Titre : Bulletin de l'Agence générale des colonies
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Melun)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42445178p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 23647 Nombre total de vues : 23647
Description : 01 octobre 1927 01 octobre 1927
Description : 1927/10/01 (A20,N227)-1927/11/30. 1927/10/01 (A20,N227)-1927/11/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6392626b
Source : CIRAD, 2012-231802
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
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1332 BULLETIN DE L'AGENCE GÉNÉRALE DES COLONIES
États-Unis 10.000, le Siam 10.000 et la Perse plus de 50.000.
L'Indochine est donc bien placée pour écouler le sucre
qu'elle pourrait produire. Dans ces conditions, comment expli"
- quer que l'effort de colonisation qui se déploie en ce moment
dans la colonie paraisse négliger, à peu près complètement, la
culture de la canne à sucre, pour se donner tout entier à des
cultures telles que celles du caoutchouc, du coton, du thé, du
café? La culture de la canne à sucre et l'industrie sucrière ne
seraient-elles pas suffisamment rémunératrices?
MM. PRÊTRE et GUILLAUME se sont livrés, en 1924, à une
enquête sur la question, et voici quels en furent les résultats:
Dans la province de Bienhoa, un cultivateur annamite
engage, dans la culture de la canne à sucre, un petit capital de
130 piastres par hectare, se décomposant ainsi : 30 piastres de
bouture, 75 piastres d'engrais, 25 piastres de main-d'œuvre. Or,
il vend sa récolte sur pied au prix de 250 piastres. Son bénéfice
net, dès la première année, serait donc de 92 p. 100. La
seconde année, ce bénéfice net s'élèverait à 150 p. 100 du capital
engagé.
Dans une autre province (Giadinh), pour 180 piastres de frais,
la vente sur pied donne 400 piastres dès la première année,
soit un bénéfice net de 220 piastres, c'est-à-dire de 122 p. 100 du
capital engagé, bénéfice qui s'élève, la seconde année, a
290 piastres, soit 263 p. 100.
La même enquête établit que l'industrie sucrière, même la
petite industrie indigène, donnerait des bénéfices encore bien
plus intéressants.
Si la production « à la nhaqué » donne des résultats pareils,
que ne devrait pas donner une industrie puissamment organisée
suivant les principes de la technique moderne?
Et cependant, les efforts tentés jusqu'à ce jour, par leS
Européens, pour créer en Indochine une industrie sucrière,
n'ont pas été couronnés du succès qui paraissait logiquement
certain. La principale cause de ces échecs fut tout simplement
l'inondation qui perdit dans plusieurs cas, des récoltes entières-
Est-ce-à-dire qu'il y ait lieu de se décourager ? En aucune
façon. Les progrès réalisés par les Hollandais à Java ont été
lents, parce qu'ils étaient les premiers à étudier la question
d'une façon vraiment scientifique. Les États-Unis et la Grande-
Bretagne ont profité de l'expérience péniblement acquise par leS
Hollandais et étendu considérablement la culture de la canne dans
États-Unis 10.000, le Siam 10.000 et la Perse plus de 50.000.
L'Indochine est donc bien placée pour écouler le sucre
qu'elle pourrait produire. Dans ces conditions, comment expli"
- quer que l'effort de colonisation qui se déploie en ce moment
dans la colonie paraisse négliger, à peu près complètement, la
culture de la canne à sucre, pour se donner tout entier à des
cultures telles que celles du caoutchouc, du coton, du thé, du
café? La culture de la canne à sucre et l'industrie sucrière ne
seraient-elles pas suffisamment rémunératrices?
MM. PRÊTRE et GUILLAUME se sont livrés, en 1924, à une
enquête sur la question, et voici quels en furent les résultats:
Dans la province de Bienhoa, un cultivateur annamite
engage, dans la culture de la canne à sucre, un petit capital de
130 piastres par hectare, se décomposant ainsi : 30 piastres de
bouture, 75 piastres d'engrais, 25 piastres de main-d'œuvre. Or,
il vend sa récolte sur pied au prix de 250 piastres. Son bénéfice
net, dès la première année, serait donc de 92 p. 100. La
seconde année, ce bénéfice net s'élèverait à 150 p. 100 du capital
engagé.
Dans une autre province (Giadinh), pour 180 piastres de frais,
la vente sur pied donne 400 piastres dès la première année,
soit un bénéfice net de 220 piastres, c'est-à-dire de 122 p. 100 du
capital engagé, bénéfice qui s'élève, la seconde année, a
290 piastres, soit 263 p. 100.
La même enquête établit que l'industrie sucrière, même la
petite industrie indigène, donnerait des bénéfices encore bien
plus intéressants.
Si la production « à la nhaqué » donne des résultats pareils,
que ne devrait pas donner une industrie puissamment organisée
suivant les principes de la technique moderne?
Et cependant, les efforts tentés jusqu'à ce jour, par leS
Européens, pour créer en Indochine une industrie sucrière,
n'ont pas été couronnés du succès qui paraissait logiquement
certain. La principale cause de ces échecs fut tout simplement
l'inondation qui perdit dans plusieurs cas, des récoltes entières-
Est-ce-à-dire qu'il y ait lieu de se décourager ? En aucune
façon. Les progrès réalisés par les Hollandais à Java ont été
lents, parce qu'ils étaient les premiers à étudier la question
d'une façon vraiment scientifique. Les États-Unis et la Grande-
Bretagne ont profité de l'expérience péniblement acquise par leS
Hollandais et étendu considérablement la culture de la canne dans
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