Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-01-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 janvier 1926 12 janvier 1926
Description : 1926/01/12 (A27,N6). 1926/01/12 (A27,N6).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397053q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N* 6
- LIS NUMUG : 20 CISNTMU
MARDI SOIR, 12 JANViRH 1!.;!lj
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN )
LES ARTICLES PUBUtS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROMUtTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm Amman HRétUmes sent ttpmtua Bateaux dujmtmmletdmu ksAgenees dtPmilkni
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Itédaetita et AteiiUtralm : 34, Rue du Mont- Th.bor. PARIS-1- Tétotae : LOUVftl 11-17
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Od ̃ >ben– d– lo– U» Bar–m de pote et clan'. priadpau. librmirM -
Colonisation et bolchevisme
oie
•*
Décidément, la vente des colonies n'a pas
de succès. La Chambre a, l'autre jour, re-
poussé avec une belle unanimité, l'idée de
mettre à l'encan la moindre parcelle du ter-
ritoire national. Les communistes, par la
voix de M. Berthon, ont même tenu à adhé-
rer expressément à cette opinion. Certains
ont pu en être surpris, car, les com-
munistes poussant à la perte des colonies
par l'indépendance des indigènes, on pou-
vait supposer que la perte des colonies par
un autre moyen leur était assez indifférente.
C'était là mal connaître à la fois le com-
munisme et l'opinion cessioniste. Le commu-
nisme, se présentant comme une doctrine
de libération des peuples, ne peut admettre
cette forme d'esclavage que serait la ces-
sion à un nouveau maltre. D'autre part le
cessionisme recrute ses partisans honteux
parmi ceux qui regardent vers le passé et la
petite France d'autrefois, purement euro-
péenne, la France d'il y a cent ans, vivant sa
petite vie étroite et facile à l'intérieur d'une
véritable muraille de Chine économique et
intellectuelle que tous les grands courants
internationaux modernes ont brisée. Pour
comprendre le monde moderne et la pQliti-
que mondiale, obligatoire. pour une nation
qui veut y vivre, il faut des esprits nouveaux,
sinon des partis nouveaux.
C'est là précisément ce qu'on reproche au
holchevisme, sa politique mondiale. La po-
itique coloniale des communistes ne semble
;uè" autre chose que la négation du colo-
liahsme, l'excitation des' peuples indigènes
i la révolta et à l'indépendance. Mais cette
opinion résulte d'une confusion de mots. On
le peut appeler « politique coloniale » une
euvre ainsi purement négative. Ce n est là,
m réalité, que la politique mondiale de la
ale Internationale qui cherche ainsi à rui-
1er les puissances capitalistes hostiles. C'est
iniquement une arme de guerre, qui sera
peut-être un jour abandonnée. 1 véritable
politique coloniale constructive des "Sovtets
toit être cherchée dans l'immense empire
colonial russe, prolongation asiatique de la
Russie. Quoique bien mal connue, elle sem-
ble présenter des caractères très dignes d'in-
térêt.
Sans doute, le principe de l'égalité des
lommes, sorti de ce jacobinisme que Berthon
invoquait l'autre jour, y a-t-il été proclamé.
Mais, depuis les Jacobins et l'esprit géné-
ralisateur un peu aveugle du xvm* siècle,
l'inventaire géographique et historique du
monde a fait des progrès. La science de ce
XIX. siècle tant décrié nous a appris les dif-
férences profondes des mentalités et des de-
grés de civilisation humains. Les intellec-
tuels bolchevistes ont été instruits eux aussi
de ces résultats et ont pu fonder sur eux des
construction? réalistes. Ils se sont rendu
compte des grandes différences de civilisation
existant entre les diverses peuplades de l'im-
mense empire russe. Le principe de la liberté
des nationalités leur permit de les isoler, de
les organiser chacune à part, de les soumet-
tre, d'après leur degré de civilisation, à des
traitements différents. Ainsi le territoire
européo-asiatique de la Russie tzariste fut
divisé en Républiques alliées, républiques
autonomes, territoires autonomes.
Dans ce système, extrêmement libéral et
souple, les populations se gouvernent elles-
mêmes, mais sont soumises plus ou moins
étroitement au contrôle ou à la tutelle du
pouvoir central. Ainsi on les empêche de se
comporter (le mot est d'un grand leader bol-
chevik parlant des plus avancés d'entre eux,
les Ukrainiens), « comme des petits garçons
qui essaient leurs premières culottes 8. Il est
à noter que nos systèmes coloniaux actuels
tendent à se rapprocher de ces conceptions.
Je ne parle pas des dominions anglais, qui
ne sont pas des colonies, mais d organisa-
tions cotnme celles que nous donnons actuel-
lement à notre mandat syrien ou les assem-
blées consultatives que nous créons dans cer-
taines de nos possessions tropicales. Nous
cherchons dès maintenant à développer les
peuples indigènes dans leurs cadres propres.
L'essor intellectuel donné aux Haoussas par
l'Angleterre en est un exemple remarquable.
L'étude de la politique coloniale bolche-
vique, au même titre que les autres politi-
ques coloniales étrangères, nous serait cer-
tainement un élément d'information précieux
dans notre évolution vers ces nouvelles for-
mules de politique indigène. Sans doute y
a-t-il de grandes différences entre les vieux
peuples évolués du Turkestan par exemple
et les tribus très primitives de certaines de
nos possessions tropicales. Mais, pour d'au-
tres, cela ne saurait être indifférent et cela
peut nous éviter des erreurs catastrophiques.
- Peu de sujets ont à l'heure présente un
intérêt plus immense que les études de poli-
tique coloniale. Le monde se transforme et
sera sans doute bien différent à la fin du
xx* siècle de ce qu'il est aujourd'hui. Notre
avenir dépend du soin que nous mettrons à
préparer ce monde nouveau et à y maintenir
notre influence intellectuelle et morale. Les
partis de gauche, pour qui l'anticolonialisme
fut longtemps un moyen d'opposition, se doi-
vent d'adopter, maintenant qu'ils sont près
du pouvoir et comme les bolcheviks l'ont fait
en Russie, une doctrine coloniale fondée,
non sur une phraséologie politique euro-
péenne, qui ne prouve que l'ignorance, mais
sur les réalités coloniales elles-mêmes.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Coloniet et des Protectorats.
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du 31 décembre 1925 complétant le
décret du 9 septembre 1924 sur la cola
nisation en Algérie.
Décret du 6 janvier 1926 augmentant le
nombre des membres de la chambre de
commerce d'Oran.
Aux termes de ce décret, le nombre des
membres de la chambre de commerce d'Oran
est porté de 12 à 15, dont 13 Français et 2
: indigènes.
(J. O. du 9 janvier 1926.)
Décret fixant au 7 mars 1926 le dénombre-
ment de la population de l'Algérie.
Décret du 30 décembre 1925 fixant les quan-
tités de café et de cacao originaires de la
Côte d'Ivcire admissibles au bénéfice de
la détaxe pendant l'année 1926.
Aux. termes de ce décret, SOIbt llxées ainsi
qu'il suit les quantités de cacao et de café ori-
ginaires de Ba Côte d'Ivoire qui pourront être
admises, pendant l'année 1926, au bénéfice des
détaxes instituées par les décrets des 25 août
1000 et 16 novembre 1011.
cacao - - 8.000 tonnes
Cf)fé 500 tonnes
Décret du 30 décembre 1925 fixant les quan-
tités de cacao originaires du Dahomey,
uuiuissibles au bénéfice de la détaxe peu
dant l'année 1906.
Aux termes de ce décret, est fixée il 60 ton-
nes la quantité de cacao en fèves et pellicules
originaires du Dahomey qui pourra être admise
en France pendant l'année 1926 au bénéfice
de na détaxe prévue par le décret du 17 août
1907.
(J. O. du 10 janvier 1926.)
RETOURS
D
M. Marcel Olivièr, Gouverneur Général de
Madagascar, a quitté Tananarive ce matin pour
s'embarquer demain pour la France.
Accompagné de Mme Marcel Olivier, de
ses enfants et de M. Coindard, chef de son
cabinet, il prendra passage demain à bord
du paquebot Chambord. des Messageries Ma-
ritimes, attendu le 12 février à Marseille.
M. J. Carde, Gouverneur Général de
l'Afrique Occidentale Française, actuellement
en tournée d'inspection dans les diverses colo-
nies du groupe, compte rentrer en France dans
le courant du mois de mars prochain.
CONFÉRENCE
-0-
Le samedi 16 janvier, à 21 heures, & l'Asso-
ciation mutuelle des Indochinois, 15, rue du $om.
meraro. M. B.-Q. Chieu. fera une conférence sur
« l'Indochine économique ».
Au Conseil dtÉtat
Contre une décision du préfet d'Oran
Le préfet d'Oran ayant pris - il la date
du 22 février lW-i - une décision suppri-
mant la grutillcatiori (lie 200 francs que la
Commission municipale de la commune
mixte de Cacherou avait accordée à son
secrétaire, M. Perfetti, ce dernier introdui-
sit une requête au Conseil d'Etat, aux fins
d'annuler la décision en question.
Cette haute jurisprudence a rejeté ladite
requête, pour les motifs* : Que l'arrété sus-
visé du Gouverneur Général de l'Algérie, en
date du 26 mai 1920, confère aux préfets
d'Algérie des pouvoirs spéciaux, en ce qui
concerne la nomination, la titularisation,
l'avancement et la discipline des secrétaires
des communes mixtes, qu'il appartient aux-
dits prélets de rejeter ou de réduire toute
dépense votée par les Commissions muni-
cipales de ces communes mixtes, qu'en
n approuvant pas 1 allocation au sieur Per-
fetti d'une gratification de 200 francs votée
par le Conseil municipal de la commune
mixte de Cariherou, le préfet du département
d'Oran n'a donc fait qu'user des tpouvoirs
qu'il tient de l'ordonnance du 27 juillet 1847,
du décret du 24 novembre 1871 et des
arrêtés du Gouverneur Général de l'Algérie
en date des 20 mai 1868 et 31 décembre
1873.
Annulation d'une décision
du Gouverneur de la Guyane
A la requête d'un préposé principal des
Contributions indirectes, le Conseil d'Etat
a annulé une décision du Gouverneur de la
Guyane infligeant au requérant et par
mesure disciplinaire - une suspension de
fonctions de six mois.
Cette décision a été prise pour les motifs
ci-après :
Le Conseil, considérant :
Qu'aux termes de l'arrêté du Gouverneur
de la Guyane en date du 14 avril IWt, en
vigueur au moment où est intervenue la
décision disciplinaire déférée, 'la suspension
des fonctions pour le ipersonnel des contri-
butions indirectes est prononcée par le
Gouverneur sur la proposition du secrétaire
général et le rapport du chef de service, et
en se conformant aux prescriptions de
l'art. 66 de la loi de finances du 22 avril
ttJffi; considérant qu'il n'est nos contesté
que le secrétaire général n'a pas proposé la
suspension de fonctions dont a été l'objet
le requérant, que dès lors ce dernier est
fondé à soutenir que J'arrêté attaqué est
entaché d'excès de pouvoirs.
Décide :
L'arrété du Gouverneur de la Ouyane dont
s'agit est annulé.
Enseignement primaire
maritime en Tunisie
–
La Tunisie est un pays suscepti-
ble d'un grand développement ma-
ritime, puisque de Taharca à Zar-
zis, toute sa frontière du nord et de l'est est
formée Par la Méditerranée. Encore, ce lit-
toral s'allonge-t-il du fait qu'il se compose
d'une succession de lignes courbes avec les
golfes de Tunis, d'Hammamet, de Gabès,
séparés les uns des autres par des renfle-
ments terrestres gui contribuent pour leur
part à augmenter l étendue du rivage, et peu-
vent s'indiquer par leurs points avancés ;
Cap Serrat, Cap Bon, Ras Kapoudia.
Aussi, la Pêche et la navigation côtière y
sont-elles assez actives. Cependant, ces in-
dustries seraient encore susceptibles d'un
essor considérable, et surtout leurs profits
pourraient être beaucoup plus réservés aux
rndigèllt's, alors qu'une grande part en est
emportée par des étrangers qui ne contri-
buent que très peu à l'activité commerciale
de la Tunisie. En effet, ils arrivent, pour
des Pêches saisonnières, sur des bateaux qui
exploitent les eaux tunisiennes mais touchent
très rarement à terre, apportant de leurs
pays d'origine, leurs engins, leur matériel,
leurs provisions de toute nature.
Cependant, un assez grand nombre d'indi-
gèllcs s'adonnent à la pêche, surtout dans
Vimmense bassin formé par le développe-
ment incurve de 500 kilomètres de côtes
basses du golfe de Gabès et la ceinture de
vastes bancs que leur opPosent les îles Kcr-
kennali et les Sur-Kenis.
D'autre part, tous les indigènes recrutés
pour la marine ont montré d'excellentes dis-
positions pour ce métier exercé d'ailleurs
traditionnellement par certaines populations
du littoral.
Comme il est nécessaire d'aiguillonner
Vinitiative d'une race un peu passive sous
son fatalisme, la Direction de l'Instruction
publique de Tunisie nous Paraît avoir été
fort bien inspirée en instituant, dans les éco.
les du littoral, un enseignement maritime
dont le programme a été fixé par un arrêté
du Ier mai 1925.
Ce programme notfs semble parfaitement
compris dans ses quatre 'divisions : 10 la
profession : les mots et les choses ; 20 no-
tions maritimes pratiques ; 30 enseignement
pratique local ; 40 exercices pratiques : tra-
vaux manuels.
Dans le Premier chapitre nous voyons fi-
gurer : avantages divers de la profession des
pêcheurs ; notions sur l'hygiène des marins ;
visite d'une Jtar que et du canot de sauvetage;
fermes de marine; mots maritimes usuels de
la langue allglaise, etc.
Dans le second, nous relevons : astronomie
pratique, constellations, étoile polaire ; car-
tes marines, exercices élémentaires ; sondes,
phares, sémaphores ; houssole, lochs.
l.t' troisième, particulièrement pratique, se
donne par la visite des lieux de pêche de la
région.
Enfin, le quatrième initie Venfant, en se
jouant, à d'utiles exercices : noeud marin,
amarrage. poulies et Palans ; confection et
ramendage des filets; natation.
Eh bien, nous estimons que l'exemple
donné par la Direction Générale de l'Ins-
truction publique en Tunisie pourrait être
très utilement pratiqué dans les écoles de nos
départements maritimes, de Dunkerquc à
Hendaye, de Port-Vendres à Menton.
Ne lisions-nous pas récemment- que les ar-
mateurs à la pêche des régions de la Man-
clic ne trouvaient plus, parmi les populations
au milifu. desquelles ils exercent leur in-
dustrie. une mai,z-d'œm're suf fisante et son-
geaient à faire venir des pêcheurs Norvé-
giens.
C'est que les petits gars qui sortent des
écoles des villages du pays ne sont pré-
parés en rien à devenir marins et pêcheurs
et hésitent devant un métier inconnu. Il en
serait autrement s'ils possédaient, les notions
que les enfants des côtes tunisiennes reçoi-
vent. d'après le programme dont nous avons
indiqué les principaux points. Pourquoi ne
pas l'imiter ? N'est-ce point un livre scolaire
qui donne ce précepte :
Je prends mon bien partout où je le trouve.
Erneët Haudost
Sénateur de la Marne,
MmnatraieBrs coioniauM
La Commission de classement pour l'établis-
sement du tableau d'avancement des adminis-
trateurs coloniaux, s'est réunie ce matin à dix
heures au Ministère des Colonies.
aloi
Magistrature coloniale
--0-0--
La Commission de Classement pour l'éta-
blissement du tableau d'avancement des magis-
trats coloniaux commencera ses travaux jeudi
à 15 heures au Ministère des Colonies.
«t»
Protectorat marocain
GD
M. de Saint-Quentin, conseiller d'am-
bassade, actuellement secrétaire général
du Protectorat, remplacera aux Affaires
commerteiaJes du Quai d'Orsay, M. Sor-
bier de Pougnadoresse.
JUSTE HOMMAGE
«»0-
L'oeuvre de Paul Bourde
-0.0-
L'Académie d'Agriculture a entendu une
communication du général 1 outée, un des pre-
miers colons français en Tunisie, fondateur
d'un des plus importants vignobles tunisiens
dans la région de Grombalia. Elle est consa-
crée à l' attachante physionomie de notre ancien
confrère, Paul Bourde, qui fut directeur de
l'Agriculture de la Régence au temps de MM.
Massicault et René Millet. Nous extrayons
de cette communication les passages suivants :
Il y a moins de trente-cinq ans, l'immense
quadrilatère qui s'étend de Sousse à Gabès et
de Kairouan à Tozeur offrait sur plus de
600.000 hectares un aspect de désolation in-
comparable.
Aujourd'hui, le IJoyafeUr-t surpris de trou-
ver ce désert couvert de plantations magnifi-
ques. D'interminables alignements d'arbres
harmonieusement plantés, bien entretenus, tous
productifs, presque tous du même âge, disent
l'œuore gigantesque qui a transformé ce pays.
Cette oeuvre gigantesque est celle d'un seul
homme ; un Français qui en a été l'initiateur
et le créateur, qui a honoré et enrichi son pays
sans en tirer pour lui-même ni honneur ni pro-
fit.
Ses titres, ses oetlus, ses succès font de lui
un représentant exceptionnel de notre humanité
moderne. C'est l'un des plus grands et des
plus bienfaisants agriculteurs du monde et de
tous les temps.
L éminent auteur dç la communication indi-
que ensuite comment, rédacteur au Temps, de-
venu directeur de l'agriculture dans la Régence,
Paul Bourde, par un prodigieux effort de dé-
duction, arriva à se rendre compte de ce qui
constituait, sous la domination romaine, la prin-
cipale richesse de cette partie de l'Afrique du
Nord, à savoir la culture de l'olivier, et réus-
sit à la faire revivre. Il y a là, à n'en pas dou-
ter, l'une des plus grandes « réussites » dont
l'intelligence humaine puisse s'enorgueillir.
Paul Bourde revient en France, fait appel au
public et aux capitaux français, leur promet de
leur faire obtenir pour dix francs l'hectare ces
terres désertiques qu on évalue au plus à cinq
francs ; l'élan est donné, les capitaux affluenl.
Bien entendu, son ancien journal l'aide dans sa
propagande.
Sous son impulsion, l'Etat tunisien met à la
disposition des nouveaux colons 400.000 hec-
tares de terre inculte et réputée incultivable.
Il leur cède ces terres au double de leur Va-
leur (10 francs l'hectare). Elles sont aujour-
d'hui complantées, oplent 5.000 francs l'hec-
tare, il y en a pour deux milliards de francs,
deux milliards qui rapportent deux cents mil-
lions chaque année. Deux cents millions qui
assurent une floraison de vies humaines, de
cheptel, d'activité bienfaisante. Telle est l' œu-
vre de Paul Bourde. Elle est entièrement de
son fait, tout entière jaillie de son cerveau, de
ses études. de sa patience investigatrice, et,
puisque l'éclair du destin l'a favorisé, disons
tout uniment de son génie.
Faut-il rappeler les noms de quelques-uns
de ces hardis pionniers qui achetèrent des ter-
res sialines (du nom de leur propriétaire indigè-
ne, Siala) à 10 fr t'hectare ? C'étaient, pour
une bonne part, des hommes politiques, et
Henry Boucher, député des Vosges, ministre
du Commerce à l'époque, et Camille Krantz,
aussi député des Vosges, qui allait devenir
ministre de la Guerre, et Georges Cochery, dé-
puté du Loiret. alors ministre des Finances, et
Gabriel Hanotaux, en ce temps le ministre des
Affaires étrangères, et Léon Mougeot, député
de la Haute-Marne, qui allait. pendant près de
sept ans. être successivement le sous-secrétaire
d'Etat aux Postes et Télégraphes de Wal-
deck-Rousseau et le ministre de l'Agriculture
de Combes.
Beati possidentes. surtout aujourd' hui.
Mais comme tous ces souvenirs nous emmè-
nent loin, au temps où, en grande - pompe, on
inaugurait le port de Sfax, métropole maritime
des phosphates plus encore que des huiles
d'olive.
Marcel Ruedel
8.. –-
L'AVIATION COLONIALE
06
Service aérien suspendu
Le service d'adicmitnoment des corres-
pondances par avions entre Toulouse et
Alger, par la ligne aérienne « TouJousc-
Alicanbe-Alger », est suspendu jusqu'à
nouvel ordre.
Rien n'est changé aux relations aérien-
nes entre la France cil l'Algérie par la
voie « Toulouse-Alicante-Oran ».
La traversée de l'Atlantique
L'aviateur italien de Pinedo, dont on se
rappelle le merveilleux raid en Australie,
prépare un nouveau raid vers l'Amérique
du Sud, au cours duquel il doit faire oe-
cale à Tanger et il Dakar.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine viont
do faire connaître nu ministre dos Colonie*
qu'A la date du 9 janvier 102fi le taux officiel
de la piastre était de 15 fr. 20.
TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des Rtablissoments franenh
dans l'Inde vient do faire connaître au ministre
des Colonies qu'à. la date du 9 janvier 1926 le
taux offloirt de la roupie était de 9 fr. 20.
La situation économique
de la Réunion
00 –-
En ouvrant la seconde session ordinaire
pour 1925 du Conseil Général de la Réunion,
M. le Gouverneur Repiquet a prononcé un
important discours sur la situation économi-
que, politique et financière de la colonie, qui
est telle qu'on peut envisager l'avenir de ce
pays avec confiance, car, libéré de ses dettes,
il saura reconquérir et au delà la prospérité
qu'iï a connue jadis.
Le budget de 1926 a été établi avec beau-
coup de prudence en raison de l'incertitude
du lendemain. Ce sont les recettes qui ont
conditionné les dépenses. M. le Gouverneur
Repiquet attire l'attention de l'assemblée sur
une innovation assez remarquable. Elle a
trait aux dépénses du plan de campagne.
Il Ce plan, convenablement établi, ajoute M.
Repiquet, répond à des besoins certains,
aussi, n'avons-nous pas touché à sa contex-
ture mais réservé simplement sur le total de
ses provisions une partie notable des crédit
de main-d'œuvre et de matériel afférents aux
bâtiments civils, routes, ponts et travaux
neufs. En sorte que le service aura à sa dis-
position, non la totalité des sommes prévues
pour l'exécution intégrale des travaux du
plan de campagne, mais seulement celles
qu'il sera en mesure de dépenser, du iPr jan-
vier 1926 à la fin de février »927.
« Cette restriction dans l'emploi des crédit*
aura, je veux le croire, une répercussion sa-
lutaire sur l'engagement des dépenses, d'ail-
leurs strictement suivi et contrôlé désormais
par l'autorité supérieure. »
Les charges qui sont imposées à la colo-
nie pour l'entretien de la compagnie d'infan-
terie coloniale et pour la garantie d'intérêt
et le déficit budgétaire du chemin de fer et
du port ne doivent pas être considérées com-
me attentatoires aux droits et aux libertés
des Réunionais.
Il faut se rappeler en effet les lourds sa-
crifices que VEtat s'est imposés lorsqu'il a
construit la voie ferrée de Saint-Benoit à
Saint-Pierre. creusé et outillé notre port. Le
Prix de revient de ces deux ouvrages est de
73 millions de francs. Si l'on y ajoute 85 mil-
lions de dépenses d'entretien et d'exploita-
tiolt depuis 1882, 1886, dates de Vouverture
dit'irafic du chemin de fer et du port, c'est
à 158 millions que ;c' !,17ir"f lpr charges
du budget métropolite'n pour le r, -7.
Celles de la colonie, dans le méiTic ,,,.,,l' rl
au même titre, furent de '.t5-1.000 ?ranei.
« Quoi qu'il en soit, en cov.-idei vion .le la
contribution financière plun imper- >tite de h
colonie à l'entrepri!',, le Go ivnjcro.»nt t
entendu que chemin .<• fr- et port soient
gis dorénavant par un Conseil local ù':),h.;
nistration. Un arrêté ministériel du 24 sep-
tembre dernier a institué ce conseit, il com-
prendra huit membres nommés pour quatre
ans: l'Etat, le Conseil général, les usagers,
le personnel du C. P. R. y seront représen-
tés. Grâce à cet organisme, la collectivité
aura un droit de gestion et de contrôle sur
le port et le chemin de fer qui tiennent une
si grande ptàcc dans la vie économique du
pa ys. Il %, i e ( l ti
Aprfts avoir rappelé les différentes amélio-
rations apportées dans l'ensemble de la colo-
nie par les Travaux publics et les Postes et
Télégraphes, le Gouverneur a dit combien il
tenait au rétablissement de l'écol e manuelle
d'apprentissage qui avait été organisée à
Saint-Denis, au mois d'octobre 1890, pour le
travail du fer, du bois et de la pierre. i es
ateliers, avec leur outitléfgc, subsistent, ils
sont en bon état. L'écote formerait des méca-
niciens et les contremaîtres qui manquent
pour les travaux du bâtiment.
T.e bureau de I'Ofific(, d'exportation sem
proc hainement ouvert et il permettra de cer-
tifier la pureté des produits de la colonie
et de maintenir leur bonne renommée sur le
marché extérieur.
Pour lufTer contre le paludisme, les indi-
gènes absorbent avec succès des décoctions
d'écorce de quinquina clu pays. On va ajou-
ter aux 14.000 plants existant des variétés de
Java plus riches en alcaloïdes.
La route de Cilaos qui est en pleine cons-
truction, doit être achevée- pour ne plus lais-
ser davantage ce cirque important isolé du
reste de la colonie.
Le recrutement de ta main-d'œuvre malga-
che ne devant pas être renouvelé, le Gouver-
neur de la Réunion s'est adressé au Gouver-
neur Général de l'Indochine, au consul de
France aux Indes néerlandaises et au Mo-
zambique, seul ce dernier lui a répondu et
négativement. Cette question sera reprise
avec insistance à Batavia et à Hanoï.
Entre temps, le projet de décret que le
ministre avait prescrit de préparer sur la
réglementation de l'immigration à la RfU-
nion, a été rédigé après une étude, des plus
sérieuse, il est maintenant au point.
Dans le cas où Hanoï tiendrait à ne pas
trop se dégarnir. ne pourrait-on songer aux
Japonais qui, en Nouvelle-Calédonie, ont
fourni une excellente main-d'œuvre, C'est
une simple indication que nous nous permet-
tons de donner.
Avec son budget qui s'équilibre à 18 mil-
lions 935.399 francs, la Réunion pourra faire
face à ses diverses obligations et prendre à
la restauration nationale la part importante
qui lui est réservée, car, ainsi que le faisait
remarquer M. Repiquet, a fa fin de son dis-
cours, la France continentale est la bénéfi-
ciaire à peu près exclusive du mouvement
d'importation et d'exportation de la colonie
qui s'est élevé en 1924 à 255 millions de
francs.
E. D.
La promotion des colonies
La promotion de la Légion d'honneur du
Ministère des Colonies a été envoyée hier soir
à la Grande Oaancellerie.
Il est probable qu'clle sera rentrée à la fin
de cette semaine et soumise aussitôt à la s igna-
turc de M. Gaston Doumergue.
Concours téltnl colonial
SuuL nommés membres de la Commis-
sion d'études en vue de l'organisation d'un
concours général colonial réservé aux
élèves des classes supérieures d< s Etablis-
sements publics d'enseignement secon-
daire et (l'encignemcnt primaire supérieur:
MM. Charles Hegismanset, directeur des
Affaires économiques, au ministère "des
Colonies ; Pau'! Crouzet, inspecteur-con-
seil de l'Instruction publique au ministère
des Colonies : Petit-Dutuillis, inspecteur
général de rinstruetion publique (ensei-
gnement secondaire'. direction de t'or-
fice National des L'niv'rsit''s ; Murijon,
inspecteur général de l'Instruction publi-
que (enseignement secondaire) ; Aubin,
inspecteur général de l'Instruction publi-
que (enseignement primaire) ; Lazerges,
inspecteur général de l'Instruction publi-
que (enseignement .primaire;.
institut national d'agranolte coloniale
---(H)--
Par arrêté du ministre doa Colonies en
date du 2i décembre 1^25. ont été admis
à l1 Institut National d'Agronomie Colo-
niale :
1° En qualité d'élévo ivguJier de ta
Section agronomique, M. Coleno, ingé-
nieur agricole, en remplacement" de M.
Schotf. en congé pour service militaire,
2° fin qualité d'élèves réguliers « à fi-
tfre étranger » de la Section agricole 1
MM. Egoroff, Guatzintoff et Tchoukarine,
sujets russes, pourvus dn certificat d'étu-
des d'externes libres des Ecoles ationa-
les d'Agriculture, l'fi remplacement de
MM. nuorwrislinni. Blanc ot Fayet.
:I) En qualité d'élève libre de la section
agricole : M. Hnlrinos, sujet h('.Jlène.
École T. S. F. Nord-Africaine
o o
L'ouverture île la nouvelle Ecolo viont d'avoir
lieu avec, le eoneours d'un Conute Il.. patronage
appelé il donner à l'Ecole toute r importance
que mérite la T.S.F. dons le Nord de l'Afrique.
La Télégraphie sans Fil est appeléo A jouer
un rôle aussi important dans la prospérité du
pays que dons la Défense Nationale. La Franco
doit donc ne rien négliger pour en avoir de
plus en plus la mn'tnse, Ce sont lit les directi-
ves, il la fois bien nationales et scientifiques de*
pi !:'J:' ,"C el" 1'r.,'()If'.
------' - "-,. - --..---.---
LA TkUlrr AROCA'F. EN FKUflfE
̃ -
A .i mi. «r -
–V I 1 I n.- : -'I ,;.::,' ru : • il .f
; l" I. i • .1
r rance.
La saveur de cette truite marULcJ.l" '-:, in-
comparable et égalerait au moins les truites
les plus réputées des rivières vie France.
D'où viennent les œufs?
--0-0--
Un passant a découvert hier, lue Notrc-
Parne-des-Champs, un panier contenant
douze œufs d'autruche.
D'après l'un de nos confrères, l'rxamen au-
quel furent soumis ces rrufs au Muséum, au-
rait démontré leur ;< parfait état n. On ne
peut tout de même croire qu'une autruche se
promenant dans le 6° arrondissement et prise
soudain des douleurs de l'enfantement, ait
abandonné au pied d'un réverbère cette fa.
mille nombreuse.
A quand le panier d'œufs de serpent de
mer ?
.060.
La guerre au Maroc
Chez les Riiains
D'importants envois d'armes et de nm-
nitnns son! réguit pour Abd-el-Krim. provenant de Tan-
ger. Cotte nouvelle, d'abord donné-e par
nos informateurs, a été contirmée par des
indigènes tI, l'e/ a(\')1t des parents à
Tanger. Par contre, malgré une propa-
gande intensive, Alid-el-Krim voit de jour
en jour diminuer le nombre de ses parti-
sans. On annonce mémo qu'il a été ré-
cemment attaqué par des harkas qui
avaient jusqu'alors romhattu pour lui.
Les opérations militaires
Au cours d'une vigeifteuso réaction,
nous avons déigagô dans la journée du )
janvier les abords des postes d'Ou'led
Shezar et, de Taounat. 1 .l'S dissidente se
sont, enfuis vers le Nord.
Nos partisans ont occupe dans la jour-
n(' d1< 10 1(' }¡illltl'IH'S ail nord cIe Djnf-
tra et le massif du Djebel Don Ouda.
l'ne action ennemie a eolnmeiicé le )
janvier sur le front de Djaffra. Mais nos
partisans ont résista énergique ment, re-
foulant partout les Hifntins qui n'ont ou
que «le faibles succès locaux.
EN - SYRIE
- .>0--
Elections agitées
Dimanche, à Alep, les élections e-e pour-
suivaient normalement lorsqu'une mani-
festation eut lieu. LI':'; bureaux d«î vote
furent fermés. Les manifestants pénétrè-
rent' dans sérail des prisonniers, ail
nombre de 1.\(), et on brisèrent les por-
tes.
I/ordro a été rétabli.
Un prisonnier civil a été tué ; un offi-
cier français a été blessé et un policier
tll. I.06 manifestants ont eu huit tués.
I/> vali a été remplacé par le premier président,
de la Cour d'appel.
l/^s élections se sont dénudées sans in..
cident h Alexandrie, à Antjiootte et a.
Kirikhon.
- LIS NUMUG : 20 CISNTMU
MARDI SOIR, 12 JANViRH 1!.;!lj
a
Les Annales Coloniales
- -. 1 ea - à - 4
JOURNAL QUOTIDIEN )
LES ARTICLES PUBUtS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROMUtTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm Amman HRétUmes sent ttpmtua Bateaux dujmtmmletdmu ksAgenees dtPmilkni
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Itédaetita et AteiiUtralm : 34, Rue du Mont- Th.bor. PARIS-1- Tétotae : LOUVftl 11-17
ttn
av"
* ^
Od ̃ >ben– d– lo– U» Bar–m de pote et clan'. priadpau. librmirM -
Colonisation et bolchevisme
oie
•*
Décidément, la vente des colonies n'a pas
de succès. La Chambre a, l'autre jour, re-
poussé avec une belle unanimité, l'idée de
mettre à l'encan la moindre parcelle du ter-
ritoire national. Les communistes, par la
voix de M. Berthon, ont même tenu à adhé-
rer expressément à cette opinion. Certains
ont pu en être surpris, car, les com-
munistes poussant à la perte des colonies
par l'indépendance des indigènes, on pou-
vait supposer que la perte des colonies par
un autre moyen leur était assez indifférente.
C'était là mal connaître à la fois le com-
munisme et l'opinion cessioniste. Le commu-
nisme, se présentant comme une doctrine
de libération des peuples, ne peut admettre
cette forme d'esclavage que serait la ces-
sion à un nouveau maltre. D'autre part le
cessionisme recrute ses partisans honteux
parmi ceux qui regardent vers le passé et la
petite France d'autrefois, purement euro-
péenne, la France d'il y a cent ans, vivant sa
petite vie étroite et facile à l'intérieur d'une
véritable muraille de Chine économique et
intellectuelle que tous les grands courants
internationaux modernes ont brisée. Pour
comprendre le monde moderne et la pQliti-
que mondiale, obligatoire. pour une nation
qui veut y vivre, il faut des esprits nouveaux,
sinon des partis nouveaux.
C'est là précisément ce qu'on reproche au
holchevisme, sa politique mondiale. La po-
itique coloniale des communistes ne semble
;uè" autre chose que la négation du colo-
liahsme, l'excitation des' peuples indigènes
i la révolta et à l'indépendance. Mais cette
opinion résulte d'une confusion de mots. On
le peut appeler « politique coloniale » une
euvre ainsi purement négative. Ce n est là,
m réalité, que la politique mondiale de la
ale Internationale qui cherche ainsi à rui-
1er les puissances capitalistes hostiles. C'est
iniquement une arme de guerre, qui sera
peut-être un jour abandonnée. 1 véritable
politique coloniale constructive des "Sovtets
toit être cherchée dans l'immense empire
colonial russe, prolongation asiatique de la
Russie. Quoique bien mal connue, elle sem-
ble présenter des caractères très dignes d'in-
térêt.
Sans doute, le principe de l'égalité des
lommes, sorti de ce jacobinisme que Berthon
invoquait l'autre jour, y a-t-il été proclamé.
Mais, depuis les Jacobins et l'esprit géné-
ralisateur un peu aveugle du xvm* siècle,
l'inventaire géographique et historique du
monde a fait des progrès. La science de ce
XIX. siècle tant décrié nous a appris les dif-
férences profondes des mentalités et des de-
grés de civilisation humains. Les intellec-
tuels bolchevistes ont été instruits eux aussi
de ces résultats et ont pu fonder sur eux des
construction? réalistes. Ils se sont rendu
compte des grandes différences de civilisation
existant entre les diverses peuplades de l'im-
mense empire russe. Le principe de la liberté
des nationalités leur permit de les isoler, de
les organiser chacune à part, de les soumet-
tre, d'après leur degré de civilisation, à des
traitements différents. Ainsi le territoire
européo-asiatique de la Russie tzariste fut
divisé en Républiques alliées, républiques
autonomes, territoires autonomes.
Dans ce système, extrêmement libéral et
souple, les populations se gouvernent elles-
mêmes, mais sont soumises plus ou moins
étroitement au contrôle ou à la tutelle du
pouvoir central. Ainsi on les empêche de se
comporter (le mot est d'un grand leader bol-
chevik parlant des plus avancés d'entre eux,
les Ukrainiens), « comme des petits garçons
qui essaient leurs premières culottes 8. Il est
à noter que nos systèmes coloniaux actuels
tendent à se rapprocher de ces conceptions.
Je ne parle pas des dominions anglais, qui
ne sont pas des colonies, mais d organisa-
tions cotnme celles que nous donnons actuel-
lement à notre mandat syrien ou les assem-
blées consultatives que nous créons dans cer-
taines de nos possessions tropicales. Nous
cherchons dès maintenant à développer les
peuples indigènes dans leurs cadres propres.
L'essor intellectuel donné aux Haoussas par
l'Angleterre en est un exemple remarquable.
L'étude de la politique coloniale bolche-
vique, au même titre que les autres politi-
ques coloniales étrangères, nous serait cer-
tainement un élément d'information précieux
dans notre évolution vers ces nouvelles for-
mules de politique indigène. Sans doute y
a-t-il de grandes différences entre les vieux
peuples évolués du Turkestan par exemple
et les tribus très primitives de certaines de
nos possessions tropicales. Mais, pour d'au-
tres, cela ne saurait être indifférent et cela
peut nous éviter des erreurs catastrophiques.
- Peu de sujets ont à l'heure présente un
intérêt plus immense que les études de poli-
tique coloniale. Le monde se transforme et
sera sans doute bien différent à la fin du
xx* siècle de ce qu'il est aujourd'hui. Notre
avenir dépend du soin que nous mettrons à
préparer ce monde nouveau et à y maintenir
notre influence intellectuelle et morale. Les
partis de gauche, pour qui l'anticolonialisme
fut longtemps un moyen d'opposition, se doi-
vent d'adopter, maintenant qu'ils sont près
du pouvoir et comme les bolcheviks l'ont fait
en Russie, une doctrine coloniale fondée,
non sur une phraséologie politique euro-
péenne, qui ne prouve que l'ignorance, mais
sur les réalités coloniales elles-mêmes.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Coloniet et des Protectorats.
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du 31 décembre 1925 complétant le
décret du 9 septembre 1924 sur la cola
nisation en Algérie.
Décret du 6 janvier 1926 augmentant le
nombre des membres de la chambre de
commerce d'Oran.
Aux termes de ce décret, le nombre des
membres de la chambre de commerce d'Oran
est porté de 12 à 15, dont 13 Français et 2
: indigènes.
(J. O. du 9 janvier 1926.)
Décret fixant au 7 mars 1926 le dénombre-
ment de la population de l'Algérie.
Décret du 30 décembre 1925 fixant les quan-
tités de café et de cacao originaires de la
Côte d'Ivcire admissibles au bénéfice de
la détaxe pendant l'année 1926.
Aux. termes de ce décret, SOIbt llxées ainsi
qu'il suit les quantités de cacao et de café ori-
ginaires de Ba Côte d'Ivoire qui pourront être
admises, pendant l'année 1926, au bénéfice des
détaxes instituées par les décrets des 25 août
1000 et 16 novembre 1011.
cacao - - 8.000 tonnes
Cf)fé 500 tonnes
Décret du 30 décembre 1925 fixant les quan-
tités de cacao originaires du Dahomey,
uuiuissibles au bénéfice de la détaxe peu
dant l'année 1906.
Aux termes de ce décret, est fixée il 60 ton-
nes la quantité de cacao en fèves et pellicules
originaires du Dahomey qui pourra être admise
en France pendant l'année 1926 au bénéfice
de na détaxe prévue par le décret du 17 août
1907.
(J. O. du 10 janvier 1926.)
RETOURS
D
M. Marcel Olivièr, Gouverneur Général de
Madagascar, a quitté Tananarive ce matin pour
s'embarquer demain pour la France.
Accompagné de Mme Marcel Olivier, de
ses enfants et de M. Coindard, chef de son
cabinet, il prendra passage demain à bord
du paquebot Chambord. des Messageries Ma-
ritimes, attendu le 12 février à Marseille.
M. J. Carde, Gouverneur Général de
l'Afrique Occidentale Française, actuellement
en tournée d'inspection dans les diverses colo-
nies du groupe, compte rentrer en France dans
le courant du mois de mars prochain.
CONFÉRENCE
-0-
Le samedi 16 janvier, à 21 heures, & l'Asso-
ciation mutuelle des Indochinois, 15, rue du $om.
meraro. M. B.-Q. Chieu. fera une conférence sur
« l'Indochine économique ».
Au Conseil dtÉtat
Contre une décision du préfet d'Oran
Le préfet d'Oran ayant pris - il la date
du 22 février lW-i - une décision suppri-
mant la grutillcatiori (lie 200 francs que la
Commission municipale de la commune
mixte de Cacherou avait accordée à son
secrétaire, M. Perfetti, ce dernier introdui-
sit une requête au Conseil d'Etat, aux fins
d'annuler la décision en question.
Cette haute jurisprudence a rejeté ladite
requête, pour les motifs* : Que l'arrété sus-
visé du Gouverneur Général de l'Algérie, en
date du 26 mai 1920, confère aux préfets
d'Algérie des pouvoirs spéciaux, en ce qui
concerne la nomination, la titularisation,
l'avancement et la discipline des secrétaires
des communes mixtes, qu'il appartient aux-
dits prélets de rejeter ou de réduire toute
dépense votée par les Commissions muni-
cipales de ces communes mixtes, qu'en
n approuvant pas 1 allocation au sieur Per-
fetti d'une gratification de 200 francs votée
par le Conseil municipal de la commune
mixte de Cariherou, le préfet du département
d'Oran n'a donc fait qu'user des tpouvoirs
qu'il tient de l'ordonnance du 27 juillet 1847,
du décret du 24 novembre 1871 et des
arrêtés du Gouverneur Général de l'Algérie
en date des 20 mai 1868 et 31 décembre
1873.
Annulation d'une décision
du Gouverneur de la Guyane
A la requête d'un préposé principal des
Contributions indirectes, le Conseil d'Etat
a annulé une décision du Gouverneur de la
Guyane infligeant au requérant et par
mesure disciplinaire - une suspension de
fonctions de six mois.
Cette décision a été prise pour les motifs
ci-après :
Le Conseil, considérant :
Qu'aux termes de l'arrêté du Gouverneur
de la Guyane en date du 14 avril IWt, en
vigueur au moment où est intervenue la
décision disciplinaire déférée, 'la suspension
des fonctions pour le ipersonnel des contri-
butions indirectes est prononcée par le
Gouverneur sur la proposition du secrétaire
général et le rapport du chef de service, et
en se conformant aux prescriptions de
l'art. 66 de la loi de finances du 22 avril
ttJffi; considérant qu'il n'est nos contesté
que le secrétaire général n'a pas proposé la
suspension de fonctions dont a été l'objet
le requérant, que dès lors ce dernier est
fondé à soutenir que J'arrêté attaqué est
entaché d'excès de pouvoirs.
Décide :
L'arrété du Gouverneur de la Ouyane dont
s'agit est annulé.
Enseignement primaire
maritime en Tunisie
–
La Tunisie est un pays suscepti-
ble d'un grand développement ma-
ritime, puisque de Taharca à Zar-
zis, toute sa frontière du nord et de l'est est
formée Par la Méditerranée. Encore, ce lit-
toral s'allonge-t-il du fait qu'il se compose
d'une succession de lignes courbes avec les
golfes de Tunis, d'Hammamet, de Gabès,
séparés les uns des autres par des renfle-
ments terrestres gui contribuent pour leur
part à augmenter l étendue du rivage, et peu-
vent s'indiquer par leurs points avancés ;
Cap Serrat, Cap Bon, Ras Kapoudia.
Aussi, la Pêche et la navigation côtière y
sont-elles assez actives. Cependant, ces in-
dustries seraient encore susceptibles d'un
essor considérable, et surtout leurs profits
pourraient être beaucoup plus réservés aux
rndigèllt's, alors qu'une grande part en est
emportée par des étrangers qui ne contri-
buent que très peu à l'activité commerciale
de la Tunisie. En effet, ils arrivent, pour
des Pêches saisonnières, sur des bateaux qui
exploitent les eaux tunisiennes mais touchent
très rarement à terre, apportant de leurs
pays d'origine, leurs engins, leur matériel,
leurs provisions de toute nature.
Cependant, un assez grand nombre d'indi-
gèllcs s'adonnent à la pêche, surtout dans
Vimmense bassin formé par le développe-
ment incurve de 500 kilomètres de côtes
basses du golfe de Gabès et la ceinture de
vastes bancs que leur opPosent les îles Kcr-
kennali et les Sur-Kenis.
D'autre part, tous les indigènes recrutés
pour la marine ont montré d'excellentes dis-
positions pour ce métier exercé d'ailleurs
traditionnellement par certaines populations
du littoral.
Comme il est nécessaire d'aiguillonner
Vinitiative d'une race un peu passive sous
son fatalisme, la Direction de l'Instruction
publique de Tunisie nous Paraît avoir été
fort bien inspirée en instituant, dans les éco.
les du littoral, un enseignement maritime
dont le programme a été fixé par un arrêté
du Ier mai 1925.
Ce programme notfs semble parfaitement
compris dans ses quatre 'divisions : 10 la
profession : les mots et les choses ; 20 no-
tions maritimes pratiques ; 30 enseignement
pratique local ; 40 exercices pratiques : tra-
vaux manuels.
Dans le Premier chapitre nous voyons fi-
gurer : avantages divers de la profession des
pêcheurs ; notions sur l'hygiène des marins ;
visite d'une Jtar que et du canot de sauvetage;
fermes de marine; mots maritimes usuels de
la langue allglaise, etc.
Dans le second, nous relevons : astronomie
pratique, constellations, étoile polaire ; car-
tes marines, exercices élémentaires ; sondes,
phares, sémaphores ; houssole, lochs.
l.t' troisième, particulièrement pratique, se
donne par la visite des lieux de pêche de la
région.
Enfin, le quatrième initie Venfant, en se
jouant, à d'utiles exercices : noeud marin,
amarrage. poulies et Palans ; confection et
ramendage des filets; natation.
Eh bien, nous estimons que l'exemple
donné par la Direction Générale de l'Ins-
truction publique en Tunisie pourrait être
très utilement pratiqué dans les écoles de nos
départements maritimes, de Dunkerquc à
Hendaye, de Port-Vendres à Menton.
Ne lisions-nous pas récemment- que les ar-
mateurs à la pêche des régions de la Man-
clic ne trouvaient plus, parmi les populations
au milifu. desquelles ils exercent leur in-
dustrie. une mai,z-d'œm're suf fisante et son-
geaient à faire venir des pêcheurs Norvé-
giens.
C'est que les petits gars qui sortent des
écoles des villages du pays ne sont pré-
parés en rien à devenir marins et pêcheurs
et hésitent devant un métier inconnu. Il en
serait autrement s'ils possédaient, les notions
que les enfants des côtes tunisiennes reçoi-
vent. d'après le programme dont nous avons
indiqué les principaux points. Pourquoi ne
pas l'imiter ? N'est-ce point un livre scolaire
qui donne ce précepte :
Je prends mon bien partout où je le trouve.
Erneët Haudost
Sénateur de la Marne,
MmnatraieBrs coioniauM
La Commission de classement pour l'établis-
sement du tableau d'avancement des adminis-
trateurs coloniaux, s'est réunie ce matin à dix
heures au Ministère des Colonies.
aloi
Magistrature coloniale
--0-0--
La Commission de Classement pour l'éta-
blissement du tableau d'avancement des magis-
trats coloniaux commencera ses travaux jeudi
à 15 heures au Ministère des Colonies.
«t»
Protectorat marocain
GD
M. de Saint-Quentin, conseiller d'am-
bassade, actuellement secrétaire général
du Protectorat, remplacera aux Affaires
commerteiaJes du Quai d'Orsay, M. Sor-
bier de Pougnadoresse.
JUSTE HOMMAGE
«»0-
L'oeuvre de Paul Bourde
-0.0-
L'Académie d'Agriculture a entendu une
communication du général 1 outée, un des pre-
miers colons français en Tunisie, fondateur
d'un des plus importants vignobles tunisiens
dans la région de Grombalia. Elle est consa-
crée à l' attachante physionomie de notre ancien
confrère, Paul Bourde, qui fut directeur de
l'Agriculture de la Régence au temps de MM.
Massicault et René Millet. Nous extrayons
de cette communication les passages suivants :
Il y a moins de trente-cinq ans, l'immense
quadrilatère qui s'étend de Sousse à Gabès et
de Kairouan à Tozeur offrait sur plus de
600.000 hectares un aspect de désolation in-
comparable.
Aujourd'hui, le IJoyafeUr-t surpris de trou-
ver ce désert couvert de plantations magnifi-
ques. D'interminables alignements d'arbres
harmonieusement plantés, bien entretenus, tous
productifs, presque tous du même âge, disent
l'œuore gigantesque qui a transformé ce pays.
Cette oeuvre gigantesque est celle d'un seul
homme ; un Français qui en a été l'initiateur
et le créateur, qui a honoré et enrichi son pays
sans en tirer pour lui-même ni honneur ni pro-
fit.
Ses titres, ses oetlus, ses succès font de lui
un représentant exceptionnel de notre humanité
moderne. C'est l'un des plus grands et des
plus bienfaisants agriculteurs du monde et de
tous les temps.
L éminent auteur dç la communication indi-
que ensuite comment, rédacteur au Temps, de-
venu directeur de l'agriculture dans la Régence,
Paul Bourde, par un prodigieux effort de dé-
duction, arriva à se rendre compte de ce qui
constituait, sous la domination romaine, la prin-
cipale richesse de cette partie de l'Afrique du
Nord, à savoir la culture de l'olivier, et réus-
sit à la faire revivre. Il y a là, à n'en pas dou-
ter, l'une des plus grandes « réussites » dont
l'intelligence humaine puisse s'enorgueillir.
Paul Bourde revient en France, fait appel au
public et aux capitaux français, leur promet de
leur faire obtenir pour dix francs l'hectare ces
terres désertiques qu on évalue au plus à cinq
francs ; l'élan est donné, les capitaux affluenl.
Bien entendu, son ancien journal l'aide dans sa
propagande.
Sous son impulsion, l'Etat tunisien met à la
disposition des nouveaux colons 400.000 hec-
tares de terre inculte et réputée incultivable.
Il leur cède ces terres au double de leur Va-
leur (10 francs l'hectare). Elles sont aujour-
d'hui complantées, oplent 5.000 francs l'hec-
tare, il y en a pour deux milliards de francs,
deux milliards qui rapportent deux cents mil-
lions chaque année. Deux cents millions qui
assurent une floraison de vies humaines, de
cheptel, d'activité bienfaisante. Telle est l' œu-
vre de Paul Bourde. Elle est entièrement de
son fait, tout entière jaillie de son cerveau, de
ses études. de sa patience investigatrice, et,
puisque l'éclair du destin l'a favorisé, disons
tout uniment de son génie.
Faut-il rappeler les noms de quelques-uns
de ces hardis pionniers qui achetèrent des ter-
res sialines (du nom de leur propriétaire indigè-
ne, Siala) à 10 fr t'hectare ? C'étaient, pour
une bonne part, des hommes politiques, et
Henry Boucher, député des Vosges, ministre
du Commerce à l'époque, et Camille Krantz,
aussi député des Vosges, qui allait devenir
ministre de la Guerre, et Georges Cochery, dé-
puté du Loiret. alors ministre des Finances, et
Gabriel Hanotaux, en ce temps le ministre des
Affaires étrangères, et Léon Mougeot, député
de la Haute-Marne, qui allait. pendant près de
sept ans. être successivement le sous-secrétaire
d'Etat aux Postes et Télégraphes de Wal-
deck-Rousseau et le ministre de l'Agriculture
de Combes.
Beati possidentes. surtout aujourd' hui.
Mais comme tous ces souvenirs nous emmè-
nent loin, au temps où, en grande - pompe, on
inaugurait le port de Sfax, métropole maritime
des phosphates plus encore que des huiles
d'olive.
Marcel Ruedel
8.. –-
L'AVIATION COLONIALE
06
Service aérien suspendu
Le service d'adicmitnoment des corres-
pondances par avions entre Toulouse et
Alger, par la ligne aérienne « TouJousc-
Alicanbe-Alger », est suspendu jusqu'à
nouvel ordre.
Rien n'est changé aux relations aérien-
nes entre la France cil l'Algérie par la
voie « Toulouse-Alicante-Oran ».
La traversée de l'Atlantique
L'aviateur italien de Pinedo, dont on se
rappelle le merveilleux raid en Australie,
prépare un nouveau raid vers l'Amérique
du Sud, au cours duquel il doit faire oe-
cale à Tanger et il Dakar.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine viont
do faire connaître nu ministre dos Colonie*
qu'A la date du 9 janvier 102fi le taux officiel
de la piastre était de 15 fr. 20.
TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des Rtablissoments franenh
dans l'Inde vient do faire connaître au ministre
des Colonies qu'à. la date du 9 janvier 1926 le
taux offloirt de la roupie était de 9 fr. 20.
La situation économique
de la Réunion
00 –-
En ouvrant la seconde session ordinaire
pour 1925 du Conseil Général de la Réunion,
M. le Gouverneur Repiquet a prononcé un
important discours sur la situation économi-
que, politique et financière de la colonie, qui
est telle qu'on peut envisager l'avenir de ce
pays avec confiance, car, libéré de ses dettes,
il saura reconquérir et au delà la prospérité
qu'iï a connue jadis.
Le budget de 1926 a été établi avec beau-
coup de prudence en raison de l'incertitude
du lendemain. Ce sont les recettes qui ont
conditionné les dépenses. M. le Gouverneur
Repiquet attire l'attention de l'assemblée sur
une innovation assez remarquable. Elle a
trait aux dépénses du plan de campagne.
Il Ce plan, convenablement établi, ajoute M.
Repiquet, répond à des besoins certains,
aussi, n'avons-nous pas touché à sa contex-
ture mais réservé simplement sur le total de
ses provisions une partie notable des crédit
de main-d'œuvre et de matériel afférents aux
bâtiments civils, routes, ponts et travaux
neufs. En sorte que le service aura à sa dis-
position, non la totalité des sommes prévues
pour l'exécution intégrale des travaux du
plan de campagne, mais seulement celles
qu'il sera en mesure de dépenser, du iPr jan-
vier 1926 à la fin de février »927.
« Cette restriction dans l'emploi des crédit*
aura, je veux le croire, une répercussion sa-
lutaire sur l'engagement des dépenses, d'ail-
leurs strictement suivi et contrôlé désormais
par l'autorité supérieure. »
Les charges qui sont imposées à la colo-
nie pour l'entretien de la compagnie d'infan-
terie coloniale et pour la garantie d'intérêt
et le déficit budgétaire du chemin de fer et
du port ne doivent pas être considérées com-
me attentatoires aux droits et aux libertés
des Réunionais.
Il faut se rappeler en effet les lourds sa-
crifices que VEtat s'est imposés lorsqu'il a
construit la voie ferrée de Saint-Benoit à
Saint-Pierre. creusé et outillé notre port. Le
Prix de revient de ces deux ouvrages est de
73 millions de francs. Si l'on y ajoute 85 mil-
lions de dépenses d'entretien et d'exploita-
tiolt depuis 1882, 1886, dates de Vouverture
dit'irafic du chemin de fer et du port, c'est
à 158 millions que ;c' !,17ir"f lpr charges
du budget métropolite'n pour le r, -7.
Celles de la colonie, dans le méiTic ,,,.,,l' rl
au même titre, furent de '.t5-1.000 ?ranei.
« Quoi qu'il en soit, en cov.-idei vion .le la
contribution financière plun imper- >tite de h
colonie à l'entrepri!',, le Go ivnjcro.»nt t
entendu que chemin .<• fr- et port soient
gis dorénavant par un Conseil local ù':),h.;
nistration. Un arrêté ministériel du 24 sep-
tembre dernier a institué ce conseit, il com-
prendra huit membres nommés pour quatre
ans: l'Etat, le Conseil général, les usagers,
le personnel du C. P. R. y seront représen-
tés. Grâce à cet organisme, la collectivité
aura un droit de gestion et de contrôle sur
le port et le chemin de fer qui tiennent une
si grande ptàcc dans la vie économique du
pa ys. Il %, i e ( l ti
Aprfts avoir rappelé les différentes amélio-
rations apportées dans l'ensemble de la colo-
nie par les Travaux publics et les Postes et
Télégraphes, le Gouverneur a dit combien il
tenait au rétablissement de l'écol e manuelle
d'apprentissage qui avait été organisée à
Saint-Denis, au mois d'octobre 1890, pour le
travail du fer, du bois et de la pierre. i es
ateliers, avec leur outitléfgc, subsistent, ils
sont en bon état. L'écote formerait des méca-
niciens et les contremaîtres qui manquent
pour les travaux du bâtiment.
T.e bureau de I'Ofific(, d'exportation sem
proc hainement ouvert et il permettra de cer-
tifier la pureté des produits de la colonie
et de maintenir leur bonne renommée sur le
marché extérieur.
Pour lufTer contre le paludisme, les indi-
gènes absorbent avec succès des décoctions
d'écorce de quinquina clu pays. On va ajou-
ter aux 14.000 plants existant des variétés de
Java plus riches en alcaloïdes.
La route de Cilaos qui est en pleine cons-
truction, doit être achevée- pour ne plus lais-
ser davantage ce cirque important isolé du
reste de la colonie.
Le recrutement de ta main-d'œuvre malga-
che ne devant pas être renouvelé, le Gouver-
neur de la Réunion s'est adressé au Gouver-
neur Général de l'Indochine, au consul de
France aux Indes néerlandaises et au Mo-
zambique, seul ce dernier lui a répondu et
négativement. Cette question sera reprise
avec insistance à Batavia et à Hanoï.
Entre temps, le projet de décret que le
ministre avait prescrit de préparer sur la
réglementation de l'immigration à la RfU-
nion, a été rédigé après une étude, des plus
sérieuse, il est maintenant au point.
Dans le cas où Hanoï tiendrait à ne pas
trop se dégarnir. ne pourrait-on songer aux
Japonais qui, en Nouvelle-Calédonie, ont
fourni une excellente main-d'œuvre, C'est
une simple indication que nous nous permet-
tons de donner.
Avec son budget qui s'équilibre à 18 mil-
lions 935.399 francs, la Réunion pourra faire
face à ses diverses obligations et prendre à
la restauration nationale la part importante
qui lui est réservée, car, ainsi que le faisait
remarquer M. Repiquet, a fa fin de son dis-
cours, la France continentale est la bénéfi-
ciaire à peu près exclusive du mouvement
d'importation et d'exportation de la colonie
qui s'est élevé en 1924 à 255 millions de
francs.
E. D.
La promotion des colonies
La promotion de la Légion d'honneur du
Ministère des Colonies a été envoyée hier soir
à la Grande Oaancellerie.
Il est probable qu'clle sera rentrée à la fin
de cette semaine et soumise aussitôt à la s igna-
turc de M. Gaston Doumergue.
Concours téltnl colonial
SuuL nommés membres de la Commis-
sion d'études en vue de l'organisation d'un
concours général colonial réservé aux
élèves des classes supérieures d< s Etablis-
sements publics d'enseignement secon-
daire et (l'encignemcnt primaire supérieur:
MM. Charles Hegismanset, directeur des
Affaires économiques, au ministère "des
Colonies ; Pau'! Crouzet, inspecteur-con-
seil de l'Instruction publique au ministère
des Colonies : Petit-Dutuillis, inspecteur
général de rinstruetion publique (ensei-
gnement secondaire'. direction de t'or-
fice National des L'niv'rsit''s ; Murijon,
inspecteur général de l'Instruction publi-
que (enseignement secondaire) ; Aubin,
inspecteur général de l'Instruction publi-
que (enseignement primaire) ; Lazerges,
inspecteur général de l'Instruction publi-
que (enseignement .primaire;.
institut national d'agranolte coloniale
---(H)--
Par arrêté du ministre doa Colonies en
date du 2i décembre 1^25. ont été admis
à l1 Institut National d'Agronomie Colo-
niale :
1° En qualité d'élévo ivguJier de ta
Section agronomique, M. Coleno, ingé-
nieur agricole, en remplacement" de M.
Schotf. en congé pour service militaire,
2° fin qualité d'élèves réguliers « à fi-
tfre étranger » de la Section agricole 1
MM. Egoroff, Guatzintoff et Tchoukarine,
sujets russes, pourvus dn certificat d'étu-
des d'externes libres des Ecoles ationa-
les d'Agriculture, l'fi remplacement de
MM. nuorwrislinni. Blanc ot Fayet.
:I) En qualité d'élève libre de la section
agricole : M. Hnlrinos, sujet h('.Jlène.
École T. S. F. Nord-Africaine
o o
L'ouverture île la nouvelle Ecolo viont d'avoir
lieu avec, le eoneours d'un Conute Il.. patronage
appelé il donner à l'Ecole toute r importance
que mérite la T.S.F. dons le Nord de l'Afrique.
La Télégraphie sans Fil est appeléo A jouer
un rôle aussi important dans la prospérité du
pays que dons la Défense Nationale. La Franco
doit donc ne rien négliger pour en avoir de
plus en plus la mn'tnse, Ce sont lit les directi-
ves, il la fois bien nationales et scientifiques de*
pi !:'J:' ,"C el" 1'r.,'()If'.
------' - "-,. - --..---.---
LA TkUlrr AROCA'F. EN FKUflfE
̃ -
A .i mi. «r -
–V I 1 I n.- : -'I ,;.::,' ru : • il .f
; l" I. i • .1
r rance.
La saveur de cette truite marULcJ.l" '-:, in-
comparable et égalerait au moins les truites
les plus réputées des rivières vie France.
D'où viennent les œufs?
--0-0--
Un passant a découvert hier, lue Notrc-
Parne-des-Champs, un panier contenant
douze œufs d'autruche.
D'après l'un de nos confrères, l'rxamen au-
quel furent soumis ces rrufs au Muséum, au-
rait démontré leur ;< parfait état n. On ne
peut tout de même croire qu'une autruche se
promenant dans le 6° arrondissement et prise
soudain des douleurs de l'enfantement, ait
abandonné au pied d'un réverbère cette fa.
mille nombreuse.
A quand le panier d'œufs de serpent de
mer ?
.060.
La guerre au Maroc
Chez les Riiains
D'importants envois d'armes et de nm-
nitnns son! ré
ger. Cotte nouvelle, d'abord donné-e par
nos informateurs, a été contirmée par des
indigènes tI, l'e/ a(\')1t des parents à
Tanger. Par contre, malgré une propa-
gande intensive, Alid-el-Krim voit de jour
en jour diminuer le nombre de ses parti-
sans. On annonce mémo qu'il a été ré-
cemment attaqué par des harkas qui
avaient jusqu'alors romhattu pour lui.
Les opérations militaires
Au cours d'une vigeifteuso réaction,
nous avons déigagô dans la journée du )
janvier les abords des postes d'Ou'led
Shezar et, de Taounat. 1 .l'S dissidente se
sont, enfuis vers le Nord.
Nos partisans ont occupe dans la jour-
n(' d1< 10 1(' }¡illltl'IH'S ail nord cIe Djnf-
tra et le massif du Djebel Don Ouda.
l'ne action ennemie a eolnmeiicé le )
janvier sur le front de Djaffra. Mais nos
partisans ont résista énergique ment, re-
foulant partout les Hifntins qui n'ont ou
que «le faibles succès locaux.
EN - SYRIE
- .>0--
Elections agitées
Dimanche, à Alep, les élections e-e pour-
suivaient normalement lorsqu'une mani-
festation eut lieu. LI':'; bureaux d«î vote
furent fermés. Les manifestants pénétrè-
rent' dans sérail des prisonniers, ail
nombre de 1.\(), et on brisèrent les por-
tes.
I/ordro a été rétabli.
Un prisonnier civil a été tué ; un offi-
cier français a été blessé et un policier
tll. I.06 manifestants ont eu huit tués.
I/> vali a été remplacé par le premier président,
de la Cour d'appel.
l/^s élections se sont dénudées sans in..
cident h Alexandrie, à Antjiootte et a.
Kirikhon.
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