Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 août 1925 07 août 1925
Description : 1925/08/07 (A26,N118). 1925/08/07 (A26,N118).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396965q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE - N«' «8 CJC WUMBIO : M OKNTIMEg VENDREDI SOIR. 7 AOUT 1925
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L'Italie et le Maroc
06--
Il n'est probablement pas de pays, si l'on
en excepte l'Espagne et la France, où l'opi-
nion publique suive avec autant d'attention
qu'en Italie, les événements du Maroc.
C'est que l'Italie est une puissance médi-
terranéenne, et qu'elle veut devenir une très
grande puissance méditéranéenne.
Occupant dans la Méditerranée une posi-
tion géographique avantageuse qui, autrefois,
yalut en grande partie à Rome la domination
'de tout le littoral, elle n'est pas satisfaite
kle la part qui lui est réservée.
Pendant que, morcelée, elle n'était
(encore qu'une expression géographique, où
qu'au lendemain de son unité, elle était ab-
sorbée par les prol hnes intérieurs que posait
la constitution du nouvel Etat, les grandes
puissances européennes et notamment l'An-
gleterre et la France s'établissaient sur les
meilleurs points de la côte.
Aussi, lorsque l'Italie songea à reprendre
» vieille tradition historique, elle ne trouva
presque rien de libre sur les bords de cette
jner qui avait été autrefois sienne.
Ce fut pour tous ceux qui vivent des sou-
venirs du passé et voudraient en leur nom
Reconstituer les anciennes dominations, une
Constatation bien amère.
Cependant, cela n'aurait probablement pas
Juffi à influencer fortement le Gouvernement
et à lui imposer une politique, si d'autres
• jponsidérations plus actuelles n'étaient inter-
venues.
L Italie ne produit pas en aDonaance aes
totonnades, de la houille ou du fer, mais des
hommes, dont elle ne sait que faire. Sa po-
pulation s'accrott avec une rapidité qui in-
quiète même les plus enragés prêcheurs de
repopulation. De 16 millions qu elle était en
?8i6,' elle est passée à 25 millions en 1862,
et à 38 millions en 1919. Elle dépasse pro-
bablement aujourd'hui 40 millions car l'excé-
flent annuel des naissances est de 450.000 en-
viron. Sur un territoire qui est à peine des
trois cinquièmes du nôtre, elle compte plus
^'habitants que la France et cela dans un
pays où les ressources industrielles sont extrê-
mement réduites, où l'on ne trouve presque
aucune des matières premières qui sont com-
Jne le fondement des Industries modernes et
où le sol ne produit pas en quantité suffisante
les céréales nécessaires à l'alimentation et
qu'il faut acheter au dehors.
Aussi, tous les ans, par centaines de mille,
les. Italiens quittent-Ils leur pays, les uns
pour ne plus y revenir, ce sont les plus nom-
breux, les autres pour y rentrer une fois for-
tune faite. C'est ainsi qu'annuellement 500,
600, 700 et une fois même 872.000 indivi-
'dus, sortirent de la péninsule à destination
'des pays voisins de l'Europe, de l'Afrique du
Nord et de l'Amérique. Ce mouvement, un
moment interrompu par la guerre, a repris
'depuis la paix, avec une intensité presque
égale. Les fameuses invasions, dont nos enM,
fants apprennent le récit, n'ont jamais dé-
terminé de pareils déplacements de peuples.
La Suisse, la France, et avant la guerre
l'Autriche, en attirent un grand nombre, en-
viron un tiers, les Etats-Unis en 1*913 en
reçurent 376.000, le Brésil qui a mauvaise
réputation et où, pendant de longues années,
les ouvriers italiens étaient traités, dans les
fazendas, comme des esclaves, 32.000 seule-
ment. Mais c'est en Argentine que les émi-
grants vont - très volontiers. Ils y trouvent un
climat qui leur rappelle celui du pays natal,
et des terres qui n'attendent que le travail-
leur qui voudra bien les mettre en œuvre.
Bien que'le régime de la grande propriété
gêne leur établissement, les Italiens sont fort
nombreux; on en compte près de deux mil-
lions. Ils forment près d'un quart de la
population de Buenos-Aires. Enfin, le litto-
tal de l'Afrique du Nord donne asile à plu-
sieurs milliers.
Ces émigrants trouvent donc du travail soit
à proximité soit à une grande distance de
leur patrie. Ils apportent aux pays qui en
manquent, comme l'Amérique, une main-d'œu.
vre précieuse à plus d'un titre. Ils voftt peu-
pler les immenses espaces d-î la pampa et
grâce a eux, l'Argentine accroît annuellement
sa production en blé de même que c'est à leur
labeur souvent bien mal rémunéré, que les
planteurs brésiliens ont dû, après la suppres-
sion de l'esclavage, de continuer et même de
développer la culture du café.
Mais les conditions dans lesquelles se pro-
duit ce formidable exode de ses enfants sont
telles qu'il est sans profit pour l'Italie. Nous
l'avons dit, non seulement une très faible
proportion revient au pays natal, mais, et
cela est plus grave, le plus grand nombre se
fixe dans des pays où peu à peu ils perdent
leur nationalité. Alors que cet accroissement
de population pourrait être une cause de
force, il est sans aucun effet politique pour la
mère patrie.
Ces centaines de mille individus qui s'en
Vont sur la terre étrangère, où ils deviennent
l'un des éléments de prospérité des Etats qui
les accueillent, pourquoi ne pourraient-ils pas
contribuer à étendre la puissance politique de
la mère patrie? Pourquoi ne pourraient-ils
pas lui conquérir des espaces où flotterait le
drapeau italien au lieu de travailler à la
grandeur de T Argentine?
Il existe à quelques heures de navigation
Vie Gênes, de Naples, de Païenne, de Mes-
sine, des terres ou s'était autrefois étendue
la domination romaine et qui sont loin d'être
surpeuplées. Est-ce qu'elles ne « sont pas
comme le prolongement de la péninsule qui
s'avance vers elle comme si la nature voulait
indiquer la voie logique de leur déplacement.
Malheureusement l'histoire a, au cours du
dernier siècle, contrarié les indications de la
géographie, et d'autres qui étaient un peu
plus éloignés, sont venus planter leur dra-
peau là où l'Italie avait régné durant plu-
sieurs siècles. Autrefois, un conflit était né
de ce que sur la rive méridionale de la Médi-
terranée Rome avait trouvé une cité qui lui
portait ombrage et la gênait. Èn sera-t-il de
même aujourd'hui? Nous ne le pensons pas.
Cependant le Gouvernement italien a tou-
jours été attentif aux événements qui pour-
raient provoquer ou justifier un remaniement
à son profit du statut méditerranéen. Celui de
M. Mussolini s'en préoccupe encore davan-
tage si possible. Il a promis, et c'est là une
des causes de sa force, de trouver une solu-
tion avantageuse au problème de l'émigration.
ce qui signifie de donner à l'Italie un terri-
toire où ses enfants, en surnombre, pourront
travailler et se multiplier à l'ombre des cou-
leurs nationales..
Aussi tout ce qui peut raisonnablement
donner lieu à une démarche en vue de modi-
fier le statu quo est-il épié avec une vigi-
lance qui est rarement en défaut.
L'annonce de négociations éventuelles avec
Abd el Krim qui, si elles réussissent, modi-
fieront sinon en droit, tout au moins en fait
le statut du Maroc, fournit à la presse de la
péninsule l'occasion de faire sentir que ces
changements ne sauraient se faire sans le
consentement de l'Italie. On parle, dit-elle,
de l'Espagne, de l'Angleterre, de la France,
mais jamais de l'Italie. Et pourtant celle-ci
a joué dans le continent africain un rôle
considérable, et aujourd'hui elle y possède
des intérêts qui lui donnent le droit de dire
son mot. Elle ne peut, en tant que puissance
méditerranéenne, se montrer indifférente à
toute modification soit de droit, soit de tait,
qui se produira au voisinage du Gibraltar.
En outre, ses possessions dans l'Afrique du
Nord l'obligent c à s'intéresser E tous les
changements oui touchent à l'équilibre entre
les nations qui possèdent des territoires afri-
cains et la population indigène. t
Telle est l'opinion de la presse qui traduit
habituellement la pensée du Gouvernement.
M. Henry Bordeaux ayant, dans son arti-
cle de YEcho de Paris, demandé à tous les
pays européens de s'unir contre les trois pé-
rils : le péril bolchevique, le péril jaune et
le péril islamique, r/dea Naztonale lui ré-
pond que l'Italie est prête à prendre sa place
dans ce combat, mais à condition qu'on lui
fasse son droit, c'est-à-dire qu'on lui donne
en Afrique la place à laquelle elle peut, de
par son passé et ses intérêts présents, honnê-
tement prétendre. Or, aujourd'hui, l'Italie
est sacrifiée. Qu'on la mette à sa vraie place
et alors elle joindra son effort à celui des au-
tres Etats. La défense commune suppose un
intérêt commun. L'Italie ne veut pas com-
battre pour permettre à l'Angleterre de res-
ter sur les bords du Nil, à la France de faire
flotter son drapeau de Tunis à Rabat et à
l'Espagne de monter la garde devant Gibral-
tar, tandis qu'elle n'a à coloniser que les sa-
bles de la Tripolitaine.
La défense de la civilisation européenne
est un prétexte pour conser'lJer à la France
son empire africain et son' empire asiatique
actuels. L'Espagne, au moment du danger,
doit donner une aide gratuite, de même que
VAngleterre. Quant à VItalie, qui pourtant
est Va nation qtd a donné lfaide la plus im-
portantej pas un mot. Elle doit défendre la
civilisation européenne afin qu'à Tunis, à
Alger, à Tanger et dans le reste du Maroc,
la 'France putsse continuer son œuvre sans
être dérangée et même en LUsimilant, si cela
lui convient., la fleur de notre race.
M. Bordeaux affirme qu'il faut des hom-
mes d'Etal aux vues larges. D'accord. Mais
il i £ est Pas besoin d'y voir trpp loin pour
s'apercevoir qu'il existe un problème italien
de Vexpansion, qui est la base de la com-
mune défense européenne contre les périls
communs. Si on donne à ce problème une
solution satisfaisante, on pourra former un
front uniques renforcé par l'identité des in-
térêts. Autrements que chacun pare à ses
propres 1 malheurs. Nous qui ne sommes pas
gouvernés par des assemblées où prévalent
les plus misérables préoccupations, mais par
un homme aux vues larges, comme M. Bor-
deaux en souhaite à son pays, nous pour-
rions répondre à ces alléchantes invitations
comme on répond en France : « A quoi
bon ? »
Voilà qui est clair. Nous avions déjà fait
allusion à cet état d'esprit il y a quelques se-
maines. Mais jamais il ne s'était manifesté
avec une pareille franchise.
Les journaux allemands font écho à ces
prétentions. Le grand journal du centre, la
Gcrmania consacre un long article où il
tente de justifier les prétentions de la politi-
que italienne, qui sont naturellement encou-
ragées.
Nous avons dit sur ces questions notre sen-
timent qui n'a pas changé. Nos gouvernants
doivent faire effort pour que le Maroc ne re-
devienne pas une nouvelle source de dange-
reuses complications internationales.
Hmnry Fontaniwr,
Député du Cantal, territoire de ta
Commission des Affaires ec..
Sirn, membre de ui Commission
des colonies.
Jt
Le trangmauritaniep
--00-
De tous les projets de
transsaharien, celui qui
avait toujours retenu le
plus notre attention, fut
sans conteste le plus court,
celui qui relierait l'Afri-
que du Nordi par le Sud-
Afarocain, à l A. O. F.
C'est celui que préconi-
saient, si mes souvenirs sont exacts, mes dis-
tingués collègues Roux-Freissineng et Clau-
de Petit.
Il faut envisager d'abord l'avantage con-
sidéjable que nous offre depuis longtemps
le chemin de fer d'Oran à Colomb-Bée hard
et Béni-Ounif. L'occupation progressive
de la Mauritanie Saharienne amorcée par
Coppolani, devait nous amener inévitable-
ment en contact avec le Sud-Marocain.
N'est-ce pas de la Seguiet el Hamra que
les hommes bleus de Ma el Ainin vinrent
s'opposer à notre marche vers le Nord 1 Et
c'est encore de là que sont partis les rezzou
auxquels se sont heurtés nos pelotons mé-
hartsies de VAdrar Mauritanien. A tous les
exposés lumineux en faveur de transsa/ta-
riens partant soit d'Alger, soit d'Oran et se
dirigeant par Ouallen sur le Niger, nous
opposions le tracé transmauritanien qui nous
semblait plus aisément et surtout plus ra-
pidement réalisable, grâce à cette importante
amorce sur railway oranais. ,
Mais tempus mutatur ab illoi le Maroc
a reporté toute Vattention vers l'Ouest. L'ex-
tension de la ligne aérienne Toulouse-Ca-
sablanca jusqu'à Dakar, par le Rio de Orô,
a jalonné superficiellement le tracé du trans-
maurilmiien. De la Seguiet el Hamra à la
Sebka d'Idjil, la liaison est faite et de là
à Kaedi, la voie est libre, puisque la paix
est solidement établie en Mauritanie, de
l'Adrar et du Tagant au Sénégal.
De Kaedi à Kayes, le transmauritanien
se souderait au Tltiês-Niger, grande artère
de VA. 0. P., à laquelle se souderont un
jour tous les chemins de fer du groupe ainsi
que ceux du Togo, du Cameroum et de l'A.
E. F. I
Les quelque 2.000 kilomètres qui sépa-
reraient le Transmauritanien du Transsar
karien proprement dit, les empêcheraient
de faire double emploi. En A. O. F. Ht
Thiès-Niger ne concurrence pas beaucoup
le Conakr y-Niger.
Avec Vessor réellement prodigieux de no-
tre empire colonial ouest-africain, il faut
voir grand. Qui aurait cru que le port de
Dakar serait rapidement trop petit î Celui
de Casablanca est déjà insuffisant. Les
navires d'un fort tonnage, tel que l'Asie,
peuvent à peine y évoluer, tant la rade est.
encombrée.
Un transmauritanien aura bien vite rai-
son des foyers de dissidence qui, du Sud
marocain, menacent sans cesse de troubler
une paix que nous avons parfois chèrement
acquise.
Cette raison suffirait à elle seule pour
retenir noire allentio" sur ce problème posé
à plusieurs reprises par ceux qui suivent
avec quelque intérêt l'essor de nos possessions
africaines.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Prolectorals.
date-
M. BOREL EN TUNISIE
Après avoir visité l'arsenal de Sidi-Abdal-
lah, Fernrville, Sidi-Ahmed et les ouvrages
fortifiés de la zone ouest, M. Borel, minis-
tre de la Marine, a assisté à un banquet ser-
vi à l'Amirauté. Il a couché, le soir, à bord
du croiseur Mets. -
Le résident général de Tunisie, M. Lucien
Saint, est rentré de Bizerte à Tunis en auto,
dans la nuit, pour y recevoir aujourd'hui le
ministre de la Marine. -
«eboo
L'escadre de la Méditerranée
La division navale de l'a Méditerranée,
sons les ordres de l'amiral Dumcsnil, est
arrivée à -la première heure, le 6, à Al-
ger. Elle, est composée des , cuirassés et
croiseurs Provence, Courbet, fédn-ÎHaitf,
Paris et des escadrilles de sous-marins et
de destroyers. Le ministre de la marine
arrivera à ibord du Metz dans la matinée
de samedi 8 août.
L'amiral Violette, récemment nommé au
commandement en chef de l'Escadre, re-
joindra son poste le 20 septembre.
,
Pour sauver les éléphants
--0.0-
Le Gouvernement de l'Union Sud-Africaine
a décidé de créer un vaste terrain réservé pour
abriter le dernier troupeau d'étéphantt vivant
sur le territoire de l'Union.
Nous savons que, dans celles de nos colo-
nies où vivent ces pachidermes, les mesures de
protection et de conservation les plus rigoureu-
ses sont prises depuis quelques années. Les
chasseurs doivent acquitter des droits très éle-
vés et ne peuvent abattre que des mâles en
nombre restreint chaque année.
A la Présidence du Conseil
M. Painlevé, président du Conseil, a ac-
cordé hier une audience à Mgr Lemattre,
archevêque de Carthage, primât d'Afrique.
Engagements pour le Maroc
0-0 -
Tout le monde connaît l'admirable et patrio-
tique campagne menée depuis sept ans par M.
Bi net- V almer, l'héroïque président de 1" Asso-
ciation des chefs de section. Un de nos con-
frères nous apprend que le glorieux mutilé s'est
engagé incognito, il y a plus d'un mois déjà,
pour le Maroc, où il accomplit vaillamment une
tâche ingrate. Souhaitons à l'illustre écrivain
de nous revenir bientôt chargé de nombreux
trophéet.
- Les excellents chansonniers, Lucien Boyer
et Jean Bastia, dont on n'a pas oublié la belle
attitude pendant la grande guerre, sont, nous
dit-on, partis, eux aussi, mais depuis moins
longtemps, pour le front marocain,
L'ambition, à l'un comme à l'autre, de ces
deux aèdes, est de gagner la médaille militaire
dans les défilés du Rif.
Bonne chance et surtout bon retour.
"oe
Une soierio à la COle d'Ivoiri
Un aviateur, dans l'art passé maître, se fit
coupeur et scieur de bois.. Tel. est le cas du
capitaine Lachmann qui, en 1923, a accompli
une randonnée aérienne de 6.400 kilomètres
(Dakar, Bamako, Ouagadougou, Bamako,
Bouakié, Bamako, Dakar), sans « casser du
bois » avec un seul avion et un seul mécani-
cien. L'endurance, la ténacité, l'énergie cons-
tante dans l'effort, nous les retrouvons dans la
création et l'organisation de la scierie que l'on
peut appeler « modèle » de M. Lachmann, à
Abidjan, sur les rives de la baie du Banco.
En attendant que ses chantiers forestiers
soient en plein rendement, M. Lachmann a
songé à débiter pour les besoins toujours plus
grands de la consommation locale les bois
riches et communs qui, le cas échéant, seront
plus faciles à exporter.
Sous deux vastes hangars, scierie et chau-
dières sont installées. Le matériel se compose :
1° d'une scie double circulaire « Clark » d'une
capacité de 1 m. 25 x 8 m. 50, avec chariot à
4 griffes, et recul automatique donnant une
grande vitesse de coupe ; 2° d'une triple cir-
culaire « Tower » débitant les gros plateaux
de la scie précédente en madriers et chevrons
(avancement automatique) ; 30 d'une scie cir-
culaire à chariot automatique spéciale pour la
planche et la latte de caisses à bananes ; 4*
d'une tronçonneuse à balancier.
Les plateaux et produirs finis sont transportés
d'une machine à l' autre par des transporteurs
automatiques à rouleaux commandés.
Une chaudière type locomotive de 8 tonnes
et de 140 mètres carrés de surface de chauffe
fournit la vapeur à une machine de 85 HP avec
un très fort volant, avec transmissions souter-
raines aux diverses machines.
L'usine est reliée à la lagune Ebrié par une
voie Decauville.
Cette installation où, comme nous le voyons,
sont rassemblées les machines les plus perfec-
tionnées, permet d'espérer un débit de 20 mè-
tres cubes de produits finis par journée de 10
heures. Même diminué de moitié, le rendement
serait encore appréciable et suffisant pour être
rémunérateur et permettre aux diverses et nom-
breuses essences forestières tous les usages aux-
quels elles peuvent satisfaire.
De plus, bien des navires qui hésitent à
charger des bois en grumes embarqueront vo-
lontiers ces bois débités, et quelle différence
de prix de transport pour les importateurs 1
En s'intéressant à la scierie Lachmann, les
Etablissements Esnault-Pelterie ont eu une no-
tion exacte d'un des meilleurs partis à tirer de
l'exploitation de la superbe forêt de la Côte-
d'Ivoire, qui est et restera la principale richesse
de la colonie, appelée à reprendre son esl)r
économique sous la direction avertie et avisée
de son nouveau Gouverneur, M. Lapalud.
Eugène Devaux
00- - -
Au Conseil d'État
--0-0--
Aspirants receveurs d'Alger
Pour les motifs ci-après" cette haute
jurisprudence a rejeté la requête de deux
vérificateurs principaux des contributions,
MM. Bcsanicenez et Mowrjan, contre ime
décision du gouverneur général de l'Algérie
rejetant leur demande de réinscription sur
la liste des aspirants receveurs.
Le Conseil :
Considérant qu'il résulte de l'instruction que
MM. Besancenez et Mourjan ont etc. après leur
examen d'aptitude, inscrits sur la liste des as-
pirants receveurs et nommés à leur tour, au
cours de l'année 1920, à l'emploi de receveur ;
qu'ils ont ultérieurement demandé, pour des rai-
sons personnelles, à être relevés des fonctions
qui leur avaient été confiées, et qu'ils ont dé-
claré expressément renoncer aux avantages que
leur conférait l'examen, qu'ils ont été en consé-
quence replacés dans le cadre des vérificateurs
cl rayés de la liste des aspirants receveurs.
Que dès lors, les requérants ne sauraient a
présent se prévaloir pour demander leur réinscription, sans nouvel
examen, sur la liste des aspirants receveurs,
qu'il résulte de ce qui précède que c'est à bon
droit que le gouverneur général a rejeté la ré-
clamation des requérants.
D'où rejet de la requête.
Requête d'un agent candidat aux services
civils de Madagascar
Le Conseil d'Etat a rendu un arrêt reje-
tant la requête de M. Saillard., contre une
décision du ministre des Pensions lui refu-
sant le certificat d'àptttude physique à
l'emploi des services civils dg Madagascar.
RIEN NE VA PLUS
Quelques-uns de nos confrères se sont émus
de l'ouverture d'un casino à Korbous. aux
environs de Tunis.
Le journal royaliste Candide, reprenant les
informations de certains de nos confrères de
la presse de la Régence, publie le filet sui-
vant :
A Tunis, le 6ey, d'accord avec notre Rési-
dent Général, a interdit les tripots. Mais à
quelques kilomètres de la capitale, au jvnd
d'une calanque méditerranéenne, le petit vil-
lage de Korbous possède un cercle aulorilé.
Cet insigne privilège a été concédé à Kor-
bous en raison de ses sources chaudet, aux
propriétés bienfaisantes. Une station thermale
dépourvue de roulette et de petits cheoaux,
fouirait J'une réputation médiocre. Grèce à ses
tables de baccqra, - la renommée de Korbous
a étend jusqu au désert.
Un juif. un Arabe et un Espagnol dirigent
le tripot. Ils ont eu l'habileté d'ouvrir un large
crédit aux joueurs qui possèdent des plantations
d' olers. Les plaques de nacre, jetées sur le
tapis vert, représentent souvent des centaines
de ces beaux arbres. consacrés jadis à Mi-
nerve.
L'automobile du cercle fait la navette entre
Korbow et Tunis. On va chercher les clients
à la tombée de la nuit. A liaube, on les ra-
mène chez eux.
Autour des tables, on voit des Arabes im-
passibles, qui sortent de leurs gandourahs des
VHSSCS de billeb, des juifs crasseux mais ri-
ches, d'anciens débardeurs du port, aujour-
d'hui millionnaires.. Tous les peuples de la
Méditerranée communient à Korbous dans les
Voluptés du baccara.
Au-dessus du tripot, on a installé un restau-
rant kacher où les Israélites peuvent manger
des viand es d animaux sacrijrés selon le rite.
Quand un joueur a beaucoup perdu, un des
patrons s'approche de lui et le conduit, avec
sollicitude, dam l'établissement de bains, amé-
nagé dam un ancien palais du bey. Dans une
vasque de marbre, le joueur malheureux sent
ses fierfs se détendre. Bientôt, H reprend con-
fiance et, ragaillardi par les eaux de Korbous,
retourne dans la salle du tripot.
Tout cela n'est pas nouveau. Quoi qu'on
fasse, on n'empêchera pas plus les Arabes et
les juifs tunisiens d'aller au tripot –1 Korbous
ou un autre, les occasions ne manquent point
que les Français ou les Anglais d'aller aux
courses, les Américains de jouer au poker, les
Espagnols de jouer aux tarots.
Faut-il rappeler à ces aimables censeurs
qu'il y a six lustres, aux portes de Tunis, le
Belvédère, dans le jardin du même nom, était
un tripot aussi, au Belvédère succéda le Ca-
sino municipal avec ses deux salles de jeu à
la portée de toutes les bourses et destinées
aux divers milieux de la capitale.
Déjà. il faut faire un effort pour aller à
Korbous, et déjà l'éloignement épargne aux
moins fortunés des joueurs la malchance de
perdre les quatre sous qu'ils ont. *
AU QUAI D'ORSAY
-0-0---
M. Briand a reçu hier M. Quimoncs de
Leon, ambassadeur d'Espoigne à Paris.
D'OR AN AU CAP
-–0-0–
La mission Dclingette dont nous avons
annoncé l'arrivée au Havre est arrivée
hi,er soir é. 18 heures à Paris. Les Automobi-
les llonault lui ont offert une réception in-
time.
EN SYRIE
-– 80
Au cours d'incursions aériennes entrepri-
ses dans le Djebel Druse, en Syrie, les avia-
teurs français ont tué. vingt-deux insurgés
et en ont blessé un grand nombre. Les au-
torités britanniques à Bagdad ont décidé de
s'opposer au moyen d'autos-mitrailleuses à
l'entrée des insurgés sur le territoire de la
Transiordanie.
Par ailleurs, la presse britannique repro-
duit un message Beuter de Jérusalem,
d'après lequel, selon des nouvelles reçues
d'Amman, les Druses auraient réussi, au
cours d'urr récent engagement avec les for-
ces françaises, à capturer plusieurs canons,
qui leur auraient permis de s'emparer de
Sneita., capitale du Djebel Druse. Le mes-
sage ajoute que les Français se seraient
retirés sur Rrza, après avoir perdu un cer-
ta.in nombre de tués et de blessés. (Sous
toutes réserves.)
–-
A BIRIBI
Comme il fallait s'y attendre, le conseil
de guerre d'Oran a acquitté le Giculenant
Mortagnc, l'adjudant Mathieu, le sergent-
major Chancel, et les sergents Tingau, Ca-
sanova et Loronzi.
Une division navale Italienne
sur les e6tes françaises
--0-0-
Une division navale italienne comprenant
les croiseurs éclniretirs Pantpra" Tigre. Leo-
ne, arrivée au Havre, a appareillé il la ma-
rée à destination de nrcst et T .orint Puis
le Panier a et le Tigre iront à Saint-Nazaire
tandis que le Leone gagnera Almeria et
Oran, où la division se regroupera pour vi-
siter encore Malte, Tri/poli et rejoindre sa
base, La Spezzia, qu'elle avait quittée au
dèut d'avril..
Après la traversée
de l'Afrique
La capitaine et Mme Delingette, le méca-
nicieh Bonnaure, et le boy Manhadou débar-
qués la. veille au Havre, ont fait hier leur
rentrée à Paris après avoir traversé l'Afrique
d'Oran au Cap.
A dix-huit heures, ils arrivaient au Stand
Renault, avenue des Champs-Elysées, précé-
dés d'une longue file d'automobiles et accla-
més par une foule compacte, a travers la-
quelle la fameuse six roues Renault put dif-
ficilement se frayer passage.
Et ce fut durant dix minutes les vivats de
la foule au milieu de l'activité des photo-
graphes et des cinématographistes.
Peu après le capitaine et Mme Delingette
pénétraient dans le stand Renault où les at-
tendaient famille, amis, aviateurs et automo-
bilistes ayant déjà réalisé de longs parcours
à travers la mystérieuse Afrique.
Il y avait là Lemaître et Arrachart, Sadi-
Lecointe, Trouiti, des parlementaires, notam-
ment nos amis Ernest Haudos, député, et
Gaston Menier, sénateur, le maréchal Fran-
chet d'Esperey, M. Appel, directeur du ca-
binet de M. le président du Conseil, minis-
tre de la Guerre; M. Le Moignic, chargé de
mission au cabinet de M. le président du
Conseil; M. Heilbronner, chargé de mission
au cabinet de M. le président du Conseil,
représentant M. le président du Conseil, mi-
nistre de la Guerre: M. Peycelon, directeur
du cabinet du ministère des Affaires Etran-
gères, représentant M. le ministre des Af-
faires Etrangères; M. Tartière, directeur du
cabinet du ministre de l'Intérieur, représen-
tant M. le Ministre de l'Intérieur; M. Gari-
delli, chef adjoint au cabinet du sous-secré-
taire d'Etat au Ministère de la Guerre, re-
présentant M. le Sous-Secrétaire d'Etat au
Ministère de la Guerre; le colonel de Goys,
représentant M. Laurent-Eynac, sous-se-
crétaire d'Etat de l'Aéronautique; le repré-
sentant du général Gouraud, gouverneur mi-
litaire de Paris, et de nombreux officiers su-
périeurs de l'armée coloniale.
M. Georges Bonnet, sous-secrétaire d'Etat
à la présidence du Conseil, était venu appor-
ter les félicitations du Gouvernement.
M. Charles Régismanset, directeur du Ca-
binet, Teillier, chargé de mission et Duchêne,
directeur, représentaient M. André Hesse,
ministre des Colonies.
M, Hugé, administrateur-délégué des Eta-
blissements Renault, retraça en termes heu-
reux cette < mission d'études » dont le suc-
cès est dû à l'indomptable énergie du capi-
taine Delingette. --- -
Partis le 15 novembre 19^4 sur 10 LV Re-
nault, M. et Mme Delingette avaient en six
jours, traversé le Sahara! Puis ils avaient
roulé vers Gao et Niamey où ils s'étaient
adjoints le mécanicien Victor Bonnaure, au-
paravant au service du maréchal Franchet
d'Espérey.
A Zinder, Mme Delingette, qui avait sé-
journé il y a dix ans au Congo, retrouva un
ancien boy, Nahmadou, qui prit place aussi
sur la fameuse voiture. ,
Les hautes eaux du lac Tchad retinrent
durant huit jours les hardis voyageurs. Ils
durent rebrousser chemin en faisant un dé-
tour de 700 km.
Enfin, après avoir touché Banghi, ils arl-
vaient le ier février à Stanleyville où le Gou-
verneur général Van Rutten leur exprimait
toute son admiration pour leur audacieuse
randonnée.
L'ère des difficultés n'était pas terminée et
la traversée des monts Rouwenzori fut parti-
culièrement laborieuse, mais la voiture sortit
indemne des terribles défilés.
Puis ce fut la traversée des rivières
dans l'Iringa. Heureusement, le capitaine se
montra habile pontonnier !
Enfin, le 4 juillet, la 10 CV Renault arri-
vait triomphalement au Cap de Bonne-Espé-
tance où les Anglais, qui apprécient les éner-
giques exploits, fêtèrent nos compatriotes.
Le discours de M. Hugé fut ponctué de
longs applaudissements, tandis que le capi-
taine Delingette, admirable de simplicité,
semblait gêné par les éloges qui faisaient éga-
lement rougir son admirable compagne.
M. Georges Bonnet apporta aux vaillants
explorateurs la sympathie et les félicitations
du Gouvernement et du Ministre de la Guerre,
M. Painlevé.
Mais ce fut tout!. Beaucoup, parmi les
assistants, regrettèrent que le sous-secrétaire
d'Etat à la Présidence du Conseil n'ait, par
une croix de chevalier de la Légion d'hon-
neur à Mme Delingette et une rosette au ca-
pitaine, reconnu officiellement toute l'admi-
rable ténacité et la farouche énergie de ces
deux vaillants Français si représentatifs des
vertus de notre race.
Espérons que l'attente sera de courte du-
réet
L..G. Thibault
CONDAMNATION D'UN SENEGALAIS
Le Sénégalais Moussa Taill qui, à Mopti,
avait tué à çouips de couteau Mme Poumar-
gues, a été condamné à quinze ans de pri-
son par les assises de la Oordognc.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre dos Colonies
qu'à la date du 5 août 10S5, lo laux officiel do
la piastre Ótan de 11 fr. 85.
e ------.-. -- -- --- -- -- --.- -- --- -- -- - ---- - --- -.;.,. ---- - -- -- -' ---- - - -- - - -- -,.:.--_--- -.---- - - -.--
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Les Annales ""nIa es
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OIRKOTBURS 1 MAROeL RUIIDEL. et L.-G. THÊBAULT
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OiriboBM (Un* ton* les Bonus d« potU et ehmimprtncipmm hbraire.
L'Italie et le Maroc
06--
Il n'est probablement pas de pays, si l'on
en excepte l'Espagne et la France, où l'opi-
nion publique suive avec autant d'attention
qu'en Italie, les événements du Maroc.
C'est que l'Italie est une puissance médi-
terranéenne, et qu'elle veut devenir une très
grande puissance méditéranéenne.
Occupant dans la Méditerranée une posi-
tion géographique avantageuse qui, autrefois,
yalut en grande partie à Rome la domination
'de tout le littoral, elle n'est pas satisfaite
kle la part qui lui est réservée.
Pendant que, morcelée, elle n'était
(encore qu'une expression géographique, où
qu'au lendemain de son unité, elle était ab-
sorbée par les prol hnes intérieurs que posait
la constitution du nouvel Etat, les grandes
puissances européennes et notamment l'An-
gleterre et la France s'établissaient sur les
meilleurs points de la côte.
Aussi, lorsque l'Italie songea à reprendre
» vieille tradition historique, elle ne trouva
presque rien de libre sur les bords de cette
jner qui avait été autrefois sienne.
Ce fut pour tous ceux qui vivent des sou-
venirs du passé et voudraient en leur nom
Reconstituer les anciennes dominations, une
Constatation bien amère.
Cependant, cela n'aurait probablement pas
Juffi à influencer fortement le Gouvernement
et à lui imposer une politique, si d'autres
• jponsidérations plus actuelles n'étaient inter-
venues.
L Italie ne produit pas en aDonaance aes
totonnades, de la houille ou du fer, mais des
hommes, dont elle ne sait que faire. Sa po-
pulation s'accrott avec une rapidité qui in-
quiète même les plus enragés prêcheurs de
repopulation. De 16 millions qu elle était en
?8i6,' elle est passée à 25 millions en 1862,
et à 38 millions en 1919. Elle dépasse pro-
bablement aujourd'hui 40 millions car l'excé-
flent annuel des naissances est de 450.000 en-
viron. Sur un territoire qui est à peine des
trois cinquièmes du nôtre, elle compte plus
^'habitants que la France et cela dans un
pays où les ressources industrielles sont extrê-
mement réduites, où l'on ne trouve presque
aucune des matières premières qui sont com-
Jne le fondement des Industries modernes et
où le sol ne produit pas en quantité suffisante
les céréales nécessaires à l'alimentation et
qu'il faut acheter au dehors.
Aussi, tous les ans, par centaines de mille,
les. Italiens quittent-Ils leur pays, les uns
pour ne plus y revenir, ce sont les plus nom-
breux, les autres pour y rentrer une fois for-
tune faite. C'est ainsi qu'annuellement 500,
600, 700 et une fois même 872.000 indivi-
'dus, sortirent de la péninsule à destination
'des pays voisins de l'Europe, de l'Afrique du
Nord et de l'Amérique. Ce mouvement, un
moment interrompu par la guerre, a repris
'depuis la paix, avec une intensité presque
égale. Les fameuses invasions, dont nos enM,
fants apprennent le récit, n'ont jamais dé-
terminé de pareils déplacements de peuples.
La Suisse, la France, et avant la guerre
l'Autriche, en attirent un grand nombre, en-
viron un tiers, les Etats-Unis en 1*913 en
reçurent 376.000, le Brésil qui a mauvaise
réputation et où, pendant de longues années,
les ouvriers italiens étaient traités, dans les
fazendas, comme des esclaves, 32.000 seule-
ment. Mais c'est en Argentine que les émi-
grants vont - très volontiers. Ils y trouvent un
climat qui leur rappelle celui du pays natal,
et des terres qui n'attendent que le travail-
leur qui voudra bien les mettre en œuvre.
Bien que'le régime de la grande propriété
gêne leur établissement, les Italiens sont fort
nombreux; on en compte près de deux mil-
lions. Ils forment près d'un quart de la
population de Buenos-Aires. Enfin, le litto-
tal de l'Afrique du Nord donne asile à plu-
sieurs milliers.
Ces émigrants trouvent donc du travail soit
à proximité soit à une grande distance de
leur patrie. Ils apportent aux pays qui en
manquent, comme l'Amérique, une main-d'œu.
vre précieuse à plus d'un titre. Ils voftt peu-
pler les immenses espaces d-î la pampa et
grâce a eux, l'Argentine accroît annuellement
sa production en blé de même que c'est à leur
labeur souvent bien mal rémunéré, que les
planteurs brésiliens ont dû, après la suppres-
sion de l'esclavage, de continuer et même de
développer la culture du café.
Mais les conditions dans lesquelles se pro-
duit ce formidable exode de ses enfants sont
telles qu'il est sans profit pour l'Italie. Nous
l'avons dit, non seulement une très faible
proportion revient au pays natal, mais, et
cela est plus grave, le plus grand nombre se
fixe dans des pays où peu à peu ils perdent
leur nationalité. Alors que cet accroissement
de population pourrait être une cause de
force, il est sans aucun effet politique pour la
mère patrie.
Ces centaines de mille individus qui s'en
Vont sur la terre étrangère, où ils deviennent
l'un des éléments de prospérité des Etats qui
les accueillent, pourquoi ne pourraient-ils pas
contribuer à étendre la puissance politique de
la mère patrie? Pourquoi ne pourraient-ils
pas lui conquérir des espaces où flotterait le
drapeau italien au lieu de travailler à la
grandeur de T Argentine?
Il existe à quelques heures de navigation
Vie Gênes, de Naples, de Païenne, de Mes-
sine, des terres ou s'était autrefois étendue
la domination romaine et qui sont loin d'être
surpeuplées. Est-ce qu'elles ne « sont pas
comme le prolongement de la péninsule qui
s'avance vers elle comme si la nature voulait
indiquer la voie logique de leur déplacement.
Malheureusement l'histoire a, au cours du
dernier siècle, contrarié les indications de la
géographie, et d'autres qui étaient un peu
plus éloignés, sont venus planter leur dra-
peau là où l'Italie avait régné durant plu-
sieurs siècles. Autrefois, un conflit était né
de ce que sur la rive méridionale de la Médi-
terranée Rome avait trouvé une cité qui lui
portait ombrage et la gênait. Èn sera-t-il de
même aujourd'hui? Nous ne le pensons pas.
Cependant le Gouvernement italien a tou-
jours été attentif aux événements qui pour-
raient provoquer ou justifier un remaniement
à son profit du statut méditerranéen. Celui de
M. Mussolini s'en préoccupe encore davan-
tage si possible. Il a promis, et c'est là une
des causes de sa force, de trouver une solu-
tion avantageuse au problème de l'émigration.
ce qui signifie de donner à l'Italie un terri-
toire où ses enfants, en surnombre, pourront
travailler et se multiplier à l'ombre des cou-
leurs nationales..
Aussi tout ce qui peut raisonnablement
donner lieu à une démarche en vue de modi-
fier le statu quo est-il épié avec une vigi-
lance qui est rarement en défaut.
L'annonce de négociations éventuelles avec
Abd el Krim qui, si elles réussissent, modi-
fieront sinon en droit, tout au moins en fait
le statut du Maroc, fournit à la presse de la
péninsule l'occasion de faire sentir que ces
changements ne sauraient se faire sans le
consentement de l'Italie. On parle, dit-elle,
de l'Espagne, de l'Angleterre, de la France,
mais jamais de l'Italie. Et pourtant celle-ci
a joué dans le continent africain un rôle
considérable, et aujourd'hui elle y possède
des intérêts qui lui donnent le droit de dire
son mot. Elle ne peut, en tant que puissance
méditerranéenne, se montrer indifférente à
toute modification soit de droit, soit de tait,
qui se produira au voisinage du Gibraltar.
En outre, ses possessions dans l'Afrique du
Nord l'obligent c à s'intéresser E tous les
changements oui touchent à l'équilibre entre
les nations qui possèdent des territoires afri-
cains et la population indigène. t
Telle est l'opinion de la presse qui traduit
habituellement la pensée du Gouvernement.
M. Henry Bordeaux ayant, dans son arti-
cle de YEcho de Paris, demandé à tous les
pays européens de s'unir contre les trois pé-
rils : le péril bolchevique, le péril jaune et
le péril islamique, r/dea Naztonale lui ré-
pond que l'Italie est prête à prendre sa place
dans ce combat, mais à condition qu'on lui
fasse son droit, c'est-à-dire qu'on lui donne
en Afrique la place à laquelle elle peut, de
par son passé et ses intérêts présents, honnê-
tement prétendre. Or, aujourd'hui, l'Italie
est sacrifiée. Qu'on la mette à sa vraie place
et alors elle joindra son effort à celui des au-
tres Etats. La défense commune suppose un
intérêt commun. L'Italie ne veut pas com-
battre pour permettre à l'Angleterre de res-
ter sur les bords du Nil, à la France de faire
flotter son drapeau de Tunis à Rabat et à
l'Espagne de monter la garde devant Gibral-
tar, tandis qu'elle n'a à coloniser que les sa-
bles de la Tripolitaine.
La défense de la civilisation européenne
est un prétexte pour conser'lJer à la France
son empire africain et son' empire asiatique
actuels. L'Espagne, au moment du danger,
doit donner une aide gratuite, de même que
VAngleterre. Quant à VItalie, qui pourtant
est Va nation qtd a donné lfaide la plus im-
portantej pas un mot. Elle doit défendre la
civilisation européenne afin qu'à Tunis, à
Alger, à Tanger et dans le reste du Maroc,
la 'France putsse continuer son œuvre sans
être dérangée et même en LUsimilant, si cela
lui convient., la fleur de notre race.
M. Bordeaux affirme qu'il faut des hom-
mes d'Etal aux vues larges. D'accord. Mais
il i £ est Pas besoin d'y voir trpp loin pour
s'apercevoir qu'il existe un problème italien
de Vexpansion, qui est la base de la com-
mune défense européenne contre les périls
communs. Si on donne à ce problème une
solution satisfaisante, on pourra former un
front uniques renforcé par l'identité des in-
térêts. Autrements que chacun pare à ses
propres 1 malheurs. Nous qui ne sommes pas
gouvernés par des assemblées où prévalent
les plus misérables préoccupations, mais par
un homme aux vues larges, comme M. Bor-
deaux en souhaite à son pays, nous pour-
rions répondre à ces alléchantes invitations
comme on répond en France : « A quoi
bon ? »
Voilà qui est clair. Nous avions déjà fait
allusion à cet état d'esprit il y a quelques se-
maines. Mais jamais il ne s'était manifesté
avec une pareille franchise.
Les journaux allemands font écho à ces
prétentions. Le grand journal du centre, la
Gcrmania consacre un long article où il
tente de justifier les prétentions de la politi-
que italienne, qui sont naturellement encou-
ragées.
Nous avons dit sur ces questions notre sen-
timent qui n'a pas changé. Nos gouvernants
doivent faire effort pour que le Maroc ne re-
devienne pas une nouvelle source de dange-
reuses complications internationales.
Hmnry Fontaniwr,
Député du Cantal, territoire de ta
Commission des Affaires ec..
Sirn, membre de ui Commission
des colonies.
Jt
Le trangmauritaniep
--00-
De tous les projets de
transsaharien, celui qui
avait toujours retenu le
plus notre attention, fut
sans conteste le plus court,
celui qui relierait l'Afri-
que du Nordi par le Sud-
Afarocain, à l A. O. F.
C'est celui que préconi-
saient, si mes souvenirs sont exacts, mes dis-
tingués collègues Roux-Freissineng et Clau-
de Petit.
Il faut envisager d'abord l'avantage con-
sidéjable que nous offre depuis longtemps
le chemin de fer d'Oran à Colomb-Bée hard
et Béni-Ounif. L'occupation progressive
de la Mauritanie Saharienne amorcée par
Coppolani, devait nous amener inévitable-
ment en contact avec le Sud-Marocain.
N'est-ce pas de la Seguiet el Hamra que
les hommes bleus de Ma el Ainin vinrent
s'opposer à notre marche vers le Nord 1 Et
c'est encore de là que sont partis les rezzou
auxquels se sont heurtés nos pelotons mé-
hartsies de VAdrar Mauritanien. A tous les
exposés lumineux en faveur de transsa/ta-
riens partant soit d'Alger, soit d'Oran et se
dirigeant par Ouallen sur le Niger, nous
opposions le tracé transmauritanien qui nous
semblait plus aisément et surtout plus ra-
pidement réalisable, grâce à cette importante
amorce sur railway oranais. ,
Mais tempus mutatur ab illoi le Maroc
a reporté toute Vattention vers l'Ouest. L'ex-
tension de la ligne aérienne Toulouse-Ca-
sablanca jusqu'à Dakar, par le Rio de Orô,
a jalonné superficiellement le tracé du trans-
maurilmiien. De la Seguiet el Hamra à la
Sebka d'Idjil, la liaison est faite et de là
à Kaedi, la voie est libre, puisque la paix
est solidement établie en Mauritanie, de
l'Adrar et du Tagant au Sénégal.
De Kaedi à Kayes, le transmauritanien
se souderait au Tltiês-Niger, grande artère
de VA. 0. P., à laquelle se souderont un
jour tous les chemins de fer du groupe ainsi
que ceux du Togo, du Cameroum et de l'A.
E. F. I
Les quelque 2.000 kilomètres qui sépa-
reraient le Transmauritanien du Transsar
karien proprement dit, les empêcheraient
de faire double emploi. En A. O. F. Ht
Thiès-Niger ne concurrence pas beaucoup
le Conakr y-Niger.
Avec Vessor réellement prodigieux de no-
tre empire colonial ouest-africain, il faut
voir grand. Qui aurait cru que le port de
Dakar serait rapidement trop petit î Celui
de Casablanca est déjà insuffisant. Les
navires d'un fort tonnage, tel que l'Asie,
peuvent à peine y évoluer, tant la rade est.
encombrée.
Un transmauritanien aura bien vite rai-
son des foyers de dissidence qui, du Sud
marocain, menacent sans cesse de troubler
une paix que nous avons parfois chèrement
acquise.
Cette raison suffirait à elle seule pour
retenir noire allentio" sur ce problème posé
à plusieurs reprises par ceux qui suivent
avec quelque intérêt l'essor de nos possessions
africaines.
William Bertrand,
Député de la Charente-Intérieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Prolectorals.
date-
M. BOREL EN TUNISIE
Après avoir visité l'arsenal de Sidi-Abdal-
lah, Fernrville, Sidi-Ahmed et les ouvrages
fortifiés de la zone ouest, M. Borel, minis-
tre de la Marine, a assisté à un banquet ser-
vi à l'Amirauté. Il a couché, le soir, à bord
du croiseur Mets. -
Le résident général de Tunisie, M. Lucien
Saint, est rentré de Bizerte à Tunis en auto,
dans la nuit, pour y recevoir aujourd'hui le
ministre de la Marine. -
«eboo
L'escadre de la Méditerranée
La division navale de l'a Méditerranée,
sons les ordres de l'amiral Dumcsnil, est
arrivée à -la première heure, le 6, à Al-
ger. Elle, est composée des , cuirassés et
croiseurs Provence, Courbet, fédn-ÎHaitf,
Paris et des escadrilles de sous-marins et
de destroyers. Le ministre de la marine
arrivera à ibord du Metz dans la matinée
de samedi 8 août.
L'amiral Violette, récemment nommé au
commandement en chef de l'Escadre, re-
joindra son poste le 20 septembre.
,
Pour sauver les éléphants
--0.0-
Le Gouvernement de l'Union Sud-Africaine
a décidé de créer un vaste terrain réservé pour
abriter le dernier troupeau d'étéphantt vivant
sur le territoire de l'Union.
Nous savons que, dans celles de nos colo-
nies où vivent ces pachidermes, les mesures de
protection et de conservation les plus rigoureu-
ses sont prises depuis quelques années. Les
chasseurs doivent acquitter des droits très éle-
vés et ne peuvent abattre que des mâles en
nombre restreint chaque année.
A la Présidence du Conseil
M. Painlevé, président du Conseil, a ac-
cordé hier une audience à Mgr Lemattre,
archevêque de Carthage, primât d'Afrique.
Engagements pour le Maroc
0-0 -
Tout le monde connaît l'admirable et patrio-
tique campagne menée depuis sept ans par M.
Bi net- V almer, l'héroïque président de 1" Asso-
ciation des chefs de section. Un de nos con-
frères nous apprend que le glorieux mutilé s'est
engagé incognito, il y a plus d'un mois déjà,
pour le Maroc, où il accomplit vaillamment une
tâche ingrate. Souhaitons à l'illustre écrivain
de nous revenir bientôt chargé de nombreux
trophéet.
- Les excellents chansonniers, Lucien Boyer
et Jean Bastia, dont on n'a pas oublié la belle
attitude pendant la grande guerre, sont, nous
dit-on, partis, eux aussi, mais depuis moins
longtemps, pour le front marocain,
L'ambition, à l'un comme à l'autre, de ces
deux aèdes, est de gagner la médaille militaire
dans les défilés du Rif.
Bonne chance et surtout bon retour.
"oe
Une soierio à la COle d'Ivoiri
Un aviateur, dans l'art passé maître, se fit
coupeur et scieur de bois.. Tel. est le cas du
capitaine Lachmann qui, en 1923, a accompli
une randonnée aérienne de 6.400 kilomètres
(Dakar, Bamako, Ouagadougou, Bamako,
Bouakié, Bamako, Dakar), sans « casser du
bois » avec un seul avion et un seul mécani-
cien. L'endurance, la ténacité, l'énergie cons-
tante dans l'effort, nous les retrouvons dans la
création et l'organisation de la scierie que l'on
peut appeler « modèle » de M. Lachmann, à
Abidjan, sur les rives de la baie du Banco.
En attendant que ses chantiers forestiers
soient en plein rendement, M. Lachmann a
songé à débiter pour les besoins toujours plus
grands de la consommation locale les bois
riches et communs qui, le cas échéant, seront
plus faciles à exporter.
Sous deux vastes hangars, scierie et chau-
dières sont installées. Le matériel se compose :
1° d'une scie double circulaire « Clark » d'une
capacité de 1 m. 25 x 8 m. 50, avec chariot à
4 griffes, et recul automatique donnant une
grande vitesse de coupe ; 2° d'une triple cir-
culaire « Tower » débitant les gros plateaux
de la scie précédente en madriers et chevrons
(avancement automatique) ; 30 d'une scie cir-
culaire à chariot automatique spéciale pour la
planche et la latte de caisses à bananes ; 4*
d'une tronçonneuse à balancier.
Les plateaux et produirs finis sont transportés
d'une machine à l' autre par des transporteurs
automatiques à rouleaux commandés.
Une chaudière type locomotive de 8 tonnes
et de 140 mètres carrés de surface de chauffe
fournit la vapeur à une machine de 85 HP avec
un très fort volant, avec transmissions souter-
raines aux diverses machines.
L'usine est reliée à la lagune Ebrié par une
voie Decauville.
Cette installation où, comme nous le voyons,
sont rassemblées les machines les plus perfec-
tionnées, permet d'espérer un débit de 20 mè-
tres cubes de produits finis par journée de 10
heures. Même diminué de moitié, le rendement
serait encore appréciable et suffisant pour être
rémunérateur et permettre aux diverses et nom-
breuses essences forestières tous les usages aux-
quels elles peuvent satisfaire.
De plus, bien des navires qui hésitent à
charger des bois en grumes embarqueront vo-
lontiers ces bois débités, et quelle différence
de prix de transport pour les importateurs 1
En s'intéressant à la scierie Lachmann, les
Etablissements Esnault-Pelterie ont eu une no-
tion exacte d'un des meilleurs partis à tirer de
l'exploitation de la superbe forêt de la Côte-
d'Ivoire, qui est et restera la principale richesse
de la colonie, appelée à reprendre son esl)r
économique sous la direction avertie et avisée
de son nouveau Gouverneur, M. Lapalud.
Eugène Devaux
00- - -
Au Conseil d'État
--0-0--
Aspirants receveurs d'Alger
Pour les motifs ci-après" cette haute
jurisprudence a rejeté la requête de deux
vérificateurs principaux des contributions,
MM. Bcsanicenez et Mowrjan, contre ime
décision du gouverneur général de l'Algérie
rejetant leur demande de réinscription sur
la liste des aspirants receveurs.
Le Conseil :
Considérant qu'il résulte de l'instruction que
MM. Besancenez et Mourjan ont etc. après leur
examen d'aptitude, inscrits sur la liste des as-
pirants receveurs et nommés à leur tour, au
cours de l'année 1920, à l'emploi de receveur ;
qu'ils ont ultérieurement demandé, pour des rai-
sons personnelles, à être relevés des fonctions
qui leur avaient été confiées, et qu'ils ont dé-
claré expressément renoncer aux avantages que
leur conférait l'examen, qu'ils ont été en consé-
quence replacés dans le cadre des vérificateurs
cl rayés de la liste des aspirants receveurs.
Que dès lors, les requérants ne sauraient a
présent se prévaloir
examen, sur la liste des aspirants receveurs,
qu'il résulte de ce qui précède que c'est à bon
droit que le gouverneur général a rejeté la ré-
clamation des requérants.
D'où rejet de la requête.
Requête d'un agent candidat aux services
civils de Madagascar
Le Conseil d'Etat a rendu un arrêt reje-
tant la requête de M. Saillard., contre une
décision du ministre des Pensions lui refu-
sant le certificat d'àptttude physique à
l'emploi des services civils dg Madagascar.
RIEN NE VA PLUS
Quelques-uns de nos confrères se sont émus
de l'ouverture d'un casino à Korbous. aux
environs de Tunis.
Le journal royaliste Candide, reprenant les
informations de certains de nos confrères de
la presse de la Régence, publie le filet sui-
vant :
A Tunis, le 6ey, d'accord avec notre Rési-
dent Général, a interdit les tripots. Mais à
quelques kilomètres de la capitale, au jvnd
d'une calanque méditerranéenne, le petit vil-
lage de Korbous possède un cercle aulorilé.
Cet insigne privilège a été concédé à Kor-
bous en raison de ses sources chaudet, aux
propriétés bienfaisantes. Une station thermale
dépourvue de roulette et de petits cheoaux,
fouirait J'une réputation médiocre. Grèce à ses
tables de baccqra, - la renommée de Korbous
a étend jusqu au désert.
Un juif. un Arabe et un Espagnol dirigent
le tripot. Ils ont eu l'habileté d'ouvrir un large
crédit aux joueurs qui possèdent des plantations
d' olers. Les plaques de nacre, jetées sur le
tapis vert, représentent souvent des centaines
de ces beaux arbres. consacrés jadis à Mi-
nerve.
L'automobile du cercle fait la navette entre
Korbow et Tunis. On va chercher les clients
à la tombée de la nuit. A liaube, on les ra-
mène chez eux.
Autour des tables, on voit des Arabes im-
passibles, qui sortent de leurs gandourahs des
VHSSCS de billeb, des juifs crasseux mais ri-
ches, d'anciens débardeurs du port, aujour-
d'hui millionnaires.. Tous les peuples de la
Méditerranée communient à Korbous dans les
Voluptés du baccara.
Au-dessus du tripot, on a installé un restau-
rant kacher où les Israélites peuvent manger
des viand es d animaux sacrijrés selon le rite.
Quand un joueur a beaucoup perdu, un des
patrons s'approche de lui et le conduit, avec
sollicitude, dam l'établissement de bains, amé-
nagé dam un ancien palais du bey. Dans une
vasque de marbre, le joueur malheureux sent
ses fierfs se détendre. Bientôt, H reprend con-
fiance et, ragaillardi par les eaux de Korbous,
retourne dans la salle du tripot.
Tout cela n'est pas nouveau. Quoi qu'on
fasse, on n'empêchera pas plus les Arabes et
les juifs tunisiens d'aller au tripot –1 Korbous
ou un autre, les occasions ne manquent point
que les Français ou les Anglais d'aller aux
courses, les Américains de jouer au poker, les
Espagnols de jouer aux tarots.
Faut-il rappeler à ces aimables censeurs
qu'il y a six lustres, aux portes de Tunis, le
Belvédère, dans le jardin du même nom, était
un tripot aussi, au Belvédère succéda le Ca-
sino municipal avec ses deux salles de jeu à
la portée de toutes les bourses et destinées
aux divers milieux de la capitale.
Déjà. il faut faire un effort pour aller à
Korbous, et déjà l'éloignement épargne aux
moins fortunés des joueurs la malchance de
perdre les quatre sous qu'ils ont. *
AU QUAI D'ORSAY
-0-0---
M. Briand a reçu hier M. Quimoncs de
Leon, ambassadeur d'Espoigne à Paris.
D'OR AN AU CAP
-–0-0–
La mission Dclingette dont nous avons
annoncé l'arrivée au Havre est arrivée
hi,er soir é. 18 heures à Paris. Les Automobi-
les llonault lui ont offert une réception in-
time.
EN SYRIE
-– 80
Au cours d'incursions aériennes entrepri-
ses dans le Djebel Druse, en Syrie, les avia-
teurs français ont tué. vingt-deux insurgés
et en ont blessé un grand nombre. Les au-
torités britanniques à Bagdad ont décidé de
s'opposer au moyen d'autos-mitrailleuses à
l'entrée des insurgés sur le territoire de la
Transiordanie.
Par ailleurs, la presse britannique repro-
duit un message Beuter de Jérusalem,
d'après lequel, selon des nouvelles reçues
d'Amman, les Druses auraient réussi, au
cours d'urr récent engagement avec les for-
ces françaises, à capturer plusieurs canons,
qui leur auraient permis de s'emparer de
Sneita., capitale du Djebel Druse. Le mes-
sage ajoute que les Français se seraient
retirés sur Rrza, après avoir perdu un cer-
ta.in nombre de tués et de blessés. (Sous
toutes réserves.)
–-
A BIRIBI
Comme il fallait s'y attendre, le conseil
de guerre d'Oran a acquitté le Giculenant
Mortagnc, l'adjudant Mathieu, le sergent-
major Chancel, et les sergents Tingau, Ca-
sanova et Loronzi.
Une division navale Italienne
sur les e6tes françaises
--0-0-
Une division navale italienne comprenant
les croiseurs éclniretirs Pantpra" Tigre. Leo-
ne, arrivée au Havre, a appareillé il la ma-
rée à destination de nrcst et T .orint Puis
le Panier a et le Tigre iront à Saint-Nazaire
tandis que le Leone gagnera Almeria et
Oran, où la division se regroupera pour vi-
siter encore Malte, Tri/poli et rejoindre sa
base, La Spezzia, qu'elle avait quittée au
dèut d'avril..
Après la traversée
de l'Afrique
La capitaine et Mme Delingette, le méca-
nicieh Bonnaure, et le boy Manhadou débar-
qués la. veille au Havre, ont fait hier leur
rentrée à Paris après avoir traversé l'Afrique
d'Oran au Cap.
A dix-huit heures, ils arrivaient au Stand
Renault, avenue des Champs-Elysées, précé-
dés d'une longue file d'automobiles et accla-
més par une foule compacte, a travers la-
quelle la fameuse six roues Renault put dif-
ficilement se frayer passage.
Et ce fut durant dix minutes les vivats de
la foule au milieu de l'activité des photo-
graphes et des cinématographistes.
Peu après le capitaine et Mme Delingette
pénétraient dans le stand Renault où les at-
tendaient famille, amis, aviateurs et automo-
bilistes ayant déjà réalisé de longs parcours
à travers la mystérieuse Afrique.
Il y avait là Lemaître et Arrachart, Sadi-
Lecointe, Trouiti, des parlementaires, notam-
ment nos amis Ernest Haudos, député, et
Gaston Menier, sénateur, le maréchal Fran-
chet d'Esperey, M. Appel, directeur du ca-
binet de M. le président du Conseil, minis-
tre de la Guerre; M. Le Moignic, chargé de
mission au cabinet de M. le président du
Conseil; M. Heilbronner, chargé de mission
au cabinet de M. le président du Conseil,
représentant M. le président du Conseil, mi-
nistre de la Guerre: M. Peycelon, directeur
du cabinet du ministère des Affaires Etran-
gères, représentant M. le ministre des Af-
faires Etrangères; M. Tartière, directeur du
cabinet du ministre de l'Intérieur, représen-
tant M. le Ministre de l'Intérieur; M. Gari-
delli, chef adjoint au cabinet du sous-secré-
taire d'Etat au Ministère de la Guerre, re-
présentant M. le Sous-Secrétaire d'Etat au
Ministère de la Guerre; le colonel de Goys,
représentant M. Laurent-Eynac, sous-se-
crétaire d'Etat de l'Aéronautique; le repré-
sentant du général Gouraud, gouverneur mi-
litaire de Paris, et de nombreux officiers su-
périeurs de l'armée coloniale.
M. Georges Bonnet, sous-secrétaire d'Etat
à la présidence du Conseil, était venu appor-
ter les félicitations du Gouvernement.
M. Charles Régismanset, directeur du Ca-
binet, Teillier, chargé de mission et Duchêne,
directeur, représentaient M. André Hesse,
ministre des Colonies.
M, Hugé, administrateur-délégué des Eta-
blissements Renault, retraça en termes heu-
reux cette < mission d'études » dont le suc-
cès est dû à l'indomptable énergie du capi-
taine Delingette. --- -
Partis le 15 novembre 19^4 sur 10 LV Re-
nault, M. et Mme Delingette avaient en six
jours, traversé le Sahara! Puis ils avaient
roulé vers Gao et Niamey où ils s'étaient
adjoints le mécanicien Victor Bonnaure, au-
paravant au service du maréchal Franchet
d'Espérey.
A Zinder, Mme Delingette, qui avait sé-
journé il y a dix ans au Congo, retrouva un
ancien boy, Nahmadou, qui prit place aussi
sur la fameuse voiture. ,
Les hautes eaux du lac Tchad retinrent
durant huit jours les hardis voyageurs. Ils
durent rebrousser chemin en faisant un dé-
tour de 700 km.
Enfin, après avoir touché Banghi, ils arl-
vaient le ier février à Stanleyville où le Gou-
verneur général Van Rutten leur exprimait
toute son admiration pour leur audacieuse
randonnée.
L'ère des difficultés n'était pas terminée et
la traversée des monts Rouwenzori fut parti-
culièrement laborieuse, mais la voiture sortit
indemne des terribles défilés.
Puis ce fut la traversée des rivières
dans l'Iringa. Heureusement, le capitaine se
montra habile pontonnier !
Enfin, le 4 juillet, la 10 CV Renault arri-
vait triomphalement au Cap de Bonne-Espé-
tance où les Anglais, qui apprécient les éner-
giques exploits, fêtèrent nos compatriotes.
Le discours de M. Hugé fut ponctué de
longs applaudissements, tandis que le capi-
taine Delingette, admirable de simplicité,
semblait gêné par les éloges qui faisaient éga-
lement rougir son admirable compagne.
M. Georges Bonnet apporta aux vaillants
explorateurs la sympathie et les félicitations
du Gouvernement et du Ministre de la Guerre,
M. Painlevé.
Mais ce fut tout!. Beaucoup, parmi les
assistants, regrettèrent que le sous-secrétaire
d'Etat à la Présidence du Conseil n'ait, par
une croix de chevalier de la Légion d'hon-
neur à Mme Delingette et une rosette au ca-
pitaine, reconnu officiellement toute l'admi-
rable ténacité et la farouche énergie de ces
deux vaillants Français si représentatifs des
vertus de notre race.
Espérons que l'attente sera de courte du-
réet
L..G. Thibault
CONDAMNATION D'UN SENEGALAIS
Le Sénégalais Moussa Taill qui, à Mopti,
avait tué à çouips de couteau Mme Poumar-
gues, a été condamné à quinze ans de pri-
son par les assises de la Oordognc.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre dos Colonies
qu'à la date du 5 août 10S5, lo laux officiel do
la piastre Ótan de 11 fr. 85.
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