement
à faire de cette colonie anglaise un foyer
d'intense activité française (les 3/4 du trafic
de la Gambie anglaise, à cette époque, il
faut bien dire, sont entre les mains de Fran-
çais, ce qui prouve que sur le même terrain
nous savons gagner la partie).
Il est ensuite agent en Casamance, puis
inspecteur. Alors, au cours de voyages inces-
sants, tout le long du golfe de Guinée, de
Dakar à l'embouchure du Nigen au cours de
randonnées qui le ment de Saint-Louis à
Ougadougou, de Konakry au Tchad, dç
Grand-Bassam à Tombouctou, son rôle gran.
dit avec le champ livré à son activité.
Infatigable et d'une courtoisie toujours
égale, il sème sur son chemin les idées fortes
et droites. Le principe d'Henri Duvernet est
de faire collaborer l'indigène d'une facon in-
telligente et honnête au développement des
affaires françaises. Il pousse à la rémunéra-
tion du producteur dans la plus large me-
sure possible ; il fait mettre à la disposition
facile de ce même producteur les denrées et
tissus de première nécessité, comme les mar-
chandises d'agrément. Partout, enfin, il s'at-
tire le dévouement de son personnel français
et l'affection respectueuse des indigènes de
toutes les contrées qu'il traverse.
Pendant la guerre, il fait son devoir au
milieu des Sénégalais.
En 1922, après avoir fourni à la Compa-
gnie Française de l'Afrique Occidentale et
a l'essor colonial en général, un effort consi-
dérable et d'une qualité dont le degré a été
rarement atteint, il est appelé par le Con-
seil d'administration de la Société Commer-
ciale de l'Ouest-Africain à prendre en mains
la direction de cette Compagnie.
Chacun sait, à l'heure actuelle, avec quelle
ardeur, quelle puissance il contribua en plein
accord avec ses administrateurs, au relève-
ment et au déveloniiément de cette entremise
qui connaît depuis lors de belles destinées.
Henri Duvernet, au surplus, est un exem-
ple frappant de ce que peuvent aux colonies
des hommes sains, armés de la volonté de
travailler. Sa vie coloniale est une formule
non seulement de réussite, mais de santé mo-
rale et physique. Il est plus qu'un grand
chef du négoce français, il est une forer ci-
vilisatrice.
Voilà, n'est-il pas vrai, une distinction qui
est bien due au mérite et dont les coloniaux
dignes de cr nom se trouveront honorés.
André DematMon
La poste aérienne britannique
et l'Afrique du Nord
1 iieii qu'il n'y ait chez nos voisuus iiuil
qui puisse se coin parer comme intensité au
ser\ic'' ,posta! aéncn du Maroc, dont nous
avons publié les résultats dans les Anna-
les Coloniales du lV janvnir, ils s<; dÓda-
rent..satisfaits des propres réalisés ou llJ25»
dont une statistique vienL d'ôtre publiée.
Le poids total des lettres expédiées d'An-
gleterre mi reçues un :\Ilglderrt par la voie
des airs s'est «'-levé 7,,OO kilogs environ.
1,'au^uienlation constatée est dte 19 0/0 sur
la ligne Pans-lxmdres, de Si ';{) dans la di-
rection de IWhjerie et du Maroc, de H)
jour le service avec )',\lit'mtlgllt"
Ajoutons qu'uni' ouîvspondance il été or-
p'-.nist'')' litre les lignes de la ionique et le
Truiissili'' rien, el a.-permis tic réduire ù. 15
jours la duréi- de transport d'une lettre, en-
tre Londres et Shanghaï.
–-–– -------
Le caoutchouc au Libéria
Les Ktats-Ur.is, qui poursuivent, avec
acharnement leur guerre, au caoutchouc, font
actuellement un important effort financier
pour créer des plantations au Liberia.
C'e..,t aini que tout récemment une Société
américaine vient de se constituer au capital
de lOt) millions de dollars.
__---- - ----
AU MOZAMBIQUE
-–0-0––
Des inondations provoquées par des pluies
torrentielles, ont caus.- de gnmds deg,\Us
Heira. IJ'¡ nombreux indigènes ont ét
noyés.
D'anire part, de graves émeutes ont eu
lieu ;'i 1 .our- tico-Marquès. Ltu bombe aétd
jeh'e ej, l'un des principaux fonctionnai^res
des chemins de !.• i a été tue.
I' est e I I h 1 que del)\ tloliimeS Ollt, étâl
tiiisf* au I-U!!!S d'un coinkit de rues.
L'irrigation au Soudan egyptien
-0-0-
Au ni'iinent. où sont entrepris les travaux
d'ilr:uatmn du m-o.'a Niger, il n'est pay-
sans ine'ièt d«> noter qui- le barrage de Ma-
Kivar .sur le Ni! \ienl d'être inauguré par-
le haut, commissaii'e e.n Egypte.
llemarquon.s qu'il a înUu 20.P00 travail-
h.ura pour eonstruiiv ee barrage qui per-
met Ira riiTigation do r,?0.000 hectares d»
plaines soudanaises d'où on pense extraire,
annuellenv ni, millions «le- kilos de coton*
- - - - -
LE NUMERO : 80 CENTIMES
JEUDI SOIR, 21 JANVIER 192*
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
ijmAnntncaeiRéeimaaeasonIreçuesauxBureauxéuJmtmmIeldmnthêAgtneeêdePuUieiU
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
RééMtiM et AdMiaitlrtiiH : 34, Rua du Mont-Thabor, PARIS-1" - Téléphtie : LOUTRE 19-17
Un au ̃ .Õ&.
Ua mn >jmI« 8 BMI*
Franc* et Colonie». 80. 45 25 J.
.4f°u «ÏSÎIL» ( Etranger 120 » l'. 35 9
illustré -
On i abonne (Uni toualee Barm« de porta et chez le* prindpaum libraires 1
Colonialisme et Démocratie
.1.
J'ai trouvé, dans mon courrier, un grand
journal, un très grand journal qui s'appelle:
Saigon Républicain, et qui porte ces mots
comme sous-titre : c Organe d'Information
et des Républicains de Gauche en Extrême-
Orient ». Il y a donc des républicains de
'droite, en Extrême-Orient ; c'est probable,
et même des républicains qui ne le sont pas
du tout.
On a cette impression très nette en lisant
le discours que le président du parti radical
socialiste adresse au nouveau gouverneur
général. Il y a là des allusions rapides mais
énergiques aux tyrannies et aux brimades
que les réactionnaires indochinois exerçaient
sur les plus petits ; des invitations voilées
mais assez nettes adressées à M. Varenne
pour qu'il se méfie de certains hommes qui
ont accueilli sa nomination avec des sarcas-
mes et qui depuis. vous m'entendez bien.
Mais je note surtout deux passages impor-
tants :
a Vous connaissez comme nous, monsieur
le Gouverneur Général, l'hypocrisie qui, de
tout temps fut contenue dans ces mots :
Pas de politique. » Parions que M. Alexan-
dre Varenne l'a déjà connue dans la Métro-
pole.
« On vous dira que nul lien n'existe entre
les aspirations annamites et la politique des
partis de gauche ! » Parbleu ! On le dira et
Ailleurs qu'à Saigon. « De quoi diable vont
se mêler ces gens? Qu'ils nous laissent donc
tranquilles avec le Cartel, à quoi ifs n'en-
tendent goutte t Et qu'ils se contentent donc
de nous expédier des ratières coloniales!
Voyez-vous ça? Le Cartel en Indochine? »
'De pareils propos ont dû être tenus mille et
mille fois. Voici la réponse catégorique :
« Qu'on le veuille ou non, les Annamites..
bas de tant de promesses non tenues jusqu'ici
ont associé leurs espoirs au changement de
régime qui rendit le gouvernement de la
France aux partis démocratiques. » Cela si-
gnifié que le ii mai a été salué là-bas avec
un enthousiaane touchant. Et le fondateur
de la presse annamite de langue française,
M. Nguyen-phu-Khai, apportait une précision
nouvelle à cette Idée en montrant pourquoi
les Annamites avaient pleine confiance dans
les hommes appartenant aux partis de gau-
che. Nous sommes, a-t-il déclaré, par rap-
port à la société franco-annamite de l'Indo-
chine ce que les prolétaires français sont à
la bourgeoisie; cest pour cela que nous
nous tournons vers les démocrates comme
vers nos défenseurs naturels et dévoués.
La réponse de M. Alexandre Varenne est
non moins digne d'attention. Je la débarrasse
de toutes les bagatelles de la porte, de toutes
les raisons données pour faire comprendre
dans quelles conditions il avait accepté a le
pouvoir » et c le lointain exil en Extrême-
Orient ». Il faut rendre à M. Varenne cette
justice : il ne veut pas être de ceux qui,
dans les grandeurs du présent, oublient ce
qui a fait la belle unité de leur existence :
a C'est un délégué qualifié de la politique du
u mai que le Gouvernement a choisi pour
gouverner l'Indochine »; en présentant sa
carte de visite, le gouverneur ne veut pas
passer sous silence ce titre dont il revendique
l'honneur.
- -
C'est qu'il n est nullement incompatible
avec son rôle. Au contraire. Son rôle est
politique plus qu'administratif. Pour des
qualités administratives, le Gouvernement
n'avait que l'embarras du choix. Mais il
s'agissait d'une besogne « d'ordre plus dé-
licat, plus intime ». Comprendre des hom-
mes; modifier leur état d'esprit, telle est la
tâche politique : celle à laquelle le nouveau
gouverneur entend se consacrer plus parti-
culièrement. Nous voilà déjà bien près de
cette forme moderne de « colonialisme - à
laquelle je montrais, dans mes derniers arti-
cles, que les socialistes, que les démocrates
devaient se rallier, loin de se cantonner dans
des négations stériles, qui indiquent surtout
une incompréhension absolue des faits con-
temporains. Nous y voici complètement avec
les déclarations suivantes :
« Le colonialisme est un fait comme le
capitalisme. On a vu combien la brusque sup-
pression du second a pu apporter de troubles
et de misères à un pays européen.
Mais, si le capitalisme et le colonialisme
sont des faits, doit-on en prendre tout sim-
plement son parti, ou, au contraire, essayer
de les transformer, de les améliorer?
Les socialistes de ma qualité sont pour la
seconde méthode. Ils veulent transformer et
améliorer jour par jour. -
Améliorer, transformer, aujourd'hui plus
qu'hier et bien moins que demain, c'est en
effet la méthode évolutionniste, celle qui, en
tous les domaines, est la meilleure sauve-
garde contre l'émeute, et la révolution. Non
pas cependant que chacun des progrès soit
v réalisé "comme indépendant de celui qui pré-
cède et de celui qui doit venir. Il y faut une
vue d'ensemble. La méthode est souple
comme le réel, mais hardie comme l'idéal.
Dans notre Indochine, l'idéal pour M. Va-
renne, comme pour tous ceux qui veulent
une politique coloniale digne d'une grande
démocratie, c'est que les deux civilisations,
rene de la Métropole et oelle du pays pro-
tégé, se pénètrent au lieu de se superposer.
e Un jour, une fusion s'opérera dans le creu-
set ardent de ce climat, et une civilisation
ni asiatique ni européenne naîtra et s'éten-
dra sur la terre asiatique. » Prophétie
qu'on trouvera vague dans les termes (et
pour cause) et à laquelle je ne reprocherais
peut-être que d'étendre trop loin les limites
géographiques de la métaphore. Il n'y a pas
une civilisation asiatique, mais des civilisa-
tions asiatiques; la fusion ne sera pas la (
même sous tous les climats du proche Orient*
à l'extrême Orient, d'abord parce que les
creusets ne seront pas les mêmes, et puis
parce que les éléments qui s'v mêleront sont
différents par l'ancienneté, par la. qualit,
par la valeur. Pour l'Indochine, l'œuvre de
pénétration a depuis longtemps commencé.
Nul doute que peu à peu ne s'opère cette
union des âmes, sans laquelle la colonisation
est compromise si elle n'a pour elle que le
lien fragile, quelle que soit sa puissance, des
intérêts matériels.
M. Alexandre Varenne en donne des mo-
tifs, que j'ai eu plaisir à retrouver exprimés
par lui, et que j'ai indiqués plusieurs fois
dans notre journal : ce sont les qualités essen-
tielles de la race française, « qualités qui
ne courent pas le monde 9, qui nous assurent
le succès dans cette œuvre civilisatrice : « S'il
n'y a que nous qui puissions réussir en Indo-
chine, il faut dire qu'il n'y a pas de pays où
les chances de réussite soient égales car cette
race a aussi des qualités précieuses, de
finesse, de haute moralité, qui rendent le suc-
cès possible, et fait d'elle une collaboratrice
toute indiquée de la civilisation française. 8
La formule me parait heureuse : coloni-
sation, collaboration, civilisation.
Mario Roustcm,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
il de la Commit s ion sénatoriale des Co.
tontes, Secrétaire çénéral du Groupe
trtticoi*. 1
Au Conseil d'État
0-0
Contre une décision dn Conseil du Conten-
tieux administratif de l'Indochine,
Le SI décembre 1914, un pécheur ton-
kinois nommé Nguyeai-Taï-Ouiqng, affer-
mait le droit de pêche et de récolte des né-
nuphars du grand Lac d'Hanoi.
L'exercice de ce droit subit une atteinte
il raison des mesures prises par les auto-
ritée du protectorat du Tonkin. En effet,
l'affaissement du radier de l'ouvrage de
Nhat Tou modifia le régime des eaux du
grajid Lac. La culture, la récolte des né-
nuphars furent compromises au point que
l'adjudicataire en question dut mettre !ln
à sa petite exploitation.
L'indemnité qu'il réclama au protecto-
rat ayant été repoussée par uecision du
conseil du contentieux administratif de
l'Indo-Chine, ce pêcheur introduisit alors
une requête au Conseil d'Etat, aux fins
d'annuler ladite décision.
Cette haute jurisprudence a rejeté la re-
quête dont s'agit pour le motif, entre au-
tres, que Ile requérant n'avait pu établir
la preuve que le préjudice à lui causé pro-
venait des travaux ordonnés par les au-
torités du protectorat du Tonkin.
Contre un arrêt du Gouverneur )
de la Guadeloupe
Le Conseil d'Eltat a TejeM la requête que
M. Forrand, ex-commis des dragues, ¡\
Pointe-a-PMre, avait introduite aux fins
d'annulation d'une décision du Conseil du
contentieux administratif de la Guadeloupe,
rejetant sa demande d'indcmnité pour ibrus-
qute congédiement et corutre un arrêté du
Gouverneur de cette colonie, supprimant
son emploi.
Cette haute jurisprudence a pris cette dé-
cision pour les motifs ci-après :
Le Conseil,
Considérant que le requérant a reçu no-
tification de la décision attaquée te 2 sep-
tembre 1022, que sa requête n'a été cn-
registrée au: Secrétariat du contentieux du
Conseil d'Etat que le 17 janvier 1922, c'esl-
à-dire après l'expiration du déiai de cinq
mois imparti aux requérants hahitant la
Guadeloupe, la requête dont s'agit n'est pas
recevable.
Considérant qu'aux tiennes du décret du
i) août 1881, les recours formés- conlre les
décisions des Conseils de contentieux ad-
ministraititfis dans ilies colonies, ne sont dis-
pensées du ministère d'avocat qu'en ma-
tière de contributions directes et taxes as-
similées, d'élections et dIC contraventions.
Considérant, que la requête de M. Fer-
rant a été présentée snns tie ministère d'un
avocat, que par suite elle doit être rejetée
comme non reeevable.
Le cyclone des Canaries
--0-0--
Les retards considérables subis par les cour-
riers de la Côte d'Afrique s'expliquent par un
cyclone très violent qui a dévasté les Canaries
pendant trois jours : aucune maison n est in-
demne. Il y a six morts. Les plantations de
bananes ont beaucoup souffert. C'est surtout la
ville de Las Palmas, dans la Grande Cana-
rie, qui a été endommagée.
A L'OFFICIEL
----0-0--
Le Joumat Officiel du 21 janvier publie le re-
levé des produits d'origine et de provenance
tunisiennes importés en France ou en Algérie
pendant la première décade du mois de jan-
vier 19M.
Vandervelde
et les Colonies
--cH)-
Vandervelde, leader des socid-
listes belges et présentement minis-
tre des Affaires étrangères n'a ja-
mais été un adversaire intransigeant de la
politique coloniale.
Lorsqu'il y a quelque vingt ans le roi Léo-
pçld légua à la Belgique l immense colonie
du Congo qui était sa propriété Personnelle,
Vandervelde compta parmi les rares socia-
listes qui furent d'avis d'accepter cet héri-
tage royal. Sans doute il faisait des réser-
ves sur les méthodes coloniales qui ", étaient
appliquées. Il se rendit mime sur place pour
mieux les étudier et en revint avec la con-
viction qu'il valait mieux faire passer VEtat
indépendant sous la domination beige que
de le rendre à sa propre liberté. Seulement
il mettait à son acceptation certaines condi-
tions et notamment que Von pratiquerait à
l'égard des indigènes une politique plus
équitable, Plus humaine et que Von prendrait
davantage souci de leur bien-étre moral et
matériel.
Ces idées sont encore les siennes au jour-
a lmi qu'il est au pouvoir. Il vient de les
exposer avec beaucoup d'éclat dans un dis-
cours prononcé la semaine dernière à Char-
leroi.
Examinant la situation internationale,
Vandervelde signale les mouvements qui agi-
tent le monde, et notamment, les conflits qui
mettent aux prises les Populations de race
blanche ou plus exactement de civilisation
européenne avec celles de civilisation orien-
tale ou musulmane.
Les bolchevicks pour des raisons que tout
le monde connaît, préconisent une solution
simple, mais peut-être aussi dangereuse pour
la paix que le régime actuel.
Pour Vandervelde il ne saurait être ques-
tion de déguerpir sur le champ des colonies
mais entre le départ immédiat et la domina-
tiom Perpétuelle il existe des transitions né-
cessaires. Certes. déclare-t-il. il n'est Pas un
socialiste qui ne pense que l'Europe ne doive
préparer pour une date lointaine son abdica-
tion dans les colonies. Mais si cette abdi-
cation avait lieu soudainement, elle mena-
terait d'être le pire des désastres. Il faut
donc la préparer en tenant compte du degré
dévolution auquel sont arrivés les peuples
qui subissent la suprématie européenne.
Puis le ministre socialiste trace les gran-
des lignes de cette politique : Respect des
conventions et des droits de l'homme, exten-
sion Progressive des autonomies coloniales
jusqu'à la quasi indépendance des domi-
nions ; justice exacte faite aux populations
blanches et de couleur partout où elles vi-
vent côte à côte, abandon volontaire
des capitulations et. des privilèges commer-
daux imposés jadis manu militari à des peu-
ples vaincus.
Ceci réalisé, nous aurons une véritable
Société des Nations où l'on ne connaîtra Plus
de vainqueurs et de vaincus, de sujets et
de maîtres, d'où sera bannie la domination
des races et où il n'y aura que des peuples
libres, c eaux en droits et en dienité.
Ces idées sont d'une sagesse remarqua-
ble mais qui ne surprend pas chez cet
homme réaliste qui sait concilier la nécessité
de l'action avec la fidélité à la doctrine.
Elles ne sauraient qu'être approuvées par
tous ceux qui assignent à la colonisation un
but moral dans lequel réside sa véritable
justification.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Atfatres étran-
gères, membre de ta Commission
des ColoRie..
-008%
Ferme des jeax en ladochine
----{)-Q--
Certaines informations laisseraient supposer
que le Gouvernement Général de l'Indochine
envisagerait le rétablissement de la ferme des
jeux. Nous somirps en mesure de donner le
démenti le plus formel à cette information.
Des renseignements que nous avons pu re-
cueillir, il résulte que le Département des Co-
lonies n' a été saisi d'aucune proposition du
Gouvernement Général de l'Indochine à cet
effet et qu'il n'est pas question d'une mesure
de cette nature.
Création d'un syndicat des riz,
maniocs et grains de Madagascar
--()-()--
Un syndicat, des riz, maniocs et grains de Ma-
gadasenr vient de se constituer ii Paris, 17, rue
d'Anjou.
Cc syuflicnl. a pour but notamment, la défense
du commerce des riz, maniocs, grains et tou-
tes matières amylacées on provenance de Ma-
dagascar, l'examen dos mesures propres IL dé-
velopper et, a élargir la consommation de ces
produits, l'étude de toutes questions de douane,
transit, magasinage, transports maritimes et ter-
rstrl's, y relatives, la solution amiable par voie
d'arbitrage des différends qui peuvent s'élever
entre ses adhérents ou ontrt- «es adhérents et.
des tiers.
TAUX DE LA ROUPIE
--0-
Le gouverneur des établissements français
dans l'Inde vient de faire connaître ou ministre,
des Colonies qu'il la date du 9 janvier 1926. le
taux officiel de la roupie était de 9 fr. 40.
A LA CHAMBRE
RAPPORT
L'agence générale des Colonies
Le Gouvernement a récemment dépoeé
un projet de loi portant suppression de
l'Office Colonial et son ramip lacement par
l'Ag ence générali! des Colonies.
Chargé du rapport, notre ami et éminent
collaborateur, M. Auguste Brunet, conclut
que le projet. de loi soumis à l'examen de
la Chambre et qui consacre l'existence
légale de l'Agence générale des colonies en
taiit qu'organe autonome substitué à l'Of-
fice colonial, doté de la personnalité ci-
vile, apte & posséder et à ester en justice;
va faire tentrer cette institution sous la
règle de droit public, suivant laquelle la
personnalité civile ne peut être conierée
que par une loi.
Mais nous estimons aussi, ajoute-t-il,
que le texte du Gouvernement devra être
complété par une disposition précisant que
les frais d'entretien et de fonctionnement
de l'établissement en question incombent
au budget de l'I.tat et aux budgets lo-
caux au prorata des engagements dfe dé-
penses qui les concernent, c'est-à-uire dans
la mesure des services qu'il leur rend.
En conséquence, la Commission présente
ainsi le projet du Gouvernement amendé :
Article premier. - Léurnce colonial est
supprimé et remplacé par l'Agence géné-
rales des colonies, telle qu'elle se trouve
constituée par le décret du 29 juin 1919 et
l'article 159 de la loi de Finances du 30
juin 1923.
Art. Il. L'Agence générale des colo-
nies est investie de la personnalité civile.
Elhe est représentée en justice et dans les
actes de la vie civile par son directeur.
Art. III. - Le budget de cet établisse-
ment - constitue un budget autonome.
Il est alimenté en recettes par la contri-
bution de l'Etat et par les contributions dei;
colonies, fixées chaque année par la loi de
finances, les arrérages des titres de rentes,
subventions et produits divers.
Les frais d'entretien et de fonctionne-
ment de l'Agence générale des colonies,
tels qu'ils ressortent au compte deunitif de
l'exercice, sont supportés par les uudgets
intéressés, au prorata des dépenses qui
les concernent
Art. IV. - Les titres de rente Immatrt.
culés au nom de l'Office colonial sont at-
tribués à l'Agence générale des colonies.
Les collections et objets de toute sorte
appartenant à l'Office colonial, ainsi que
le mobilier et le matériel existant dans les
services administratifs des porta de com-
merce, sont remis en tpute propriété à
ceitte même agence.
Art. V. - Un règlement d'administration
publique déterminera les conditions d'ap-
plication de la présente loi et fixera la com-
position du conseil d'administration dans
lequel devront M.re représentées autant
que possible les colonies intéressées.
Extension de la loi du 22 mai 1915 à la Mar-
tinique, à la Guadeloupe et à la Réunion
Chargé du rapport sur le projet de loi
tondant h étendre aux colonies de la Mar-
tinique, de la Guadeloupe et de la Réu-
nion les dispositions de la loi. du 22 mai
1915, sur le recel, notre ami, Auguste Bru-
nei, conclut favorablement, à l'adoption de
ce projet.
L'impôt sur le chiffre d'affaires en matière
d'exnortalion
- - --..- -- -----
Les parlementaires nigériens avaient
demandé à M. Doumer. ministre des Fi-
nances, si les dispositions, (le l'article 12
du projet, de loi rélatif à la suppression de
l'exonération de l'imipét, sur le chiffre d'af-
faires en mat'ère d'exportation s'applique-
rait aux affaires faites avec l'Algérie.
Le nynistre des Finances vient de leur
faire connaître que cette question ne peut
être résolue, que par l'affirmative.
« Si, ajoute-t-il, jusqu'à ce jour, les ex-
portations de France en Azérie ont pu
être faites en franclhdse de la taxe fran-
çaise sur le chiffre d'affaires, c'est parce
que l'Algérie, maltresse de son régime fis-
cal, devait être, au titre do l'impôt sur !e
chiffre d'affaires considérée comme un
territoire étranger. Les ventes faites à
l'étranger par des commerçants français
devant être, dans le nouveau régime envi.
sagé, soumises à la taxe de 1,30 %, celle-
ci ne peut que s'appliquer aussi aux affai-
res faites avec l'Algérie.
cc J'ajoute que si, comme il semble que
vous l'envisagiez, on devait, au point de
vue chiffre d'affaires, assimiler l'Algérie
an territoire métropolitain. la - taxe sur le
chiffre d'affaires pour les affaires faites j
entre la France et l'Algérie serait immé-
diatement exigible, comme pour toutes les
affaires faites en France.
« Au surplus, on peut se demander si la
suppression de l'exonération de la taxe
sur le chiffre d'affaires, en ce qui concerne
les affaires traitées avec l'Algérie, ne se-
rait pas favorable A certains égards, aux
intérêts algériens, puisqu'elle aurait pour
conséquence de favoriser les commerçants
et industriels de la colonie par rapport à
leurs concurrents de la métropole fabri-
quant ou vendant les mêmes objets ou
marchandises. »
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Finances
Poursuivant hier l'examen du prc\jt 1 de
loi portail' créai ion de ressources fiscales
pour équilibrer le budget el alimenter la tré-
sorerie, Va Commission a adopté un- aivien
dénient de M. Henri Simon, une «en minier
des Colonies, tendant il ne pas appliquer la
taxe aux exportations A destination des co-
lonies. *
QUESTIONS ECRITES
La Légion d'honneur
M. Morinaud, député, demande à M. le minis-
tre de la Guerre, si les officiers qui ont été pro-
oosés à titre exceptionnel pour la Légion d'hon-
neur pendant la durée des hostilités ne doivent
pas figurer en rang de priorité sur les Mats de
propositions actuellement présentés par les corps
d'armée. (Question du 20 décembre 1925.)
Re. - Les officiers proposés pour che-
valier de la Légion d'honneur sont classés sur
les listes de propositions des corps d'année
d'après le total des annuités, et & égalité d'an-
nuités, par grade et ancienneté de grade (ins-
truction pour l'application du décret du 1 mal
19U relatif & l'établissement des tableaux de
concours). Le numéro de préférence attribué à
chaque candidat résulte de l'examen compara-
tif de ses titres, par rapport à ceux des autres
officiers proposés, les propositions antérieures
constituant un élément d'appréciation dont il
est tenu compte.
Permissions
M. Reynouard, député,' expose à M. le mi-
nistre de la Guerre la situation d'un certain
nombre d'officiers et de sous-ofliciers de l'armee
coloniale, appelés d'urgence en mai 1925, en
renfort au Maroc, avec leur régunent, en abun-
donnant le temps de séjour auquel ils avaient
encore droit en France, sans un jour de per-
mission, qui, depuis cette upoque, s'y trouvent
en contact permanent avec l'ennemi ; ajoute
que, d'après certaine circulaire du commandant
supérieur des troupes au Maroc (note n* 3 53 S
C I), ils se verraient primés, pour la relève, par
d'autres officiers qui, ù la veille de l'expiration
de Jeur séjour normal en France, se sont dé-
chûmes volontaires ; que ces derniers, qui ont
héneiicié de tous les avantages normaux, se
verraient encore attribuer, pour un an de séjour
au Maroc, tous les avantages d'un séjour com-
plet de deux ans, de sorte que, airivés après
leurs oam, ils repartiraient avant, et de-
mande au ministre s'il n'estimc pas qu'il y ait
Heu de faire bénéficier du môme avantage les
militaires envoyés au Mnroc dans les circons-
tances ci-dessus indiquées, sans qu'ils uient ù
taire une demande spéciale après sept mois sur
le front. (Question du 14; décembre 1925.)
Réponse. - Les officiers et sous-ofiléiers de
carrière, partis au Maroc avec leur unité, doi-
vent, en principe, suivre le sort de cette unité
et ne rentrer en France qu'avec elle. Leur sé-
jour au Maroc ne saurait, toutefois, excéder
la durée réglementaire d'un séjour colonial sur
ce théâtre d'opérations, séjour réduit à un an
pour les officiers et sous-olflciers partis au
Maroc entre le 15 avril et le 3 septembre 192ô et
qui ne figuraient pas au tour de départ colonial
au moment du dfepart de leur unité. Les ofti-
ciers et sous-officiers de cette catégorie partis
qu Niaroc. uvec leur unité, ont donc les mêmes
avantages que ceux qui sont partis volontaire-
ment au Maroc au titre des renforts individuels.
Lois, Décrets, Arrêtés
-o-(}-
Décret du 16 janvier 1926 portant nomina-
tions dans les justices de paix d'Algérie
et de Tunisie.
Décret du 16 janvier 1926 admettant des
juges de paix à faire valoir leurs droits
à la retraite.
Décret du 16 janvier 1926 nommant des
huissiers en Tunisie. a
Arrêté du 18 janvier 1926 portant craation
d'une audience foraine à Oued-Taria,
canton de Mascara.
Décret du 13 janvier 1926 autorisant une
amodiation ae concessions minières en
Alaérie.6
Aux Uirmes de ce décret a été ;nU.>ris
la coinpmghie noyuiile astuinenne des nnno^ des
concessions (h iiuuvs du zinc et aul-ivs mé-
taux confliexes do Klieiv.et-Youis«el' ot d'Aïn-
itourllamède (ConstaniLiaie), sans que cette au-
torisation irnçxlique aucune approbation des
ol"OIH.hlioH.; tuiajk-ières de ramodiatLon ou pré-
juge de la valeur des mines. Ijuiite rompa-
gntie a éité autorisée ù n'-unir ces roncessions
a collas des mines de même nature d'c Kd-
Hekina l'l lladjar Melkouch (Constanttne).
Décret du 13 janvier 1926 portant majora-
tion temporaire des tarifs sur la ligne
d'Aïn-Mokra à Saint-Charles (Constan-
tine).
Décret du 14 janvier 1926 délimitant le ri-
vage de la mer dans le département
d'Oran.
Aux ternies île ce ilécret, ,;;",Ill sanctionnées
les constata fions faites les 10 mai et ir juin
m21 et le i juin 1D23, pur. trois commissions
spéciales qui ont respectivement procède, sur
le liitoraK du dcpn-U-mcnt d'Oran, u la lu-tor-
miinafcion de la limite ,lollgitl\td.naJ.e <1U rivage
de la mer :
1° Kntre le port d'Arzew et un point situe
ù 2 kilomètres iltins le Sud :
20 Filtre l'enMboiuInn-p de la Miicla et lu
poilntc de PorL-,¡¡u\-Poulcs
3* Sur la plage des Andalouses.
J. O. du lu janvier IteCO
Arrêté du 9 janvier 1926, portant fixation
des émoluments qui doivent servir de
base à la révision des pensions des an-
ciens receveurs des contributions diverses
en Algérie.
Décret du 15 janvier 1926 relatif aux socié-
tés coopératives agricoles à la Guade-
loupe.
Décret du 17 janvier 1926 modifiant le dé-
cret du 7 août 1S23 en ce qui concerne le
montant maximum des dépôts à la caisse
d'épargne de l'Afrique occidentale fran-
caise.
Alix termes de ce, décret, l'articlc 2 du dé-
cret du 7 août H)23 est niodilié connne suit :
« l.o"compte ouvert à chaque déposant ne peut
excéder 7.500 fr. versés en une ou plusieurs
fois. 11 «
de secours mutuels de bienfaisance et de coo-
pération. ainsi que pour les livrets appartenant
a des sociétés spéeial< nicnl autorises par le
gouverneur L'cruu-al. »
Décret du 17 janvier 1926 portant approba-
tion d'un arrêté du gouverneur général
de rindocliine modifiant le régime des al-
cools dans cette colonie.
Décret du 16 janvier 1P26 fixant les limites
du port de guerre de Saigon.
Décret du 16 janvier 1926 interdisant, dans
la colonie de la Réunion, d'allumer du feu
dans le voisinage des bois et forêts.
Arrêté du 19 janvier 1926 nommant le com-
missaire administratif du Gouvernement
prés la banque de Madagascar.
Aux teime-s de cet anvtc. M. Thibon, an-
cien préfet, est nomme commissaire adminis-
tratif du < 1 ouvornement près la banque de
Madagascar.
M. Thib.MT avMWHTa. en cctt<> qualité et a ]
chareje de )a banque, un traitement annuo! de
18.0Q0 fr.. à -compter du jour de la •̃institu-
tion de ':t Société.
'l. 0. du 21 janvier 192I>V
UNE CROIX MÉRITÉE
Henri Duvernet
M. Henri Duvernet vient d'être promu au
grade de Chevalier de la Légion d Honneur
par M. le Ministre des Colonies.
C'est une nomination qui n'échappera pas,
certes, à l'attention des coloniaux de l' Afri.
que Occidentale. Nous tenons néanmoins à
souligner ce que nous considérons comme ua
événement justement heureux.
Henri Duvernet, né le 5 mai 1878, à Ai-
nay-le-Chateau, dans l'Allier, débute à Ru-
fisque en octobre 1808. au service de la Com-
pagnie Française de l'Afrique Occidentale
à laquelle il demeure attaché jusqu'en 1922.
Il est d'abord sous-agent de cette Compa-
gnie en Gambie où il contribue hautement
à faire de cette colonie anglaise un foyer
d'intense activité française (les 3/4 du trafic
de la Gambie anglaise, à cette époque, il
faut bien dire, sont entre les mains de Fran-
çais, ce qui prouve que sur le même terrain
nous savons gagner la partie).
Il est ensuite agent en Casamance, puis
inspecteur. Alors, au cours de voyages inces-
sants, tout le long du golfe de Guinée, de
Dakar à l'embouchure du Nigen au cours de
randonnées qui le ment de Saint-Louis à
Ougadougou, de Konakry au Tchad, dç
Grand-Bassam à Tombouctou, son rôle gran.
dit avec le champ livré à son activité.
Infatigable et d'une courtoisie toujours
égale, il sème sur son chemin les idées fortes
et droites. Le principe d'Henri Duvernet est
de faire collaborer l'indigène d'une facon in-
telligente et honnête au développement des
affaires françaises. Il pousse à la rémunéra-
tion du producteur dans la plus large me-
sure possible ; il fait mettre à la disposition
facile de ce même producteur les denrées et
tissus de première nécessité, comme les mar-
chandises d'agrément. Partout, enfin, il s'at-
tire le dévouement de son personnel français
et l'affection respectueuse des indigènes de
toutes les contrées qu'il traverse.
Pendant la guerre, il fait son devoir au
milieu des Sénégalais.
En 1922, après avoir fourni à la Compa-
gnie Française de l'Afrique Occidentale et
a l'essor colonial en général, un effort consi-
dérable et d'une qualité dont le degré a été
rarement atteint, il est appelé par le Con-
seil d'administration de la Société Commer-
ciale de l'Ouest-Africain à prendre en mains
la direction de cette Compagnie.
Chacun sait, à l'heure actuelle, avec quelle
ardeur, quelle puissance il contribua en plein
accord avec ses administrateurs, au relève-
ment et au déveloniiément de cette entremise
qui connaît depuis lors de belles destinées.
Henri Duvernet, au surplus, est un exem-
ple frappant de ce que peuvent aux colonies
des hommes sains, armés de la volonté de
travailler. Sa vie coloniale est une formule
non seulement de réussite, mais de santé mo-
rale et physique. Il est plus qu'un grand
chef du négoce français, il est une forer ci-
vilisatrice.
Voilà, n'est-il pas vrai, une distinction qui
est bien due au mérite et dont les coloniaux
dignes de cr nom se trouveront honorés.
André DematMon
La poste aérienne britannique
et l'Afrique du Nord
1 iieii qu'il n'y ait chez nos voisuus iiuil
qui puisse se coin parer comme intensité au
ser\ic'' ,posta! aéncn du Maroc, dont nous
avons publié les résultats dans les Anna-
les Coloniales du lV janvnir, ils s<; dÓda-
rent..satisfaits des propres réalisés ou llJ25»
dont une statistique vienL d'ôtre publiée.
Le poids total des lettres expédiées d'An-
gleterre mi reçues un :\Ilglderrt par la voie
des airs s'est «'-levé 7,,OO kilogs environ.
1,'au^uienlation constatée est dte 19 0/0 sur
la ligne Pans-lxmdres, de Si ';{) dans la di-
rection de IWhjerie et du Maroc, de H)
jour le service avec )',\lit'mtlgllt"
Ajoutons qu'uni' ouîvspondance il été or-
p'-.nist'')' litre les lignes de la ionique et le
Truiissili'' rien, el a.-permis tic réduire ù. 15
jours la duréi- de transport d'une lettre, en-
tre Londres et Shanghaï.
–-–– -------
Le caoutchouc au Libéria
Les Ktats-Ur.is, qui poursuivent, avec
acharnement leur guerre, au caoutchouc, font
actuellement un important effort financier
pour créer des plantations au Liberia.
C'e..,t aini que tout récemment une Société
américaine vient de se constituer au capital
de lOt) millions de dollars.
__---- - ----
AU MOZAMBIQUE
-–0-0––
Des inondations provoquées par des pluies
torrentielles, ont caus.- de gnmds deg,\Us
Heira. IJ'¡ nombreux indigènes ont ét
noyés.
D'anire part, de graves émeutes ont eu
lieu ;'i 1 .our- tico-Marquès. Ltu bombe aétd
jeh'e ej, l'un des principaux fonctionnai^res
des chemins de !.• i a été tue.
I' est e I I h 1 que del)\ tloliimeS Ollt, étâl
tiiisf* au I-U!!!S d'un coinkit de rues.
L'irrigation au Soudan egyptien
-0-0-
Au ni'iinent. où sont entrepris les travaux
d'ilr:uatmn du m-o.'a Niger, il n'est pay-
sans ine'ièt d«> noter qui- le barrage de Ma-
Kivar .sur le Ni! \ienl d'être inauguré par-
le haut, commissaii'e e.n Egypte.
llemarquon.s qu'il a înUu 20.P00 travail-
h.ura pour eonstruiiv ee barrage qui per-
met Ira riiTigation do r,?0.000 hectares d»
plaines soudanaises d'où on pense extraire,
annuellenv ni, millions «le- kilos de coton*
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