Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7259 Nombre total de vues : 7259
Description : 01 septembre 1931 01 septembre 1931
Description : 1931/09/01 (A6,N69)-1931/09/30. 1931/09/01 (A6,N69)-1931/09/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6384736d
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX 483
rentes et qui, en dehors des fluctuations de prix dans l'intervalle des expéditions
et des sorties d'entrepôt des douanes françaises, tiennent compte dans les colonies
de frais dont l'Administration ne fait pas état.
Le rapport récent de M. Tournan, sénateur, sur le projet d'Office de l'alcool
nous apprend que la consommation taxée et les emplois divers d'alcool de bou-
che, non compris les bouilleurs de cru par conséquent, s'établissent en ce moment
et annuellement aux environs de 1.000.000 d'hectolitres exprimés en alcool pur
parmi lesquels figure le rhum.
Cette constatation et les tableaux donnés ci-dessus montrent la place que le
rhum tient dans l'économie générale de la France et spécialement dans celle de
nos colonies et l'on peut se faire une idée du malaise que ces dernières subissent
lorsque, comme en ce moment, une crise de prix vient les frapper et rendre
l'écoulement de leur produit onéreux ; on imagine aussi combien elles sont sen-
sibles aux mesures qui pourraient être prises à l'encontre du rhum.
Malheureusement, et malgré tout l'intérêt que la France porte au dévelop-
pement de ses colonies, ce spiritueux est considéré par elle comme un concur-
rent quasiment indésirable pour les eaux-de-vie métropolitaines et, dans le cours
des temps, comme aussi à l'époque du conflit entre les alcools d'industrie et les
alcools de bouche, il lui a fallu toujours lutter pour maintenir la place qui lui est
due dans cette dernière catégorie en raison de ses qualités naturelles.
Ce n'est pas sans difficultés et sans combats qu'on a pu, lors de l'élaboration
de la loi du 31 mars 1903 (art. 23), faire classer le rhum dans la nomenclature
des eaux-de-vie naturelles circulant avec des titres de mouvements blancs ; de
même il a fallu un grande vigilance de la part des coloniaux et de leurs repré-
sentants au parlement pour faire exempter nos rhums de l'interdiction d'impor-
tation frappant les spiritueux étrangers édicté par l'art. 89 de la loi du 25 juin
1920.
Et, malgré tout, alors que la culture de la vigne et des pommiers se développait
librement et que la production d'eau-de-vie de vin et de pommes ou de fruits
s'amplifiait à loisir, le Parlement, oubliant que la France avait provoqué l'in-
flation de production de rhum pendant la guerre et négligeant le principe de
réciprocité de traitement de la métropole et de ses colonies, édictait le 31
décembre 1922 une limitation de l'entrée en franchise de nos rhums, l'excédent
devant payer une surtaxe égale à celle que supporteraient les spiritueux étrangers
pour lesquels l'interdiction d'importation serait éventuellement levée ; la quan-
tité laissée libre (160.000 hectos exprimée en alcool pur), inférieure aux besoins,
a bien été augmentée deux fois pour être portée à 200.000 hectos, mais il est
encore question aujourd'hui, à propos de la mise au point du projet d'Office
National de l'alcool, de frapper d'une taxe spéciale une partie de ce contingent.
On a fait ressortir que la limitation des quantités de rhum apportées sur le
marché avait été un bienfait pour nos colonies parce qu'elle avait mis un frein à
une production exagérée et parce qu'elle avait eu pour conséquence une revalo-
risation du produit déprécié par cette production excessive ; on a dit que les
coloniaux en ont tiré profit et qu'ils s'en sont accommodés, en définitive, au
point de désirer que ce régime soit maintenu jusqu'au 31 décembre 1939 ; c'est
exact, toute .limitation de production ayant, en principe, pour effet de relever ou
de maintenir la valeur du produit, mais il faut encore faire la part des choses ;
la valeur du rhum n'est pas la seule qui se soit élevée dans le même temps, et
rentes et qui, en dehors des fluctuations de prix dans l'intervalle des expéditions
et des sorties d'entrepôt des douanes françaises, tiennent compte dans les colonies
de frais dont l'Administration ne fait pas état.
Le rapport récent de M. Tournan, sénateur, sur le projet d'Office de l'alcool
nous apprend que la consommation taxée et les emplois divers d'alcool de bou-
che, non compris les bouilleurs de cru par conséquent, s'établissent en ce moment
et annuellement aux environs de 1.000.000 d'hectolitres exprimés en alcool pur
parmi lesquels figure le rhum.
Cette constatation et les tableaux donnés ci-dessus montrent la place que le
rhum tient dans l'économie générale de la France et spécialement dans celle de
nos colonies et l'on peut se faire une idée du malaise que ces dernières subissent
lorsque, comme en ce moment, une crise de prix vient les frapper et rendre
l'écoulement de leur produit onéreux ; on imagine aussi combien elles sont sen-
sibles aux mesures qui pourraient être prises à l'encontre du rhum.
Malheureusement, et malgré tout l'intérêt que la France porte au dévelop-
pement de ses colonies, ce spiritueux est considéré par elle comme un concur-
rent quasiment indésirable pour les eaux-de-vie métropolitaines et, dans le cours
des temps, comme aussi à l'époque du conflit entre les alcools d'industrie et les
alcools de bouche, il lui a fallu toujours lutter pour maintenir la place qui lui est
due dans cette dernière catégorie en raison de ses qualités naturelles.
Ce n'est pas sans difficultés et sans combats qu'on a pu, lors de l'élaboration
de la loi du 31 mars 1903 (art. 23), faire classer le rhum dans la nomenclature
des eaux-de-vie naturelles circulant avec des titres de mouvements blancs ; de
même il a fallu un grande vigilance de la part des coloniaux et de leurs repré-
sentants au parlement pour faire exempter nos rhums de l'interdiction d'impor-
tation frappant les spiritueux étrangers édicté par l'art. 89 de la loi du 25 juin
1920.
Et, malgré tout, alors que la culture de la vigne et des pommiers se développait
librement et que la production d'eau-de-vie de vin et de pommes ou de fruits
s'amplifiait à loisir, le Parlement, oubliant que la France avait provoqué l'in-
flation de production de rhum pendant la guerre et négligeant le principe de
réciprocité de traitement de la métropole et de ses colonies, édictait le 31
décembre 1922 une limitation de l'entrée en franchise de nos rhums, l'excédent
devant payer une surtaxe égale à celle que supporteraient les spiritueux étrangers
pour lesquels l'interdiction d'importation serait éventuellement levée ; la quan-
tité laissée libre (160.000 hectos exprimée en alcool pur), inférieure aux besoins,
a bien été augmentée deux fois pour être portée à 200.000 hectos, mais il est
encore question aujourd'hui, à propos de la mise au point du projet d'Office
National de l'alcool, de frapper d'une taxe spéciale une partie de ce contingent.
On a fait ressortir que la limitation des quantités de rhum apportées sur le
marché avait été un bienfait pour nos colonies parce qu'elle avait mis un frein à
une production exagérée et parce qu'elle avait eu pour conséquence une revalo-
risation du produit déprécié par cette production excessive ; on a dit que les
coloniaux en ont tiré profit et qu'ils s'en sont accommodés, en définitive, au
point de désirer que ce régime soit maintenu jusqu'au 31 décembre 1939 ; c'est
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de maintenir la valeur du produit, mais il faut encore faire la part des choses ;
la valeur du rhum n'est pas la seule qui se soit élevée dans le même temps, et
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