Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-10-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 octobre 1925 09 octobre 1925
Description : 1925/10/09 (A26,N151). 1925/10/09 (A26,N151).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969983
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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0
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES AKTICLU PUBLIÉS PAR "US ANNALES OOUNUALSS- MM LA MbQWtft
saclumu ou JOUIR"
IMA 1 .J .----.,.,.
DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
IMIUîm et iWahlnliN : 34. Ru. du Mont-Ttiabor. PARIS-1" Téléjtoiie : LêVfll W4!
Un m 4 Mme a "o
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On •'•boame daài tous Ut Bor«*axd« pottootckezles principaux libraire*
Le mouvement pan-asiatique
L'an dernier, au lendemain du jour où les
Etats-Unis excluaient de leur territoire les hom-
mes de race jaune, il se formait au Japon une
association qui se proposait d'unir tous les élé-
ments qui peuplent l'Asie et qui prit le nom
d'Association Pan-Asiatique.
Grouper tous les peuples de race jaune, ou
tout au moins réunir en une vaste ligue les élé-
ments représentatifs de chacun d'eux était et est
encore une entreprise difficile à réaliser. Lors-
que nous, Européens, nous parlons de l' Asie,
nous nous figurons volontiers un grand continent
ayant son unité propre. Or, rien n'est plus va-
rié que l'immense territoire auquel nous don-
nons ce nom. Les peuples qui y vivent sont,
au moins en ce qui concerne certains, aussi
étrangers les uns aux autres que le sont les
Français et les habitants du Rif.
Aussi a-t-on pu considérer comme chiméri-
que l'idée d'assembler des populations qui,
parfois, s'ignorent et sont, en tout cas, assez
différentes tes unes des autres.
L' Association, d' ailleurs, n'a pas l'intention
de s'adresser à tous les groupements ethnogra-
phiques qui se partagent les régions qui s' éten-
dent de la Méditerranée au Pacifique, et de
l'Océan Glacial Arctique à l'Océan Indien.
Elle borne ses ambitions à l'Inde, à l'Afghanis-
tan, au Siam. à la Chine et au Japon. Elle ne
.-rle pas de l'Indochine. Il s agit, en somme,
des pays qui sont riverains de l'Océen Indien et
du Pacifique, de ce que les géographes appel-
lent, si nos souvenirs ne nous trahissent pas,
l'Asie des moussons. Mais nous nous trompe-
rions fort si nous pensions que ce sont des con-
sidérations géographiques qui l'ont déterminée
à limiter le champ de son activité. En réalité,
lar ligue, ou association pan-asiatique, ne s'in-
téresse qu'aux pays qui sont d'une façon plus
ou moins directe, l'objet des convoitises des
trands Etats impérialistes.
- Les débuts de cette association ont été mo-
tiates. Certains pensèrent même que l'année qui
avait vu sa naissance serait aussi celle de sa
Clisparition. Il n'en a rien été. Après avoir vé-
gété en silence durant près d'un an, elle com-
mence à faire parier d'elle. Elle a fait au
lapon même certains progrès. Elle groupe, à
l'heure actuelle, un nombreux et brillant état-
major recruté dans les milieux dirigeants du
pays : financiers, industriels, militaires, intel-
lectuels, oolitiques, et des troupes d'importance
respectable.
Aujourd'hui elle a décidé de porter en Chine
son effort de propagande et de recrutement.
Ette y a envoyé deux de ses membres les plus
considérables : le général en retraite Kaetsu et
un membre influent du Parlement, te député
Imazato. Ces deux délégués ont parcouru la
Chine pendant plusieurs semaines, afin d'y créer
des filiales de la ligue. Quel a été le résultat
de leurs démarches ? Il est assez difficile de le
dire avec grande précision. Le - général - Kaetsu
s est déclaré fort satisfait de sa tournée de pro-
pagande ; il a constitué plusieurs sections. En-
fin, ce qui nous semble plus important, il aurait
trouvé de grandes sympathies dans ces classes
de la société qui, en Chine comme ailleurs,
dirigent le pays et imposent à une masse igno-
rante ou indifférente la politique de leur choix.
C'est évidemment un premier succès. Nous ne
croyons pas que des émissaires aient été dirigés
sur l'lnd ou le Siam. Mais cela viendra, car
les dirigeants de l'Association se proposent de
fonder dans ces pays des sections qui, unies à
celles de la Chine et du Japon, constitueront
une manière dFiats-Unis de l' Asie.
Mais nous n'en sommes pas encore là. 11 en
est même qui pensent que nous n'en arriverons
jamais là. Ils citent, à l'appui de leur opinion,
J'aventure de Rabindranath Tagore qui, il y
a quelques années, parcourut la Chine et le
Japon dans un but analogue et ne recueillit
guère que des sarcasmes. On le traita un peu
partout de fou, de rêveur, de rétrograde. Mais
il ne faudrait pas trop se fier à un seul exemple.
Les fondateurs de la ligue n'ignorent pas ce
précédent, au fond, fort peu encourageant, mais
Us savent aussi que les temps ont changé et que
la politique des Etats européens et cel le de
l'Amérique ont hâté une évolution psychologi-
que favorable à leurs desseins.
Ils ne songent pas à nier les difficultés qui
se présentent sut leur chemin. Ils ne les sous-
estiment pas. Ils reconnaissent quels obstacles
sont pour eux les différences de langue, de
moeurs, de culture qui séparent les peuples qu'ils
se proposent d'unir. Mais ils pensent - et peut-
être ont-ils raison - que le temps travaille pour
eux. L'un des animateurs de la ligue, le député
Iwasahi, déclare : « Les différences sont, en
effet, énormes, mais elles s'effacent devant un
fait évident : c'est qu'il y va de la vie ou de
la mort de chacune des nations d'Asie dans ses
rapports avec les puissances occidentales. La
nécessité sera le meilleur trait d'union. »
Cest parfaitement exact. Et puis, est-il ab-
soltvnent nécessaire de réunir vraiment tous les
peuples d'Asie ? Il suffit de faire l'entente entre
les deux plus importants : la Chine et le Japon.
Sur eux deux devra reposer le nouvel édifice.
Or, entre eux, I union est assez facile. Entre
eux, les points communs sont nombreux ; des
liens existent déjà. et il sera facile de les res-
eerrer. Et une fois « que ces deux pays auront
pris la tête du mouvement, toutes les autres na-
tions de l'Asie emboîteront le pas derrière elle.
L'union sera un fait accompli. »
Cela fait, les promoteurs de l'Union pan-
asiatique entrevoient un avenir plein de pro-
messes pour leur orgueil de race. « Qui ne voit
alors, s'écrie l'un d'eux, de quel poids sera
cette grande voix de toute 1. Asie) Isolés, le
Japon, de même que la Chine, ont beau protes-
ter contre tel ou tel acte arbitraire de l'Améri-
que ou de l'Angleterre, leur voix n'est pas écou-
tée. Il en sera tout autrement lorsque l'Asie
n'aura qu'une voix. »
A les prendre au pied de la lettre, ces décla-
rations poivraient passer pour un avertissement
gros de menaces à l'égard des puissances de
civilisation européenne. Une pareille interpré-
tation serait, paraît-il, une très lourde erreur.
Aucun sentiment d'hostilité à l'égard des Euro-
péens n'habite l'âme des fondateurs de l' Asso-
ciation. Leur projet n'est pas de forger une puis-
sante arme de guerre contre les peuples de race
blanche, mais, au contraire, de créer un ins-
trument qui permettra de résoudre à l'amiable
les conflits éventuels du Pacifique.
Le général Koutsu s'exprime ainsi : « Notre
but est de discuter entre Asiatiques les pro-
blèmes orientaux. en connexion spéciale avec
l'activité des Occidentaux en Asie. » Et, de
son côté, le député Iwasahi ajoute : « NotTe
ligue ne vise qu'à préparer un règlement équi-
table et pacifique des problèmes qui surgissent
entre les nations asiatiques et les puissances
étrangères, Angleterre et Etats-Unis. »
D'après ces personnages, la politique actuelle
des Etats-Unis et de l' Angleterre doit aboutir
à un conflit. « Les nations d' Asie, prétendent-
ils, doivent secouer leur long sommeil et se pré-
parer à agir de concert vis-à-vis des nations
occidentales. Si elles demeurent dans l'état
actuel de désordre et d'incohérence, elles ne
peuvent imposer à l'Amérique et à r Angleterre
de renoncer à l'égard de la Chine à tel ou tel
procédé qui amènera fatalement un jour un con-
flit armé. n Or. aucune nation d'Asie ne dé-
sire pareille éventualité. Un seul moyen pour
récarter : s'entendre, donner l'impression de
la force : constituer un bloc asiatique qui en
imposera aux Etats étrangers et leur inspirera
le respect des droits des peuples.
Je ne suis pas aussi sûr du résultat que les
porte-paroles de l'Association pan-asiatique.
Cependant. on ne saurait contester que ce sont
les divisions de l'Asie qui ont encouragé les
appétits de certains Rrands Etats européens et
que la constitution d'une union solide et puis-
sante peut contribuer sérieusement à les réfré-
ner. Mais de là à penser oue toute chance de
conflit se trouve dissipée, il y a loin. Et bien
osé qui voudrait l'affirmer.
Il ne nous convient guère, d'ailleurs, de jouer
au prophète. Bornons-nous beaucoup plus mo-
destement à noter les faits dont nous sommes les
témoins et à les situer si possible à leur vraie
place dans l'ensemble assez confus parfois de !a
vie contemporaine. C'est pourquoi nous ne sau-
rions rien pronostiquer au sujet de l'avenir de
l' Association pan-asiatique. Mais sa fondation
et son développement, même lent, constituent
une manifestation que les Européens, qu'inté-
ressent les problèmes d'Extrême-Orient, ne
sauraient négliger.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, sen-étaire de la
Commis Hon des Affmtres étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
Léonard Fontaine
--0-0--
Nous apprenons avec de vifs regrets le décès
à Dijon, le 7 octobre, de notre excellent ami,
M. Léonard Fontaine, administrateur-délégué
de la Société des Distilleries de l'Indochine.
A peine âgé de soixante-trois ans, M. Léo-
nard Fontaine continuait à apporter à l'œtJVTe
puissante créée par son frère aîné, M. A.-R.
Fontaine, un concours important.
Membre de très nombreuses sociétés ifnan-
cières, industrielles et coloniales, sa haute auto-
rité dans les milieux indochinois l'avait fait
élire président du Comité de l'Industrie et du
Commerce de l'Indochine.
Précisément, ce Comité, dans sa réunion
d'hier, recevait M.André Hesse et M. Alexan-
dre Varenne, Gouverneur Général. Le ministre
des Colonies, après l'éloge funèbre prononcé
par M. Vigne, vice-président du Comité, a tenu
à raopeler les services rendus à l'Indochine par
le défunt. h - - - - -- - _h U
Promu officier de la Légion d honneur à l'oc-
casion de l'Exposition colon',le deMarseille en
1922, M. Léonard Fontaine était conseiller du
Commerce intérieur et Président du Comité Co-
lonial de ce Conseil.
La mort de M. Léonard Fontaine sera vive-
ment ressentie dans les milieux coloniaux où il
était tenu en haute estime et où il ne comptait
que des amis.
Nous adressons à sa veuve, Mme Léonard
Fontaine ; à son frère, M. A.-R. Fontaine.
président du Conseil d'administration de la So-
ciété française des Distilleries de l'In&chine ;
à son fils, M. André Fontaine, et à son gendre,
M. Edouard Samson, nos condoléances émues.
L.-G. Thébanlt
Les obsèques seront célébrées Re lundi
12 (onront. il 10 b. îîO très précises, on
réalise Saint-Chariots do Mono mu où l'on
se réunim. On est prié de considérer le
présent avis comme une invitation.
Initiation Coloniale
Je suis en retard, et je tn ex-
cuse. J'aurais dû féliciter plus tôt
le Comité Provençal de la Semaine
roinmalc. qui ni a envoyé une brochure de
propagande, fort bien présentée.
Le titre est celui-ci : « Aperçu des Colo-
nies Françaises m, avec 13 photogravures et
un planisphère hors texte. Sur ce planisplzè.
re sont teintées de rouge les provinces loin-
taines de la France : la métropole est tein-
tée de la même couleur : fraternité symbo-
lique.
Ce tract illustré est un excellent instru-
ment de propagande. Il faut en féliciter les
auteurs. Ils ont eu une ambition modeste :
a indiquer, en quelques brèves statistiques et
notions précises, l'importance de chaque co-
lonie ou protectorat où flotte notre dra-
peau. -
Date de Voccupation française, superficie,
population, religion, capitale, Ports princi-
paux, chemins de fer, climat, importations,
exportations, têtes de bétail, cultures à dé-
velopper, ports métropolitains et compagnies
maritimes desservant la colonie, carrières ou-
vertes aux Français, telles sont les. catégo-
ries - qu'on a adoptées : les renseignements
y sont donnés, sobres, exacts ; c'est plus
qu'une nomenclature et c'est mieux qu'un
dictionnaire. Simplicité, ordre, clarté, voilà
des qualités de premier ordre : ce sont celles
de l'. aperçu ».
« Ce tableau sommaire, dressé avec la col-
laboration des Agences Coloniales, nous le
présentons ici dans le désir patriotique de
combla une lacune auprès de la masse du
public, pour laquelle les ouvrages sur les
colonies sont trop détaillés ou peu accessibles.
Il est devenu indispensable de faire compren-
dre à toute la nation ce qu'est vraiment la
plus Grande France, seconde puissance colo-
niale du monde, avec Près de 100 millions
d'habitants et des dimensions supérieures à
celles de l'Europe..
Oui, il serait pourtant temps, comme dit fa
chanson. Les temps seraient venus plus tôt
si l'on avait employé à l'initiation coloniale
des Français, une partie des efforts gaspillés
ailleurs en pure perte. La masse du public
ou ,comme l'on dit à présent, le Français
moyen sera inexcusable, quand il aura Par-
couru des tracts de ce genre, s'il commet en-
core les bévues formidables auxquelles il
s'expose quand il parle de certaines parties
de notre domaine colonial. Qu'il en parle,
même à tort et à travers, c'est déjà un pro-
grès : combien de Français, encore à l'hetrre
présente, restent persuadés que la France
est bornée à l'ouest par (Océan Atlantique,
au sud, par la AléditfTTante, et ne voient pas
plus loin que le bout de la carte qui figure
à la première page de l'indicateur des che-
mins de fer 1 « On ignore généralement que
les dépenses civiles de nos colonies sont
payées par leurs propres budgets et que la
France couvre seulement les dépenses mili-
taires d'occupation. - On ignore bien d'au-
tres choses, sovons-en bien convaincus. Je
sais plus d'un bachelier qui est totalement
incapable, d'ênumérer les provinces de notre
plus grande France, et, si on me réplique
quils Vont pu le jour de l'examen, j'ajoute-
rai qu'ils sont encore plus oupables. Quant
à ceux qui connaîtraient les noms des hom-
mes dont l'énergie et l'activité nous ont valu
ces territoires, - ils sont certainement des ex-
ceptions rares. Il est irrai qu'ils sont très fer-
rés sur les noms des équipiers célèbres du
rugby, et sur ceux des vedettes des cinémas.
Il faut donc, encore une fois, louer tous
ceux qui s'attachent à dissiper l'ignorance,
les préventions quand il s'agit des prolonge-
ments coloniaux de la France ; qui cher-
chent à diriger les attentions et les activités
vers ces terres où s'omrrent des champs im-
menses aux jeunes courages ; gui veulent at-
tirer là-bas, et des touristes curieux de pitto-
resque, et les producteurs, les commerçants,
les techniciens dont, nos colonies ont besoin,
beaucoup plus que de discours parlementai-
res et de programmes ministériels ; je fais
une réserve pour les programmes qui sont
exécutés : ceux-là seuls sont autre chose que
de la viande creuse, et des lieux commmts,
dont nous sommes depuis longtemps saturés.
Le moindre grain de mil ferait bien mieux
notre affaire, je veux dire, celle de notre
pays.
Mario Rouit an,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
tJdco.
PlOR LI RAPATRia DU IABOC ET D SYRIE
-0-0--
M. Louis Gardiot. député des lln^S'CS-
Alpcs, a écrit au ministre -de la Guerre
pour demander :
1° Que les militaire» du Maroc, et de
Syrie de toutes catégories, libérables en
novembre prochain, actuellement en trai-
tement dans une formation sanitaire maro-
caine on syrienne pour blessures" de gllt'I'.l't'.
soient rapatriés, si possible envoyés en
congé libérable avec soIde do. présence ,
2° Que tons les militnircs, sans excep-
tion, ayant, pris part a des op<érations de
guerre .n.11 Maroc et en Syrie, rapatriés
pour maladie on blessure, qui n'auraient,
pas obtenu une pension d'invalidité (loi du
:U mars 1M9) et qui obtiendraient un congé
de convalescence, perçoivent, durant tout
ce congé, la solde de présence, ainsi que
l'indemnité spéciale à la zone de combat
du Maroc.
A MATADI
Des difficultés pour le débarquement
Nous apprenons, que le vapeur Poitiers, de
la Société Maritime Auxiliaire de Transports,
chargé de 4.500 tonnes de charbon destiné au
chemin dé fer belge du Bas-Congo, s'est
échoué, le mois dernier, à 80 mètres , du pier
de Matadi, en face du poste 3. Malgré les
efforts faits par le batelage pour le remettre
à flot, le Poitiers est demeuré pendant plu-
sieurs jours dans sa périlleuse situation, obs-
truant complètement l'accès du port belge. Il
reposait contre une assise de roche située à
6 mètres de profondeur; sa coque n'a été pré-
servée d'une déchirure que parce que le sa-
ble qu'elle avait refoulé contre l'écueil a fait
matelas. Il a fallu décharger en pleine eau
la majeure partie de sa cargaison pour le re-
mettre à flot et l'Asie qui arrivait au Congo
belge, s'est trouvée, de ce fait, retardée.
Cet incident qui prouve la difficulté de
faire parvenir du charbon en Afrique équato-
riale et qui est loin d'être le premier, con-
firme l'insuffisance du port de Matadi qui
aggrave encore l'embouteillage du chemin de
fer, et elle ne peut que nous engager à de-
mander aux Pouvoirs publics de hâter, selon
la forme adoptée par le Sénat et la Chambre
des députés, l'achèvement de la voie ferrée
française du Congo à l'océan, et du port ma-
ritime de Pointe-Noire, où les navires pour-
ront, en toute sécurité, faire leurs opérations
en quelques heures sans s'engager dans l'em-
bouchure d'un fleuve, ni risquer d'échoue-
ment.
8.8
HONORARIAT
Par décrut en date du 29 septembre 1925
rendu sur la proposition du ministre des
Colonies, M. Augagneur Jeun-Victor, Gou-
verneur générât de l'Afrique lîquatoriale
Française en retraite, n été nommé Gou-
verneur général honoraire des Colonies.
-
Une délégation provençale chez M. Hesse
M. André Hessc, ministre des Colonies, a
reçu une délégation du Comité provençal de
la Semaine Coloniale, à la tête de laquelle se
trouvaient MM. Raymond Teisseire, prési-
dent, et Ricoux, vice-président, qui lui a re-
mis le rapport complet sur la « Semaine Co-
loniale » qui a eu lieu en Provence, du 25
juin au 2 juillet dernier.
LE RETOUR DE M. ANTÉRIOU
0.0
M. AnttUïnu, ministre fies pensions, et
l'lme Antdriou ont quitté Alger hier, pur le
paquebot Gouverneur-Général-de-Gueydou.
Le ministre a été salué, avant son dé-
part, par le gouverneur général et toutes
les autorités civiles et militaires.
(Par dépêche.)
NIGERIA
En supposant une population de 17 mil-
lions 50U.000 individus et une dépense
moyenne de 2 shilling G par tête et par
semaine, le trafic 'intérieur de la colonie
se monterait à 114.000.000 de livres par
minée. Notons que les 7/8 de la popula-
tion sont habillés de vêtements fabriques
par eux-mêmes avec du coton récolté, filé,
tissé et teint dans leurs propres demeures.
-- - «»0. -
EN ER
Le vapeur grec Margurila, de i. ton-
neaux de faune, qui a quitté East-London
avant-hier, «T destination de Dakar, avec
une cargaison de maïs, a sombré, croit-on,
et s'est perdu corps et biens.
Le Margarita avait envoyé des signaux
de détresse et fait connaître sa position et
indiqué que le vaisseau ne pouvait plus
être gouverné. Le paquebot qui a intercepté
ces signaux s'est porté au secours du vais-
seau greç. qu'il n'a pu trouvet. nifllgré de
longues recherches qui se poursuivent à
l'heure actuelle.
(Par dépêohc.)
Vers les Marquises
Alain Gerbault, l'extraordinaire solitaire
des océans, vogue en ce moment à bord de la
coque de noisette dénommée Fire-Crest (qui
déjà traversa l'Atlantique), vers les Marqui-
ses qu'il espère atteindre vers Noël.
Il eut récemment une mésaventure après
son départ de Panama.
Il s'était proposé, comme premier point de
relâche, les îles Galapagos, situées à peu
près sur la ligne équatoriale et à quelque
six cents kilomètres de la côte de la Répu-
blique de l'Equateur. -
Mais le Fire Crest. soumis au double ca-
price des vents et des courants, navigua
d'une façon si singulière qu'au bout de quinze
jours il avait ramené son pilote à un kilomè-
tre à peine du port d'où il était parti.
Philosophe, Gerbault « remit ça ». Son ba-
teau, cette fois moins fantaisiste, parvint aux
Galapagos vers la fin de juillet. Le hardi
navigateur employa là quinze jours à se re-
poser et à remonter son garde-manger. Puis
il cinerla vers les Marquises.
Cet original est un grand coupable. Il va
encore faire accuser la France, par les na-
tions-qui-ne- sont-lias-i ni lié t-i al i stes, de recher-
cher l'admiration universelle.
.1.
L'AVIATION COLONIALE
-0-0--
Le capitaine Rodli-Lccoinle, venant du
Maroc, où il s'est, engagé pour la durée de
la guerre iest arrivé à Paris A 7 Il. W,
hier matin. Il partira dés demain pour Ts-
tros, où l'attend l'appareil de vitesse sur
lequel il doit courir la coupe Reaumont.
Le Maroc dévoilé
0-0-
C'est le pays maghzen tel qu'il est de-
venu depuis l'occupation française, que le
jeune Ahmed ben Bouchaïb, de Marrakech,
parcourt à la suite d'un chauffeur d'auto-
mobile. Toute une série de tableautins sur
« Casa la Blanche », « Cantines marocaines »,
« Les Houris françaises », q A travers Ra-
bat », « Hôtes de marque », « Le the ma-
rocain », « D'un sexe à l'autre » et « La
vraie mort d'Ahmed », ce dernier très pathéti-
que en son laconisme, nous révèlent le Maroc
intime, la cO.Jr de Rabat et jettent en effet, de
« l'Ombre sur la Mosquée (1). Ah! ce n'est
pas le coup drencensoir faisant partie du bluff
organisé, dont les fonds de propagande fai-
saient plus ou moins les frais. MM. T. Duf-
faud et P. Darius, les auteufS de « L Ombre
sur la Mosquée », n'ont pas été « chambrés u
par la Résidence comme la plupart de leurs
confrères ès gens de lettres, mais ils ont vu
pas mal de choses ignorées des personna-
ges officiels et des touristes de marque. Leur
héros Ahmed a vu ce que peu de gens peu-
vent voir, car il est du pays, et dans les
nombreux emplois qu'il occupe auprès des
blancs, il a beaucoup vu et beaucoup re-
tenu. Il a tant bourlingué, assis sur le mar-
chepied de la « Ford » pilotée par Prosper 1
A la Cour de Rabat, il se passait à peu
près ce qui se passe en d autres cours d'ou-
tre-mer, soit dans notre empire noir, soit
dans notre empire jaune; mais au Maroc,
c'est plus rassemblé et, par conséquent, un
peu plus m corsé ».
Laissant de côté le genre pamphlétaire
adopté par les auteurs, nous trouvons dans
cet ouvrage des aperçus, des réflexions fort
justes et qui font méditer profondément.
La grande œuvre du maréchal y est très
bien suivie, pas à pas, et on n'en sent que
mieux tout le mérite quand on connaît tou-
tes les intrigues, parfois très basses, qu'il
lui a fallu mâter pour créer la « façade du
Maroc », et il y eut bien des fâcheux à li-
quider pour consolider la « fantaisie monar-
chique payée par notre République n. Ra-
bat, ce fut Versailles avec ses réceptions, sa
cour, ses parades, sa pompe et même son
parc aux cerfs avec l'influence des favoris,
A défaut de favorites.
De toute cette civilisation surchauffée,
c'est le pauvre Ahmed qui paie les pob
cassés et meurt très bravement, en souriant,
sous la balle farouche des défenseurs de*
rochers natals. La médaille militaire et croix
de guerre avec palme à titre posthume ré-
compensèrent celui qui en avait tant vu.
Somme toute, le livre de MM. J. Duffaud
et P Darius est l'histoire d'un ancien régime.
Eugène Devaux
A LA CHAMBRE
-0-0-
DANS LES COMMISSIONS
Le budget des Colonies
T.a Commission des finances a examiné le
budget des colonies, rapporté par M. Ar-
chirnhuud. Diverses réductions ont été opé-
rées. Trois d'pntre tvlles, d'un million cha-
cune, portent sur les frai.s de route du per-
sonnel militaire, sur les dépenses en vivres
l't. sur les dépenses en haballleinent de l'ad-
ministration pénitentiaire.
Une motion a été votée invitant le Gou-
vernement à présenter, chaque année, un
rapport spécial sur la situation financière,
économique et sociale de chaeujje de nos
i-olonies.
UNE DÉPÊCHE DimilECBIlL LYAUTEY
0-0
Le maréchal Lyautey a répondu à l'hom-
mage de l'Académie par le télégramme sui-
vant que M. Dmimic, secrétaire p<'rp<''!.uo!.
a communiqué l»Ler à la Compagnie :
Il Je suis profondément touché du témoi-
gnage que veulent bien m'ad rosser mes
confrères de l'Académie française dans
des termes qui m'honorent grandement, el
à un moment oÙ j'en ressens parliculière-
ment le prix.
Je vous demande d'être l'interprète de
ma gratitude émue. »
.1.
AU m RÉCHAL LYAUTEY
Ses compatriotes
0-0
Le maréchal Lyautey vient de recevoir la
dÓpèche suivantè, hommage spontané des
agriculteurs lorrains a leur grand compa-
triote :
Deux cents auditeurs de la journée rurale
de Réméréville. au moment où le maréchal
I.yaut('y quitte 1(' Maroc, ont. prié l'Union Lor.
raine des syndicats agricoles (le transmettre
leurs hommages et leur reconnaissance au
grand Lorrain qui a donné a la France co ma-
gnifique Maroc, complément indispensable de
nos provinces du nord de l'Afrique.
Le président de VlJnion Lorraine
des Syndicats agricoles
Edouard de \VAHREN
Wpnté de Meurthft-ct-MnselU\
HMMit irtnmiique au martcRai Lytutey
ew
line députât ion de, la colonie britannique
à Casablanca, ayant à sa !éle le consul.
M. Scions, n présenté ovant-hier après-
midi. au maréchal Lyautey. en témoignage
de respect el d'admiration, un superbe plat
d'argent, à l'occasion de son t)Maroc.
« Le maréchal, en remerciant. ;> rappel.',
je grand appui qu'il avait, toujours reçu
nu cours des treize années de sa résidence
de tous les consuls du Maroc.
(1) De l'Ombre sur la Mosquée (roman
marocain), par J. Duffaud et P. Darius. Li-
brairie Baudinièrc, 23, rue. du Caire, Paris.
La guerre au Maroc
LES OPERATIONS MILITAIRES
La situation est calme sur l'ensemble du
front. Dans le secteur de l'Extréme-Est;
nos troupes se sont installées à Zosra, tan-
dis qu'un escadron espagnol effectuait sa
liaison à Zag avec une brigade de cavale-
rie française.
Les pluies intermittentes qui règnent
dans la région n'ont pas empêché nos par-
tisans et nos forces de cavalerie de pa-
trouiller en avant de notre front, en ne
rencontrant que peu de résistance.
Ces forces ont atteint Hassassa.
Dans la région du Haut-Leben, nos par-
tisans Tsoul ont également patrouillé.
Nos troupes partant du cercle assez
fermé de Syah à Ouzli, par Zag et Zoralft
ChehouTfene,continucnt leur progression en'
direction du Nord, notamment vers la ré-
gion du djebel Beni-Hamed et de Liche,
réservoir fVeau que nous atteindrons pro-
chainement en liaison avec les troupes es-
pagnoles.
Soumissions
Les premiers effets importants de notre
avance dans le secteur Est ont été d'ame-
ner des soumissions nombreuses dans les
tribus Metalsa et Guezmaia. Ce mouvement
semble se prolonger vers l'Ouest, chez leu
Marnissa, qui demandent qu'un cald ami
de la France, nommé Ahrnar Damidiou,
vienne prendre leur commandement. Ces
tribus ont pillé la mehatla rifaine de Bra-
ber, tandis que les Guez Maia pillaient
celle de Sidi-Bou-Rockba, s'emparaient de
munitions et d'armes et tuaient des Hi-
fains.
Au même moment,, un nouveau groupe
important de familles lirancs est rentré
dans l'obéissance, livrant combat aux Ri-
fains jwHir «'échapper et en tuant onze.
Les forces navales
Le cuirassé Paris vient dt rentrer il Tou-
lon.
Le capitaine de corvette Guillon assure
que le moral des hommes a été très bon,
aussi ont-ils mérité la période de repos qui
va se produire pour éMx tt leur retour.
Chez les Rifains
Abd-el-Krim rassemble actuellement
15.000 guerriers dans la région d'Alt Ke-
mara, où il se trouverait lui-même avec
ses deux chefs de guerre : son frère et El
Kheriro.
Ce point de rassemblement se trouve à
13 kilomètres au sud d'Ajdir.
On prête à l'ennemi l'intention d'atta-
quer, soit les Espagnols débarqués à Ajdir,
quer, l'aile gauche de notre dispositif dans
soit
la région située au nord de Kiffane.
Maladresse d'Abd-el-Krlm
Les parente et les partisans du caïd Mo-
hamed Azerkane et d'autres notables exé-
cutés sur tordre d'Abd-el-Krim se sont
révoltés ouvertement, contre le chef rifain.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Service météorologique
DCpU1 le premier de ce mois, on a ins-
titué à l'Observatoire météorologique de
Madrid un service spécial à l'udresse du.
Maroc. Chaque matin, un transmet au gé-
néral en chef et aux différents généraux
espagnols se trouvant au Maroc des télé-
grammes contenant la prévision du temps
pour les vi!lg!-(III,lrL' heures qui vont sui-
vi v.
Il parait que ce nouveau service est très
apprécie et. que son utilité est indéniable.
Nos généraux a Il Marne reçoivent-ils les
renseignements météorologiques transmis
par la Tour Eiffel ? Le service météorolo-
gique du fort de Saint-Cyr doit s'en" oc-
cuper.
L'aviation
Comme lérnoignagrie de gratitude pour
les servies remarquables rendus par
l'aviation française dans la guerre du Kif,
S. M. Alphonse Mil a e^niéré la grand'
croix du Mérite militaire espagnol à M.
Laurent-Eyiinc. sous-sec.Vetai.re d'Elut de
l'Aéronautique.
Mien que gênée par le mauvais temps,
notre aviation a effectué hier plusieurs rc-
comiaijssan'cis et quinze bombardements
des organisations ennemies de Gharsai et
d'Alll-B,.I"!'!.
Belles citations
On été «.lies à l'ordre de l'armée : M.
Gauduehoii, lieutenant au 2" bataillon, le
tirailleurs coloniaux ; chef de poste de
Bou Ganous.
Tient 7i> jours malgré les ayants ennemis
répétés, l'ouvrage soumis au feu violent des as-
saillants. Attiuju'- journellement, puis encerclé*
a su, midgiv ses pertes et une chaleur tor-
ride rendue plus pénible encore par le ration-
nement de l'l'au, maintenir intact le moral de
sa garnison. Sa tâche terminée, a été griève-
ment. blesse, le 10 août, en dirigeant ses hOIU-
mes au cou:>. *le la rele\e.
M. r-NLtli 1.'•ceinte, capitaine a\iateur. :
Venu en qual'té de \oloiitaiie au Maroc, a
survolé le l!t'. M'plemhre ,I:!I,:I tri', faible alti-
tude et. 111.i'|ev,. uni' vive fusillade ennemie, la
eu!e .jOà et ie» lortes organisations ennemies
autour du poste de Bou.Ganous. pour mitrailler
el bombarder imis eflicaceiuenl les retranche-
ments et groupements ennemis qui s'opposaient,
a l'avance de nos troupes.
I.e lit!ulen;inl-«-ol(inel Hepnald Kann
Ofliritv de !;i plu-, baille \a|e.n morale qui,
fit,
dant dt' guerre, a toujours donne l'exemple des
plus belles vertus guerrières : bravoure ̃ a:lm<;
el réfle-hie, o'it pa>^ii>nne p. ur l'action, éner-
gi(\ toute • *1 a\e. Tombé en première liiine
où son ''ouvage et son mépris habituel du dan-
ger l'avaient en'rain«\
Contre le communisme
Le pirti communisle avait organisé ;V
I.nl'i'nt satl- des Fêles, une. réunion con-
tre la guerre du Marne, l'ne partie du
public enipéf fia 1e délégué de la C.C. r.ir.
de prononcer certaines ai laques, contre, la
Franco, et du tumulte se produisit Fina-
lement. une partie des assistants fit. voler
une adi'ess" aux soldats qui combat lent
pour l'honneur du pays malgré la propa-
gande défaitiste du pavli eonummteto.
0
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES AKTICLU PUBLIÉS PAR "US ANNALES OOUNUALSS- MM LA MbQWtft
saclumu ou JOUIR"
IMA 1 .J .----.,.,.
DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
IMIUîm et iWahlnliN : 34. Ru. du Mont-Ttiabor. PARIS-1" Téléjtoiie : LêVfll W4!
Un m 4 Mme a "o
WWlBwW j Franc• •< CoUmim. tO t 45 » 15 ,
tCSTf ~~WMMr. 110. »
On •'•boame daài tous Ut Bor«*axd« pottootckezles principaux libraire*
Le mouvement pan-asiatique
L'an dernier, au lendemain du jour où les
Etats-Unis excluaient de leur territoire les hom-
mes de race jaune, il se formait au Japon une
association qui se proposait d'unir tous les élé-
ments qui peuplent l'Asie et qui prit le nom
d'Association Pan-Asiatique.
Grouper tous les peuples de race jaune, ou
tout au moins réunir en une vaste ligue les élé-
ments représentatifs de chacun d'eux était et est
encore une entreprise difficile à réaliser. Lors-
que nous, Européens, nous parlons de l' Asie,
nous nous figurons volontiers un grand continent
ayant son unité propre. Or, rien n'est plus va-
rié que l'immense territoire auquel nous don-
nons ce nom. Les peuples qui y vivent sont,
au moins en ce qui concerne certains, aussi
étrangers les uns aux autres que le sont les
Français et les habitants du Rif.
Aussi a-t-on pu considérer comme chiméri-
que l'idée d'assembler des populations qui,
parfois, s'ignorent et sont, en tout cas, assez
différentes tes unes des autres.
L' Association, d' ailleurs, n'a pas l'intention
de s'adresser à tous les groupements ethnogra-
phiques qui se partagent les régions qui s' éten-
dent de la Méditerranée au Pacifique, et de
l'Océan Glacial Arctique à l'Océan Indien.
Elle borne ses ambitions à l'Inde, à l'Afghanis-
tan, au Siam. à la Chine et au Japon. Elle ne
.-rle pas de l'Indochine. Il s agit, en somme,
des pays qui sont riverains de l'Océen Indien et
du Pacifique, de ce que les géographes appel-
lent, si nos souvenirs ne nous trahissent pas,
l'Asie des moussons. Mais nous nous trompe-
rions fort si nous pensions que ce sont des con-
sidérations géographiques qui l'ont déterminée
à limiter le champ de son activité. En réalité,
lar ligue, ou association pan-asiatique, ne s'in-
téresse qu'aux pays qui sont d'une façon plus
ou moins directe, l'objet des convoitises des
trands Etats impérialistes.
- Les débuts de cette association ont été mo-
tiates. Certains pensèrent même que l'année qui
avait vu sa naissance serait aussi celle de sa
Clisparition. Il n'en a rien été. Après avoir vé-
gété en silence durant près d'un an, elle com-
mence à faire parier d'elle. Elle a fait au
lapon même certains progrès. Elle groupe, à
l'heure actuelle, un nombreux et brillant état-
major recruté dans les milieux dirigeants du
pays : financiers, industriels, militaires, intel-
lectuels, oolitiques, et des troupes d'importance
respectable.
Aujourd'hui elle a décidé de porter en Chine
son effort de propagande et de recrutement.
Ette y a envoyé deux de ses membres les plus
considérables : le général en retraite Kaetsu et
un membre influent du Parlement, te député
Imazato. Ces deux délégués ont parcouru la
Chine pendant plusieurs semaines, afin d'y créer
des filiales de la ligue. Quel a été le résultat
de leurs démarches ? Il est assez difficile de le
dire avec grande précision. Le - général - Kaetsu
s est déclaré fort satisfait de sa tournée de pro-
pagande ; il a constitué plusieurs sections. En-
fin, ce qui nous semble plus important, il aurait
trouvé de grandes sympathies dans ces classes
de la société qui, en Chine comme ailleurs,
dirigent le pays et imposent à une masse igno-
rante ou indifférente la politique de leur choix.
C'est évidemment un premier succès. Nous ne
croyons pas que des émissaires aient été dirigés
sur l'lnd ou le Siam. Mais cela viendra, car
les dirigeants de l'Association se proposent de
fonder dans ces pays des sections qui, unies à
celles de la Chine et du Japon, constitueront
une manière dFiats-Unis de l' Asie.
Mais nous n'en sommes pas encore là. 11 en
est même qui pensent que nous n'en arriverons
jamais là. Ils citent, à l'appui de leur opinion,
J'aventure de Rabindranath Tagore qui, il y
a quelques années, parcourut la Chine et le
Japon dans un but analogue et ne recueillit
guère que des sarcasmes. On le traita un peu
partout de fou, de rêveur, de rétrograde. Mais
il ne faudrait pas trop se fier à un seul exemple.
Les fondateurs de la ligue n'ignorent pas ce
précédent, au fond, fort peu encourageant, mais
Us savent aussi que les temps ont changé et que
la politique des Etats européens et cel le de
l'Amérique ont hâté une évolution psychologi-
que favorable à leurs desseins.
Ils ne songent pas à nier les difficultés qui
se présentent sut leur chemin. Ils ne les sous-
estiment pas. Ils reconnaissent quels obstacles
sont pour eux les différences de langue, de
moeurs, de culture qui séparent les peuples qu'ils
se proposent d'unir. Mais ils pensent - et peut-
être ont-ils raison - que le temps travaille pour
eux. L'un des animateurs de la ligue, le député
Iwasahi, déclare : « Les différences sont, en
effet, énormes, mais elles s'effacent devant un
fait évident : c'est qu'il y va de la vie ou de
la mort de chacune des nations d'Asie dans ses
rapports avec les puissances occidentales. La
nécessité sera le meilleur trait d'union. »
Cest parfaitement exact. Et puis, est-il ab-
soltvnent nécessaire de réunir vraiment tous les
peuples d'Asie ? Il suffit de faire l'entente entre
les deux plus importants : la Chine et le Japon.
Sur eux deux devra reposer le nouvel édifice.
Or, entre eux, I union est assez facile. Entre
eux, les points communs sont nombreux ; des
liens existent déjà. et il sera facile de les res-
eerrer. Et une fois « que ces deux pays auront
pris la tête du mouvement, toutes les autres na-
tions de l'Asie emboîteront le pas derrière elle.
L'union sera un fait accompli. »
Cela fait, les promoteurs de l'Union pan-
asiatique entrevoient un avenir plein de pro-
messes pour leur orgueil de race. « Qui ne voit
alors, s'écrie l'un d'eux, de quel poids sera
cette grande voix de toute 1. Asie) Isolés, le
Japon, de même que la Chine, ont beau protes-
ter contre tel ou tel acte arbitraire de l'Améri-
que ou de l'Angleterre, leur voix n'est pas écou-
tée. Il en sera tout autrement lorsque l'Asie
n'aura qu'une voix. »
A les prendre au pied de la lettre, ces décla-
rations poivraient passer pour un avertissement
gros de menaces à l'égard des puissances de
civilisation européenne. Une pareille interpré-
tation serait, paraît-il, une très lourde erreur.
Aucun sentiment d'hostilité à l'égard des Euro-
péens n'habite l'âme des fondateurs de l' Asso-
ciation. Leur projet n'est pas de forger une puis-
sante arme de guerre contre les peuples de race
blanche, mais, au contraire, de créer un ins-
trument qui permettra de résoudre à l'amiable
les conflits éventuels du Pacifique.
Le général Koutsu s'exprime ainsi : « Notre
but est de discuter entre Asiatiques les pro-
blèmes orientaux. en connexion spéciale avec
l'activité des Occidentaux en Asie. » Et, de
son côté, le député Iwasahi ajoute : « NotTe
ligue ne vise qu'à préparer un règlement équi-
table et pacifique des problèmes qui surgissent
entre les nations asiatiques et les puissances
étrangères, Angleterre et Etats-Unis. »
D'après ces personnages, la politique actuelle
des Etats-Unis et de l' Angleterre doit aboutir
à un conflit. « Les nations d' Asie, prétendent-
ils, doivent secouer leur long sommeil et se pré-
parer à agir de concert vis-à-vis des nations
occidentales. Si elles demeurent dans l'état
actuel de désordre et d'incohérence, elles ne
peuvent imposer à l'Amérique et à r Angleterre
de renoncer à l'égard de la Chine à tel ou tel
procédé qui amènera fatalement un jour un con-
flit armé. n Or. aucune nation d'Asie ne dé-
sire pareille éventualité. Un seul moyen pour
récarter : s'entendre, donner l'impression de
la force : constituer un bloc asiatique qui en
imposera aux Etats étrangers et leur inspirera
le respect des droits des peuples.
Je ne suis pas aussi sûr du résultat que les
porte-paroles de l'Association pan-asiatique.
Cependant. on ne saurait contester que ce sont
les divisions de l'Asie qui ont encouragé les
appétits de certains Rrands Etats européens et
que la constitution d'une union solide et puis-
sante peut contribuer sérieusement à les réfré-
ner. Mais de là à penser oue toute chance de
conflit se trouve dissipée, il y a loin. Et bien
osé qui voudrait l'affirmer.
Il ne nous convient guère, d'ailleurs, de jouer
au prophète. Bornons-nous beaucoup plus mo-
destement à noter les faits dont nous sommes les
témoins et à les situer si possible à leur vraie
place dans l'ensemble assez confus parfois de !a
vie contemporaine. C'est pourquoi nous ne sau-
rions rien pronostiquer au sujet de l'avenir de
l' Association pan-asiatique. Mais sa fondation
et son développement, même lent, constituent
une manifestation que les Européens, qu'inté-
ressent les problèmes d'Extrême-Orient, ne
sauraient négliger.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, sen-étaire de la
Commis Hon des Affmtres étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
Léonard Fontaine
--0-0--
Nous apprenons avec de vifs regrets le décès
à Dijon, le 7 octobre, de notre excellent ami,
M. Léonard Fontaine, administrateur-délégué
de la Société des Distilleries de l'Indochine.
A peine âgé de soixante-trois ans, M. Léo-
nard Fontaine continuait à apporter à l'œtJVTe
puissante créée par son frère aîné, M. A.-R.
Fontaine, un concours important.
Membre de très nombreuses sociétés ifnan-
cières, industrielles et coloniales, sa haute auto-
rité dans les milieux indochinois l'avait fait
élire président du Comité de l'Industrie et du
Commerce de l'Indochine.
Précisément, ce Comité, dans sa réunion
d'hier, recevait M.André Hesse et M. Alexan-
dre Varenne, Gouverneur Général. Le ministre
des Colonies, après l'éloge funèbre prononcé
par M. Vigne, vice-président du Comité, a tenu
à raopeler les services rendus à l'Indochine par
le défunt. h - - - - -- - _h U
Promu officier de la Légion d honneur à l'oc-
casion de l'Exposition colon',le deMarseille en
1922, M. Léonard Fontaine était conseiller du
Commerce intérieur et Président du Comité Co-
lonial de ce Conseil.
La mort de M. Léonard Fontaine sera vive-
ment ressentie dans les milieux coloniaux où il
était tenu en haute estime et où il ne comptait
que des amis.
Nous adressons à sa veuve, Mme Léonard
Fontaine ; à son frère, M. A.-R. Fontaine.
président du Conseil d'administration de la So-
ciété française des Distilleries de l'In&chine ;
à son fils, M. André Fontaine, et à son gendre,
M. Edouard Samson, nos condoléances émues.
L.-G. Thébanlt
Les obsèques seront célébrées Re lundi
12 (onront. il 10 b. îîO très précises, on
réalise Saint-Chariots do Mono mu où l'on
se réunim. On est prié de considérer le
présent avis comme une invitation.
Initiation Coloniale
Je suis en retard, et je tn ex-
cuse. J'aurais dû féliciter plus tôt
le Comité Provençal de la Semaine
roinmalc. qui ni a envoyé une brochure de
propagande, fort bien présentée.
Le titre est celui-ci : « Aperçu des Colo-
nies Françaises m, avec 13 photogravures et
un planisphère hors texte. Sur ce planisplzè.
re sont teintées de rouge les provinces loin-
taines de la France : la métropole est tein-
tée de la même couleur : fraternité symbo-
lique.
Ce tract illustré est un excellent instru-
ment de propagande. Il faut en féliciter les
auteurs. Ils ont eu une ambition modeste :
a indiquer, en quelques brèves statistiques et
notions précises, l'importance de chaque co-
lonie ou protectorat où flotte notre dra-
peau. -
Date de Voccupation française, superficie,
population, religion, capitale, Ports princi-
paux, chemins de fer, climat, importations,
exportations, têtes de bétail, cultures à dé-
velopper, ports métropolitains et compagnies
maritimes desservant la colonie, carrières ou-
vertes aux Français, telles sont les. catégo-
ries - qu'on a adoptées : les renseignements
y sont donnés, sobres, exacts ; c'est plus
qu'une nomenclature et c'est mieux qu'un
dictionnaire. Simplicité, ordre, clarté, voilà
des qualités de premier ordre : ce sont celles
de l'. aperçu ».
« Ce tableau sommaire, dressé avec la col-
laboration des Agences Coloniales, nous le
présentons ici dans le désir patriotique de
combla une lacune auprès de la masse du
public, pour laquelle les ouvrages sur les
colonies sont trop détaillés ou peu accessibles.
Il est devenu indispensable de faire compren-
dre à toute la nation ce qu'est vraiment la
plus Grande France, seconde puissance colo-
niale du monde, avec Près de 100 millions
d'habitants et des dimensions supérieures à
celles de l'Europe..
Oui, il serait pourtant temps, comme dit fa
chanson. Les temps seraient venus plus tôt
si l'on avait employé à l'initiation coloniale
des Français, une partie des efforts gaspillés
ailleurs en pure perte. La masse du public
ou ,comme l'on dit à présent, le Français
moyen sera inexcusable, quand il aura Par-
couru des tracts de ce genre, s'il commet en-
core les bévues formidables auxquelles il
s'expose quand il parle de certaines parties
de notre domaine colonial. Qu'il en parle,
même à tort et à travers, c'est déjà un pro-
grès : combien de Français, encore à l'hetrre
présente, restent persuadés que la France
est bornée à l'ouest par (Océan Atlantique,
au sud, par la AléditfTTante, et ne voient pas
plus loin que le bout de la carte qui figure
à la première page de l'indicateur des che-
mins de fer 1 « On ignore généralement que
les dépenses civiles de nos colonies sont
payées par leurs propres budgets et que la
France couvre seulement les dépenses mili-
taires d'occupation. - On ignore bien d'au-
tres choses, sovons-en bien convaincus. Je
sais plus d'un bachelier qui est totalement
incapable, d'ênumérer les provinces de notre
plus grande France, et, si on me réplique
quils Vont pu le jour de l'examen, j'ajoute-
rai qu'ils sont encore plus oupables. Quant
à ceux qui connaîtraient les noms des hom-
mes dont l'énergie et l'activité nous ont valu
ces territoires, - ils sont certainement des ex-
ceptions rares. Il est irrai qu'ils sont très fer-
rés sur les noms des équipiers célèbres du
rugby, et sur ceux des vedettes des cinémas.
Il faut donc, encore une fois, louer tous
ceux qui s'attachent à dissiper l'ignorance,
les préventions quand il s'agit des prolonge-
ments coloniaux de la France ; qui cher-
chent à diriger les attentions et les activités
vers ces terres où s'omrrent des champs im-
menses aux jeunes courages ; gui veulent at-
tirer là-bas, et des touristes curieux de pitto-
resque, et les producteurs, les commerçants,
les techniciens dont, nos colonies ont besoin,
beaucoup plus que de discours parlementai-
res et de programmes ministériels ; je fais
une réserve pour les programmes qui sont
exécutés : ceux-là seuls sont autre chose que
de la viande creuse, et des lieux commmts,
dont nous sommes depuis longtemps saturés.
Le moindre grain de mil ferait bien mieux
notre affaire, je veux dire, celle de notre
pays.
Mario Rouit an,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
tJdco.
PlOR LI RAPATRia DU IABOC ET D SYRIE
-0-0--
M. Louis Gardiot. député des lln^S'CS-
Alpcs, a écrit au ministre -de la Guerre
pour demander :
1° Que les militaire» du Maroc, et de
Syrie de toutes catégories, libérables en
novembre prochain, actuellement en trai-
tement dans une formation sanitaire maro-
caine on syrienne pour blessures" de gllt'I'.l't'.
soient rapatriés, si possible envoyés en
congé libérable avec soIde do. présence ,
2° Que tons les militnircs, sans excep-
tion, ayant, pris part a des op<érations de
guerre .n.11 Maroc et en Syrie, rapatriés
pour maladie on blessure, qui n'auraient,
pas obtenu une pension d'invalidité (loi du
:U mars 1M9) et qui obtiendraient un congé
de convalescence, perçoivent, durant tout
ce congé, la solde de présence, ainsi que
l'indemnité spéciale à la zone de combat
du Maroc.
A MATADI
Des difficultés pour le débarquement
Nous apprenons, que le vapeur Poitiers, de
la Société Maritime Auxiliaire de Transports,
chargé de 4.500 tonnes de charbon destiné au
chemin dé fer belge du Bas-Congo, s'est
échoué, le mois dernier, à 80 mètres , du pier
de Matadi, en face du poste 3. Malgré les
efforts faits par le batelage pour le remettre
à flot, le Poitiers est demeuré pendant plu-
sieurs jours dans sa périlleuse situation, obs-
truant complètement l'accès du port belge. Il
reposait contre une assise de roche située à
6 mètres de profondeur; sa coque n'a été pré-
servée d'une déchirure que parce que le sa-
ble qu'elle avait refoulé contre l'écueil a fait
matelas. Il a fallu décharger en pleine eau
la majeure partie de sa cargaison pour le re-
mettre à flot et l'Asie qui arrivait au Congo
belge, s'est trouvée, de ce fait, retardée.
Cet incident qui prouve la difficulté de
faire parvenir du charbon en Afrique équato-
riale et qui est loin d'être le premier, con-
firme l'insuffisance du port de Matadi qui
aggrave encore l'embouteillage du chemin de
fer, et elle ne peut que nous engager à de-
mander aux Pouvoirs publics de hâter, selon
la forme adoptée par le Sénat et la Chambre
des députés, l'achèvement de la voie ferrée
française du Congo à l'océan, et du port ma-
ritime de Pointe-Noire, où les navires pour-
ront, en toute sécurité, faire leurs opérations
en quelques heures sans s'engager dans l'em-
bouchure d'un fleuve, ni risquer d'échoue-
ment.
8.8
HONORARIAT
Par décrut en date du 29 septembre 1925
rendu sur la proposition du ministre des
Colonies, M. Augagneur Jeun-Victor, Gou-
verneur générât de l'Afrique lîquatoriale
Française en retraite, n été nommé Gou-
verneur général honoraire des Colonies.
-
Une délégation provençale chez M. Hesse
M. André Hessc, ministre des Colonies, a
reçu une délégation du Comité provençal de
la Semaine Coloniale, à la tête de laquelle se
trouvaient MM. Raymond Teisseire, prési-
dent, et Ricoux, vice-président, qui lui a re-
mis le rapport complet sur la « Semaine Co-
loniale » qui a eu lieu en Provence, du 25
juin au 2 juillet dernier.
LE RETOUR DE M. ANTÉRIOU
0.0
M. AnttUïnu, ministre fies pensions, et
l'lme Antdriou ont quitté Alger hier, pur le
paquebot Gouverneur-Général-de-Gueydou.
Le ministre a été salué, avant son dé-
part, par le gouverneur général et toutes
les autorités civiles et militaires.
(Par dépêche.)
NIGERIA
En supposant une population de 17 mil-
lions 50U.000 individus et une dépense
moyenne de 2 shilling G par tête et par
semaine, le trafic 'intérieur de la colonie
se monterait à 114.000.000 de livres par
minée. Notons que les 7/8 de la popula-
tion sont habillés de vêtements fabriques
par eux-mêmes avec du coton récolté, filé,
tissé et teint dans leurs propres demeures.
-- - «»0. -
EN ER
Le vapeur grec Margurila, de i. ton-
neaux de faune, qui a quitté East-London
avant-hier, «T destination de Dakar, avec
une cargaison de maïs, a sombré, croit-on,
et s'est perdu corps et biens.
Le Margarita avait envoyé des signaux
de détresse et fait connaître sa position et
indiqué que le vaisseau ne pouvait plus
être gouverné. Le paquebot qui a intercepté
ces signaux s'est porté au secours du vais-
seau greç. qu'il n'a pu trouvet. nifllgré de
longues recherches qui se poursuivent à
l'heure actuelle.
(Par dépêohc.)
Vers les Marquises
Alain Gerbault, l'extraordinaire solitaire
des océans, vogue en ce moment à bord de la
coque de noisette dénommée Fire-Crest (qui
déjà traversa l'Atlantique), vers les Marqui-
ses qu'il espère atteindre vers Noël.
Il eut récemment une mésaventure après
son départ de Panama.
Il s'était proposé, comme premier point de
relâche, les îles Galapagos, situées à peu
près sur la ligne équatoriale et à quelque
six cents kilomètres de la côte de la Répu-
blique de l'Equateur. -
Mais le Fire Crest. soumis au double ca-
price des vents et des courants, navigua
d'une façon si singulière qu'au bout de quinze
jours il avait ramené son pilote à un kilomè-
tre à peine du port d'où il était parti.
Philosophe, Gerbault « remit ça ». Son ba-
teau, cette fois moins fantaisiste, parvint aux
Galapagos vers la fin de juillet. Le hardi
navigateur employa là quinze jours à se re-
poser et à remonter son garde-manger. Puis
il cinerla vers les Marquises.
Cet original est un grand coupable. Il va
encore faire accuser la France, par les na-
tions-qui-ne- sont-lias-i ni lié t-i al i stes, de recher-
cher l'admiration universelle.
.1.
L'AVIATION COLONIALE
-0-0--
Le capitaine Rodli-Lccoinle, venant du
Maroc, où il s'est, engagé pour la durée de
la guerre iest arrivé à Paris A 7 Il. W,
hier matin. Il partira dés demain pour Ts-
tros, où l'attend l'appareil de vitesse sur
lequel il doit courir la coupe Reaumont.
Le Maroc dévoilé
0-0-
C'est le pays maghzen tel qu'il est de-
venu depuis l'occupation française, que le
jeune Ahmed ben Bouchaïb, de Marrakech,
parcourt à la suite d'un chauffeur d'auto-
mobile. Toute une série de tableautins sur
« Casa la Blanche », « Cantines marocaines »,
« Les Houris françaises », q A travers Ra-
bat », « Hôtes de marque », « Le the ma-
rocain », « D'un sexe à l'autre » et « La
vraie mort d'Ahmed », ce dernier très pathéti-
que en son laconisme, nous révèlent le Maroc
intime, la cO.Jr de Rabat et jettent en effet, de
« l'Ombre sur la Mosquée (1). Ah! ce n'est
pas le coup drencensoir faisant partie du bluff
organisé, dont les fonds de propagande fai-
saient plus ou moins les frais. MM. T. Duf-
faud et P. Darius, les auteufS de « L Ombre
sur la Mosquée », n'ont pas été « chambrés u
par la Résidence comme la plupart de leurs
confrères ès gens de lettres, mais ils ont vu
pas mal de choses ignorées des personna-
ges officiels et des touristes de marque. Leur
héros Ahmed a vu ce que peu de gens peu-
vent voir, car il est du pays, et dans les
nombreux emplois qu'il occupe auprès des
blancs, il a beaucoup vu et beaucoup re-
tenu. Il a tant bourlingué, assis sur le mar-
chepied de la « Ford » pilotée par Prosper 1
A la Cour de Rabat, il se passait à peu
près ce qui se passe en d autres cours d'ou-
tre-mer, soit dans notre empire noir, soit
dans notre empire jaune; mais au Maroc,
c'est plus rassemblé et, par conséquent, un
peu plus m corsé ».
Laissant de côté le genre pamphlétaire
adopté par les auteurs, nous trouvons dans
cet ouvrage des aperçus, des réflexions fort
justes et qui font méditer profondément.
La grande œuvre du maréchal y est très
bien suivie, pas à pas, et on n'en sent que
mieux tout le mérite quand on connaît tou-
tes les intrigues, parfois très basses, qu'il
lui a fallu mâter pour créer la « façade du
Maroc », et il y eut bien des fâcheux à li-
quider pour consolider la « fantaisie monar-
chique payée par notre République n. Ra-
bat, ce fut Versailles avec ses réceptions, sa
cour, ses parades, sa pompe et même son
parc aux cerfs avec l'influence des favoris,
A défaut de favorites.
De toute cette civilisation surchauffée,
c'est le pauvre Ahmed qui paie les pob
cassés et meurt très bravement, en souriant,
sous la balle farouche des défenseurs de*
rochers natals. La médaille militaire et croix
de guerre avec palme à titre posthume ré-
compensèrent celui qui en avait tant vu.
Somme toute, le livre de MM. J. Duffaud
et P Darius est l'histoire d'un ancien régime.
Eugène Devaux
A LA CHAMBRE
-0-0-
DANS LES COMMISSIONS
Le budget des Colonies
T.a Commission des finances a examiné le
budget des colonies, rapporté par M. Ar-
chirnhuud. Diverses réductions ont été opé-
rées. Trois d'pntre tvlles, d'un million cha-
cune, portent sur les frai.s de route du per-
sonnel militaire, sur les dépenses en vivres
l't. sur les dépenses en haballleinent de l'ad-
ministration pénitentiaire.
Une motion a été votée invitant le Gou-
vernement à présenter, chaque année, un
rapport spécial sur la situation financière,
économique et sociale de chaeujje de nos
i-olonies.
UNE DÉPÊCHE DimilECBIlL LYAUTEY
0-0
Le maréchal Lyautey a répondu à l'hom-
mage de l'Académie par le télégramme sui-
vant que M. Dmimic, secrétaire p<'rp<''!.uo!.
a communiqué l»Ler à la Compagnie :
Il Je suis profondément touché du témoi-
gnage que veulent bien m'ad rosser mes
confrères de l'Académie française dans
des termes qui m'honorent grandement, el
à un moment oÙ j'en ressens parliculière-
ment le prix.
Je vous demande d'être l'interprète de
ma gratitude émue. »
.1.
AU m RÉCHAL LYAUTEY
Ses compatriotes
0-0
Le maréchal Lyautey vient de recevoir la
dÓpèche suivantè, hommage spontané des
agriculteurs lorrains a leur grand compa-
triote :
Deux cents auditeurs de la journée rurale
de Réméréville. au moment où le maréchal
I.yaut('y quitte 1(' Maroc, ont. prié l'Union Lor.
raine des syndicats agricoles (le transmettre
leurs hommages et leur reconnaissance au
grand Lorrain qui a donné a la France co ma-
gnifique Maroc, complément indispensable de
nos provinces du nord de l'Afrique.
Le président de VlJnion Lorraine
des Syndicats agricoles
Edouard de \VAHREN
Wpnté de Meurthft-ct-MnselU\
HMMit irtnmiique au martcRai Lytutey
ew
line députât ion de, la colonie britannique
à Casablanca, ayant à sa !éle le consul.
M. Scions, n présenté ovant-hier après-
midi. au maréchal Lyautey. en témoignage
de respect el d'admiration, un superbe plat
d'argent, à l'occasion de son t)
« Le maréchal, en remerciant. ;> rappel.',
je grand appui qu'il avait, toujours reçu
nu cours des treize années de sa résidence
de tous les consuls du Maroc.
(1) De l'Ombre sur la Mosquée (roman
marocain), par J. Duffaud et P. Darius. Li-
brairie Baudinièrc, 23, rue. du Caire, Paris.
La guerre au Maroc
LES OPERATIONS MILITAIRES
La situation est calme sur l'ensemble du
front. Dans le secteur de l'Extréme-Est;
nos troupes se sont installées à Zosra, tan-
dis qu'un escadron espagnol effectuait sa
liaison à Zag avec une brigade de cavale-
rie française.
Les pluies intermittentes qui règnent
dans la région n'ont pas empêché nos par-
tisans et nos forces de cavalerie de pa-
trouiller en avant de notre front, en ne
rencontrant que peu de résistance.
Ces forces ont atteint Hassassa.
Dans la région du Haut-Leben, nos par-
tisans Tsoul ont également patrouillé.
Nos troupes partant du cercle assez
fermé de Syah à Ouzli, par Zag et Zoralft
ChehouTfene,continucnt leur progression en'
direction du Nord, notamment vers la ré-
gion du djebel Beni-Hamed et de Liche,
réservoir fVeau que nous atteindrons pro-
chainement en liaison avec les troupes es-
pagnoles.
Soumissions
Les premiers effets importants de notre
avance dans le secteur Est ont été d'ame-
ner des soumissions nombreuses dans les
tribus Metalsa et Guezmaia. Ce mouvement
semble se prolonger vers l'Ouest, chez leu
Marnissa, qui demandent qu'un cald ami
de la France, nommé Ahrnar Damidiou,
vienne prendre leur commandement. Ces
tribus ont pillé la mehatla rifaine de Bra-
ber, tandis que les Guez Maia pillaient
celle de Sidi-Bou-Rockba, s'emparaient de
munitions et d'armes et tuaient des Hi-
fains.
Au même moment,, un nouveau groupe
important de familles lirancs est rentré
dans l'obéissance, livrant combat aux Ri-
fains jwHir «'échapper et en tuant onze.
Les forces navales
Le cuirassé Paris vient dt rentrer il Tou-
lon.
Le capitaine de corvette Guillon assure
que le moral des hommes a été très bon,
aussi ont-ils mérité la période de repos qui
va se produire pour éMx tt leur retour.
Chez les Rifains
Abd-el-Krim rassemble actuellement
15.000 guerriers dans la région d'Alt Ke-
mara, où il se trouverait lui-même avec
ses deux chefs de guerre : son frère et El
Kheriro.
Ce point de rassemblement se trouve à
13 kilomètres au sud d'Ajdir.
On prête à l'ennemi l'intention d'atta-
quer, soit les Espagnols débarqués à Ajdir,
quer, l'aile gauche de notre dispositif dans
soit
la région située au nord de Kiffane.
Maladresse d'Abd-el-Krlm
Les parente et les partisans du caïd Mo-
hamed Azerkane et d'autres notables exé-
cutés sur tordre d'Abd-el-Krim se sont
révoltés ouvertement, contre le chef rifain.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Service météorologique
DCpU1 le premier de ce mois, on a ins-
titué à l'Observatoire météorologique de
Madrid un service spécial à l'udresse du.
Maroc. Chaque matin, un transmet au gé-
néral en chef et aux différents généraux
espagnols se trouvant au Maroc des télé-
grammes contenant la prévision du temps
pour les vi!lg!-(III,lrL' heures qui vont sui-
vi v.
Il parait que ce nouveau service est très
apprécie et. que son utilité est indéniable.
Nos généraux a Il Marne reçoivent-ils les
renseignements météorologiques transmis
par la Tour Eiffel ? Le service météorolo-
gique du fort de Saint-Cyr doit s'en" oc-
cuper.
L'aviation
Comme lérnoignagrie de gratitude pour
les servies remarquables rendus par
l'aviation française dans la guerre du Kif,
S. M. Alphonse Mil a e^niéré la grand'
croix du Mérite militaire espagnol à M.
Laurent-Eyiinc. sous-sec.Vetai.re d'Elut de
l'Aéronautique.
Mien que gênée par le mauvais temps,
notre aviation a effectué hier plusieurs rc-
comiaijssan'cis et quinze bombardements
des organisations ennemies de Gharsai et
d'Alll-B,.I"!'!.
Belles citations
On été «.lies à l'ordre de l'armée : M.
Gauduehoii, lieutenant au 2" bataillon, le
tirailleurs coloniaux ; chef de poste de
Bou Ganous.
Tient 7i> jours malgré les ayants ennemis
répétés, l'ouvrage soumis au feu violent des as-
saillants. Attiuju'- journellement, puis encerclé*
a su, midgiv ses pertes et une chaleur tor-
ride rendue plus pénible encore par le ration-
nement de l'l'au, maintenir intact le moral de
sa garnison. Sa tâche terminée, a été griève-
ment. blesse, le 10 août, en dirigeant ses hOIU-
mes au cou:>. *le la rele\e.
M. r-NLtli 1.'•ceinte, capitaine a\iateur. :
Venu en qual'té de \oloiitaiie au Maroc, a
survolé le l!t'. M'plemhre ,I:!I,:I tri', faible alti-
tude et. 111.i'|ev,. uni' vive fusillade ennemie, la
eu!e .jOà et ie» lortes organisations ennemies
autour du poste de Bou.Ganous. pour mitrailler
el bombarder imis eflicaceiuenl les retranche-
ments et groupements ennemis qui s'opposaient,
a l'avance de nos troupes.
I.e lit!ulen;inl-«-ol(inel Hepnald Kann
Ofliritv de !;i plu-, baille \a|e.n morale qui,
fit,
dant dt' guerre, a toujours donne l'exemple des
plus belles vertus guerrières : bravoure ̃ a:lm<;
el réfle-hie, o'it pa>^ii>nne p. ur l'action, éner-
gi(\ toute • *1 a\e. Tombé en première liiine
où son ''ouvage et son mépris habituel du dan-
ger l'avaient en'rain«\
Contre le communisme
Le pirti communisle avait organisé ;V
I.nl'i'nt satl- des Fêles, une. réunion con-
tre la guerre du Marne, l'ne partie du
public enipéf fia 1e délégué de la C.C. r.ir.
de prononcer certaines ai laques, contre, la
Franco, et du tumulte se produisit Fina-
lement. une partie des assistants fit. voler
une adi'ess" aux soldats qui combat lent
pour l'honneur du pays malgré la propa-
gande défaitiste du pavli eonummteto.
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