Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-01-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 janvier 1926 18 janvier 1926
Description : 1926/01/18 (A27,N9). 1926/01/18 (A27,N9).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397056z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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LUNDI SOIR, 18 JANVIER U.
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Les Annales Coloniales
JOURNAL -. QUOTIDIEN
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Un an a moi^ I note
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LES RICHESSES FORESTIÈRES
DE L'AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
I.a
L'ensemble du massif forestier de notre
Afrique Equatoriale française porte sur plus
de 400.000 kilomètres càr, soit 40 millions
d'hectares. A vrai dire, tout ce massif n'est
pas pratiquement exploitable. Il Test large-
ment au Gabon, par les estuaires de la
Monda et du Gabon-Como, du réseau flu-
vial de rOgooué, les lagunes de Fernand-
Waz et de Setté-Cama ; il l'est aussi, mais
dana une mesure bien moindre, au Moyen-
Congo, par la rivière Kouilou et par le che-
min de fer en construction.
Plusieurs - rades naturelles, à Libreville, à
Mondah, à Port-Gentil, offrent, pour toute
la zone côtière gabonaise, des facilités d'em-
barquement appréciables, les radeaux de
bois pouvant être amenés, sans transborde-
ment, des rivières jusqu'à flanc des navires.
Plus au sud, la barre assez rude rend les
opérations d'embarquement plus aléatoires.
La construction du port de Pointé-Noire et
Vavancement des travaux du chemin de fer
permettront cependant bientôt l'exploitation
intensive de -- la - belle - forêt qui couvre la ré-
gion du Mayombé.
La forêt gabonaise, comme celle de la
côté d'Ivoire et du Cameroun, est essentiel.
l'ement hétérogène. Des centaines d'essences
poussent côte a côte, fes unes domlnantè « tel
mdroit, les autres à tel autre. Question de
latitude; de climat, de sol, d'exposition, etc.
Des maintenant, on commence à exploiter
15 à 30 des principales essences, les unes
assez tendres, d'autres demi-dtires, quelques-
unes dures ou très dures. Ces 25 à 30 es-
leupes répondent à la plupart 'des usages,
ttuf peut-être à l'utilisation pratique pour
fies travaux de charpente ordinaire, soit que
taurs qualités ne répondent pas à cet emploi,
ou que leur prix de revient soit trop élevé
pour concurrencer les pins et sapins ainsi
que les chênes réserves a cet usage.
Les exportations de l'année 1914 ont at-
teint près de aoo.Qcp tonnes, soit 340.000.
mètres cubes environ, la densité moyenne
tétant guèré qlie de 0,600. La majeure par-
tie, (plus de 180.000 tonnes, est représentée
par de l'okoumé, le .complément étant Cons-
thùé par de l'ILeaJou (4.700 tonnes), de
fébèfie (1.370 tônnes) et des oois divers dont
la proportion l augmente rapideinent depuIs
quelques années.
La presque totalité des okoumés exportés
,JODt employés comme bois de déroulage.
tS'okoumé est devenu, en effet, de par sa
texture, sa densité, la dimension des billes,
rabsence 'de nœuds ou défauts dans les
troncs expédiés, le bois type du côntrepla-
qué. Il en est fait, sous cette forme, une
consommation de plus en plus grande dans
jindustrie européenne. Rien qu'en France,
an en utilise actuellement plus de 60.000
tonnes annuellement. L'Allemagne en reçoit,
plus de 100.000 tonnes; avant la guerre elle
recevait presque toute la production du Ga-
ibonj elle cherche à reprendre la maîtrise du
marché, sans y parvenir toutefois. Elle est
néanmoins redevenue le principal acheteur
'de cette essence. Angleterre, Hollande, Bel-
gique, Italie, Espagne, commencent aussi à
en recevoir des quantités appréciables ; par-
tout le demande s'intensifie; il n'y a pas à
redouter de surproduction.
L'okoumé peut également être utilisé en
menuiserie, voire même en moulure. Outre
cependant qu'il est assez difficile à débiter,
en raison de sa texture chanvreuse, il exige
pas mal de peinture par suite de la profon-
deur de ses pores. Il n'est donc pas préci-
sément recommandé pour ces usages.
L'exploitation est assez économique, du
'fait de l'abondance de cette essence dans
toute la zone desservie par le reseau nuviai
gabonais. Malgré la cherté des frets,
rokoumé peut être vendu en Europe à un
prix très abordable (5 livres sterling environ
ta tonne, cours moyen de 1924, C. I. F.).
lie cours actuel varie de 500 à 600 francs
pour les billes équarries et de 475 à 550 fr.
pour les rondins. -
L'okoumé ne s'accommode pas de la
grande forêt du centre africain. C'est une
essence de pleine lumière envahissante, for-
mant des peuplements presque purs au-dessus
d'une brousse sans grand intérêt. Il ne croît
guère, au Gabon, qu'entre le 20 de latitude
nord et le 40 de latitude sud. -
̃ Coupés en période de lune décroissante,
les okoumés comme tous les bois du reste,
coloniaux et autres, sont beaucoup moins su-
jets à pourriture ou à échauffement.
Au-dessous du 40 de latitude sud, une
autre essence, le faké ou limbo, remplace
l'okoumé dans la forêt claire et domine net-
tement dans toute la zone qui se trouve entre
le Kouilou. et la frontière du Congo Belge.
L'exploitation de cette essence peut prendre
rapidement une certaine extension à la fa-
veur de la prolongation du chemin de fer
allant sur Brazzaville et de la construction
du port de Pointe-Noire. Une variété de
limbo, dont le coeur est brun foncé, est con-
nue dans l'industrie sous le nom de a Noyer
du Mayombé » j elle est très appréciée en ébé-
aisrene, tandis que le limbo ordinaire est
- bois de déroulage et de menuiserie.
En dehors de ces deux essences prinéi-
Slcs, la forêt de l'Afrique Equatoriale
lranç:\ise fournit, en quantités assez restrein.
tes il est vrai, divers bois d'ébénisterie, 'dont
l'acajou-Gabon (un peu moins coté que celui
de la Côte d'Ivoire), les noyers du Gabon
(qui sont en réalité des acajous bruns) »
l'ébène, le bubinga (faux bois de rose), le
zingana ou zébrano, le bilinga, le moabi, le
nioré; des bois de déroulage et de menuiserie
comme l'ozigo et l'évino, de parquets de
luxe ou de charpente spéciale comme l'iroko,
le douka, l'oboto et l1azobé.
Il est regrettable que la colonie ne aispose
pas d'une main-d'œuvre plus abondante. Les
exploitations suspendues pendant la guerre
se sont néanmoins développées vigoureuse-
ment depuis 1920, puisqu'elles sont passées
de 47.000 tonnes à 90.000 en 1922 et à près
de 200*000 en 192 Nul doute que 1 em-
ploi du machinisme, qui se répand de plus
en plus, ne fasse enregistrer bientôt de nou-
veaux et appréciables progrès.
Charte» Debierre,
Sénateur
Membre de la Commission
des Affaires étrangères
Off» -
DANS LA LEGION D'HONNEUR
lIIMIftBRB
DES AFFAIRES ETRANGERES
Sont promus chevaliers :
M. Eustache, dit de Lorcy, directeur de
l'Institut français de Damas ; M. Maire,
médecin-chef du service de la Santé et de
l'Hygièno publiques au Maroc : M. Merlen-
ghls, directeur des douanes françaises à
Beyrouth ; M. Virolleaud, directeur de la
Mission archéologique de Syrie ; M. de Vo-
gué, ancien attaché à la Résidence de
France au Maroc ; M. Berruyer, commis-
saire des douanes en Chine ; M. de Domi-
nici, constructeur de moteurs d'avions et
pilote aviateur.
MINISTERE DU COMMERCE
Est promu officier *
M. Gharles Paulin, administrateur délé-
gué de la Sooiété Cotonnière et Uniére du
Nord, administrateur de diverses sociétés
métropolitaines et coloniales.
Nous adressons à M. Paulin, ancien fonc-
tionnaire colonial, nos cordiales félicita-
tions.
Sont nommés chevaliers :
M. Amat, vérificateur en chef des poids et
mesures en Tunisie;
M. Bruvet, attachè commercial au Consu-
lat de Singapore ; M. de Gonet, secrétaire-
trésorier de la Fédération des courtiers as-
sermentés de France, d'Algérie et des colo-
nies ; M. Misselati, industriel à Constantinc.
SOUS-SECRETARIAT DES P. T. T.
Est nommé chevalier :
M. Saintourens, chef de poste du central
télégraphique à Alger.
La conférence Nord-Africaine
O-C>- -
De Rabat, on nous informe que la Conférence
nord-africaine, qui réunit les Gouverneurs de
l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc, se réu-
nira à Tunis le 22 mars.
Magistrature coloniale
–0-0–
Ont été nommés : conseiller à la Cour
d'Appel de Saigon M. Jodin, juge-prési-
dent du tribunal de première instance de
Pnom-Penh, en remplacement de M. Fran-
ceschetti, admis à la retraite.
Juge-Président du tribunal de première
instance de Pnom-Pemli, M. OlIerin, procu-
reur de la République, à Long-Xuyen, en
remplacement de M. Jodin.
Conseiller à la Cour d'Appel de l'Afrique
Occidentale française, en .remplacemen.t
de M. Hurstel, admis à la retraite. M.
Erquem, substitut du Procureur Général
de la Nouvelle-Calédonie.
M. Franceschctti et M. Hurstel ont été
nommés conseiller de Gour d'Appui hono-
raires.
4M»
Médaille d'honneur des épidémies
–0-0–
Ont reç" u les médailles d'honneur des ôp-icM-
mi c..; , en témoignage du, dévouement dont ils
niiori, fait preuve, les médecins coloniaux sui-
ont
vants :
Médaille d'or : Sallet, médecin des troupes
coloniales Ii PhantJhlet (Indo-Chine).
Médaille de vermeit : Muraz, médecin-major
de 2e classe des troupes coloniales à Fort-Ar-
chambaull (Tchad) ; Lefron, môddiin-ati/aijoir de
2e classe des troupes coloniales.
Médaille d'argent : Bidot médecin des trou-
pes coloniales en. Afrique éciuatoriiaJe ; Chenc-
veau, médecin aide-major de lro Olnsse des F.C.
<1 Mivanmnga.
4>»
Académie des sciences morales et polhiqnes
0-0-
M. Arthur Gir'aull, professeur d'écono-
mie politique à l'université de Poitiers,
membre de l'Institut intcrcolonial a eio
nommé correspondant do rAcademie des
Sciences morales et politiques en 1 empla-
cement de M. Bècîhaux, décédé.
Nous ne (pouvons qu'applaudir à l'heu-
reux choix donL M. Arthur Girault vient
d'être l'objet car tous les coloniaux ont su
apprécier les principes de colonisation et
de législation coloniale de l'éminent pro-
fesseur qui sont d'un grand secours à la
moindre contestation administrative.
Laieillicecoliiiiii
La colonisation belge est un de
ces imprévus nombreux dont f lris-
toire est - pleine. •Les publicistes
d avant-guerre la considéraient encore avec
étonnement. Rien en effet ne prédisposait ce
petit peuple positif, sans côtes favorables,
sans traditions militaires, aux aventures bril-
lantes dans l'ail delà des mers lointaines.
Léopold II lui imposa l'annexion du Congo,
mais cette annexion fut plus difficile à ob-
tenir que n'importe quelle cession dl terri-
toire. De 1895 à 1908, le roi et ses mimsires
bataillèrent contre la Chambre. Vannexion
fut enfin votée, contre une forte minorité
(54 voix contre 83), et encore riest-il pas
très sûr que tous les partisans du projet
royal fussent bien convaincus. Leur sens
pratique répugnait à imaginer leur petit
pays absorbant tout le centre de l'Afrique,
sauvage et hasardeuse. Ils redoutaient les
dangers de cette mesure.- Ils n'en voyaient
pas l'utilité. Et peut-être, en effet, n avait-
elle pas alors d'utilité..
La mort de Léopold, la volonté±de géxér
le mieux pàstible les affaires de leur fâ-
cheuse conquête, et aussi les craintes pro-
voquées par les prétentions allemandes sur
le IIlittel-Afrika, amenèrent les Belges à ap-
pliquer leur attention et leur esprit méthodi-
que aux choses du Congo. Les années
d'avant-guerre, de 1911 à 1913, virent Véclo-
sion de nombreuses études sur la mise en
valeur de la colonie; entre autres celle, très
remarquable, d'Emile Vandervelde.
Puis vint la guerre. La Belgique presque
entièrement envahie, le Gouvernement trans-
porté en France, un seul territoire belge res-
tait encore aux mains des Belges : le Congo.
Fatalement les esprits devaient s'y reporter,
plus activement que par le passé. l'année
coloniale belge coopéra dans une large me-
sure à la conquête de VEst Africain allemand
et enleva Tabora, la capitale.
Aussitôt après la guerre, on put constater
V évolution que ces événements avaient fait
subir à Vopinion vis-à-vis du Congo. Pat
l'article 19 du Traité de Versailles, l'Alle-
magne abandonnait ses colonies « aux prin-.
cipales puissances alliées et associées t. A
Vétônnement de touss la Belgique, qui Il''bJ;f,.
pas « principale » yuisswtâe, ^prtftëità eÇHtre
son exclusion du fartage. Des négociations
s'engagèrent. Les Anglais entendaient con-
server l'Est africain, passage du Cap au
Caire. Les Belges voulaient garder les ter-
ritoires conquis par eux et obtenir en même
temps des facilités de transports à travers
l'Afrique Orientale. Vaccord de 1921, ra-
tifie par le Conseil Suprême, laissa à la
Belgique le Ruanda et une partie de
l'Uriiiidi, et la liberté de transit, sans au-
cun droit de douane, jusqu'à Dar-es-Salam
où un emplacement lui était concédé. En
1923, les parties de l'Urundi enlevées ipu
mandat belge lui ont été restituées. E11 même
temps, un mouvement colonial puissant, avec
de nombreuses associations, des revues, des
journaux, des conférences, s'est développé
en Belgique. Des capitaux belges ont mcine
été investis dans la colonie portugaise d'An-
gola, débouché le plus direct du Congo in-
térieur et du Katanga.
Comment expliquer un tel revirement en
si peu d'années? Le sentimentalisme guerrier
n'y a, de toute éviamcc, qu'une part intime.
On ne saurait, sans ridicule, parler de
« l'impérialisme belge ». L'esprit des Belges
est avant tout pratique et solide. Leur colo-
nialisme de fraîche date est dû essentiel-
lement à des intérêts nouveaux, apparus de-
puis la guerre.
L'industrie belge, qui a retrouve sa situa-
tion de 1913, voit ses débouchés se fermer
par Vinstauration du proteetiolmisme, dans
tous le's Etats d'Europe. Le Congo, dont
l'outillage est encore faible, lui reste ouvert.
D'autre part cette industriemétallurgique
et textile, a besoin de matières premières
à bon compte, que l'Angleterre, de par son
change élevé, est désormais incapable de lui
fournir. De là, l'exploitation intensifiée des
mines de Katanga et les essais cotonniers
dans la vallée du Congo. Le développement
rationnel de sa colonie doit permettre à la
Belgique de soutenir son économie nationale
et de continuer de fournir du travail à tout
son peuple, industrieux et dense. -.
Ainsi, ta Belgique actuelle présente
Vexemple d'un peuple amené à la colonisa-
tion, non par des imaginations désordonnées
de conquête, mais par cette conviction rai-
somtée, lentement acquise, qu'une nation
moderlze, économiquement puissante, a be-
soin d'attnexes coloniales. Conviction qui
reste encore à établir chez nous.
La Belgique s'est un jour trouvée, hms-
queHumt, malgré elle, par les hasards de la
diplomatie d'un roi - grand homme d'af-
faires - a la tête d'une colonie cent fois plus
grande qu'elle-même. Ainsi l'opinion fran-
çaise s'est trouvée, presque sans s'en douter,
Par V enchaînements des conquêtes militaires,
à la tête d'un immense empire. La Belgique
a su s'adapter à ce hasard heureux et s'ap-
pliquer à en tirer le meilleur profit. Souhai-
tons, là comme en matière financière, de sui-
vre l'exemple belge. Nos colonies, l'opinion
française doit, l'applfcndre, peuvent nous rap-
porter autre chose que de la gZoire.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de VAlginae
det Colonies et des Protectorats.
AU SENAT
0-0
QUESTIONS ECRITES
La succession des militaires tués à l'ennemi
M. le comte de Blois, sénateur, demande il
M. le ministre des Finances si les dispositions
de la iloi du 86 décembre 1914 (art. 6 et 7) rela-
tives aux droits de succession des militaires tuée
à l'ennemi sont applicables aux militaires tués
sur les théâtres d'opérations extérieurs. (Ques-
tion du 8 décembre 1925.)
Répome. - - Réponse négative. L'article 7 de
la loi du 06 décembre 11)14 a ôtié expressément
abrogé par la loi du J8 décembre 1916. Quant à
l'article 6 de la môme ioi, son application aux
successions des militaires tués sur les théâtres
d'opérations extérieurs ne peut résulter que.
d'une disposition législative. Le Parlement est
d'uilléurs saisi de la question, à la suite du
dépôt d'une proposition de doi (n' 2001) due à
l'initiative de MM. Adenis, Hobouin, Dauthy et
Schleiter, députés.
00 *
M. H ayez, sénateur, demande à M. le minis-
tre des Finances si une mère dont le fils vient
de tomber glorieusement au Maroc, est dispen-
sée du paiement des droits afférents à la suc-
cession ouverte de ce fait. (Question du 30 no-
vembre 1925.)
Réponse. - Réponse négative.
A LA CHAMBRE
-0-0
PROJET DE LOI
Surveillance des indigènes nord-africains
Le ministre de l'Intérieur a déposé sur
le bureau de la Chambre, un projet de loi
tendant à autoriser la ViILLe. do Paris à
s'imposer, à partir du 1er janvier 1926, de
0 centime 30 additionnel à la contribution
des patentes pour subvenir aux frais de
surveillance et de protection des indigènes
nord-africains.
QUESTIONS ECRITES
Timbres disparus
M. Goude, député, demande à M. le ministre
des Colonies : l' s 11 n'y a pas eu, à la Côte
d'Ivoire, au cours de ces deux dernières années,
des disparitions .d'une grande partie des timbres
de valeur de la collection dite de « Berne » ; S*
si une enquête n'a pas été confiée à l'inspec-
tion et quels en sont les résultats ; 3' quelles
sanctions ont été ou doivent être prises pour
réprimer ces agissements. (Queelion du ta cU-
oembre 1925.) -
Réponse. -:. 1* Des manquants ont été cons-
tatés dans les collections dé timbres dites « de
Berne » à la Côte d'Ivoire, nar une Commission,
locale réunie le 11 mal 1924. Ni la cause, ni
l'éipoqti^ de–la–disparition des figurines vent
été déterminées & ce lnoment ; Z* une mission
tobre 1924 qui a opéré en Cote d'ivoire d'oc
specuon cmi 8 ol)ér en d'Ivoire d'oc.
d'inspection, à février 1928, a examiné les circons.
tances de cette affaire ; mais, la justice étant
saisie, l'inspection n'a pas eu à procéder a une
enquête approfondie, ni il se prononcer sur les
responsabilités encourues ; 3* une enquête judi-
ciaire a été ouverte a Grand-Bassam en octo-
bre 192 i. Les conclusions de cette enquête ne
sont pas oonnues, à la date Idu 7 janvier 1926,du
ministre des colonies.
Permissions
M. Gaston llulin, député, demande fit M. le
ministre de la. Guerre : 1' si les militaires
rapatriés du Maroc ont droit il une permission
d'assez longue durée; 2* dans le cas de la néga-
tive, si le ministre n'estime pas qu'il sera;t
équitable de leur en accorder une, et s'il don-
nera des instructions dans ce sens. (Question
du 29 décembre 1925.)
Réponse. - 1* Les officiers et militaires ayant
accompli au Maroc leur temps de séjour régle-
mentaire (deux ans) ont droit, lors de leur ra-
patriement, ii un congé de fin de campagne de
qualre-vingt-dix jours. En cas de séjour moin-
dre, la durée du congé est égale à autant de fois
quatre jours que les intéressés ont passé de
mois sur le théâtre d'opérations extérieur ; 2"
les militaires du contingent, rapatriés du Ma-
roc, doivent bénéficier. antérieurement à la libé-
ration. des permissions auxquelles ils peuvent
prétendre en vertu des dispositions de la loi de
recrutement, et dont ils n'auraient pas joui
avant leur départ.
Indemnité d'équipement
M. Ilenri Fougère, député, expose à M. te
Ministre de la Guerre, que les Õfficicl's de réser-
ve engagés volontaires au Maroc, n'ont pas per-
çu l'indemnité de première mise d'équipement
qui est allouée aux officiers de l'armée active
au moment de leur nomination et demande
quelles sont les mesures qu'il compte prendre
pour remédier à cet état de choses. (Question (tu
Il - 1-
8 décembre 1925.)
Réponse. - L'indemnité de première mise
d'équipement est attribuée aux officiers de ré-
serve, comme aux officiers de l'armée active,
lors de leur nomination au grade de sous-lieu-
tenant. Actuellement, et jusqu'au jour où le dé-
cret ù intervenir pour l'application de la loi du
8 janvier 1925 aura été publié, cette indemnité
est accordée aux sous-lieutenants ou assimilés
de réserve par décision du ministre, dans la
limite des crédits inscrits nu budget. Elle n'est
pas due, par suite, aux officiers de réserve visés
dans la question s ils l'ont déjà perçue lors
de leur nomination nu grade de sous-lieutenant
ou si elle leur a été refusée, faute de crédits
suffisants.
Désignation pour les T. O. E.
M. Victor Roret, député, demande à M. le
ministre de la Guerre si un sous-officier libérable
en mai 1026, dont le père est veuf, peut être dé-
signé pour iles théâtres d'opérations extérieurs.
(Queslion du 23 décembre n)2i).)
Réponse - Les militaires dont, le père est
veuf rentrent dons Ja ri'glc commune et ne sont
pas exemptés de l'envoi sur IPS théâtres d'opéra.
tions extérieurs.
'--
Lois, Décrets, Arrêtés
̃ 0-0
Décret du 13 janvier 1926 approuvant une
délibération du Conseil général de la Nou-
velle-Calédonie modifiant le mode d'as-
siette et les règles de perception des taxes
postales, télégraphiques et téléphoniques
- dans le régime intérieur de la Colonie.
Décret du 13 janvier 1926 approuvant une
délibération du Conseil Général de la Mar-
tinique relative au mode d'assiette des
droits de timbre sur les quittances de
douane.
Décret du 14 janvier 1926 nommant des
administrateurs de la banque de Mada-
galcar.
(J. 0. du 16 janvier 1936.)
AUTOUR DU TAPIS VERT
--0-
La Banque de Madagascar
--O- Co
Les deux représentants du Ministère des Co-
lonies au sem du Conseil d' administration de la
Banque d'émission sont cboisis. Leur nomina-
tion date d'hier.
L'un est M. Charles-Emile Gleitz, directeur
du personnel et die la comptabilité au Ministère
des Colonies, commandeur de la Légion d'hon-
neur ;
L'autre est M. Hugues-Maurice-André Me-
ray, inspecteur général de I" classe dés Colo-
nies du cadre de réserve, grand-officier de la
Légion d'honneur.
Le Gouvernement ayant estimé qu'il devait
avoir des fonctionnaires pour le représenter
dans ce grand établissement d'émission, aucun
choix ne pouvait être meilleur.
M. Gleitz a une longue et laborieuse car-
rière. Il pourra.la poursuivre sans être gêné, car
ses fonctions rue Oudinot seront toujours autre-
ment absorbantes que cel les d'administrateur de
la Banque de Madagascar. Rien de plus juate
que le directeur' de la Comptabilité au Minis-
tère siège là. C'était de droit.
Tout le monde connaît au Ministère des Co-
lonies la silhouette de M. Meray, qui a visité,
au cours de sa longue carrière, les deux hémis-
phères, et dont les rapports d'inspection sont
encore cités comme des modèles d'ordre, de
finesse el de précision. Touché par l'inexorable
limite d'âge, il a conservé des attaches avec le
Ministère des Colonies et au Cabinet du mi-
- ni stre, comme dans les - services où ses visites
étaient fréquentes. Soucieux des deniers publics
comme des siens propres - qu'il nous soit per-
mis d'indiquer en ces temps d' exposition de
blanc qu'il ne dédaigne pas de fréquenter les
Grands Magasins et d'y faire ses achats après
avoir comparé - il saura marauer sa place dans
ce nouvel établissement de crédit.
- Une autre grande personnalité coloniale s'as.
siera également autow de ce tapis vert très ho-
norifique mais peu doré - on sait que les jetons
de présence-y seront infimes - c'est un ancien
Gouverneur Général de Madagascar, M. Mar-
tial Merlin, dont nous sommes heureux de voir
les loisirs trouver un eomtnencement d'occupa.
tion. Noué espérotu pour lui et pour les colo-
nies, dont il a une si grande expérience, qu'il y
aura une suite.
Jean Aytet
Le Conseil d'Administration
.--_I1U'- -"'-- - ---.
Le Conseil d'administration de la Banque de
Madagascar se réunira pour la première fois à
Paris dans les premiers jours de février. La
Banque n'a pas encore de logis, elle cherche et
prie M. Arthur Levassèur de l'aider. Peut-être
trouveora-t-elle un gîte avant que le haut-com-
missaire aux logements y pourvoie.
Voici la liste complète du Conseil d'admi-
nistration. Nous sommes heureux d'en donner
la primeur à nos lecteurs.
MM. :
Henri Saurin, inspecteur général des Colonies,
président, directeur général ;
André Atthalin, directeur de la Banque de
Paris et des Pays-Bas ;
Artaud, ancien député, administrateur de la
Banque Française pour l'Afrique ;
Bourdariat, colon, désigné par le Gouvernement
Général de Madagascar ;
Capet, sous-directeur du Comptoir National
ci' Escompte de Paris ;
Delanney, président du Conseil d'administra-
tion du Crédit Foncier Colonial ;
Gleitz, directeur du Personnel et de la Compta-
bilité au Ministère des Colonies, désigné par
le Ministère des Colonies ;
Grosos (André), de la Compagnie Havraise
Péninsulaire ;
Jacquin, conseiller maître à la Cour des
Comptes ;
Lebon (A ndré), président honoraire de la Com-
pagnie des Messageries Maritimes ;
Legrand (René), directeur général de la Com-
pagnie Générale des Colonies;
Martin (William). ministre plénipotentiaire ;
Aieray, inspecteur général des Colonies désigné
par le Ministère des Colonies ;
Martial Merlin, Gouverneur Général des Colo-
nies, désigné par le Gouvernement Général
de Madagascar ;
Michel Côte, administrateur du Crédit Foncier
de Madagascar, désigné par le Gouverne-
ment Général de Madagascar ;
Philippar (Edmond), vice-président, adminis-
trateur-délégué du Crédit Foncier d'Algérie
et de Tunisie;
Rc,ysscr, trésorier-payeur général à Alger, dési-
gné par le Ministère des Finances ;
Schwob (d'Héricourt) (Georges), administrateur
de la Banque de l'Afrique Occidentale.
- Le secrétaire général de la Banque de Ma-
dagascar est M. Jacques Cazaux, inspecteur des
Colonies.
Le contrôleur général est M. de Joigny.
Une glorieuse promotion de marsouins
, -0-0--
Au sujet de la mort du sous-lieutenant
Avcrno, du 16° régiment de tirailleurs colo-
niaux, tué à Ribano fi la tête de sa section,
(a France Militaire éc-rll que cet. officier' ap-
partenait à la promotion de aint-Maixenl
1924 qui a eu rléjoh 6 sfyis-li'OUit'eû^.iils nmrts
a l'ennemi soit en Syrie, soit au Maroc.
A rÂMociation Mutuelle
des Indochinois
L'Indochine Economique
Tel était le sujet de causerie que fit saxat;d0r
soir à l'Association Mutuelle des Indochinaist4
M. Bui-Quang-Chieu à la dpmande de M.
Cao-van-Sen, président de l'Association.
Après un aperçu géographique des trois-
grandes divisions de l'Indochine annamite :
Cochinchine, Annam et Tonkin, l'orateur, in-
génieur agronome qui pendant 27 ans a par-
couru tous ces pays, en a étudié les ressour-
ces. les besoins et la vie intérieure des popu-
lations.
Les deltas du Tonkin et du Mékong assu-
rent au Nord et au Sud la fertilité incompa-
rable du sol qui chaque année gagne sur la
mer. Haiphong (qui signifie le port) est à l'in-
térieur des terres et un jour viendra où Saigon
et Poulo-Condor seront réunis par la terre
alluvionnaire. L'Annam ne possède que des
fleuves courts et torrentiels. Le Laos man-
que de moyens de communication.
Les indigènes cultivent le ris dont l'expor-
tation atteint 400 millions de piastres.
La canne à sucre est cultivée dans la pio-
vince de Qua-Nian, à Thudaumot, à Bim-
bos, où existe une usine très moderne. Cholen
en cultive un peu. L'Administration a pris
une excellente mesure en décrétant qu'aucun
colon ne peut céder son terrain avant dix ans
et sans l'autorisation administrative, afiiv
d'éviter l'accaparement par les Japonais.
Le cocotier, le Tam-Couan en - annamite est
planté soit dans du sol sablonneux comme à
Mytho, soit dans des sols irrigués. En Co-
chinchine 5.000 hectares fournissent pour
l'exportation annuelle 10.000 tonnes de
coprah.
Le Tonkin et l'Annam cultivaient le thé bien
avant l'occupation française. Par suite de sa
préparation défectueuse le thé de Cochinchine
ne peut qu'être employé en mélange avec le
thé chinois et on le vend aux Annamites
- comme thé - de - Chine.
La culture du mûrier date de plus de mille
années. Malgré de nombreuses difficultés,.
cette culture est extrêmement soignée et ce
sera une grande source de richesse pour l' In-
dochine qui poursuit des progrès sérieux dans*
ses filatures et ateliers de tissage.
Jusqu'à présent la culture du coton en Co-
chinchine, à Tranoah n'a pas donné de résul-
tats appréciables. Au Cambodge, par conue,.
où tout pousse sur les berges du fleuve, on '';Jl
cultive avec succès.
Depuis l'exploitation des joncs pour'
la fabrication a es nattes .a-'pris une grande
extension. Des usines chinoises à Traininh
employant une main-d'oeuvre annamite Ipé-
dient sur Hong-Kong les nattes marquas
« Made in China M.
Quant à l'agriculture européenne, outre le
riz qui est cultivé comme celui des indigènes,
la culture des héveahs fut une réelle inno-
vation. De 50.000 hectares de plantatfons, ODr.
a exporté 40 tonnes de caoutchouc, soit le cin-
quième de la consommation mondiale.
L'orateur nous signale des essais de plan-
tations de palmiers à huile.
Le café du Tonkin et de l'Annam est un
produit bien cotii ziir les marchés européens.
A Dinh-Binh, on remarque d'immenses
champs de caféicr?. Au Cambodge les essais.
n'ont pas donné dl' grands résultats.
Parmi les industries indochinoises, il faut;
citer les pêcheries, la préparation du coprah,
les nattes, l'ébénistriç, la pitc à papier (usi-
nes curopéennc), les bambous, la paille de
ru, les tissages (Ir- 50ic et de coton de Nam-
Dinh, les huilerie;, les scieries.
Les usines de décorticage du riz sont entre
les mains des Chinois, sous des directions
françaises. Le beau riz de l'Indochine va en
Chine et les qualités inférieures parce que
mal préparées forment le riz de Saïgon qui
est handicapé 2^ar Je- riz de Siam et de Ran-
goon.
Les Annamites z., mettent aux industries
modernes. M. Q. Chien cite le cas d'un de,
se» compatriotes qui, au sortir du collège, alla
en France et en Angleterre puis retourna à
Saïgon où il installa une usine de décorti-
cage qui produit 200 tonnes de riz blanc par
jour. D'autres Annamites se sunt tournés vers
le commerce.
L agriculture «i.ins la même situation-
qu'il y a So an-. LI [étrUP()¡f' doit envoyer
des technicien.- pour enseigner l'usage des-
machines agricole- f:\inçaites, la sélection des
semences. L"" Annamites ne savent pas tirer
des produits de l< ur pays <-e qu'ils devraient
en tirer. L'avenir i-.-.moiniqao de notre par,
ajoute M. Q. Chieu. dépend de nous. l'aeri-
culture, l'industrie ,o'¡:lt en Têtard, nous avonf
encore beaucoup à apprendre. C'est à nous de
nous mêler à la vie active des colons, à par-
ticiper à leurs entreprises, à faire partie
leurs sociétés commerciale-, qui. elle-, doi-
vent recourir a la eli-Mitèle indigène.
Par notre travail obstiné nous acquerrons
plus de liberté et vous, jeunes gens, vous ren-
drez fructueux l'effort de. vns parents qui vous
envoient en Fran,:.: pour y acquérir les no-
tions nécessaires au développement économi-
que de l'Indochine qui pourra ainsi mieux
aider la Métropole llui a besoin de ses colo-
nies d'Extrême-Orient pour lutter contre le
change par les matière.- premières si nom-
breuses que renferme, le pays d'Annam.
Par cette pérorai-on, couverte d'applaudis-
sements M. lîui-Q i.tng-Oiiru. chef du parti
constitutionnel annamite, est donc loin de prê-.
cher une croisade .tlHi-fraYil,ai."t'. comme l'écri-
vait l'Angelv dan- les Annules Coloniales
du 4 janvier en rendant un ju-Me hommage,
ïl son ldvali^mc et ;i. 1;L >in>érité do ses senti-
ments.
Kn féli< itani et renr-rciant le ronféreni ier,
M. (.ao-van-S< n espiuna toute la grafimdtï
de l'Association mutuelle lJt.:> Indochinois-
envers ceux qui - inu-iessent à elle et la sou-
tiennent de leur appui matériel et moral.
annonça que le Président de la 1 République,,
les ministres de; Golomes "t dr 1'InatTiU.ctioiv
publique ont accepté l'invitation de rAssorin-n
tion, à sa grande fête nationale du 21 février*»
EugèneDevaux
tA NOM** -MO «ONTUM'
LUNDI SOIR, 18 JANVIER U.
',' '; ':.. , :, ,
Les Annales Coloniales
JOURNAL -. QUOTIDIEN
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OBi*ab«MNdMHlMilwBarMnd»poil*«tdMlM principaux lib raz
LES RICHESSES FORESTIÈRES
DE L'AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
I.a
L'ensemble du massif forestier de notre
Afrique Equatoriale française porte sur plus
de 400.000 kilomètres càr, soit 40 millions
d'hectares. A vrai dire, tout ce massif n'est
pas pratiquement exploitable. Il Test large-
ment au Gabon, par les estuaires de la
Monda et du Gabon-Como, du réseau flu-
vial de rOgooué, les lagunes de Fernand-
Waz et de Setté-Cama ; il l'est aussi, mais
dana une mesure bien moindre, au Moyen-
Congo, par la rivière Kouilou et par le che-
min de fer en construction.
Plusieurs - rades naturelles, à Libreville, à
Mondah, à Port-Gentil, offrent, pour toute
la zone côtière gabonaise, des facilités d'em-
barquement appréciables, les radeaux de
bois pouvant être amenés, sans transborde-
ment, des rivières jusqu'à flanc des navires.
Plus au sud, la barre assez rude rend les
opérations d'embarquement plus aléatoires.
La construction du port de Pointé-Noire et
Vavancement des travaux du chemin de fer
permettront cependant bientôt l'exploitation
intensive de -- la - belle - forêt qui couvre la ré-
gion du Mayombé.
La forêt gabonaise, comme celle de la
côté d'Ivoire et du Cameroun, est essentiel.
l'ement hétérogène. Des centaines d'essences
poussent côte a côte, fes unes domlnantè « tel
mdroit, les autres à tel autre. Question de
latitude; de climat, de sol, d'exposition, etc.
Des maintenant, on commence à exploiter
15 à 30 des principales essences, les unes
assez tendres, d'autres demi-dtires, quelques-
unes dures ou très dures. Ces 25 à 30 es-
leupes répondent à la plupart 'des usages,
ttuf peut-être à l'utilisation pratique pour
fies travaux de charpente ordinaire, soit que
taurs qualités ne répondent pas à cet emploi,
ou que leur prix de revient soit trop élevé
pour concurrencer les pins et sapins ainsi
que les chênes réserves a cet usage.
Les exportations de l'année 1914 ont at-
teint près de aoo.Qcp tonnes, soit 340.000.
mètres cubes environ, la densité moyenne
tétant guèré qlie de 0,600. La majeure par-
tie, (plus de 180.000 tonnes, est représentée
par de l'okoumé, le .complément étant Cons-
thùé par de l'ILeaJou (4.700 tonnes), de
fébèfie (1.370 tônnes) et des oois divers dont
la proportion l augmente rapideinent depuIs
quelques années.
La presque totalité des okoumés exportés
,JODt employés comme bois de déroulage.
tS'okoumé est devenu, en effet, de par sa
texture, sa densité, la dimension des billes,
rabsence 'de nœuds ou défauts dans les
troncs expédiés, le bois type du côntrepla-
qué. Il en est fait, sous cette forme, une
consommation de plus en plus grande dans
jindustrie européenne. Rien qu'en France,
an en utilise actuellement plus de 60.000
tonnes annuellement. L'Allemagne en reçoit,
plus de 100.000 tonnes; avant la guerre elle
recevait presque toute la production du Ga-
ibonj elle cherche à reprendre la maîtrise du
marché, sans y parvenir toutefois. Elle est
néanmoins redevenue le principal acheteur
'de cette essence. Angleterre, Hollande, Bel-
gique, Italie, Espagne, commencent aussi à
en recevoir des quantités appréciables ; par-
tout le demande s'intensifie; il n'y a pas à
redouter de surproduction.
L'okoumé peut également être utilisé en
menuiserie, voire même en moulure. Outre
cependant qu'il est assez difficile à débiter,
en raison de sa texture chanvreuse, il exige
pas mal de peinture par suite de la profon-
deur de ses pores. Il n'est donc pas préci-
sément recommandé pour ces usages.
L'exploitation est assez économique, du
'fait de l'abondance de cette essence dans
toute la zone desservie par le reseau nuviai
gabonais. Malgré la cherté des frets,
rokoumé peut être vendu en Europe à un
prix très abordable (5 livres sterling environ
ta tonne, cours moyen de 1924, C. I. F.).
lie cours actuel varie de 500 à 600 francs
pour les billes équarries et de 475 à 550 fr.
pour les rondins. -
L'okoumé ne s'accommode pas de la
grande forêt du centre africain. C'est une
essence de pleine lumière envahissante, for-
mant des peuplements presque purs au-dessus
d'une brousse sans grand intérêt. Il ne croît
guère, au Gabon, qu'entre le 20 de latitude
nord et le 40 de latitude sud. -
̃ Coupés en période de lune décroissante,
les okoumés comme tous les bois du reste,
coloniaux et autres, sont beaucoup moins su-
jets à pourriture ou à échauffement.
Au-dessous du 40 de latitude sud, une
autre essence, le faké ou limbo, remplace
l'okoumé dans la forêt claire et domine net-
tement dans toute la zone qui se trouve entre
le Kouilou. et la frontière du Congo Belge.
L'exploitation de cette essence peut prendre
rapidement une certaine extension à la fa-
veur de la prolongation du chemin de fer
allant sur Brazzaville et de la construction
du port de Pointe-Noire. Une variété de
limbo, dont le coeur est brun foncé, est con-
nue dans l'industrie sous le nom de a Noyer
du Mayombé » j elle est très appréciée en ébé-
aisrene, tandis que le limbo ordinaire est
- bois de déroulage et de menuiserie.
En dehors de ces deux essences prinéi-
Slcs, la forêt de l'Afrique Equatoriale
lranç:\ise fournit, en quantités assez restrein.
tes il est vrai, divers bois d'ébénisterie, 'dont
l'acajou-Gabon (un peu moins coté que celui
de la Côte d'Ivoire), les noyers du Gabon
(qui sont en réalité des acajous bruns) »
l'ébène, le bubinga (faux bois de rose), le
zingana ou zébrano, le bilinga, le moabi, le
nioré; des bois de déroulage et de menuiserie
comme l'ozigo et l'évino, de parquets de
luxe ou de charpente spéciale comme l'iroko,
le douka, l'oboto et l1azobé.
Il est regrettable que la colonie ne aispose
pas d'une main-d'œuvre plus abondante. Les
exploitations suspendues pendant la guerre
se sont néanmoins développées vigoureuse-
ment depuis 1920, puisqu'elles sont passées
de 47.000 tonnes à 90.000 en 1922 et à près
de 200*000 en 192 Nul doute que 1 em-
ploi du machinisme, qui se répand de plus
en plus, ne fasse enregistrer bientôt de nou-
veaux et appréciables progrès.
Charte» Debierre,
Sénateur
Membre de la Commission
des Affaires étrangères
Off» -
DANS LA LEGION D'HONNEUR
lIIMIftBRB
DES AFFAIRES ETRANGERES
Sont promus chevaliers :
M. Eustache, dit de Lorcy, directeur de
l'Institut français de Damas ; M. Maire,
médecin-chef du service de la Santé et de
l'Hygièno publiques au Maroc : M. Merlen-
ghls, directeur des douanes françaises à
Beyrouth ; M. Virolleaud, directeur de la
Mission archéologique de Syrie ; M. de Vo-
gué, ancien attaché à la Résidence de
France au Maroc ; M. Berruyer, commis-
saire des douanes en Chine ; M. de Domi-
nici, constructeur de moteurs d'avions et
pilote aviateur.
MINISTERE DU COMMERCE
Est promu officier *
M. Gharles Paulin, administrateur délé-
gué de la Sooiété Cotonnière et Uniére du
Nord, administrateur de diverses sociétés
métropolitaines et coloniales.
Nous adressons à M. Paulin, ancien fonc-
tionnaire colonial, nos cordiales félicita-
tions.
Sont nommés chevaliers :
M. Amat, vérificateur en chef des poids et
mesures en Tunisie;
M. Bruvet, attachè commercial au Consu-
lat de Singapore ; M. de Gonet, secrétaire-
trésorier de la Fédération des courtiers as-
sermentés de France, d'Algérie et des colo-
nies ; M. Misselati, industriel à Constantinc.
SOUS-SECRETARIAT DES P. T. T.
Est nommé chevalier :
M. Saintourens, chef de poste du central
télégraphique à Alger.
La conférence Nord-Africaine
O-C>- -
De Rabat, on nous informe que la Conférence
nord-africaine, qui réunit les Gouverneurs de
l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc, se réu-
nira à Tunis le 22 mars.
Magistrature coloniale
–0-0–
Ont été nommés : conseiller à la Cour
d'Appel de Saigon M. Jodin, juge-prési-
dent du tribunal de première instance de
Pnom-Penh, en remplacement de M. Fran-
ceschetti, admis à la retraite.
Juge-Président du tribunal de première
instance de Pnom-Pemli, M. OlIerin, procu-
reur de la République, à Long-Xuyen, en
remplacement de M. Jodin.
Conseiller à la Cour d'Appel de l'Afrique
Occidentale française, en .remplacemen.t
de M. Hurstel, admis à la retraite. M.
Erquem, substitut du Procureur Général
de la Nouvelle-Calédonie.
M. Franceschctti et M. Hurstel ont été
nommés conseiller de Gour d'Appui hono-
raires.
4M»
Médaille d'honneur des épidémies
–0-0–
Ont reç" u les médailles d'honneur des ôp-icM-
mi c..; , en témoignage du, dévouement dont ils
niiori, fait preuve, les médecins coloniaux sui-
ont
vants :
Médaille d'or : Sallet, médecin des troupes
coloniales Ii PhantJhlet (Indo-Chine).
Médaille de vermeit : Muraz, médecin-major
de 2e classe des troupes coloniales à Fort-Ar-
chambaull (Tchad) ; Lefron, môddiin-ati/aijoir de
2e classe des troupes coloniales.
Médaille d'argent : Bidot médecin des trou-
pes coloniales en. Afrique éciuatoriiaJe ; Chenc-
veau, médecin aide-major de lro Olnsse des F.C.
<1 Mivanmnga.
4>»
Académie des sciences morales et polhiqnes
0-0-
M. Arthur Gir'aull, professeur d'écono-
mie politique à l'université de Poitiers,
membre de l'Institut intcrcolonial a eio
nommé correspondant do rAcademie des
Sciences morales et politiques en 1 empla-
cement de M. Bècîhaux, décédé.
Nous ne (pouvons qu'applaudir à l'heu-
reux choix donL M. Arthur Girault vient
d'être l'objet car tous les coloniaux ont su
apprécier les principes de colonisation et
de législation coloniale de l'éminent pro-
fesseur qui sont d'un grand secours à la
moindre contestation administrative.
Laieillicecoliiiiii
La colonisation belge est un de
ces imprévus nombreux dont f lris-
toire est - pleine. •Les publicistes
d avant-guerre la considéraient encore avec
étonnement. Rien en effet ne prédisposait ce
petit peuple positif, sans côtes favorables,
sans traditions militaires, aux aventures bril-
lantes dans l'ail delà des mers lointaines.
Léopold II lui imposa l'annexion du Congo,
mais cette annexion fut plus difficile à ob-
tenir que n'importe quelle cession dl terri-
toire. De 1895 à 1908, le roi et ses mimsires
bataillèrent contre la Chambre. Vannexion
fut enfin votée, contre une forte minorité
(54 voix contre 83), et encore riest-il pas
très sûr que tous les partisans du projet
royal fussent bien convaincus. Leur sens
pratique répugnait à imaginer leur petit
pays absorbant tout le centre de l'Afrique,
sauvage et hasardeuse. Ils redoutaient les
dangers de cette mesure.- Ils n'en voyaient
pas l'utilité. Et peut-être, en effet, n avait-
elle pas alors d'utilité..
La mort de Léopold, la volonté±de géxér
le mieux pàstible les affaires de leur fâ-
cheuse conquête, et aussi les craintes pro-
voquées par les prétentions allemandes sur
le IIlittel-Afrika, amenèrent les Belges à ap-
pliquer leur attention et leur esprit méthodi-
que aux choses du Congo. Les années
d'avant-guerre, de 1911 à 1913, virent Véclo-
sion de nombreuses études sur la mise en
valeur de la colonie; entre autres celle, très
remarquable, d'Emile Vandervelde.
Puis vint la guerre. La Belgique presque
entièrement envahie, le Gouvernement trans-
porté en France, un seul territoire belge res-
tait encore aux mains des Belges : le Congo.
Fatalement les esprits devaient s'y reporter,
plus activement que par le passé. l'année
coloniale belge coopéra dans une large me-
sure à la conquête de VEst Africain allemand
et enleva Tabora, la capitale.
Aussitôt après la guerre, on put constater
V évolution que ces événements avaient fait
subir à Vopinion vis-à-vis du Congo. Pat
l'article 19 du Traité de Versailles, l'Alle-
magne abandonnait ses colonies « aux prin-.
cipales puissances alliées et associées t. A
Vétônnement de touss la Belgique, qui Il''bJ;f,.
pas « principale » yuisswtâe, ^prtftëità eÇHtre
son exclusion du fartage. Des négociations
s'engagèrent. Les Anglais entendaient con-
server l'Est africain, passage du Cap au
Caire. Les Belges voulaient garder les ter-
ritoires conquis par eux et obtenir en même
temps des facilités de transports à travers
l'Afrique Orientale. Vaccord de 1921, ra-
tifie par le Conseil Suprême, laissa à la
Belgique le Ruanda et une partie de
l'Uriiiidi, et la liberté de transit, sans au-
cun droit de douane, jusqu'à Dar-es-Salam
où un emplacement lui était concédé. En
1923, les parties de l'Urundi enlevées ipu
mandat belge lui ont été restituées. E11 même
temps, un mouvement colonial puissant, avec
de nombreuses associations, des revues, des
journaux, des conférences, s'est développé
en Belgique. Des capitaux belges ont mcine
été investis dans la colonie portugaise d'An-
gola, débouché le plus direct du Congo in-
térieur et du Katanga.
Comment expliquer un tel revirement en
si peu d'années? Le sentimentalisme guerrier
n'y a, de toute éviamcc, qu'une part intime.
On ne saurait, sans ridicule, parler de
« l'impérialisme belge ». L'esprit des Belges
est avant tout pratique et solide. Leur colo-
nialisme de fraîche date est dû essentiel-
lement à des intérêts nouveaux, apparus de-
puis la guerre.
L'industrie belge, qui a retrouve sa situa-
tion de 1913, voit ses débouchés se fermer
par Vinstauration du proteetiolmisme, dans
tous le's Etats d'Europe. Le Congo, dont
l'outillage est encore faible, lui reste ouvert.
D'autre part cette industriemétallurgique
et textile, a besoin de matières premières
à bon compte, que l'Angleterre, de par son
change élevé, est désormais incapable de lui
fournir. De là, l'exploitation intensifiée des
mines de Katanga et les essais cotonniers
dans la vallée du Congo. Le développement
rationnel de sa colonie doit permettre à la
Belgique de soutenir son économie nationale
et de continuer de fournir du travail à tout
son peuple, industrieux et dense. -.
Ainsi, ta Belgique actuelle présente
Vexemple d'un peuple amené à la colonisa-
tion, non par des imaginations désordonnées
de conquête, mais par cette conviction rai-
somtée, lentement acquise, qu'une nation
moderlze, économiquement puissante, a be-
soin d'attnexes coloniales. Conviction qui
reste encore à établir chez nous.
La Belgique s'est un jour trouvée, hms-
queHumt, malgré elle, par les hasards de la
diplomatie d'un roi - grand homme d'af-
faires - a la tête d'une colonie cent fois plus
grande qu'elle-même. Ainsi l'opinion fran-
çaise s'est trouvée, presque sans s'en douter,
Par V enchaînements des conquêtes militaires,
à la tête d'un immense empire. La Belgique
a su s'adapter à ce hasard heureux et s'ap-
pliquer à en tirer le meilleur profit. Souhai-
tons, là comme en matière financière, de sui-
vre l'exemple belge. Nos colonies, l'opinion
française doit, l'applfcndre, peuvent nous rap-
porter autre chose que de la gZoire.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de VAlginae
det Colonies et des Protectorats.
AU SENAT
0-0
QUESTIONS ECRITES
La succession des militaires tués à l'ennemi
M. le comte de Blois, sénateur, demande il
M. le ministre des Finances si les dispositions
de la iloi du 86 décembre 1914 (art. 6 et 7) rela-
tives aux droits de succession des militaires tuée
à l'ennemi sont applicables aux militaires tués
sur les théâtres d'opérations extérieurs. (Ques-
tion du 8 décembre 1925.)
Répome. - - Réponse négative. L'article 7 de
la loi du 06 décembre 11)14 a ôtié expressément
abrogé par la loi du J8 décembre 1916. Quant à
l'article 6 de la môme ioi, son application aux
successions des militaires tués sur les théâtres
d'opérations extérieurs ne peut résulter que.
d'une disposition législative. Le Parlement est
d'uilléurs saisi de la question, à la suite du
dépôt d'une proposition de doi (n' 2001) due à
l'initiative de MM. Adenis, Hobouin, Dauthy et
Schleiter, députés.
00 *
M. H ayez, sénateur, demande à M. le minis-
tre des Finances si une mère dont le fils vient
de tomber glorieusement au Maroc, est dispen-
sée du paiement des droits afférents à la suc-
cession ouverte de ce fait. (Question du 30 no-
vembre 1925.)
Réponse. - Réponse négative.
A LA CHAMBRE
-0-0
PROJET DE LOI
Surveillance des indigènes nord-africains
Le ministre de l'Intérieur a déposé sur
le bureau de la Chambre, un projet de loi
tendant à autoriser la ViILLe. do Paris à
s'imposer, à partir du 1er janvier 1926, de
0 centime 30 additionnel à la contribution
des patentes pour subvenir aux frais de
surveillance et de protection des indigènes
nord-africains.
QUESTIONS ECRITES
Timbres disparus
M. Goude, député, demande à M. le ministre
des Colonies : l' s 11 n'y a pas eu, à la Côte
d'Ivoire, au cours de ces deux dernières années,
des disparitions .d'une grande partie des timbres
de valeur de la collection dite de « Berne » ; S*
si une enquête n'a pas été confiée à l'inspec-
tion et quels en sont les résultats ; 3' quelles
sanctions ont été ou doivent être prises pour
réprimer ces agissements. (Queelion du ta cU-
oembre 1925.) -
Réponse. -:. 1* Des manquants ont été cons-
tatés dans les collections dé timbres dites « de
Berne » à la Côte d'Ivoire, nar une Commission,
locale réunie le 11 mal 1924. Ni la cause, ni
l'éipoqti^ de–la–disparition des figurines vent
été déterminées & ce lnoment ; Z* une mission
tobre 1924 qui a opéré en Cote d'ivoire d'oc
specuon cmi 8 ol)ér en d'Ivoire d'oc.
d'inspection, à février 1928, a examiné les circons.
tances de cette affaire ; mais, la justice étant
saisie, l'inspection n'a pas eu à procéder a une
enquête approfondie, ni il se prononcer sur les
responsabilités encourues ; 3* une enquête judi-
ciaire a été ouverte a Grand-Bassam en octo-
bre 192 i. Les conclusions de cette enquête ne
sont pas oonnues, à la date Idu 7 janvier 1926,du
ministre des colonies.
Permissions
M. Gaston llulin, député, demande fit M. le
ministre de la. Guerre : 1' si les militaires
rapatriés du Maroc ont droit il une permission
d'assez longue durée; 2* dans le cas de la néga-
tive, si le ministre n'estime pas qu'il sera;t
équitable de leur en accorder une, et s'il don-
nera des instructions dans ce sens. (Question
du 29 décembre 1925.)
Réponse. - 1* Les officiers et militaires ayant
accompli au Maroc leur temps de séjour régle-
mentaire (deux ans) ont droit, lors de leur ra-
patriement, ii un congé de fin de campagne de
qualre-vingt-dix jours. En cas de séjour moin-
dre, la durée du congé est égale à autant de fois
quatre jours que les intéressés ont passé de
mois sur le théâtre d'opérations extérieur ; 2"
les militaires du contingent, rapatriés du Ma-
roc, doivent bénéficier. antérieurement à la libé-
ration. des permissions auxquelles ils peuvent
prétendre en vertu des dispositions de la loi de
recrutement, et dont ils n'auraient pas joui
avant leur départ.
Indemnité d'équipement
M. Ilenri Fougère, député, expose à M. te
Ministre de la Guerre, que les Õfficicl's de réser-
ve engagés volontaires au Maroc, n'ont pas per-
çu l'indemnité de première mise d'équipement
qui est allouée aux officiers de l'armée active
au moment de leur nomination et demande
quelles sont les mesures qu'il compte prendre
pour remédier à cet état de choses. (Question (tu
Il - 1-
8 décembre 1925.)
Réponse. - L'indemnité de première mise
d'équipement est attribuée aux officiers de ré-
serve, comme aux officiers de l'armée active,
lors de leur nomination au grade de sous-lieu-
tenant. Actuellement, et jusqu'au jour où le dé-
cret ù intervenir pour l'application de la loi du
8 janvier 1925 aura été publié, cette indemnité
est accordée aux sous-lieutenants ou assimilés
de réserve par décision du ministre, dans la
limite des crédits inscrits nu budget. Elle n'est
pas due, par suite, aux officiers de réserve visés
dans la question s ils l'ont déjà perçue lors
de leur nomination nu grade de sous-lieutenant
ou si elle leur a été refusée, faute de crédits
suffisants.
Désignation pour les T. O. E.
M. Victor Roret, député, demande à M. le
ministre de la Guerre si un sous-officier libérable
en mai 1026, dont le père est veuf, peut être dé-
signé pour iles théâtres d'opérations extérieurs.
(Queslion du 23 décembre n)2i).)
Réponse - Les militaires dont, le père est
veuf rentrent dons Ja ri'glc commune et ne sont
pas exemptés de l'envoi sur IPS théâtres d'opéra.
tions extérieurs.
'--
Lois, Décrets, Arrêtés
̃ 0-0
Décret du 13 janvier 1926 approuvant une
délibération du Conseil général de la Nou-
velle-Calédonie modifiant le mode d'as-
siette et les règles de perception des taxes
postales, télégraphiques et téléphoniques
- dans le régime intérieur de la Colonie.
Décret du 13 janvier 1926 approuvant une
délibération du Conseil Général de la Mar-
tinique relative au mode d'assiette des
droits de timbre sur les quittances de
douane.
Décret du 14 janvier 1926 nommant des
administrateurs de la banque de Mada-
galcar.
(J. 0. du 16 janvier 1936.)
AUTOUR DU TAPIS VERT
--0-
La Banque de Madagascar
--O- Co
Les deux représentants du Ministère des Co-
lonies au sem du Conseil d' administration de la
Banque d'émission sont cboisis. Leur nomina-
tion date d'hier.
L'un est M. Charles-Emile Gleitz, directeur
du personnel et die la comptabilité au Ministère
des Colonies, commandeur de la Légion d'hon-
neur ;
L'autre est M. Hugues-Maurice-André Me-
ray, inspecteur général de I" classe dés Colo-
nies du cadre de réserve, grand-officier de la
Légion d'honneur.
Le Gouvernement ayant estimé qu'il devait
avoir des fonctionnaires pour le représenter
dans ce grand établissement d'émission, aucun
choix ne pouvait être meilleur.
M. Gleitz a une longue et laborieuse car-
rière. Il pourra.la poursuivre sans être gêné, car
ses fonctions rue Oudinot seront toujours autre-
ment absorbantes que cel les d'administrateur de
la Banque de Madagascar. Rien de plus juate
que le directeur' de la Comptabilité au Minis-
tère siège là. C'était de droit.
Tout le monde connaît au Ministère des Co-
lonies la silhouette de M. Meray, qui a visité,
au cours de sa longue carrière, les deux hémis-
phères, et dont les rapports d'inspection sont
encore cités comme des modèles d'ordre, de
finesse el de précision. Touché par l'inexorable
limite d'âge, il a conservé des attaches avec le
Ministère des Colonies et au Cabinet du mi-
- ni stre, comme dans les - services où ses visites
étaient fréquentes. Soucieux des deniers publics
comme des siens propres - qu'il nous soit per-
mis d'indiquer en ces temps d' exposition de
blanc qu'il ne dédaigne pas de fréquenter les
Grands Magasins et d'y faire ses achats après
avoir comparé - il saura marauer sa place dans
ce nouvel établissement de crédit.
- Une autre grande personnalité coloniale s'as.
siera également autow de ce tapis vert très ho-
norifique mais peu doré - on sait que les jetons
de présence-y seront infimes - c'est un ancien
Gouverneur Général de Madagascar, M. Mar-
tial Merlin, dont nous sommes heureux de voir
les loisirs trouver un eomtnencement d'occupa.
tion. Noué espérotu pour lui et pour les colo-
nies, dont il a une si grande expérience, qu'il y
aura une suite.
Jean Aytet
Le Conseil d'Administration
.--_I1U'- -"'-- - ---.
Le Conseil d'administration de la Banque de
Madagascar se réunira pour la première fois à
Paris dans les premiers jours de février. La
Banque n'a pas encore de logis, elle cherche et
prie M. Arthur Levassèur de l'aider. Peut-être
trouveora-t-elle un gîte avant que le haut-com-
missaire aux logements y pourvoie.
Voici la liste complète du Conseil d'admi-
nistration. Nous sommes heureux d'en donner
la primeur à nos lecteurs.
MM. :
Henri Saurin, inspecteur général des Colonies,
président, directeur général ;
André Atthalin, directeur de la Banque de
Paris et des Pays-Bas ;
Artaud, ancien député, administrateur de la
Banque Française pour l'Afrique ;
Bourdariat, colon, désigné par le Gouvernement
Général de Madagascar ;
Capet, sous-directeur du Comptoir National
ci' Escompte de Paris ;
Delanney, président du Conseil d'administra-
tion du Crédit Foncier Colonial ;
Gleitz, directeur du Personnel et de la Compta-
bilité au Ministère des Colonies, désigné par
le Ministère des Colonies ;
Grosos (André), de la Compagnie Havraise
Péninsulaire ;
Jacquin, conseiller maître à la Cour des
Comptes ;
Lebon (A ndré), président honoraire de la Com-
pagnie des Messageries Maritimes ;
Legrand (René), directeur général de la Com-
pagnie Générale des Colonies;
Martin (William). ministre plénipotentiaire ;
Aieray, inspecteur général des Colonies désigné
par le Ministère des Colonies ;
Martial Merlin, Gouverneur Général des Colo-
nies, désigné par le Gouvernement Général
de Madagascar ;
Michel Côte, administrateur du Crédit Foncier
de Madagascar, désigné par le Gouverne-
ment Général de Madagascar ;
Philippar (Edmond), vice-président, adminis-
trateur-délégué du Crédit Foncier d'Algérie
et de Tunisie;
Rc,ysscr, trésorier-payeur général à Alger, dési-
gné par le Ministère des Finances ;
Schwob (d'Héricourt) (Georges), administrateur
de la Banque de l'Afrique Occidentale.
- Le secrétaire général de la Banque de Ma-
dagascar est M. Jacques Cazaux, inspecteur des
Colonies.
Le contrôleur général est M. de Joigny.
Une glorieuse promotion de marsouins
, -0-0--
Au sujet de la mort du sous-lieutenant
Avcrno, du 16° régiment de tirailleurs colo-
niaux, tué à Ribano fi la tête de sa section,
(a France Militaire éc-rll que cet. officier' ap-
partenait à la promotion de aint-Maixenl
1924 qui a eu rléjoh 6 sfyis-li'OUit'eû^.iils nmrts
a l'ennemi soit en Syrie, soit au Maroc.
A rÂMociation Mutuelle
des Indochinois
L'Indochine Economique
Tel était le sujet de causerie que fit saxat;d0r
soir à l'Association Mutuelle des Indochinaist4
M. Bui-Quang-Chieu à la dpmande de M.
Cao-van-Sen, président de l'Association.
Après un aperçu géographique des trois-
grandes divisions de l'Indochine annamite :
Cochinchine, Annam et Tonkin, l'orateur, in-
génieur agronome qui pendant 27 ans a par-
couru tous ces pays, en a étudié les ressour-
ces. les besoins et la vie intérieure des popu-
lations.
Les deltas du Tonkin et du Mékong assu-
rent au Nord et au Sud la fertilité incompa-
rable du sol qui chaque année gagne sur la
mer. Haiphong (qui signifie le port) est à l'in-
térieur des terres et un jour viendra où Saigon
et Poulo-Condor seront réunis par la terre
alluvionnaire. L'Annam ne possède que des
fleuves courts et torrentiels. Le Laos man-
que de moyens de communication.
Les indigènes cultivent le ris dont l'expor-
tation atteint 400 millions de piastres.
La canne à sucre est cultivée dans la pio-
vince de Qua-Nian, à Thudaumot, à Bim-
bos, où existe une usine très moderne. Cholen
en cultive un peu. L'Administration a pris
une excellente mesure en décrétant qu'aucun
colon ne peut céder son terrain avant dix ans
et sans l'autorisation administrative, afiiv
d'éviter l'accaparement par les Japonais.
Le cocotier, le Tam-Couan en - annamite est
planté soit dans du sol sablonneux comme à
Mytho, soit dans des sols irrigués. En Co-
chinchine 5.000 hectares fournissent pour
l'exportation annuelle 10.000 tonnes de
coprah.
Le Tonkin et l'Annam cultivaient le thé bien
avant l'occupation française. Par suite de sa
préparation défectueuse le thé de Cochinchine
ne peut qu'être employé en mélange avec le
thé chinois et on le vend aux Annamites
- comme thé - de - Chine.
La culture du mûrier date de plus de mille
années. Malgré de nombreuses difficultés,.
cette culture est extrêmement soignée et ce
sera une grande source de richesse pour l' In-
dochine qui poursuit des progrès sérieux dans*
ses filatures et ateliers de tissage.
Jusqu'à présent la culture du coton en Co-
chinchine, à Tranoah n'a pas donné de résul-
tats appréciables. Au Cambodge, par conue,.
où tout pousse sur les berges du fleuve, on '';Jl
cultive avec succès.
Depuis l'exploitation des joncs pour'
la fabrication a es nattes .a-'pris une grande
extension. Des usines chinoises à Traininh
employant une main-d'oeuvre annamite Ipé-
dient sur Hong-Kong les nattes marquas
« Made in China M.
Quant à l'agriculture européenne, outre le
riz qui est cultivé comme celui des indigènes,
la culture des héveahs fut une réelle inno-
vation. De 50.000 hectares de plantatfons, ODr.
a exporté 40 tonnes de caoutchouc, soit le cin-
quième de la consommation mondiale.
L'orateur nous signale des essais de plan-
tations de palmiers à huile.
Le café du Tonkin et de l'Annam est un
produit bien cotii ziir les marchés européens.
A Dinh-Binh, on remarque d'immenses
champs de caféicr?. Au Cambodge les essais.
n'ont pas donné dl' grands résultats.
Parmi les industries indochinoises, il faut;
citer les pêcheries, la préparation du coprah,
les nattes, l'ébénistriç, la pitc à papier (usi-
nes curopéennc), les bambous, la paille de
ru, les tissages (Ir- 50ic et de coton de Nam-
Dinh, les huilerie;, les scieries.
Les usines de décorticage du riz sont entre
les mains des Chinois, sous des directions
françaises. Le beau riz de l'Indochine va en
Chine et les qualités inférieures parce que
mal préparées forment le riz de Saïgon qui
est handicapé 2^ar Je- riz de Siam et de Ran-
goon.
Les Annamites z., mettent aux industries
modernes. M. Q. Chien cite le cas d'un de,
se» compatriotes qui, au sortir du collège, alla
en France et en Angleterre puis retourna à
Saïgon où il installa une usine de décorti-
cage qui produit 200 tonnes de riz blanc par
jour. D'autres Annamites se sunt tournés vers
le commerce.
L agriculture «i.ins la même situation-
qu'il y a So an-. LI [étrUP()¡f' doit envoyer
des technicien.- pour enseigner l'usage des-
machines agricole- f:\inçaites, la sélection des
semences. L"" Annamites ne savent pas tirer
des produits de l< ur pays <-e qu'ils devraient
en tirer. L'avenir i-.-.moiniqao de notre par,
ajoute M. Q. Chieu. dépend de nous. l'aeri-
culture, l'industrie ,o'¡:lt en Têtard, nous avonf
encore beaucoup à apprendre. C'est à nous de
nous mêler à la vie active des colons, à par-
ticiper à leurs entreprises, à faire partie
leurs sociétés commerciale-, qui. elle-, doi-
vent recourir a la eli-Mitèle indigène.
Par notre travail obstiné nous acquerrons
plus de liberté et vous, jeunes gens, vous ren-
drez fructueux l'effort de. vns parents qui vous
envoient en Fran,:.: pour y acquérir les no-
tions nécessaires au développement économi-
que de l'Indochine qui pourra ainsi mieux
aider la Métropole llui a besoin de ses colo-
nies d'Extrême-Orient pour lutter contre le
change par les matière.- premières si nom-
breuses que renferme, le pays d'Annam.
Par cette pérorai-on, couverte d'applaudis-
sements M. lîui-Q i.tng-Oiiru. chef du parti
constitutionnel annamite, est donc loin de prê-.
cher une croisade .tlHi-fraYil,ai."t'. comme l'écri-
vait l'Angelv dan- les Annules Coloniales
du 4 janvier en rendant un ju-Me hommage,
ïl son ldvali^mc et ;i. 1;L >in>érité do ses senti-
ments.
Kn féli< itani et renr-rciant le ronféreni ier,
M. (.ao-van-S< n espiuna toute la grafimdtï
de l'Association mutuelle lJt.:> Indochinois-
envers ceux qui - inu-iessent à elle et la sou-
tiennent de leur appui matériel et moral.
annonça que le Président de la 1 République,,
les ministres de; Golomes "t dr 1'InatTiU.ctioiv
publique ont accepté l'invitation de rAssorin-n
tion, à sa grande fête nationale du 21 février*»
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