Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7259 Nombre total de vues : 7259
Description : 01 janvier 1931 01 janvier 1931
Description : 1931/01/01 (A6,N61)-1931/01/31. 1931/01/01 (A6,N61)-1931/01/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63847298
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX 3
La liane en treillis suspend sa cloche rose,
Entre d'épais gazons aux touffes de velours.
Et le Bernica, si cher aux rêves de l'enfant-génie de Saint-Paul,
« .Perdu dans la montagne entre deux parois hautes,
Il est un lieu sauvage, au rêve hospitalier,
Qui, dès le premier jour, n'a connu que peu d'hôtes ;
Le bruit n'y monte pas de la mer sur les côtes,
Ni la rumeur de l'homme : on y peut oublier.
Mettez vos pas dans ceux du grand homme, « le long de la chaussée et des
varangues basses ou les vieux créoles fumaient ».
Prenez le chemin qu'il a suivi. Rien n'a changé.
Le vol des pailles-en-queue « comme un flocon de neige égaré dans l'azur »
anime seul encore la retraite aimée du poète, et toujours.
« l' eau vive qui germe aux fissures des roches
Y fait tinter l'écho de son clair cliquetis.
Allez au « bassin pigeons » la nuit venue, au clair de lune, quand les fjalmes
brillent comme des épées. Sous un voile de vapeur impalpable et léger, plonge et
tremble au fond du gouffre le reflet de « la Croix du Sud » et de ses sœurs les
étoiles.
Dans ce tour de l'île la nature vous aura prodigué des dons, imposé son pres-
tige.
Mais la Réunion vous doit et vous donnera autre chose que des sensations
d'ordre plastique. Vous irez chercher dans ses villes les souvenirs humains. Vous
y découvrirez ce fond d'histoire sans lequel un pays, si beau soit-il, serait vide de
substance sprituelle, incapable de susciter l'éveil du sentiment et l'émoi Intime
du cœur. Vous y écouterez le passé.
Barrès a pu écrire, avec quelle vérité 1 : « En France on respire partout de
l'histoire ». Ceci est vrai de la petite France des Tropiques ; la Réunion palpite,
depuis trois siècles, de vie française.
Dans les maisons blanches, si calmes, s'écoule, de génération en génération,
l'existence familiale des provinces de France. Sereine, la vie, à Bourbon se
recueille derrière le « barreau » fleuri, sous un toit à la créole ou à l'italienne.
Les villes, particulièrement Saint-Denis, Saint-Pierre, Saint-Paul, portent
encore la marque des premiers occupants et le sceau impérissable de la Compa-
gnie des Indes, durable par ses œuvres, fameuse par l'action d'hommes de la
taille d'un Labourdonnais. Dans les campagnes le savoureux patois de Bourbon
rappelle le parler des colons d'autrefois.
En ce pays où tout était à créer quand ils vinrent, la trame 1u passé est faite
de l'énergie ingénieuse et patiente de ses fondateurs au bon vouloir tenace.
Cette île, jadis déserte, ils l'ont peuplée, défrichée, cultivée, sillonnée de
routes, colonisée en un mot, mieux qu'à la romaine, à la française. Rude tâche
et méritoire. En dépit des cyclones, des éruptions volcaniques, contre cents et
marées, Bourbon naquit de leur effort.
Dignes J'eux leurs descendants ont suivi leur exemple. La Réunion, province
lointaine aux confins de la mer Indienne, a favorisé l'expansion de la France et
La liane en treillis suspend sa cloche rose,
Entre d'épais gazons aux touffes de velours.
Et le Bernica, si cher aux rêves de l'enfant-génie de Saint-Paul,
« .Perdu dans la montagne entre deux parois hautes,
Il est un lieu sauvage, au rêve hospitalier,
Qui, dès le premier jour, n'a connu que peu d'hôtes ;
Le bruit n'y monte pas de la mer sur les côtes,
Ni la rumeur de l'homme : on y peut oublier.
Mettez vos pas dans ceux du grand homme, « le long de la chaussée et des
varangues basses ou les vieux créoles fumaient ».
Prenez le chemin qu'il a suivi. Rien n'a changé.
Le vol des pailles-en-queue « comme un flocon de neige égaré dans l'azur »
anime seul encore la retraite aimée du poète, et toujours.
« l' eau vive qui germe aux fissures des roches
Y fait tinter l'écho de son clair cliquetis.
Allez au « bassin pigeons » la nuit venue, au clair de lune, quand les fjalmes
brillent comme des épées. Sous un voile de vapeur impalpable et léger, plonge et
tremble au fond du gouffre le reflet de « la Croix du Sud » et de ses sœurs les
étoiles.
Dans ce tour de l'île la nature vous aura prodigué des dons, imposé son pres-
tige.
Mais la Réunion vous doit et vous donnera autre chose que des sensations
d'ordre plastique. Vous irez chercher dans ses villes les souvenirs humains. Vous
y découvrirez ce fond d'histoire sans lequel un pays, si beau soit-il, serait vide de
substance sprituelle, incapable de susciter l'éveil du sentiment et l'émoi Intime
du cœur. Vous y écouterez le passé.
Barrès a pu écrire, avec quelle vérité 1 : « En France on respire partout de
l'histoire ». Ceci est vrai de la petite France des Tropiques ; la Réunion palpite,
depuis trois siècles, de vie française.
Dans les maisons blanches, si calmes, s'écoule, de génération en génération,
l'existence familiale des provinces de France. Sereine, la vie, à Bourbon se
recueille derrière le « barreau » fleuri, sous un toit à la créole ou à l'italienne.
Les villes, particulièrement Saint-Denis, Saint-Pierre, Saint-Paul, portent
encore la marque des premiers occupants et le sceau impérissable de la Compa-
gnie des Indes, durable par ses œuvres, fameuse par l'action d'hommes de la
taille d'un Labourdonnais. Dans les campagnes le savoureux patois de Bourbon
rappelle le parler des colons d'autrefois.
En ce pays où tout était à créer quand ils vinrent, la trame 1u passé est faite
de l'énergie ingénieuse et patiente de ses fondateurs au bon vouloir tenace.
Cette île, jadis déserte, ils l'ont peuplée, défrichée, cultivée, sillonnée de
routes, colonisée en un mot, mieux qu'à la romaine, à la française. Rude tâche
et méritoire. En dépit des cyclones, des éruptions volcaniques, contre cents et
marées, Bourbon naquit de leur effort.
Dignes J'eux leurs descendants ont suivi leur exemple. La Réunion, province
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