Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-01-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 janvier 1926 08 janvier 1926
Description : 1926/01/08 (A27,N4). 1926/01/08 (A27,N4).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397051w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VtNGMBPTNEMB ANNBB. - t4qp2ï
LE NUMERO : 80 eaNTÍMiS'
VENDREDI som, 8 JANVIER 1926
L es Annales C oloniales
i", ,', ,.l, JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBUtS PAR "LES ANNALES COLONIALES* SONT LA PROPRIÉTÉ
:. EXCLUSIVE PU JOURNAL
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tMAmm^elMeme$ÊenlntmmmBvnauMèife*nimleiéenskeAgeiiméePtAUdU
DIRECTEURS : MARCEL RUBDEL et L.-O. THÈBAULT
- - '1
IIMi et AdaiaitlraliH : 34, Rue du Mont-Thllbop, PARïS-1" Téléphone : LOUVRI 19-17
Un M 4 mois 8 ftvli Il
-i *™9 et Colonie. 80 » 41 9 SS 1 1
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Oa ieabome dam ton» !«• Bureaux de poste et cImb Im priadpMx libraires -
i ̃. 1 -
Pour la santé dès indigènes
<»
La superficie de notre domaine colonial est
supérieure à u millions de kilomètres car-
rés; sa population dépasse 50 millions d'ha-
bitants. Le simple rapprochement de ces
deux chiffres montre mieux que toutes les
dissertations la tâche qui s'impose à notre
Gouvernement, s'il veut travailler utilement
à l'avenir de nos possessions d'outre-mer.
Il convient d'ajouter que l'Indochine et
l'Algérie fournissent au moins la moitié de
cette population, alors qu'elles ne représen-
tent guère plus du dixième de la surface.
Le problème du peuplement est un des
plus importants pàrmi ceux que pose l'exis-
tence de notre Empire colonial. Mais il est
Un de ceux dont la solution est la plus diffi-
cile et la plus longue 1
Penser le résoudre par l'inunigmtion des
citoyens de la métropole est une erreur qu'il
suffit d'indiquei oour en montrer instanta-
nément l'étendue et la gravité. Le faible ac-
croissement de notre population ne permet
pas d'envisager ces courants humains qui
ont, au cours des temps modernes, peuplé le
Nouveau-Monde ou 1 Australie. Au reste, si
l'on en excepte l'Afrique du Nord, nos nou-
velles colonies ne se prêtent pas ou ne se
prêtent guère à l'établissement des honunes.
de race blanche.
On ne peut donc espérer une augmenta-
tion de population que de l'excédent des
naissances sur les décès parmi les indigènes.
Les racés indigènes sont prolifiques, si
l'on en juge par les statistiques, mais la mor-
talité élevée qui les frappe annihile les heu-
reux effets de ces qualités.
Pendant de longues antiées, avant notre
arrivée, la guerre, avec tous les maux qui
raccompagnent, décimait les populations de
l'Afrique et aurait fini par faire (le la ré-
gion du Niger un-véritable désert. La traite
exerçait de son côté ses ravages, auxquels
venaient s'ajouter ceux 'des maladies épidé-
fltiques dont les effets étaient d'autant plus
désastreux que la sous-alimentation et les fa-
tigues excessives rendaient l'organisme
moinsrésistant.
̃- Quelques-unes de ces causes dedépopula-
tionont disparu ou tendeat à disparaître,
at ""e nous sommes établis en Afrique
Oâideifc' bu Equatoriale, car ce sont ces
deux colonies qui nous occupent surtout
pour l'instant. Nous avons mis fin aux guer-
res locales, et imposé avec notre domination
la paix aux tribus qui passaient le meilleur
de-leur temps à s'entre-tuer.
̃ Nous avons supprimé les conditions de
travail qui étaient pour les peuples chez les-
quels elles étaient en vigueur des causes de
dépérissement. Nous avons réduit, sinon fait
disparaître complètement le portage dont
tous les philanthropes ont dénoncé les néfas-
tes effets. Cependant, on peut se demander
Si notre administration a réalisé dans ce do-
maine tout ce qül était en son pouvoir. Lors
d'une récente audition par la Commission
des Colonies, de M. le Ministre des Colonies
et de M. le Gouverneur Général de l'Afrique
Equatoriale, convoqués pour donner des ren-
seignements sur la construction du chemin
de fer que l'on y poursuit, nous avons eu
l'impression que l'on sacrifiait assez volon-
tiers la santé et la vie des indigènes au but
poursuivi. Des chiffres concernant la morta-
lité ont été produits par différents commis,
saires et ont produit un effet considérable,
car ils n'ont pas été sérieusement contredits.
Il faut espérer que le ministre des Colonies,
dont la bonne volonté est certaine, saura
- tnettre fin à des procédés infiniment déplo-
rables.
Le développement des cultures vivrières
est non moins indispensable et urgent. Nous
aVons là toute une politique à suivre ; on s'y
est déjà engagé, tnais il importe de la con-
tinuet. ns arrêt et avec une activité accrue.
En procurant aux indigènes une nourriture
abondante, nous aurons beaucoup fait pour
l'amélioration et la santé de la race.
Parallèlement à cette action éminemment
utile, le Ministère des Colonies, depuis quel-
que vingt. mois, a porté d'une façon toute
spéciale son attention sur l'extension des ser-
vices sanitaires dans nos colonies, et en par-
ticulier dans nos colonies de l'Afrique de
l'Ouest et du Centre. M. Daladier a été par-
ticulièrement préoccupé de cette question et
a pris une série de mesures du plus heureux
effet. Son successeur, M. André Hesse, a
persisté dans la même voie, donnant un
exemple de continuité dans les desseins qui
ne se rencontre malheureusement pas tou-
jours.
Ils ont été frappés l'un et l'autre de l'in-
suffisance du personnel médical -dans l'Afri-
que Occidentale et dans l'Afrique Equato-
riale. En janvier 1925, on comptait dans
ces deux colonies 168 médecins de toute ca-
tégorie, c'est-à-dire médecins coloniaux, mé-
decins de l'assistance, médecins contractuels,
médecins libres., L'Afrique Equatoriale en
avait, pour sa paît, 46, tous médecins colo-
niaux. Sur son immense territoire, on ne
rencontre pas un médecin de l'Assistance ou
un médecin libre.
Au mois d'octobre dernier, une certaine
Amélioration s'était produite, et on nous as-
sure qu'elle se poursuit. Le chiffre des mé-
decins est passé Je 168 à loi. Ces gains sont
dûs en grande partie à l'accroissement du
nombre dos médecins de réserve et des mé-
decins étrangers, des Rvstes, lIotamment,
dont 6 se sont établis en Afrique Equato-
riale. Cette colonie possède, à l'heure pré-
sente, 56 médecins pour une population de
près de 7 millions dispersés sur environ
1.800.000 kilomètres carrés. C'est peu, en
vérité. Et il reste beaucoup à faire. L'une
des premières mesures envisagées est l'aug-
mentation du nombre des médecins coloniaux
grâce auxquels vivent et se développent les
services sanitaires locaux. Le décret du 7
novembre 1911 l'avait fixé à 616 pour toutes
nos colonies. Il manquait, au début de l'an-
née dernière, 120. La guerre, un certain
mouvement de désaffection pour la vie co-
loniale, se traduisant par des démissions et
un fléchissement dans le recrutement, expli-
quent ce déficit. Des mesures intelligentes
ont été prises pour y remédier, et M. Ar-
chimbaud, dans son rapport sur le budget
des Colonies pour 1926, considère la crise
comme enrayée. Souhaitons qu'aucune dé-
ception ne vienne contredire cet optimisme
officiel.
Mais le nombre des médecins coloniaux
est et restera toujours trop faible pour assu-
rer les services de l'assistance indigène. In
s'est préoccupé de réhiédier à cette insuffi-
sance avec les médecins civils de l'assistance.
En Indochine, on y est parvenu sans trop
de difficulté. Mais en Afrique, où la situa-
tion financière ne permet pas les mêmes libé-
rafités, où la vie est plus rude, le recrute-
ment est très difficile. Aussi on n'en trouve,
à la fin de 1925, que 32 en A. O. F., et pas
un seul en Afrique Equatoriale.
Le rapporteur, M. Archimbaud, après avoir
cité ces chiffres, ajoute : « Il semble bien
que cette situation ne puisse, avant long-
temps, se modifier et que les médecins civils
continueront à ne pas accepter de s'expa-
trier s'ils n'ont la certitude d'une vie agréa-
ble et d'avantages matériels importants. »
Le Ministère des Colonies fait de la propa-
gande parmi les étudiants, mais sans grand
succès. Quelques candidats se présentent
pour 1 Indochine, un petit nombre pour 1A1
O. P mais aucun pour l'Afrique Equato-
riale. Il semblé difficile d'établir un courant
de médecins civils entre la mltrÕpOle et les
colonies d'Afrique.
M. Merlin, alors qu'il était Gouverneur
Général de l'A.'O. F., avait, songé à donner
aux médecins de l'assistance des avantages
propres à attirer les jeunes docteurs, mais
l'idée fut abandonn ée parce qu'on redouta
d'être obligé de faire sous peu aux autres
fonctionnaires des conditions semblables, ce
qui aurait inévitablement entraîné de très
grosses charges pour le budget de la colonie.
D'autres mesures pourraient être envisa-
gées, comme l'attribution de bourses d'étu-
des aux étudiants qui prendraient l'engage-
ment de servir un nombre d'années déterminé
dans nos colonies.
On a eu recours aussi à des médecins
étrangers. On s'est adressé notamment à des
médecins russes qui ne peuvent exercer en
France. Ce recrutement est fait avec toutes
sortes de garanties d'ordre moral et profes-
sionnel. La plupart ont des qualités très
réelles, quelques-uns sont même des chirur-
giens de valeur. Ils passent avec le Minis-
tère un contrat de deux ans, reçoivent une
solde de 15.000 francs et n'ont pas le droit
de faire de clientèle libre. Ils sont placés
sous le contrôle des médecins français. On
en a engagé, à l'heure actuelle, 24, 16 pour
l'A. O. F. et 8 pour l'Afrique Equatoriale.
Un décret de 1906 prévoit la création
d'officiers de santé indigènes; mais rien n'a
été fait dans cet ordre d'idées. Cependant,
ce corps d'officiers de santé serait appelé à
rendre les plus grands services.
Voilà quelques-unes des mesures prises
par l'administration pour lutter contre la
maladie parmi ks indigènes. Nous ne serons
pas trop sévère Cal affirmant que c'est peu,
et qu'en fait ce n'est que depuis moins de
vingt ans que l'on s'est préoccupé du pro-
blème. Les efforts qui ont été tentés sont
méritoires et l'on ne saurait trop encourager
ceux que l'on poursuit. La tâche est immense
et sa réalisation exige du temps-et des dé-
penses considérables. Mais nous ne pouvons,
sous aucun prétexte, nous y soustraire.
Henry Fontanier,
Député 4u Cantal, sepfétaire de la
Commission des Aitatpet étran-
gères, membre de ta Commission
fJe.UJlGllt8..
M. VIOLLETTE A ALGER
M. Maurice Viollettc, gouverneur de F Al-
gérie, arrivé hier matin à Marseille, à
8 Ib. 45s accompagné de Mme Viollette et de
M. Frioux, chef de son cabinet, a été salué
à l'arrivée par M. Delfini, iprélet. Le Gou-
verneur général s'est ensuite rendu à la
préfecture, puis à bord du paquebot Lamo-
ricièru, courrier d'Alger, qui a levé l'ancre
à midi.
M. Viollettc arrive ce soir à Alger.
i item IB UMBB waniB
M. Paul Granet, docteur ès lettres chargé
de cours à la Faculté des Lettres de l'Uni-
versité de Paris, est ::mmé professeur titu-
laire de la chaire de géographie, d'histoire
et d'institutions des Etats d'Extrême-Orient
de rBtoIe des langues orientales vivantes.
IMMIOUIII nlill[RE
Le Kansas City Times annonçait
il y a quelque temps, la réunion
des gouverneurs et autres fonc-
tionnaires des Etats-Unis du Sud. Il s'agis-
sait tf étudier la possibilité de faire venir dans
ces Etats, des travailleurs agricoles étrangers
pour y remplacer les nègres qui constamment
épiigtent vers le Nord. Nouveauté tout à fait
étonnante Pour qui connaît les Etats méridio-
naul
Ceux-ci, en effets sont connus pour leur
hostilité tenace à toute immigration étran-
gère. Quelques chiffres suffiront à indiquer
jusqu'à quel point. On compte, chez certains
d'entre eux, une moyenne de 3 d'étran-
gers, et on calcule que la moyenne, pour le
reste, ne déPasse pas 4,8
Pourquoi cet exode des nègres vers les
Etats septentrionaux f C'est la conséquence
de la politique d'immigration qui est prati-
quée par les Etats-Unis. Ce ne sont pas seu.
lement les Italiens et les Slaves qui sont arrê-
tés Par les restrictions; les Américains vou-
laient dresser contre eux des barrières dit-
ficiles à surmonter; ce sont aussi les Alle-
mands et les Anglais, que l'on aurait accueil-
lis avec empressement et qui ne sont Pas
venus.
Le département d'Etat se félicitait der-
nièrement de Vinstitution de l'examen des
émigrants dans leurs pays d'origine par les
consulats américains, et des résultats que
cette mesure avait donnés pendant août et
septembre en Angleterre et en Irlande, sans
que les, journaux de ces pays aient protesté.
x 1.385 émigrants sur 12.858 auraient obtenu
Vautorisation d'entrer aux Etats-Unis. Pour
les autres, disait-on, ils avaient fait l'éco-
nomie d'un voyage long et coûteux : ne de-
vait-on pas étendre avec succès cette pratique
dans toutes les autres nations t
Au fond, on est allé trop loin, et l'Amé
rique perd beaucoup à restreindre par âts
procédés ingénieux mais inégalement sagll,
l'immigration européenne. La main-d'œuvre
est insuffisante; les usines des grandes cités
alttnnt à elles les gens des campagnes, ei
c'Ust la dépopulation rurale Qui en est la con-
séquence, -avec - tous le* maux- quxelh JRl*
traîne.
Par là s'explique le déplacement des nè-
gres du Sud. Eux aussi étaient employés aux
travaux des champs; les entreprises de tra-
vaux publics, de chemins de fer leur offrent,
dans le Nord, des places vers lesquelles ils
se précipitent; des champs de coton ils pas-
sent dans les établissements de l'industrie
cotonnière, et de la mine à l'aciérie. De là,
le malaise qui se produit dans les Etats
méridionaux, Privés de leurs travailleurs
agricoles, de leurs matlætiVlCS, de leur per-
sonnel domestique; de là, des protestations
et des plaintes; de là, les préoccupations
dont nous avons parlé et le désir de mettre
un terme à une hostilité séculaire contre l'im-
migration des étrangers.
De là, sans aucun doute, d'autres incon-
vénients qui apparaîtront à la longue; quel-
ques-uns sont déjà dénoncés par ceux qui ré-
fléchissent au mouvement pan noir, et aux
dangers que peut apporter, dans les cités ten-
taculaires, l'entassement de ces travailleurs
nègres qui offrent aux excitateurs de profes-
sion un public où ces derniers espèrent faci-
lement se faire des adeptes et des complices.
On a très souvent loué les Etats-Unis des
précautions qu'ils prenaient pour régler, pour
contrôler, Pour canaliser l'immigration étran-
gère. On les a éloquement cités en exemple
aux nations européennes, en général mal dé-
fendues, ou procédant sans méthode, par des
moyens empiriques. Il est juste d'ajouter que
le mieux est l'ennemi du bien. En fermant
trop hermétiquement les portes, les Etats-
Unis n'ont pas aperçu les périls auxquels ils
s'exposaient, et il est curieux de constater
que les Etats les plus irréductibles, les plus
intransigeants, en arrivent à ne voir de salut
aujourd'hui pour hur agriculture et demain
pour leur industrie, que dans l'introduction
de ces éléments étrangers contre lesquels ils
avaient jusqu'ici élevé des digues presque
infranchissables.
Mario Rouet an t
Sénateur de llHêraultt vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vittcole.
-100
Les cheminots des colonies
chez M. de Monfcie
-0-0--
Les cheminots des colonies s'étaient joints
hier à leurs collègues métropolitains pour se
rendre auprès de M. de Monzie, ministre des
Travaux publics. La délégation a attiré l'at-
tention du ministre sur la question des sa-
laires et indemnités; M. de Monzie a assuré
la délégation de sa sollicitude à l'égard des
cheminots et a accepté de demander aux ré-
seaux d'envisager la réunion de commissions
paritaires.
-« n
MAGISTRATURE INTERNATIONALE
W. Bassard, substitut du procureur de la Ré-
publique près le tribunal de la Seine, et M.
Ocer du Rocher, procureur de la République
près île tribunal de Saint-Omer, sont mis à la
disposition du ministre des affaires étrangères
pour exercer les fonctions de juges au tribu-
nal mixte du Caire.
La guerre au Maroc 1
-.00-
Les opérations militaires
Des groupements ennemis assez nom-
breux sont signalés sur le front des Beni
Zeroual, des Beni Ouriagnel et des Jaia.
Grâce à la résistance de nos partisans,
l'ennemi semble arrêté aux frontières des
Beni M'Tioua.
Deux cent-vingt familles Rioua, qui ont
fait dernièrement leur soumission, vien-
neut. d'être dénombrées.
L'ennemi ayant attaqué notre poste de
Temjout, a été repoussé avec des pertes.
Les récompenses
La fourragère des théâtres d'opérations
extérieures a été décernée aux unités sui-
vantes : Le 37e régiment d'aviation dont les
deux citations à l'ordre de Il'armée ont été
prononcées pendant qu'il était sous les
ordres du colonel Cheutin ; le 10" goum
mixte marocain, successivement commandé
%air le lieutenant Levillain et le capitaine
Maestracci, dont le irôlc a été souvent mis
en lumière tant au contact de la dissidence
que dans sa collaboration avec les troupes
Régulières.
: Chez les Espagnols
A Larache, un sergent espagnol répri-
mandé par un capitaine, a tué celui-ci.
ugé aussitôt, le sergent a été fusillé le
, lendemain.
': A l'issue du Conseil des ministres, le gé-
néral Primo de Rivera a déclaré que la
Situation au Maroc était très favorable.
Retour bien triste
S Revenant do Londres et se rendant à
Tanger, M. Gordon Canning, l'agent d'Abd-
<8-Krim, est passé à Madrid. Quel accueil
m fora Abd-el-Krim ?
,\ Contre les communistes
cXe tribunal correctionnel d'Issoudun a
ndamné. pour, pose d'affiches antimill-
flatistes invitant les soldats du Maroc a
fraterniser avec. les Rifains, cinq jeunes
fnmumstes d'Issoudun : Marcel Comelet,
é de 25 ans, à 3 mois de prison et 500
nos d'amende ; Jules Georges, Agé de
ans ; François Jubert, Agé de 18 ans,
et Georges Magny, âgé de 19 ans, a 1
mois de prison avec. sursis et 50 francs
d'amende * Ernest Riffet tgé de Wons,
sdidat au 3# régiment de uiiars d'assaut, a
8.00' francs d'amende.
* aie
Bu le Irane-papier
Les journaux de Londres signalent que « les
habitants du sandjak d'Alexandrette se mon-
trent peu satisfaits de l'instabilité du numé-
raire qui, depuis l'imposition du mandat
français, les met dans une situation infé-
rieure vis-à-vis des Turcs avec lesquels ils
font du commerce, et se plaignent que ces
derniers aient l'avantage de la monnaie or
sur le papiet monnaie français de plus en
plus déprécié. »
- Cela donne à réfléchir. Nos amis d'outre-
Manche, eux, n'ont pas attendu, pour réflé-
chir et pour agir, l'opinion d'un peuple « à
mandat u sur 'la valeur comparée de la mon-
naie or et du papier-monnaie. Peut-être dé-
passèrent-ils la mesure lorsque, serrant la
livre sterling entre leurs dents (solides com-
me on sait), ils firent, pour se hausser au ni-
veau de change du dollar, un rétablissement
à se casser les reins.
Ils virent alors croître et multiplier le nom-
bre de leurs chômeurs, c'est entendu. Mais
ils augmentèrent en même temps la puis-
sance de la cavalerie de Saint-Georges.
Nous autres, en Syrie et ailleurs, nous ne
savons guère sacrifier aux lois économiques
qu'avec des peaux de fantassins. Ah ! certes,
c'est là^_unjg,matière glorieuse, mais elle n'a
'pas cours aux Bourses de commerce. On peut
même craindre que le sacrifice nue nous en
faisons ne soit une duperie, s'il ne s'accom-
pagne de soins énergiques à l'égard de notre
franc.
Alors P.
Courons vite (comme l'écrivait récemment
un de - plus spirituels collaborateurs) aux
pages roses "du Larousse, et puis clamons ré-
solument : Caveant cmlsules 1
R. B. de Laromiguière
*"e»
EN SYRIE
La situation
Une équipe envoyée pour réparer une
ligne téléphonique dans les environs de
Damas a été obligée do se retirer devant
une bande d'environ 200 Druses. Au Sud-
Est de Damas, un poste harcèle de son tir
des troupes de Druses qui ont été signa-
lées dans le Liban sud.
Par ailleurs, on constate toujours une
tendance A la soumission. Trois villages
ont déposé hier leurs armes.
Les Druses, venus du Djebel dans la ré-
gion du massif de l'Hermon, ont tendance
b. se retirer parce qu'ils ne trouvent pas
bon accueil parmi les populations. lis es-
saient de rejoindre les bandes de la région
de Damas au Djebel. Mais la création
d'un nouveau poste a paralysé la constitu-
tion des renforts ennemis et nous permet
d'entrer en pourparlers avec les partis
hostiles au sultan Attrache.
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Le gouverneur général de l'Indochino vient
de faire connaître au ministre des colonies qu'à
la date du 6 janvier 1926, le taux officiel de la
piastre était de 15 fr. 40.
--0
TAUX DE LA ROUPIE
Le gouverneur des établissements français
dans 1 Inde vient de faire connaître au ministre
des colonies qu'à la date du 6 janvier 1926, le
taux officiel de la roupie était de 9 fr. 80.
Vulgarisation
des connaissances coloniales
00
Nous citons comme exemple à ceux de nos
dirigeants qui font de la propagande colo-
niale - ce qui se passe spi Belgique :
La Commission de propagande coloniale
scolaire, instituée aux départements des Co-
lonies et des Sciences et des Arts a décidé
d'organiser un concours général en 1926, et
a choisi comme sujets :
i° « Les voies de communication au Con-
go belge », pour les élèves de la dernière
année d'études des établissements d'ensei-
gnement moyen du degré supérieurt d'en-
seignement normal primaire et d* enseigne-
ment normal moyen;
29 « Voyage danvers à Matadij Stanley-
ville, Albertvillet Elisabethville et retour
en Europe », pour les élèves de. établisse-
ments d'enseigtzement moyen du degré infé-
rieur.
Si je cite cet exemple, c'est que j'ai cons-
taté que comme bien des circulaires minis-
térielles, celle de M. André Hesse, ministre
des Colonies, préconisant une propagande
coloniale intensive, risque de rester, comme
tant d'autres circulaires, lettre morte.
Ce ne sont pas certes les initiatives pri-
vées qui font défaut. On signalait tout der-
nièrement la constitution, à Nice, d'un Co-
mité de propagande coloniale, sur l'initia-
tive du docteur Mazière et présidé par M.
André Goiran, président de la Société de
Géographie commerciale et vice-président de
la Chambre de Commerce de Nice. Ce qu'on
ne sait pas, c'est que certaines bonnes vo-
lontés doublées d'une compétence indiscu-
table dans les questions coloniales ne peu-
vent collaborer comme elles le voudraient à
cette propagande.
Et cela, par suite des formalités adminis-
tratives, des exigences des différentes admi-
nistrations des colonies, de l'enseignement
que des cloisons étanches séparent et qui per-
sistent à s'ignarer les unes les autres.
Alors, seules des personnes administrati-
ves, compétentes ou non, sachant parler ou
ne le sachant pas auront toutes facilités pour
faire connaître nos colonies en présence de
hauts personnages autour desquels gravite-
ra tout l'intérêt de la conférence.
Pauvre propagande coloniale 1
thiàt.
L'AVIATION COLONIALE
o
Beyrouth-Saigon et retour
M. Henry de Jouvenel, haut commissaire
de France en S'urie, vient de faire savoir
par -un télégramme reçu hier, à Paris, que
« la Syrie devant devenir la grande escale
aérienne au carrefour de l'Europe. de VAfri-
que et de l'Asie, il organise dans ce but,
pour le mois d'avril piochain une course
internationale aérienne sur la parcours Bey-
routh-Saigon et retour. »
AI. Henry de Jouvenet ajoute qu'il affecte
à cette épreuve un million de francs de
prix.
etoi
L'aviation en A. O. F.
Ainsi que nous l'avions annoncé, le colo-
nel Tulasne, directeur de l'aviation en A.
O. F., a exposé, à l'issue du banquet de
l'Aéro-Club, au restaurant de l'Ermitage,
l'organisation du service de l'aviation en
Afrique Occidentale. Tel était tout au moins
l'objet de la conférence.
Nous n'y avons guère appris grand'chose
sur l'aviation coloniale qui, cependant, nous
intéresse au plus haut point. Par contre, des
projections de vues prises en avion nous ont
montré et rappelé des sites atteints jadis
après de longues étapes, tels que la vallée
du Niger à Bamako, au fond de laquelle le
camp d'atterrissage rappelle le fort de Ba-
mako que nous voyions pour la première fois
le Ier janvier 1897, lors du voyage d'inspec-
tion du premier Gouverneur Général de l'A.
O. F.
Le colonel Tulasne nous a lu son raid re-
marquable de DaCjtr à Kayes, Bamako, Gao,
Tessalit, Colomb-Béchar, Tessalit-Gao et Da-
kar, randonnée au cours de laquelle eut lieu
la jonction aérienne de l'A. O. F. et de l'Al-
gérie ; sa rencontre avec la mission Haardt-
Audouin-Dubreuil, ces voyageurs « terres-
tres », si l'on peut dire, par rapport aux cou-
rageux aviateurs,
Les avantages militaires et économiques
qui découlent des efforts de nos aviateurs de
l'A. O. F. n'ont pas échappé à l'auditoire,
mais nous aurions bien voulu avoir quelques
précisions techniques sur l'aviation propre-
ment dite, plutôt que d'en entendre sur la
culture de l'arachide et l'organisation en pe-
lotons des méharistes de la Mauritanie. -
Les profanes en choses coloniales ont néan-
moins pris le plus grand'Intérêt à la narra-
tion du colonel Tulasne qui les a promenés
rapidement à sa suite à travers 100ueqt Afri-
cain français.
Mono".
-080
LA GÉOLOGIE EN A. E. F.
Un$, mission "tTétudes géologiques en Afri.
que FJquatonale'Française vient d'être con.
fiée à M. Victor Babet, conformément au dé-
sir exprimé par M. Antonetti. On sait que,
jusqu'à présent, les recherches techniques
sur la géologie et la minéralogie de nos co-
lonies de l'Afrique Equatoriale Française
ont été très limitées. Le Gouverneur Géné-
ral attache une grande importance à l'éta-
blissement d'un inventaire beaucoup plus
complet sur la matière que M. l'ingénieur
Victor Babet pourra d'autant mieux dresser
qu'il a déjà rempli avec succès plusieurs
missions analogues en A. E. F. et à Mada-
gascar.
Une croisière
dans les rivières du Sud
-0.0-
Pour effectuer le redressement nécessaire
des cartes hydrographiques des côtes du Sé-
négal et de la Guinée Française, le Gou-
vernement français avait constitué sous le
commandement du lieutenant de vaisseau J.
Rouch, une mision hydrographique embar-
quée sut l'aviso le Chevigné, dont le nom
Appelait le brave lieutenant de spahis, qui,
comme ses camarades de Latour de Saint-
Ygest, Bellevue, Cabarrus, tomba jadis glo-
rieusement en terre soudanaise à la tête de
ses spahis sénégalais, en sabrant les Toua-
reg.
C'est cette mission hydrographique, fertile
en ses résultats, qui nous vaut sous le titre :
« Sur les côtes du Sénégal et de la Gui-
née » (1), un récit de voyage extrêmement cu-
rieux et original. Le commandant J. Rouch,
qui rentrait des régions polaires, nous donne
ses impressions, naturellement toutes diffé-
rentes de celles qu'il éprouva dans les ré-
gions arctiques, et c'est en marin et tou-
riste qu'il a vu les villes sénagalaises et
guinéennes. Ajoutons que, par certaines des-
criptions, ce marin est un poète et un
artiste, qui a su choisir parmi la collection
de M. Louis Gain, les plus belles photogra-
phies, dont il a illustré son ouvrage.
Bien qu'il n'ait fait que « passer », le
commandant J. Rouch a bien vu dans leur
ensemble les travers et les qualités des co-
lons et des indigènes. Quelques erreurs ou
oublis valent cependant d'être signalés. Il
n'a pas dit par exemple, que les langoustes
qu'il a vues en grand nombre îi Dakar,
viennent surtout des pêcheries de la Mauri-
tanie, à Port-Etienne ou au banc d'Arguin,
dont il parle cependant comme le plus an-
cien établissement français avec Goréé. sur
la côte occidentale d'Afrique.
Dakar n'est pas si laid qu'il nous le dit,
et son palais gouvernemental est réellement
ioli, et les habitants n'y sont pas nerveux à
l'extrême. J'ai revu Dakar tout récemment,
et je n'y ai rencontré que gens aimables, ani-
mation remarquable et mouvement commer-
cial intense avec la sensation, qu'on a vu
trop petit pour la construction de notre port
de l'Ouest-africain.
Par contre, les méthodes de travail de
l'aministration n'ont pas tant changé de-
puis la guerre, que le commandant J. Rouch
se l'imagine, les errements sont les
les tracasseries de la douane (sur toute la
côte) n'ont pas d'égales, le service des colis
postaux est déplorable et- les Compagnies de
navigation sont loin de desservir suffisam-
ment la côte à partir de Conakry.
Nous trouvons un portrait du gouverneur
général William Ponty, tout à fait exact,
excellent gouverneur « vers qui venait la
popularité et qui exerçait sur ceux qui l'en-
touraient une séduction inimaginable ». Et
quelles vérités sur les mœurs et coutumes
des habitants et habitantes européens. C'est
fort amusant de constater qu'il n'y a rien
de changé depuis quelque trente ans : la
petite cour du CI grand bouroum », (les Séné-
galais me comprendront) est toujours la mê-
me, toujours les mêmes figures serviles de
fonctionnaires obséquieux, dont le giand pa-
tron se moque la plupart du temps.
Le séjour du Chevignc dans le Saloum, en
Casamance, dans la rade de Conakry et
dans le Rid Nunez, nous vaut des descrip-
tions charmantes qui, pour le tourisme co-
lonial, seront une excellente propagande ;
et si le commandant Rouch avait séjourné
davantage, et plus à l'intérieur des terres,
il nous aurait donné une véritable monogra-
phie des Rivières du Sud, sur lesquelles le
gouverneur Ballay a posé les bases de la
civilisation française.
Les indigènes n'oublieront pas que l'équi-
page et l'état-major du Chevigné ont sauvé
en Casamance la goélette de Landoinnan de
la Compagnie française de l'A.O. qui allait
périr corps et biens au milieu d'une effroya-
ble tempête.
Quelques mois plus tard, quand le com-
mandant J. Rouch s'embarquait à Dakar sur
l'Afrique pour rentrer en France, le vieux
Samba, le pilote du Landouman vint lui ser-
rer la main, suivi de deux matelots resca-
pés. Voilà ce que sont les Sénégalais et ce
que sont les marins français.
Eugène Devmux
Matériel pour la Thles-Niffer
- 0-0
Cinq locomotives destinées au chemin de
for Thi6s-Kayes-Niger, ont été embarquées
sur le Villaret-Joyeuse, parti le 24 décem-
bre. Cinq autres partiront par VAdrar, le
14 janvier et d'autres seront expédiées en
févrior.
obtew
Les taxes télégraphiques
A dater du 6 janvier les coefficients d'équiva-
lence applicables au calcul des taxes télégraphi-
ques et téléphoniques sont fixés comme il suit:
t" A 6.3 dans les relations internationales;
2' A 3,5 dans les relations télégraphiques co-
loniales (y compris le Cameroun et le Togo),
lorsque les télégrammes devront otrc achemi-
nés par la voie T. S. F., pour toutes les colo-
nies; par la voie Dakar, pour l'Afrique occi-
dentale et l'Afrique équaloriale françaises; par
la voie Dakar ou la voie T. S. F.-câbles, pour
le Cameroun et le Togo ;
3* A 5.3 dans toutes les relations télégraphi-
ques coloniales quand l'utilisation d'autres voies
que celles ci-dessus sera prévue.
̃̃ ̃ ,
A L'OFFICIEL
--0-
Le Journal Officiel du 5 janvier a publié
une circulaire relative à la situation parn-
culière des officiers et des hommes on
troupe de carrière des unités envoyées
pour moins do 6 mois en renfort au Maroc
et au Levant au cours de l'année 1925, et
qui se trouvent encore sur ces théâtres
d'opérations extérieurs.
(1) Sv R T.F.S Cotes nu SÉNF.C,\L roT de T.,\ GuiNite :
voyage du Il Chevigné » par T. Rouch, Société
d'éditions géographiques, maritimes et conto..
les, Paris, 17, rue Jncob (60).
LE NUMERO : 80 eaNTÍMiS'
VENDREDI som, 8 JANVIER 1926
L es Annales C oloniales
i", ,', ,.l, JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBUtS PAR "LES ANNALES COLONIALES* SONT LA PROPRIÉTÉ
:. EXCLUSIVE PU JOURNAL
,J ,..
tMAmm^elMeme$ÊenlntmmmBvnauMèife*nimleiéenskeAgeiiméePtAUdU
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i ̃. 1 -
Pour la santé dès indigènes
<»
La superficie de notre domaine colonial est
supérieure à u millions de kilomètres car-
rés; sa population dépasse 50 millions d'ha-
bitants. Le simple rapprochement de ces
deux chiffres montre mieux que toutes les
dissertations la tâche qui s'impose à notre
Gouvernement, s'il veut travailler utilement
à l'avenir de nos possessions d'outre-mer.
Il convient d'ajouter que l'Indochine et
l'Algérie fournissent au moins la moitié de
cette population, alors qu'elles ne représen-
tent guère plus du dixième de la surface.
Le problème du peuplement est un des
plus importants pàrmi ceux que pose l'exis-
tence de notre Empire colonial. Mais il est
Un de ceux dont la solution est la plus diffi-
cile et la plus longue 1
Penser le résoudre par l'inunigmtion des
citoyens de la métropole est une erreur qu'il
suffit d'indiquei oour en montrer instanta-
nément l'étendue et la gravité. Le faible ac-
croissement de notre population ne permet
pas d'envisager ces courants humains qui
ont, au cours des temps modernes, peuplé le
Nouveau-Monde ou 1 Australie. Au reste, si
l'on en excepte l'Afrique du Nord, nos nou-
velles colonies ne se prêtent pas ou ne se
prêtent guère à l'établissement des honunes.
de race blanche.
On ne peut donc espérer une augmenta-
tion de population que de l'excédent des
naissances sur les décès parmi les indigènes.
Les racés indigènes sont prolifiques, si
l'on en juge par les statistiques, mais la mor-
talité élevée qui les frappe annihile les heu-
reux effets de ces qualités.
Pendant de longues antiées, avant notre
arrivée, la guerre, avec tous les maux qui
raccompagnent, décimait les populations de
l'Afrique et aurait fini par faire (le la ré-
gion du Niger un-véritable désert. La traite
exerçait de son côté ses ravages, auxquels
venaient s'ajouter ceux 'des maladies épidé-
fltiques dont les effets étaient d'autant plus
désastreux que la sous-alimentation et les fa-
tigues excessives rendaient l'organisme
moinsrésistant.
̃- Quelques-unes de ces causes dedépopula-
tionont disparu ou tendeat à disparaître,
at ""e nous sommes établis en Afrique
Oâideifc' bu Equatoriale, car ce sont ces
deux colonies qui nous occupent surtout
pour l'instant. Nous avons mis fin aux guer-
res locales, et imposé avec notre domination
la paix aux tribus qui passaient le meilleur
de-leur temps à s'entre-tuer.
̃ Nous avons supprimé les conditions de
travail qui étaient pour les peuples chez les-
quels elles étaient en vigueur des causes de
dépérissement. Nous avons réduit, sinon fait
disparaître complètement le portage dont
tous les philanthropes ont dénoncé les néfas-
tes effets. Cependant, on peut se demander
Si notre administration a réalisé dans ce do-
maine tout ce qül était en son pouvoir. Lors
d'une récente audition par la Commission
des Colonies, de M. le Ministre des Colonies
et de M. le Gouverneur Général de l'Afrique
Equatoriale, convoqués pour donner des ren-
seignements sur la construction du chemin
de fer que l'on y poursuit, nous avons eu
l'impression que l'on sacrifiait assez volon-
tiers la santé et la vie des indigènes au but
poursuivi. Des chiffres concernant la morta-
lité ont été produits par différents commis,
saires et ont produit un effet considérable,
car ils n'ont pas été sérieusement contredits.
Il faut espérer que le ministre des Colonies,
dont la bonne volonté est certaine, saura
- tnettre fin à des procédés infiniment déplo-
rables.
Le développement des cultures vivrières
est non moins indispensable et urgent. Nous
aVons là toute une politique à suivre ; on s'y
est déjà engagé, tnais il importe de la con-
tinuet. ns arrêt et avec une activité accrue.
En procurant aux indigènes une nourriture
abondante, nous aurons beaucoup fait pour
l'amélioration et la santé de la race.
Parallèlement à cette action éminemment
utile, le Ministère des Colonies, depuis quel-
que vingt. mois, a porté d'une façon toute
spéciale son attention sur l'extension des ser-
vices sanitaires dans nos colonies, et en par-
ticulier dans nos colonies de l'Afrique de
l'Ouest et du Centre. M. Daladier a été par-
ticulièrement préoccupé de cette question et
a pris une série de mesures du plus heureux
effet. Son successeur, M. André Hesse, a
persisté dans la même voie, donnant un
exemple de continuité dans les desseins qui
ne se rencontre malheureusement pas tou-
jours.
Ils ont été frappés l'un et l'autre de l'in-
suffisance du personnel médical -dans l'Afri-
que Occidentale et dans l'Afrique Equato-
riale. En janvier 1925, on comptait dans
ces deux colonies 168 médecins de toute ca-
tégorie, c'est-à-dire médecins coloniaux, mé-
decins de l'assistance, médecins contractuels,
médecins libres., L'Afrique Equatoriale en
avait, pour sa paît, 46, tous médecins colo-
niaux. Sur son immense territoire, on ne
rencontre pas un médecin de l'Assistance ou
un médecin libre.
Au mois d'octobre dernier, une certaine
Amélioration s'était produite, et on nous as-
sure qu'elle se poursuit. Le chiffre des mé-
decins est passé Je 168 à loi. Ces gains sont
dûs en grande partie à l'accroissement du
nombre dos médecins de réserve et des mé-
decins étrangers, des Rvstes, lIotamment,
dont 6 se sont établis en Afrique Equato-
riale. Cette colonie possède, à l'heure pré-
sente, 56 médecins pour une population de
près de 7 millions dispersés sur environ
1.800.000 kilomètres carrés. C'est peu, en
vérité. Et il reste beaucoup à faire. L'une
des premières mesures envisagées est l'aug-
mentation du nombre des médecins coloniaux
grâce auxquels vivent et se développent les
services sanitaires locaux. Le décret du 7
novembre 1911 l'avait fixé à 616 pour toutes
nos colonies. Il manquait, au début de l'an-
née dernière, 120. La guerre, un certain
mouvement de désaffection pour la vie co-
loniale, se traduisant par des démissions et
un fléchissement dans le recrutement, expli-
quent ce déficit. Des mesures intelligentes
ont été prises pour y remédier, et M. Ar-
chimbaud, dans son rapport sur le budget
des Colonies pour 1926, considère la crise
comme enrayée. Souhaitons qu'aucune dé-
ception ne vienne contredire cet optimisme
officiel.
Mais le nombre des médecins coloniaux
est et restera toujours trop faible pour assu-
rer les services de l'assistance indigène. In
s'est préoccupé de réhiédier à cette insuffi-
sance avec les médecins civils de l'assistance.
En Indochine, on y est parvenu sans trop
de difficulté. Mais en Afrique, où la situa-
tion financière ne permet pas les mêmes libé-
rafités, où la vie est plus rude, le recrute-
ment est très difficile. Aussi on n'en trouve,
à la fin de 1925, que 32 en A. O. F., et pas
un seul en Afrique Equatoriale.
Le rapporteur, M. Archimbaud, après avoir
cité ces chiffres, ajoute : « Il semble bien
que cette situation ne puisse, avant long-
temps, se modifier et que les médecins civils
continueront à ne pas accepter de s'expa-
trier s'ils n'ont la certitude d'une vie agréa-
ble et d'avantages matériels importants. »
Le Ministère des Colonies fait de la propa-
gande parmi les étudiants, mais sans grand
succès. Quelques candidats se présentent
pour 1 Indochine, un petit nombre pour 1A1
O. P mais aucun pour l'Afrique Equato-
riale. Il semblé difficile d'établir un courant
de médecins civils entre la mltrÕpOle et les
colonies d'Afrique.
M. Merlin, alors qu'il était Gouverneur
Général de l'A.'O. F., avait, songé à donner
aux médecins de l'assistance des avantages
propres à attirer les jeunes docteurs, mais
l'idée fut abandonn ée parce qu'on redouta
d'être obligé de faire sous peu aux autres
fonctionnaires des conditions semblables, ce
qui aurait inévitablement entraîné de très
grosses charges pour le budget de la colonie.
D'autres mesures pourraient être envisa-
gées, comme l'attribution de bourses d'étu-
des aux étudiants qui prendraient l'engage-
ment de servir un nombre d'années déterminé
dans nos colonies.
On a eu recours aussi à des médecins
étrangers. On s'est adressé notamment à des
médecins russes qui ne peuvent exercer en
France. Ce recrutement est fait avec toutes
sortes de garanties d'ordre moral et profes-
sionnel. La plupart ont des qualités très
réelles, quelques-uns sont même des chirur-
giens de valeur. Ils passent avec le Minis-
tère un contrat de deux ans, reçoivent une
solde de 15.000 francs et n'ont pas le droit
de faire de clientèle libre. Ils sont placés
sous le contrôle des médecins français. On
en a engagé, à l'heure actuelle, 24, 16 pour
l'A. O. F. et 8 pour l'Afrique Equatoriale.
Un décret de 1906 prévoit la création
d'officiers de santé indigènes; mais rien n'a
été fait dans cet ordre d'idées. Cependant,
ce corps d'officiers de santé serait appelé à
rendre les plus grands services.
Voilà quelques-unes des mesures prises
par l'administration pour lutter contre la
maladie parmi ks indigènes. Nous ne serons
pas trop sévère Cal affirmant que c'est peu,
et qu'en fait ce n'est que depuis moins de
vingt ans que l'on s'est préoccupé du pro-
blème. Les efforts qui ont été tentés sont
méritoires et l'on ne saurait trop encourager
ceux que l'on poursuit. La tâche est immense
et sa réalisation exige du temps-et des dé-
penses considérables. Mais nous ne pouvons,
sous aucun prétexte, nous y soustraire.
Henry Fontanier,
Député 4u Cantal, sepfétaire de la
Commission des Aitatpet étran-
gères, membre de ta Commission
fJe.UJlGllt8..
M. VIOLLETTE A ALGER
M. Maurice Viollettc, gouverneur de F Al-
gérie, arrivé hier matin à Marseille, à
8 Ib. 45s accompagné de Mme Viollette et de
M. Frioux, chef de son cabinet, a été salué
à l'arrivée par M. Delfini, iprélet. Le Gou-
verneur général s'est ensuite rendu à la
préfecture, puis à bord du paquebot Lamo-
ricièru, courrier d'Alger, qui a levé l'ancre
à midi.
M. Viollettc arrive ce soir à Alger.
i item IB UMBB waniB
M. Paul Granet, docteur ès lettres chargé
de cours à la Faculté des Lettres de l'Uni-
versité de Paris, est ::mmé professeur titu-
laire de la chaire de géographie, d'histoire
et d'institutions des Etats d'Extrême-Orient
de rBtoIe des langues orientales vivantes.
IMMIOUIII nlill[RE
Le Kansas City Times annonçait
il y a quelque temps, la réunion
des gouverneurs et autres fonc-
tionnaires des Etats-Unis du Sud. Il s'agis-
sait tf étudier la possibilité de faire venir dans
ces Etats, des travailleurs agricoles étrangers
pour y remplacer les nègres qui constamment
épiigtent vers le Nord. Nouveauté tout à fait
étonnante Pour qui connaît les Etats méridio-
naul
Ceux-ci, en effets sont connus pour leur
hostilité tenace à toute immigration étran-
gère. Quelques chiffres suffiront à indiquer
jusqu'à quel point. On compte, chez certains
d'entre eux, une moyenne de 3 d'étran-
gers, et on calcule que la moyenne, pour le
reste, ne déPasse pas 4,8
Pourquoi cet exode des nègres vers les
Etats septentrionaux f C'est la conséquence
de la politique d'immigration qui est prati-
quée par les Etats-Unis. Ce ne sont pas seu.
lement les Italiens et les Slaves qui sont arrê-
tés Par les restrictions; les Américains vou-
laient dresser contre eux des barrières dit-
ficiles à surmonter; ce sont aussi les Alle-
mands et les Anglais, que l'on aurait accueil-
lis avec empressement et qui ne sont Pas
venus.
Le département d'Etat se félicitait der-
nièrement de Vinstitution de l'examen des
émigrants dans leurs pays d'origine par les
consulats américains, et des résultats que
cette mesure avait donnés pendant août et
septembre en Angleterre et en Irlande, sans
que les, journaux de ces pays aient protesté.
x 1.385 émigrants sur 12.858 auraient obtenu
Vautorisation d'entrer aux Etats-Unis. Pour
les autres, disait-on, ils avaient fait l'éco-
nomie d'un voyage long et coûteux : ne de-
vait-on pas étendre avec succès cette pratique
dans toutes les autres nations t
Au fond, on est allé trop loin, et l'Amé
rique perd beaucoup à restreindre par âts
procédés ingénieux mais inégalement sagll,
l'immigration européenne. La main-d'œuvre
est insuffisante; les usines des grandes cités
alttnnt à elles les gens des campagnes, ei
c'Ust la dépopulation rurale Qui en est la con-
séquence, -avec - tous le* maux- quxelh JRl*
traîne.
Par là s'explique le déplacement des nè-
gres du Sud. Eux aussi étaient employés aux
travaux des champs; les entreprises de tra-
vaux publics, de chemins de fer leur offrent,
dans le Nord, des places vers lesquelles ils
se précipitent; des champs de coton ils pas-
sent dans les établissements de l'industrie
cotonnière, et de la mine à l'aciérie. De là,
le malaise qui se produit dans les Etats
méridionaux, Privés de leurs travailleurs
agricoles, de leurs matlætiVlCS, de leur per-
sonnel domestique; de là, des protestations
et des plaintes; de là, les préoccupations
dont nous avons parlé et le désir de mettre
un terme à une hostilité séculaire contre l'im-
migration des étrangers.
De là, sans aucun doute, d'autres incon-
vénients qui apparaîtront à la longue; quel-
ques-uns sont déjà dénoncés par ceux qui ré-
fléchissent au mouvement pan noir, et aux
dangers que peut apporter, dans les cités ten-
taculaires, l'entassement de ces travailleurs
nègres qui offrent aux excitateurs de profes-
sion un public où ces derniers espèrent faci-
lement se faire des adeptes et des complices.
On a très souvent loué les Etats-Unis des
précautions qu'ils prenaient pour régler, pour
contrôler, Pour canaliser l'immigration étran-
gère. On les a éloquement cités en exemple
aux nations européennes, en général mal dé-
fendues, ou procédant sans méthode, par des
moyens empiriques. Il est juste d'ajouter que
le mieux est l'ennemi du bien. En fermant
trop hermétiquement les portes, les Etats-
Unis n'ont pas aperçu les périls auxquels ils
s'exposaient, et il est curieux de constater
que les Etats les plus irréductibles, les plus
intransigeants, en arrivent à ne voir de salut
aujourd'hui pour hur agriculture et demain
pour leur industrie, que dans l'introduction
de ces éléments étrangers contre lesquels ils
avaient jusqu'ici élevé des digues presque
infranchissables.
Mario Rouet an t
Sénateur de llHêraultt vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vittcole.
-100
Les cheminots des colonies
chez M. de Monfcie
-0-0--
Les cheminots des colonies s'étaient joints
hier à leurs collègues métropolitains pour se
rendre auprès de M. de Monzie, ministre des
Travaux publics. La délégation a attiré l'at-
tention du ministre sur la question des sa-
laires et indemnités; M. de Monzie a assuré
la délégation de sa sollicitude à l'égard des
cheminots et a accepté de demander aux ré-
seaux d'envisager la réunion de commissions
paritaires.
-« n
MAGISTRATURE INTERNATIONALE
W. Bassard, substitut du procureur de la Ré-
publique près le tribunal de la Seine, et M.
Ocer du Rocher, procureur de la République
près île tribunal de Saint-Omer, sont mis à la
disposition du ministre des affaires étrangères
pour exercer les fonctions de juges au tribu-
nal mixte du Caire.
La guerre au Maroc 1
-.00-
Les opérations militaires
Des groupements ennemis assez nom-
breux sont signalés sur le front des Beni
Zeroual, des Beni Ouriagnel et des Jaia.
Grâce à la résistance de nos partisans,
l'ennemi semble arrêté aux frontières des
Beni M'Tioua.
Deux cent-vingt familles Rioua, qui ont
fait dernièrement leur soumission, vien-
neut. d'être dénombrées.
L'ennemi ayant attaqué notre poste de
Temjout, a été repoussé avec des pertes.
Les récompenses
La fourragère des théâtres d'opérations
extérieures a été décernée aux unités sui-
vantes : Le 37e régiment d'aviation dont les
deux citations à l'ordre de Il'armée ont été
prononcées pendant qu'il était sous les
ordres du colonel Cheutin ; le 10" goum
mixte marocain, successivement commandé
%air le lieutenant Levillain et le capitaine
Maestracci, dont le irôlc a été souvent mis
en lumière tant au contact de la dissidence
que dans sa collaboration avec les troupes
Régulières.
: Chez les Espagnols
A Larache, un sergent espagnol répri-
mandé par un capitaine, a tué celui-ci.
ugé aussitôt, le sergent a été fusillé le
, lendemain.
': A l'issue du Conseil des ministres, le gé-
néral Primo de Rivera a déclaré que la
Situation au Maroc était très favorable.
Retour bien triste
S Revenant do Londres et se rendant à
Tanger, M. Gordon Canning, l'agent d'Abd-
<8-Krim, est passé à Madrid. Quel accueil
m fora Abd-el-Krim ?
,\ Contre les communistes
cXe tribunal correctionnel d'Issoudun a
ndamné. pour, pose d'affiches antimill-
flatistes invitant les soldats du Maroc a
fraterniser avec. les Rifains, cinq jeunes
fnmumstes d'Issoudun : Marcel Comelet,
é de 25 ans, à 3 mois de prison et 500
nos d'amende ; Jules Georges, Agé de
ans ; François Jubert, Agé de 18 ans,
et Georges Magny, âgé de 19 ans, a 1
mois de prison avec. sursis et 50 francs
d'amende * Ernest Riffet tgé de Wons,
sdidat au 3# régiment de uiiars d'assaut, a
8.00' francs d'amende.
* aie
Bu le Irane-papier
Les journaux de Londres signalent que « les
habitants du sandjak d'Alexandrette se mon-
trent peu satisfaits de l'instabilité du numé-
raire qui, depuis l'imposition du mandat
français, les met dans une situation infé-
rieure vis-à-vis des Turcs avec lesquels ils
font du commerce, et se plaignent que ces
derniers aient l'avantage de la monnaie or
sur le papiet monnaie français de plus en
plus déprécié. »
- Cela donne à réfléchir. Nos amis d'outre-
Manche, eux, n'ont pas attendu, pour réflé-
chir et pour agir, l'opinion d'un peuple « à
mandat u sur 'la valeur comparée de la mon-
naie or et du papier-monnaie. Peut-être dé-
passèrent-ils la mesure lorsque, serrant la
livre sterling entre leurs dents (solides com-
me on sait), ils firent, pour se hausser au ni-
veau de change du dollar, un rétablissement
à se casser les reins.
Ils virent alors croître et multiplier le nom-
bre de leurs chômeurs, c'est entendu. Mais
ils augmentèrent en même temps la puis-
sance de la cavalerie de Saint-Georges.
Nous autres, en Syrie et ailleurs, nous ne
savons guère sacrifier aux lois économiques
qu'avec des peaux de fantassins. Ah ! certes,
c'est là^_unjg,matière glorieuse, mais elle n'a
'pas cours aux Bourses de commerce. On peut
même craindre que le sacrifice nue nous en
faisons ne soit une duperie, s'il ne s'accom-
pagne de soins énergiques à l'égard de notre
franc.
Alors P.
Courons vite (comme l'écrivait récemment
un de - plus spirituels collaborateurs) aux
pages roses "du Larousse, et puis clamons ré-
solument : Caveant cmlsules 1
R. B. de Laromiguière
*"e»
EN SYRIE
La situation
Une équipe envoyée pour réparer une
ligne téléphonique dans les environs de
Damas a été obligée do se retirer devant
une bande d'environ 200 Druses. Au Sud-
Est de Damas, un poste harcèle de son tir
des troupes de Druses qui ont été signa-
lées dans le Liban sud.
Par ailleurs, on constate toujours une
tendance A la soumission. Trois villages
ont déposé hier leurs armes.
Les Druses, venus du Djebel dans la ré-
gion du massif de l'Hermon, ont tendance
b. se retirer parce qu'ils ne trouvent pas
bon accueil parmi les populations. lis es-
saient de rejoindre les bandes de la région
de Damas au Djebel. Mais la création
d'un nouveau poste a paralysé la constitu-
tion des renforts ennemis et nous permet
d'entrer en pourparlers avec les partis
hostiles au sultan Attrache.
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Le gouverneur général de l'Indochino vient
de faire connaître au ministre des colonies qu'à
la date du 6 janvier 1926, le taux officiel de la
piastre était de 15 fr. 40.
--0
TAUX DE LA ROUPIE
Le gouverneur des établissements français
dans 1 Inde vient de faire connaître au ministre
des colonies qu'à la date du 6 janvier 1926, le
taux officiel de la roupie était de 9 fr. 80.
Vulgarisation
des connaissances coloniales
00
Nous citons comme exemple à ceux de nos
dirigeants qui font de la propagande colo-
niale - ce qui se passe spi Belgique :
La Commission de propagande coloniale
scolaire, instituée aux départements des Co-
lonies et des Sciences et des Arts a décidé
d'organiser un concours général en 1926, et
a choisi comme sujets :
i° « Les voies de communication au Con-
go belge », pour les élèves de la dernière
année d'études des établissements d'ensei-
gnement moyen du degré supérieurt d'en-
seignement normal primaire et d* enseigne-
ment normal moyen;
29 « Voyage danvers à Matadij Stanley-
ville, Albertvillet Elisabethville et retour
en Europe », pour les élèves de. établisse-
ments d'enseigtzement moyen du degré infé-
rieur.
Si je cite cet exemple, c'est que j'ai cons-
taté que comme bien des circulaires minis-
térielles, celle de M. André Hesse, ministre
des Colonies, préconisant une propagande
coloniale intensive, risque de rester, comme
tant d'autres circulaires, lettre morte.
Ce ne sont pas certes les initiatives pri-
vées qui font défaut. On signalait tout der-
nièrement la constitution, à Nice, d'un Co-
mité de propagande coloniale, sur l'initia-
tive du docteur Mazière et présidé par M.
André Goiran, président de la Société de
Géographie commerciale et vice-président de
la Chambre de Commerce de Nice. Ce qu'on
ne sait pas, c'est que certaines bonnes vo-
lontés doublées d'une compétence indiscu-
table dans les questions coloniales ne peu-
vent collaborer comme elles le voudraient à
cette propagande.
Et cela, par suite des formalités adminis-
tratives, des exigences des différentes admi-
nistrations des colonies, de l'enseignement
que des cloisons étanches séparent et qui per-
sistent à s'ignarer les unes les autres.
Alors, seules des personnes administrati-
ves, compétentes ou non, sachant parler ou
ne le sachant pas auront toutes facilités pour
faire connaître nos colonies en présence de
hauts personnages autour desquels gravite-
ra tout l'intérêt de la conférence.
Pauvre propagande coloniale 1
thiàt.
L'AVIATION COLONIALE
o
Beyrouth-Saigon et retour
M. Henry de Jouvenel, haut commissaire
de France en S'urie, vient de faire savoir
par -un télégramme reçu hier, à Paris, que
« la Syrie devant devenir la grande escale
aérienne au carrefour de l'Europe. de VAfri-
que et de l'Asie, il organise dans ce but,
pour le mois d'avril piochain une course
internationale aérienne sur la parcours Bey-
routh-Saigon et retour. »
AI. Henry de Jouvenet ajoute qu'il affecte
à cette épreuve un million de francs de
prix.
etoi
L'aviation en A. O. F.
Ainsi que nous l'avions annoncé, le colo-
nel Tulasne, directeur de l'aviation en A.
O. F., a exposé, à l'issue du banquet de
l'Aéro-Club, au restaurant de l'Ermitage,
l'organisation du service de l'aviation en
Afrique Occidentale. Tel était tout au moins
l'objet de la conférence.
Nous n'y avons guère appris grand'chose
sur l'aviation coloniale qui, cependant, nous
intéresse au plus haut point. Par contre, des
projections de vues prises en avion nous ont
montré et rappelé des sites atteints jadis
après de longues étapes, tels que la vallée
du Niger à Bamako, au fond de laquelle le
camp d'atterrissage rappelle le fort de Ba-
mako que nous voyions pour la première fois
le Ier janvier 1897, lors du voyage d'inspec-
tion du premier Gouverneur Général de l'A.
O. F.
Le colonel Tulasne nous a lu son raid re-
marquable de DaCjtr à Kayes, Bamako, Gao,
Tessalit, Colomb-Béchar, Tessalit-Gao et Da-
kar, randonnée au cours de laquelle eut lieu
la jonction aérienne de l'A. O. F. et de l'Al-
gérie ; sa rencontre avec la mission Haardt-
Audouin-Dubreuil, ces voyageurs « terres-
tres », si l'on peut dire, par rapport aux cou-
rageux aviateurs,
Les avantages militaires et économiques
qui découlent des efforts de nos aviateurs de
l'A. O. F. n'ont pas échappé à l'auditoire,
mais nous aurions bien voulu avoir quelques
précisions techniques sur l'aviation propre-
ment dite, plutôt que d'en entendre sur la
culture de l'arachide et l'organisation en pe-
lotons des méharistes de la Mauritanie. -
Les profanes en choses coloniales ont néan-
moins pris le plus grand'Intérêt à la narra-
tion du colonel Tulasne qui les a promenés
rapidement à sa suite à travers 100ueqt Afri-
cain français.
Mono".
-080
LA GÉOLOGIE EN A. E. F.
Un$, mission "tTétudes géologiques en Afri.
que FJquatonale'Française vient d'être con.
fiée à M. Victor Babet, conformément au dé-
sir exprimé par M. Antonetti. On sait que,
jusqu'à présent, les recherches techniques
sur la géologie et la minéralogie de nos co-
lonies de l'Afrique Equatoriale Française
ont été très limitées. Le Gouverneur Géné-
ral attache une grande importance à l'éta-
blissement d'un inventaire beaucoup plus
complet sur la matière que M. l'ingénieur
Victor Babet pourra d'autant mieux dresser
qu'il a déjà rempli avec succès plusieurs
missions analogues en A. E. F. et à Mada-
gascar.
Une croisière
dans les rivières du Sud
-0.0-
Pour effectuer le redressement nécessaire
des cartes hydrographiques des côtes du Sé-
négal et de la Guinée Française, le Gou-
vernement français avait constitué sous le
commandement du lieutenant de vaisseau J.
Rouch, une mision hydrographique embar-
quée sut l'aviso le Chevigné, dont le nom
Appelait le brave lieutenant de spahis, qui,
comme ses camarades de Latour de Saint-
Ygest, Bellevue, Cabarrus, tomba jadis glo-
rieusement en terre soudanaise à la tête de
ses spahis sénégalais, en sabrant les Toua-
reg.
C'est cette mission hydrographique, fertile
en ses résultats, qui nous vaut sous le titre :
« Sur les côtes du Sénégal et de la Gui-
née » (1), un récit de voyage extrêmement cu-
rieux et original. Le commandant J. Rouch,
qui rentrait des régions polaires, nous donne
ses impressions, naturellement toutes diffé-
rentes de celles qu'il éprouva dans les ré-
gions arctiques, et c'est en marin et tou-
riste qu'il a vu les villes sénagalaises et
guinéennes. Ajoutons que, par certaines des-
criptions, ce marin est un poète et un
artiste, qui a su choisir parmi la collection
de M. Louis Gain, les plus belles photogra-
phies, dont il a illustré son ouvrage.
Bien qu'il n'ait fait que « passer », le
commandant J. Rouch a bien vu dans leur
ensemble les travers et les qualités des co-
lons et des indigènes. Quelques erreurs ou
oublis valent cependant d'être signalés. Il
n'a pas dit par exemple, que les langoustes
qu'il a vues en grand nombre îi Dakar,
viennent surtout des pêcheries de la Mauri-
tanie, à Port-Etienne ou au banc d'Arguin,
dont il parle cependant comme le plus an-
cien établissement français avec Goréé. sur
la côte occidentale d'Afrique.
Dakar n'est pas si laid qu'il nous le dit,
et son palais gouvernemental est réellement
ioli, et les habitants n'y sont pas nerveux à
l'extrême. J'ai revu Dakar tout récemment,
et je n'y ai rencontré que gens aimables, ani-
mation remarquable et mouvement commer-
cial intense avec la sensation, qu'on a vu
trop petit pour la construction de notre port
de l'Ouest-africain.
Par contre, les méthodes de travail de
l'aministration n'ont pas tant changé de-
puis la guerre, que le commandant J. Rouch
se l'imagine, les errements sont les
les tracasseries de la douane (sur toute la
côte) n'ont pas d'égales, le service des colis
postaux est déplorable et- les Compagnies de
navigation sont loin de desservir suffisam-
ment la côte à partir de Conakry.
Nous trouvons un portrait du gouverneur
général William Ponty, tout à fait exact,
excellent gouverneur « vers qui venait la
popularité et qui exerçait sur ceux qui l'en-
touraient une séduction inimaginable ». Et
quelles vérités sur les mœurs et coutumes
des habitants et habitantes européens. C'est
fort amusant de constater qu'il n'y a rien
de changé depuis quelque trente ans : la
petite cour du CI grand bouroum », (les Séné-
galais me comprendront) est toujours la mê-
me, toujours les mêmes figures serviles de
fonctionnaires obséquieux, dont le giand pa-
tron se moque la plupart du temps.
Le séjour du Chevignc dans le Saloum, en
Casamance, dans la rade de Conakry et
dans le Rid Nunez, nous vaut des descrip-
tions charmantes qui, pour le tourisme co-
lonial, seront une excellente propagande ;
et si le commandant Rouch avait séjourné
davantage, et plus à l'intérieur des terres,
il nous aurait donné une véritable monogra-
phie des Rivières du Sud, sur lesquelles le
gouverneur Ballay a posé les bases de la
civilisation française.
Les indigènes n'oublieront pas que l'équi-
page et l'état-major du Chevigné ont sauvé
en Casamance la goélette de Landoinnan de
la Compagnie française de l'A.O. qui allait
périr corps et biens au milieu d'une effroya-
ble tempête.
Quelques mois plus tard, quand le com-
mandant J. Rouch s'embarquait à Dakar sur
l'Afrique pour rentrer en France, le vieux
Samba, le pilote du Landouman vint lui ser-
rer la main, suivi de deux matelots resca-
pés. Voilà ce que sont les Sénégalais et ce
que sont les marins français.
Eugène Devmux
Matériel pour la Thles-Niffer
- 0-0
Cinq locomotives destinées au chemin de
for Thi6s-Kayes-Niger, ont été embarquées
sur le Villaret-Joyeuse, parti le 24 décem-
bre. Cinq autres partiront par VAdrar, le
14 janvier et d'autres seront expédiées en
févrior.
obtew
Les taxes télégraphiques
A dater du 6 janvier les coefficients d'équiva-
lence applicables au calcul des taxes télégraphi-
ques et téléphoniques sont fixés comme il suit:
t" A 6.3 dans les relations internationales;
2' A 3,5 dans les relations télégraphiques co-
loniales (y compris le Cameroun et le Togo),
lorsque les télégrammes devront otrc achemi-
nés par la voie T. S. F., pour toutes les colo-
nies; par la voie Dakar, pour l'Afrique occi-
dentale et l'Afrique équaloriale françaises; par
la voie Dakar ou la voie T. S. F.-câbles, pour
le Cameroun et le Togo ;
3* A 5.3 dans toutes les relations télégraphi-
ques coloniales quand l'utilisation d'autres voies
que celles ci-dessus sera prévue.
̃̃ ̃ ,
A L'OFFICIEL
--0-
Le Journal Officiel du 5 janvier a publié
une circulaire relative à la situation parn-
culière des officiers et des hommes on
troupe de carrière des unités envoyées
pour moins do 6 mois en renfort au Maroc
et au Levant au cours de l'année 1925, et
qui se trouvent encore sur ces théâtres
d'opérations extérieurs.
(1) Sv R T.F.S Cotes nu SÉNF.C,\L roT de T.,\ GuiNite :
voyage du Il Chevigné » par T. Rouch, Société
d'éditions géographiques, maritimes et conto..
les, Paris, 17, rue Jncob (60).
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