INFORMATIONS 823
insuccès certain. Vous y perdrez et vos efforts, et le peu d'argent
que vous aviez, sans profit pour personne, pour vous surtout; et
au surplus, votre expérience malencontreuse n'aura d'autre con-
séquence que de jeter sur nos colonies un discrédit qu'elles ne
méritent pas.
Ce dont elles ont surtout besoin aujourd'hui, pour coopérer
comme il faudrait à la rénovation de la mère-patrie, c'est de
capitaux: que l'épargne publique, convenablement dirigée, s'inté-
resse à elles, parfait. Mais que vous, vous vous en alliez mettre
les économies de vos parents et les vôtres dans quelques dizaines
d'hectares du Sénégal par exemple, ce serait pure folie. De
grâce, arrêtez-vous.
(La Dépêche coloniale.)
Le problème du coton et les colonies.
Il y a un problème du coton dont la donnée essentielle est que
la consommation progresse dans le monde beaucoup plus vite que
la production. Quand la crise de restriction actuelle sera passée,
le déficit entre l'offre de textile et la demande de cotonnades
apparaîtra avec une gravité croissante. Il ne faut pas compter
pour y remédier, sur une extension indéfinie de la culture dans
les principaux pays producteurs. En Amérique, les parasites qui
s'attaquent aux cotonniers provoquent la concentration progres-
sive des cultures dans les régions qui, par leur sol et leur climat,
permettent de lutter efficacement contre le fléau. Dans l'Inde
britannique où l'extension de la culture est due beaucoup plus
à l'abondance et au bon marché de la main-d'œuvre qu'aux
conditions naturelles, et dont le coton est d'ailleurs de qualité
inférieure, on ne peut guère s'attendre à un accroissement sérieux
de la récolte. En Egypte, où le produit surpasse en qualité celui
des autres régions, mais où le rendement par acre va sans cesse
en décroissant, si bien qu'il est passé de 5,27 en 1895 à 3,40 en 1910,
la culture nécessite des travaux d'irrigation dont l'aire est limitée
Par les conditions géographiques.
Nous assistons d'autre part à un phénomène économique qui
contribue à aggraver la situation : c'est le développement de
l'industrie textile dans les deux principaux pays producteurs, qui
a pour conséquence l'utilisation sur place d'une partie de plus en
plus importante de la récolte, et partant la diminution constante
des disponibilités laissées à l'exportation. Aux États-Unis,
insuccès certain. Vous y perdrez et vos efforts, et le peu d'argent
que vous aviez, sans profit pour personne, pour vous surtout; et
au surplus, votre expérience malencontreuse n'aura d'autre con-
séquence que de jeter sur nos colonies un discrédit qu'elles ne
méritent pas.
Ce dont elles ont surtout besoin aujourd'hui, pour coopérer
comme il faudrait à la rénovation de la mère-patrie, c'est de
capitaux: que l'épargne publique, convenablement dirigée, s'inté-
resse à elles, parfait. Mais que vous, vous vous en alliez mettre
les économies de vos parents et les vôtres dans quelques dizaines
d'hectares du Sénégal par exemple, ce serait pure folie. De
grâce, arrêtez-vous.
(La Dépêche coloniale.)
Le problème du coton et les colonies.
Il y a un problème du coton dont la donnée essentielle est que
la consommation progresse dans le monde beaucoup plus vite que
la production. Quand la crise de restriction actuelle sera passée,
le déficit entre l'offre de textile et la demande de cotonnades
apparaîtra avec une gravité croissante. Il ne faut pas compter
pour y remédier, sur une extension indéfinie de la culture dans
les principaux pays producteurs. En Amérique, les parasites qui
s'attaquent aux cotonniers provoquent la concentration progres-
sive des cultures dans les régions qui, par leur sol et leur climat,
permettent de lutter efficacement contre le fléau. Dans l'Inde
britannique où l'extension de la culture est due beaucoup plus
à l'abondance et au bon marché de la main-d'œuvre qu'aux
conditions naturelles, et dont le coton est d'ailleurs de qualité
inférieure, on ne peut guère s'attendre à un accroissement sérieux
de la récolte. En Egypte, où le produit surpasse en qualité celui
des autres régions, mais où le rendement par acre va sans cesse
en décroissant, si bien qu'il est passé de 5,27 en 1895 à 3,40 en 1910,
la culture nécessite des travaux d'irrigation dont l'aire est limitée
Par les conditions géographiques.
Nous assistons d'autre part à un phénomène économique qui
contribue à aggraver la situation : c'est le développement de
l'industrie textile dans les deux principaux pays producteurs, qui
a pour conséquence l'utilisation sur place d'une partie de plus en
plus importante de la récolte, et partant la diminution constante
des disponibilités laissées à l'exportation. Aux États-Unis,
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