Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
140 VARIÉTÉS
Le chiffre de 1925 marq ue le retour aux productions normales d'avant-guerre, et il peut paraître intéressant, à ce sujet, d'exa- miner les fluctuations de l'industrie sucrière pendant et après la période de guerre.
De 1913 à 1925, les productions annuelles ont été :
Ce tableau montre que la fabrication du sucre a subi une régression continue pendant toute la durée des hostilités pour tomber, finalement, à 9.600 tonnes en 1919, point le plus bas.
La cause principale et, pour ainsi dire, unique de cet affais- sement rapide et continu de la production sucrière tient dans les cours élevés qu'atteignirent les alcools et les rhums pen- dans la guerre, donnant ainsi un formidable essor à l'industrie rhummière, essor qui ne pouvait se réaliser qu'aux dépens de la fabrication du sucre (de 59 en 1913, le nombre des distilleries de rhum s'élevait à 114 en 1919 et à 122 en 1923). Toutes ces installations nouvelles, bien que de minime importance, pour la plupart, transformaient directement en rhum le jus de la canne, et les grandes usines, elles-mêmes, n'avaient aucun inté- rêt à augmenter la fabrication du sucre, celui restant dans la mélasse trouvant un écoulement beaucoup plus rémunéra- teur après sa transformation en alcool.
Mais la cessation des hostilités, et la liquidation des stocks de guerre, accumulés par l'Etat, amenèrent un effondrement des cours des spiritueux. Comme il fallait s'y attendre, la produc- tion en sucre suivait, dès lors, une marche ascendante.
Le contingentement des r hums coloniaux (art. 9 de la loi des Finances du 31 décembre 1922 et décret du 20 février 1923), en restreignant l'exportation de ces produits, vers la métropole, allait affermir, à nouveau, la production sucrière.
En effet, les usiniers avaient tout intérêt à retirer de leur mélasse la plus forte proportion de sucre, afin de n'avoir, par le traitement de ces résidus, que la quantité de rhum se, rapprochant le plus de leurs contingentements particuliers ;
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