Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 décembre 1925 10 décembre 1925
Description : 1925/12/10 (A26,N185). 1925/12/10 (A26,N185).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397035s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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VING't.sIX.dDME ANNIEE, :. N° 115 1 Lit NtJMBItO ,8CBMTlM. JEUDI SOIR. 10 DECEMBRE 1916-'
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Les Annales Coloniales
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JOUftNAL QUOTIDIEN
III ARTICLES PUBLIÉS FAR "LES ANNALES COLO^I^LES" SONY LA PROPRlM
6 EXCLUSIVE Dlf JOURNAL - - «
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¡'An.efR,-,."," tJlIHIIiut.,.,. ".P-
Directsurs 1 MArcsl RUfDgL et L..G'. THeIliAL T
KMriUnll àdmiiitaliH ; 34, Rue du Mont-Thlflbôr, PRI..1* Mita : .-11
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- - - - * * 1. - --
Le problème colonial allemand
«|» !
On a beaucoup écrit sur la question
de savoir s'il fallait) restituer à l'Alle-
magne une part de ses anciennes colo-
nies. Grave problème dont les deux ter-
* mes, qui se tiennent, sont les suivants :
les Allemands sont à l'étroit dans l'inté-
rieur de leurs frontières ; d'un - autre
côté, ils ont besoin, pour vivre, de ma-
tières" premières que seuls peuvent leur
fournir les pays tropicaux. Il prend une
actualité plus'pressante au lendemain
des accords qui viennent d'être signés
a Londres, à la veille du jour où l'Alle-
magne réclamera sa place dans la «So-
ciété des Nations.
Sa place, c'est-à-dire les droits qui
seront la rançon de ses devoirs. Mêlée
aux peuples qui ont, entre autres mis-
sions, celle d'administrer des colonies
en vertu de mandats attribués, confor-
mément aux traités da-Versailles, et de
Sèvres, sous le contrôlé de «la Société
des Nations, l'Allemagne 'l'éameta
Vraisemblablemeiit les mômes obliga-
tions eLles mômes prérogatives ; man-
dats A Appliqués à des communautés qui
ont atteint un deleri de développement
« tel que leur existence, comme nal'ions
indépendantes, peut être reconnue pro-
visoirement, à la condition que les, con-
seils et l'aide d'un mandataire guident
leur administration jusqu'au moment
où elles seront capables de se conduire
seules » ; mandats B, en vertu desquels
le mandataire prend à sa charge 1 admi-
nistration « au bénéfice des populations
Mgenes » et sous réserve d'accorder
« au* intérêts des autres membres de
la Société des Nations le respect qui
leur est dû », 'et notammenb celui des
intérêts de leur commerce, de leur in-
dustrie, dé leurs transports ; mandats C,
appliqués aux pays retardataires,- éloi-
gnés des centres de civilisation, d après
resquels lé mandataire administre scion
ses lois; mais sous la réserve des ga-
ranties imposées par les mandats B, li-
berté de conscience et de culte, interdic-
tion de l'esclavage, du trafic des armes,
etc. La Sodlêtô des Nations a le contrôle
et la- surveillance de l'application des
mandats ; les rapports :des mandataires
sont soumis a une commission spéciale
de la 8. - D
de la 8. D. N. ; les populations peuvent
adresser à la Société leurs doléances.
Des premiers .mandats, qui s'appli-
quent à la Syrie, à l'Irak, il la ltalbstme,
il fié saurait ici être question. Les man-
dais -B s'appliquent aux colonies •ex-alle-
mandes* eu Cameroun, du Togo, de
IWrique Orientale^lleinande ; les mân-
daté au Sud-Ouest Afrioain, et aux
lies du Pacifique Austral ayant appar-
lenu â l'Allemagne.
Le Togo et le Cameroun ont été con-
fiés partie'.it la France, partie à la Gran-
de-Bretagne ; l'Afrique Orientale alle-
màtiiïe %i ?à la Grande-Bretagne ; le Sud-
Ouest de l'Afrique à lUnlOn Qud-Afri-
caine ; les lies de Samoa à la Nouvelle
Zélande : l'île dé l'jauru îi l'Australie , ;
les autres possessions aiieman^eat si-
tuées au sud de l'Equateur ont été attri-
buées à l'Australie ; le Japon a reçu la
otiftrge de. celles qui son au nord de
VEquateur ; à la Belgique a été attribué
le mandat sur le Ruanda et l'Urundi.
Reprenez cette listé. Voyez la part
qui a été dévolue à l'Angleterre ou à ses
< dominions. Vous comprendrez que tout
le monde, a été d'accord pour reconnaî-
tre qu'en cas de cession d'un mandat
colonial à l'Allemagne, ce sont ceux qui
avaient été les mieux servis qui de-
vraient allègrement supporter les frais
de l'opération.
Et l'on est allé plus loin. On a désigné
qus" sera.i ont ces frais et on a reconnu
que l'Afrique Orientale allemande devait
retourner aux Allemands. Qui : on 1.
Mais un assez grand nombre d'Anglais,
les premiers, auxquels il est bon de ren-
- dre justice, un instant, l'opinion publi-
que a été en partie acquise à cette idée.
On avait compté sans les grands flnan-
oiers., tes banques principales et aussi
les consommateurs du coton de Lan-
cashire. Pour délivrer l'Angleterre de
la nécessité d'acheter ses cafés au Bré-
sil et ses cot'ons Si l'Amérique, it mieux
n'était-il pas de conserver. avec soin
l'Afrique Orientale allemande, dé la met-
tre en valeur, de la conduire à là pros-
périté. En autorisant un emprunt de 200
millions de marks pour la création d'un'
« réseau de roules et de voies ferrées dans
l'Afrique Orientale, le Gouvernement
était dans la vérité : l'Afrique Orientale
- allemande devait rester anglaise.
Mais alors, l'Afrique sud-occidentale
allemande était-elle dans le même cas ?
Sans doute, car enfin il y avait là des
richesses minérales que l'on ne pouvait
sacrifier ainsi. Et puis, argument au
moins inattendu, dans le Sud-Ouest afri-
cain il fallait'ufie unité de mêt'hode, de
doctrine, de principes à regard des in-
digènes ; il y a, dans ces régions, une
poTitimie traditionnelle de-rigueur pour
les Boftrs et. les Britanniques : l'Allema-
gne egt désormais une démocratie, elle
• ne sadralt mettre en œuvre une telle po.
litique ; au nom de l'unité, plus encore
que des intérêts britanniques, il est pré-
férable que l'Allemagne renonce au
mandat sur le Sud-Ouest africain.
Dans les lies du Pacifique; on autori-
serait bien les Allemands à retourner.
Oui, mais quelle serait l'attitude de
l'Amérique, laquelle redoute une colli-
sion germano-japonaise ? Pour la paix
du monde, il vaub mieux non.
Quoi encore ? Bref, les Allemands se
rebiffent et déclarent qu'ils ne Ateulent
pas qu'on leur abandonne' un laissé
pour compte. Un article de la Yossiche
Zeintung qui porte le même titre que
celui-ci, «et^ qui est rédigé par le corres-
pondant du journal à Londres, - conseille
aux Allemands une prudence très ré-
servée. Sans doute, l'Allemagne a l'am-
bition légitime de redevenir une puis-
sance coloniale ; tout l'y conduit, tout
l'y pousse impérieusement ; mais. que
cette ambition ne faveugle-Pâs- êt-Culelle
ne l'entralne pas à accepter n'importe
quoi et n'importe où. Il y a des man-
dats grevés de lourdes hypothèques de
toute nature ; l'Allemagne doit les re-
fuser : la .belle aventure si elie se char-
geait d'un mandat sur des territoires
sans valeur, sans intérêt et où tous les
efforts ont échoué Jusqu'à ce jour. Un
territoire colonial de cette sorte et une
charge, une source de périls et d'ennuis
et non de profits et d'avantages.
L'heure - est passée où l'Allemagne
pouvait obtenir des territoires coloniaux
do valeur : c'est celle où le gouverne-
ment Mari Donald la pressait d'entrer
dans la Sbcieté des Nations. « Aujour-
d'hui, l'intérêt allemand bien entendu,
consiste à parler le moins possible de
nos ambitions coloniales et de repousser
poliment mais nettement, de mauvaises
offres, dès que les journaux étrangers
en feront mention et sans attendre
qu'elles se, manifestent par la voie di-
plomatique, sous forme de sondages. »
J'ai dit'que le problème se posait i
plus aigu, au lendemain de Locarno ;
oe qui préfcède pourra én montrer à la
fois la gravité et la complexité.
Mario ROU.td".
Sénateur dé l'Hérault, vinc-prétidtnt
, de la Commission xànaloWale ddll Cv-
• vtli^âî t'^érot du Groupe
: X * « –-
EwbMb h l'Allen, ire Main n fMtMMt
Dans sa 'dernière réunion, sous la prési-
dence de M. Diagne, "la Commission a dé-
cidé de déposer un amendement tendant à
exonérer Jes valeurs coloniales de la contri-
bution nationale.
En outre, elle a décidé d'intervenir au-
près du ministre du Commerce, afin que les
négociations franco-japonaises relatives au
tarif douanier de 1tndochine ne se poursui-
vent pas sans que les intéressés soient en-
tendus.
M.âigiiandraVàrflnn t titMre )t'MMï
-0-0--' U"
Dès son arrivée à Hanoï, le Gouver-
neur Général a fait le 8 décembre une
visite officielle à la septième,,foire d'Ha-
noï, inauguréele 23 novembre.
Le Vice-Président du Comité d'orga-
nisation, M. Perroud, en recevant le
chef de Iœ Colonie, a* fait l'historique et
indiqué les résultais de cette manifes-
tation annuelle, qui constitue vraiment
le catalogue détaillé des richesses agri-
cales" minièr-es, industrielles lei, artisti-
coles, de V tndoohine.
ques de
M. Alexœndre Varcnnc ai râmercié les
organisateurs !et a exprimé l'espoir que
ce groupement harmonieux des produc-
.lions régionales servira puissamment
au développement économique de la Co-
lonie et à l'extension de ses relations
avec la métropole.'
(Par dépêche.)
*
Liaisons radiotélégraphiqnes
transsahariennes
La station d'Araouan, région de Tombouc-
tou, est ouverte à la correspondance publi-
que générale officielle et privée.
L'indicatif d'appel est H. W. T. Les con-
ditions d'exploitation sont celles prévues
pour un service privé -entre les statibn? radio.
télégraphiques de l'Afrique occidentale et
par laguonvention passée entre le Gouverne-
ment général de l'Algérie et le Gouverne-
ment général de l'Afrique occidentale 4fran-
çaisé au sujet de l'utilisation des liaisons ra-
diotélégraphiques' sahariennes entre l'Algé-
rie et 1 Afrique occidentale française pour les
transmissions des télégrammes privés.
TAXE8 "fttEORAPIIIQUIB ;
WTTOATromBS CT COLONIALES
» Les coefficients d'équlvailence .a¡ppUqa,bleR
au calcul des taxes télégraphiques et têté-
,phoniques seront fixé £ à partir ftu 10 dé-
cembre couraiït, dans tas relations lirterna-
îionnlpq. à 5 00 et à 3 3 datis les relations
coloniales. * -
*
- -. - - .., e- z - ,-' : - -;08
Lé commandement militaire
en Syrie
On se souvient des difficultés
qu'a fait naître la présence simul-
tanée au Maroc de deux chefs mili-
taires, tous deux maréchaux de France, jus-
qu'à ce que Vun d'eux ait résigné sa fonction,
en partie sans doute pour n'avoir pas à par-
tager la responsabilité d'opérations qu'il
n'avait petit-être pas approuvées. Parce qu'il
était militaire et que son décret de nomination
n'avait pas prévu gll'il Pût être un jour rent-
placé - par un civil, le Résident Général exer-
çait effettivement à la fois des fonctions ad-
ministratives et des fonctions militaires. L'ar-,
rivée du maréchal Pétain, muni des pleins
pouvoirs sur l'armée, devait donjier le signal
des frictions que les états-majors des deux
chefs devaient rendre inévitablement désa-
gréables. N'avait-on pas, en effet, imaginé
de prescrire au Résident et au Commandant
en chef de s'entendre, au" préalable, sur les
mesures'à prendre elles actions à engager?
, L'absence de délimitatioll nette dans les
pouvoirs et les responsabilités ne manqua pas
d'cntralner en Syrie des conséquences du
même ordre. La nomination d'un haut-com-
missaire civil devait nécessiter une réglelllen-
tation dont on petit dire qu'elle délimite par-
faitement les attributions de atacun en met-
tant chacun à la place la plus convenable
pour les intérêts de la France. -
- Le Itaut-commtssaire, représentant le GOII-
vernement frai/fais, est responsable vis-à-vis
de celui-ci de la défense intérieure et exté-
rieure du pays à mandat. A cet cffet il a
sous ses ordres le commandant supérieur des
troupes. Il lui donne ses instructions géné-
rales pour la direction des opérations.
A son tour, le général commandant est res-
ponsable vis-à-vis du haut-lommissaire de la
préparation et de Inexécution des mesures ar-
rêtées en COlltllllm (Jans leur 1Jrillcipe.
Le caractère simple, logioue et rationnel
de ces mesures apparaît avec évidence. Attri-
butions et responsabilités sont ainsi judicieu-
sement réparties. Nul empiétement fâcheux
.lIe petit se produire, pas plus que de conflits.
La. seule condition que le décret fftinistêfiel
n'ait pu prévoir, c'est la confiance réciproque
dont il est indispensable qu'en pareille ma-
tière soient animés le commissariat qui com-
mande et le chef militaire qui exécute 7 On tfè
peut, douter de Vaccord parlait entre M. JI.
de. Jouvenel et le. Général Gamelin.
J. Gasêer,
* Sénateur d'Oran.
'oie
Retour de M. Viollette
*
Le Gouverneur Général de l'Algérie est
arrivé hier a Marseille par le Timgad, M.
Viollette s'est rendu en France pour s'oc-
cuper de diverses questions algéricnfics, no-
tamment la création d'une banque de crédit
agricole, et pour hâter l'étude, auprès des
commissions puletnentaires, des différents
projets de loi qui intéressent la colgnie. 11
rencontrera M. Steeg pour s'entretenir avec
lui des questions concernant le Maroc et
l'Algérie.
̃
M. Steeg en France
M. Steeg, Résident Général ail Maroc, est
arrivé hier matin à Manille, à bord du
Marèchab-Lyautey, accompagné de MM. Du-
broca et Kampmann. Voici ses déclarations
sur le but de son voyage :
- Exécutant les ordre&lii Gouvernement,
je viens de passer six semaines d'observa-
tions et d'études au Maroc. Ce Sont les ré-
sultats de ces observations et de ces éliides-
que j'alfporte au Gotlveruemcllt,
Dans son ensemblef le Maroc est parfaite*
ment tranquille. La crise économique qui a
secoué Casablanca farait maintenant apai-
sée. La 'lJÍetconemerÛale et agricole se pour-
suit 15aisibleineni. « Ces récoltes seront" on
Vespère, magnifiques. 1
La sécurité est absolue. Voyageurs et tOtt-
ristes peuvent circuler aussi bien qu'en
France. Le Maroc qui est hors dit contact
imntédift d'Abd el Krim est en plein tra-
vail.
Depuis le redressement, on a enregistré de
nombreuses soumissions, grâce à l'impres-
sion profonde produite par notre force sur
tes tribus. Il y en aurait eu bien d'autres si
notre mouvement n'avait pas été arrêté subi-
tement par le mauvais iefwps, Les tribus gui
ne sont pas encore soumisef hésitent à de-
mander l'aman, bien moins par attachement
pour Abd el Krim que par crainte de repré-
sailles terribles. Notre action politique
s'exerce partout où elle est possible avec une
énergie toujours plus' intense.
Lorsque j'aurai pu lier davantage, comme
le Vespère, la force politique et la force fIt
Utaires les résultats seront encore meilleurs.
Je pense qu'à Paris on me donnera POttt
cela les êtoyens d'action nécessaires.
En terminant, M. Steeg a ajouté : 1
- Les choses ''Vmtt bien; elles iront de
mieux en mieux, etj sous peu, la situation
redeviendra nornuÛe.
M. Steeg, qui s'était rendu en auto à Nî-
mes, est arrivé à Paris ce matin.
̃ *
M. Lucien Saint S qpitté Tunis
Le Résident Général ayant reçu des nou-
velles très alarmantes sur l'état de santé de
sa mère, a miitté "Tunis, accompagné de
Mine"Lucien Saint. Le Résident s'est embar-
qué à Biaerte* sur VOudjda. 11 doit être de
retour à Tunis le mercredi 16 décembre.
s
À LA CHAMBRE
DEBATS
Le budget des pensions
La Chambre a discuté hier le budget des
'Peons. Au cours du débat, M. Outrey
est intervenu pour demander que la situa-
lion particulièrement lamentable des re-
traités coloniaux soit enfin réglée.
M. Jourdain, ministre- des Pensions, lui
a répondu qu'il ferait toute diligence pour
lui donner satisfaction.
Les loyers
La Chambre a voté hier matin un pro-
jet de loi ayant pour objet de proroger
jusqu'au 1er avril 1926 les effets de la lé-
gislation sur les loyers. Cette loi qqi est
applicable à l'Algérie et aux colonies sti-
pule que : sera accordée une prorogation
de plein droit de trois mois à tous les
locataires et que, pendant cette période,
les prix. de location ne pourront être
modifiés. 0
Ce texte a été voté et l'on est passé à
la discussion w, de l'article 2 ainsi rédigé :
« Les (locataires ou occupants de bonne
foi, en possession des lieux à Ja ipromul-
galion de la présente loi, en vertu, soit
d'un contrat de location, soit d'une proro-
gation antérieure ou d'un délai de grâce
niérrrë Expirés', seront maintenus en pos-
session sans avoir à remplir aucune for-
malité jusqu'au 1er avril 192C, nonobstant
tous congés, tous accords et toutes déci-
sions contractuelles, transactionnelles ou
judiciaires contraires dont les effets se-
ront reportés du plein droit au 10r avril
1926.
Toutefois, il no sera pas sursis aux ex-
pulsions ordonnées par application du l'ar-
ticle 13 de la loi du 31 mars 1922. »
Sur cet article une proposition voulant
élendre à tous les étrangers le béiiéfice de,
la prorogation a été repoustée par ';jUM
voix cOntre 145.
* Une disposition conccriyvnl tous les « oc-
cupants de bonne foi, v compris ceux
qui habitent des immeubles construits ou
aclievoo depuis le lop août 1911 » a été
adoptée.
Un amendement accordant le bénéfice de
la loï aux locaux commerciaux, profes-
sionnels ou mixtes est également accep-
tée, ainsi Que pour les garaiges particuliers.
Un texte dl,. M. lïvain accordant aux
juges lo droit de décider un délai de grâce
a- été aussi adopté.
Après diverses observations, la Cham-
bre a voté alors l'ensemble du projet.
Budget de la Marine marchande
La séance ouverte à 10 heures, sous ia
présidence de M. Bouysson, a abordé 10
budget des orte, -de la mat-ine marchande
et pèches..
hnns la discussion générale, notre ami
et collaborateur M. Morinaud a signalé
la nécessité d'assurer dnnfc do meilleures
conditions la liaison maritime de la fran-
cu avec l'Afrique du Nord.
Les conventions qui liaient à ! Liât tca
Compagnies chargées de ce servitfff, dit-il,
ont été dénoncées en 1919 et., dopuls, les
Compagnies sont redevenues Jibrcs.
Lee huit navJrc-s commandés par M.
Houi8sou sur les crédits de la flotte d'llul
Juur ont été passés en gérance moyennant
un prix de location de 00 francs par un.
M. Daniélou a iéüssi à négocier avec
elles une nouvelle charte-partie le fi août
1925.
M, Morinaud analysa ensuite cette
charte-partie et fait ressortir notamment
que le prix de location annuel des navires
a été porté .pour quatre d'entre eux à
220.000 francs et pour les quatre autres
à 280.000 francs, que les tarifs, au lieu
d'être laissés it l'arbitraire des Compa-
gnies, ne peuvent plus être augmentés
qu'avec l'agrément de l'Etat, que^tous Jes
services actuels, qui sont suffisants, sont
maintenus, et qu'enfin, ni l'Etat ni l'Algé-
rie n'ont de subvention a verser aux Corn-
pagnies. •
11 a félicité et remercié le Gouverne;
ment de ces résistais importants.
Mais il demande l'amélioration de ce ré-
fjÍmù stir trois points :.
1° Les clauses concernant riiTespjpnsa-
biHtÓ des Compagnies en matière de perte
et de v 0.1 t la coropétence exclusive du
Tribunal cle Mairseillc sont inadmissibles :
elles doiyent être revisées ;
2° Les familles nombreuses, et. les muti-
lés doivent obtenir des tarifs dû passage,
sans nourriture, analogues à cèux. dont
ils bénéficient stiï* les chemins do rCl';
3° Les huit navires d'Etat actuels, dus
à M. Bouisson, sont admirables ; mais les
autres navires auront bientôt besoin d'être
remplacés et il faut songer aux moyens
d'assurer le renouvellement de la flotte :
c'est a l'Afrique du Nord que doit incomber
désormais ce soin. Le Gouvernement lui 64
demandé do faire l'effort nécessaire.
M. Houx-F.I'cissinong, notre ami .et colla-
borateur, insiste pour qu'en contrepartie
on établisse une convention avec les Com-
pagnies, portant sur un 'grand nombre
d'années.
De son êÔtÓ, M. Thomsdfc. fait remarquer
que l'Algérie et la 'Tunisie doivent avoir
leur mot à dire soir les tarifs.
M. Charles Domiélou, stfus-secrélaire
d'Etat à la Marine marchande, déclare que
l'Etat n'est pas maître des tarifs, mais les
Compagnies non plus : les tarifs doivent
être calculés selon une formule fixée par
la charte-partie.
M. Morinaud continue en faisant obser-
ver que le régime actuel apporte au public
un commencement de garanties qui faisait
totalement défaut antérieurement,
Pour terminer, il revient sur la nécessité
d'assurer le renouvellement de la flotte et
demande que les fonds verses à cet effet
par l'Algérie soient remis à la Caisse des
dépôts et consignations, an lieu dp se per-
dre dans le gouffr.%dii budget, et il insiste
sur l'utilité d'une flotte notaire suffisante
en Méditerranée pour protéger les rela-
tions de la France et de l'Afrique du Nord,
Son prolongement. n exprime sa confiance
dans le Gouvernement pour accomplir ce
devoir impérieux. f
M. Bouisson félicite M. Danieiou de la
convention qu'il a passée avec les Compa-
gnies maritimes qui assurent l'exploitation
des lignes France-Afrique du Nord, maie
il faut qu'une telle convention vaille pour
une assez longue période. Quant au mono-
pole du pavillon entre la France et l'Algé-
rie, il cet nécessaire, mais en contre-partie
de cet avantage et du don de nos 8 paque-
bots, on doit pouvoir obtenir des Compa-
gnies intéressées des tarife profitables aux
chargeurs des deux pays.
Notre excellent collaborateur M. Pierre
Valude, demande qu'une caisse soit consti-
tuée et dotée pour l'amortissement et 18
remplacement des ihuit navires qui assu-
rent le service avec l'Afrique du Nord. Il
faut auspl avertir les délégations financiè-
res de l'Algérie de se tenir prêtes à une
revision des convention si passées.
Il jie faut pas oublier, observe M. Thom-
son, de demander une participaition au Ma-
roc, à quoi M. Valude répond que les na-
vires en question ne touchent pas les ipor-te
.marocains, mais qu'il faut tenir compte des
passages par Oudjda.
III propose des modifications aux services
d'Extrôme-Oriont. Il est possible de faire
vivre linbas une Compagnie iirançaise, dont
lé port d'atfacihe serait Sagon, en s'adres-
sant au budget de l'Indochine. Ce serait
alléger les charges de il'Etat et rendre ser-
vice A la cause coloniale.
Sur ces paroles, la discussion générale
est close ut le passage aux articles est or-
donnée.
La suite de la discussion est renvoyée ti
ce matin.
Le budget des Affaires étrangères
La Chambre a abordé ce malin la dJseus-
sion du budget des. Affaires étrangères.
Parmi les questions devant rolcnir l'atten-
tion llgurent celles relatives il. la, politique
en Uiî Syrie e't aux opérations au Maroc.
Un .accord est intervenu entre les inter-
pella leurs eu ('0 qui concerne la Syrie et
lo" débat aura lieu dors de ln. discussion des
interpellations.
iPour lo Maroc, les crédits nécessaires à
ces opérations étant '[lrr'cdé au budget de
la guerre, la discussion est donc momenta-
nément ajournée.
Le rapport de M. Henry Simon, sur le
budget des Affaires Etrangères, est un tra-
vail documenté. Sur ila question syrienne
et.sur la gestion du général Sarrail il mon-
tre comment est née la révolte du Djebel.
Druqe, et après avoir passé en revue les
événements militaires qui se sont déroulés
on Syrie, 11 examine l'onganisalion du man-
dat et voici ses termes :
« Rappelons-nous Merf ceci : des erreurs
ont été commises en Syrie et au Liban,
mais les difficultés que n0119 y avons ren-
contrées, et notamment les troubles qui se
sont récemment développée, n'auraient pag
existé, ou eussent été relativement 'bénins,
si nous n'avions pas nous-mêmes, par nos
faiblesses, nos tcr.givor9aLions,nos commen-
taires, donn6 Timpraasion, d'ailiteura fausse,
que nous n'étions pas fermement décidés à
conserver notre mandat, mandat qui, con-
trairement là une erreur répandue et tout
récemment encore émise,. ne pedt pas non
être enlevé, nous lé répétons,, sans notre'
consentement. »
RAPPORTS
Contingent spécial de Légion d'honneur
Notre ami et collaborateur M. Morinaud
avait déposé une proposition de loi ten-
dant à créer un contingent annued de la
I égion d'honneur pour les citoyens fran-
çais et les Européens de Tunisie et du
Maroc.
Au nom do la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats, notre ami
et* collaborateur M. Gusparin, député de la
Itéunion, a présenté un avis favorable..
C'est, dit M. Gasparin, dans la pensée
cle réparer l'inégalité de traitement résul-
tant de cet oubli que notre collègue M. Mo-
rinaud a déposé la proposition de loi au
sujet de laquelle votre Commission de l'Al-
gérie, des colonies et des. pays de protec-
torat est appelée à donner son avis.
La Commission de la législation civile
m criminelle, chargée (le l'examon au fond,
a adopté le rapport de notre collègue
M. Cautru, qui conclut à l'adoption de la
proposition.
loulciois, alors que la proposition de
loi n'assignait aucune limite de durée au
continrent qu'elle proposait d'allouer à la
Tunisie et au Maroc, le rapport de M. Cau-
tru iproposo de réaliser cette réforme dans
le cadre de la loi de 1925, c'est-à-dire en
accordant le contingent pour cinq ans seu-
lement, et sans' traitement.
Cette disposition. assure l'égalité de
traitement entre les différentes parties de
l'Afrique .du Nord. Comme, 'd'autre part,
l'importance du contingent demandé, soit
1 croix d'officiel' et 10 croix de chevalier
pour chacun des deux protectorats, est tout
à fait légitimée par l'importance de la po-
pulation française et européenne qui ré-
side dans chacun d'eux, votre Commission
émet un. avis favorahJe à Ja proposition de
loi qui vous est soumise, regrettant toute-
fois que le nombre de rosettes accordées
au Maroc et à la Tunisie ne soit pas plus
élevé. *
AU SENAT
• - ---O-O– *
DEBATS
Banque d'Emission de Madagascar
L £ Sénat a ouvent cet après-midi sa
séance è 10 heures et peu après s'est CIl-
gagée la discussion sur lie projet de loi por-
tant création d'une Imirquc démission à
Madagascar. M. A.I'bClyt Lebrun a lu son
rapport au nom do la Commission des Fi-
nances cl. M. Buhan a formulé un avis au
nom de la Commission des Colonies.
•
Décrets 0 et. Arrêtés
Arrêté étendant les disposition du décret
du 23 octobre 1925, au profit des fonc-
tionnaires, employés et agents des ser-
vices coloniaux entretenus sur le bud-
get local de la Nouvelle-Calédonie se
trouvant en France (y compris la Corse)
dans une position de service ou de congé
rétribué.
Arrêté faisant remise gracieuse à M. La
Porte, commis-greffier à Rach-Gia (Go-
chinchine) de la somme de six cent tren-L
te,piastres, dont il était redevable en-
vers le budget général de l'Indochine.
(J. 0. du 9 décembre Hj,)
Décret approuvant des modifications à la
répartition des crédits entte divers chapi-
tres du budget de Kouang-Tchéou-Wan,
annexe du budget général de l'Indochine,
exercice 1925.
Décret approuvant les nouveaux statuts de
l'Association de Protection des enfants
métis au Tonkin.
Aûx termes de ce décret sont approuvés les
nouveaux statuts de la. « Société de protection
des enfants métis abandonnés au Tonkin »
qui prend le nom de « Société d'assistance aux
enfants abandonnés franco-indochinois, »
Décret portant renouvellement du mandat
de deux - membres titulaires du Cou-jeil
privé de la Guadeloupe.
Aux termes de ce décret, les pouvoirs Con-
férés par le décret du 9 novembre 1923 a MM.
Guilfcemborde (Philippe) et Vaudein (Achille)
en qualité de membres titulaires du Conseil
prive de la Guadeloupe et dépendances sont
renouvelés pour une nouvelle période de deux
années., ù dater - du 1er janvier 1926.
Décret portant approbation du compte dé-
finitif du Budget des Iles laint-Pierre et
Miquelon, pour l'exercice 1923.
Aux termes de ce décret, est approuvé le
compte délinitif du budget des îles Saint-Pier-
vc-et-Miqueion, pour l'exercice 1923, arrêté on
Conseil d'adtmnistratlon, en recettes à la
somme de 1G.930.887 fr. 70 et en dépenses à
la somme de 15,057.200 fr. 73.
Décret portant ouverture de crédits sup-
plémentaires au budget local de la Côte
Française des Somalis. exercice 1925, et
prélèvement sur la caisse de réserve de
la colonie.
Aux termes de ce décret, est approuvé l'ar-
rêté pris en Conseil d'administration par le
Gouverneur de la Côte Française des Somalis,
le 3 août 1925 et portant ouverture de crédits
supplémentaires à divers chaipitres au budget
local de l'exercice 1925, s'élévont ensemble à
1.1.400 francs.
Arrêté interministériel autorisant l'attribu-
tion d'avances à divers COyp. de troupes
stationnés en Afrique occidentale fran-
çaise.
Aux termes do cet arrête, sont autorisées,
au prollt des corps do troupes de l'Afrique
Occidentale Française ciaprès, des avances
dont te maximum est fixé comme suit :
Bataillon do tirailleurs sénégnrnis n* 4,
250.000 fr.
DGpôt do transition do Conakry, 150.000 fr.
Le délai de justification de ces avances est
JlxÓ à 90 jours.
• (J. 0. du 10 décembre 1925.)
4»
Demande-de poursuites
coiilre M. Ernest Outrey
-0
Le président de la Chambre des Députés
a l'lé saisi d'une demande d'autorisation
du poursuites contre M. Krnest Outrey, dé-
puté de la Cochinchine.
Voici ce dont il s'agit : Le plaignant,
M. Bui-Quang-Chiou ingénieur des tra-
vaux d'agriculture, (lerncurant a Paris, M,
rue Bonaparte, assigne devuift le tribunal
civil de première instance de la Seine M.
Boyer. gérant du journal Le Midi Colonial
el Maritime, M. Ernest Oulrey et ta Société
anonyme du Midi Colonial et Maritime,
dont le siège est à Marseille, à raison d'un
arLicle para dans ce journal le octo-
ai-Licl(, jotii-iinl le (-)u t rj-
bre 1925, intitulé : « Menéus révolution-
naires annamites en France », commen-
çant par ces mots : « Il y a quelques
jours, je recevais par la poste", et linissant
par ces mots : « Noire nouveau Gouver-
neur Générai en Indochine veillera à ce
qu'il en soit ainsi. »
Dans les attendus de l'assignation, l'on
relève 1 p passage suivant :
« Attendu que cet article porto la si-
gnature d'iirnost Outrey,. députa de la
Cochinchinc, délégué du Cambudgc au
Conseil supérieur dee Colonies ;
d Attendu qu'il y a lieu, notamment, de
relever dans cet article le passage sui-
vant : -'
« J'ignore si Bui-Quang-Chieu a assisté
« à cette réunion ; je suis, en tout cas,
« certain qu'il n'y a pas pris la parole.
« .Te tiens néanmoins à déclarer que cet
CI AnnamiLe, qui est un des plus dange-
» reux antifrançais d/lndochine, eut été
» tout à fait à sa place dans volte réll-
« nioijj organisée par l'Union inlercoln-
« nialc. mais comme il a pour habitude
« de n'agir que dans l'ombre, c'est sans
« doute pour cela qu'il a préféré, lui aus-
« si, s'abstenir. »
Lo plaignant, considérant que ce passa-
ge contient à son é^ard.l'imputation dif-
famatoire la plus grlrve, à savoir celle du
crime d'antipatriolisme et que ces injures
et ces diffamations révèlent un caractère
d'exceptionnelle gravité par la porsonnn-
lile du diffamateur, demande que MM.
Boycr et Ontroy soient solidairement con-
damnés à lui payer solidairement la som-
me de 1 franc ;i titre do dommages-inté-
rêts et aux dlpen,
-lem
INSTITUT COLONIAL FRANÇAIS
-()-
ce nn-
nislre des Finances, l'Institut Colonial oi-
frira samedi 12 un déjeuner à M. Henry
Bérenger, sénateur, nommé ambassadeur à
Washington.
Co déjeuneur aura lieu à midi 1/4 au
Restaurant Langer, Carré M,nrigny
-Cbnr»ps*filysocs).
-. a
VING't.sIX.dDME ANNIEE, :. N° 115 1 Lit NtJMBItO ,8CBMTlM. JEUDI SOIR. 10 DECEMBRE 1916-'
----,.--------- e --------'- JEUDI SOIR. 10 DECEMBRE 196»"
- - - - --- - -- - -- -- -- - -- -- - -.- - "I!!!!II!'
Les Annales Coloniales
- -'. :
JOUftNAL QUOTIDIEN
III ARTICLES PUBLIÉS FAR "LES ANNALES COLO^I^LES" SONY LA PROPRlM
6 EXCLUSIVE Dlf JOURNAL - - «
L.. -, - -
¡'An.efR,-,."," tJlIHIIiut.,.,. ".P-
Directsurs 1 MArcsl RUfDgL et L..G'. THeIliAL T
KMriUnll àdmiiitaliH ; 34, Rue du Mont-Thlflbôr, PRI..1* Mita : .-11
Q| M I Bill S Mil
..!f. F,'tUIa.. C.,,.,. jJJ 1 JJ * Il)
1" un 9 Il.
1
- - - - * * 1. - --
Le problème colonial allemand
«|» !
On a beaucoup écrit sur la question
de savoir s'il fallait) restituer à l'Alle-
magne une part de ses anciennes colo-
nies. Grave problème dont les deux ter-
* mes, qui se tiennent, sont les suivants :
les Allemands sont à l'étroit dans l'inté-
rieur de leurs frontières ; d'un - autre
côté, ils ont besoin, pour vivre, de ma-
tières" premières que seuls peuvent leur
fournir les pays tropicaux. Il prend une
actualité plus'pressante au lendemain
des accords qui viennent d'être signés
a Londres, à la veille du jour où l'Alle-
magne réclamera sa place dans la «So-
ciété des Nations.
Sa place, c'est-à-dire les droits qui
seront la rançon de ses devoirs. Mêlée
aux peuples qui ont, entre autres mis-
sions, celle d'administrer des colonies
en vertu de mandats attribués, confor-
mément aux traités da-Versailles, et de
Sèvres, sous le contrôlé de «la Société
des Nations, l'Allemagne 'l'éameta
Vraisemblablemeiit les mômes obliga-
tions eLles mômes prérogatives ; man-
dats A Appliqués à des communautés qui
ont atteint un deleri de développement
« tel que leur existence, comme nal'ions
indépendantes, peut être reconnue pro-
visoirement, à la condition que les, con-
seils et l'aide d'un mandataire guident
leur administration jusqu'au moment
où elles seront capables de se conduire
seules » ; mandats B, en vertu desquels
le mandataire prend à sa charge 1 admi-
nistration « au bénéfice des populations
Mgenes » et sous réserve d'accorder
« au* intérêts des autres membres de
la Société des Nations le respect qui
leur est dû », 'et notammenb celui des
intérêts de leur commerce, de leur in-
dustrie, dé leurs transports ; mandats C,
appliqués aux pays retardataires,- éloi-
gnés des centres de civilisation, d après
resquels lé mandataire administre scion
ses lois; mais sous la réserve des ga-
ranties imposées par les mandats B, li-
berté de conscience et de culte, interdic-
tion de l'esclavage, du trafic des armes,
etc. La Sodlêtô des Nations a le contrôle
et la- surveillance de l'application des
mandats ; les rapports :des mandataires
sont soumis a une commission spéciale
de la 8. - D
de la 8. D. N. ; les populations peuvent
adresser à la Société leurs doléances.
Des premiers .mandats, qui s'appli-
quent à la Syrie, à l'Irak, il la ltalbstme,
il fié saurait ici être question. Les man-
dais -B s'appliquent aux colonies •ex-alle-
mandes* eu Cameroun, du Togo, de
IWrique Orientale^lleinande ; les mân-
daté au Sud-Ouest Afrioain, et aux
lies du Pacifique Austral ayant appar-
lenu â l'Allemagne.
Le Togo et le Cameroun ont été con-
fiés partie'.it la France, partie à la Gran-
de-Bretagne ; l'Afrique Orientale alle-
màtiiïe %i ?à la Grande-Bretagne ; le Sud-
Ouest de l'Afrique à lUnlOn Qud-Afri-
caine ; les lies de Samoa à la Nouvelle
Zélande : l'île dé l'jauru îi l'Australie , ;
les autres possessions aiieman^eat si-
tuées au sud de l'Equateur ont été attri-
buées à l'Australie ; le Japon a reçu la
otiftrge de. celles qui son au nord de
VEquateur ; à la Belgique a été attribué
le mandat sur le Ruanda et l'Urundi.
Reprenez cette listé. Voyez la part
qui a été dévolue à l'Angleterre ou à ses
< dominions. Vous comprendrez que tout
le monde, a été d'accord pour reconnaî-
tre qu'en cas de cession d'un mandat
colonial à l'Allemagne, ce sont ceux qui
avaient été les mieux servis qui de-
vraient allègrement supporter les frais
de l'opération.
Et l'on est allé plus loin. On a désigné
qus" sera.i ont ces frais et on a reconnu
que l'Afrique Orientale allemande devait
retourner aux Allemands. Qui : on 1.
Mais un assez grand nombre d'Anglais,
les premiers, auxquels il est bon de ren-
- dre justice, un instant, l'opinion publi-
que a été en partie acquise à cette idée.
On avait compté sans les grands flnan-
oiers., tes banques principales et aussi
les consommateurs du coton de Lan-
cashire. Pour délivrer l'Angleterre de
la nécessité d'acheter ses cafés au Bré-
sil et ses cot'ons Si l'Amérique, it mieux
n'était-il pas de conserver. avec soin
l'Afrique Orientale allemande, dé la met-
tre en valeur, de la conduire à là pros-
périté. En autorisant un emprunt de 200
millions de marks pour la création d'un'
« réseau de roules et de voies ferrées dans
l'Afrique Orientale, le Gouvernement
était dans la vérité : l'Afrique Orientale
- allemande devait rester anglaise.
Mais alors, l'Afrique sud-occidentale
allemande était-elle dans le même cas ?
Sans doute, car enfin il y avait là des
richesses minérales que l'on ne pouvait
sacrifier ainsi. Et puis, argument au
moins inattendu, dans le Sud-Ouest afri-
cain il fallait'ufie unité de mêt'hode, de
doctrine, de principes à regard des in-
digènes ; il y a, dans ces régions, une
poTitimie traditionnelle de-rigueur pour
les Boftrs et. les Britanniques : l'Allema-
gne egt désormais une démocratie, elle
• ne sadralt mettre en œuvre une telle po.
litique ; au nom de l'unité, plus encore
que des intérêts britanniques, il est pré-
férable que l'Allemagne renonce au
mandat sur le Sud-Ouest africain.
Dans les lies du Pacifique; on autori-
serait bien les Allemands à retourner.
Oui, mais quelle serait l'attitude de
l'Amérique, laquelle redoute une colli-
sion germano-japonaise ? Pour la paix
du monde, il vaub mieux non.
Quoi encore ? Bref, les Allemands se
rebiffent et déclarent qu'ils ne Ateulent
pas qu'on leur abandonne' un laissé
pour compte. Un article de la Yossiche
Zeintung qui porte le même titre que
celui-ci, «et^ qui est rédigé par le corres-
pondant du journal à Londres, - conseille
aux Allemands une prudence très ré-
servée. Sans doute, l'Allemagne a l'am-
bition légitime de redevenir une puis-
sance coloniale ; tout l'y conduit, tout
l'y pousse impérieusement ; mais. que
cette ambition ne faveugle-Pâs- êt-Culelle
ne l'entralne pas à accepter n'importe
quoi et n'importe où. Il y a des man-
dats grevés de lourdes hypothèques de
toute nature ; l'Allemagne doit les re-
fuser : la .belle aventure si elie se char-
geait d'un mandat sur des territoires
sans valeur, sans intérêt et où tous les
efforts ont échoué Jusqu'à ce jour. Un
territoire colonial de cette sorte et une
charge, une source de périls et d'ennuis
et non de profits et d'avantages.
L'heure - est passée où l'Allemagne
pouvait obtenir des territoires coloniaux
do valeur : c'est celle où le gouverne-
ment Mari Donald la pressait d'entrer
dans la Sbcieté des Nations. « Aujour-
d'hui, l'intérêt allemand bien entendu,
consiste à parler le moins possible de
nos ambitions coloniales et de repousser
poliment mais nettement, de mauvaises
offres, dès que les journaux étrangers
en feront mention et sans attendre
qu'elles se, manifestent par la voie di-
plomatique, sous forme de sondages. »
J'ai dit'que le problème se posait i
plus aigu, au lendemain de Locarno ;
oe qui préfcède pourra én montrer à la
fois la gravité et la complexité.
Mario ROU.td".
Sénateur dé l'Hérault, vinc-prétidtnt
, de la Commission xànaloWale ddll Cv-
• vtli^âî t'^érot du Groupe
: X * « –-
EwbMb h l'Allen, ire Main n fMtMMt
Dans sa 'dernière réunion, sous la prési-
dence de M. Diagne, "la Commission a dé-
cidé de déposer un amendement tendant à
exonérer Jes valeurs coloniales de la contri-
bution nationale.
En outre, elle a décidé d'intervenir au-
près du ministre du Commerce, afin que les
négociations franco-japonaises relatives au
tarif douanier de 1tndochine ne se poursui-
vent pas sans que les intéressés soient en-
tendus.
M.âigiiandraVàrflnn t titMre )t'MMï
-0-0--' U"
Dès son arrivée à Hanoï, le Gouver-
neur Général a fait le 8 décembre une
visite officielle à la septième,,foire d'Ha-
noï, inauguréele 23 novembre.
Le Vice-Président du Comité d'orga-
nisation, M. Perroud, en recevant le
chef de Iœ Colonie, a* fait l'historique et
indiqué les résultais de cette manifes-
tation annuelle, qui constitue vraiment
le catalogue détaillé des richesses agri-
cales" minièr-es, industrielles lei, artisti-
coles, de V tndoohine.
ques de
M. Alexœndre Varcnnc ai râmercié les
organisateurs !et a exprimé l'espoir que
ce groupement harmonieux des produc-
.lions régionales servira puissamment
au développement économique de la Co-
lonie et à l'extension de ses relations
avec la métropole.'
(Par dépêche.)
*
Liaisons radiotélégraphiqnes
transsahariennes
La station d'Araouan, région de Tombouc-
tou, est ouverte à la correspondance publi-
que générale officielle et privée.
L'indicatif d'appel est H. W. T. Les con-
ditions d'exploitation sont celles prévues
pour un service privé -entre les statibn? radio.
télégraphiques de l'Afrique occidentale et
par laguonvention passée entre le Gouverne-
ment général de l'Algérie et le Gouverne-
ment général de l'Afrique occidentale 4fran-
çaisé au sujet de l'utilisation des liaisons ra-
diotélégraphiques' sahariennes entre l'Algé-
rie et 1 Afrique occidentale française pour les
transmissions des télégrammes privés.
TAXE8 "fttEORAPIIIQUIB ;
WTTOATromBS CT COLONIALES
» Les coefficients d'équlvailence .a¡ppUqa,bleR
au calcul des taxes télégraphiques et têté-
,phoniques seront fixé £ à partir ftu 10 dé-
cembre couraiït, dans tas relations lirterna-
îionnlpq. à 5 00 et à 3 3 datis les relations
coloniales. * -
*
- -. - - .., e- z - ,-' : - -;08
Lé commandement militaire
en Syrie
On se souvient des difficultés
qu'a fait naître la présence simul-
tanée au Maroc de deux chefs mili-
taires, tous deux maréchaux de France, jus-
qu'à ce que Vun d'eux ait résigné sa fonction,
en partie sans doute pour n'avoir pas à par-
tager la responsabilité d'opérations qu'il
n'avait petit-être pas approuvées. Parce qu'il
était militaire et que son décret de nomination
n'avait pas prévu gll'il Pût être un jour rent-
placé - par un civil, le Résident Général exer-
çait effettivement à la fois des fonctions ad-
ministratives et des fonctions militaires. L'ar-,
rivée du maréchal Pétain, muni des pleins
pouvoirs sur l'armée, devait donjier le signal
des frictions que les états-majors des deux
chefs devaient rendre inévitablement désa-
gréables. N'avait-on pas, en effet, imaginé
de prescrire au Résident et au Commandant
en chef de s'entendre, au" préalable, sur les
mesures'à prendre elles actions à engager?
, L'absence de délimitatioll nette dans les
pouvoirs et les responsabilités ne manqua pas
d'cntralner en Syrie des conséquences du
même ordre. La nomination d'un haut-com-
missaire civil devait nécessiter une réglelllen-
tation dont on petit dire qu'elle délimite par-
faitement les attributions de atacun en met-
tant chacun à la place la plus convenable
pour les intérêts de la France. -
- Le Itaut-commtssaire, représentant le GOII-
vernement frai/fais, est responsable vis-à-vis
de celui-ci de la défense intérieure et exté-
rieure du pays à mandat. A cet cffet il a
sous ses ordres le commandant supérieur des
troupes. Il lui donne ses instructions géné-
rales pour la direction des opérations.
A son tour, le général commandant est res-
ponsable vis-à-vis du haut-lommissaire de la
préparation et de Inexécution des mesures ar-
rêtées en COlltllllm (Jans leur 1Jrillcipe.
Le caractère simple, logioue et rationnel
de ces mesures apparaît avec évidence. Attri-
butions et responsabilités sont ainsi judicieu-
sement réparties. Nul empiétement fâcheux
.lIe petit se produire, pas plus que de conflits.
La. seule condition que le décret fftinistêfiel
n'ait pu prévoir, c'est la confiance réciproque
dont il est indispensable qu'en pareille ma-
tière soient animés le commissariat qui com-
mande et le chef militaire qui exécute 7 On tfè
peut, douter de Vaccord parlait entre M. JI.
de. Jouvenel et le. Général Gamelin.
J. Gasêer,
* Sénateur d'Oran.
'oie
Retour de M. Viollette
*
Le Gouverneur Général de l'Algérie est
arrivé hier a Marseille par le Timgad, M.
Viollette s'est rendu en France pour s'oc-
cuper de diverses questions algéricnfics, no-
tamment la création d'une banque de crédit
agricole, et pour hâter l'étude, auprès des
commissions puletnentaires, des différents
projets de loi qui intéressent la colgnie. 11
rencontrera M. Steeg pour s'entretenir avec
lui des questions concernant le Maroc et
l'Algérie.
̃
M. Steeg en France
M. Steeg, Résident Général ail Maroc, est
arrivé hier matin à Manille, à bord du
Marèchab-Lyautey, accompagné de MM. Du-
broca et Kampmann. Voici ses déclarations
sur le but de son voyage :
- Exécutant les ordre&lii Gouvernement,
je viens de passer six semaines d'observa-
tions et d'études au Maroc. Ce Sont les ré-
sultats de ces observations et de ces éliides-
que j'alfporte au Gotlveruemcllt,
Dans son ensemblef le Maroc est parfaite*
ment tranquille. La crise économique qui a
secoué Casablanca farait maintenant apai-
sée. La 'lJÍetconemerÛale et agricole se pour-
suit 15aisibleineni. « Ces récoltes seront" on
Vespère, magnifiques. 1
La sécurité est absolue. Voyageurs et tOtt-
ristes peuvent circuler aussi bien qu'en
France. Le Maroc qui est hors dit contact
imntédift d'Abd el Krim est en plein tra-
vail.
Depuis le redressement, on a enregistré de
nombreuses soumissions, grâce à l'impres-
sion profonde produite par notre force sur
tes tribus. Il y en aurait eu bien d'autres si
notre mouvement n'avait pas été arrêté subi-
tement par le mauvais iefwps, Les tribus gui
ne sont pas encore soumisef hésitent à de-
mander l'aman, bien moins par attachement
pour Abd el Krim que par crainte de repré-
sailles terribles. Notre action politique
s'exerce partout où elle est possible avec une
énergie toujours plus' intense.
Lorsque j'aurai pu lier davantage, comme
le Vespère, la force politique et la force fIt
Utaires les résultats seront encore meilleurs.
Je pense qu'à Paris on me donnera POttt
cela les êtoyens d'action nécessaires.
En terminant, M. Steeg a ajouté : 1
- Les choses ''Vmtt bien; elles iront de
mieux en mieux, etj sous peu, la situation
redeviendra nornuÛe.
M. Steeg, qui s'était rendu en auto à Nî-
mes, est arrivé à Paris ce matin.
̃ *
M. Lucien Saint S qpitté Tunis
Le Résident Général ayant reçu des nou-
velles très alarmantes sur l'état de santé de
sa mère, a miitté "Tunis, accompagné de
Mine"Lucien Saint. Le Résident s'est embar-
qué à Biaerte* sur VOudjda. 11 doit être de
retour à Tunis le mercredi 16 décembre.
s
À LA CHAMBRE
DEBATS
Le budget des pensions
La Chambre a discuté hier le budget des
'Peons. Au cours du débat, M. Outrey
est intervenu pour demander que la situa-
lion particulièrement lamentable des re-
traités coloniaux soit enfin réglée.
M. Jourdain, ministre- des Pensions, lui
a répondu qu'il ferait toute diligence pour
lui donner satisfaction.
Les loyers
La Chambre a voté hier matin un pro-
jet de loi ayant pour objet de proroger
jusqu'au 1er avril 1926 les effets de la lé-
gislation sur les loyers. Cette loi qqi est
applicable à l'Algérie et aux colonies sti-
pule que : sera accordée une prorogation
de plein droit de trois mois à tous les
locataires et que, pendant cette période,
les prix. de location ne pourront être
modifiés. 0
Ce texte a été voté et l'on est passé à
la discussion w, de l'article 2 ainsi rédigé :
« Les (locataires ou occupants de bonne
foi, en possession des lieux à Ja ipromul-
galion de la présente loi, en vertu, soit
d'un contrat de location, soit d'une proro-
gation antérieure ou d'un délai de grâce
niérrrë Expirés', seront maintenus en pos-
session sans avoir à remplir aucune for-
malité jusqu'au 1er avril 192C, nonobstant
tous congés, tous accords et toutes déci-
sions contractuelles, transactionnelles ou
judiciaires contraires dont les effets se-
ront reportés du plein droit au 10r avril
1926.
Toutefois, il no sera pas sursis aux ex-
pulsions ordonnées par application du l'ar-
ticle 13 de la loi du 31 mars 1922. »
Sur cet article une proposition voulant
élendre à tous les étrangers le béiiéfice de,
la prorogation a été repoustée par ';jUM
voix cOntre 145.
* Une disposition conccriyvnl tous les « oc-
cupants de bonne foi, v compris ceux
qui habitent des immeubles construits ou
aclievoo depuis le lop août 1911 » a été
adoptée.
Un amendement accordant le bénéfice de
la loï aux locaux commerciaux, profes-
sionnels ou mixtes est également accep-
tée, ainsi Que pour les garaiges particuliers.
Un texte dl,. M. lïvain accordant aux
juges lo droit de décider un délai de grâce
a- été aussi adopté.
Après diverses observations, la Cham-
bre a voté alors l'ensemble du projet.
Budget de la Marine marchande
La séance ouverte à 10 heures, sous ia
présidence de M. Bouysson, a abordé 10
budget des orte, -de la mat-ine marchande
et pèches..
hnns la discussion générale, notre ami
et collaborateur M. Morinaud a signalé
la nécessité d'assurer dnnfc do meilleures
conditions la liaison maritime de la fran-
cu avec l'Afrique du Nord.
Les conventions qui liaient à ! Liât tca
Compagnies chargées de ce servitfff, dit-il,
ont été dénoncées en 1919 et., dopuls, les
Compagnies sont redevenues Jibrcs.
Lee huit navJrc-s commandés par M.
Houi8sou sur les crédits de la flotte d'llul
Juur ont été passés en gérance moyennant
un prix de location de 00 francs par un.
M. Daniélou a iéüssi à négocier avec
elles une nouvelle charte-partie le fi août
1925.
M, Morinaud analysa ensuite cette
charte-partie et fait ressortir notamment
que le prix de location annuel des navires
a été porté .pour quatre d'entre eux à
220.000 francs et pour les quatre autres
à 280.000 francs, que les tarifs, au lieu
d'être laissés it l'arbitraire des Compa-
gnies, ne peuvent plus être augmentés
qu'avec l'agrément de l'Etat, que^tous Jes
services actuels, qui sont suffisants, sont
maintenus, et qu'enfin, ni l'Etat ni l'Algé-
rie n'ont de subvention a verser aux Corn-
pagnies. •
11 a félicité et remercié le Gouverne;
ment de ces résistais importants.
Mais il demande l'amélioration de ce ré-
fjÍmù stir trois points :.
1° Les clauses concernant riiTespjpnsa-
biHtÓ des Compagnies en matière de perte
et de v 0.1 t la coropétence exclusive du
Tribunal cle Mairseillc sont inadmissibles :
elles doiyent être revisées ;
2° Les familles nombreuses, et. les muti-
lés doivent obtenir des tarifs dû passage,
sans nourriture, analogues à cèux. dont
ils bénéficient stiï* les chemins do rCl';
3° Les huit navires d'Etat actuels, dus
à M. Bouisson, sont admirables ; mais les
autres navires auront bientôt besoin d'être
remplacés et il faut songer aux moyens
d'assurer le renouvellement de la flotte :
c'est a l'Afrique du Nord que doit incomber
désormais ce soin. Le Gouvernement lui 64
demandé do faire l'effort nécessaire.
M. Houx-F.I'cissinong, notre ami .et colla-
borateur, insiste pour qu'en contrepartie
on établisse une convention avec les Com-
pagnies, portant sur un 'grand nombre
d'années.
De son êÔtÓ, M. Thomsdfc. fait remarquer
que l'Algérie et la 'Tunisie doivent avoir
leur mot à dire soir les tarifs.
M. Charles Domiélou, stfus-secrélaire
d'Etat à la Marine marchande, déclare que
l'Etat n'est pas maître des tarifs, mais les
Compagnies non plus : les tarifs doivent
être calculés selon une formule fixée par
la charte-partie.
M. Morinaud continue en faisant obser-
ver que le régime actuel apporte au public
un commencement de garanties qui faisait
totalement défaut antérieurement,
Pour terminer, il revient sur la nécessité
d'assurer le renouvellement de la flotte et
demande que les fonds verses à cet effet
par l'Algérie soient remis à la Caisse des
dépôts et consignations, an lieu dp se per-
dre dans le gouffr.%dii budget, et il insiste
sur l'utilité d'une flotte notaire suffisante
en Méditerranée pour protéger les rela-
tions de la France et de l'Afrique du Nord,
Son prolongement. n exprime sa confiance
dans le Gouvernement pour accomplir ce
devoir impérieux. f
M. Bouisson félicite M. Danieiou de la
convention qu'il a passée avec les Compa-
gnies maritimes qui assurent l'exploitation
des lignes France-Afrique du Nord, maie
il faut qu'une telle convention vaille pour
une assez longue période. Quant au mono-
pole du pavillon entre la France et l'Algé-
rie, il cet nécessaire, mais en contre-partie
de cet avantage et du don de nos 8 paque-
bots, on doit pouvoir obtenir des Compa-
gnies intéressées des tarife profitables aux
chargeurs des deux pays.
Notre excellent collaborateur M. Pierre
Valude, demande qu'une caisse soit consti-
tuée et dotée pour l'amortissement et 18
remplacement des ihuit navires qui assu-
rent le service avec l'Afrique du Nord. Il
faut auspl avertir les délégations financiè-
res de l'Algérie de se tenir prêtes à une
revision des convention si passées.
Il jie faut pas oublier, observe M. Thom-
son, de demander une participaition au Ma-
roc, à quoi M. Valude répond que les na-
vires en question ne touchent pas les ipor-te
.marocains, mais qu'il faut tenir compte des
passages par Oudjda.
III propose des modifications aux services
d'Extrôme-Oriont. Il est possible de faire
vivre linbas une Compagnie iirançaise, dont
lé port d'atfacihe serait Sagon, en s'adres-
sant au budget de l'Indochine. Ce serait
alléger les charges de il'Etat et rendre ser-
vice A la cause coloniale.
Sur ces paroles, la discussion générale
est close ut le passage aux articles est or-
donnée.
La suite de la discussion est renvoyée ti
ce matin.
Le budget des Affaires étrangères
La Chambre a abordé ce malin la dJseus-
sion du budget des. Affaires étrangères.
Parmi les questions devant rolcnir l'atten-
tion llgurent celles relatives il. la, politique
en Uiî Syrie e't aux opérations au Maroc.
Un .accord est intervenu entre les inter-
pella leurs eu ('0 qui concerne la Syrie et
lo" débat aura lieu dors de ln. discussion des
interpellations.
iPour lo Maroc, les crédits nécessaires à
ces opérations étant '[lrr'cdé au budget de
la guerre, la discussion est donc momenta-
nément ajournée.
Le rapport de M. Henry Simon, sur le
budget des Affaires Etrangères, est un tra-
vail documenté. Sur ila question syrienne
et.sur la gestion du général Sarrail il mon-
tre comment est née la révolte du Djebel.
Druqe, et après avoir passé en revue les
événements militaires qui se sont déroulés
on Syrie, 11 examine l'onganisalion du man-
dat et voici ses termes :
« Rappelons-nous Merf ceci : des erreurs
ont été commises en Syrie et au Liban,
mais les difficultés que n0119 y avons ren-
contrées, et notamment les troubles qui se
sont récemment développée, n'auraient pag
existé, ou eussent été relativement 'bénins,
si nous n'avions pas nous-mêmes, par nos
faiblesses, nos tcr.givor9aLions,nos commen-
taires, donn6 Timpraasion, d'ailiteura fausse,
que nous n'étions pas fermement décidés à
conserver notre mandat, mandat qui, con-
trairement là une erreur répandue et tout
récemment encore émise,. ne pedt pas non
être enlevé, nous lé répétons,, sans notre'
consentement. »
RAPPORTS
Contingent spécial de Légion d'honneur
Notre ami et collaborateur M. Morinaud
avait déposé une proposition de loi ten-
dant à créer un contingent annued de la
I égion d'honneur pour les citoyens fran-
çais et les Européens de Tunisie et du
Maroc.
Au nom do la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats, notre ami
et* collaborateur M. Gusparin, député de la
Itéunion, a présenté un avis favorable..
C'est, dit M. Gasparin, dans la pensée
cle réparer l'inégalité de traitement résul-
tant de cet oubli que notre collègue M. Mo-
rinaud a déposé la proposition de loi au
sujet de laquelle votre Commission de l'Al-
gérie, des colonies et des. pays de protec-
torat est appelée à donner son avis.
La Commission de la législation civile
m criminelle, chargée (le l'examon au fond,
a adopté le rapport de notre collègue
M. Cautru, qui conclut à l'adoption de la
proposition.
loulciois, alors que la proposition de
loi n'assignait aucune limite de durée au
continrent qu'elle proposait d'allouer à la
Tunisie et au Maroc, le rapport de M. Cau-
tru iproposo de réaliser cette réforme dans
le cadre de la loi de 1925, c'est-à-dire en
accordant le contingent pour cinq ans seu-
lement, et sans' traitement.
Cette disposition. assure l'égalité de
traitement entre les différentes parties de
l'Afrique .du Nord. Comme, 'd'autre part,
l'importance du contingent demandé, soit
1 croix d'officiel' et 10 croix de chevalier
pour chacun des deux protectorats, est tout
à fait légitimée par l'importance de la po-
pulation française et européenne qui ré-
side dans chacun d'eux, votre Commission
émet un. avis favorahJe à Ja proposition de
loi qui vous est soumise, regrettant toute-
fois que le nombre de rosettes accordées
au Maroc et à la Tunisie ne soit pas plus
élevé. *
AU SENAT
• - ---O-O– *
DEBATS
Banque d'Emission de Madagascar
L £ Sénat a ouvent cet après-midi sa
séance è 10 heures et peu après s'est CIl-
gagée la discussion sur lie projet de loi por-
tant création d'une Imirquc démission à
Madagascar. M. A.I'bClyt Lebrun a lu son
rapport au nom do la Commission des Fi-
nances cl. M. Buhan a formulé un avis au
nom de la Commission des Colonies.
•
Décrets 0 et. Arrêtés
Arrêté étendant les disposition du décret
du 23 octobre 1925, au profit des fonc-
tionnaires, employés et agents des ser-
vices coloniaux entretenus sur le bud-
get local de la Nouvelle-Calédonie se
trouvant en France (y compris la Corse)
dans une position de service ou de congé
rétribué.
Arrêté faisant remise gracieuse à M. La
Porte, commis-greffier à Rach-Gia (Go-
chinchine) de la somme de six cent tren-L
te,piastres, dont il était redevable en-
vers le budget général de l'Indochine.
(J. 0. du 9 décembre Hj,)
Décret approuvant des modifications à la
répartition des crédits entte divers chapi-
tres du budget de Kouang-Tchéou-Wan,
annexe du budget général de l'Indochine,
exercice 1925.
Décret approuvant les nouveaux statuts de
l'Association de Protection des enfants
métis au Tonkin.
Aûx termes de ce décret sont approuvés les
nouveaux statuts de la. « Société de protection
des enfants métis abandonnés au Tonkin »
qui prend le nom de « Société d'assistance aux
enfants abandonnés franco-indochinois, »
Décret portant renouvellement du mandat
de deux - membres titulaires du Cou-jeil
privé de la Guadeloupe.
Aux termes de ce décret, les pouvoirs Con-
férés par le décret du 9 novembre 1923 a MM.
Guilfcemborde (Philippe) et Vaudein (Achille)
en qualité de membres titulaires du Conseil
prive de la Guadeloupe et dépendances sont
renouvelés pour une nouvelle période de deux
années., ù dater - du 1er janvier 1926.
Décret portant approbation du compte dé-
finitif du Budget des Iles laint-Pierre et
Miquelon, pour l'exercice 1923.
Aux termes de ce décret, est approuvé le
compte délinitif du budget des îles Saint-Pier-
vc-et-Miqueion, pour l'exercice 1923, arrêté on
Conseil d'adtmnistratlon, en recettes à la
somme de 1G.930.887 fr. 70 et en dépenses à
la somme de 15,057.200 fr. 73.
Décret portant ouverture de crédits sup-
plémentaires au budget local de la Côte
Française des Somalis. exercice 1925, et
prélèvement sur la caisse de réserve de
la colonie.
Aux termes de ce décret, est approuvé l'ar-
rêté pris en Conseil d'administration par le
Gouverneur de la Côte Française des Somalis,
le 3 août 1925 et portant ouverture de crédits
supplémentaires à divers chaipitres au budget
local de l'exercice 1925, s'élévont ensemble à
1.1.400 francs.
Arrêté interministériel autorisant l'attribu-
tion d'avances à divers COyp. de troupes
stationnés en Afrique occidentale fran-
çaise.
Aux termes do cet arrête, sont autorisées,
au prollt des corps do troupes de l'Afrique
Occidentale Française ciaprès, des avances
dont te maximum est fixé comme suit :
Bataillon do tirailleurs sénégnrnis n* 4,
250.000 fr.
DGpôt do transition do Conakry, 150.000 fr.
Le délai de justification de ces avances est
JlxÓ à 90 jours.
• (J. 0. du 10 décembre 1925.)
4»
Demande-de poursuites
coiilre M. Ernest Outrey
-0
Le président de la Chambre des Députés
a l'lé saisi d'une demande d'autorisation
du poursuites contre M. Krnest Outrey, dé-
puté de la Cochinchine.
Voici ce dont il s'agit : Le plaignant,
M. Bui-Quang-Chiou ingénieur des tra-
vaux d'agriculture, (lerncurant a Paris, M,
rue Bonaparte, assigne devuift le tribunal
civil de première instance de la Seine M.
Boyer. gérant du journal Le Midi Colonial
el Maritime, M. Ernest Oulrey et ta Société
anonyme du Midi Colonial et Maritime,
dont le siège est à Marseille, à raison d'un
arLicle para dans ce journal le octo-
ai-Licl(, jotii-iinl le (-)u t rj-
bre 1925, intitulé : « Menéus révolution-
naires annamites en France », commen-
çant par ces mots : « Il y a quelques
jours, je recevais par la poste", et linissant
par ces mots : « Noire nouveau Gouver-
neur Générai en Indochine veillera à ce
qu'il en soit ainsi. »
Dans les attendus de l'assignation, l'on
relève 1 p passage suivant :
« Attendu que cet article porto la si-
gnature d'iirnost Outrey,. députa de la
Cochinchinc, délégué du Cambudgc au
Conseil supérieur dee Colonies ;
d Attendu qu'il y a lieu, notamment, de
relever dans cet article le passage sui-
vant : -'
« J'ignore si Bui-Quang-Chieu a assisté
« à cette réunion ; je suis, en tout cas,
« certain qu'il n'y a pas pris la parole.
« .Te tiens néanmoins à déclarer que cet
CI AnnamiLe, qui est un des plus dange-
» reux antifrançais d/lndochine, eut été
» tout à fait à sa place dans volte réll-
« nioijj organisée par l'Union inlercoln-
« nialc. mais comme il a pour habitude
« de n'agir que dans l'ombre, c'est sans
« doute pour cela qu'il a préféré, lui aus-
« si, s'abstenir. »
Lo plaignant, considérant que ce passa-
ge contient à son é^ard.l'imputation dif-
famatoire la plus grlrve, à savoir celle du
crime d'antipatriolisme et que ces injures
et ces diffamations révèlent un caractère
d'exceptionnelle gravité par la porsonnn-
lile du diffamateur, demande que MM.
Boycr et Ontroy soient solidairement con-
damnés à lui payer solidairement la som-
me de 1 franc ;i titre do dommages-inté-
rêts et aux dlpen,
-lem
INSTITUT COLONIAL FRANÇAIS
-()-
ce nn-
nislre des Finances, l'Institut Colonial oi-
frira samedi 12 un déjeuner à M. Henry
Bérenger, sénateur, nommé ambassadeur à
Washington.
Co déjeuneur aura lieu à midi 1/4 au
Restaurant Langer, Carré M,nrigny
-Cbnr»ps*filysocs).
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