Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-03-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 mars 1911 31 mars 1911
Description : 1911/03/31 (A11,N117). 1911/03/31 (A11,N117).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63838351
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
N0-117 — MARS 1911 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE - -75
blent vouloir éclipser tous les autres. Disons
enfin que les chiffres publiés ne concernent,
le plus souvent, que la production d'une
année ou de périodes encore plus courtes.
-Or, il est mauvais de baser son opinion sur
ces chiffres incomplets puisque les rende-
ments décroissent d'une année à l'autre
lorsque les arbres sont traités suivant des
méthodes de saignées par trop intensives.
Une expérience générale a été instituée,
à la Station de Kuala-Lumpur, en vue de
déterminer la valeur comparative des modes
de traitement les plus en faveur dans la
Péninsule Malaise; mais il faut patienter
encore longtemps avant.de pouvoir en tirer
des conclusions pratiques.
Les études physiologiques que j'ai pu
faire à Suoi-Giao, et ce que j'ai vu en cours
de mission, me permettent, je crois,
d'émettre certaines appréciations motivées
sur les différents points suivants.
Prétendue proportionnalité entre les ren-
dements et la capacité du tissu cortical. —
Cette idée, fort séduisante, a amené nombre
de planteurs à croire que le caoutchouc
existait tout formé dans l'arbre, comme. un
déchet de son activité physiologique; et
c'est ce qui les a conduits à vouloir exploiter
en récoltant un peu tous les jours ce qu'ils
pensaient avoir sous la main.
Pour profiter des hauts cours du caout-
chouc, certains ont même voulu retirer en
une seule fois toute la gomme élastique
qu'ils supposaient devoir exister dans les-,
écorces. 1
C'est ainsi, me disait M. BAMBER, qu'un
industriel avait demandé à Ceylan des
troiics d'Hévéa entiers, dont il ne put
même pas retirer une once de caoutchouc, -
celui-ci ayant été consommé par l'activité
physiologique de l'échantillon expédié.
Il ne faut donc pas vouloir exploiter le
caoutchouc d'Hévéa comme le produit
d'une mine, ni, ainsi que nous, allons le
voir, comme le produit d'une source à débit
constant. -
Prétendue proportionnalité -entre le ren-
dement et la surface de Vécorce exploitée.
— On voit très souvent calculer les ren-
dements d'après la surface des écorces trai-
tées, comme si c'était les portions enlevées
par les ravivages qui laissaient exsuder le
caoutchouc. Ce raisonnement a conduit les
planteurs à vouloir exploiter les Hévéas
comme s'il s'agissait de capter une source,
c'est-à-dire le plus rapidement et le plus
complètement possible. On a alors drainé
au moyen d'incisions de longueur souvent
démesurée.
Il est curieux, dans ces conditions, que
certains chiffres de rendement ne soient
pas arrivés à ouvrir les yeux du public.
J'extrais à dessein de l'oùvrage de M. H.
WRIGHT : Hevea brasiliensis (p. 134), les
chiffres suivants, traduits en mesures fran-
çaises :
Henaratgoda (Ceylan), arbres âgés de
quinze à vingt ans, et exploités en arêtes :
Rendement en caoutchouc sec par pied
carré (900 cm8) : 1° pour saignée de la base
jusqu'à lm,50 ou lm,80 ; 0 kg. 401 ;
2° Pour saignée jusqu'à 9 m. de hau-
teur: 0 kg. 171 ;
30 Pour saigaée jusqu'à 15 ID. : 0 kg. 077.
Ainsi donc, plus les saignées ont été
longues, c'est-à-dire plus intensif a été le
drainage, et plus les rendements, à surface
égale exploitée, se sont affaiblis. „
Les saignées en question ont été pour-
suivies pendant près de cinq mois à Hena-
ratgoda ; et, comme me le disait M. BAM-
BER, les arbres traités ainsi jusqu'à une
grande hauteur ne donnaient plus, à la fin
de l'expérience, que des résultats miséra- -
bles. L'avantage se serait donc affirmé da-j
vantage encore en faveur des saignées ré-
duites si on avait persisté. of
L'idée d'une prétendue proportionnalité
entre les rendements et la surface exploi-
tée vient de ce que le poids du caoutchouc
extrait de chaque arbre saigné régulière-
ment augmente par suite des additions suc-
cessives et continuelles, et que, d'autre
part, si on augmente brusquement les di-
mensions ou la fréquence des saignées, on
obtient, les premiers jours, des rendements
supérieurs.
Mais il ne faudrait pas croire qu'il va en
+
blent vouloir éclipser tous les autres. Disons
enfin que les chiffres publiés ne concernent,
le plus souvent, que la production d'une
année ou de périodes encore plus courtes.
-Or, il est mauvais de baser son opinion sur
ces chiffres incomplets puisque les rende-
ments décroissent d'une année à l'autre
lorsque les arbres sont traités suivant des
méthodes de saignées par trop intensives.
Une expérience générale a été instituée,
à la Station de Kuala-Lumpur, en vue de
déterminer la valeur comparative des modes
de traitement les plus en faveur dans la
Péninsule Malaise; mais il faut patienter
encore longtemps avant.de pouvoir en tirer
des conclusions pratiques.
Les études physiologiques que j'ai pu
faire à Suoi-Giao, et ce que j'ai vu en cours
de mission, me permettent, je crois,
d'émettre certaines appréciations motivées
sur les différents points suivants.
Prétendue proportionnalité entre les ren-
dements et la capacité du tissu cortical. —
Cette idée, fort séduisante, a amené nombre
de planteurs à croire que le caoutchouc
existait tout formé dans l'arbre, comme. un
déchet de son activité physiologique; et
c'est ce qui les a conduits à vouloir exploiter
en récoltant un peu tous les jours ce qu'ils
pensaient avoir sous la main.
Pour profiter des hauts cours du caout-
chouc, certains ont même voulu retirer en
une seule fois toute la gomme élastique
qu'ils supposaient devoir exister dans les-,
écorces. 1
C'est ainsi, me disait M. BAMBER, qu'un
industriel avait demandé à Ceylan des
troiics d'Hévéa entiers, dont il ne put
même pas retirer une once de caoutchouc, -
celui-ci ayant été consommé par l'activité
physiologique de l'échantillon expédié.
Il ne faut donc pas vouloir exploiter le
caoutchouc d'Hévéa comme le produit
d'une mine, ni, ainsi que nous, allons le
voir, comme le produit d'une source à débit
constant. -
Prétendue proportionnalité -entre le ren-
dement et la surface de Vécorce exploitée.
— On voit très souvent calculer les ren-
dements d'après la surface des écorces trai-
tées, comme si c'était les portions enlevées
par les ravivages qui laissaient exsuder le
caoutchouc. Ce raisonnement a conduit les
planteurs à vouloir exploiter les Hévéas
comme s'il s'agissait de capter une source,
c'est-à-dire le plus rapidement et le plus
complètement possible. On a alors drainé
au moyen d'incisions de longueur souvent
démesurée.
Il est curieux, dans ces conditions, que
certains chiffres de rendement ne soient
pas arrivés à ouvrir les yeux du public.
J'extrais à dessein de l'oùvrage de M. H.
WRIGHT : Hevea brasiliensis (p. 134), les
chiffres suivants, traduits en mesures fran-
çaises :
Henaratgoda (Ceylan), arbres âgés de
quinze à vingt ans, et exploités en arêtes :
Rendement en caoutchouc sec par pied
carré (900 cm8) : 1° pour saignée de la base
jusqu'à lm,50 ou lm,80 ; 0 kg. 401 ;
2° Pour saignée jusqu'à 9 m. de hau-
teur: 0 kg. 171 ;
30 Pour saigaée jusqu'à 15 ID. : 0 kg. 077.
Ainsi donc, plus les saignées ont été
longues, c'est-à-dire plus intensif a été le
drainage, et plus les rendements, à surface
égale exploitée, se sont affaiblis. „
Les saignées en question ont été pour-
suivies pendant près de cinq mois à Hena-
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BER, les arbres traités ainsi jusqu'à une
grande hauteur ne donnaient plus, à la fin
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vantage encore en faveur des saignées ré-
duites si on avait persisté. of
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entre les rendements et la surface exploi-
tée vient de ce que le poids du caoutchouc
extrait de chaque arbre saigné régulière-
ment augmente par suite des additions suc-
cessives et continuelles, et que, d'autre
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obtient, les premiers jours, des rendements
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