INFORMATIONS 831
tion plus large de nos territoires. Cela ne veut pas dire que les
crédits du chapitre des missions ont depuis cette époque été suppri-
més au budget des colonies.
Devant cette indifférence de tous ceux ayant le pouvoir de favoriser
les investigations souterrainés, les étrangers ont acquis une assu-
rance, une hardiesse même dont la manifestation est pénible à notre
amour-propre. Le jour viendra, bientôt pout-être, où les étrangers,
comme les Allemands avant la guerre, exerceront le contrôle de la
plupart des entreprises minières de nos colonies. Nous les voyons
déjà, Anglais et Américains surtout, acquérir des droits miniers dans
la plupart de nos colonies, en Guyane et en Guinée pour la bauxite,
faire des recherches en Afrique Équatoriale, exécuter des sondages
en Nouvelle-Calédonie et à Madagascar pour la découverte du pétrole,
exploiter nos riches gisements de latérite ferrugineuse de la région
de Conakry ; en un mot, prendre partout les positions que nos
nationaux, ignorants ou indifférents, devraient légitimement occuper.
Cette situation n'est pas seulement regrettable, mais elle est aussi
dangereuse et peut affecter gravement les intérêts même de la Métro-
pole. Un exemple suffira pour éclairer cette affirmation.
Nous avons dans le Moyen-CÓIlgo, dans la région de Mindouli et du
M'Boko-Songo, des gisements de cuivre analogues à ceux que pos-
sèdent les Belges au Katanga et dont la richesse serait considérable..
D'autres gisements de ce minerai existent également à Madagascar.
Si une exploitation intensive de ces gisements était faite, nous arri-
verions, en toute certitude, à combler le déficit annuel de notre
consommation en cuivre, déficit qui, en 1913, s'élevait à 116.682 ton-
nes valant 204 millions de francs, et, en 1920, à 82.611 tonnes
valant 250 millions. Nous ne parlerons pas du nickel, dont Mada-
gascar possède des gisements qui ne sont pas exploités. Or le cuivre
que la France consomme lui vient d'Amérique. Ne peut-on admettre
que le jour où les Américains deviendraient les maîtres de nos gîtes
cuprifères ou les contrôleraient, leur intérêt serait de les mettre en
«veilleuse», autrèment dît de ne pas les exploiter?
Nous avons des règlements, dira-t-on, qu'il suffira de faire res-
pecter. Nous pouvons aussi nous montrer-sévères pour l'octroi des
licences ou des concessions aux étrangers. Cela est plus facile à
dire qu'à réaliser.
Il devient de toute nécessité que l'administration coloniale se
ttiontre plus active qu'elle ne l'a été jusqu'à ce jour dans la recher-
che des richesses du sous-sol de notre empire colonial, encore
alJourd'hui à peu près inconnues. Des missions doivent être con-
1 uées (les ingénieurs et géologues ne manqueront pas) pour explo-
rer, sonder, reconnaître enfin la face des terres que nous administrons
et. dont nous n'ayons su jusqu'ici tirer qu'un parti médiocre. Les
mISSIons, coûteront cher, mais les profits qu'elles nous procureront
t'ron infiniment plus élevés que la dépense qu'elles auront entraînée.
lllblen ont coûté les explorations qui ont amené la découverte des
°sphates du nord-africain? Et quelle est la valeur des richesses
que leur exploration a déjà fournies? -
tion plus large de nos territoires. Cela ne veut pas dire que les
crédits du chapitre des missions ont depuis cette époque été suppri-
més au budget des colonies.
Devant cette indifférence de tous ceux ayant le pouvoir de favoriser
les investigations souterrainés, les étrangers ont acquis une assu-
rance, une hardiesse même dont la manifestation est pénible à notre
amour-propre. Le jour viendra, bientôt pout-être, où les étrangers,
comme les Allemands avant la guerre, exerceront le contrôle de la
plupart des entreprises minières de nos colonies. Nous les voyons
déjà, Anglais et Américains surtout, acquérir des droits miniers dans
la plupart de nos colonies, en Guyane et en Guinée pour la bauxite,
faire des recherches en Afrique Équatoriale, exécuter des sondages
en Nouvelle-Calédonie et à Madagascar pour la découverte du pétrole,
exploiter nos riches gisements de latérite ferrugineuse de la région
de Conakry ; en un mot, prendre partout les positions que nos
nationaux, ignorants ou indifférents, devraient légitimement occuper.
Cette situation n'est pas seulement regrettable, mais elle est aussi
dangereuse et peut affecter gravement les intérêts même de la Métro-
pole. Un exemple suffira pour éclairer cette affirmation.
Nous avons dans le Moyen-CÓIlgo, dans la région de Mindouli et du
M'Boko-Songo, des gisements de cuivre analogues à ceux que pos-
sèdent les Belges au Katanga et dont la richesse serait considérable..
D'autres gisements de ce minerai existent également à Madagascar.
Si une exploitation intensive de ces gisements était faite, nous arri-
verions, en toute certitude, à combler le déficit annuel de notre
consommation en cuivre, déficit qui, en 1913, s'élevait à 116.682 ton-
nes valant 204 millions de francs, et, en 1920, à 82.611 tonnes
valant 250 millions. Nous ne parlerons pas du nickel, dont Mada-
gascar possède des gisements qui ne sont pas exploités. Or le cuivre
que la France consomme lui vient d'Amérique. Ne peut-on admettre
que le jour où les Américains deviendraient les maîtres de nos gîtes
cuprifères ou les contrôleraient, leur intérêt serait de les mettre en
«veilleuse», autrèment dît de ne pas les exploiter?
Nous avons des règlements, dira-t-on, qu'il suffira de faire res-
pecter. Nous pouvons aussi nous montrer-sévères pour l'octroi des
licences ou des concessions aux étrangers. Cela est plus facile à
dire qu'à réaliser.
Il devient de toute nécessité que l'administration coloniale se
ttiontre plus active qu'elle ne l'a été jusqu'à ce jour dans la recher-
che des richesses du sous-sol de notre empire colonial, encore
alJourd'hui à peu près inconnues. Des missions doivent être con-
1 uées (les ingénieurs et géologues ne manqueront pas) pour explo-
rer, sonder, reconnaître enfin la face des terres que nous administrons
et. dont nous n'ayons su jusqu'ici tirer qu'un parti médiocre. Les
mISSIons, coûteront cher, mais les profits qu'elles nous procureront
t'ron infiniment plus élevés que la dépense qu'elles auront entraînée.
lllblen ont coûté les explorations qui ont amené la découverte des
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