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862 BULLETIN DE L'AGENCE GÉNÉRALE DES COLONIES
Setchouen ; importance qui deviendra pour nous considérable,
le jour plus ou moins proche où notre chemin de fer sera prolongé
vers cette province, l'une des plus peuplées et des plus riches
de l'Empire du Milieu.
Quoi qu'il en soit à cet égard, notre chemin de fer, qui met
Yunnanfou à trois jours du port d'Haïphong, nous avait assuré
dès son ouverture en avril 1910, une indiscutable prépondérance
économique dans toute laTégion S. E. ; la population, qui s'est
enrichie, constitue déjà une clientèle fort intéressante. «On
peut tout importer, écrivait de là-bas M. André Dubosc, l'an
dernier ; on peut exporter des laines, des peaux, des matières
grasses, des huiles végétales, des conserves de volaille, d'oeufs,
de légumes. ». Ajoutons que l'étain des mines de Kokiéou,
expédié sur Hong-Kong, constitue les 8/10 des exportations
par notre voie ferrée. Les embranchements locaux et les prolon-
gements envisagés, notamment vers Tali, ne manqueront pas
d'ailleurs de valoriser davantage la province entière.
Malheureusement, pendant la guerre et depuis lors, notre
prépondérance a notablement diminué : et cela, non seulement
pour des difficultés spéciales (tarifs ferroviaires, droit de transit
à travers le Tonkin), mais surtout sans doute en raison de notre
peu de souci de nous montrer et d'agir, alors que des maisons
anglaises et américaines, installées depuis peu dans le pays, y
déployaient une grande activité. Et voilà que la déplorable
affaire de la Banque Industrielle; qui a causé à Yunnanfou et sur
notre voie ferrée quelques sérieux incidents, est venue aggraver
encore la situation.
Pour la rétablir, il nous faudra sans doute du temps et de
sérieux efforts, même après qu'auront pu être réparées les
conséquences de ce désastre financier. Il conviendra, d'une part,
ainsi que l'écrit le DR LEGENDRE, « d'exploiter notre chemin de
fer sur des bases commerciales et en tenant compte du milieu
très spécial », et d'autre part, « de comprendre que la collabo-
ration avec le Chinois, toujours enclin à redouter une mainmise
européenne sur ses ressources, est, non seulement utile, mais
indispensable, surtout quand il s'agit de transactions étendues,
d'exploitations importantes, minières par exemple, sur son
territoire. »
A ces conditions, nous pouvons être sûrs de tenir de nouveàu
« le bon bout », grâce aux avantages que nous donnent et le
voisinage de notre Indochine, et notre rail.
862 BULLETIN DE L'AGENCE GÉNÉRALE DES COLONIES
Setchouen ; importance qui deviendra pour nous considérable,
le jour plus ou moins proche où notre chemin de fer sera prolongé
vers cette province, l'une des plus peuplées et des plus riches
de l'Empire du Milieu.
Quoi qu'il en soit à cet égard, notre chemin de fer, qui met
Yunnanfou à trois jours du port d'Haïphong, nous avait assuré
dès son ouverture en avril 1910, une indiscutable prépondérance
économique dans toute laTégion S. E. ; la population, qui s'est
enrichie, constitue déjà une clientèle fort intéressante. «On
peut tout importer, écrivait de là-bas M. André Dubosc, l'an
dernier ; on peut exporter des laines, des peaux, des matières
grasses, des huiles végétales, des conserves de volaille, d'oeufs,
de légumes. ». Ajoutons que l'étain des mines de Kokiéou,
expédié sur Hong-Kong, constitue les 8/10 des exportations
par notre voie ferrée. Les embranchements locaux et les prolon-
gements envisagés, notamment vers Tali, ne manqueront pas
d'ailleurs de valoriser davantage la province entière.
Malheureusement, pendant la guerre et depuis lors, notre
prépondérance a notablement diminué : et cela, non seulement
pour des difficultés spéciales (tarifs ferroviaires, droit de transit
à travers le Tonkin), mais surtout sans doute en raison de notre
peu de souci de nous montrer et d'agir, alors que des maisons
anglaises et américaines, installées depuis peu dans le pays, y
déployaient une grande activité. Et voilà que la déplorable
affaire de la Banque Industrielle; qui a causé à Yunnanfou et sur
notre voie ferrée quelques sérieux incidents, est venue aggraver
encore la situation.
Pour la rétablir, il nous faudra sans doute du temps et de
sérieux efforts, même après qu'auront pu être réparées les
conséquences de ce désastre financier. Il conviendra, d'une part,
ainsi que l'écrit le DR LEGENDRE, « d'exploiter notre chemin de
fer sur des bases commerciales et en tenant compte du milieu
très spécial », et d'autre part, « de comprendre que la collabo-
ration avec le Chinois, toujours enclin à redouter une mainmise
européenne sur ses ressources, est, non seulement utile, mais
indispensable, surtout quand il s'agit de transactions étendues,
d'exploitations importantes, minières par exemple, sur son
territoire. »
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voisinage de notre Indochine, et notre rail.
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