Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-01-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 janvier 1926 11 janvier 1926
Description : 1926/01/11 (A27,N5). 1926/01/11 (A27,N5).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970529
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. NO 5
LE NUMERO : 20 CENTIMES
LUNDI SOI M, il J AN VI 1.11
'q 0
Les Annales Coloniales
1- 1 à r iiïî le -- A 043
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUIILIU PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCWSIVE DU JOUItNAL
Lm AIIMftC8 el RIcIata omireçm eux Bureaux duJoumalatJan» le» Agence» Je PuiUchi
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ARnM4EHCHTt Un an a Œoii 8 moi.
• "uraS,!( } ft'rancs et Colonis. 80 » 45 » 25 »
UWré ( Etranger 120 1 65 e 35 9
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EN S'Y RIE
.1.
Le mandat que la France a reçu de taSo-
ciété des Nations en Syrie ne s'est pas exercé
sans secousses. Les généraux Gowaud, Wey-
gand et Sarrail ont été successivement chargés
du Haut-Commissariat. Durant l'administration
et le commandement des généraux Gouraud et
Weygand eux-mêmes, la paix n'a. jamais com-
plètement régné. La révolte du Djebel-Druse a
aggravé la situation. Cette révolte des Druses
a-t-elle été provoquée par un mouvement panis-
lamique ou panarabe et quelque peu reliée à
la guerre du Maroc ? Quelques-uns l'ont dit.
La preuve n' en est pas faite. Des renseignements
qu' on peut recueillir auprès de notables Syriens,
qui sont loin d'être hostiles à la France, il ré-
sulte que ce sont bien moins les hommes qui
n'ont pas réussi en Syrie que la méthode d'ad-
ministration et de gouvernement jusqu'ici em-
ployée par les délégués français. On n'a pas
eu « la manière ». Ce qu'il y a malheureuse-
ment de certain, c'est que les événements de
Syrie ont fait couler le sang et qu'ils nous ont
coûté à ce jour pas mal de centaines de millions
de francs.
C'est probablement la raison qui a déterminé
le Gouvernement français à rappeler le général
Sarrail et à confier le Commissariat à un civil,
M. Henri de Jouvenel.
Mais que sont les Druses ?
Au point de vue ethnique, les Druses sont
des indo-européens, ce sont des aryens, au mi-
lieu de populations plus ou moins mélangées de
sang sémite. Cette origine apparaît nettement
dans le type qui s'est conservé, grâce à la cou-
tume très rigoureuse d'unions entre gens de
même race.
L'origine de ces montagnards remonte au V*
siècle de l'hégire (il y a 900 ans). Ils sont
monothéistes et croient que l'homme est impuis-
sant à comprendre la nature de leur Dieu. Ce
Dieu s'est manifesté dix fois en prenant la for-
me de l'homme dont le dernier fut le calife Ha-
Icem, le fondateur de leur religion. C'est lui
qm lit le monde tel quoil est aujourd'hui. Les
Dnwei admettent la migration des imes et con-
sidèrent que les commandements de Dieu sont
Un tÙaltationa à chotsir le bien et à éviter le
mal, exhortations que l'homme peut, à son gré,
aceaptt ou enfreindre. C'est la thèse juive et
chrétienne. En cela. elle s'éloigne de rlslam,
pour lequel la créature humaine est entièrement
dans les main. dO Allah.
Au point de vue du caractère, les Druses ap-
paraissent comme des hommes ombrageux et
violents. Maintes fois, ils entrèrent en conflits
sanglants avec l'Empire ottoman. En 1860, ils
massacrèrent les Maronites du Liban, ce qui
provoqua l'intervention de la France. Les évé-
nements du passé montrent qu'on peut entrete-
nir de bonnes relations avec ce peuple, à la
condition de ménager ses mœurs et ses suscep-
tibilités et de réprimer ses écarts, avec décision
et énergie. Le régime social tout féodal qui les
soumet à t'autorité sans limite de quelques fa-
milles de chefs, les rendent impatients de toute
contrainte venant du dehors.
Let populations syriennes ont une soif peut-
être prànaturée - de la liberté. Elles vou-
draient que la France se bornât à leur
fournir des instituteurs pour leurs écoles.
dea techniciens pour leurs usines, des instruc-
teun pour leur année, des ingénieurs et des ca-
pitaux pour la mise en valeur de leur territoire
et leur laissât toute indépendance pour l'organi-
sation sociale et administrative. Autrement dit,
on nous demande de doter le pays d'écoles,
cThôpitaux et dispensaires, de routes et moyens
de communications, d'exploitations agricoles et
industrielles. C'est plus que ce que les Anglais
ont fait en Egypte, où ils se sont bornés à four-
nir conseils et techniciens, grâce auxquels, d'ail-
leun, l'Egypte a connu la proepérité. Mais
quand nous aurons équipé économiquement la
Syrie, que nous restera-t-il à l'expiration de
notre mandat ? Si seulement nous pouvions
compter sur la reconnaissance, l'amitié du peu-
ple syrien et des traités commerciaux avec la
Syrie, peut-être n* aurions-nous pas tout perdu.
Où en est actuellement le mouoetnent com-
mercial de la Syrie et du Grand Liban ?
La Convention conclue entre les pays sous
mandat français et l'Irak, pays de mandat bri-
taaolque, dont l'objet est d ouvrir aux mar-
chandises circulant dans les deux sens la route
de la Perse, et par la Perse avec r Inde, paraît
d'un intérêt économique important.
Les entreprises de transports en automobile
à travers le désert syrien, l'Irak et la Perse sont
en bonne voie de préparation. La difficulté la
plus grosse réside surtout dans le coût kilomé-
trique du transport sur un aussi long trajet.
Les communications vers "Est sont, d'autre
part, activement poussées par la ligne ferrée
longeant la frontière nord de la Syrie et se por-
tut vers Mossoul. Depuis la fin de 1922, une
Société française a pris l'exploitation de ce ré-
seau qui faisait cartie ( l'ancien Bagdad-Bahn
allemand. Le 17 janvier 1925, la réouverture
du pont de Djerabline rétablissait la continuité
du réseau en un seul tenant, de Messine et
Alexandrette à Detbossié-Mardine, soit 850
kilomètres de voie ferrée. Sous peu, l'exploita-
tion sera étendue jusqu'à Nissibine, à 200 kilo-
mètres de Mossoul.
Beyrouth demeure le principal centre des
marchés syriens. Par ce port, la Syrie continue
à effectuer la majeure partie des fournitures en
provenance d'outre-mer. La concurrence faite
au port de Beyrouth par le port d'Alexandrette
est encore assez faible. Alep et Damas assisent
l'approvisionnement des populations à l'inté-
dew du ,.ys, la répartition des réexportations
aux pays limitrophes et centralisent les importa-
tions des produits en provenance de ces pays.
En 1924, le port de-Beyrouth a été visité par
656 vapeurs de commerce faisant ensemble
1.357.930 tonnes. La part de la France, qui
vient en tête, a été de 171 vapeurs faisant en-
semble 557.619 tonnes.
Les importations syriennes totales des Etats
syriens (Etat de Syrie, Etat du Grand-Liban,
Etat des Alaouites) se sont élevées, en 1924,
à 796.634.000 francs de marchandises, dont
737.023.000 francs, soumises aux droits de
douane et 59.610.000 francs, admises en fran-
chise.
La France se place au second rang des pays
fournisseurs de la Syrie (113.679.527 francs
contre 81.135.543 francs en 1923), dépassée
seulement par l' Angleterre (139.375.422 fr.)
contre 120.603.499 francs en 1923).
L'Italie (77.866.965 francs d'importations
totales) a fait un fort mouvement d'affaires en
tissus de divers genres en 1924, surtout en co-
tonnades imprimées, en flanelle de coton, en
bonneterie, en draperies et lainages. Ses filés de
coton et ses cuirs se sont largement vendus.
Dans le domaine de la construction, les ciments
et marbres italiens ont fourni un assez gros
chiffre d'affaires.
Les exportations globales des pays syriens se
sont élevées, en 1924, à 339.923.666 francs.
dont 241.539.095 pour les exportations suivies
et 98.394.571 francs pour les réexportations,
accusant une augmentation de près de 100 mil-
lions sur l'année précédente.
Le pourcentage des exportations pour les dif-
férents ports est le suivant :
Beyrouth, 25 ; Tripoli, 10 ; Alexan-
drette, 26 ; Lattaquié, 2 1/2 ; Alep,
4 ; Damas, 32
La répartition, en 1924, des exportations et
réexportations syriennes par principaux pays de
destination est la suivante :
France, 52.528.092 francs ; Angleterre, 12
millions 934.609 francs; Egypte, 41.531.121
francs : Etats-Unis, 24,903.388 francs : Italie,
15.408.558 franct: Turquie, 76.499.653 fr. ;
Mésopotamie, 11.942.344 francs; Transjorda-
nie, 22.727.569 francs : Palestine. 55.520.456
francs.
La Turquie s'inscrit en tête des pays aux-
quel. la Syrie fait des fournitures. Le centre de
distribution est Alep qui tend de plus en plus à
reprendre son ancien trafic avec l'Anatolie et
la région de Mossoul, et, par Alexandrette,
avec la Cilicie.
L'Egypte importe surtout de Syrie des tis-
sus, des fruits, des pâtes de fruits, des huiles
et olives, des savons, du bétail.
Les trois articles syriens intéressant principa-
lement l'Europe et l'Amérique, sont les soies,
les laines et les cotons. Les peaux, boyaux.
pâtes et noyaux d'abricots, pistaches, amandes,
blé dur, légumineuses. quelques plantes médi-
cinales (scanunonée. valonnée, noix de gale,
cires, trouvent aussi leur débouché en Europe.
Les soies de Syrie (sériciculture syrienne) sont
presque entièrement absorbées par la France.
En 1924. l'exportation a porté sur 232.700 ki-
los de cocons secs, 127.000 kilos de soie
(1.270 balles) et 115.000 kilos de déchets.
La production des laines a été de 5.050 ton-
nes en 1924. L'exportation a porté sur environ
2.000 tonnes (15 à 16.000 balles de 130 à 150
kilos).
La culture du coton a lieu surtout dans la ré-
gion d'Alep. On estime la production. en
1924, à plus de 30.000 - - balles - de -- 100 kilos.
Les essais promettent des récoltes plus abon-
dantes encore. Les acheteurs se répartissent
entre la France et l'Angleterre, l'Italie, la Bel-
gique et la Tchécoslovaquie. Les exportations
se sont faites en 1924 presque entièrement par
le port d'Alexandrette.
En 1924, est intervenu le relèvement des
droits de douane et l'établissement d'un tarif
maximum. De 11 ad valorem, les tarifs ont
été portés à l'importation à 15 pour toutes
marchandises originaires des pays faisant partie
de la Société des Nations, de l'Amérique et de
la Turquie, et à 30 pour celles des autres
pays. Malgré les craintes qui se sont manifes-
tées lors de l'établissement de ces. tarifs, les
importations ne se sont pas ralenties. Depuis la
date de leur application (six derniers mois de
1924), les importations syriennes ont accusé une
plus-value considérable, passant de 346 mil-
lions de francs, pour le premier trimestre de
1924, à 450 millions pour le dernier semestre.
La statistique des Douanes donnent la preuve
que le mouvement commercial s'est encore ac-
cru en 1925. Ce mouvement donne aux impor-
tations 218.217.000 kilos d'une valeur de 455
millions 815.000 francs ; aux Exportations, 34
millions 736.000 kilos, d'une valeur de 173
millions 855.000 fr., dont, pour les Réexpor-
tations. 8.954.000 kilos d'une valeur de 56
millions 435.000 francs. L'année 1925 accuse
donc une avance marquée sur 1924. L'Italie et
l'Amérique s'inscrivent en sensible progression.
Si l'on ajoute que la bâtisse est en grande
activité en Syrie, on se rendra compte de l'évo-
lution économique que subit cette partie du Le-
vant et de l' importance du mandat qui nous a
été confié. La crise syrienne a inquiété vive-
ment l'opinion française, mais on ne peut (fUe
conclue avec M. Briand qu'il ne s'agit en au-
cune façon pour la France d'abandonner le
mandat qu'elle a accepté de la Société des
Nations.
Chmrlet Dehierre,
Sénateur
Membre de la Commission
'du Affaires étrangères
La mission
de M. Henry Bérenger
La belle réception organisée à
V Hôtel de Ville du Havre en
l'honnerir du nouvel ambassadeur
de France à Washington a donne l occasion
à M. Léon Meyer d'exprimer à M. Henry
Bérenger, au moment de son départ pour les
Etats-V ni s y les vœux de ses concitoyens et
de la France entière Pour le succès d'une
mission à laquelle le pays attache, dans les
circonstances actuelles, une importance
exceptionnelle. L'éloge très fin qu'a fait le
maire du Havre des qualités d'énergique la-
beur, de méthod.e, d'expérience financière et
de tact diplomatique du sénateur de la Gua-
deloupe, de l'ancien rapporteur général de
la Commission des Finances du ShlOt, a
souligné de la façon la plus heureuse les mo-
tifs de confiance que doit inspirer le choix
du Gouvernement pour assurer aux négocia-
tions en cours une issue « satisfaisante et
Prochaine t.
Sans doute la tâche est délicate et hérissée
de difficultés d'ordre psychologique autant
cf plus que d'ordre technique. Il s'agit de
convaincre le grand peuple américain cie la
loyauté des intentions de la France dans la
question des dettes, de sa résolution de faire
face aux engagements qu'elle a contractés
non seulement vis-à-vis du Trésor des Etats-
Unis, mais vis-à-vis des souscripteurs des
« emprunts de liberté P. En mime temps il
s'agit de persuader le Gouvernement améri-
cain que la France, appauvrie par sa vic-
toire, a droit à un règlement « honorable et
équitable » qui ne saurait, sans illillstia, lui
ttre refusé 1
Dans sa réponse à 11. Léon Meyer, M.
Henry Bérenger a trouvé les plus beaux ac-
cents pour rendre hommage à la grande dé-
mocratie d'Amérique, à l'aide matérielle et
morale qu'elle a apportée, en 1917, à notre
pays, à l'heure décisive de son destin. Evo-
quant la vigoureuse image du Havre luttant,
tout au long des siècles, pour reprendre sur
la mer, le rivage que celle-ci lui enlevait,
le témoignage de la cité sans cesse exposée
et, toujours, sauvegardant par la ténacité de
ses habitants, sa sécurité et sa prospérité, il
y a vu f exemple de l'énergie française, de
la volonté du pays de surmonter les crises re-
doutables auxquelles il est auulé.
Ce fier et émouvant langage ne pouvait
manquer de trouver un écho profond dans
le cœur de tous ceux qui Vont entendu.
les coloniaux, pour leur part, savent que
la personnalité du nouvel ambassadeur sym-
bolise l'étroite solidarité, l'ullioll indissolu-
ble des colonies et de Infère-Patrie. La
présence de V. Henry Bérenger à Washing-
ton est pour eux une sauvegarde contre le re-
tour de certaines campagnes mercantiles,
condamnées du haut de la tribune par .]/.
Léon Perricr, ministre des Colonies, auquel
s'est associé le président de la Chambre, M.
Edouard Herriot pour déclarer devant le
pays :
« les colonies sont les filles de la
France. Une mère ne vend pas ses enfants m.
Auguste Brunet
Député de la Htunion.
La rentrée parkmen aire
Conformément 11 la loi constitutionnelle
de 1875, la eeesion ordinaire s'ouvrira de-
main au Sénat et à la Chambre.
AU SENAT
La séance de rentrée sera présidée par
M. Paul Flleury, sénateur fie i'Omc, troi-
sième doyen d'Age, MM. Gomot et Rioi-
fenu, premier et second doyens d'Age
s'étant récusés pour raisons de santé.
La constitution du bureau définitif aura
lieu jeudi.
Jusqu'à préeent, M. de Selvee reste
sans concurrent à la présidence.
Les quatre vice-,présidents MM. Jean-
neney, Halicl" Hervoy et Peyronnet sont,
rééligiibles ainsi que doux des questeurs,
MM. Guillier et Loubot. Par contre, M.
Vieu a accompli sce sept années de ques-
ture.
Un poste de secrétaire est vacant par
suite du décès de M. Huges Le Roux.
L'Union Républicaine a décidé de rempla-
cer le sénateur de Seine-et-Oise par M.
Humblot., de la Haute-Marne.
A LA CHAMBRE
La séance sera présidée par le professeur
linard. député de Paris, qui sera assisté,
connue secrétaires, des plus jeunes mem-
bres de la Chambre. 11 sera ensuite procédé
au renouvellement du bureau.
M. Herriot se représente a la présidence.
Actuellement, deux vice-présidents ap-
partiennent au parti - socialiste : MM. Bouis-
son et Mistral ; le gaoupe radical est repré
sente par M. Houyssou, et la gauche radi-
cale par M. Bouilloux-Lafont. Les républi-
cains-socialistes vont réclamer un siège : ils
demanderont sans doute aujourd'hui aux
socialistes de leur céder l'un de ceux qu'ils
détiennent.
On ne prévoit aucun changement pour
les questeurs qui sont, actuellement MM.
Rnrtlie, Girod et Saurnande, ni pour les se-
crétaires.
- - 81a
La cwrwMatni M rMttTMF rtnniR
Le prince Vinh Tuii a été proclamé hier
empereur d'Annam. M. Varenne, qOlwrr-
neur général de l'Indochine, représentait le
Gouvernement français à la cérémonie tra-
ditionnelle.
Arrivée de M. Steeg au Maroc
Après une excellente traversée, M. Stccg,
accompagné de Mme Steeg et de M. Uu-
broca, chef de son secrétariat particulier,
est arrivé à Casablanca hier matin à 7 il, :SO.
l'ar suite de l'état do la mer, le pac¡uct){)t
.\laréclwl-I..yau.te!l n'a pu accoster et le dé-
barquement s'est effectué par les vedettes.
M. et Mme Steeg ont été reçus an quai die
la gare maritime par M. Blanc, ministre
plénipotentiaire, délégué à la résidence
générale, le comte DoynH île Saint-Quen-
tin. sécréta iro général du protectorat, M.
Marc, conseiller des affaires cliérifieiines, le
général Naulin, tous les chefs de service à
la résidence, les autorités locales, civiles et
militaires de CusaOJ..tIlca. i.e Sultan était
représenté par Si Mnmmeri, interprète par-
ticulier de Sa Majesté et le pacha dl CasH-
blanca.
M. et Mme Steeg qui étaient partis immé-
diatement pour Rabat sont arrivés dons
cette ville le jour même à 9 heures.
Le Résident Général a manifosté son
intention de visiter (prochainement le front
Nord alla de lixor définitivement les tribus
récemment soumises. Il se rendra ensuite
à Mazagan, Mogador, Sfax et Marrakech.
Par le même paquebot, est arrivé M. Pfé-
t/l'i, député, ancien directeur général des
Finances sous Je gouvernement du maré-
chal Lyautey. Il vient faire un très court
séjour au Maroc.
Secrétariat ifttral II priltclirai larocaii
M. Duvernoy, ancien directeur des Affaires
Algériennes au Ministère de l'Intérieur, va être
nommé secrétaire général de la Préfecture de
la Seine, en qualité de secrétaire général de
la Résidence de France au Maroc.
Nous adressons à M. Duvemoy, qui a laissé
dans les hautes fonctions qu'il a remplies, le
souvenir d'un brillant administrateur, nos sincè-
res félicitations.
Au Conseil d Etat
Rejet d'une requête d'un administrateur
des colonies
.Le Conseil d'Etat,
Considérant que si les fonctionnaires dé-
tachés, dans les conditions prévues par
l'art. 33 de la loi du 30 décembre 1913, con-
servent, aux ternies dudit article, dans leur
nouvelle proposition, leurs droits à l'avan-
cement hiérarchique et à leur pension, cette
disposition législative ne confère aux fonc-
tionnaires dont s'ugit, aucun droit a une
rémunération équivalente au traitement
donl ils jouiraient dans leur administration
1 l'origine, qu'ainsi le Directeur de l'Office
des Riens et Intérêts privés n'en a méconnu
ni le sens ni la portée en refusant d'allouer
a M. Nirport, comme rémunération de ses
l!'vices. un traitement égal à celui afférent
à son grade dans la hiérarchie des adminis-
trateurs des colonies.
Tels sont les motifs principaux pour les-
quels le Conseil d'Etat a rejeté la requête
que M. Nirport, administrateur de 2° classe
des colonies, détaché à rUflicc des Biens et
Intérêts privés, avait introduite, aux lins
d'annuler une décision du Conseil de Direc-
tion dudit Oflice, lui refusant le bénéfice
du traitement auquel lui donnait droit le
grade qu'il possédait, et les avancements
dont ii a bénéficié dans l'administmtion des
colonies.
Requête d'un chef de service
des Travaux publics à Ouagadougou
Cette Jm imprudence a déclaré irrecevable
la requête qu'un chef do service,des Tra-
vaux publics à Ouaigadougou avait intro-
duite, contre une tLéeision insérée' dans une
circulaire du ministre des Colonies, relative
au cumul de l'indemnité temporaire de cher-
té de vie et de l'indemnité de zone.
Cet arrêt a été ainsi rendu pour la rai-
son que le litige de cette nature doit être
porté devant le Conseil du Contentieux
administratif de la colonie, seul compétent
pour en connaître en premier ressort, en
vertu des dispositions combinées de l'art. a
du décret du 5 aoüt. 188I et du décret du
1 décembre 1920. 1881 et du du
.1. –-
La propagande colonia'e
Da
Le Ministère des Colonies vient de pu-
blier une liste de décorations coloniales
accordées à divers militants des Comités
de Propagande Coloniale. On sait q-tite. les
remarquables résultats obtenus par ces or-
ganismes dus à l'initiative de l'Agence Eco-
nomique de l'Afrique Occidentale Française
ont amené le Ministre des Colonies à géné-
raliser cette initiative et à recommander
à toutes les Agences Economiques d'entrer
en relations avec ces Comités et de les do-
cumenter.
Parmi les nouveaux décorés nous sommes
heureux de retenir les nnons de MAI. :
•Blanchard, professeur à la l'Yieu.llé des
Lettres de Montpellier, membre du Comité
de Propagande Coloniale de la XII Région,
commandeur il-c l'Etoile Noire du Rénin.
Cruérin-Vai'male, professeur à ri vende de
*
Médecine de Marseille, membre du Comité
de Propagande Coloniale de .1a XII Région,
oommarndeur de l'Etoile Noire du Rénin.
Canot, vice-président du .Comité de Propa-
gande Coloniale i'I'itoile Noire du Rénin.
Leault, secrétaire dll. Comité de Propa-
gande Coloniale, de ¡'I\.b(', chevalier de
l'Rtoiile Noire du Rénin.
Panas, directeur d'Ecole annexe 1\ TEceflie
Normale d'Instituteurs de Troves, membre
du Comité de Propagande .Coloniale, cheva-
lier du Dragon de l'Annam.
Mncé, membre du C«omité de Propagande
Coloniale de Cherbourg, chevalier du Onm-
bodge.
Le coton dans la vallée du Niger
Qla-
La mission confiée. en 1919-1920, à l'ingé-
nieur Bélime, avait permis d'établir l'avant-pro-
jet a'un canal à grande section, dit canal de
Segou, et de deux autres canaux moins impor-
tants que l'auteur de l'avant-projet avait dénom-
més canal de Nyamina et canal de Sansanding.
L idée de la création de ces canaux était née
d'une constatation faite après de longues années
d expérience : la production du coton, en terre
ouJanaise, ne pourrait être sérieusement déve-
loppée qu'à l'aide des irrigations.
Les possibilités entrevues par la création des
tiois canaux de l avant-projet Bélirîe portaient
sur 750.000 hectares de terrains irrigables.
Mais lorsqu'il fallut considérer de près l'effort
financier nécessaire, nos Ciouvemeurs comprirent
vite qu'en l'état actuel des finances de la
France. l'ensemble des travaux prévus était
absolument irréalisable : la question financière
semblait devoir opposer un obstacle insurmon-
table à la réalisation du grertd projet.
Avec une habileté méritoire. M. le Gouver-
neur Général Carde sut vite distinguer que ce
qui ne pouvait être exécuté en bloc pouvait
l'être par paliers successifs. Avec l'esprit de
décision qui distingue les grands coloniaux, il
arrêta d' entreprendre les travaux d'irrigation
avec les seuls fonds de la Caisse de réserve de
la colonie. Ainsi tombaient les objections sans
fin comme les hostilités déguisées.
Sans avoir recours au Budget national, sans
faire davantage appel à l' emprunt, M. le Gou-
verneur Général Carde, surmontant toutes les
difficultés, vient de faire commencer les tra-
vaux du canal expérimental qui constituera la
première section du grand canal de Segou et
une somme de 10 millions prélevée sur la Cais-
se de réserve de l'Atrique Occidentale fran-
çaise suffira pour amorcer la réalisation d'une
entreprise riche de plus brillants espoirs, et
dont le développement a été prévu d' une façon
sûre et large.
Les travaux ont commencé le 21 décembre
1925.
Ils marquent la fin des hésitations, des tâton-
nements. des abandons inconsidérés parfois sui-
vis d'ardentes reprises, et qui ont enfin conduit
à cette conclusion que l' avenir de la culture du
coton dans l'Ouest-Africain doit être recherché
surtout dans l' emploi des irrigations. La culture
sè che est certainement capable de fournir d'ap-
préciables résultats, conune l'attestent les der-
niers rendements en Haute-Volta et au
Togo : mais la culture irriguée peut seule nous
donrer des quantités de fibres se rapprochant
de l' ordre de grandeur de nos besoins.
Malgré des discussions passionnées, malgré
des oppositions parfois violentes, les idées de
M. Bélime reçoivent enfin un commencement de
réalisation pratique.
Le canal Sotuba-Tierkala,
première section du « Canal de Segou n
La prise d' eau du canal d'irrigation sera éta-
blie dans la région sise en aval de Bamako.
L'ouvrage aura pour but principal de fournir.
aussi rapidement que possible, I* eau nécessaire
à l' arrosage des récoltes des agriculteurs ins-
tallés sur le parcours et en particulier <.'*-• cul-
tures de coton irriguées que l' Administration
veut organiser en vue d'en propager ! ç-r:ploi.
Cet ouvrage permettra. en outre
I" D'établir le prix de revient des canaux
d'irrigation dans la région du Soudan I* rinçais ;
2" De préciser les meilleures méthers de
construction à employer ;
3 De déterminer expérimentalement es ré-
coltes les plus propices à prospérer sou,1 irriga-
tion ;
4" De fixer les quantités d eau nécessaires
pour la culture du coton et pour toutes lec autres
cultures à entreprendre.
L avant-projet limite à la rive pauche de la
Kolé 1 'ouvrage à construire ; cet al Huent ou Ni-
ger, rive droite, se jette dans le neuve à l' eq
du village de l icrkala.
La longueur prévue pour ce canal c expé-
rience est d'environ 100 kilomètres. Ici -'gaie-
ment on procédera par étapes, chaque portion
nouvelle n étant aménagée qu'après utilisation
et mise en valeur de la partie construite.
Etabli sur la rive droite du fleuve, ie canal
sera considéré conune un distributeur branché
sur un grand canal à construire ultérieurement
et destiné à prolonger I irrigation en aval, entre
le Niger et le Bani. dans tous les épanouisse-
ments de la grand e vallée susceptibles d'être
arrosés. La prise d'eau de ce distributeur sera t
établie de façon à faciliter la transformation que
nécessiteraient les installations éventuelles des-
tinées à l'alimentation du grand canal.
Ce canal sera établi et divisé en sections
susceptibles de recevoir ultérieurement une ali-
mentation indépendante, à provenir du canal
principal.
Conjointement à l'édification de cet ouvrage
I installation d'une usine hydro-électrique a été
prévue soit à la prise d eau, soit sur le parcours
du canal. Cette usine sera conçue de telle fa-
çon qu' elle n'occasionne aucune entrave à
l'équipement général des forces hydrauliques
dans la région des rapides pas plus qu'à l'éta-
blissement futur du chemin de fer devant pro-
longer sur la rive droite du Niger la ligne Da-
kar-Koulikoro.
*
Ainsi s' expliquent et se justifient les cons-
tants efforts faits pendant plus de quatre années
par le Comité du Niger que présida M. de
Monzie. pour offrir à notre industrie cotonnière
les ressources très considérables et trop ignorées
de t immense vallée soudanaise.
L ouverture, le 21 décembre dernier, des
premiers travaux du canal de Ségou. constitue
un fait dont 1 importance sera facilement perçue
par tous les esprits avisés. Pour notre approvi-
sionnement en matières premières, elle sera une
date mémorable dans I '-hi:'ltoirt'! économKiue (
notre grande colonie : l'Afrique Occidenta le
française.
Général Helo.
CYCLONE A TAHITI
L'a ouragan d'une extrême violence s'est
abattu sur les tics de Moorea et Soua-le-
Vent pendant les journées du 2 et .1 jan-
vier.
Cet ouragan avait, été précédé par des
pluies torrentielles qui ont provoqué des
inondations par endroits et causé de vé-
ritables desaatres. Dans le district de Pu-
nira. dans. l'Ile de. Tahiti, on compte y
morte et 4 blessés grièvement. La plupart
des ponts sont arouihés et de nomhreu-
ses maisons se sont écroulées.
Aux îles de Moorea et Sous-le-Vent, de
nombreuses maisons et. bâtiments admi-
nistratifs ont etc éigaJement détruits. L'Ad-
ministration a pris Jes mesures, qui con-
viennent, ordonné la réfection des travaux
endommagés et détruits, et fait procéder à
des distributions (1 (1 vivres et de vête-
ments aux populations nécessiteuses.
Des la nouvelle du sinistre, le ministre
des Colonies, M. Léon Perrier, a cftblé an
chef de la colonie pour le prier d'exprimer
aux familles des victimes les condoléances
du CiouveiTiement et. lui demander de te-
nir le département au courant de ce qui
aura été entrepris.
On est sans nouvelles du reste, de la ro-
I lonie. Les lies Marquises paraissent in-
demnes ainsi que l'archipel des Tuamotou.
AU CONSEIL SUPÉRIEUR DES COLONIES
––o-o-––
I xi section des Transports Maritimes du
Conseil Supérieur des Colonies dans sa
dernière réunion, a continué l'examen de
la question du recrutement du person-
nel de pont, et du personnel des ma-
chines pour les bAtiments coloniaux, t.<-s
conclusions précises «lu rapport très docu-
menté de M. 11 reton ont clé approuv ées.
La solution préconisée aura pour résultat
certain de faciliter le recrutement des équi-
pages et, par suite permettra d'augmenter
nos lli'tles eoltubiules, facilitant ainsi la niis<"*
en valeur d<' nos possessions
Li soelion s'est ensuite occupée de la
question de la réfoiuie du régime douanier
colonial : l'étude a été faite, en se plaçant
su-cees^ivement au point de. vu'' des trans-
ports maritimes puis au point de vue géné-
ral : les conclusions admises 'feront 'l'objet
d'un avis qui sera examiné lors de la pro-
chaine réunion dont 1,1 dale est déjfi fixée
fi la dernière semaine de janvier.
A quand l'inscription dans le gotha ?
--0+-
Nos voisins d'Outre-Rhin 11e manquent pas
d'audace. Qu'on en juye !
t'ne Commission du Keichstag- .1 été rhai-
pce d'examiner les indemnités à payer aux
anciennes familles n:gnant(':,. Ellt: doit se
prononcer sur l'opportunité, du vote d'une
loi d'Empire pour régler cette question.
Parmi les prétentions de certains ex -ouve-
rains, figure celles du dernier héritier (lu
grand-duc de Mecklembourg. C e personnage,
qui lut jadis le propagandiste de la I.ignr
Coloniale allemande, fit plusil'u\:, "IÇjours au
Cameroum et fut autorisé par le (Gouverne-
ment français en iqio à poursuivre a travers
nos possessions de l'Afrique Equatoriale une
mission économique et cynégétique !
Le grand-duc, dans ses lointains déplace-
ments, emmenait toujours une suite nom-
breuse qui comprenait naturellement quel-
ques « gretchen Il.
L'une des maîtresses du grand-duc que le
Président de la République du Libéria avait
faite » comtesse » vient île réclamer une
rente annuelle de :!O,l)()¡\ maiks comme ayant
appartenu à la maison grand-ducale
Lois, Décrets, Arrêtés
o-o–-
Décret du 2 janvier 1926 complétant celui
du 5 août 1925. reprimant le traiic des
:reconnaissances des Monts de Piété.
.\11 tentw-- le ce d'Vivt, u.s isitions de
l'arti ie premier ,lu dtviv» du â août l'.W sont
eoir.|i|> tec.^ ainsi 'in'il suit :
C.,..; mêmes dispositions sent déeltwes
upplienbles aux indigènes et asiatiques assi-
•< milé-:, dmis cette «•..lonie !,Ind
Décret du 30 décembre 1925 portant appli-
cation au personnel colonial de l'article 4
de la loi du 14 avril 1924. portant réforme
du régime des pensrons,
Décret du 29 décembre 1925 portant modifi-
cation de l'article 4 du décret du 6 juillet
1904 sur les indemnités de déplacement et
les passages du personnel colonial
J. 11. du S janvier 1126.
L'AVIATION COLONIALE
-o-n--
La station rndiolélégraphique de Mar-
seille :t intercepté un message signalant,
qu'un hydravion postal a amerri la
6-uite d'une panne. 100 kilomètres au
nord-est. d'Oran.
LE NUMERO : 20 CENTIMES
LUNDI SOI M, il J AN VI 1.11
'q 0
Les Annales Coloniales
1- 1 à r iiïî le -- A 043
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUIILIU PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCWSIVE DU JOUItNAL
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EN S'Y RIE
.1.
Le mandat que la France a reçu de taSo-
ciété des Nations en Syrie ne s'est pas exercé
sans secousses. Les généraux Gowaud, Wey-
gand et Sarrail ont été successivement chargés
du Haut-Commissariat. Durant l'administration
et le commandement des généraux Gouraud et
Weygand eux-mêmes, la paix n'a. jamais com-
plètement régné. La révolte du Djebel-Druse a
aggravé la situation. Cette révolte des Druses
a-t-elle été provoquée par un mouvement panis-
lamique ou panarabe et quelque peu reliée à
la guerre du Maroc ? Quelques-uns l'ont dit.
La preuve n' en est pas faite. Des renseignements
qu' on peut recueillir auprès de notables Syriens,
qui sont loin d'être hostiles à la France, il ré-
sulte que ce sont bien moins les hommes qui
n'ont pas réussi en Syrie que la méthode d'ad-
ministration et de gouvernement jusqu'ici em-
ployée par les délégués français. On n'a pas
eu « la manière ». Ce qu'il y a malheureuse-
ment de certain, c'est que les événements de
Syrie ont fait couler le sang et qu'ils nous ont
coûté à ce jour pas mal de centaines de millions
de francs.
C'est probablement la raison qui a déterminé
le Gouvernement français à rappeler le général
Sarrail et à confier le Commissariat à un civil,
M. Henri de Jouvenel.
Mais que sont les Druses ?
Au point de vue ethnique, les Druses sont
des indo-européens, ce sont des aryens, au mi-
lieu de populations plus ou moins mélangées de
sang sémite. Cette origine apparaît nettement
dans le type qui s'est conservé, grâce à la cou-
tume très rigoureuse d'unions entre gens de
même race.
L'origine de ces montagnards remonte au V*
siècle de l'hégire (il y a 900 ans). Ils sont
monothéistes et croient que l'homme est impuis-
sant à comprendre la nature de leur Dieu. Ce
Dieu s'est manifesté dix fois en prenant la for-
me de l'homme dont le dernier fut le calife Ha-
Icem, le fondateur de leur religion. C'est lui
qm lit le monde tel quoil est aujourd'hui. Les
Dnwei admettent la migration des imes et con-
sidèrent que les commandements de Dieu sont
Un tÙaltationa à chotsir le bien et à éviter le
mal, exhortations que l'homme peut, à son gré,
aceaptt ou enfreindre. C'est la thèse juive et
chrétienne. En cela. elle s'éloigne de rlslam,
pour lequel la créature humaine est entièrement
dans les main. dO Allah.
Au point de vue du caractère, les Druses ap-
paraissent comme des hommes ombrageux et
violents. Maintes fois, ils entrèrent en conflits
sanglants avec l'Empire ottoman. En 1860, ils
massacrèrent les Maronites du Liban, ce qui
provoqua l'intervention de la France. Les évé-
nements du passé montrent qu'on peut entrete-
nir de bonnes relations avec ce peuple, à la
condition de ménager ses mœurs et ses suscep-
tibilités et de réprimer ses écarts, avec décision
et énergie. Le régime social tout féodal qui les
soumet à t'autorité sans limite de quelques fa-
milles de chefs, les rendent impatients de toute
contrainte venant du dehors.
Let populations syriennes ont une soif peut-
être prànaturée - de la liberté. Elles vou-
draient que la France se bornât à leur
fournir des instituteurs pour leurs écoles.
dea techniciens pour leurs usines, des instruc-
teun pour leur année, des ingénieurs et des ca-
pitaux pour la mise en valeur de leur territoire
et leur laissât toute indépendance pour l'organi-
sation sociale et administrative. Autrement dit,
on nous demande de doter le pays d'écoles,
cThôpitaux et dispensaires, de routes et moyens
de communications, d'exploitations agricoles et
industrielles. C'est plus que ce que les Anglais
ont fait en Egypte, où ils se sont bornés à four-
nir conseils et techniciens, grâce auxquels, d'ail-
leun, l'Egypte a connu la proepérité. Mais
quand nous aurons équipé économiquement la
Syrie, que nous restera-t-il à l'expiration de
notre mandat ? Si seulement nous pouvions
compter sur la reconnaissance, l'amitié du peu-
ple syrien et des traités commerciaux avec la
Syrie, peut-être n* aurions-nous pas tout perdu.
Où en est actuellement le mouoetnent com-
mercial de la Syrie et du Grand Liban ?
La Convention conclue entre les pays sous
mandat français et l'Irak, pays de mandat bri-
taaolque, dont l'objet est d ouvrir aux mar-
chandises circulant dans les deux sens la route
de la Perse, et par la Perse avec r Inde, paraît
d'un intérêt économique important.
Les entreprises de transports en automobile
à travers le désert syrien, l'Irak et la Perse sont
en bonne voie de préparation. La difficulté la
plus grosse réside surtout dans le coût kilomé-
trique du transport sur un aussi long trajet.
Les communications vers "Est sont, d'autre
part, activement poussées par la ligne ferrée
longeant la frontière nord de la Syrie et se por-
tut vers Mossoul. Depuis la fin de 1922, une
Société française a pris l'exploitation de ce ré-
seau qui faisait cartie ( l'ancien Bagdad-Bahn
allemand. Le 17 janvier 1925, la réouverture
du pont de Djerabline rétablissait la continuité
du réseau en un seul tenant, de Messine et
Alexandrette à Detbossié-Mardine, soit 850
kilomètres de voie ferrée. Sous peu, l'exploita-
tion sera étendue jusqu'à Nissibine, à 200 kilo-
mètres de Mossoul.
Beyrouth demeure le principal centre des
marchés syriens. Par ce port, la Syrie continue
à effectuer la majeure partie des fournitures en
provenance d'outre-mer. La concurrence faite
au port de Beyrouth par le port d'Alexandrette
est encore assez faible. Alep et Damas assisent
l'approvisionnement des populations à l'inté-
dew du ,.ys, la répartition des réexportations
aux pays limitrophes et centralisent les importa-
tions des produits en provenance de ces pays.
En 1924, le port de-Beyrouth a été visité par
656 vapeurs de commerce faisant ensemble
1.357.930 tonnes. La part de la France, qui
vient en tête, a été de 171 vapeurs faisant en-
semble 557.619 tonnes.
Les importations syriennes totales des Etats
syriens (Etat de Syrie, Etat du Grand-Liban,
Etat des Alaouites) se sont élevées, en 1924,
à 796.634.000 francs de marchandises, dont
737.023.000 francs, soumises aux droits de
douane et 59.610.000 francs, admises en fran-
chise.
La France se place au second rang des pays
fournisseurs de la Syrie (113.679.527 francs
contre 81.135.543 francs en 1923), dépassée
seulement par l' Angleterre (139.375.422 fr.)
contre 120.603.499 francs en 1923).
L'Italie (77.866.965 francs d'importations
totales) a fait un fort mouvement d'affaires en
tissus de divers genres en 1924, surtout en co-
tonnades imprimées, en flanelle de coton, en
bonneterie, en draperies et lainages. Ses filés de
coton et ses cuirs se sont largement vendus.
Dans le domaine de la construction, les ciments
et marbres italiens ont fourni un assez gros
chiffre d'affaires.
Les exportations globales des pays syriens se
sont élevées, en 1924, à 339.923.666 francs.
dont 241.539.095 pour les exportations suivies
et 98.394.571 francs pour les réexportations,
accusant une augmentation de près de 100 mil-
lions sur l'année précédente.
Le pourcentage des exportations pour les dif-
férents ports est le suivant :
Beyrouth, 25 ; Tripoli, 10 ; Alexan-
drette, 26 ; Lattaquié, 2 1/2 ; Alep,
4 ; Damas, 32
La répartition, en 1924, des exportations et
réexportations syriennes par principaux pays de
destination est la suivante :
France, 52.528.092 francs ; Angleterre, 12
millions 934.609 francs; Egypte, 41.531.121
francs : Etats-Unis, 24,903.388 francs : Italie,
15.408.558 franct: Turquie, 76.499.653 fr. ;
Mésopotamie, 11.942.344 francs; Transjorda-
nie, 22.727.569 francs : Palestine. 55.520.456
francs.
La Turquie s'inscrit en tête des pays aux-
quel. la Syrie fait des fournitures. Le centre de
distribution est Alep qui tend de plus en plus à
reprendre son ancien trafic avec l'Anatolie et
la région de Mossoul, et, par Alexandrette,
avec la Cilicie.
L'Egypte importe surtout de Syrie des tis-
sus, des fruits, des pâtes de fruits, des huiles
et olives, des savons, du bétail.
Les trois articles syriens intéressant principa-
lement l'Europe et l'Amérique, sont les soies,
les laines et les cotons. Les peaux, boyaux.
pâtes et noyaux d'abricots, pistaches, amandes,
blé dur, légumineuses. quelques plantes médi-
cinales (scanunonée. valonnée, noix de gale,
cires, trouvent aussi leur débouché en Europe.
Les soies de Syrie (sériciculture syrienne) sont
presque entièrement absorbées par la France.
En 1924. l'exportation a porté sur 232.700 ki-
los de cocons secs, 127.000 kilos de soie
(1.270 balles) et 115.000 kilos de déchets.
La production des laines a été de 5.050 ton-
nes en 1924. L'exportation a porté sur environ
2.000 tonnes (15 à 16.000 balles de 130 à 150
kilos).
La culture du coton a lieu surtout dans la ré-
gion d'Alep. On estime la production. en
1924, à plus de 30.000 - - balles - de -- 100 kilos.
Les essais promettent des récoltes plus abon-
dantes encore. Les acheteurs se répartissent
entre la France et l'Angleterre, l'Italie, la Bel-
gique et la Tchécoslovaquie. Les exportations
se sont faites en 1924 presque entièrement par
le port d'Alexandrette.
En 1924, est intervenu le relèvement des
droits de douane et l'établissement d'un tarif
maximum. De 11 ad valorem, les tarifs ont
été portés à l'importation à 15 pour toutes
marchandises originaires des pays faisant partie
de la Société des Nations, de l'Amérique et de
la Turquie, et à 30 pour celles des autres
pays. Malgré les craintes qui se sont manifes-
tées lors de l'établissement de ces. tarifs, les
importations ne se sont pas ralenties. Depuis la
date de leur application (six derniers mois de
1924), les importations syriennes ont accusé une
plus-value considérable, passant de 346 mil-
lions de francs, pour le premier trimestre de
1924, à 450 millions pour le dernier semestre.
La statistique des Douanes donnent la preuve
que le mouvement commercial s'est encore ac-
cru en 1925. Ce mouvement donne aux impor-
tations 218.217.000 kilos d'une valeur de 455
millions 815.000 francs ; aux Exportations, 34
millions 736.000 kilos, d'une valeur de 173
millions 855.000 fr., dont, pour les Réexpor-
tations. 8.954.000 kilos d'une valeur de 56
millions 435.000 francs. L'année 1925 accuse
donc une avance marquée sur 1924. L'Italie et
l'Amérique s'inscrivent en sensible progression.
Si l'on ajoute que la bâtisse est en grande
activité en Syrie, on se rendra compte de l'évo-
lution économique que subit cette partie du Le-
vant et de l' importance du mandat qui nous a
été confié. La crise syrienne a inquiété vive-
ment l'opinion française, mais on ne peut (fUe
conclue avec M. Briand qu'il ne s'agit en au-
cune façon pour la France d'abandonner le
mandat qu'elle a accepté de la Société des
Nations.
Chmrlet Dehierre,
Sénateur
Membre de la Commission
'du Affaires étrangères
La mission
de M. Henry Bérenger
La belle réception organisée à
V Hôtel de Ville du Havre en
l'honnerir du nouvel ambassadeur
de France à Washington a donne l occasion
à M. Léon Meyer d'exprimer à M. Henry
Bérenger, au moment de son départ pour les
Etats-V ni s y les vœux de ses concitoyens et
de la France entière Pour le succès d'une
mission à laquelle le pays attache, dans les
circonstances actuelles, une importance
exceptionnelle. L'éloge très fin qu'a fait le
maire du Havre des qualités d'énergique la-
beur, de méthod.e, d'expérience financière et
de tact diplomatique du sénateur de la Gua-
deloupe, de l'ancien rapporteur général de
la Commission des Finances du ShlOt, a
souligné de la façon la plus heureuse les mo-
tifs de confiance que doit inspirer le choix
du Gouvernement pour assurer aux négocia-
tions en cours une issue « satisfaisante et
Prochaine t.
Sans doute la tâche est délicate et hérissée
de difficultés d'ordre psychologique autant
cf plus que d'ordre technique. Il s'agit de
convaincre le grand peuple américain cie la
loyauté des intentions de la France dans la
question des dettes, de sa résolution de faire
face aux engagements qu'elle a contractés
non seulement vis-à-vis du Trésor des Etats-
Unis, mais vis-à-vis des souscripteurs des
« emprunts de liberté P. En mime temps il
s'agit de persuader le Gouvernement améri-
cain que la France, appauvrie par sa vic-
toire, a droit à un règlement « honorable et
équitable » qui ne saurait, sans illillstia, lui
ttre refusé 1
Dans sa réponse à 11. Léon Meyer, M.
Henry Bérenger a trouvé les plus beaux ac-
cents pour rendre hommage à la grande dé-
mocratie d'Amérique, à l'aide matérielle et
morale qu'elle a apportée, en 1917, à notre
pays, à l'heure décisive de son destin. Evo-
quant la vigoureuse image du Havre luttant,
tout au long des siècles, pour reprendre sur
la mer, le rivage que celle-ci lui enlevait,
le témoignage de la cité sans cesse exposée
et, toujours, sauvegardant par la ténacité de
ses habitants, sa sécurité et sa prospérité, il
y a vu f exemple de l'énergie française, de
la volonté du pays de surmonter les crises re-
doutables auxquelles il est auulé.
Ce fier et émouvant langage ne pouvait
manquer de trouver un écho profond dans
le cœur de tous ceux qui Vont entendu.
les coloniaux, pour leur part, savent que
la personnalité du nouvel ambassadeur sym-
bolise l'étroite solidarité, l'ullioll indissolu-
ble des colonies et de Infère-Patrie. La
présence de V. Henry Bérenger à Washing-
ton est pour eux une sauvegarde contre le re-
tour de certaines campagnes mercantiles,
condamnées du haut de la tribune par .]/.
Léon Perricr, ministre des Colonies, auquel
s'est associé le président de la Chambre, M.
Edouard Herriot pour déclarer devant le
pays :
« les colonies sont les filles de la
France. Une mère ne vend pas ses enfants m.
Auguste Brunet
Député de la Htunion.
La rentrée parkmen aire
Conformément 11 la loi constitutionnelle
de 1875, la eeesion ordinaire s'ouvrira de-
main au Sénat et à la Chambre.
AU SENAT
La séance de rentrée sera présidée par
M. Paul Flleury, sénateur fie i'Omc, troi-
sième doyen d'Age, MM. Gomot et Rioi-
fenu, premier et second doyens d'Age
s'étant récusés pour raisons de santé.
La constitution du bureau définitif aura
lieu jeudi.
Jusqu'à préeent, M. de Selvee reste
sans concurrent à la présidence.
Les quatre vice-,présidents MM. Jean-
neney, Halicl" Hervoy et Peyronnet sont,
rééligiibles ainsi que doux des questeurs,
MM. Guillier et Loubot. Par contre, M.
Vieu a accompli sce sept années de ques-
ture.
Un poste de secrétaire est vacant par
suite du décès de M. Huges Le Roux.
L'Union Républicaine a décidé de rempla-
cer le sénateur de Seine-et-Oise par M.
Humblot., de la Haute-Marne.
A LA CHAMBRE
La séance sera présidée par le professeur
linard. député de Paris, qui sera assisté,
connue secrétaires, des plus jeunes mem-
bres de la Chambre. 11 sera ensuite procédé
au renouvellement du bureau.
M. Herriot se représente a la présidence.
Actuellement, deux vice-présidents ap-
partiennent au parti - socialiste : MM. Bouis-
son et Mistral ; le gaoupe radical est repré
sente par M. Houyssou, et la gauche radi-
cale par M. Bouilloux-Lafont. Les républi-
cains-socialistes vont réclamer un siège : ils
demanderont sans doute aujourd'hui aux
socialistes de leur céder l'un de ceux qu'ils
détiennent.
On ne prévoit aucun changement pour
les questeurs qui sont, actuellement MM.
Rnrtlie, Girod et Saurnande, ni pour les se-
crétaires.
- - 81a
La cwrwMatni M rMttTMF rtnniR
Le prince Vinh Tuii a été proclamé hier
empereur d'Annam. M. Varenne, qOlwrr-
neur général de l'Indochine, représentait le
Gouvernement français à la cérémonie tra-
ditionnelle.
Arrivée de M. Steeg au Maroc
Après une excellente traversée, M. Stccg,
accompagné de Mme Steeg et de M. Uu-
broca, chef de son secrétariat particulier,
est arrivé à Casablanca hier matin à 7 il, :SO.
l'ar suite de l'état do la mer, le pac¡uct){)t
.\laréclwl-I..yau.te!l n'a pu accoster et le dé-
barquement s'est effectué par les vedettes.
M. et Mme Steeg ont été reçus an quai die
la gare maritime par M. Blanc, ministre
plénipotentiaire, délégué à la résidence
générale, le comte DoynH île Saint-Quen-
tin. sécréta iro général du protectorat, M.
Marc, conseiller des affaires cliérifieiines, le
général Naulin, tous les chefs de service à
la résidence, les autorités locales, civiles et
militaires de CusaOJ..tIlca. i.e Sultan était
représenté par Si Mnmmeri, interprète par-
ticulier de Sa Majesté et le pacha dl CasH-
blanca.
M. et Mme Steeg qui étaient partis immé-
diatement pour Rabat sont arrivés dons
cette ville le jour même à 9 heures.
Le Résident Général a manifosté son
intention de visiter (prochainement le front
Nord alla de lixor définitivement les tribus
récemment soumises. Il se rendra ensuite
à Mazagan, Mogador, Sfax et Marrakech.
Par le même paquebot, est arrivé M. Pfé-
t/l'i, député, ancien directeur général des
Finances sous Je gouvernement du maré-
chal Lyautey. Il vient faire un très court
séjour au Maroc.
Secrétariat ifttral II priltclirai larocaii
M. Duvernoy, ancien directeur des Affaires
Algériennes au Ministère de l'Intérieur, va être
nommé secrétaire général de la Préfecture de
la Seine, en qualité de secrétaire général de
la Résidence de France au Maroc.
Nous adressons à M. Duvemoy, qui a laissé
dans les hautes fonctions qu'il a remplies, le
souvenir d'un brillant administrateur, nos sincè-
res félicitations.
Au Conseil d Etat
Rejet d'une requête d'un administrateur
des colonies
.Le Conseil d'Etat,
Considérant que si les fonctionnaires dé-
tachés, dans les conditions prévues par
l'art. 33 de la loi du 30 décembre 1913, con-
servent, aux ternies dudit article, dans leur
nouvelle proposition, leurs droits à l'avan-
cement hiérarchique et à leur pension, cette
disposition législative ne confère aux fonc-
tionnaires dont s'ugit, aucun droit a une
rémunération équivalente au traitement
donl ils jouiraient dans leur administration
1 l'origine, qu'ainsi le Directeur de l'Office
des Riens et Intérêts privés n'en a méconnu
ni le sens ni la portée en refusant d'allouer
a M. Nirport, comme rémunération de ses
l!'vices. un traitement égal à celui afférent
à son grade dans la hiérarchie des adminis-
trateurs des colonies.
Tels sont les motifs principaux pour les-
quels le Conseil d'Etat a rejeté la requête
que M. Nirport, administrateur de 2° classe
des colonies, détaché à rUflicc des Biens et
Intérêts privés, avait introduite, aux lins
d'annuler une décision du Conseil de Direc-
tion dudit Oflice, lui refusant le bénéfice
du traitement auquel lui donnait droit le
grade qu'il possédait, et les avancements
dont ii a bénéficié dans l'administmtion des
colonies.
Requête d'un chef de service
des Travaux publics à Ouagadougou
Cette Jm imprudence a déclaré irrecevable
la requête qu'un chef do service,des Tra-
vaux publics à Ouaigadougou avait intro-
duite, contre une tLéeision insérée' dans une
circulaire du ministre des Colonies, relative
au cumul de l'indemnité temporaire de cher-
té de vie et de l'indemnité de zone.
Cet arrêt a été ainsi rendu pour la rai-
son que le litige de cette nature doit être
porté devant le Conseil du Contentieux
administratif de la colonie, seul compétent
pour en connaître en premier ressort, en
vertu des dispositions combinées de l'art. a
du décret du 5 aoüt. 188I et du décret du
1 décembre 1920. 1881 et du du
.1. –-
La propagande colonia'e
Da
Le Ministère des Colonies vient de pu-
blier une liste de décorations coloniales
accordées à divers militants des Comités
de Propagande Coloniale. On sait q-tite. les
remarquables résultats obtenus par ces or-
ganismes dus à l'initiative de l'Agence Eco-
nomique de l'Afrique Occidentale Française
ont amené le Ministre des Colonies à géné-
raliser cette initiative et à recommander
à toutes les Agences Economiques d'entrer
en relations avec ces Comités et de les do-
cumenter.
Parmi les nouveaux décorés nous sommes
heureux de retenir les nnons de MAI. :
•Blanchard, professeur à la l'Yieu.llé des
Lettres de Montpellier, membre du Comité
de Propagande Coloniale de la XII Région,
commandeur il-c l'Etoile Noire du Rénin.
Cruérin-Vai'male, professeur à ri vende de
*
Médecine de Marseille, membre du Comité
de Propagande Coloniale de .1a XII Région,
oommarndeur de l'Etoile Noire du Rénin.
Canot, vice-président du .Comité de Propa-
gande Coloniale
Leault, secrétaire dll. Comité de Propa-
gande Coloniale, de ¡'I\.b(', chevalier de
l'Rtoiile Noire du Rénin.
Panas, directeur d'Ecole annexe 1\ TEceflie
Normale d'Instituteurs de Troves, membre
du Comité de Propagande .Coloniale, cheva-
lier du Dragon de l'Annam.
Mncé, membre du C«omité de Propagande
Coloniale de Cherbourg, chevalier du Onm-
bodge.
Le coton dans la vallée du Niger
Qla-
La mission confiée. en 1919-1920, à l'ingé-
nieur Bélime, avait permis d'établir l'avant-pro-
jet a'un canal à grande section, dit canal de
Segou, et de deux autres canaux moins impor-
tants que l'auteur de l'avant-projet avait dénom-
més canal de Nyamina et canal de Sansanding.
L idée de la création de ces canaux était née
d'une constatation faite après de longues années
d expérience : la production du coton, en terre
ouJanaise, ne pourrait être sérieusement déve-
loppée qu'à l'aide des irrigations.
Les possibilités entrevues par la création des
tiois canaux de l avant-projet Bélirîe portaient
sur 750.000 hectares de terrains irrigables.
Mais lorsqu'il fallut considérer de près l'effort
financier nécessaire, nos Ciouvemeurs comprirent
vite qu'en l'état actuel des finances de la
France. l'ensemble des travaux prévus était
absolument irréalisable : la question financière
semblait devoir opposer un obstacle insurmon-
table à la réalisation du grertd projet.
Avec une habileté méritoire. M. le Gouver-
neur Général Carde sut vite distinguer que ce
qui ne pouvait être exécuté en bloc pouvait
l'être par paliers successifs. Avec l'esprit de
décision qui distingue les grands coloniaux, il
arrêta d' entreprendre les travaux d'irrigation
avec les seuls fonds de la Caisse de réserve de
la colonie. Ainsi tombaient les objections sans
fin comme les hostilités déguisées.
Sans avoir recours au Budget national, sans
faire davantage appel à l' emprunt, M. le Gou-
verneur Général Carde, surmontant toutes les
difficultés, vient de faire commencer les tra-
vaux du canal expérimental qui constituera la
première section du grand canal de Segou et
une somme de 10 millions prélevée sur la Cais-
se de réserve de l'Atrique Occidentale fran-
çaise suffira pour amorcer la réalisation d'une
entreprise riche de plus brillants espoirs, et
dont le développement a été prévu d' une façon
sûre et large.
Les travaux ont commencé le 21 décembre
1925.
Ils marquent la fin des hésitations, des tâton-
nements. des abandons inconsidérés parfois sui-
vis d'ardentes reprises, et qui ont enfin conduit
à cette conclusion que l' avenir de la culture du
coton dans l'Ouest-Africain doit être recherché
surtout dans l' emploi des irrigations. La culture
sè che est certainement capable de fournir d'ap-
préciables résultats, conune l'attestent les der-
niers rendements en Haute-Volta et au
Togo : mais la culture irriguée peut seule nous
donrer des quantités de fibres se rapprochant
de l' ordre de grandeur de nos besoins.
Malgré des discussions passionnées, malgré
des oppositions parfois violentes, les idées de
M. Bélime reçoivent enfin un commencement de
réalisation pratique.
Le canal Sotuba-Tierkala,
première section du « Canal de Segou n
La prise d' eau du canal d'irrigation sera éta-
blie dans la région sise en aval de Bamako.
L'ouvrage aura pour but principal de fournir.
aussi rapidement que possible, I* eau nécessaire
à l' arrosage des récoltes des agriculteurs ins-
tallés sur le parcours et en particulier <.'*-• cul-
tures de coton irriguées que l' Administration
veut organiser en vue d'en propager ! ç-r:ploi.
Cet ouvrage permettra. en outre
I" D'établir le prix de revient des canaux
d'irrigation dans la région du Soudan I* rinçais ;
2" De préciser les meilleures méthers de
construction à employer ;
3 De déterminer expérimentalement es ré-
coltes les plus propices à prospérer sou,1 irriga-
tion ;
4" De fixer les quantités d eau nécessaires
pour la culture du coton et pour toutes lec autres
cultures à entreprendre.
L avant-projet limite à la rive pauche de la
Kolé 1 'ouvrage à construire ; cet al Huent ou Ni-
ger, rive droite, se jette dans le neuve à l' eq
du village de l icrkala.
La longueur prévue pour ce canal c expé-
rience est d'environ 100 kilomètres. Ici -'gaie-
ment on procédera par étapes, chaque portion
nouvelle n étant aménagée qu'après utilisation
et mise en valeur de la partie construite.
Etabli sur la rive droite du fleuve, ie canal
sera considéré conune un distributeur branché
sur un grand canal à construire ultérieurement
et destiné à prolonger I irrigation en aval, entre
le Niger et le Bani. dans tous les épanouisse-
ments de la grand e vallée susceptibles d'être
arrosés. La prise d'eau de ce distributeur sera t
établie de façon à faciliter la transformation que
nécessiteraient les installations éventuelles des-
tinées à l'alimentation du grand canal.
Ce canal sera établi et divisé en sections
susceptibles de recevoir ultérieurement une ali-
mentation indépendante, à provenir du canal
principal.
Conjointement à l'édification de cet ouvrage
I installation d'une usine hydro-électrique a été
prévue soit à la prise d eau, soit sur le parcours
du canal. Cette usine sera conçue de telle fa-
çon qu' elle n'occasionne aucune entrave à
l'équipement général des forces hydrauliques
dans la région des rapides pas plus qu'à l'éta-
blissement futur du chemin de fer devant pro-
longer sur la rive droite du Niger la ligne Da-
kar-Koulikoro.
*
Ainsi s' expliquent et se justifient les cons-
tants efforts faits pendant plus de quatre années
par le Comité du Niger que présida M. de
Monzie. pour offrir à notre industrie cotonnière
les ressources très considérables et trop ignorées
de t immense vallée soudanaise.
L ouverture, le 21 décembre dernier, des
premiers travaux du canal de Ségou. constitue
un fait dont 1 importance sera facilement perçue
par tous les esprits avisés. Pour notre approvi-
sionnement en matières premières, elle sera une
date mémorable dans I '-hi:'ltoirt'! économKiue (
notre grande colonie : l'Afrique Occidenta le
française.
Général Helo.
CYCLONE A TAHITI
L'a ouragan d'une extrême violence s'est
abattu sur les tics de Moorea et Soua-le-
Vent pendant les journées du 2 et .1 jan-
vier.
Cet ouragan avait, été précédé par des
pluies torrentielles qui ont provoqué des
inondations par endroits et causé de vé-
ritables desaatres. Dans le district de Pu-
nira. dans. l'Ile de. Tahiti, on compte y
morte et 4 blessés grièvement. La plupart
des ponts sont arouihés et de nomhreu-
ses maisons se sont écroulées.
Aux îles de Moorea et Sous-le-Vent, de
nombreuses maisons et. bâtiments admi-
nistratifs ont etc éigaJement détruits. L'Ad-
ministration a pris Jes mesures, qui con-
viennent, ordonné la réfection des travaux
endommagés et détruits, et fait procéder à
des distributions (1 (1 vivres et de vête-
ments aux populations nécessiteuses.
Des la nouvelle du sinistre, le ministre
des Colonies, M. Léon Perrier, a cftblé an
chef de la colonie pour le prier d'exprimer
aux familles des victimes les condoléances
du CiouveiTiement et. lui demander de te-
nir le département au courant de ce qui
aura été entrepris.
On est sans nouvelles du reste, de la ro-
I lonie. Les lies Marquises paraissent in-
demnes ainsi que l'archipel des Tuamotou.
AU CONSEIL SUPÉRIEUR DES COLONIES
––o-o-––
I xi section des Transports Maritimes du
Conseil Supérieur des Colonies dans sa
dernière réunion, a continué l'examen de
la question du recrutement du person-
nel de pont, et du personnel des ma-
chines pour les bAtiments coloniaux, t.<-s
conclusions précises «lu rapport très docu-
menté de M. 11 reton ont clé approuv ées.
La solution préconisée aura pour résultat
certain de faciliter le recrutement des équi-
pages et, par suite permettra d'augmenter
nos lli'tles eoltubiules, facilitant ainsi la niis<"*
en valeur d<' nos possessions
Li soelion s'est ensuite occupée de la
question de la réfoiuie du régime douanier
colonial : l'étude a été faite, en se plaçant
su-cees^ivement au point de. vu'' des trans-
ports maritimes puis au point de vue géné-
ral : les conclusions admises 'feront 'l'objet
d'un avis qui sera examiné lors de la pro-
chaine réunion dont 1,1 dale est déjfi fixée
fi la dernière semaine de janvier.
A quand l'inscription dans le gotha ?
--0+-
Nos voisins d'Outre-Rhin 11e manquent pas
d'audace. Qu'on en juye !
t'ne Commission du Keichstag- .1 été rhai-
pce d'examiner les indemnités à payer aux
anciennes familles n:gnant(':,. Ellt: doit se
prononcer sur l'opportunité, du vote d'une
loi d'Empire pour régler cette question.
Parmi les prétentions de certains ex -ouve-
rains, figure celles du dernier héritier (lu
grand-duc de Mecklembourg. C e personnage,
qui lut jadis le propagandiste de la I.ignr
Coloniale allemande, fit plusil'u\:, "IÇjours au
Cameroum et fut autorisé par le (Gouverne-
ment français en iqio à poursuivre a travers
nos possessions de l'Afrique Equatoriale une
mission économique et cynégétique !
Le grand-duc, dans ses lointains déplace-
ments, emmenait toujours une suite nom-
breuse qui comprenait naturellement quel-
ques « gretchen Il.
L'une des maîtresses du grand-duc que le
Président de la République du Libéria avait
faite » comtesse » vient île réclamer une
rente annuelle de :!O,l)()¡\ maiks comme ayant
appartenu à la maison grand-ducale
Lois, Décrets, Arrêtés
o-o–-
Décret du 2 janvier 1926 complétant celui
du 5 août 1925. reprimant le traiic des
:reconnaissances des Monts de Piété.
.\11 tentw-- le ce d'Vivt, u.s isitions de
l'arti ie premier ,lu dtviv» du â août l'.W sont
eoir.|i|> tec.^ ainsi 'in'il suit :
C.,..; mêmes dispositions sent déeltwes
upplienbles aux indigènes et asiatiques assi-
•< milé-:, dmis cette «•..lonie !,Ind
Décret du 30 décembre 1925 portant appli-
cation au personnel colonial de l'article 4
de la loi du 14 avril 1924. portant réforme
du régime des pensrons,
Décret du 29 décembre 1925 portant modifi-
cation de l'article 4 du décret du 6 juillet
1904 sur les indemnités de déplacement et
les passages du personnel colonial
J. 11. du S janvier 1126.
L'AVIATION COLONIALE
-o-n--
La station rndiolélégraphique de Mar-
seille :t intercepté un message signalant,
qu'un hydravion postal a amerri la
6-uite d'une panne. 100 kilomètres au
nord-est. d'Oran.
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