Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-11-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 novembre 1897 05 novembre 1897
Description : 1897/11/05 (A1,N6,T1). 1897/11/05 (A1,N6,T1).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6381462x
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
NOUVELLES ET CORRESPONDANCES 221
la Guinée Française. Nous en extrayons ce qui concerne la culture du Kola-
tier :
Le Kolatier est un grand arbre qui met assez longtemps à atteindre son entier déve-
loppement; on ne peut compter qu'il donne une récolte un peu importante avant huit
ans et une récolte rémunératrice avant dix. Tout cela est bien certain ; mais aussi faut-il
considérer qu'à cet âge il peut donner de 3,000 à 5,000 noix de kola. Les noix de kola
valent toujours au minimum sur place 1 fr 25 le cent, ce qui fait, pour chaque arbre,
en prenant son minimum de production, un rapport annuel brut de 37 fr. 50. Si on en
déduit 7 fr. 50 — ce qui est bien exagéré — pour frais de cueillette, nettoyage autour de
l'arbre, frais de surveillance, etc., il reste encore 30 francs de revenu .net par arbre. Jus-
- qu'à l'âge de 4 ou 5 ans le Kolatier demande des soins assez minutieux ; mais, à partir de
cet âge, il ne reste plus qu'à le débarrasser des plantes parasites qui, en s'enroulant'
autour des branches, peuvent gêner son développement. Les indigènes qui le cultivent —
et il est à remarquer que c'est le seul arbre ou arbuste qu'ils se donnent la peine de
cultiver -— une fois mis en pleine terre l'abandonnent complètement à lui-même. Comme
ils n'entourent jamais leurs plantations de clôtures, ils font aussi en général, pour préve-
nir les vols, la cueillette beaucoup trop tôt, ce qui diminue beaucoup la valeur des noix.
Les grosses noix en effet, mises à part, obtiennent un prix bien supérieur à celui des
noix ordinaires. A Bathurst, j'ai vu l'année dernière, au mois de juillet les marchands,
installés dans les rues, vendre ces noix de choix 0 fr. 10 chacune. Vous voyez que ce
n'est pas sans raison que j'ai choisi la culture de ce végétal de préférence à toute autre.
Je m'occupe aussi de la; culture du caféier, mais c'est sur le Kolatier que je compte le
plus.
Quelques personnes, se basant sur des essais faits avec des plants plus ou moins âgés
fournis par les indigènes et qui n'ont pas réussi, en ont conclu que la culture de cet.
arbre était excessivement aléatoire et que sa réussite dépendait absolument du hasard.
Ces personnes ne s'étaient pas rendu compte d'une particularité qui voue les plants arra-
chés par les indigènes à un insuccès certain. Le Kolatier en effet a une racine, laquelle
peut bien être considérée comme le type parfait de la racine pivotante, qui s'allonge
tout de suite, bien avant la tige, d'une façon extraordinaire. Mes plants semés l'année
dernière, en juillet; n'avaient à la même époque cette année que 0 m. 60 à 0 m. 70 de
tige, sauf quelques rares exceptions, tandis que les racines atteignaient 1 mètre à 1 m. 50 !
On comprend, dans ces conditions, combien il est difficile d'enlever de terre sans l'endom
mager une racine aussi longue qui, en outre, se termine par un bout flexible tout à fait
effilé. En prenant toutes les précautions possibles, on n'arrive que rarement à avoir la
racine entière; mais, en laissant l'opération à la merci d'un indigène, on peut s'imagi-
ner ce qu'il en reste. Aussi les indigènes emploient-ils pour eux une autre méthode qui
leur réussit très bien. Deux ou trois mois après le semis, lorsque la graine a germé et que
quelques feuilles se sont formées au bout de la tige qui, à ce moment, a 0 m. 10 environ,
ils procèdent à la transplantation. Je n'ignorais pas qu'ils opéraient ainsi, mais je m'i-
maginais qu'ils le faisaient sans motif, par pure routine. Il me semblait, en outre, qu'au
bout d'un an au moins de pépinière, les plants plus vigoureux devaient être transplantés
avec plus de garantie de réussite. Ce n'est que cette année en procédant à la mise en
terre définitive dermes plants de l'année dernière que j'ai pu apprécier la méthode
employée par les indigènes et en saisir la raison, Malheureusement je m'en suis aperçu
un peu tard car j'avais déjà semé 5,000 kolas qui commencent seulement maintenant à
germer et, la saison sèche arrivant, je ne puis y toucher avant l'hivernage prochain.
En commençant une plantation de kolatiers, je croyais être le premier, en dehors de la
petite culture indigène, à faire une pareille tentative en grand, mais depuis j'ai appris
que j'avais eu des devanciers. Il existe, en effet, à Sierra-Leone une plantation de
6000 kolatiers qui appartient à un avocat du pays, Me L. Cette plantation commence
aujourd'hui à être en rapport, et son propriétaire ne regrette pas les sommes engagées
dans cette entreprise. Le ministre du roi du Rio-Pongo, un mulâtre du nom de Thomas
Khatir, en a fait aussi, il y a trois ans, une plantation de 5,000 pieds environ.
GENOT, négociant à Koyah.
NOTA. — Le mois dernier le navire, le Taygète, arrivé à Marseille de la oâté occi-
dentale d'Afrique, avait à bord un assez grand nombre de plants de Kolatiers, sous
châssis vitrés, expédiés-par M. Ballay, gouverneur de la Guinée française et destinés à
nos possessions de l'Annam-Tonkin, où l'on essaiera d'acclimater cet arbre. Le Kolatier EL
été introduit à Java au jardin de Buitenzorg, dirigé par l'éminent Dr Treub, à* la
la Guinée Française. Nous en extrayons ce qui concerne la culture du Kola-
tier :
Le Kolatier est un grand arbre qui met assez longtemps à atteindre son entier déve-
loppement; on ne peut compter qu'il donne une récolte un peu importante avant huit
ans et une récolte rémunératrice avant dix. Tout cela est bien certain ; mais aussi faut-il
considérer qu'à cet âge il peut donner de 3,000 à 5,000 noix de kola. Les noix de kola
valent toujours au minimum sur place 1 fr 25 le cent, ce qui fait, pour chaque arbre,
en prenant son minimum de production, un rapport annuel brut de 37 fr. 50. Si on en
déduit 7 fr. 50 — ce qui est bien exagéré — pour frais de cueillette, nettoyage autour de
l'arbre, frais de surveillance, etc., il reste encore 30 francs de revenu .net par arbre. Jus-
- qu'à l'âge de 4 ou 5 ans le Kolatier demande des soins assez minutieux ; mais, à partir de
cet âge, il ne reste plus qu'à le débarrasser des plantes parasites qui, en s'enroulant'
autour des branches, peuvent gêner son développement. Les indigènes qui le cultivent —
et il est à remarquer que c'est le seul arbre ou arbuste qu'ils se donnent la peine de
cultiver -— une fois mis en pleine terre l'abandonnent complètement à lui-même. Comme
ils n'entourent jamais leurs plantations de clôtures, ils font aussi en général, pour préve-
nir les vols, la cueillette beaucoup trop tôt, ce qui diminue beaucoup la valeur des noix.
Les grosses noix en effet, mises à part, obtiennent un prix bien supérieur à celui des
noix ordinaires. A Bathurst, j'ai vu l'année dernière, au mois de juillet les marchands,
installés dans les rues, vendre ces noix de choix 0 fr. 10 chacune. Vous voyez que ce
n'est pas sans raison que j'ai choisi la culture de ce végétal de préférence à toute autre.
Je m'occupe aussi de la; culture du caféier, mais c'est sur le Kolatier que je compte le
plus.
Quelques personnes, se basant sur des essais faits avec des plants plus ou moins âgés
fournis par les indigènes et qui n'ont pas réussi, en ont conclu que la culture de cet.
arbre était excessivement aléatoire et que sa réussite dépendait absolument du hasard.
Ces personnes ne s'étaient pas rendu compte d'une particularité qui voue les plants arra-
chés par les indigènes à un insuccès certain. Le Kolatier en effet a une racine, laquelle
peut bien être considérée comme le type parfait de la racine pivotante, qui s'allonge
tout de suite, bien avant la tige, d'une façon extraordinaire. Mes plants semés l'année
dernière, en juillet; n'avaient à la même époque cette année que 0 m. 60 à 0 m. 70 de
tige, sauf quelques rares exceptions, tandis que les racines atteignaient 1 mètre à 1 m. 50 !
On comprend, dans ces conditions, combien il est difficile d'enlever de terre sans l'endom
mager une racine aussi longue qui, en outre, se termine par un bout flexible tout à fait
effilé. En prenant toutes les précautions possibles, on n'arrive que rarement à avoir la
racine entière; mais, en laissant l'opération à la merci d'un indigène, on peut s'imagi-
ner ce qu'il en reste. Aussi les indigènes emploient-ils pour eux une autre méthode qui
leur réussit très bien. Deux ou trois mois après le semis, lorsque la graine a germé et que
quelques feuilles se sont formées au bout de la tige qui, à ce moment, a 0 m. 10 environ,
ils procèdent à la transplantation. Je n'ignorais pas qu'ils opéraient ainsi, mais je m'i-
maginais qu'ils le faisaient sans motif, par pure routine. Il me semblait, en outre, qu'au
bout d'un an au moins de pépinière, les plants plus vigoureux devaient être transplantés
avec plus de garantie de réussite. Ce n'est que cette année en procédant à la mise en
terre définitive dermes plants de l'année dernière que j'ai pu apprécier la méthode
employée par les indigènes et en saisir la raison, Malheureusement je m'en suis aperçu
un peu tard car j'avais déjà semé 5,000 kolas qui commencent seulement maintenant à
germer et, la saison sèche arrivant, je ne puis y toucher avant l'hivernage prochain.
En commençant une plantation de kolatiers, je croyais être le premier, en dehors de la
petite culture indigène, à faire une pareille tentative en grand, mais depuis j'ai appris
que j'avais eu des devanciers. Il existe, en effet, à Sierra-Leone une plantation de
6000 kolatiers qui appartient à un avocat du pays, Me L. Cette plantation commence
aujourd'hui à être en rapport, et son propriétaire ne regrette pas les sommes engagées
dans cette entreprise. Le ministre du roi du Rio-Pongo, un mulâtre du nom de Thomas
Khatir, en a fait aussi, il y a trois ans, une plantation de 5,000 pieds environ.
GENOT, négociant à Koyah.
NOTA. — Le mois dernier le navire, le Taygète, arrivé à Marseille de la oâté occi-
dentale d'Afrique, avait à bord un assez grand nombre de plants de Kolatiers, sous
châssis vitrés, expédiés-par M. Ballay, gouverneur de la Guinée française et destinés à
nos possessions de l'Annam-Tonkin, où l'on essaiera d'acclimater cet arbre. Le Kolatier EL
été introduit à Java au jardin de Buitenzorg, dirigé par l'éminent Dr Treub, à* la
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