Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 avril 1925 06 avril 1925
Description : 1925/04/06 (A26,N53). 1925/04/06 (A26,N53).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396898r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. No 53
LE NUMERO : 20 CBNTIMBS
LUNDI SOIR, 6 AVRIL 1925.
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLU PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonça etRéelmme»$ont reçue» aux Bureau Jujeanmlet dmn» luAfenom JePmiticHé
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
RéàtliN et MthittMtiM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1- lékphoco : LOUTRB 11-17
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{ Franc» et Colonie». 80 • 48 » S5 »
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iiiaitré DtrWoRfr1I'r ., -.
On •'•bonne dan* toa8 Im Bureaux de poste et elaez les principaux RbrairM
Les derniers échos de l'aviation
en Indochine
Le Résident Supérieur, M. Bosc, qui avait
accompagné au Tonkin le Gouverneur Géné-
ral, M. Martial Merlin, après que celui-ci
eut visité les principaux postes du Laos,
avait décidé de rejoindre Vien-chan en avion.
Il a pu ainsi survoler des régions où il avait
été fort difficile de pénétrer jusqu'à présent
et faire connaître la France et son représen-
tant à des peuplades qui sans doute n'avaient
sur l'une ni sur l'autre que des notions fort
confuses. On sait quels obstacles à peu près
insurmontables ont interdit jusqu'à présent
toute communication ou relation suivie d'une
part entre l'Annam et le Tonkin, et le Laos
de l'autre. Ces pays très voisins sont sépa-
rés par un mur presque infranchissable : la
chaîne annamitique, appelée aussi la a Cor-
dillière d'Annam » et n'ont pu avoir la moin-
dre pénétration. On a bien étudié le tracé
de certaines routes qui franchiraient les cols
les plus accessibles et pourraient même ser-
vir de plateforme à des chemins de fer. Il
y a eu, ce n'est pas douteux, de grands pro-
grès réalisés et l'on peut tout de même, à
une certaine époque de l'année, passer plus
facilement d'une pente sur l'autre de la
montagne, mais ces tentatives supposent une
organisation et des préparatifs qui ne sont
pas à la portée des simples particuliers.
Le Laos est non seulement isolé de tout le
reste de l'Indochine, mais il est aussi d'ad-
ministration très difficile, puisqu'il s'étend,
sur une surface considérable, tout le long du
Mékong au nord, depuis les frontières de
Chine jusqu'aux confins du Cambodge et de
la Cochinchine, au sud. De même que le
Mékong, divisé en une série de biefs, ren-
ferme des seuils que la navigation normale
ne peut franchir, de même le Laos est cons-
titué par une succession de compartiments
formant des cloisons qui en interceptent à
peu près l'accès. A cause de cette particula-
rité, dans ce pays qui est déjà composé des
races les plus disparates, il a été fort dif-
ficile, jusqu'à présent, au représentant de la
France, de faire sentir une direction unique
et homogène. Il ne le pourra pas tant que
des voies de communication faciles avec des
moyens de locomotion rapide n'auront pas été
créés, lui permettant de se transporter sou-
vent d'une extrémité à l'autre des états dont
il a l'administration générale et de faire
sentir personnellement l'action de la France.
La chaloupe à vapeur ne peut être utilisée
puisque les rapides du Mekong en interdisent
le passage, la voiture automobile ne peut
trouver son emploi puisque les routes ne sont
encore qu'à l'état de projél. L'avion est au
Contraire un excellent instrument d'infor-
mation et de tournée pouvant, dans ces ré-
gions, rendre d'excellents services à la cause
française. Pendant la guerre, le regretté Gou-
verneur Général Van Vollenhoven avait eu
déjà une conception très nette de l'aviation,
lorsque dans une circulaire à ses collabora-
teurs, dans l'Afrique Occidentale française,
il avait préconisé l'avion comme étant pour
un chef d'administration le meilleur moyen
de parcourir ses états, de se mettre en con-
tact avec les populations et de veiller à ce
que ses instructions aient été strictement
observées.
L'idée qu'a eue M. Bosc, qui est d ail-
leurs un élève de Van Vollenhoven,
d'utiliser l'avion pour faire une plus ample
connaissance des diverses parties du Laos
dont quelques-unes sont vraiment trop aban-
données à elles-mêmes est donc une concep-
tion intelligente et audacieuse qui ne peut
que donner les meilleurs résultats. Le ser-
vice aéronautique encouragé par la haute
administration indochinoise, a fait d'autre
part des progrès assez remarquables, depuis
quelques années, pour qu'il puisse déjà inspi-
rer une irrande sécurité. Si la France se dé-
cide bientôt à créer la grande ligne aérienne
dont Pelletier d'Oisy lui a tracé la, voie dans
sa superbe envolée à travers l'Asie, elle trou-
vera dans sa grande possession indochi-
noise un centre d'organisation et d'action qui
facilitera singulièrement sa tâche.
Arrivée au point où elle en est, l'Indo-
chine, pour conserver la supériorité qu'elle a
si légitimement acquise par son activité et
son travail, ne doit négliger aucun des
moyens que la science et la hardiesse de nos
compatriotes a mis à sa disposition. Elle se
trouve dans une situation telle qu'elle doit
pouvoir, non pas tant dominer ses voisins
que d'assurer la protection de ses frontières
contre toutes les tentatives dont elle pourrait
être l'objet. A ses portes, elle ne saurait ou-
blier que le Siam vient de créer une nom-
breuse flottille aérienne qui, sans -- être envi-
sagée comme une menace militaire, constitue
tout de même une force d'action et d'intimi-
dation à l'égard de tous ces peuples d'orient
si facilement impressionnables. Or, entre le
Siam, devenu depuis la guerre une véritable
puissance asiatique, et l'Indochine, il y a
en ce moment trop de sphères d'influence en
litige ou mal délimitées, tout le long du
I ,aos et principalement au nord du côté des
Etats Shans pour que notre colonie ne soit
elle aussi largement mise en mesure d'affir-
mer ses pouvoirs et ses droits à l'égard des
populations qui les habitent.
On ne peut donc qu'applaudir aux efforts
de notre administration Indochinoise pour
organiser une escadrille aérienne digne de ce
grand pays et ne manquer aucune occasion
d'encourager les raids qu'elle juge néces-
saires dans l'intérieur du pays ou dans les
régions voisines. C'est ainsi qu'elle a favo-
risé une mission d'aviateurs vers le Yunnan
dont les intérêts sont si intimement unis à
ceux de l'Indochine. C'est aussi pour affir-
mer la maîtrise de nos pilotes aériens que
notre compatriote Lacoste, en dépit des élé-
ments déchaînés, venait atterrir tout récem-
ment à Bang-Kok; et si, victime d'une insola-
tion, il a trouvé la mort après cette glorieuse
équipée, comme beaucoup de ses frères de
France, il aura contribué au bon renom de la
science aéronautique de sa patrie.
Pierre Valu de,
Député du Cher.
,a$$»
L'AVIATION COLONIALE
00
Le raid Lisbonne-Guinée portugaise
Les deux Qfficiers aviateurs portugais qui
avaient, accompagnés d'un mécanicien,
quitté Lisbonne le 27 mars, sont arrivés le
2 avril à Boloima ("Guinée portugaise).
C'est un avion français de 300 CV qui, par
les étapes Casablanca-Agadir-Cap-Juby-vil-
In-Cisneros-Port-Etierme - Saint-Louis-Dakar
(plus de 4.000 km.) les a conduits sans en-
combre au point terminus de leur raid d'en-
durance. (Par dépêche).
L'accident du Jean-Casale reste mystérieux
Voici un passage émouvant du rapport
ofllciel du colonel de Goys sur l'accident
de Niamey où périt le sergent \%ndeHe et
où le colonel Vuillemin fut grièvement bfes-
sé :
Il Placé sur la gauche du noland-Garros,
je n'ai pas quitté des yeux le Jcan-Casale,
depuis son départ jusqu'à son écrasement
au sol.
Au sienal du départ, le Jcan-Casalc,
s'ébranle, nous le suivons en roulant à
quelquas mètres en arrière et parallèle-
ment.
Après 350 mètres do roulement queue au
sol, le Jcan-Casalc s'envole avec un angle
de montée qui me paratt tout d'abord nor-
mal, mais qui augmente progressivement.
Nous sommes sur son arrière et sur sa
droite et décollons nous-mêmes après avoir
roulé 310 mètres.
En abordant la zone défrichée. In cabrage
du Jean-Casale s'accentue dangereuse-
ment. et. au moment où il aborde la hrousse,
il nous apparaît à 30 mètres d'altitude en-
viron, ii la limite extrême (Ir cabrage.
Pelletier d'Oisy se retourne vers moi
avec un geste d'effroi et je lui réponds de
même.
L'appareil glisso d'ailleurs aussitôt sur
son aile droite, tout en pivotant autour de
cette aile jusqu'à se remettre face il son
point, de départ et il s'écrase sur le nez.
avec une pente de 50° environ ».
Il ressort de ces déclarations que la cause
exacte de la chute tragique n'a pu été dé-
terminée.
Le raid Bruxelles-Congo Belge
Le ministre des Colonies de Belgique a
reçu samedi du Gouverneur du Congo
belge la dépêche suivante :
« L'avion Marie-José a atterri à Léopold-
ville,, le 3 avril, à 11 heures 25, dans de
très bonnes conditions, au milieu des ac-
clamations délirantes de la population en-
tière. Thieffry, noger et de Bruycker termi-
nent leur glorieuse expédition en bonne
santé, après avoir vaincu les plus grandes
diftlcultés. »
Un se souvient que la mission avait
quitté Bruxelles le 42 février. Pour Ja pre-
rnière fois, un essai de liaison aérienne en-
tre la Belgique et sa belle possession afri-
caine était tenté. La personnalité du chef
de l'expédition, le lieutenant Thieffry,
offrait les meilleures garanties de succès.
Le lieutenant Thieffry fut en effet considéré
pendant la guerre comme l'as des as de
l'aviation belge et comme un héros.
La mission, composée de Thieffry, du pi-
lote Roger et du 'mécanicien de Bruycker, a
victorieusement parcouru, par Dijon, Per-
pignan, Oran, Colomb-Béchar, - Ouallen, 1
Ciao, Niamey, Tessahoua, Zinder, Fort-La-
my et Banghi, les 8.160 kilomètres qui sé-
parent Bruxelles de CSopoildville.
Depuis son passage- il Banghi, où elle
procéda il une révision de l'appareil, elle
n'avait plus 'donné de ses nouvelles. Les
bOO kilomètres de forêts vierges qu'il
s'agissait de survoler pouvaient inspirer
un peu d'inquiétude au sujet des vaillants
uviatcnrs. Aussi Fëur arrivée à Léopold-
ville fut-elle saluée par les plus chaleu-
reuses acclamations et la nouvelle de
l'heureuse fin du raid éveilla-t-elle à
Bruxelles la plus grande et la plus légitime
Joie.
Le roi Albert 10r a nommé le lieutenant
Thieffry officier de l'ordre de Léopold, le
pilote Roger chevalier dans le même ordre,
et le mécanicien Bruycker, chevalier de
l'Ordre de la Couronne.
D'autre part, le Gouvernement français
aurait demandé au Gouvernement belge
son agrément II la nomination de l'aviateur
Thicffry dans l'ordre de la Légion d'hon-
neur.*
Tous les milieux aéronautiques français
se réjouissent profondément et fraternelle-
ment de la magnifique réussite du raid
et des justes honneurs qui attendent
le très sympathique lieutenant et ses cou-
rageux compagnons.
NAISSANCE
10
Mme Hesling, femme du Gouverneur de la
IWuite-Volta, a donné le jour. à Ouafiadougou,
à un fils, René.
Nous adressons nos félicitations à Mme lies.
ling et nu Gouverneur.
Une lorlDole a reDrendre
e 0
Dans un exposé fait au
Groupe Colonial de la
Chambre sur son récent
voyage au Soudan et en
Haute-Volta, mon excel-
lent collègue Louis Proust,
délégué de ces deux Co-
lonies au Conseil Supé-
rieur, parlant de l'extcfl-
sion de la culture du coton, a sigpalé l'illté-
rêt qui s'attache à ce que le prix d'achat mi-
nimum de la fibre soit fixé avant la campa-
gne et que les engagements pris à l'égard des
cultivateurs indigènes soient strictement te-
nus, quel que soit l'état du marché au mo-
ment des achats. Il n'est pas douteux que l'un
des moyens les plus efficaces pour stimuler
Vindigène à cultiver, c'est de lui assurer
d'avance la vente de son produit à un mini-
mum rémunérateur.
Mais, objecte-t-on, lorsque les cours sont
sujets à des variations si soudaines et si bru-
tales, comment veut-on que le commerce s'en-
gage, plusieurs mois à l'avance, à prendre
livraison d'une marchandise à un prix donné f
C'est là, je le reconnais, un problème dé-
licat, mais qui a reçu des solutions pratiques
consacrées par l'expéritnce. Dans. les belles
instructions que le ministère de Villèle re-
mettait à Roger pour a le commandement et
l'administration générale des Etablissements
français d'Afrique Il et où se trouvait
tracé un véritable plan de mise ct^x>alcur du
Sénégal - le Departement de la Jfarine,
définissant les différents modes d'encoura-
gement à donner aux cultures indigènes, et
spécialement à celle du coton, proposait une
formule destinée à garantir au producteur
le prix minimum dont Parlait Proust :
« Vous êtes autorisé à faire avec les lIa-
turels de pareils engagements par l'inspec-
teur des cultures. Lorsque, sur un appel pu-
blic qui lui sera fait, le commerce n'aura pas
rempli ces engagements, le Gouvernement de-
vra les exécuter directement. Dans ce cas,
les cotons, achetés pour le compte du Gou-
vernement, seront vendus à Saint-Louis par
la voie de l'enchère et la différence du prix
de vente au prix d'achat, s'il y en a, sera
considérée comme prime aux cultures indigè-
nes et imputée sur le fonds spécial destiné
à acquitter lesdites primes. »
Formule très souple et très compréhensive
qui, sans porter atteinte à la liberté du com-
merce, donne au cultivateur indigène la sé-
curité dont il a besoin et lui réserve, par la
ristourne des primes, le boni éventuel de
l'opération.
la Colonie garantit le prix minimum, au-
dessus duquel la concurrence s'exerce, sans
obstacle ni réserve, au profit du producteur.
la formule mérite vraiment d'être reprise
après accord réalisé, au besoin, entre le Gou-
vernement Général de l'A.O.F. et les indus-
triels intéressés à une plus large production
de notre coton colonial.
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
AU SÉNAT
o-e -
DANS LES COMMISSION S
Le budget des colonies
M. de Monzie devenu ministre des Finan-
ces, a été remplacé il la Commission des
Finances par M. Albert Lebrun comme rap-
porteur du budget des colonies, Le sénateur
de Meurthe-et-Moselle a été ministre des
Colonies dans le cabinet Caillaux, 26
juin 1011-14 janvier 1912, dans le premier
ministère Poincaré 15 janvier 1912-21janvier
1913, dans le cabinet Dommergue, 9 décem-
bre 1913-9 juin 1914, et ministre des Régions
Libérées dans le deuxième ministère Cle-
menceau, à la un de la guerre, après la
démission de M. Jonnart de ce poste.
Viandes et produits animaux
de l'A. O. F.
o-o
Le ministre de l'Agriculture vient de dé-
cider par arrêté que les peaux sèches, les
poils, laines et autres débris secs des rumi-
nants et des porcs en provenance de l'Afri-
que occidentale française sont admis à l'im-
portation en France et au transit dans les
conditions générales, sans avoir à justifier
de la désinfection avant l'embarquement.
Les peaux vertes ou salées, ainsi que les
autres produits frais des ruminants et des
porcs de cette même provenance sont libre-
ment admis à l'importation et au transit
s'ils sont accompagnés d'un certificat délivré
par un vétérinaire ou, en cas d'impossibi-
lité. par un médecin sanitaire .-feréé - à - cet
effet par le Gouverneur général de l'Afri-
que Occidentale Française, attestant qu'ils
ont été désinfectés avant l'embarquement.
Quant, aux viandes de bœut, de mouton,
de chèvre et de porc, fraîches ou conser-
vées par un procédé trigoritique, elles sont
maintenant admises à l'importation et au
transit si elles sont accompagnées d'un certi-
ficat délivré par un vétérinaire attestant
qu'elles proviennent d'animaux sains, abat-
tus dans - une région indemne de peste bo-
vine et sous le contrôle du service sanitaire.
Les ports de Bordeaux, Marseille et le Ha-
vre sont seuls ouverts à l'importation des
viandes et des produits trais de l'Afrique
Occidentale Française, dans les conditions
de l'arrêté qui maintient la prohibition d'im-
portation en France et de transit de tous
animaux vivants des espèces bovine, ovine,
caprine et autres ruminants, ainsi que des
porcs en provenance de l'Afrique Occiden-
tale Française.
Le commerce dO la Haure-Volta
10:.14
--0-0--
La plus grande partie du commerce exté-
rieur de la Haute-Volta provient des tran-
sactions avec la colonie voisine de la Gold
Coast. Il est principalement alimenté par
les bœufs, les colas et les tissus manufactu-
rés. La Côte d'Ivoire, qui a pourtant les mê-
mes besoins et qui pourrait fournir les mê-
mes produits que la colonie anglaise, ne
peut malheureusement, du tait de la distance
et surtout de la différence, due aux chan-
ges, des prix pratiqués sur les marchés an-
glais et français, participer que pour une
part minime au courant commercial.
L'exportation des animaux s'est élevée à
47.601 boeufs, 236 chevaux, 3.930 ânes et
32.687 moutons et chèvres. Les chiffres pour
1923 étaient respectivement de 56.667, 267,
362 et 36.453. La diminution sur les boeufs
résulte des épizooties, peste bpneumonie, qui ont sévi dans les centres
du Nord, principaux producteurs; l'augmen-
tation considérable relevée dans l'exporta-
tion des ânes provient de demandes nombreu-
ses faites par la Cold Coast. Cette dernière
exportation semble, du reste, aujourd'hui
arrêtée.
De la' Haute-Volta ont été également ex-
portées une centaine de tonnes de karité,
des peaux, du caoutchouc, de la cire, du ka-
pok (12 à 15 tonnes) du coton (60 tonnes.
Les importations portent sur le sel (sel de
Taouadini pour les régions du Nord, sel
européen pour les régions sud) dont il est
fait une grande consommation.
Le commerce extérieur s'intensifie sans
cesse, la masse des indigènes se pénétrant
peu à peu de nos idées. Ceux-ci fréquentent
assidûment les marchés dont l'importance
et le nombre ont été accrus. Tous, chefs à
leur tète, se montrent jaloux de voir les
marchés de leurs cantons mieux approvision-
nés que ceux- des circonscriptions voisines.
La perception des droits de marché fait
ressortir le succès qu'obtiennent, auprès des
naturels, les transactions ainsi facilitées. Au
budget de 1924, 230.000 francs avaient été
piévus au titre des recettes à effectuer; or,
pour les onze premiers mois de l'année, il
a été perçu 260.269 trs. 14, et 24.000 francs
environ le seront pour décembre. L'excédent
est, ainsi, de près de cinquante mille francs
sur les prévisions.
Enfin, les foires-concours sont de plus en
plus fréquentées et les produits exposés plus
intéressants par leur quantité et leur qua-
lité.
La culture du coton qui, en 1924, a donné
lieu à l'exportation de 60 à 80 tonnes de
fibres, se chiffrera cette année par une pro-
duction globale de 2.400 tonnes (fibres) dont
670 environ pourront être exportées par le
commerce européen.
-00. -
imporialions et exportations
du DahOmey en Janvier 1924
Les principales marchandises importées au
Dahomey en janvier 1925, dont la valeur re-
piésonte un total de 7.066.954 trancs, con-
sistent en alcools et eaux de vie, tabacs en
feuilles, vins de toutes sortes, huile de pé-
trole, sels de toutes sortes et tissus de co-
ton.
Pour les alcools et eaux de vie (53.821 li-
tres, valeur 441.518 francs), 6.497 litres vien-
nent de France, 436 d'Angleterre et 46.888
de Hollande.
Les tabacs en teuilles sont, en totalité,
importés des Etats-Unis. Ils représentent,
pour 71.895 kgs., une valeur de 618.233 fr-
Les vins de toutes sortes, 42.312 litres
d'une valeur de 176.669 francs, proviennent:
de France qui en expédie 41.768 litres et du
Portugal 544 litres.
Les huiles de pétrole viennent en totalité
des Etats-Unis qui en ont exporté 115.174
kilogs représentant 79.097 francs.
Par contre, les sels de toutes sortes vien-
nent en totalité de France qui en a envoyé
268.524 kilogs représentant 22.660 francs.
Enfin, les tissus de coton, 78.616 kilogs
'd'une valeur de 2.427.865 trancs provien-
nent: de France, 1.244 kilogs pour 37.069
francs, d'Angleterre, 76.386 kilogs pour
2.357.142 francs, la Hollande 655 kilogs pour
30.333 francs, l'Allemagne 214 kilogs pour
1.211 francs et la Belgique 117 kilogs pour
2.110 francs.
L'Angleterre --- fournit --- donc, -- en quantité,
plus de 95 et, en valeur, plus de 96
de la totalité des tissus de coton importés
dans la colonie du Dahomey.
Les principales exportations, pendant le
premier mois de 1925, portent sur les aman-
des et les huiles de palme et le coprah.
Pour les amandes, le tonnage exporté
s'élve à 3.166 tonnes représentant une va-
leur de 5.131.471 Irancs. La France en a
reçu 572 tonnes, l'Angleterre 1.747 tonnes,
l'Allemagne 847. -
l'our les huiles, qui s'elevent a 758 ton-
nes d'une valeur de 1.703.030 francs, la
France en a reçu 243 tonnes, l'Angleterre
189, l'Allemagne 21 et les Etats-Unis 305.
Le coprah (3 tonnes d'une valeur de 5.100
francs) a été, en totalité, expédié sur la
France.
labob
Magistrature coloniale
--0-0--
M. Gilbert, juge de v'nx compétence
étendue de St-Bnrthélemy (Guadeloupe),
emploi supprimé, a été nommé juge de
paix :\ compétence étendue do St-Marlin
(même colonie), en remplacement de M.
Mandane, disparu en mer.
,M. Yol, juge au tribunal de Hanoï (Indo-
chine), a été nommé, sur sa demande, juge
au tribunal de Saigon même colonie), en
remplacement de M. Rondeau, précédem-
ment. nommé procureur de la République
à Chaudoc.
Réorpisaiieo des Assemtilses dêlibéraliveg
et consoltatires de fkiriqqe Occidentale fraoçtiro
---0-0-- -
Divers décrets, pris en 1920, avaient réor-
ganisé les Assemblées délibératives' et consul-
tatives de l'A.O.F. Ces mesures avaient réa-
lisé un sérieux progrès sur la situation anté-
rieure créée par les décrets de 1904.
11 a paru à M. Çarde, Gouverneur Général
de l'A. O. F., que le stade de développe-
ment de notre grande possession africaine per-
mettait de faire participer plus complètement
les différentes catégories de populations euro-
péennes et indigènes à la gestion des affaires
intéressant diverses communautés coloniales.
Le 30 mars dernier, M. Daladier, ministre
des Colonies, d'accord avec le Gouverneur
Général, a présenté à la signature du Prési-
dent de la République quatre importants dé-
crets qui modifient, en A. O. h., la situation
actuelle en écartant la prédominance de l'élé-
ment purement administratif du sein des Con-
seils, et en assurant une représentation des ci-
toyens et des indigènes par des mandataires
directs, élus repectivement par ces deux élé-
ments de population.
De même, a également été modifié le statut
du Conseil colonial du Sénégal, où il lui a
semblé désirable d'augmenter la proportion des
membres élus au suffrage universel par les ci-
toyens français.
Ces mesures réalisent un accroissement très
appréciable des libertés locales, tant à l'égard
de l'élément européen que de la population
indigène, appelés l' un et l'autre à une gestion
plus active et plus agissante des affaires du
pays.
Lire en seconde puge :
Le Rapport de M. A. de Monzie sur le budget
des Colonies
M. Steeg-à Marseille
---0-0--
M. Steeg, Gouverneur Général de l'Algé-
rie, arrivé à Marseille le 5 avril par le pa-
quebot Gouverneur-Général-de-Gueydon, a
visité ce matin l'Institut colonial et assisté
à un déjeuner de bienvenue offert par la
Chambre de commerce.
11 est attendu à Paris demain mardi ma-
tin.
-010-
Croisière d'étudiants américains
0-0
Des savants et des llnanciers américains
ont fondé à bord du paquebot Princesse-
Alice, une université flottante qui groupe
i-OO étudiollts.
Chaque année aura lieu une grande croi-
sière. Le premier voyage comporte entre
autres escales, l'Indochine, la Tunisie, l'Al-
gérie et le Maroc.
Les initiateurs tiennent, en effet, spécia-
lement, Ii ce que les étudiants américains
connaissent les principaux ports coloniaux
français. -
obée-
LA FIN D'UN DOUTE
Le comte de Kernis a succombé
à une hémorragie cérébrale
--{)-o-
Il y a un mois, une information tendancieuse
d'un joumal étranger, le Dai/jj Mail, repro-
duite à Paris, représentait le comte de Bernis
comme ayant été tué en duel à Larache par
M. Emilio Zapico. consul d Lspagne, à la
suite de propos peu aimables qu il aurait tenus
sur ce pays et sur son arnjée.
Lorsqu'il a connu cette information - que
les Annales coloniales démentirent d'ailleurs
spontanément dès le lendemain - le comte
Bruno d'Harcourt, neveu du comte de Bernis,
a adressé de Larache la lettre suivante :
Larache, le 21 mars 1925.
Les journaux de Paris ont reproduit, le 14
mars, une dépêche du Daily Mail qui donne
de la mort de mon oncle, le comte de Bernis,
une oersion entierenient inexacte. Ce dernier a
succombé à une hémorragie cérébrale : la mort
a été instantanée.
Mon oncle faisait souvent des armes avec le
consul d'Espagne- Le bruit qui circule qu'il a
été tué dans un duel avec ce dernier s'explique
peut-être par le fait que c'est pendant un as-
saut à l'épée. durant la fête donnée pour le
baptême de notre fil.. que la mort l'a frappé
au milieu de nous tous.
Don Emilio Zapico, désirant plus que tout
autre rétablir les faits, envoie une protestation
officielle aux journaux marocains qui viennent.
eux aussi, de reproduire cette dépêche.
J'ai l' honneur de vous demander, monsieur,
d'accueillir cette rectification et vous prie
d'agréer l'expression de mes sentiments distin-
gués.
Comte BRUNO D'HARCOURT.
D'autre part, voici le télégramme que Don
Emilio Zapico, consul d'hlspagne, a adressé
au marquis de Bernis, frère du déiunt :
Je viens d'apprendre que les journaux de
Paris publient la nouvelle que mon très cher
ami, le comte de Remis. si aimé en cette ville.
a été tué en duel. Cette nouvelle est absolu-
ment fausse, et je tous supplie instamment de
faire le nécessaire pour qu'elle soit démentie
par ces mêmes journaux. -
D'autre part, je puis Vous assurer que Bernis
jouissait de la s)jmpathie de tout le monde à
Larache et que tous déplorent vivement sa mort
due à 'une hémorragie cérébrale. Je 0011S prie
de faire de ce télégramme l'usage que Vous ju-
gerez convenable.
ADMINISTRATION ET PHILATÉLIE
..()o-
Notre entrefilet du 24 février nous a valu
de nombreuses communications.
On nous affirme que les marchands de tim-
bres, jadis inconnus au Ministère des Colonies,
y ont, maintenant, leurs petites entrées. Ils y
feraient de fréquentes apparitions. Simples vi-
sites de confrères à confrère, sans doute. Car
qu'y vietldraient-ils faire ?
D' après un autre correspondant, qui donne
son adresse, les timbres surchargés ne pour-
raient se trouver, même aussitôt après leur
émission, que chez les marchands, au prix fort.
Il en demande la raison et, sans attendre lil
réponse, il accompagne sa question de consi-
dérations assez malsonnantes pour les représen-
tants de I Administration. Nous ne les repro-
duirons pas. Mais nous tenons la lettre à lai
disposition d6 qui de droit.
Si 1 on en juge par ces correspondances,,
notre entrefilet semble être venu à son heure.
Cependant, le directeur de l' Agence Géné^
raie, dont relève le service des timbres, cou-
vre, paraît-il, son subordonné. Pour prendra
une semblable responsabilité, cet honorable
fonctionnaire doit avoir de bonites raisons.
Quoi qu'il en soit, la question est nettement
posée et les positions bien prises : d' un coté,
les collectionneurs exaspérés, de l'autre le di-
recteur de l Agence Générale qui n est pas
philateliste, mais qui substitue sa responsabi-
lité à celle de son subordonné, notoirement
connu comme philatefiste et commerçant.
Attendons. Nous marquerons les coups.
PHILATÉLIE
--0-0- -
Cochinchine.
La t rance s installa, en 1801 à Saigon et
dans le delta du Mékong. Ce fut le début d4
notie empire indochinois. Le service des pos-
tes a'y organisa immédiatement. De 1861 à.
1892, il utilise les timbres en service dans
toutes les colonies, sans désignation de pays-
et, exceptionnellement, au début de l'occu-
pation et pendant la campagne de Chine, les
timbres-poste métropolitains.
On reconnalt, écrit M. M. Jurion, les tim-
bres qui ont ainsi servi en Cochinchine, à.
l'oblitération « C. C. H. x, Cochinchine, ou
cachet à date avec nom des bureaux.
En mai 1886, les timbres à 0,05 faisant
défaut, on surchargea des timbres à o,5
jaunes, type 1881, d'un gros chiffre 5. Le ti-
rage officiel de cette surcharge est de 1.000
exemplaires ; mais il en existe bien dix fois
plus. Valeur des pièces authentiques, une
cinquantaine -- de - francs à l'état neuf ou usé.
En juin et en novembre 1886, l'approvi-
sionnement attendu n'étant pas arrivé, on
transforma en 5 c. un assez grand nombre
de timbres de 25 c. jaunes et de 2 c. bruns,
par l'apposition en surcharge du chiffre 5,
accompagné des lettres C. C. H. (Cochin-
chine).
Valeur de ces timbres : environ 8 francs
pour le premier et 5 francs pour le second.
Ennn, en février 1887, un nouveau manque
de timbres de 5 c. amena une nouvelle sur-
charge, mais, cette fois, sur le 25 c. rose et
noir. La surcharge précédente avec les let-
tres C. C. Il. étant peu visible sur ce tim-
bre on utilisa un gros chiffre 5, sans let-
tres. - Valeur : 3 à 4 francs.
Pour être complet, nous devons mention-
ner une surcharge préparée en 1888, mais
qui ne fut pas émise. C'est le 30 c., divisé
en deux par une diagonale de haut en bas,
avec le chiffre 5 imprimé dans hacuD des
deux triangles ainsi obtenus.
Ce timbre devait être coupé en deux, sui-
vant la diagonale, pour donner deux moitiés
de timbres d'une valeur de 15 c. chaque.
Ces timbres n'ont pas été utilisés et ceux
qu'on rencontre oblitérés l'ont été par com-
plaisance et n'ont aucune valeur philatéli-
que.
Guyane
Le ministre des Colonies a décidé la créa-
tion d'une série de chiffres-taxes destinés à.
la Guyane française. Ces timbres seront obte-
nus en utilisant un stock de chiffres-taxes
de 1893-1908.
Ces chilires-taxes seront préalablement den-
telés, puis surchargés; la surcharge à appo-f
ser sur ceux d'entre eux dont la valeur fa*
ciale n'est pas modifiée sera du type 1 ;
GUYANE
FRANÇAISE
en caractères gras, apposés en h.aut du tim-
bre.
Seront surchargés en noir à ce type : lesx
chiffres-taxes à 5, 10, 20 et 50 centimes.
Les dlitfres-taxcs dont la. valeur faciald
sera modifiée se 1 ont surchargés au type II ;
GUYANE
FRANÇAISE
45
CEXT1 MES
A 1 N 1 s
PERCEVOIR
Seront ti ans-formés de cette f.aon :
Les chiffres-taxes à 0,05 en chiffres-taxes»
à 0,15 par une surcharge rouge.
Les chiffres-taxes d. 0,10 en thitlres-taxcs.
à 0,25 par une surcharge rouge.
Les chiffres-taxes à 0,20 en chiffres-taxes»
à 0,30 par une surcharge verte.
l'es cliiiii-es-tixes à 0,10 en l hithes-t.\xc
à 0,45 par une surcharge rouge.
Les chiffres-taxes à 0,05 en chiffres-taxe;?
0.60 par une surcharge verte.
Les chiffres-taxes à 0,20 en chiffies-taxes
à 1 fr. par une surcharge bleue.
Les chiffres-taxes à 0,50 on chiffres-taxes-
à 2 fr. par une surcharge rouge.
LE TAUX DE LA PIASTRE
--
L; Gouverneur génénil de l'indot-bine
vient de lniiv connaître au Ministre des Co-
lonies qu'à la date du i avril 10t?r> ln tauxs
officiel de la piastre était de 10 fr. 00.
LE NUMERO : 20 CBNTIMBS
LUNDI SOIR, 6 AVRIL 1925.
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLU PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonça etRéelmme»$ont reçue» aux Bureau Jujeanmlet dmn» luAfenom JePmiticHé
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u.
{ Franc» et Colonie». 80 • 48 » S5 »
ww iv mvpivnpiv î ( mrmnger A. 120 » M 1 - 3
iiiaitré DtrWoRfr1I'r ., -.
On •'•bonne dan* toa8 Im Bureaux de poste et elaez les principaux RbrairM
Les derniers échos de l'aviation
en Indochine
Le Résident Supérieur, M. Bosc, qui avait
accompagné au Tonkin le Gouverneur Géné-
ral, M. Martial Merlin, après que celui-ci
eut visité les principaux postes du Laos,
avait décidé de rejoindre Vien-chan en avion.
Il a pu ainsi survoler des régions où il avait
été fort difficile de pénétrer jusqu'à présent
et faire connaître la France et son représen-
tant à des peuplades qui sans doute n'avaient
sur l'une ni sur l'autre que des notions fort
confuses. On sait quels obstacles à peu près
insurmontables ont interdit jusqu'à présent
toute communication ou relation suivie d'une
part entre l'Annam et le Tonkin, et le Laos
de l'autre. Ces pays très voisins sont sépa-
rés par un mur presque infranchissable : la
chaîne annamitique, appelée aussi la a Cor-
dillière d'Annam » et n'ont pu avoir la moin-
dre pénétration. On a bien étudié le tracé
de certaines routes qui franchiraient les cols
les plus accessibles et pourraient même ser-
vir de plateforme à des chemins de fer. Il
y a eu, ce n'est pas douteux, de grands pro-
grès réalisés et l'on peut tout de même, à
une certaine époque de l'année, passer plus
facilement d'une pente sur l'autre de la
montagne, mais ces tentatives supposent une
organisation et des préparatifs qui ne sont
pas à la portée des simples particuliers.
Le Laos est non seulement isolé de tout le
reste de l'Indochine, mais il est aussi d'ad-
ministration très difficile, puisqu'il s'étend,
sur une surface considérable, tout le long du
Mékong au nord, depuis les frontières de
Chine jusqu'aux confins du Cambodge et de
la Cochinchine, au sud. De même que le
Mékong, divisé en une série de biefs, ren-
ferme des seuils que la navigation normale
ne peut franchir, de même le Laos est cons-
titué par une succession de compartiments
formant des cloisons qui en interceptent à
peu près l'accès. A cause de cette particula-
rité, dans ce pays qui est déjà composé des
races les plus disparates, il a été fort dif-
ficile, jusqu'à présent, au représentant de la
France, de faire sentir une direction unique
et homogène. Il ne le pourra pas tant que
des voies de communication faciles avec des
moyens de locomotion rapide n'auront pas été
créés, lui permettant de se transporter sou-
vent d'une extrémité à l'autre des états dont
il a l'administration générale et de faire
sentir personnellement l'action de la France.
La chaloupe à vapeur ne peut être utilisée
puisque les rapides du Mekong en interdisent
le passage, la voiture automobile ne peut
trouver son emploi puisque les routes ne sont
encore qu'à l'état de projél. L'avion est au
Contraire un excellent instrument d'infor-
mation et de tournée pouvant, dans ces ré-
gions, rendre d'excellents services à la cause
française. Pendant la guerre, le regretté Gou-
verneur Général Van Vollenhoven avait eu
déjà une conception très nette de l'aviation,
lorsque dans une circulaire à ses collabora-
teurs, dans l'Afrique Occidentale française,
il avait préconisé l'avion comme étant pour
un chef d'administration le meilleur moyen
de parcourir ses états, de se mettre en con-
tact avec les populations et de veiller à ce
que ses instructions aient été strictement
observées.
L'idée qu'a eue M. Bosc, qui est d ail-
leurs un élève de Van Vollenhoven,
d'utiliser l'avion pour faire une plus ample
connaissance des diverses parties du Laos
dont quelques-unes sont vraiment trop aban-
données à elles-mêmes est donc une concep-
tion intelligente et audacieuse qui ne peut
que donner les meilleurs résultats. Le ser-
vice aéronautique encouragé par la haute
administration indochinoise, a fait d'autre
part des progrès assez remarquables, depuis
quelques années, pour qu'il puisse déjà inspi-
rer une irrande sécurité. Si la France se dé-
cide bientôt à créer la grande ligne aérienne
dont Pelletier d'Oisy lui a tracé la, voie dans
sa superbe envolée à travers l'Asie, elle trou-
vera dans sa grande possession indochi-
noise un centre d'organisation et d'action qui
facilitera singulièrement sa tâche.
Arrivée au point où elle en est, l'Indo-
chine, pour conserver la supériorité qu'elle a
si légitimement acquise par son activité et
son travail, ne doit négliger aucun des
moyens que la science et la hardiesse de nos
compatriotes a mis à sa disposition. Elle se
trouve dans une situation telle qu'elle doit
pouvoir, non pas tant dominer ses voisins
que d'assurer la protection de ses frontières
contre toutes les tentatives dont elle pourrait
être l'objet. A ses portes, elle ne saurait ou-
blier que le Siam vient de créer une nom-
breuse flottille aérienne qui, sans -- être envi-
sagée comme une menace militaire, constitue
tout de même une force d'action et d'intimi-
dation à l'égard de tous ces peuples d'orient
si facilement impressionnables. Or, entre le
Siam, devenu depuis la guerre une véritable
puissance asiatique, et l'Indochine, il y a
en ce moment trop de sphères d'influence en
litige ou mal délimitées, tout le long du
I ,aos et principalement au nord du côté des
Etats Shans pour que notre colonie ne soit
elle aussi largement mise en mesure d'affir-
mer ses pouvoirs et ses droits à l'égard des
populations qui les habitent.
On ne peut donc qu'applaudir aux efforts
de notre administration Indochinoise pour
organiser une escadrille aérienne digne de ce
grand pays et ne manquer aucune occasion
d'encourager les raids qu'elle juge néces-
saires dans l'intérieur du pays ou dans les
régions voisines. C'est ainsi qu'elle a favo-
risé une mission d'aviateurs vers le Yunnan
dont les intérêts sont si intimement unis à
ceux de l'Indochine. C'est aussi pour affir-
mer la maîtrise de nos pilotes aériens que
notre compatriote Lacoste, en dépit des élé-
ments déchaînés, venait atterrir tout récem-
ment à Bang-Kok; et si, victime d'une insola-
tion, il a trouvé la mort après cette glorieuse
équipée, comme beaucoup de ses frères de
France, il aura contribué au bon renom de la
science aéronautique de sa patrie.
Pierre Valu de,
Député du Cher.
,a$$»
L'AVIATION COLONIALE
00
Le raid Lisbonne-Guinée portugaise
Les deux Qfficiers aviateurs portugais qui
avaient, accompagnés d'un mécanicien,
quitté Lisbonne le 27 mars, sont arrivés le
2 avril à Boloima ("Guinée portugaise).
C'est un avion français de 300 CV qui, par
les étapes Casablanca-Agadir-Cap-Juby-vil-
In-Cisneros-Port-Etierme - Saint-Louis-Dakar
(plus de 4.000 km.) les a conduits sans en-
combre au point terminus de leur raid d'en-
durance. (Par dépêche).
L'accident du Jean-Casale reste mystérieux
Voici un passage émouvant du rapport
ofllciel du colonel de Goys sur l'accident
de Niamey où périt le sergent \%ndeHe et
où le colonel Vuillemin fut grièvement bfes-
sé :
Il Placé sur la gauche du noland-Garros,
je n'ai pas quitté des yeux le Jcan-Casale,
depuis son départ jusqu'à son écrasement
au sol.
Au sienal du départ, le Jcan-Casalc,
s'ébranle, nous le suivons en roulant à
quelquas mètres en arrière et parallèle-
ment.
Après 350 mètres do roulement queue au
sol, le Jcan-Casalc s'envole avec un angle
de montée qui me paratt tout d'abord nor-
mal, mais qui augmente progressivement.
Nous sommes sur son arrière et sur sa
droite et décollons nous-mêmes après avoir
roulé 310 mètres.
En abordant la zone défrichée. In cabrage
du Jean-Casale s'accentue dangereuse-
ment. et. au moment où il aborde la hrousse,
il nous apparaît à 30 mètres d'altitude en-
viron, ii la limite extrême (Ir cabrage.
Pelletier d'Oisy se retourne vers moi
avec un geste d'effroi et je lui réponds de
même.
L'appareil glisso d'ailleurs aussitôt sur
son aile droite, tout en pivotant autour de
cette aile jusqu'à se remettre face il son
point, de départ et il s'écrase sur le nez.
avec une pente de 50° environ ».
Il ressort de ces déclarations que la cause
exacte de la chute tragique n'a pu été dé-
terminée.
Le raid Bruxelles-Congo Belge
Le ministre des Colonies de Belgique a
reçu samedi du Gouverneur du Congo
belge la dépêche suivante :
« L'avion Marie-José a atterri à Léopold-
ville,, le 3 avril, à 11 heures 25, dans de
très bonnes conditions, au milieu des ac-
clamations délirantes de la population en-
tière. Thieffry, noger et de Bruycker termi-
nent leur glorieuse expédition en bonne
santé, après avoir vaincu les plus grandes
diftlcultés. »
Un se souvient que la mission avait
quitté Bruxelles le 42 février. Pour Ja pre-
rnière fois, un essai de liaison aérienne en-
tre la Belgique et sa belle possession afri-
caine était tenté. La personnalité du chef
de l'expédition, le lieutenant Thieffry,
offrait les meilleures garanties de succès.
Le lieutenant Thieffry fut en effet considéré
pendant la guerre comme l'as des as de
l'aviation belge et comme un héros.
La mission, composée de Thieffry, du pi-
lote Roger et du 'mécanicien de Bruycker, a
victorieusement parcouru, par Dijon, Per-
pignan, Oran, Colomb-Béchar, - Ouallen, 1
Ciao, Niamey, Tessahoua, Zinder, Fort-La-
my et Banghi, les 8.160 kilomètres qui sé-
parent Bruxelles de CSopoildville.
Depuis son passage- il Banghi, où elle
procéda il une révision de l'appareil, elle
n'avait plus 'donné de ses nouvelles. Les
bOO kilomètres de forêts vierges qu'il
s'agissait de survoler pouvaient inspirer
un peu d'inquiétude au sujet des vaillants
uviatcnrs. Aussi Fëur arrivée à Léopold-
ville fut-elle saluée par les plus chaleu-
reuses acclamations et la nouvelle de
l'heureuse fin du raid éveilla-t-elle à
Bruxelles la plus grande et la plus légitime
Joie.
Le roi Albert 10r a nommé le lieutenant
Thieffry officier de l'ordre de Léopold, le
pilote Roger chevalier dans le même ordre,
et le mécanicien Bruycker, chevalier de
l'Ordre de la Couronne.
D'autre part, le Gouvernement français
aurait demandé au Gouvernement belge
son agrément II la nomination de l'aviateur
Thicffry dans l'ordre de la Légion d'hon-
neur.*
Tous les milieux aéronautiques français
se réjouissent profondément et fraternelle-
ment de la magnifique réussite du raid
et des justes honneurs qui attendent
le très sympathique lieutenant et ses cou-
rageux compagnons.
NAISSANCE
10
Mme Hesling, femme du Gouverneur de la
IWuite-Volta, a donné le jour. à Ouafiadougou,
à un fils, René.
Nous adressons nos félicitations à Mme lies.
ling et nu Gouverneur.
Une lorlDole a reDrendre
e 0
Dans un exposé fait au
Groupe Colonial de la
Chambre sur son récent
voyage au Soudan et en
Haute-Volta, mon excel-
lent collègue Louis Proust,
délégué de ces deux Co-
lonies au Conseil Supé-
rieur, parlant de l'extcfl-
sion de la culture du coton, a sigpalé l'illté-
rêt qui s'attache à ce que le prix d'achat mi-
nimum de la fibre soit fixé avant la campa-
gne et que les engagements pris à l'égard des
cultivateurs indigènes soient strictement te-
nus, quel que soit l'état du marché au mo-
ment des achats. Il n'est pas douteux que l'un
des moyens les plus efficaces pour stimuler
Vindigène à cultiver, c'est de lui assurer
d'avance la vente de son produit à un mini-
mum rémunérateur.
Mais, objecte-t-on, lorsque les cours sont
sujets à des variations si soudaines et si bru-
tales, comment veut-on que le commerce s'en-
gage, plusieurs mois à l'avance, à prendre
livraison d'une marchandise à un prix donné f
C'est là, je le reconnais, un problème dé-
licat, mais qui a reçu des solutions pratiques
consacrées par l'expéritnce. Dans. les belles
instructions que le ministère de Villèle re-
mettait à Roger pour a le commandement et
l'administration générale des Etablissements
français d'Afrique Il et où se trouvait
tracé un véritable plan de mise ct^x>alcur du
Sénégal - le Departement de la Jfarine,
définissant les différents modes d'encoura-
gement à donner aux cultures indigènes, et
spécialement à celle du coton, proposait une
formule destinée à garantir au producteur
le prix minimum dont Parlait Proust :
« Vous êtes autorisé à faire avec les lIa-
turels de pareils engagements par l'inspec-
teur des cultures. Lorsque, sur un appel pu-
blic qui lui sera fait, le commerce n'aura pas
rempli ces engagements, le Gouvernement de-
vra les exécuter directement. Dans ce cas,
les cotons, achetés pour le compte du Gou-
vernement, seront vendus à Saint-Louis par
la voie de l'enchère et la différence du prix
de vente au prix d'achat, s'il y en a, sera
considérée comme prime aux cultures indigè-
nes et imputée sur le fonds spécial destiné
à acquitter lesdites primes. »
Formule très souple et très compréhensive
qui, sans porter atteinte à la liberté du com-
merce, donne au cultivateur indigène la sé-
curité dont il a besoin et lui réserve, par la
ristourne des primes, le boni éventuel de
l'opération.
la Colonie garantit le prix minimum, au-
dessus duquel la concurrence s'exerce, sans
obstacle ni réserve, au profit du producteur.
la formule mérite vraiment d'être reprise
après accord réalisé, au besoin, entre le Gou-
vernement Général de l'A.O.F. et les indus-
triels intéressés à une plus large production
de notre coton colonial.
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
AU SÉNAT
o-e -
DANS LES COMMISSION S
Le budget des colonies
M. de Monzie devenu ministre des Finan-
ces, a été remplacé il la Commission des
Finances par M. Albert Lebrun comme rap-
porteur du budget des colonies, Le sénateur
de Meurthe-et-Moselle a été ministre des
Colonies dans le cabinet Caillaux, 26
juin 1011-14 janvier 1912, dans le premier
ministère Poincaré 15 janvier 1912-21janvier
1913, dans le cabinet Dommergue, 9 décem-
bre 1913-9 juin 1914, et ministre des Régions
Libérées dans le deuxième ministère Cle-
menceau, à la un de la guerre, après la
démission de M. Jonnart de ce poste.
Viandes et produits animaux
de l'A. O. F.
o-o
Le ministre de l'Agriculture vient de dé-
cider par arrêté que les peaux sèches, les
poils, laines et autres débris secs des rumi-
nants et des porcs en provenance de l'Afri-
que occidentale française sont admis à l'im-
portation en France et au transit dans les
conditions générales, sans avoir à justifier
de la désinfection avant l'embarquement.
Les peaux vertes ou salées, ainsi que les
autres produits frais des ruminants et des
porcs de cette même provenance sont libre-
ment admis à l'importation et au transit
s'ils sont accompagnés d'un certificat délivré
par un vétérinaire ou, en cas d'impossibi-
lité. par un médecin sanitaire .-feréé - à - cet
effet par le Gouverneur général de l'Afri-
que Occidentale Française, attestant qu'ils
ont été désinfectés avant l'embarquement.
Quant, aux viandes de bœut, de mouton,
de chèvre et de porc, fraîches ou conser-
vées par un procédé trigoritique, elles sont
maintenant admises à l'importation et au
transit si elles sont accompagnées d'un certi-
ficat délivré par un vétérinaire attestant
qu'elles proviennent d'animaux sains, abat-
tus dans - une région indemne de peste bo-
vine et sous le contrôle du service sanitaire.
Les ports de Bordeaux, Marseille et le Ha-
vre sont seuls ouverts à l'importation des
viandes et des produits trais de l'Afrique
Occidentale Française, dans les conditions
de l'arrêté qui maintient la prohibition d'im-
portation en France et de transit de tous
animaux vivants des espèces bovine, ovine,
caprine et autres ruminants, ainsi que des
porcs en provenance de l'Afrique Occiden-
tale Française.
Le commerce dO la Haure-Volta
10:.14
--0-0--
La plus grande partie du commerce exté-
rieur de la Haute-Volta provient des tran-
sactions avec la colonie voisine de la Gold
Coast. Il est principalement alimenté par
les bœufs, les colas et les tissus manufactu-
rés. La Côte d'Ivoire, qui a pourtant les mê-
mes besoins et qui pourrait fournir les mê-
mes produits que la colonie anglaise, ne
peut malheureusement, du tait de la distance
et surtout de la différence, due aux chan-
ges, des prix pratiqués sur les marchés an-
glais et français, participer que pour une
part minime au courant commercial.
L'exportation des animaux s'est élevée à
47.601 boeufs, 236 chevaux, 3.930 ânes et
32.687 moutons et chèvres. Les chiffres pour
1923 étaient respectivement de 56.667, 267,
362 et 36.453. La diminution sur les boeufs
résulte des épizooties, peste b
du Nord, principaux producteurs; l'augmen-
tation considérable relevée dans l'exporta-
tion des ânes provient de demandes nombreu-
ses faites par la Cold Coast. Cette dernière
exportation semble, du reste, aujourd'hui
arrêtée.
De la' Haute-Volta ont été également ex-
portées une centaine de tonnes de karité,
des peaux, du caoutchouc, de la cire, du ka-
pok (12 à 15 tonnes) du coton (60 tonnes.
Les importations portent sur le sel (sel de
Taouadini pour les régions du Nord, sel
européen pour les régions sud) dont il est
fait une grande consommation.
Le commerce extérieur s'intensifie sans
cesse, la masse des indigènes se pénétrant
peu à peu de nos idées. Ceux-ci fréquentent
assidûment les marchés dont l'importance
et le nombre ont été accrus. Tous, chefs à
leur tète, se montrent jaloux de voir les
marchés de leurs cantons mieux approvision-
nés que ceux- des circonscriptions voisines.
La perception des droits de marché fait
ressortir le succès qu'obtiennent, auprès des
naturels, les transactions ainsi facilitées. Au
budget de 1924, 230.000 francs avaient été
piévus au titre des recettes à effectuer; or,
pour les onze premiers mois de l'année, il
a été perçu 260.269 trs. 14, et 24.000 francs
environ le seront pour décembre. L'excédent
est, ainsi, de près de cinquante mille francs
sur les prévisions.
Enfin, les foires-concours sont de plus en
plus fréquentées et les produits exposés plus
intéressants par leur quantité et leur qua-
lité.
La culture du coton qui, en 1924, a donné
lieu à l'exportation de 60 à 80 tonnes de
fibres, se chiffrera cette année par une pro-
duction globale de 2.400 tonnes (fibres) dont
670 environ pourront être exportées par le
commerce européen.
-00. -
imporialions et exportations
du DahOmey en Janvier 1924
Les principales marchandises importées au
Dahomey en janvier 1925, dont la valeur re-
piésonte un total de 7.066.954 trancs, con-
sistent en alcools et eaux de vie, tabacs en
feuilles, vins de toutes sortes, huile de pé-
trole, sels de toutes sortes et tissus de co-
ton.
Pour les alcools et eaux de vie (53.821 li-
tres, valeur 441.518 francs), 6.497 litres vien-
nent de France, 436 d'Angleterre et 46.888
de Hollande.
Les tabacs en teuilles sont, en totalité,
importés des Etats-Unis. Ils représentent,
pour 71.895 kgs., une valeur de 618.233 fr-
Les vins de toutes sortes, 42.312 litres
d'une valeur de 176.669 francs, proviennent:
de France qui en expédie 41.768 litres et du
Portugal 544 litres.
Les huiles de pétrole viennent en totalité
des Etats-Unis qui en ont exporté 115.174
kilogs représentant 79.097 francs.
Par contre, les sels de toutes sortes vien-
nent en totalité de France qui en a envoyé
268.524 kilogs représentant 22.660 francs.
Enfin, les tissus de coton, 78.616 kilogs
'd'une valeur de 2.427.865 trancs provien-
nent: de France, 1.244 kilogs pour 37.069
francs, d'Angleterre, 76.386 kilogs pour
2.357.142 francs, la Hollande 655 kilogs pour
30.333 francs, l'Allemagne 214 kilogs pour
1.211 francs et la Belgique 117 kilogs pour
2.110 francs.
L'Angleterre --- fournit --- donc, -- en quantité,
plus de 95 et, en valeur, plus de 96
de la totalité des tissus de coton importés
dans la colonie du Dahomey.
Les principales exportations, pendant le
premier mois de 1925, portent sur les aman-
des et les huiles de palme et le coprah.
Pour les amandes, le tonnage exporté
s'élve à 3.166 tonnes représentant une va-
leur de 5.131.471 Irancs. La France en a
reçu 572 tonnes, l'Angleterre 1.747 tonnes,
l'Allemagne 847. -
l'our les huiles, qui s'elevent a 758 ton-
nes d'une valeur de 1.703.030 francs, la
France en a reçu 243 tonnes, l'Angleterre
189, l'Allemagne 21 et les Etats-Unis 305.
Le coprah (3 tonnes d'une valeur de 5.100
francs) a été, en totalité, expédié sur la
France.
labob
Magistrature coloniale
--0-0--
M. Gilbert, juge de v'nx compétence
étendue de St-Bnrthélemy (Guadeloupe),
emploi supprimé, a été nommé juge de
paix :\ compétence étendue do St-Marlin
(même colonie), en remplacement de M.
Mandane, disparu en mer.
,M. Yol, juge au tribunal de Hanoï (Indo-
chine), a été nommé, sur sa demande, juge
au tribunal de Saigon même colonie), en
remplacement de M. Rondeau, précédem-
ment. nommé procureur de la République
à Chaudoc.
Réorpisaiieo des Assemtilses dêlibéraliveg
et consoltatires de fkiriqqe Occidentale fraoçtiro
---0-0-- -
Divers décrets, pris en 1920, avaient réor-
ganisé les Assemblées délibératives' et consul-
tatives de l'A.O.F. Ces mesures avaient réa-
lisé un sérieux progrès sur la situation anté-
rieure créée par les décrets de 1904.
11 a paru à M. Çarde, Gouverneur Général
de l'A. O. F., que le stade de développe-
ment de notre grande possession africaine per-
mettait de faire participer plus complètement
les différentes catégories de populations euro-
péennes et indigènes à la gestion des affaires
intéressant diverses communautés coloniales.
Le 30 mars dernier, M. Daladier, ministre
des Colonies, d'accord avec le Gouverneur
Général, a présenté à la signature du Prési-
dent de la République quatre importants dé-
crets qui modifient, en A. O. h., la situation
actuelle en écartant la prédominance de l'élé-
ment purement administratif du sein des Con-
seils, et en assurant une représentation des ci-
toyens et des indigènes par des mandataires
directs, élus repectivement par ces deux élé-
ments de population.
De même, a également été modifié le statut
du Conseil colonial du Sénégal, où il lui a
semblé désirable d'augmenter la proportion des
membres élus au suffrage universel par les ci-
toyens français.
Ces mesures réalisent un accroissement très
appréciable des libertés locales, tant à l'égard
de l'élément européen que de la population
indigène, appelés l' un et l'autre à une gestion
plus active et plus agissante des affaires du
pays.
Lire en seconde puge :
Le Rapport de M. A. de Monzie sur le budget
des Colonies
M. Steeg-à Marseille
---0-0--
M. Steeg, Gouverneur Général de l'Algé-
rie, arrivé à Marseille le 5 avril par le pa-
quebot Gouverneur-Général-de-Gueydon, a
visité ce matin l'Institut colonial et assisté
à un déjeuner de bienvenue offert par la
Chambre de commerce.
11 est attendu à Paris demain mardi ma-
tin.
-010-
Croisière d'étudiants américains
0-0
Des savants et des llnanciers américains
ont fondé à bord du paquebot Princesse-
Alice, une université flottante qui groupe
i-OO étudiollts.
Chaque année aura lieu une grande croi-
sière. Le premier voyage comporte entre
autres escales, l'Indochine, la Tunisie, l'Al-
gérie et le Maroc.
Les initiateurs tiennent, en effet, spécia-
lement, Ii ce que les étudiants américains
connaissent les principaux ports coloniaux
français. -
obée-
LA FIN D'UN DOUTE
Le comte de Kernis a succombé
à une hémorragie cérébrale
--{)-o-
Il y a un mois, une information tendancieuse
d'un joumal étranger, le Dai/jj Mail, repro-
duite à Paris, représentait le comte de Bernis
comme ayant été tué en duel à Larache par
M. Emilio Zapico. consul d Lspagne, à la
suite de propos peu aimables qu il aurait tenus
sur ce pays et sur son arnjée.
Lorsqu'il a connu cette information - que
les Annales coloniales démentirent d'ailleurs
spontanément dès le lendemain - le comte
Bruno d'Harcourt, neveu du comte de Bernis,
a adressé de Larache la lettre suivante :
Larache, le 21 mars 1925.
Les journaux de Paris ont reproduit, le 14
mars, une dépêche du Daily Mail qui donne
de la mort de mon oncle, le comte de Bernis,
une oersion entierenient inexacte. Ce dernier a
succombé à une hémorragie cérébrale : la mort
a été instantanée.
Mon oncle faisait souvent des armes avec le
consul d'Espagne- Le bruit qui circule qu'il a
été tué dans un duel avec ce dernier s'explique
peut-être par le fait que c'est pendant un as-
saut à l'épée. durant la fête donnée pour le
baptême de notre fil.. que la mort l'a frappé
au milieu de nous tous.
Don Emilio Zapico, désirant plus que tout
autre rétablir les faits, envoie une protestation
officielle aux journaux marocains qui viennent.
eux aussi, de reproduire cette dépêche.
J'ai l' honneur de vous demander, monsieur,
d'accueillir cette rectification et vous prie
d'agréer l'expression de mes sentiments distin-
gués.
Comte BRUNO D'HARCOURT.
D'autre part, voici le télégramme que Don
Emilio Zapico, consul d'hlspagne, a adressé
au marquis de Bernis, frère du déiunt :
Je viens d'apprendre que les journaux de
Paris publient la nouvelle que mon très cher
ami, le comte de Remis. si aimé en cette ville.
a été tué en duel. Cette nouvelle est absolu-
ment fausse, et je tous supplie instamment de
faire le nécessaire pour qu'elle soit démentie
par ces mêmes journaux. -
D'autre part, je puis Vous assurer que Bernis
jouissait de la s)jmpathie de tout le monde à
Larache et que tous déplorent vivement sa mort
due à 'une hémorragie cérébrale. Je 0011S prie
de faire de ce télégramme l'usage que Vous ju-
gerez convenable.
ADMINISTRATION ET PHILATÉLIE
..()o-
Notre entrefilet du 24 février nous a valu
de nombreuses communications.
On nous affirme que les marchands de tim-
bres, jadis inconnus au Ministère des Colonies,
y ont, maintenant, leurs petites entrées. Ils y
feraient de fréquentes apparitions. Simples vi-
sites de confrères à confrère, sans doute. Car
qu'y vietldraient-ils faire ?
D' après un autre correspondant, qui donne
son adresse, les timbres surchargés ne pour-
raient se trouver, même aussitôt après leur
émission, que chez les marchands, au prix fort.
Il en demande la raison et, sans attendre lil
réponse, il accompagne sa question de consi-
dérations assez malsonnantes pour les représen-
tants de I Administration. Nous ne les repro-
duirons pas. Mais nous tenons la lettre à lai
disposition d6 qui de droit.
Si 1 on en juge par ces correspondances,,
notre entrefilet semble être venu à son heure.
Cependant, le directeur de l' Agence Géné^
raie, dont relève le service des timbres, cou-
vre, paraît-il, son subordonné. Pour prendra
une semblable responsabilité, cet honorable
fonctionnaire doit avoir de bonites raisons.
Quoi qu'il en soit, la question est nettement
posée et les positions bien prises : d' un coté,
les collectionneurs exaspérés, de l'autre le di-
recteur de l Agence Générale qui n est pas
philateliste, mais qui substitue sa responsabi-
lité à celle de son subordonné, notoirement
connu comme philatefiste et commerçant.
Attendons. Nous marquerons les coups.
PHILATÉLIE
--0-0- -
Cochinchine.
La t rance s installa, en 1801 à Saigon et
dans le delta du Mékong. Ce fut le début d4
notie empire indochinois. Le service des pos-
tes a'y organisa immédiatement. De 1861 à.
1892, il utilise les timbres en service dans
toutes les colonies, sans désignation de pays-
et, exceptionnellement, au début de l'occu-
pation et pendant la campagne de Chine, les
timbres-poste métropolitains.
On reconnalt, écrit M. M. Jurion, les tim-
bres qui ont ainsi servi en Cochinchine, à.
l'oblitération « C. C. H. x, Cochinchine, ou
cachet à date avec nom des bureaux.
En mai 1886, les timbres à 0,05 faisant
défaut, on surchargea des timbres à o,5
jaunes, type 1881, d'un gros chiffre 5. Le ti-
rage officiel de cette surcharge est de 1.000
exemplaires ; mais il en existe bien dix fois
plus. Valeur des pièces authentiques, une
cinquantaine -- de - francs à l'état neuf ou usé.
En juin et en novembre 1886, l'approvi-
sionnement attendu n'étant pas arrivé, on
transforma en 5 c. un assez grand nombre
de timbres de 25 c. jaunes et de 2 c. bruns,
par l'apposition en surcharge du chiffre 5,
accompagné des lettres C. C. H. (Cochin-
chine).
Valeur de ces timbres : environ 8 francs
pour le premier et 5 francs pour le second.
Ennn, en février 1887, un nouveau manque
de timbres de 5 c. amena une nouvelle sur-
charge, mais, cette fois, sur le 25 c. rose et
noir. La surcharge précédente avec les let-
tres C. C. Il. étant peu visible sur ce tim-
bre on utilisa un gros chiffre 5, sans let-
tres. - Valeur : 3 à 4 francs.
Pour être complet, nous devons mention-
ner une surcharge préparée en 1888, mais
qui ne fut pas émise. C'est le 30 c., divisé
en deux par une diagonale de haut en bas,
avec le chiffre 5 imprimé dans hacuD des
deux triangles ainsi obtenus.
Ce timbre devait être coupé en deux, sui-
vant la diagonale, pour donner deux moitiés
de timbres d'une valeur de 15 c. chaque.
Ces timbres n'ont pas été utilisés et ceux
qu'on rencontre oblitérés l'ont été par com-
plaisance et n'ont aucune valeur philatéli-
que.
Guyane
Le ministre des Colonies a décidé la créa-
tion d'une série de chiffres-taxes destinés à.
la Guyane française. Ces timbres seront obte-
nus en utilisant un stock de chiffres-taxes
de 1893-1908.
Ces chilires-taxes seront préalablement den-
telés, puis surchargés; la surcharge à appo-f
ser sur ceux d'entre eux dont la valeur fa*
ciale n'est pas modifiée sera du type 1 ;
GUYANE
FRANÇAISE
en caractères gras, apposés en h.aut du tim-
bre.
Seront surchargés en noir à ce type : lesx
chiffres-taxes à 5, 10, 20 et 50 centimes.
Les dlitfres-taxcs dont la. valeur faciald
sera modifiée se 1 ont surchargés au type II ;
GUYANE
FRANÇAISE
45
CEXT1 MES
A 1 N 1 s
PERCEVOIR
Seront ti ans-formés de cette f.aon :
Les chiffres-taxes à 0,05 en chiffres-taxes»
à 0,15 par une surcharge rouge.
Les chiffres-taxes d. 0,10 en thitlres-taxcs.
à 0,25 par une surcharge rouge.
Les chiffres-taxes à 0,20 en chiffres-taxes»
à 0,30 par une surcharge verte.
l'es cliiiii-es-tixes à 0,10 en l hithes-t.\xc
à 0,45 par une surcharge rouge.
Les chiffres-taxes à 0,05 en chiffres-taxe;?
0.60 par une surcharge verte.
Les chiffres-taxes à 0,20 en chiffies-taxes
à 1 fr. par une surcharge bleue.
Les chiffres-taxes à 0,50 on chiffres-taxes-
à 2 fr. par une surcharge rouge.
LE TAUX DE LA PIASTRE
--
L; Gouverneur génénil de l'indot-bine
vient de lniiv connaître au Ministre des Co-
lonies qu'à la date du i avril 10t?r> ln tauxs
officiel de la piastre était de 10 fr. 00.
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