Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 avril 1925 09 avril 1925
Description : 1925/04/09 (A26,N55). 1925/04/09 (A26,N55).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME- ANNEE. N° 55 LE NUMERO : 20 CENTIMES JKUDI SOIR, 9 AVRIL 1985
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU AM)CLM PUMJÉ8 PAR --LES AN NAL^S COLONIALU" BONI LA PKOPRltTÉ
EXCLUSIVE DU JOUMIAL
aux
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RéfaeliH et Aéaiaialntka : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1* Télépkm : LOCVRI 19-17
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On • •bonne dani toal I« Bwmoz de poste et chez - pfhdptui Rbrairai
La loi de finances et la contribution des colonies
«♦»
La loi du 13 avril 1900, fixant le mon-
tant de la contribution des colonies aux
dépenses militaires qu'elles occasionnent,
s'est inspiré de ce principe, si violem-
ment contesté de nos jours, mais qui
semble emprunté aux œuvres posthumes
de M. de La Palice : « Il faut prendre
l'argent où il est ». L'axiome contraire
paraîtrait tiré de l'œuvre d'un fou : « Il
faut prendre l'argent où il n'est pas ».
Donc le législateur, dans sa sagesse,
a voulu que les colonies disposant de la
(totalité de leurs ressources teussent à faire
face à. la totalité des dépenses militaires
ou civiles qui leur incombent. M. le rap-
porteur général, dans son Tome I* :
« Examen détaillé de la loi de finan-
ces », marque le progrès accompli depuis
25 ans. La contribution demandée aux
colonies s'élève à 29.200.000 francs; en
1924, elle s'élevait à 23 millions environ;
en 1923, à 20.850.000; en 1922, à
17.850.000; en 1921, à 13.076.265. La
contribution est comme la Renommée
dont parle le poète : Vires acquirit
eundo.
A tout seigneur, tout honneur. L'In-
dochine est à la place privilégiée. Pour
19125, on lui réclame 25 millions, soit 5
milions de plus que l'an dernier. Il ne
restera plus que 4.200.000 francs pour
tout le reste. L'Indo-Chine a mérité
cette distinction. Son budget pour
l'exercice 1923 se solde, au 31 mars 1924,
par 13.295.813 piastres de bénéfice ; la
caisse de réserve, au 31 mars 1923, ren-
fermait plus de 150 millions, l'ensemble
des budgets locaux et généraux dépasse
1.300.000.000 de francs. Noblesse oblige,
et M. le rapporteur général s'interroge
pour savoir si ces 25 petits millions re-
présentent bien l'effort maximum qu'on
devrait attendre de cette région fortu-
née.
Sans doute, il y a d'autres charges
u militaires et maritimes » qui s'ajoutent
à celles-là, pour former le total de 7 mil-
lions 381.000 piastres en 1924, soit 73
millions de francs. Mais cela constitue,
observe M. Henry Bérenger, moins du
dixième du budget de la colonie, et ces
sacrifices n'ont pas grandi en raison di-
recte de la prospérité de 1 Indochine.
Bien plus, les charges du budget indo-
chinois, autres que celles de son admi-
nistration locale, sont très allégées, parce
que le service de ses emprunts calculé en
francs est effectué en piastres : avec l'hu-
milité du franc, l'Indochine réalise un
bénéfice de 40 millions; un beau tableau
démontre que les charges du budget gé-
néral indochinois au titre des dettes exi-
gibles ont diminué depuis 1912.
On pourrait faire beaucoup mieux : en
relevant les impôts directs qui frappent
les indigènes, en utilisant même les cré-
dits destinés aux travaux publics, en ré-
visant traitements et indemnités servis
aux fonctionnaires et chargés de mis-
sion, on réaliserait les 6 millions de pias-
tres supplémentaires qui permettraient à
l'Indochine de payer toutes les dépen-
ses militaires, sans rien demander à per-
sonne.
Viennent alors trois paragraphes mé-
lancoliques sur l'A. D. F. Le budget,
en 1024, y atteint à peine 70.000.000.
On avait trop espéré et par suite trop
exigé de cette région; le poids des em-
prunts est lourd; 40 des ressources
sont absorbés par le service de l'em-
prunt et les contributions. On ne de-
mandera que 2.500.000 francs à l'A. O.
F. pour, les dépenses militaires, et il en
sera de même pendant e longues
années.
Madagascar devrait faire mieux pour
les Croupes d'occupation si la grande île
sortait de son « état léthargique ». Les
dettes exigibles n'absorbent que le 8,6
des ressources du budget. Les dépenses
'de matériel ont climinué de 1923-à 1924,
mais celles dtr personnel ont passé de
33.979.713 à 36.909.547. Pourtant le
budget de 1923 se chiffre par un excé-
dent de 12 millions, l'actif de la caisse
de réserve atteint 18 millions, le budget
de l'exercice 1924 « s'exécute dans la
condition la plus brillante », et les ex-
cédents budgétaires permettent la réali-
sation d'un programme de mise en va-
leur, dont on attend les plus heureux
effets. La création de la Banque d'Emis-
sion doit être très favorable à un déve-
loppement rapide des affaires. Non seu-
lement, elle permettra à 200 millions de
billets, d'ailleurs insuffisants pour la
grande Tie, de retourner au bercail de la
métropole, mais « la création d'un insti-
tut local procurera au budget de Mada-
gascar des ressources Sont la prévision
est de style dans les statuts des banques
privilégiées, et permettra de dispenser le
crédit à des conditions favorables au dé-
veloppement des affaires industrielles,
agricoles, minières et commerciales. »
Que Madagascar se prépare à se montrer
digne de cette prospérité en remboursant
les dépenses militaires qu'elle occasionne
à l'Etat 1 En attendant, et pour cette
année, ï. 200.000 francs sera sa part
contributive.
Celle de la Martinique sera, à peint,
de 200.000 fr. (contre 100.000 dans les
dernières années) ; celle de la Guadeloupe
de 150.000 (contre 75.000 dans les
dernières années) celle de la Réunion est
aussi multipliée par 2, soit : 150.000 fr.
(contre 75.000 dans le.s dernières an-
nées)
Je p?sse rapidement sur les commen-
taires des articles qui visent la contribu-
tion des colonies à l'aéronautique mili-
taire coloniale, aux dépenses d'entretien
de l'Ecole Coloniale, de l'Agence Géné-
rale des Colonies, de l'Institut national
d'agronomie coloniale, aux dépenses
d'entretien du corps de l'inspection des
colonies. « Ces mesures ne présentant
que des avantages, votre Commission
vous propose d'adopter cet article. »
Formule très juste, et dans laquelle on
aurait tort d'apporter la moindre modi-
fication. Il y a tout avantage pour le bud-
get de la France à faire participer nos
provinces lointaines aux dépenses de
toute nature qui sont employées à garan-
tir leur sécurité, à* développer leur acti-
vité économique, et pour ces provinces
mêmes c'est un honneur et un devoir que
de partager avec nous, chacune dans la
mesure de ses forces, le fardeau que le
malheur des temps rend plus incommode
et plus lourd.
Mario Rouet an,
Sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commiasion sénatoriale
des Colonies,
Rapporteur du buaget de la Marine marchande.
obel
La Banque de Madagascar
--0-0--
M. Henry Michel, rapporteur du projet de
banque d'ém ission à Madagascar, a fait par-
venir aujourd'hui le scRéma de son rapport aux
quarante-quatre membres de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats, se-
lon la décision intervenue le mercredi 1" avril
en commission.
AU MAROC
00
« Une petite lampe vient de s'éteindre. »
Les frères Tharaud publient dans le Gau-
lois d'aujourd'hui un émouvant article sur
Mme de Lens, morte récemment à Fez. Emou-
vant, parce qu'il évoque une femme de cœur
et de grand talent; parce que, aussi, les frè-
res Tharaud, parfaits écrivains et qui con-
naissent bien le protectorat, ont su montrer
que leur deuil confraternel doit être un peu
le deuil de tous les Français.
« L'originalité de notre oeuvre là-bas, di-
sent-ils, c'est d'essayer de nous attacher les
indigènes par la sympathie et l'intelligence
de leur civilisation si différente de la nôtre.
Personne n'a mieux travaillé que Mme de
Lens à cette oeuvre, avec plus de dévouement
et de bonheur. »
Mme de Lens, en effet, qui avait épousé
M. Réveillaud, contrôleur civil (fils de l'an-
cien sénateur de la Charente-Inférieure), eut
la chance excessivement rare de pénétrer, en
sa qualité de femme et qui parlait l'arabe à
merveille, la vie intime musulmane, de con-
quérir à Meknès et à Fez la confiance et
l'affection de la bourgeoisie indigène.
« Toute cette existence mystérieuse, Mme
de Lens l'a vécue. Elle l'a vécue avec
amour » et elle a réuni ses observations dans
des livres : Le Harem entr'ouvert, Derrière
les vieux murs en ruines, et La Chouette au
soleil (ce dernier non encore publié) qui, sans
approcher les admirables pages de Mme Si-
mone Pellegrin, Dans la Maison d'/faliba,
constituent cependant un document de pre-
mier ordre sur la vie marocaine.
On conçoit que Jérôme et Jean Tharaud
aient terminé leur article ainsi j
« Une petite lampe vient de s'éteindre dans
la ville de Fea, et c'est une grande ombre
qui s'étend sur cette cité d'Islam. »
R. de Laromiguière
LEGION D'HONNEUR
0
Les propositions déjinitioes faites par M. Da-
ladier au litre du Ministère des Colonies ont été
renvoyées lundi dernier à la Grande Chancelle-
rie de la Légion d' honneur.
Dès le retour des propositions, rue Oudinot,
cest-à-dire vers la fin de la semaine, elles pa-
raîtront au Journal officiel.
Le général Sarrail en Syrie
En visite à Deraa et Djebel, le général
Sarrail a été chaleureusement acclamé par
la population.
(Par Dépêche.)
Les services aériens
Iraaco-allérieos
Dès les débuts de l'avia-
tion commerciale, les Al-
gériens qui sont gens de
progrès e t amateurs d e
nouveautés pratiques, ont
fondé de grandes espéran-
ces sur un mode de loco-
motion qu'ils se propo-
saient d'utiliser largement.
Le succès de la ligne du Maroc, par Tou.
louse et Casablanca, ils l'ont considéré commt
la réalisation d'une première étape d'une
nouvelle et rapide voie de communication
entre l'Algérie et la Métropole.
Bientôt le prolongement de la ligne de Ca-
sablanca sur Oran et peu après sur Alger,
en établissant pour tout l'Occident de VAfri-
que du Nord des relations suivies et désor-
mais bien établies, les conduisit à la pensée
qu'un chemin plus direct serait ouvert à bref
délai au-dessus de la Méditerranée.
Confiants dans un avenir qu'elles ne dési-
raient pas trop lointain, les Assemblées algé-
riennes ont inscrit au budget de 1925 des
subventions assez importantes aux nouvelles
lignes aériennes dont on projetait l'établis-
sement. C'est ainsi que sur un crédit total
de treize cent mille francs, elles attribuaient
700.000 francs à la ligne d'Oran à Alicante,
550.000 francs à celle qui devait relier Alger
à Barcelone et 50.000 francs pour les frais
d'études d'une liaison de Philippeville avec
la Corse.
La ligne de Toulouse à Casablanca est
fréquentée. L'ahondance des voyageurs oblige
ceux qui veulent Vutiliser à retenir leurs pla-
ces à l'avance. Le transport des lettres et pa-
quets postaux est devenu presque la règle.
La Compagnie exploitante a, du - reste, très
intelligemment augmenté ce trafic en abais-
sant le taux de la part gui lui est attribuée
dans la taxe postale aérienne.
Quant au prolongement de Casablanca sur
Oran et Alger, les avions le parcourent avec
régularité, portant la foste et les voyageurs,
sans que les places disponibles restent inoc-
cupées.
De ce côté, le service est donc assuré aussi
régulièrement, avec autant de sécurité que le
permettent les condition* actuelles de la na-
vigation aérienne. Cette régularité, cette sécu-
rité relèvent pour une certaine part d.J. ce fait
que le trajet aérien se fait complètement au-
dessus des terres, sauf la courte traversée du
détroit de Gibraltar. Les circonstances météo-
rologiques sont mieux connues, l'atmosphère
est comme repéré sur un trajet où se rencon-
trent à peu près constamment les mimes cir-
constances, se constatent et se prévoient les
influences des accidents du terrain au-dessus
duquel vole l'avion.
Il n'en est plus de même pour un trajet
qui se ferait presque exclusivement au-dessus
de la mer. Le régime des vents en Méditer-
ranée est extrêmement variable les lois en
sont mal connues malgré les explorations lon-
gues et difficiles auxquelles on s'est déjà
livré à leur sujet. A des traversées de ce
genre, il faut consacrer des hydravions soli-
des et résistants, souples et puissants, capa-
bles de bien tenir la mer autant que l'air et
dont le type n'est pas encore définitivement
établi.
Un concours d'hydravions de transport
aura lieu à l'automne de cette année. Peut-
être en sortira-t-il l'appareil véritablement sûr
qui permettra aux Algériens de voler en quel-
ques heures vers la France et en cas d amer-
rissage imprévu de résister un temps suffi-
sant à une mer dont on sait qu'elle a volon*
tiers des caprices.
J. Gaeeer,
Sénateur d'Oran.
Les revendications des aleols
des services pnblics d'Algérie
--0-0--
M. Guillon, secrétaire général de l'Union
des Fonctionnaires, et délégué des Cheminots
d'Algérie, venu à Paris pour exposer les reven-
dications des Agents des Services publics, a
prié M. Mallarmé, député d'Alger, de l'ac-
compagner auprès des ministres des 1 ravaux
publics et de l' Intérieur.
Ils ont été reçus par le ministre des Travaux
publics, à qui M. Guillon a exposé les deman-
des des cheminots concernant le paiement des
nouvelles échelles de traitements sur les réseaux
d'Algérie, l'attribution du quart colonial inté-
d'Algérie, l'indemnité de résidence, le rattache.
gral et de
ment administratif du personnal des réseaux al-
gériens aux réseaux correspondants de la métro-
pole, l'octroi de vingt jours de congé annuel et
l'application intégrale de la loi d' amnistie.
Le ministre a promis d'examiner avec bien-
veillance ces revendications et de les signaler
spécialement à l'attention du Gouverneur Géné-
ral.
MM. Mallarmé et Guillon se sont rendus
ensuite auprès du ministre de 1 Intérieur qu'ils
ont longuement entretenu de la question de 1 in-
demnité de résidence pour les fonctionnaires.
M. Chautamps les a écoutés attentivement et
leur a promis de voir dis demain le Gouverneur
Général pour lui demander de résoudre la ques-
tion dans un sens favorable aux fonctionnaires et
conformément à l'esprit dans lequel la loi de
Finances a étx. votée par sa Chamlxe.
EN INDOCHINE
LE DÉPART DEJA. MARTIAL MERLIN
---0-0--
L'Association pour la Formation Intellec-
tuelle et Morale Annamite a organisé mardi
soir, en l'honneur de M. Martial Merlin,
Gouverneur Général de l'Indochine et à l'oc-
casion de son départ, un thé auquel a assisté
l'élite intellectuelle, sociale et économique du
Tonkin.
Des discours ont été prononcés par Hoang
Trong Phu, tond dong de Hadong, président
de l'Association ; Sen, président de la Cham-
bre Consultative indigène du Tonkin, et par
M. Martial Merlin..
Le président de l'Association et le prési-
dent de la Chambre Consultative indigène
ont remercié M. Martial Merlin de sa colla-
boration étroite et confiante avec les représen-
tants qualifiés de toutes les classes de la
population indigène, lui ont exprimé leur re-
connaissance pour l'impulsion vigoureuse
donnée aux enseignements primaire, secon-
daire et supérieur, et l'ont prié de trans-
mettre au Gouvernement français, dont l'ac-
tion lointaine règle les destinées de leurs
pays, l'expression de leur gratitude et l'as-
surance que toutes les énergies laborieuses
sont à l'œuvre pour suivre l'impulsion direc-
trice de la France.
M. Martial Merlin a répondu en disant
l'impression qu'ont faite sur lui le pays et
la population d'Indochine. Il a remercié l'As-
sociation et la Chambre Consultative indi-
gène de leur collaboration confiante, et défini
les principales caractéristiques de l'action du
Gouvernement français. Il a ajouté que le
désir du Gouvernement protecteur est d'évi-
ter au pays les épreuves qui sont générale-
ment la rançon d'une prospérité trop rapide
et sa volonté d'associer chaque jour plus
étroitement à son œuvre l'élite intellectuelle
et l'élite sociale du pays; il a montré, enfin,
la nécessité de l'union de ces deux élites pour
galvaniser toutes les forces latentes et assu-
rer la grandeur du pays.
(Par dépêche.)
De la Tunisie au Tchad
La mission automobile du colonel Cour-
JM est arrivée à GOfia. sur le Niger, dans
d'excellentes conditions, le 4 coril
Après avoir franchi le fleuve les 4 et 5
avril, la mission se dirige sur Kolonou. où
elle espère arriver vers le 10 avril pour re-
gagner la Tunisie. (Par dépêche.)
8..
Une mission millielm en Tunisie
Envoyé en mission par M. Herriot, prési-
dent du Conseil, le général Serrigny, secré-
taire général du Conseil supérieur de la dé-
fense nationale, s'est embarqué pour Tunis.
Il va étudier sur place 1 organisation de
La défense de l'Afrique du Nord et conférer
avec les résident et gouverneurs généraux au
sujet de la participation de l'Algérie, de la
Tunisie et du Maroc, à la défense de la mé-
tropole.
A LA CHAMBRE
PROJET DE LOI
Les arsenaux de l'Afrique du Nord
Le ministre de la Marine a été autorisé à
déposer trois projets de loi dont l'un « sur
la réorganisation des arsenaux et établis-
sements industriels do Ja marine militaire
dans la métropole et l'Afrique du Nord ».
-010-
la mission de M. Bouilioui-Lalont
Notre excellent collaborateur et ami M
Mau.rice Bouilloux-Lafont est arrivé au-
jourd'hui à Madrid, venant d'Algésiras. Il
avait quitté mardi Rabat pour Casablanca
et Tanger où it s'est embarqué pour ta tra-
versée du détroit de Gibraltar. Il sera ren-
tré samedi à Paris.
Au cours du banquet offert .1 Rabot en
l'honneur de sa mission et de. M de < aint-
Quentin, le nouveau iccrétaire générai .Protectorat, M. Roiiilloiix-Lalotit a expri-
mé sa vive admiration pour l'æulre ac-
complie au Maroc.
Par Dôpéehe )
Les offices coloniaux à Lyon
--0-0-
Au cours de la dernière séance de la
Chambre de commerce de Lyon, le président
a fait connaître les pourparlers qui se sont
poursuivis en vue de la création, sous le pa-
tronage de la Chambre, des Offices de l'Afri-
que Occidentale Française et de l'Afrique
Equatoriale Française et de l'Office Tuni-
sien.
"1.
A l'Académie des Sciences
-(r-
Dans sa séance du 6 avril, l'Académie
des Sciences a pris connaissance d'une
note de M. Seurrat sur Il les limites et les
faciès des associations animales » dans les
parages de la Petite Syrie (Golfe de Ga-
bès).
–-–
Lire en seconde page :
LE COURRIER DE L'AFRIQUE OCCI-
DENTALE
LA VIE INDOCHINOISE
LETTRE DE MARSEILLE
Leiectionjyaiionieii
0 a-
Notre ami Henry F ontanier, député du
Cantal, sollicité par un grand nombre d'élec-
teurs du Dahomey, de se présenter à la
délégation au Conseil supérieur des colonies,
en remplacement de AI. Gaspard, < dé cédé, a
accepté les offres qui lui étaient oflertes.
Chers compatriotes,
Des amis du Dahomey m'ont demandé de
poser ma candidature aux élections prochai-
nes pour la délégation au Conseil supérieur
des Colonies. Ils ont fait appel à mon dé-
vouement. Je n'ai pas cru pouvoir décliner
leur offre.
Ma candidature a essentiellement pour si-
gnification : la défense auprès des Pouvoirs
9 à la tribun# de la
publics et, s'il y a lieu, à la tribune de la
Chambre, de notri belle colonie dont les inté-
rêts ont été si souvent méconnus ou sacrifiés
dans la Fédération des possessions de l'A.
O. F.
Cette situation, je la connais bien, et je
n'hésiterai pas à réclamer les justes compen-
sations en outillage et en subventions au bud-
get local, des recettes de douane qui alimen-
tent aujourd'hui le budget général, san que
le Dahomey puisse prétendre à sa part légi-
time de revenu.
Ma candidature signifie aussi : la défense
de ceux qui consacrent leur activité et leurs
forces sous un climat pénible au développe-
ment économique, financier et social d'une
terre française riche des produits de son sol
et plus riche encore de ses possibilités.
Colons, commerçants, industriels, vous
trouverez en moi un mandataire soucieux de
s'informer auprès de vos Chambres de com-
merce et de vos assemblées consultatives, de
vos besoins, de vos aspirations, et résolu à
prendre en main votre cause, celle de l'inté-
rêt collectif, avec toute l'ardeur et tout le
dévouement que vous êtes en droit d'atten-
dre de votre délégué.
Améliorations des moyens de débarquement
des ports, développement des voies ferrées,
mesures intéressant la production et l'éva-
cuation de$_ produits ; bref,, je m'attacherai à
faire résoudre toutes les questions qui trou-
vent leur place dans un programme, dans un
programme complet de mise en valeur de la
colonie depuis si longtemps dressé et tou-
jours ajourné.
Fonctionnaires, je me suis déjà préoccupé
de votre sort : lors de la discussion du bud-
get des colonies, à la date du 24 décembre,
je suis intervenu pour obtenir l'abrogation du
décret du 2 août 1924, portant de 2 ans à 30
mois la durée du séjour en A. O. F., et nous
avons obtenu gain de cause. Vous devez sen-
tir en moi un ami, préoccupé de faire son
droit à chacun, de l'assurer à tous. Je re-
prendrai la question du relèvement de votre
supplément colonial, mais sans admettre qu'il
ait pour rançon la prolongation du séjour co-
lonial au détriment de votre santé.
Français nouveaux, admis dans la cité
française, vous ausât pouvez compter sur ma
sollicitude pour vos libertés qui répond aux
tendances profondes de ma vie politique
orientée vers une plus large justice pour les
travailleurs.
A tous, je donne l'assurance que l'homme
qui assume la tâche de vous représenter saura
vous comprendre et faire entendre votre voix
trop souvent impuissante, quand elle n'est
pas étouffée.
Hnry Fontanier,
Véputê du Cantal, Secrétaire de la
Commission des Affaires étrangères,
Membre de la Commission des Co-
lonies.
D'autre part, le 18 décembre 1924, les An-
nales Coloniales publiaient la note suivante :
Pour les fonctionnaires de l'A. O. F.
La requête que notre distingué collabora-
teur M. Henry Fontanier adressait dans les
Annales Coloniales du 12 décembre à M. le
Ministre des Colonies, a eu satisfaction en
ce qui concerne le séjour réglementaire des
fonctionnaires coloniaux en A. O. F.
En vertu du décret du 10 décembre 1924,
que nous publiions avant-hier, sont et demeu-
rent abrogées les dispositions du décret du
2 août 1924, portant à huit dixièmes le sup-
plément colonial du personnel des services
coloniaux servant en Afrique Occidentale
Française et à trente mois la durée du sé-
jour colonial exigée dans ce groupement pour
Vobtention d'un congé administratif. -
Nous espérons que M. Daladier ne s arrê-
tera pas en si bonne voie et que l'autre re-
quête de M. Henry Fontanier, sur les condi-
tions de passage à bord des paquebots sera
écoutée avec la même bienveillance par M.
le Ministre des Colonies.
CONFÉRENCE
-()--
M. A. Fauchrro, inspecteur do l'Agricul-
turc Colouuilo, lern le lundi 27 avril, iL 15
.heures il la Société Nationale d'Acclima-
tation de France, 11)8, boulevard Saint-
Germain, une conférence sur le Problème
de la Colonisation, comment il se pose
vour la France.
Kn outre, M. le processeur Oruvel fera !
deux communications sur l'Utilisation des
Peaux de certains Reptiles dans l'industrie,
el la protection de la Faune dans nos Co-
lonies.
Magistrature coloniale
--()-o--
Les candidats aux empilois de la magis-
trature coloniale dont les noms suivent
sont autorisés à prendre part i l'examen
professionnel institué par l'article 1er du
décret du 13 février 1908, dont la première
session annuelle sera ouverte à Paris, au
ministère de 116 justice, le 27 avril 1925 ;
MM. Auvray, Béridot-Bourrelly, Bul-
Qnoc-Tron, Estève, Florus, Giraudet. La-
get, Lenoir, Monttml, Marius Le * »
pveu, Nicolas.
L'AVIATION COLONIALE
00
Au Congo belge
Six puissants avions vont permettre un
service rapide entre Kinchassa et le Ka-
tanga pour le transport des voyageurs, du
courrier et des matières précieuses (or,
pierreries, ivoire). Le trajet, qui demande
actuellement 12 jours, sera accompli en un
jour. La ligue s'ouvrira sans) doute dans
un mois, lorsque le dernier dee 25 terrains
d'atterrissage ^prévus sera complètement
prêt.
Il est à espérer qu'après ces six avions,
qui ont été construits en Angleterre, d'au-
tres seront demandés à l'industrie fran-
çaise.
Nouveau raid de l'Aéronautique indochinoise
Trois appareils du détachement de l'avia-
tion indochinoise viennent d'effectuer la re-
connaissance du tracé de la route directe
Hué-Saigon au delà de la chaîne anruimiti-
que et sont rentrés à Hanoï après avoir ac-
compli leur mission.
La nouvelle route aura l'avantage de dou-
bler la route côtière périodiquement inon-
dée. de drainer vers le nord de Tfiurane les
produits du centre important de colonisation
de Konlum et de permettre ICI pénétration
de la région Moi encore inondée, que cette
route traversera.
Malgré des conditions atmosphériques très
défavorables, la mission effectua ce raid en
pays montagneux encore inconnus, au mi-
lieu de peuplades insoumises ; elle a dû
triompher des difficultés de toux ordres et de
dangers indubitables provenant des risques
d'atterrissage chez des tribus foncièrement
hostiles.
Les trois avions ont accompli 135 heures
de vol, ont parcouru environ 18.000 kilomè-
tres et ont pris plus de fil() photographies,
affirmant ainsi. unr fois de plus, la maîtrise
de - l'aviation indochinoise.
Le personnel navigant aIanl participé à
cette entreprise est : chef de mission et
observateur, commandant d'infanterie coio-
niale Tlo'fI.T : chef du détachement d'aviation
et pilote lieutenant Pupperoux : pilotes : ad-
judants Sairxt-Martii et Van Drr Hvpe ; ob-
servateur ; agent contractuel Borescki ;
mécanicien, sergent Engvent.
La mission aérienne au Laos
Dans les Annales Coloniales du 7 avril,
nous avons annoncé que la mission aérienne
du Haut-Laos organisée sur la demande du
Résident Supérieur, s'était terminée après
un parcours de 3.500 kilomètres. Le dernier
courrier d'Etrême-Orient nous aporte les
renseignements suivants sur ce voyage
aérien.
La mission qui a survolé les régions les
plus accidentées de l'indochmc avait pour
but:
1" D'étudier ]u po ss ild Ii lé d'une liaison ra-
pide, par la voie des airs entr.; Vientiune et
les contins les plus extrêmes de la Colonie, sur
les frontières de la Birniunie et du Yunnan;
i* De faire une démonstration d'intérêt poli-
tique dans les rôdions haJjitees par de nombreu-
ses peuplades montugnardes. peu ciVilisées, par-
fois semi-indépendantes, et rarement visitees
pur nos agents en raison de la longueur et de
la difJicultés des conununications ;
3' De recueillir des données d'ordre géogra-
phique et lJlholpgrapllique sur des territoires
d'une étendue aussi vaste que le Tonkin tout
entier et pour lesque's aucune carte régulière
n'a jamais été faite.
Purtie de Hanoï le hl janvier, la Mission com-
mandée par le ,Jieute!HUll Giiillauniot et truns.
poitant M. le Résident supérieur Bose et
M. rhatsaraUi, Dignitaire de L.uan^-1'rabang,
était de retour sur le terrain de laich-Mui le
23 février à 14 heuras, après avoir obtenu ce
triple objectif.
L'escadrille fit, le 20 janvier, sa vremiére es-
cale à \inh d'où elle en partait le même jour
Il(,ur se rendre sans anvl a Viontiaiie, en Ira-
versant la chaîne Annaniitkiue au col Xapé,
inalgiv les épais nuages qui enveloppaient les
sommets environnants. De VienLiane, les avions
reprirent leur vol vers Luung Prabang en sui-
vant la route directe par Yang-Vienp et Muong
Khong uu-dessus d'une région chaotique, hé-
rissée de sommets dépassant deux mille mètres.
L'arrivée des avions à Luang-Prabang
souleva 1 enthousiasme de la foule. Ils
étaient là plusieurs milliers de Laotiens et
Laotiennes qui, pour la circonstance,
avaient revêtu les sanipots les plus flam-
boyants et les é char nos les plus chatoyan-
tes. S. M. Shavang-Yong, étant absent de
sa capitale, s'était fait représenter par ses
hauts dignitaires - toute la population eu-
ropéenne, à laquelle s'ètilinl joints le prin-
ce et la princesse Mural, de passage à
Luang-Pral>ang, ent(nn;)i! M. Moulin, com-
missaire du Gouvernement, pour souhai-
ter la bienvenue au Itésident supérieur et
A ses compagnons de voyage auxquels une
nombreuse délégation de jeunes tilles offri-
rent, au nom des haliitanls de la ville, des
fleurs rituelles et les symboliques batona
de cire vierge.
Lunng-Prahllng fut en féte .pendant deux
jours :
Le 22 janvier, devant une foule aussi nom-
breuse qu'ù, leur arrivée, les deux avions
s'envolèrent vers Muong-Sing, an haut du
monde indochinois. Ils sont partis ensem-
ble et ils ont navigué de concert jusqu'à
Muong-Soï, au-dessus d'un pays qui parait
plus tourmenté encore que celui survolé en-
tre Vientiane et Luang-Prabang ; c'est le
domaine incontesté de la forêt et des fan-
ves qui l'habitent. A partir de Muung-Soï,
des rafales de brume séparent les deux
avions. L'un d'eux arrive à Muory^-Sing à
l'heure prévue, mais on n'aperçoil pas l'au-
tre, celui de ''adjudant Lambert. L. terrain
de Muonri-ising - est entouré d'une fOtltc-
grouillante où se rencontrent, dans un péle-
mèle confus. Lus, Hirmans. Khos-Kh() au
costume étrange, Yaos. Koos. lloos du
Yunnan, etc. Personne dans cette multitude
bigarrée et frémissante n'a jamaîs vu
d'avion. bes t ris, des exclamations, des ap-
pels surgissent de cette masse humaine,
sans qu'on sache au juste s'ils expriment
la peur, l'élonnement ou l'admiration, et la
stupéfaction est à son comble quand elle
voit trois hommes sortir du ventre de l'oi-
seau géant. Puis, on permet à la foule d'ap-
procher de l'appareil. Crpintive et inquiète*
?
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU AM)CLM PUMJÉ8 PAR --LES AN NAL^S COLONIALU" BONI LA PKOPRltTÉ
EXCLUSIVE DU JOUMIAL
aux
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RéfaeliH et Aéaiaialntka : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1* Télépkm : LOCVRI 19-17
Oa u • Mte • Mla
>BQWMEiEJ|TS ( franc* et Colonie*. 80. 45 » 15 1
mJS - Étranger -- ., 1. >
On • •bonne dani toal I« Bwmoz de poste et chez - pfhdptui Rbrairai
La loi de finances et la contribution des colonies
«♦»
La loi du 13 avril 1900, fixant le mon-
tant de la contribution des colonies aux
dépenses militaires qu'elles occasionnent,
s'est inspiré de ce principe, si violem-
ment contesté de nos jours, mais qui
semble emprunté aux œuvres posthumes
de M. de La Palice : « Il faut prendre
l'argent où il est ». L'axiome contraire
paraîtrait tiré de l'œuvre d'un fou : « Il
faut prendre l'argent où il n'est pas ».
Donc le législateur, dans sa sagesse,
a voulu que les colonies disposant de la
(totalité de leurs ressources teussent à faire
face à. la totalité des dépenses militaires
ou civiles qui leur incombent. M. le rap-
porteur général, dans son Tome I* :
« Examen détaillé de la loi de finan-
ces », marque le progrès accompli depuis
25 ans. La contribution demandée aux
colonies s'élève à 29.200.000 francs; en
1924, elle s'élevait à 23 millions environ;
en 1923, à 20.850.000; en 1922, à
17.850.000; en 1921, à 13.076.265. La
contribution est comme la Renommée
dont parle le poète : Vires acquirit
eundo.
A tout seigneur, tout honneur. L'In-
dochine est à la place privilégiée. Pour
19125, on lui réclame 25 millions, soit 5
milions de plus que l'an dernier. Il ne
restera plus que 4.200.000 francs pour
tout le reste. L'Indo-Chine a mérité
cette distinction. Son budget pour
l'exercice 1923 se solde, au 31 mars 1924,
par 13.295.813 piastres de bénéfice ; la
caisse de réserve, au 31 mars 1923, ren-
fermait plus de 150 millions, l'ensemble
des budgets locaux et généraux dépasse
1.300.000.000 de francs. Noblesse oblige,
et M. le rapporteur général s'interroge
pour savoir si ces 25 petits millions re-
présentent bien l'effort maximum qu'on
devrait attendre de cette région fortu-
née.
Sans doute, il y a d'autres charges
u militaires et maritimes » qui s'ajoutent
à celles-là, pour former le total de 7 mil-
lions 381.000 piastres en 1924, soit 73
millions de francs. Mais cela constitue,
observe M. Henry Bérenger, moins du
dixième du budget de la colonie, et ces
sacrifices n'ont pas grandi en raison di-
recte de la prospérité de 1 Indochine.
Bien plus, les charges du budget indo-
chinois, autres que celles de son admi-
nistration locale, sont très allégées, parce
que le service de ses emprunts calculé en
francs est effectué en piastres : avec l'hu-
milité du franc, l'Indochine réalise un
bénéfice de 40 millions; un beau tableau
démontre que les charges du budget gé-
néral indochinois au titre des dettes exi-
gibles ont diminué depuis 1912.
On pourrait faire beaucoup mieux : en
relevant les impôts directs qui frappent
les indigènes, en utilisant même les cré-
dits destinés aux travaux publics, en ré-
visant traitements et indemnités servis
aux fonctionnaires et chargés de mis-
sion, on réaliserait les 6 millions de pias-
tres supplémentaires qui permettraient à
l'Indochine de payer toutes les dépen-
ses militaires, sans rien demander à per-
sonne.
Viennent alors trois paragraphes mé-
lancoliques sur l'A. D. F. Le budget,
en 1024, y atteint à peine 70.000.000.
On avait trop espéré et par suite trop
exigé de cette région; le poids des em-
prunts est lourd; 40 des ressources
sont absorbés par le service de l'em-
prunt et les contributions. On ne de-
mandera que 2.500.000 francs à l'A. O.
F. pour, les dépenses militaires, et il en
sera de même pendant e longues
années.
Madagascar devrait faire mieux pour
les Croupes d'occupation si la grande île
sortait de son « état léthargique ». Les
dettes exigibles n'absorbent que le 8,6
des ressources du budget. Les dépenses
'de matériel ont climinué de 1923-à 1924,
mais celles dtr personnel ont passé de
33.979.713 à 36.909.547. Pourtant le
budget de 1923 se chiffre par un excé-
dent de 12 millions, l'actif de la caisse
de réserve atteint 18 millions, le budget
de l'exercice 1924 « s'exécute dans la
condition la plus brillante », et les ex-
cédents budgétaires permettent la réali-
sation d'un programme de mise en va-
leur, dont on attend les plus heureux
effets. La création de la Banque d'Emis-
sion doit être très favorable à un déve-
loppement rapide des affaires. Non seu-
lement, elle permettra à 200 millions de
billets, d'ailleurs insuffisants pour la
grande Tie, de retourner au bercail de la
métropole, mais « la création d'un insti-
tut local procurera au budget de Mada-
gascar des ressources Sont la prévision
est de style dans les statuts des banques
privilégiées, et permettra de dispenser le
crédit à des conditions favorables au dé-
veloppement des affaires industrielles,
agricoles, minières et commerciales. »
Que Madagascar se prépare à se montrer
digne de cette prospérité en remboursant
les dépenses militaires qu'elle occasionne
à l'Etat 1 En attendant, et pour cette
année, ï. 200.000 francs sera sa part
contributive.
Celle de la Martinique sera, à peint,
de 200.000 fr. (contre 100.000 dans les
dernières années) ; celle de la Guadeloupe
de 150.000 (contre 75.000 dans les
dernières années) celle de la Réunion est
aussi multipliée par 2, soit : 150.000 fr.
(contre 75.000 dans le.s dernières an-
nées)
Je p?sse rapidement sur les commen-
taires des articles qui visent la contribu-
tion des colonies à l'aéronautique mili-
taire coloniale, aux dépenses d'entretien
de l'Ecole Coloniale, de l'Agence Géné-
rale des Colonies, de l'Institut national
d'agronomie coloniale, aux dépenses
d'entretien du corps de l'inspection des
colonies. « Ces mesures ne présentant
que des avantages, votre Commission
vous propose d'adopter cet article. »
Formule très juste, et dans laquelle on
aurait tort d'apporter la moindre modi-
fication. Il y a tout avantage pour le bud-
get de la France à faire participer nos
provinces lointaines aux dépenses de
toute nature qui sont employées à garan-
tir leur sécurité, à* développer leur acti-
vité économique, et pour ces provinces
mêmes c'est un honneur et un devoir que
de partager avec nous, chacune dans la
mesure de ses forces, le fardeau que le
malheur des temps rend plus incommode
et plus lourd.
Mario Rouet an,
Sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commiasion sénatoriale
des Colonies,
Rapporteur du buaget de la Marine marchande.
obel
La Banque de Madagascar
--0-0--
M. Henry Michel, rapporteur du projet de
banque d'ém ission à Madagascar, a fait par-
venir aujourd'hui le scRéma de son rapport aux
quarante-quatre membres de la Commission de
l'Algérie, des Colonies et des Protectorats, se-
lon la décision intervenue le mercredi 1" avril
en commission.
AU MAROC
00
« Une petite lampe vient de s'éteindre. »
Les frères Tharaud publient dans le Gau-
lois d'aujourd'hui un émouvant article sur
Mme de Lens, morte récemment à Fez. Emou-
vant, parce qu'il évoque une femme de cœur
et de grand talent; parce que, aussi, les frè-
res Tharaud, parfaits écrivains et qui con-
naissent bien le protectorat, ont su montrer
que leur deuil confraternel doit être un peu
le deuil de tous les Français.
« L'originalité de notre oeuvre là-bas, di-
sent-ils, c'est d'essayer de nous attacher les
indigènes par la sympathie et l'intelligence
de leur civilisation si différente de la nôtre.
Personne n'a mieux travaillé que Mme de
Lens à cette oeuvre, avec plus de dévouement
et de bonheur. »
Mme de Lens, en effet, qui avait épousé
M. Réveillaud, contrôleur civil (fils de l'an-
cien sénateur de la Charente-Inférieure), eut
la chance excessivement rare de pénétrer, en
sa qualité de femme et qui parlait l'arabe à
merveille, la vie intime musulmane, de con-
quérir à Meknès et à Fez la confiance et
l'affection de la bourgeoisie indigène.
« Toute cette existence mystérieuse, Mme
de Lens l'a vécue. Elle l'a vécue avec
amour » et elle a réuni ses observations dans
des livres : Le Harem entr'ouvert, Derrière
les vieux murs en ruines, et La Chouette au
soleil (ce dernier non encore publié) qui, sans
approcher les admirables pages de Mme Si-
mone Pellegrin, Dans la Maison d'/faliba,
constituent cependant un document de pre-
mier ordre sur la vie marocaine.
On conçoit que Jérôme et Jean Tharaud
aient terminé leur article ainsi j
« Une petite lampe vient de s'éteindre dans
la ville de Fea, et c'est une grande ombre
qui s'étend sur cette cité d'Islam. »
R. de Laromiguière
LEGION D'HONNEUR
0
Les propositions déjinitioes faites par M. Da-
ladier au litre du Ministère des Colonies ont été
renvoyées lundi dernier à la Grande Chancelle-
rie de la Légion d' honneur.
Dès le retour des propositions, rue Oudinot,
cest-à-dire vers la fin de la semaine, elles pa-
raîtront au Journal officiel.
Le général Sarrail en Syrie
En visite à Deraa et Djebel, le général
Sarrail a été chaleureusement acclamé par
la population.
(Par Dépêche.)
Les services aériens
Iraaco-allérieos
Dès les débuts de l'avia-
tion commerciale, les Al-
gériens qui sont gens de
progrès e t amateurs d e
nouveautés pratiques, ont
fondé de grandes espéran-
ces sur un mode de loco-
motion qu'ils se propo-
saient d'utiliser largement.
Le succès de la ligne du Maroc, par Tou.
louse et Casablanca, ils l'ont considéré commt
la réalisation d'une première étape d'une
nouvelle et rapide voie de communication
entre l'Algérie et la Métropole.
Bientôt le prolongement de la ligne de Ca-
sablanca sur Oran et peu après sur Alger,
en établissant pour tout l'Occident de VAfri-
que du Nord des relations suivies et désor-
mais bien établies, les conduisit à la pensée
qu'un chemin plus direct serait ouvert à bref
délai au-dessus de la Méditerranée.
Confiants dans un avenir qu'elles ne dési-
raient pas trop lointain, les Assemblées algé-
riennes ont inscrit au budget de 1925 des
subventions assez importantes aux nouvelles
lignes aériennes dont on projetait l'établis-
sement. C'est ainsi que sur un crédit total
de treize cent mille francs, elles attribuaient
700.000 francs à la ligne d'Oran à Alicante,
550.000 francs à celle qui devait relier Alger
à Barcelone et 50.000 francs pour les frais
d'études d'une liaison de Philippeville avec
la Corse.
La ligne de Toulouse à Casablanca est
fréquentée. L'ahondance des voyageurs oblige
ceux qui veulent Vutiliser à retenir leurs pla-
ces à l'avance. Le transport des lettres et pa-
quets postaux est devenu presque la règle.
La Compagnie exploitante a, du - reste, très
intelligemment augmenté ce trafic en abais-
sant le taux de la part gui lui est attribuée
dans la taxe postale aérienne.
Quant au prolongement de Casablanca sur
Oran et Alger, les avions le parcourent avec
régularité, portant la foste et les voyageurs,
sans que les places disponibles restent inoc-
cupées.
De ce côté, le service est donc assuré aussi
régulièrement, avec autant de sécurité que le
permettent les condition* actuelles de la na-
vigation aérienne. Cette régularité, cette sécu-
rité relèvent pour une certaine part d.J. ce fait
que le trajet aérien se fait complètement au-
dessus des terres, sauf la courte traversée du
détroit de Gibraltar. Les circonstances météo-
rologiques sont mieux connues, l'atmosphère
est comme repéré sur un trajet où se rencon-
trent à peu près constamment les mimes cir-
constances, se constatent et se prévoient les
influences des accidents du terrain au-dessus
duquel vole l'avion.
Il n'en est plus de même pour un trajet
qui se ferait presque exclusivement au-dessus
de la mer. Le régime des vents en Méditer-
ranée est extrêmement variable les lois en
sont mal connues malgré les explorations lon-
gues et difficiles auxquelles on s'est déjà
livré à leur sujet. A des traversées de ce
genre, il faut consacrer des hydravions soli-
des et résistants, souples et puissants, capa-
bles de bien tenir la mer autant que l'air et
dont le type n'est pas encore définitivement
établi.
Un concours d'hydravions de transport
aura lieu à l'automne de cette année. Peut-
être en sortira-t-il l'appareil véritablement sûr
qui permettra aux Algériens de voler en quel-
ques heures vers la France et en cas d amer-
rissage imprévu de résister un temps suffi-
sant à une mer dont on sait qu'elle a volon*
tiers des caprices.
J. Gaeeer,
Sénateur d'Oran.
Les revendications des aleols
des services pnblics d'Algérie
--0-0--
M. Guillon, secrétaire général de l'Union
des Fonctionnaires, et délégué des Cheminots
d'Algérie, venu à Paris pour exposer les reven-
dications des Agents des Services publics, a
prié M. Mallarmé, député d'Alger, de l'ac-
compagner auprès des ministres des 1 ravaux
publics et de l' Intérieur.
Ils ont été reçus par le ministre des Travaux
publics, à qui M. Guillon a exposé les deman-
des des cheminots concernant le paiement des
nouvelles échelles de traitements sur les réseaux
d'Algérie, l'attribution du quart colonial inté-
d'Algérie, l'indemnité de résidence, le rattache.
gral et de
ment administratif du personnal des réseaux al-
gériens aux réseaux correspondants de la métro-
pole, l'octroi de vingt jours de congé annuel et
l'application intégrale de la loi d' amnistie.
Le ministre a promis d'examiner avec bien-
veillance ces revendications et de les signaler
spécialement à l'attention du Gouverneur Géné-
ral.
MM. Mallarmé et Guillon se sont rendus
ensuite auprès du ministre de 1 Intérieur qu'ils
ont longuement entretenu de la question de 1 in-
demnité de résidence pour les fonctionnaires.
M. Chautamps les a écoutés attentivement et
leur a promis de voir dis demain le Gouverneur
Général pour lui demander de résoudre la ques-
tion dans un sens favorable aux fonctionnaires et
conformément à l'esprit dans lequel la loi de
Finances a étx. votée par sa Chamlxe.
EN INDOCHINE
LE DÉPART DEJA. MARTIAL MERLIN
---0-0--
L'Association pour la Formation Intellec-
tuelle et Morale Annamite a organisé mardi
soir, en l'honneur de M. Martial Merlin,
Gouverneur Général de l'Indochine et à l'oc-
casion de son départ, un thé auquel a assisté
l'élite intellectuelle, sociale et économique du
Tonkin.
Des discours ont été prononcés par Hoang
Trong Phu, tond dong de Hadong, président
de l'Association ; Sen, président de la Cham-
bre Consultative indigène du Tonkin, et par
M. Martial Merlin..
Le président de l'Association et le prési-
dent de la Chambre Consultative indigène
ont remercié M. Martial Merlin de sa colla-
boration étroite et confiante avec les représen-
tants qualifiés de toutes les classes de la
population indigène, lui ont exprimé leur re-
connaissance pour l'impulsion vigoureuse
donnée aux enseignements primaire, secon-
daire et supérieur, et l'ont prié de trans-
mettre au Gouvernement français, dont l'ac-
tion lointaine règle les destinées de leurs
pays, l'expression de leur gratitude et l'as-
surance que toutes les énergies laborieuses
sont à l'œuvre pour suivre l'impulsion direc-
trice de la France.
M. Martial Merlin a répondu en disant
l'impression qu'ont faite sur lui le pays et
la population d'Indochine. Il a remercié l'As-
sociation et la Chambre Consultative indi-
gène de leur collaboration confiante, et défini
les principales caractéristiques de l'action du
Gouvernement français. Il a ajouté que le
désir du Gouvernement protecteur est d'évi-
ter au pays les épreuves qui sont générale-
ment la rançon d'une prospérité trop rapide
et sa volonté d'associer chaque jour plus
étroitement à son œuvre l'élite intellectuelle
et l'élite sociale du pays; il a montré, enfin,
la nécessité de l'union de ces deux élites pour
galvaniser toutes les forces latentes et assu-
rer la grandeur du pays.
(Par dépêche.)
De la Tunisie au Tchad
La mission automobile du colonel Cour-
JM est arrivée à GOfia. sur le Niger, dans
d'excellentes conditions, le 4 coril
Après avoir franchi le fleuve les 4 et 5
avril, la mission se dirige sur Kolonou. où
elle espère arriver vers le 10 avril pour re-
gagner la Tunisie. (Par dépêche.)
8..
Une mission millielm en Tunisie
Envoyé en mission par M. Herriot, prési-
dent du Conseil, le général Serrigny, secré-
taire général du Conseil supérieur de la dé-
fense nationale, s'est embarqué pour Tunis.
Il va étudier sur place 1 organisation de
La défense de l'Afrique du Nord et conférer
avec les résident et gouverneurs généraux au
sujet de la participation de l'Algérie, de la
Tunisie et du Maroc, à la défense de la mé-
tropole.
A LA CHAMBRE
PROJET DE LOI
Les arsenaux de l'Afrique du Nord
Le ministre de la Marine a été autorisé à
déposer trois projets de loi dont l'un « sur
la réorganisation des arsenaux et établis-
sements industriels do Ja marine militaire
dans la métropole et l'Afrique du Nord ».
-010-
la mission de M. Bouilioui-Lalont
Notre excellent collaborateur et ami M
Mau.rice Bouilloux-Lafont est arrivé au-
jourd'hui à Madrid, venant d'Algésiras. Il
avait quitté mardi Rabat pour Casablanca
et Tanger où it s'est embarqué pour ta tra-
versée du détroit de Gibraltar. Il sera ren-
tré samedi à Paris.
Au cours du banquet offert .1 Rabot en
l'honneur de sa mission et de. M de < aint-
Quentin, le nouveau iccrétaire générai .Protectorat, M. Roiiilloiix-Lalotit a expri-
mé sa vive admiration pour l'æulre ac-
complie au Maroc.
Par Dôpéehe )
Les offices coloniaux à Lyon
--0-0-
Au cours de la dernière séance de la
Chambre de commerce de Lyon, le président
a fait connaître les pourparlers qui se sont
poursuivis en vue de la création, sous le pa-
tronage de la Chambre, des Offices de l'Afri-
que Occidentale Française et de l'Afrique
Equatoriale Française et de l'Office Tuni-
sien.
"1.
A l'Académie des Sciences
-(r-
Dans sa séance du 6 avril, l'Académie
des Sciences a pris connaissance d'une
note de M. Seurrat sur Il les limites et les
faciès des associations animales » dans les
parages de la Petite Syrie (Golfe de Ga-
bès).
–-–
Lire en seconde page :
LE COURRIER DE L'AFRIQUE OCCI-
DENTALE
LA VIE INDOCHINOISE
LETTRE DE MARSEILLE
Leiectionjyaiionieii
0 a-
Notre ami Henry F ontanier, député du
Cantal, sollicité par un grand nombre d'élec-
teurs du Dahomey, de se présenter à la
délégation au Conseil supérieur des colonies,
en remplacement de AI. Gaspard, < dé cédé, a
accepté les offres qui lui étaient oflertes.
Chers compatriotes,
Des amis du Dahomey m'ont demandé de
poser ma candidature aux élections prochai-
nes pour la délégation au Conseil supérieur
des Colonies. Ils ont fait appel à mon dé-
vouement. Je n'ai pas cru pouvoir décliner
leur offre.
Ma candidature a essentiellement pour si-
gnification : la défense auprès des Pouvoirs
9 à la tribun# de la
publics et, s'il y a lieu, à la tribune de la
Chambre, de notri belle colonie dont les inté-
rêts ont été si souvent méconnus ou sacrifiés
dans la Fédération des possessions de l'A.
O. F.
Cette situation, je la connais bien, et je
n'hésiterai pas à réclamer les justes compen-
sations en outillage et en subventions au bud-
get local, des recettes de douane qui alimen-
tent aujourd'hui le budget général, san que
le Dahomey puisse prétendre à sa part légi-
time de revenu.
Ma candidature signifie aussi : la défense
de ceux qui consacrent leur activité et leurs
forces sous un climat pénible au développe-
ment économique, financier et social d'une
terre française riche des produits de son sol
et plus riche encore de ses possibilités.
Colons, commerçants, industriels, vous
trouverez en moi un mandataire soucieux de
s'informer auprès de vos Chambres de com-
merce et de vos assemblées consultatives, de
vos besoins, de vos aspirations, et résolu à
prendre en main votre cause, celle de l'inté-
rêt collectif, avec toute l'ardeur et tout le
dévouement que vous êtes en droit d'atten-
dre de votre délégué.
Améliorations des moyens de débarquement
des ports, développement des voies ferrées,
mesures intéressant la production et l'éva-
cuation de$_ produits ; bref,, je m'attacherai à
faire résoudre toutes les questions qui trou-
vent leur place dans un programme, dans un
programme complet de mise en valeur de la
colonie depuis si longtemps dressé et tou-
jours ajourné.
Fonctionnaires, je me suis déjà préoccupé
de votre sort : lors de la discussion du bud-
get des colonies, à la date du 24 décembre,
je suis intervenu pour obtenir l'abrogation du
décret du 2 août 1924, portant de 2 ans à 30
mois la durée du séjour en A. O. F., et nous
avons obtenu gain de cause. Vous devez sen-
tir en moi un ami, préoccupé de faire son
droit à chacun, de l'assurer à tous. Je re-
prendrai la question du relèvement de votre
supplément colonial, mais sans admettre qu'il
ait pour rançon la prolongation du séjour co-
lonial au détriment de votre santé.
Français nouveaux, admis dans la cité
française, vous ausât pouvez compter sur ma
sollicitude pour vos libertés qui répond aux
tendances profondes de ma vie politique
orientée vers une plus large justice pour les
travailleurs.
A tous, je donne l'assurance que l'homme
qui assume la tâche de vous représenter saura
vous comprendre et faire entendre votre voix
trop souvent impuissante, quand elle n'est
pas étouffée.
Hnry Fontanier,
Véputê du Cantal, Secrétaire de la
Commission des Affaires étrangères,
Membre de la Commission des Co-
lonies.
D'autre part, le 18 décembre 1924, les An-
nales Coloniales publiaient la note suivante :
Pour les fonctionnaires de l'A. O. F.
La requête que notre distingué collabora-
teur M. Henry Fontanier adressait dans les
Annales Coloniales du 12 décembre à M. le
Ministre des Colonies, a eu satisfaction en
ce qui concerne le séjour réglementaire des
fonctionnaires coloniaux en A. O. F.
En vertu du décret du 10 décembre 1924,
que nous publiions avant-hier, sont et demeu-
rent abrogées les dispositions du décret du
2 août 1924, portant à huit dixièmes le sup-
plément colonial du personnel des services
coloniaux servant en Afrique Occidentale
Française et à trente mois la durée du sé-
jour colonial exigée dans ce groupement pour
Vobtention d'un congé administratif. -
Nous espérons que M. Daladier ne s arrê-
tera pas en si bonne voie et que l'autre re-
quête de M. Henry Fontanier, sur les condi-
tions de passage à bord des paquebots sera
écoutée avec la même bienveillance par M.
le Ministre des Colonies.
CONFÉRENCE
-()--
M. A. Fauchrro, inspecteur do l'Agricul-
turc Colouuilo, lern le lundi 27 avril, iL 15
.heures il la Société Nationale d'Acclima-
tation de France, 11)8, boulevard Saint-
Germain, une conférence sur le Problème
de la Colonisation, comment il se pose
vour la France.
Kn outre, M. le processeur Oruvel fera !
deux communications sur l'Utilisation des
Peaux de certains Reptiles dans l'industrie,
el la protection de la Faune dans nos Co-
lonies.
Magistrature coloniale
--()-o--
Les candidats aux empilois de la magis-
trature coloniale dont les noms suivent
sont autorisés à prendre part i l'examen
professionnel institué par l'article 1er du
décret du 13 février 1908, dont la première
session annuelle sera ouverte à Paris, au
ministère de 116 justice, le 27 avril 1925 ;
MM. Auvray, Béridot-Bourrelly, Bul-
Qnoc-Tron, Estève, Florus, Giraudet. La-
get, Lenoir, Monttml, Marius Le * »
pveu, Nicolas.
L'AVIATION COLONIALE
00
Au Congo belge
Six puissants avions vont permettre un
service rapide entre Kinchassa et le Ka-
tanga pour le transport des voyageurs, du
courrier et des matières précieuses (or,
pierreries, ivoire). Le trajet, qui demande
actuellement 12 jours, sera accompli en un
jour. La ligue s'ouvrira sans) doute dans
un mois, lorsque le dernier dee 25 terrains
d'atterrissage ^prévus sera complètement
prêt.
Il est à espérer qu'après ces six avions,
qui ont été construits en Angleterre, d'au-
tres seront demandés à l'industrie fran-
çaise.
Nouveau raid de l'Aéronautique indochinoise
Trois appareils du détachement de l'avia-
tion indochinoise viennent d'effectuer la re-
connaissance du tracé de la route directe
Hué-Saigon au delà de la chaîne anruimiti-
que et sont rentrés à Hanoï après avoir ac-
compli leur mission.
La nouvelle route aura l'avantage de dou-
bler la route côtière périodiquement inon-
dée. de drainer vers le nord de Tfiurane les
produits du centre important de colonisation
de Konlum et de permettre ICI pénétration
de la région Moi encore inondée, que cette
route traversera.
Malgré des conditions atmosphériques très
défavorables, la mission effectua ce raid en
pays montagneux encore inconnus, au mi-
lieu de peuplades insoumises ; elle a dû
triompher des difficultés de toux ordres et de
dangers indubitables provenant des risques
d'atterrissage chez des tribus foncièrement
hostiles.
Les trois avions ont accompli 135 heures
de vol, ont parcouru environ 18.000 kilomè-
tres et ont pris plus de fil() photographies,
affirmant ainsi. unr fois de plus, la maîtrise
de - l'aviation indochinoise.
Le personnel navigant aIanl participé à
cette entreprise est : chef de mission et
observateur, commandant d'infanterie coio-
niale Tlo'fI.T : chef du détachement d'aviation
et pilote lieutenant Pupperoux : pilotes : ad-
judants Sairxt-Martii et Van Drr Hvpe ; ob-
servateur ; agent contractuel Borescki ;
mécanicien, sergent Engvent.
La mission aérienne au Laos
Dans les Annales Coloniales du 7 avril,
nous avons annoncé que la mission aérienne
du Haut-Laos organisée sur la demande du
Résident Supérieur, s'était terminée après
un parcours de 3.500 kilomètres. Le dernier
courrier d'Etrême-Orient nous aporte les
renseignements suivants sur ce voyage
aérien.
La mission qui a survolé les régions les
plus accidentées de l'indochmc avait pour
but:
1" D'étudier ]u po ss ild Ii lé d'une liaison ra-
pide, par la voie des airs entr.; Vientiune et
les contins les plus extrêmes de la Colonie, sur
les frontières de la Birniunie et du Yunnan;
i* De faire une démonstration d'intérêt poli-
tique dans les rôdions haJjitees par de nombreu-
ses peuplades montugnardes. peu ciVilisées, par-
fois semi-indépendantes, et rarement visitees
pur nos agents en raison de la longueur et de
la difJicultés des conununications ;
3' De recueillir des données d'ordre géogra-
phique et lJlholpgrapllique sur des territoires
d'une étendue aussi vaste que le Tonkin tout
entier et pour lesque's aucune carte régulière
n'a jamais été faite.
Purtie de Hanoï le hl janvier, la Mission com-
mandée par le ,Jieute!HUll Giiillauniot et truns.
poitant M. le Résident supérieur Bose et
M. rhatsaraUi, Dignitaire de L.uan^-1'rabang,
était de retour sur le terrain de laich-Mui le
23 février à 14 heuras, après avoir obtenu ce
triple objectif.
L'escadrille fit, le 20 janvier, sa vremiére es-
cale à \inh d'où elle en partait le même jour
Il(,ur se rendre sans anvl a Viontiaiie, en Ira-
versant la chaîne Annaniitkiue au col Xapé,
inalgiv les épais nuages qui enveloppaient les
sommets environnants. De VienLiane, les avions
reprirent leur vol vers Luung Prabang en sui-
vant la route directe par Yang-Vienp et Muong
Khong uu-dessus d'une région chaotique, hé-
rissée de sommets dépassant deux mille mètres.
L'arrivée des avions à Luang-Prabang
souleva 1 enthousiasme de la foule. Ils
étaient là plusieurs milliers de Laotiens et
Laotiennes qui, pour la circonstance,
avaient revêtu les sanipots les plus flam-
boyants et les é char nos les plus chatoyan-
tes. S. M. Shavang-Yong, étant absent de
sa capitale, s'était fait représenter par ses
hauts dignitaires - toute la population eu-
ropéenne, à laquelle s'ètilinl joints le prin-
ce et la princesse Mural, de passage à
Luang-Pral>ang, ent(nn;)i! M. Moulin, com-
missaire du Gouvernement, pour souhai-
ter la bienvenue au Itésident supérieur et
A ses compagnons de voyage auxquels une
nombreuse délégation de jeunes tilles offri-
rent, au nom des haliitanls de la ville, des
fleurs rituelles et les symboliques batona
de cire vierge.
Lunng-Prahllng fut en féte .pendant deux
jours :
Le 22 janvier, devant une foule aussi nom-
breuse qu'ù, leur arrivée, les deux avions
s'envolèrent vers Muong-Sing, an haut du
monde indochinois. Ils sont partis ensem-
ble et ils ont navigué de concert jusqu'à
Muong-Soï, au-dessus d'un pays qui parait
plus tourmenté encore que celui survolé en-
tre Vientiane et Luang-Prabang ; c'est le
domaine incontesté de la forêt et des fan-
ves qui l'habitent. A partir de Muung-Soï,
des rafales de brume séparent les deux
avions. L'un d'eux arrive à Muory^-Sing à
l'heure prévue, mais on n'aperçoil pas l'au-
tre, celui de ''adjudant Lambert. L. terrain
de Muonri-ising - est entouré d'une fOtltc-
grouillante où se rencontrent, dans un péle-
mèle confus. Lus, Hirmans. Khos-Kh() au
costume étrange, Yaos. Koos. lloos du
Yunnan, etc. Personne dans cette multitude
bigarrée et frémissante n'a jamaîs vu
d'avion. bes t ris, des exclamations, des ap-
pels surgissent de cette masse humaine,
sans qu'on sache au juste s'ils expriment
la peur, l'élonnement ou l'admiration, et la
stupéfaction est à son comble quand elle
voit trois hommes sortir du ventre de l'oi-
seau géant. Puis, on permet à la foule d'ap-
procher de l'appareil. Crpintive et inquiète*
?
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