Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
56 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Sans doute, il convient de se garder des exagérations ridicules : on est allé jusqu'à comparer le papyrus à la ramie et à dire qu'il pourrait la remplacer dans la fabri- cation des billets de banque ! Oui, nous savons l'origine de cette belle invention ; le bruit avait couru que le gouver- nement italien avait songé à employer à cet usage le papyrus des anciens dont la fabrication se continue encore à Syracuse ; ces billets de banque n'auraient peut-être pas été très solides, mais ils eussent été, dit-on, d'une contre- façon difficile.
Mais laissons cela, le papyrus des anciens est bien mort et il n'est pas question de le ressusciter ; revenons à une exacte appréciation des qualités du moderne papier de papyrus. Non seulement sa ténacité, d'ailleurs fort réelle, n'est pas comparable à celle de la ramie ou du chiffon, mais elle est inférieure à celle de la cellulose de sapin.
Celle-ci plus nerveuse, surtout quand elle est écrue, gardera une incontestable supériorité pour les papiers de force ou pour fournir une trame solide à ceux dont la pâte mécani- que forme la majeure partie. En un mot, la cellulose de papyrus ne peut pas aspirer à remplacer celle de bois en toutes circonstances, mais, dans beaucoup de cas, la chose serait possible et avantageuse.
On nous a demandé si on ne pourrait pas préparer à bon compte une demi-pâte grossière, par macération de préférence, dont le traitement serait terminé en France.
Nous ne le pensons pas. D'abord, un traitement à la chaux serait à rejeter, parce qu'impossible à combiner avec un lessivage à la soude ultérieur. Une macération à la soude, onéreuse d'ailleurs, ne serait défendable qui si elle condui- sait directement à une pâte blanchissable. Quel que soit le procédé employé, cette demi-pâte contiendrait des impure- tés, comporterait donc un déchet considérable et la ques- tion du fret se poserait de nouveau. Et enfin, et c'est même là le plus grave, le papetier français, qui a l'habitude d'ache- ter ses pâtes toutes faites et qui ne possède pas l'outillage
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