Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-01-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 janvier 1932 09 janvier 1932
Description : 1932/01/09 (A33,N3). 1932/01/09 (A33,N3).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380439c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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PARIS ce),
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Les Annales Coloniales
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France et
Colonies 110 » 100 > Mx
Étranger.. 240 * 125 » 70 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Après la taxe
à l'importation des bananes
) -.- ( -.
- Le Parlement, avant de se séparer, à voté
une loi établissant, pour une durée de dix
années, une taxe à l'importation des ba-
nanes en France.
Cette taxe sera de 15 centimes par kilo-
gramme pour les bananes, à l'état frais, en
régimes, ou détachées, et de 60 centimes par
kilogramme pour les bananes desséchées ou
farines de bananes sans addition d'autres
produits.
L'article 2 et dernier de 1a loi prévoit que
« * produit des droits institués par l'article
précédent sera réparti entre les colonies,
pays 4e protectorat ou territoires sous man-
da.t français intéressés, dans les conditions
qui seront fixées par décret rendu sur le
rapport des ministres des Colonies, du Bud-
get et du Commerce. 8 4 -
La loi a été votée sans discussion. Le
n'est certes pas moi qui m'y serais opposé.
Je connais trop, et depuis trop longtemps,
les difficultés auxquelles se heurtent les
planteurs de bananes de nos colonies et,
notamment, de notre Guinée française, pour
vouloir prendre figure d'opposant, à l'heure
où les Pouvoirs publics reconnaissent, enfin,
la nécessité d'intervenir.
Mais je continue à penser, par devers
moi, qu'on a, une fois de plus, placé la
charrue avant les boeufs..
Ce n'est pas seulement parce" que l'on a
décidé de percevoir la taxe à dater de la
promulgation de la loi, tandis que la répar-
tition de son produit entre des intéressés ne
sera faite qu'après qu'un décret, sur lequel
devront se mettre d'accord les ministères
des Colonies, du Budget et des Finances,
aura été pris, après que ce produit aura: été
répatti, entre les colonies et pays de pro-
tectorat ou de mandat, en vertu de ce dé-
cret et après que, dans chaque colonie, on
aura fixé les conditions de la répartition
entrb les Intéressés, planteurs ou commer-
çants ou transporteurs.
Pendant des mois et peut-être des
années le plus clair bénéfice de. la nou-
velle loi se manifestera par la perception
de la taxe à l'entrée en France, si je ne me
trompe. Malsje souhaite, bien sincèrement,
de me tromper.
fit ll"une autre raison pour penser qu'on
a mis, oa. seulement la taxe avant le se-
cours aux planteurs, mais, d'une façon plus
générale, comme je l'ai dit, la charrue avant
les bœufs.
Le prdblème du développement et de la
protection de la culture de la banane dans
nos colonies je l'ai écrit ici-même depuis
longtemps, et j en demeure plus convaincu
que jamais ce n'est pas un problème de
• subvention ou de protection douanière ou de
contingentement, c'est, avant tout, un pro-
blème d'organisation commerciale.
Dans uné notice, qui m'est communiquée
par une entreprise privée, je lis ces très jus-
tes observations :
« L'exploitation bananière demande que
l'on prenne les. dispositions suivantes :
10 Soins spéciaux et engrais ibon marché
à apporter aux plantations pour que l'hec-
tare produise 1. 500 régimes choix de ter-
rains qui n'ont pas besoin d'irrigation ou
peu afin d'avoir un prix de revient assez
bas ;
20 Coupe de la banane encore verte et
transport minutieux de la propriété au
bateau ;
30 Standardisation du fruit ;
4" Transport avec des bateaux frigorifi-
ques réchauffés l'hiver ;
5° Dispositifs spéciaux pour l'embarque-
ment;
6° Dispositifs spéciaux pour le débarque-
ment, la banane doit être conduite l'hiver
de la cale du bateau au wagon par des
tunnels chauffés en passant par un dépôt
chauffé où a lieu le triage ;
7° Les bananes doivent être transportés
en wagons spéciaux isothermes ;
8° Ces wagons, l'été, doivent être ouverts
et aéréa dans les gares et l'on doit veiller
à ce que les wagons. ne séjournent pas dans
les gares de triage;
9" Soins spéciaux pour le transport des
bananes aux chambres de maturation où
doit passer la banane avant d'être mise en
vente ,-
toO Triage à l'arrivée pour la vente im-
médiate ;
il0 Triages journaliers dans les cham-
bres de maturation pour la vente de cha-
que jour,
120 Régulation constante de la tempéra-
ture des chambres de maturation, il est né-
cessaire d'avoir. diverses chambres à des de-
grés dittérents ;
130 Contrôle de la vente de la banane
par 'l' inspeetion sanitaire.
Et la notice poursuit : *
« Que faut-il pour avoir une banane soi-
gnée qui fasse contrat sur le marché ? Il
faut que, depuis la plantation jusqu'à la
répartition de la vente, la banane soit trai-
tée par une société unique spécialisée, qui
n'aura que le souci bananier assez consi-
dérable, et se tenant au courant des nou-
veaux moyens et groupant Achat, Trans-
port, Vente. Cette Société, 'Parce qu'unique,
pourra avoir des moyens puissants à l'em-
barquement, au débarquement, ainsi que des
bateaux pourvus des derniers perfectionne-
ments et des Wagons spéciaux isothermes.
Si l'on agit auttement, la banane française
sera discréditée et les plantoirs seront dé-
couragés et ruinés, ce sera la désertion de
nos Colonies. »
A ce programme je ne ferai, pour ma
part. qu'une seule réserve. Je ne vois pas
du tout la nécessité d'abandonner le mono-
pole de L'organisation du commerce de la
banane à une société privée.
Je pense, simplement, qu'il faut concen-
trer tous les efforts,. toutes les ressources,
en particulier celles a provenir de la taxe
à l'entrée, dans un seul organisme, qui
grouperait les. entreprises de transport, les
syndicats de planteurs, les administrations
coloniales, pour une œuvre d'organisation
du marché de la banane française.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-SAvoie,
Rapporteur du budget de
C Algérie.
> mim (
Après la mort de M. Maginot
1.'
Les condoléances
M. Canino, vice-consul d'Italie à Tunis, a
exprimé au Résident général les sentiments
attristés de M. ltalo Balbo, ministre de l'Air
du gouvernement italien.
Dès que le décès de M. Maginot a été
connu au Maroc, le Sultan a prié M. Lucien
Saint, Résident général, de transmettre les
condoléances du maghzen et du peuple chéri-
fien au gouvernement de la République.
Le président du Conseil a reçu de nom-
breux télégrammes de condoléances de M;
Lucien Saint. Résident général de France au
Maroc: de M, J. Carde, Gouverneur général
de l'Algérie, de M. Manceron, Résident gé-
néral de France à Tunis; des municipalités
de Setif, de Sidi-bel-Abbès, du commandant
supérieur des troupes du Maroc.
S. A. Bao Dai, empereur d'Annam, est
ni le hier saluer la dépouille mortelle du mi-
nistre de la Guerre.
Les obsèques deM. Maginot
seront nationales 1\
Au cour b du Conseil Ses ministres, réuni
dans la matinée de jeudi à l'Elysée, sous la
présidence de M. Paul Doutner, M. Pierre
LaAral a rendu à la mémoire de M. Andrd
Maginot un hommage ému, auquel s'est as-
socie le .Président .çkU'la République.
Le Conseil a décidé qu il serait fait à
M. Maginot des obsèques nationales.
Elles auront lieu dimanche matin, à dix
heures.
Le corps sera placé sur une prolonge d'ar-
tillerie. Le cortège funèbre gagnera le bou-
levard Saint-Germain et défilera devant la
façade principale du ministère de la Guerre,
puis devant la Chambre des députés.
Le service religieux sera célébré dans la
chapelle Saint-Louis-des Invalides.
Ainsi qu'il est d'usage en pareille circons-
tance, un seul discours sera prononcé. C'est
M. Pierre Laval qui adressera le suprême
adieu à son collaborateur.
Geste de sympathie des sénateurs
et députés coloniaux
à l'ancien ministre des Colonies
Les sénateurs et députés des Colonies,
pour marquer la sympathie particulière que
la représentation coloniale nourrissait à
l'égard de M. André Maginot, ont décidé
d'envoyer en leur nom collectif une couronne
aux obsèques de l'ancien ministre des Colo-
nies où ils seront représentés par une délé-
gation.
) -.- - (
Démission de M. Briand
.a -
Un certain nombre de journaux du matin an-
noncent la démission de M. Aristide Briand
que son état de santé oblige à résigner les
fonctions de ministre des Affaires étrangères,
qu'il détenait depuis six années.
Cette nouvelle ne serait rendue officielle,
qu'au cours du Conseil des Ministres de mer-
credi.
L'Agence Radio a communiqué dans la soi-
rée d'hier, au aujet de cet événement la note
suivante :
On apprend ce soir, d'une source officieuse,
que M. Pierre Laval, président du Conseil, est
en possession de la démission de M. Briand,
mais qu'il ne la rendra publique que dans quel-
ques jours.
Nous.croyons savoir que la décision de M.
Briand fut communiquée par lui au Président
du Conseil, au cours d'un entretien qu'eurent,
ce matin, les deux hommes d'Etat au Ministère
des Affaires - étrangères.
M. Laval , informant M. Briand de son in-
tention de procéder à un élargissement de son
ministère, exprima à ce dernier le souhait qu'il
pût continuer de lui apporter son précieux
concours.
M. Briand allégua l'état précaire de sa santé
et fit connaître à M. Laval son intention de se
retirer, déclinant ainsi l'offre éventuelle qui lui
était faite.
M. Laval insista pour faire revenir M. Briand
sur sa décision et, n'y parvenait pas, demanda
au Ministre des Affaires étrangères s'il accep-
terait la fonction de ministre d'Etat.
M. Briand, quoique paraissant peu disposé à
accueillir cette offre, n a cependant pas refusé
formellement et a réservé sa réponse sur ce
point.
- (
La succession de Mgr Hoyek
le Le Synode maronite réuni à Bkerke, dans
le Liban, a désigné comme patriarche d'An-
tioche et successeur de Mgr Hoyek, Mgr
Arida, évêque de Tripoli.
Clientèle
»♦»
ANDis que COM-
mence à s'organi-
ser en plus étroite
collaboration, l »
circuit d'échanges
France-Colonies ;
que toute une sé-
rie de bienfaisan-
tes mesures vont favoriser la vejnte des pro-
duit! métropolitains dans nos possessions
d'outre-mer j il est. grand temps que nos
industriels, et nos commerçants s'inquiètent
des besoins, des goûts d'une clientèle indi-
gène changeant avec les latitudes mais qui,
en général, sous tous les deux, sait ce
qu'elle veut.
Les fournisseurs métropolitains, doivent
dès maintenant, et sans se laisser démora-
liser par la crise, adapter des méthodes nou-
velles à des pays nouveaux. Trop nombreux
sont encore ceux qui s'imaginent « que c'est
assez bon pour l'exportation. et qu'on
place en Afrique la camelote invendable en
Europe. 9. Les insuccès continueront à
être le lot de ces piètres psychologues.
Le pire, c'est que ces peu consciencieux
marchands' finissent pat donner une mau-
vaise et imméritée réputation aux marchés
africains. La clientèle indigène existe
comme la clientèle métropolitaine ; celle-là
aussi réclame des. soins de présentation, des
prix avantageux, la connaissance de ses ha-
bitués pour y conformer l'offre.
Il faut tenir compte, qu'à l'inverse de
nos traditions parisiennes, ce sont encore,
là-bas,- les consommateurs qui imposant la
mode, ils ne la subissent pas.
En 'matière de tissus, par exemple, tes
dessins et coloris jouent, un rôle de, tout pre-
mier plan, mais le fournisseur ne doit
jamais perdre de vue le prix et la qualité.
L'indigène qui a payé cher une pacotille
trop vite usée fait autour de lui une triste
publicité à nos comptoirs ; sa langue le
venge avec éclat de son marché de aupt.
La confiance est encore en Afrique>
comme partout, la base d'un commerce pros-
péré.
A l'heure où notre empire colonial
souhaite une œuvre constructive élargissant
dans toutes nos possessions d'outre-mer le
circuit économique français, il faut que les
industriels et tes commerçants métropoli-
tains aient une politique de vente leur per-
mettant de fournir la meilleure qualité au*
meilleurs prip ; il. faut qm% débarrassé}
d'une quantité dÙdéei exotiques périméèi?
ils considèrent les indigènes comme une
clientèle à conquérir.
Ernert Haudo»,
Sénateur de la Afartttf,
Vice-Président de la commission
des Domme.
; I (
Mort de M. Etime Grosebrie
»♦»
M. Etienne Grosclaude est décédé hier soir,
à son domicile, 57, avenue Kléber, après une
courte maladie.
M. Etienne Grosclaude était né à Paris le
2 juin 1858. Conférencier spirituel, écrivain
plein d'humour, il apporta, pendant de longues
années, une collaboration assidue aux jour-
naux parisiens. soit comme rédacteur, soit com-
me directeur. Qtons parmi ceux-ci : le Figaro,
le Temps, l'Echo de Paris, la Liberté, la Ré-
publique jrançaise, te. Journal.
Grosclaude fut un des prenuers globe-trottera
du journalisme ; il fit l'expédition de Madagas-
car avec Gallieni et s'en fut ensuite, en compa-
gnie de Cecil Rhodes, au Transvaal, où il
avait conçu un vaste projet d'élèctrification,
qui flattait le côté un peu chimérique de son ca-
ractère. Melé au mouvement de « la Patrie
française », il était toutefois resté en marge de
la politique, s'y intéressant avec ferveur, pas
assez cependant pour prendre part à ses luttes
ailleurs que dans la coulisse. Mais ses relations
personnelles dans la société de Londres et de
New-York lui permirent # souvent de rendre à
notre diplomatie des services qui furent appré-
ciés au quai d Orsay. Gomme il ne voulait pas
laisser prescrire ses droits dans ce domaine, il
intitula un de ses derniers volumes : la Machi-
ne ronde qui a perdu la boule, ce qui est, en
effet, la constatation la plus évidente des sou-
cis de notre temps.
M. Etienne Grosclaude laisse, en outre, un
certain nombre de volumes dont plusieurs sont
constitués par la réunion de ses brillantes chro-
niques, où les futurs chercheurs de la « petite
histoire » trouveront une documentation précieu-
se sur la vie parisienne et française d'entre les
deux guerres. Parmi ces œuvres, citons : Les
Gaités de l'année (de 1686 à 1892) ; Pardon,
Madame ; De Partout ; Hâtom-nous d'en rire;
Un Parisien à Madagascar ; La France, la
Russie; L'Allemagne et la guerre du Trans-
oaal ; et son dernier volume : Mémoire tfoutre-
tombe.
) ..a (
Le dIe et la diehesse de Brabant
préparait lev vtyage
Le duc et la duchesse de Brabant, qui doi-
vent prochainement partir pour l'Indochine,
sont venus à Paris. On avait prévenu seule-
ment le ministre des Colonies et le ministre
de l'Air. Le déjeuner eut lieu chez l'ambas-
sadeur. Aucun protocole, mais seulement des
conversations relatives au voyage.
Le duc et la duchesse de Brabant avaient
tenu à remercier les deux ministres français
de leur obligeance et de la façon fort aima-
ble dont ils ont favorisé leur déplacement.
L'héritier du trône de Belgique j'ést rendu
ensuite à l'Elysée pour présenter sa jeune
femme au Président de la République qu'il
connaissait déjà.
Le soir même, le couple princier repartit
pour Bruxelles où il arriva dans la Indt.
IIIs. les cundssiMs
A M CHAMBRE.
A LA COMMISSION DES nNANa.
Poursuivant ses travaux, la Commission des
Finances de la Chambre a tenu deux réu-
nions dans la journée d'hier.
Le budget de la marine militaire
Dans sa séance de la matinée, elle a ter-
miné l'examen du budget de la marine mili-
taire. Sur le rapport de M. Georges Bureau,
elle a adopté les divers chapitres du titre 2
(travaux neufs et approvisionnement de
guerre).
Le budget des dépenses des territoires
d'outre-mer
M. Bouilloux-Lafont a continué * l'exposé
du rapport sur le budget de la guerre, dont
la commission a achevé l'étude; elle a en-
suite adopté le budget des dépenses des ter-
ritoires d outre*mer.
Au cours de cette étude, il a été fourni, no-
tamment par M. Ernest Flandin, vice-prési-
dent de la Commission de l'armée, des ren-
seignements très intéressants sur les progrès
de la pacification du Maroc, notamment
dans le large couloir qui sépare le. Moyen-
Atlas et le Grand-Atlas.
Presque sans pertes, grâce aux troupes
supplétives, dont les contingents réguliers
constituent seulement le soutien, la réalisa-
tion d'un programme tel que jamais aucun
des occupants du Maroc n'osa le dresser est
maintenant à la veille d'être achevée. Avant
dec ans, il n'y aura plus, dans tout le Ma-
roc, de centres de l'us, dans tout le Ma-
roc. de centres de dissidence.
Un exposé de M. Paganon sur le budget
des Affaires étrangères
M. Paganon a fait ensuite adopter le bud-
get du ministère des Affaires étrangères pour
l'exercice 1932.
Le rapporteur a fait une analyse générale
des différents postes de ce budget comparés
aux exercices précédents. Il a rappelé que le
programme suivi depuis longtemps par la
Commission des Finances pour l'achat d'im-
meubles destinés à la représentation diploma-
tique se poursuit méthodiquement. Il a rap-
pelé également l'intérêt présenté pour nos
agents à l'étranger d'une dotation budgétaire
digne de la France; puis il a développé le
plan d'organisation nouvelle des services d'in
formation et des œuvres à l'étranger, qui
sérvent avec éclat le rayonnement de notre
génie national. 11 a précisé la position de
notre pays à la commission des mandaté et
a rendu hommage à l'esprit organisateur de
M. Ponsot en Syrie.
Le montant des crédits ouverts pour 1932
aux services intérieurs et extérieurs du Quai
d'Orsay sera de 240 millions en chiffres
ronds.
Un examen très-animé a suivi l'exposé de
Ma Paganon, & l'occasion des questions ex.
"rp1úlleurl commissaires sur le fone.
tionnement de nos services diplomatiques,
sur l'épanouissement des œuvrer de propa-
gande et de culture françaises au dehors.
Il a été constaté d'ailleurs que, de manière
générale, malgré les majorations de crédit
accordées au cours des dernières annéelt, les
dotations de ce ministère sont fort modestes.
En dehors des chapitres de personnel et de
matériel, signalons les 29 millions consacrés
aux œuvres françaises à l'étranger et les 40
millions de subventions à la Compagnie du
chemin de fer Tanger-Fez.
b «»- - -
RUE OUDINOT
Prochain mouvement dans l'administration
Le mouvement attendu dans l'Administra-
tion centrale va pouvoir paraître incessam-
ment par suite de la mise hors cadre de M.
Cottret, sous-dîrecteur, agréé par M. le Gou-
verneur général Antonetti comme directeur
de l'Agence Economique de l'A.E.F.
M. Langle, chef de bureau hors classe,
chargé du service de la Défense nationale,
sera promu au remplacement numérique de
M. Cottret.
:
Dans la diplomatie
Nomination
Le Journal Officiel publie ce matin un .im-
portant mouvement diplomatique, duquel
nous extrayons la nomination suivante :
Est nommé ministre plénipotentiaire de
2e classe, M. Thierry (René), conseiller d'am-
bassade hors cadre à la disposition du gou-
vernement tunisien.
) - -.. (
Création d'en office de Niger
Sur la proposition de M. Paul Reynaud,
ministre des Colonies, le Président de la Ré-
publique vient de signer un décret instituant
un « Office du Niger », doté de la personna-
lité civile et de 1 autonomie financière.
Cet organisme placé sous l'autorité du
Gouverneur général sera dirigé par un di-
recteur assisté d'un Conseil d'administration.
Ce Conseil groupera, outre les fonctionnaires
représentant le ministère et l'Afrique Colo-
niale Française, des personnalilés précieuses
par leur science ou par leur connaissance des
affaires. Deux membres indigènes en feront
fiartie. Un sénateur et un député assureront
le contrôle du Parlement et apporteront à
l'Office le concours des Chambres, Une pa-
reille assemblée ne peut se réunir qu'à Pa-
ris, aussi un comité de surveillance locale,
sous la présidence du Lieutenant-Gouverneur
du Soudan, assurera sur place le contrôle de
la gestion du Directeur.
L'Office sera chargé de toutes les études,
travaux et opérations d'établissement ou
d'exploitation se rapportant à l'équipement
hydraulique et agricole de la vallée du Niger.
}. (
A propos des rédactions
de tnitment en Indochine
Rue
Une décoration de M. Ontrey
A bord du Félix-Roussel arrivé hier matin
à Marseille se trouvait M. Outrey, député de
la Cochinchine. M. Outrey a signalé que les
fonctionnaires indochinois protestaient con-
tre la réduction de leur traitement, mesure,
disent-ils, qui n'a pas été appliquée dans la
métropole. M. Outrey leur a promis de saisir
le ministre de cette question et, au besoin,
d'interpeller s'il n'obtient pas satisfaction.
f
CINÉMA COLONIAL
-
La nouvelle Atlantide
̃ «♦«
Chez M. Jean Angelo
Une maison délicieusement vieille, tout
près du Luxembourg, dans ce coin hanté par
les ombres trépidantes de la Grande Made-
moiselle. des Trois Mousquetaires.
C'est entre malle et valise que je rencontre
M. Jean Afigelo, qui embarque samedi pour
Alger. L'excellent artiste sut imprimer au ca-
ractère du capitaine Morhange un relief si. Sai-
sissant, si ineffaçable: qu'au moment de rtnou-
vefer la version et 1 interprétation de l'Atlan-
tide, en dépit de toutes les cabales de studios,
il fut impossible de confier ce rôle, sur lequel
repose tout l'intérêt de l'action, à une autre
vedette.
« Je pars ce soir, à 19 heures, pour Mar-
seille », commence M. Jean Angelo, en cou-
lant un petit regard inquiet vers des bagages
inachevés.
Quatorze heures déjà !. pourtant les An-
nales Coloniales s'installent dans un fauteuil du
plus pur empire et le voyageur nous renseigne
de la meilleure grâce du monde.
Alger va travailler
« Oui, je suis très heureux de reprendre ce rô-
le qui a été une de mes créations préférées. »
« Les' films africains vous portent bonheur,
Y Aventurier, en plein désert, Barocco tourné
en Tunisie, sont les étapes qui jalonnent une
carrière remplie par ailleurs de succès métros
politains de Surcouf à la Vierge Folle ».
Tandis que le voyageur pressé par l'heure,
achève méthodiquement un fond de malle, je
note que la vamps Brigitte Helm sera une re-
doutable Antinéa. Le rôle de Saint-Avit est
définitivement confié à Pierre Blanchar.
Mais qui sera la petite Tanit-Zerga, créat".
re ambrée, svelte, légère. symbole de toute
la force prenante du Désert jusqu'à la mort,
dans le mirage de Gaô mystique capitale noire,
sous un ciel d'opale sans pareille ?.
Le prochain film, entièrement métamorphosé
par le scénario parlant de Jacques Deval (texte
français) sera réalisé par G. W. Pabst, I au-
teur de -Quatre de l'Infanterie.
Et c'est à Alger, ce nid de plabds. 1a cité
des pirates chère aux littérateurs, grande mé-
tropolis moderne que seront confectionnés les
costumes et les accessoires qui auraient proba-
blement dérouté Platon. a..
« Ecoute Socrate. dit Çritias, une histoire
très admirable. »
Le vieux récit de Tintée .u'ê"oqaait celles
pas les grandes dunes de sable mauves le ma..
tin, roses le soir, bleus sous la lune et le décor
d'un monde sombré dans la splendeur de ce
Hoggar vers lequel se dirigent les nouveaux
Atlantel.
IM.-L. S.
C' est une excellente version de VAtlantide 1
que M. Pabst va donner ; ce ne sera ni une
aventure sentimentale de Morhange, ni une des
aventures de la capricieuse Antinéa ; ce sera
- et combien, en cela. d'accord avec M.
Pierre Benoît l'anecdote de Saint-Avit dé-
veloppée jusqu'à t'hallucination. Cas de cons-
cience qui n'aura plus rien d'humain.
Tout décor sera vrai. Le metteur en scène
disait : « Une réunion d'amis tournera à Bis-
kra et descendra jusqu'à In-Salah. » Le bled
l'attire. Cet homme, qui connaît l'Afrique du
Nord depuis plus de vingt ans, veut y vivre des
heures cinématographiques. Pierre Blanchar
sera Saint-Avit, comme Spinelly incarnera
sans doute la mère d'Antinéa, qui, elle, sera
Brigitte Helm.
) -.- (
Hommage américain
à la colonisation française
Le docteur Herbert Adams Gibbous, explo-
rateur, universitaire et écrivain. revient d u le
longue randonnée dans les colonies françaises.
Le récit qu'il a fait de son voyage eât un
émouvant et éloquent dithyrambe, il a particu-
lièrement insisté sur sa visite au Maroc et à
l'Algérie.
Ce ne sont pas des colonies, a-t-il dit à
son auditoire, c'est la France elle-même. Mais
la France sait-elle ce qu'elle possède et ce
qu'elle a fait ?. Je n'ai jamais rien vu de plus
beau au monde que Constantine et les merveil-
tes que nous avons pu accomplir en faisant jail-
lir du sol des cités nouvelles ne sont rien à côté
de cette merveille qui s'appelle Casablanca.
Mon sentiment d'amiration pour "œuvre de la
France est sans bornes.
Et il conclut aux applaudissements de l'as-
sistance -- :
Si vous avez jamais un doute sur l'effort
de la civilisation contemporaine, allez voir
l'Afrique française I.
M. Keena, consul général des Etats-Unis à
Paris, présidait le déjeuner, qui eut lieu au
cours de cette réunion.
La situation économique 1
de la C6te des Somalis
-
Le paciuebot Félix-Roussel est; arrivé hirr
matin frE'xtrêmn.Onent avre, à bord, M.
Chapnn-Rais!I¡ac.
Le Gouverneur de la Côte, de* Somalis
a dit cjue, dans sa colonie, la crise s'at-
ténuait lentement et que la chute de la li-
vre avait déterminé une baisse du coût de la
vie atteignant jusqu'à 50 De nouveaux
travaux sont envisagés dans le port de Dji-
bouti, mais on attend, pour les commencer,
les crédits votés par la Chambre. Une sta-
tion estivale va être créée à une altitude de
1.300 mètres, dans un lieu, situé à quatre heu-
res de Djibouti.
A propos de Madagascar
par Yves CAZAUX.
LE PROGRAMME DE M. GAYLA
A la veille clt" son départ j'étais allé voir
M. Cayla, Gouverneur général de Madagas-
car, qui vient de rejoindre von poste pour la
deuxième fois.
Et j'y étais àllé avec un certain pessi-
misme, des vues assez sombres sur la situa-
tion de notre Grande Ile et son avenir im"
médiat. Je songeais à cette débâcle finan-
cière qui s'maii abattue ces temps-ci sur tou-
tes les affaires de la colonie, même sur les
plus prospères, après cette surcapitalisation
à outrance qu'on leur avait fait subir ; et je
me demandais comment, au plein de la crise,
l'économie locale pourrait en supporter les
dures conséquences.
Tout cela, des l'abord, je l'ai dit à M.
Cayla que j'allais trouver de la part des
Annales Coloniales. Il m'interrompit vite :
CI Ces manœuvres boursières, si elles ont
entraîné une débâcle financière, une gêne
dans la politique spéculative de quelques af-
faires malgaches, ne nous atteint pas écono-
miquement. Notis continuons à travailler sé-
rieusement, et la valeur objective de notre
production demeure la même : peu à peu les
choses reviendront à leur niveau exact et l'on
oubliera toute" cette folie - de spéculation qui
les avait un moment bouleversées. Plus gra-
ve, plus profondément grave serait la crise
elle-même si nous avions à la redouter.
ECONOMIQUEMENT LA COLONIE NK SOn'FR; PAS
DF. LA CRISE
On parle de surproduction, me dit M.
Cayla; mais on n'en souffre pas à Madagas-
car. Madagascar, en somme, se trouve peu
atteinte par la crise du fait de la diversité
et de la spécialité de sa production. Et elle
s'en trouve (fautant moins atteinte que l'in-
digène ainsi que la colonisation européenne
ont su sans désordre se conformer aux sug-
gestions de l'administration qui leur consen-
I lait - certaines - cultures de qualité supérieure
(comme celle du riz « vary-lava » par exem-
ple), et quTls ont su se plier au régime de
conditionnement des produits d'exportation
qui fonctionne à Madagascar depuis le 15
mai derniet. De sorte que la campagne de
1931 a été en dépit de la crise tout à fait
satisfaisante. Une grande production du riz
de qualité orainaire, destiné uniquement à
la consommation intérieure, a entraîné dans
certaines régions une baisse du cofit de la vie
et des salaires qui a permis un réajustement
des prix des matières premières. Parallèle-
ment à cette abondante récolte de r-b ordi-
naire, nous en avons enregistré 'une non
moins heureuse de riz de qualité supérieure,
de riz vary-lava seul destiné à l'exportation.
Le café et le tabac s'exportent dans la pro-
portion de 8.000 et 5.000 tonnes respective-
ment, chiffres encore jamais atteinte. Pout
1« manioc,. on sait. qu'il .n'y. a Pal--do-=.
production mondiale : aussi constatons-nous
que, grâce au système de primes compensa-
trices récemment inauguré, Madagascar a
réussi à en exporter 30.000 tonnes en manioc
desséché et 4.000 en tapioca. En pois du Cap,
nos exportations ont été excellentes égale-
ment avec 1 5.000 tonnes. Quant aux autres
produits comme le clou de srirofte. le ranhia
et les essences de certaines plantes (comme
l'ylang-ylang), ils trouvent eux aussi, en
qualité de produits de demi-luxe, de très
bons débouchés. Pour la vanille, nous étu-
dions une organisation destinée à assurer le
relèvement des cours.
Comme vous voyez, me dit M. Cayla, fa
production de Madagascar est très diverse,
très spéciale aussi par la qualité de ses pro-
duits. Avec quelques efforts, quelques sacri-
fices que les éléments producteurs de la co-
lonie ont su consentir, nous pouvions ne res-
sentir que fort peu la crise : c'est ce résultat
que nous avons su obtenir.
De colons à indigènes
Mais il y en avait un autre à obtenir éga-
lement à Madagascar dans le domaine des
relations politiques, entre nous et l'indi-
gène. Ces résultas, M. Cayla les a obtenus et
je veux rappeler à cet égard un passage
du discours qu'il a prononcé au Congrès de
Géographie Commerciale au temps de la
défunte Exposition Coloniale :
« Je n'ai pas à faire mystère des pronos-
tics assez pessimistes qui circulaient sur
l'avenir de la Grande Ile au moment où je
me suis embarqué pour rejoindre mon nou-
veau. poste, en avtil 1930. L'horizon politi-
*
que paraissait trrs sombre à beaucoup de nos
compatriotes, en raison des événements ta-
pageurs qui s'étaient produits dans la colo-
nie en mai 1929; d'autre part, la crise écono-
mique qui commençait à se faire durement
sentir à Madagascar était interprétée comme
l'iNdice de la pauvreté du pays.
u Pour moi qui, à deux reprises déjà, avais
eu l'occasion de connaître là-bas 1111e popula-
tion aussi courtoise que docile et qui m'étais
émerveillé de la variété des ressources mi-
nières et agricoles du pays malgachf, j'avais
grand'hâte de « faire le point Il.
DIVISIONS D'HIKR
« Entre colonisateurs et indigènes le fossé
se creusait de jour en jour et l'inqtliétud
régnait des deux côtés; vers quelles difficul-
tés croissantes n'allait-on pasau moment où
la mévente des produits s'annonçait longue,
si les uns et les autrey n'unissaient point leur
bonne volonté prmr « tenir le cou-b ».
« Il fallait avant tout réaliser la concorde
sans laquelle on ne peut rien bâtir de dura-
ble aux colonies. J'ai été ainsi (wlené à pren-
dre rapidement des mesures pour écarter
aux qui cherchaient leur voie dans les dis-
sentiments de la population. Des agitateurs
professionnels et intéressésqui bénéficiaient
depuis trop longtemps d'une indulgence ex-
cessive, furent éloignés des lieux̃ où s'exer-
çait leur propagande criminel le et des fonc-
tionnaires déloyaux qui, chargés de concou-
rir au maintien de l'ordre, s'apprêtaient à
le troubler, se ';'¡"r./tt. arrêtés dans leur
avancement.
Je ». hésitai pas d.' ai/leurs (favantage à
prendre des sanctions contre ceux de nos
compatriotes qui, par incompréhension de la
situation, faisaient le jeu des meneurs corn-
muno-autonomistes. Le terrain ainsi déblayé,
il me ftft beaucoup plus facile de reprendre
avec la masse de la population ce contact
confiant qui est la base essentielle d'une
bonne politique indigène. En poussant aussi
loin que possible les échelons administratifs
européens, en rétablissant dans leurs fonc-
tions les Gouverneurs indigènes qui me
contrôlaient plus depuis quelques années les
---- - -- -
MMIflUJUOTIDIEll
Rédaction & Administration :
t4, m a simkluwi
PARIS ce),
TtfliPH. : LOUVVtB 11-17
- RICHELIIEU 87""
Les Annales Coloniales
LM tmnçnces et réclames sont reçue» au
bureau du. Journal.
1
PimcTBUn-FpNDATtMK iMfreel RUEDEL
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reproduits qu'en citant lu AMRALM COLONIALES.
ABONNEMENTS
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Un se 6 Moh 3 Mei.
France et
Colonies 110 » 100 > Mx
Étranger.. 240 * 125 » 70 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Après la taxe
à l'importation des bananes
) -.- ( -.
- Le Parlement, avant de se séparer, à voté
une loi établissant, pour une durée de dix
années, une taxe à l'importation des ba-
nanes en France.
Cette taxe sera de 15 centimes par kilo-
gramme pour les bananes, à l'état frais, en
régimes, ou détachées, et de 60 centimes par
kilogramme pour les bananes desséchées ou
farines de bananes sans addition d'autres
produits.
L'article 2 et dernier de 1a loi prévoit que
« * produit des droits institués par l'article
précédent sera réparti entre les colonies,
pays 4e protectorat ou territoires sous man-
da.t français intéressés, dans les conditions
qui seront fixées par décret rendu sur le
rapport des ministres des Colonies, du Bud-
get et du Commerce. 8 4 -
La loi a été votée sans discussion. Le
n'est certes pas moi qui m'y serais opposé.
Je connais trop, et depuis trop longtemps,
les difficultés auxquelles se heurtent les
planteurs de bananes de nos colonies et,
notamment, de notre Guinée française, pour
vouloir prendre figure d'opposant, à l'heure
où les Pouvoirs publics reconnaissent, enfin,
la nécessité d'intervenir.
Mais je continue à penser, par devers
moi, qu'on a, une fois de plus, placé la
charrue avant les boeufs..
Ce n'est pas seulement parce" que l'on a
décidé de percevoir la taxe à dater de la
promulgation de la loi, tandis que la répar-
tition de son produit entre des intéressés ne
sera faite qu'après qu'un décret, sur lequel
devront se mettre d'accord les ministères
des Colonies, du Budget et des Finances,
aura été pris, après que ce produit aura: été
répatti, entre les colonies et pays de pro-
tectorat ou de mandat, en vertu de ce dé-
cret et après que, dans chaque colonie, on
aura fixé les conditions de la répartition
entrb les Intéressés, planteurs ou commer-
çants ou transporteurs.
Pendant des mois et peut-être des
années le plus clair bénéfice de. la nou-
velle loi se manifestera par la perception
de la taxe à l'entrée en France, si je ne me
trompe. Malsje souhaite, bien sincèrement,
de me tromper.
fit ll"une autre raison pour penser qu'on
a mis, oa. seulement la taxe avant le se-
cours aux planteurs, mais, d'une façon plus
générale, comme je l'ai dit, la charrue avant
les bœufs.
Le prdblème du développement et de la
protection de la culture de la banane dans
nos colonies je l'ai écrit ici-même depuis
longtemps, et j en demeure plus convaincu
que jamais ce n'est pas un problème de
• subvention ou de protection douanière ou de
contingentement, c'est, avant tout, un pro-
blème d'organisation commerciale.
Dans uné notice, qui m'est communiquée
par une entreprise privée, je lis ces très jus-
tes observations :
« L'exploitation bananière demande que
l'on prenne les. dispositions suivantes :
10 Soins spéciaux et engrais ibon marché
à apporter aux plantations pour que l'hec-
tare produise 1. 500 régimes choix de ter-
rains qui n'ont pas besoin d'irrigation ou
peu afin d'avoir un prix de revient assez
bas ;
20 Coupe de la banane encore verte et
transport minutieux de la propriété au
bateau ;
30 Standardisation du fruit ;
4" Transport avec des bateaux frigorifi-
ques réchauffés l'hiver ;
5° Dispositifs spéciaux pour l'embarque-
ment;
6° Dispositifs spéciaux pour le débarque-
ment, la banane doit être conduite l'hiver
de la cale du bateau au wagon par des
tunnels chauffés en passant par un dépôt
chauffé où a lieu le triage ;
7° Les bananes doivent être transportés
en wagons spéciaux isothermes ;
8° Ces wagons, l'été, doivent être ouverts
et aéréa dans les gares et l'on doit veiller
à ce que les wagons. ne séjournent pas dans
les gares de triage;
9" Soins spéciaux pour le transport des
bananes aux chambres de maturation où
doit passer la banane avant d'être mise en
vente ,-
toO Triage à l'arrivée pour la vente im-
médiate ;
il0 Triages journaliers dans les cham-
bres de maturation pour la vente de cha-
que jour,
120 Régulation constante de la tempéra-
ture des chambres de maturation, il est né-
cessaire d'avoir. diverses chambres à des de-
grés dittérents ;
130 Contrôle de la vente de la banane
par 'l' inspeetion sanitaire.
Et la notice poursuit : *
« Que faut-il pour avoir une banane soi-
gnée qui fasse contrat sur le marché ? Il
faut que, depuis la plantation jusqu'à la
répartition de la vente, la banane soit trai-
tée par une société unique spécialisée, qui
n'aura que le souci bananier assez consi-
dérable, et se tenant au courant des nou-
veaux moyens et groupant Achat, Trans-
port, Vente. Cette Société, 'Parce qu'unique,
pourra avoir des moyens puissants à l'em-
barquement, au débarquement, ainsi que des
bateaux pourvus des derniers perfectionne-
ments et des Wagons spéciaux isothermes.
Si l'on agit auttement, la banane française
sera discréditée et les plantoirs seront dé-
couragés et ruinés, ce sera la désertion de
nos Colonies. »
A ce programme je ne ferai, pour ma
part. qu'une seule réserve. Je ne vois pas
du tout la nécessité d'abandonner le mono-
pole de L'organisation du commerce de la
banane à une société privée.
Je pense, simplement, qu'il faut concen-
trer tous les efforts,. toutes les ressources,
en particulier celles a provenir de la taxe
à l'entrée, dans un seul organisme, qui
grouperait les. entreprises de transport, les
syndicats de planteurs, les administrations
coloniales, pour une œuvre d'organisation
du marché de la banane française.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-SAvoie,
Rapporteur du budget de
C Algérie.
> mim (
Après la mort de M. Maginot
1.'
Les condoléances
M. Canino, vice-consul d'Italie à Tunis, a
exprimé au Résident général les sentiments
attristés de M. ltalo Balbo, ministre de l'Air
du gouvernement italien.
Dès que le décès de M. Maginot a été
connu au Maroc, le Sultan a prié M. Lucien
Saint, Résident général, de transmettre les
condoléances du maghzen et du peuple chéri-
fien au gouvernement de la République.
Le président du Conseil a reçu de nom-
breux télégrammes de condoléances de M;
Lucien Saint. Résident général de France au
Maroc: de M, J. Carde, Gouverneur général
de l'Algérie, de M. Manceron, Résident gé-
néral de France à Tunis; des municipalités
de Setif, de Sidi-bel-Abbès, du commandant
supérieur des troupes du Maroc.
S. A. Bao Dai, empereur d'Annam, est
ni le hier saluer la dépouille mortelle du mi-
nistre de la Guerre.
Les obsèques deM. Maginot
seront nationales 1\
Au cour b du Conseil Ses ministres, réuni
dans la matinée de jeudi à l'Elysée, sous la
présidence de M. Paul Doutner, M. Pierre
LaAral a rendu à la mémoire de M. Andrd
Maginot un hommage ému, auquel s'est as-
socie le .Président .çkU'la République.
Le Conseil a décidé qu il serait fait à
M. Maginot des obsèques nationales.
Elles auront lieu dimanche matin, à dix
heures.
Le corps sera placé sur une prolonge d'ar-
tillerie. Le cortège funèbre gagnera le bou-
levard Saint-Germain et défilera devant la
façade principale du ministère de la Guerre,
puis devant la Chambre des députés.
Le service religieux sera célébré dans la
chapelle Saint-Louis-des Invalides.
Ainsi qu'il est d'usage en pareille circons-
tance, un seul discours sera prononcé. C'est
M. Pierre Laval qui adressera le suprême
adieu à son collaborateur.
Geste de sympathie des sénateurs
et députés coloniaux
à l'ancien ministre des Colonies
Les sénateurs et députés des Colonies,
pour marquer la sympathie particulière que
la représentation coloniale nourrissait à
l'égard de M. André Maginot, ont décidé
d'envoyer en leur nom collectif une couronne
aux obsèques de l'ancien ministre des Colo-
nies où ils seront représentés par une délé-
gation.
) -.- - (
Démission de M. Briand
.a -
Un certain nombre de journaux du matin an-
noncent la démission de M. Aristide Briand
que son état de santé oblige à résigner les
fonctions de ministre des Affaires étrangères,
qu'il détenait depuis six années.
Cette nouvelle ne serait rendue officielle,
qu'au cours du Conseil des Ministres de mer-
credi.
L'Agence Radio a communiqué dans la soi-
rée d'hier, au aujet de cet événement la note
suivante :
On apprend ce soir, d'une source officieuse,
que M. Pierre Laval, président du Conseil, est
en possession de la démission de M. Briand,
mais qu'il ne la rendra publique que dans quel-
ques jours.
Nous.croyons savoir que la décision de M.
Briand fut communiquée par lui au Président
du Conseil, au cours d'un entretien qu'eurent,
ce matin, les deux hommes d'Etat au Ministère
des Affaires - étrangères.
M. Laval , informant M. Briand de son in-
tention de procéder à un élargissement de son
ministère, exprima à ce dernier le souhait qu'il
pût continuer de lui apporter son précieux
concours.
M. Briand allégua l'état précaire de sa santé
et fit connaître à M. Laval son intention de se
retirer, déclinant ainsi l'offre éventuelle qui lui
était faite.
M. Laval insista pour faire revenir M. Briand
sur sa décision et, n'y parvenait pas, demanda
au Ministre des Affaires étrangères s'il accep-
terait la fonction de ministre d'Etat.
M. Briand, quoique paraissant peu disposé à
accueillir cette offre, n a cependant pas refusé
formellement et a réservé sa réponse sur ce
point.
- (
La succession de Mgr Hoyek
le Le Synode maronite réuni à Bkerke, dans
le Liban, a désigné comme patriarche d'An-
tioche et successeur de Mgr Hoyek, Mgr
Arida, évêque de Tripoli.
Clientèle
»♦»
ANDis que COM-
mence à s'organi-
ser en plus étroite
collaboration, l »
circuit d'échanges
France-Colonies ;
que toute une sé-
rie de bienfaisan-
tes mesures vont favoriser la vejnte des pro-
duit! métropolitains dans nos possessions
d'outre-mer j il est. grand temps que nos
industriels, et nos commerçants s'inquiètent
des besoins, des goûts d'une clientèle indi-
gène changeant avec les latitudes mais qui,
en général, sous tous les deux, sait ce
qu'elle veut.
Les fournisseurs métropolitains, doivent
dès maintenant, et sans se laisser démora-
liser par la crise, adapter des méthodes nou-
velles à des pays nouveaux. Trop nombreux
sont encore ceux qui s'imaginent « que c'est
assez bon pour l'exportation. et qu'on
place en Afrique la camelote invendable en
Europe. 9. Les insuccès continueront à
être le lot de ces piètres psychologues.
Le pire, c'est que ces peu consciencieux
marchands' finissent pat donner une mau-
vaise et imméritée réputation aux marchés
africains. La clientèle indigène existe
comme la clientèle métropolitaine ; celle-là
aussi réclame des. soins de présentation, des
prix avantageux, la connaissance de ses ha-
bitués pour y conformer l'offre.
Il faut tenir compte, qu'à l'inverse de
nos traditions parisiennes, ce sont encore,
là-bas,- les consommateurs qui imposant la
mode, ils ne la subissent pas.
En 'matière de tissus, par exemple, tes
dessins et coloris jouent, un rôle de, tout pre-
mier plan, mais le fournisseur ne doit
jamais perdre de vue le prix et la qualité.
L'indigène qui a payé cher une pacotille
trop vite usée fait autour de lui une triste
publicité à nos comptoirs ; sa langue le
venge avec éclat de son marché de aupt.
La confiance est encore en Afrique>
comme partout, la base d'un commerce pros-
péré.
A l'heure où notre empire colonial
souhaite une œuvre constructive élargissant
dans toutes nos possessions d'outre-mer le
circuit économique français, il faut que les
industriels et tes commerçants métropoli-
tains aient une politique de vente leur per-
mettant de fournir la meilleure qualité au*
meilleurs prip ; il. faut qm% débarrassé}
d'une quantité dÙdéei exotiques périméèi?
ils considèrent les indigènes comme une
clientèle à conquérir.
Ernert Haudo»,
Sénateur de la Afartttf,
Vice-Président de la commission
des Domme.
; I (
Mort de M. Etime Grosebrie
»♦»
M. Etienne Grosclaude est décédé hier soir,
à son domicile, 57, avenue Kléber, après une
courte maladie.
M. Etienne Grosclaude était né à Paris le
2 juin 1858. Conférencier spirituel, écrivain
plein d'humour, il apporta, pendant de longues
années, une collaboration assidue aux jour-
naux parisiens. soit comme rédacteur, soit com-
me directeur. Qtons parmi ceux-ci : le Figaro,
le Temps, l'Echo de Paris, la Liberté, la Ré-
publique jrançaise, te. Journal.
Grosclaude fut un des prenuers globe-trottera
du journalisme ; il fit l'expédition de Madagas-
car avec Gallieni et s'en fut ensuite, en compa-
gnie de Cecil Rhodes, au Transvaal, où il
avait conçu un vaste projet d'élèctrification,
qui flattait le côté un peu chimérique de son ca-
ractère. Melé au mouvement de « la Patrie
française », il était toutefois resté en marge de
la politique, s'y intéressant avec ferveur, pas
assez cependant pour prendre part à ses luttes
ailleurs que dans la coulisse. Mais ses relations
personnelles dans la société de Londres et de
New-York lui permirent # souvent de rendre à
notre diplomatie des services qui furent appré-
ciés au quai d Orsay. Gomme il ne voulait pas
laisser prescrire ses droits dans ce domaine, il
intitula un de ses derniers volumes : la Machi-
ne ronde qui a perdu la boule, ce qui est, en
effet, la constatation la plus évidente des sou-
cis de notre temps.
M. Etienne Grosclaude laisse, en outre, un
certain nombre de volumes dont plusieurs sont
constitués par la réunion de ses brillantes chro-
niques, où les futurs chercheurs de la « petite
histoire » trouveront une documentation précieu-
se sur la vie parisienne et française d'entre les
deux guerres. Parmi ces œuvres, citons : Les
Gaités de l'année (de 1686 à 1892) ; Pardon,
Madame ; De Partout ; Hâtom-nous d'en rire;
Un Parisien à Madagascar ; La France, la
Russie; L'Allemagne et la guerre du Trans-
oaal ; et son dernier volume : Mémoire tfoutre-
tombe.
) ..a (
Le dIe et la diehesse de Brabant
préparait lev vtyage
Le duc et la duchesse de Brabant, qui doi-
vent prochainement partir pour l'Indochine,
sont venus à Paris. On avait prévenu seule-
ment le ministre des Colonies et le ministre
de l'Air. Le déjeuner eut lieu chez l'ambas-
sadeur. Aucun protocole, mais seulement des
conversations relatives au voyage.
Le duc et la duchesse de Brabant avaient
tenu à remercier les deux ministres français
de leur obligeance et de la façon fort aima-
ble dont ils ont favorisé leur déplacement.
L'héritier du trône de Belgique j'ést rendu
ensuite à l'Elysée pour présenter sa jeune
femme au Président de la République qu'il
connaissait déjà.
Le soir même, le couple princier repartit
pour Bruxelles où il arriva dans la Indt.
IIIs. les cundssiMs
A M CHAMBRE.
A LA COMMISSION DES nNANa.
Poursuivant ses travaux, la Commission des
Finances de la Chambre a tenu deux réu-
nions dans la journée d'hier.
Le budget de la marine militaire
Dans sa séance de la matinée, elle a ter-
miné l'examen du budget de la marine mili-
taire. Sur le rapport de M. Georges Bureau,
elle a adopté les divers chapitres du titre 2
(travaux neufs et approvisionnement de
guerre).
Le budget des dépenses des territoires
d'outre-mer
M. Bouilloux-Lafont a continué * l'exposé
du rapport sur le budget de la guerre, dont
la commission a achevé l'étude; elle a en-
suite adopté le budget des dépenses des ter-
ritoires d outre*mer.
Au cours de cette étude, il a été fourni, no-
tamment par M. Ernest Flandin, vice-prési-
dent de la Commission de l'armée, des ren-
seignements très intéressants sur les progrès
de la pacification du Maroc, notamment
dans le large couloir qui sépare le. Moyen-
Atlas et le Grand-Atlas.
Presque sans pertes, grâce aux troupes
supplétives, dont les contingents réguliers
constituent seulement le soutien, la réalisa-
tion d'un programme tel que jamais aucun
des occupants du Maroc n'osa le dresser est
maintenant à la veille d'être achevée. Avant
dec ans, il n'y aura plus, dans tout le Ma-
roc, de centres de l'us, dans tout le Ma-
roc. de centres de dissidence.
Un exposé de M. Paganon sur le budget
des Affaires étrangères
M. Paganon a fait ensuite adopter le bud-
get du ministère des Affaires étrangères pour
l'exercice 1932.
Le rapporteur a fait une analyse générale
des différents postes de ce budget comparés
aux exercices précédents. Il a rappelé que le
programme suivi depuis longtemps par la
Commission des Finances pour l'achat d'im-
meubles destinés à la représentation diploma-
tique se poursuit méthodiquement. Il a rap-
pelé également l'intérêt présenté pour nos
agents à l'étranger d'une dotation budgétaire
digne de la France; puis il a développé le
plan d'organisation nouvelle des services d'in
formation et des œuvres à l'étranger, qui
sérvent avec éclat le rayonnement de notre
génie national. 11 a précisé la position de
notre pays à la commission des mandaté et
a rendu hommage à l'esprit organisateur de
M. Ponsot en Syrie.
Le montant des crédits ouverts pour 1932
aux services intérieurs et extérieurs du Quai
d'Orsay sera de 240 millions en chiffres
ronds.
Un examen très-animé a suivi l'exposé de
Ma Paganon, & l'occasion des questions ex.
"rp1úlleurl commissaires sur le fone.
tionnement de nos services diplomatiques,
sur l'épanouissement des œuvrer de propa-
gande et de culture françaises au dehors.
Il a été constaté d'ailleurs que, de manière
générale, malgré les majorations de crédit
accordées au cours des dernières annéelt, les
dotations de ce ministère sont fort modestes.
En dehors des chapitres de personnel et de
matériel, signalons les 29 millions consacrés
aux œuvres françaises à l'étranger et les 40
millions de subventions à la Compagnie du
chemin de fer Tanger-Fez.
b «»- - -
RUE OUDINOT
Prochain mouvement dans l'administration
Le mouvement attendu dans l'Administra-
tion centrale va pouvoir paraître incessam-
ment par suite de la mise hors cadre de M.
Cottret, sous-dîrecteur, agréé par M. le Gou-
verneur général Antonetti comme directeur
de l'Agence Economique de l'A.E.F.
M. Langle, chef de bureau hors classe,
chargé du service de la Défense nationale,
sera promu au remplacement numérique de
M. Cottret.
:
Dans la diplomatie
Nomination
Le Journal Officiel publie ce matin un .im-
portant mouvement diplomatique, duquel
nous extrayons la nomination suivante :
Est nommé ministre plénipotentiaire de
2e classe, M. Thierry (René), conseiller d'am-
bassade hors cadre à la disposition du gou-
vernement tunisien.
) - -.. (
Création d'en office de Niger
Sur la proposition de M. Paul Reynaud,
ministre des Colonies, le Président de la Ré-
publique vient de signer un décret instituant
un « Office du Niger », doté de la personna-
lité civile et de 1 autonomie financière.
Cet organisme placé sous l'autorité du
Gouverneur général sera dirigé par un di-
recteur assisté d'un Conseil d'administration.
Ce Conseil groupera, outre les fonctionnaires
représentant le ministère et l'Afrique Colo-
niale Française, des personnalilés précieuses
par leur science ou par leur connaissance des
affaires. Deux membres indigènes en feront
fiartie. Un sénateur et un député assureront
le contrôle du Parlement et apporteront à
l'Office le concours des Chambres, Une pa-
reille assemblée ne peut se réunir qu'à Pa-
ris, aussi un comité de surveillance locale,
sous la présidence du Lieutenant-Gouverneur
du Soudan, assurera sur place le contrôle de
la gestion du Directeur.
L'Office sera chargé de toutes les études,
travaux et opérations d'établissement ou
d'exploitation se rapportant à l'équipement
hydraulique et agricole de la vallée du Niger.
}. (
A propos des rédactions
de tnitment en Indochine
Rue
Une décoration de M. Ontrey
A bord du Félix-Roussel arrivé hier matin
à Marseille se trouvait M. Outrey, député de
la Cochinchine. M. Outrey a signalé que les
fonctionnaires indochinois protestaient con-
tre la réduction de leur traitement, mesure,
disent-ils, qui n'a pas été appliquée dans la
métropole. M. Outrey leur a promis de saisir
le ministre de cette question et, au besoin,
d'interpeller s'il n'obtient pas satisfaction.
f
CINÉMA COLONIAL
-
La nouvelle Atlantide
̃ «♦«
Chez M. Jean Angelo
Une maison délicieusement vieille, tout
près du Luxembourg, dans ce coin hanté par
les ombres trépidantes de la Grande Made-
moiselle. des Trois Mousquetaires.
C'est entre malle et valise que je rencontre
M. Jean Afigelo, qui embarque samedi pour
Alger. L'excellent artiste sut imprimer au ca-
ractère du capitaine Morhange un relief si. Sai-
sissant, si ineffaçable: qu'au moment de rtnou-
vefer la version et 1 interprétation de l'Atlan-
tide, en dépit de toutes les cabales de studios,
il fut impossible de confier ce rôle, sur lequel
repose tout l'intérêt de l'action, à une autre
vedette.
« Je pars ce soir, à 19 heures, pour Mar-
seille », commence M. Jean Angelo, en cou-
lant un petit regard inquiet vers des bagages
inachevés.
Quatorze heures déjà !. pourtant les An-
nales Coloniales s'installent dans un fauteuil du
plus pur empire et le voyageur nous renseigne
de la meilleure grâce du monde.
Alger va travailler
« Oui, je suis très heureux de reprendre ce rô-
le qui a été une de mes créations préférées. »
« Les' films africains vous portent bonheur,
Y Aventurier, en plein désert, Barocco tourné
en Tunisie, sont les étapes qui jalonnent une
carrière remplie par ailleurs de succès métros
politains de Surcouf à la Vierge Folle ».
Tandis que le voyageur pressé par l'heure,
achève méthodiquement un fond de malle, je
note que la vamps Brigitte Helm sera une re-
doutable Antinéa. Le rôle de Saint-Avit est
définitivement confié à Pierre Blanchar.
Mais qui sera la petite Tanit-Zerga, créat".
re ambrée, svelte, légère. symbole de toute
la force prenante du Désert jusqu'à la mort,
dans le mirage de Gaô mystique capitale noire,
sous un ciel d'opale sans pareille ?.
Le prochain film, entièrement métamorphosé
par le scénario parlant de Jacques Deval (texte
français) sera réalisé par G. W. Pabst, I au-
teur de -Quatre de l'Infanterie.
Et c'est à Alger, ce nid de plabds. 1a cité
des pirates chère aux littérateurs, grande mé-
tropolis moderne que seront confectionnés les
costumes et les accessoires qui auraient proba-
blement dérouté Platon. a..
« Ecoute Socrate. dit Çritias, une histoire
très admirable. »
Le vieux récit de Tintée .u'ê"oqaait celles
pas les grandes dunes de sable mauves le ma..
tin, roses le soir, bleus sous la lune et le décor
d'un monde sombré dans la splendeur de ce
Hoggar vers lequel se dirigent les nouveaux
Atlantel.
IM.-L. S.
C' est une excellente version de VAtlantide 1
que M. Pabst va donner ; ce ne sera ni une
aventure sentimentale de Morhange, ni une des
aventures de la capricieuse Antinéa ; ce sera
- et combien, en cela. d'accord avec M.
Pierre Benoît l'anecdote de Saint-Avit dé-
veloppée jusqu'à t'hallucination. Cas de cons-
cience qui n'aura plus rien d'humain.
Tout décor sera vrai. Le metteur en scène
disait : « Une réunion d'amis tournera à Bis-
kra et descendra jusqu'à In-Salah. » Le bled
l'attire. Cet homme, qui connaît l'Afrique du
Nord depuis plus de vingt ans, veut y vivre des
heures cinématographiques. Pierre Blanchar
sera Saint-Avit, comme Spinelly incarnera
sans doute la mère d'Antinéa, qui, elle, sera
Brigitte Helm.
) -.- (
Hommage américain
à la colonisation française
Le docteur Herbert Adams Gibbous, explo-
rateur, universitaire et écrivain. revient d u le
longue randonnée dans les colonies françaises.
Le récit qu'il a fait de son voyage eât un
émouvant et éloquent dithyrambe, il a particu-
lièrement insisté sur sa visite au Maroc et à
l'Algérie.
Ce ne sont pas des colonies, a-t-il dit à
son auditoire, c'est la France elle-même. Mais
la France sait-elle ce qu'elle possède et ce
qu'elle a fait ?. Je n'ai jamais rien vu de plus
beau au monde que Constantine et les merveil-
tes que nous avons pu accomplir en faisant jail-
lir du sol des cités nouvelles ne sont rien à côté
de cette merveille qui s'appelle Casablanca.
Mon sentiment d'amiration pour "œuvre de la
France est sans bornes.
Et il conclut aux applaudissements de l'as-
sistance -- :
Si vous avez jamais un doute sur l'effort
de la civilisation contemporaine, allez voir
l'Afrique française I.
M. Keena, consul général des Etats-Unis à
Paris, présidait le déjeuner, qui eut lieu au
cours de cette réunion.
La situation économique 1
de la C6te des Somalis
-
Le paciuebot Félix-Roussel est; arrivé hirr
matin frE'xtrêmn.Onent avre, à bord, M.
Chapnn-Rais!I¡ac.
Le Gouverneur de la Côte, de* Somalis
a dit cjue, dans sa colonie, la crise s'at-
ténuait lentement et que la chute de la li-
vre avait déterminé une baisse du coût de la
vie atteignant jusqu'à 50 De nouveaux
travaux sont envisagés dans le port de Dji-
bouti, mais on attend, pour les commencer,
les crédits votés par la Chambre. Une sta-
tion estivale va être créée à une altitude de
1.300 mètres, dans un lieu, situé à quatre heu-
res de Djibouti.
A propos de Madagascar
par Yves CAZAUX.
LE PROGRAMME DE M. GAYLA
A la veille clt" son départ j'étais allé voir
M. Cayla, Gouverneur général de Madagas-
car, qui vient de rejoindre von poste pour la
deuxième fois.
Et j'y étais àllé avec un certain pessi-
misme, des vues assez sombres sur la situa-
tion de notre Grande Ile et son avenir im"
médiat. Je songeais à cette débâcle finan-
cière qui s'maii abattue ces temps-ci sur tou-
tes les affaires de la colonie, même sur les
plus prospères, après cette surcapitalisation
à outrance qu'on leur avait fait subir ; et je
me demandais comment, au plein de la crise,
l'économie locale pourrait en supporter les
dures conséquences.
Tout cela, des l'abord, je l'ai dit à M.
Cayla que j'allais trouver de la part des
Annales Coloniales. Il m'interrompit vite :
CI Ces manœuvres boursières, si elles ont
entraîné une débâcle financière, une gêne
dans la politique spéculative de quelques af-
faires malgaches, ne nous atteint pas écono-
miquement. Notis continuons à travailler sé-
rieusement, et la valeur objective de notre
production demeure la même : peu à peu les
choses reviendront à leur niveau exact et l'on
oubliera toute" cette folie - de spéculation qui
les avait un moment bouleversées. Plus gra-
ve, plus profondément grave serait la crise
elle-même si nous avions à la redouter.
ECONOMIQUEMENT LA COLONIE NK SOn'FR; PAS
DF. LA CRISE
On parle de surproduction, me dit M.
Cayla; mais on n'en souffre pas à Madagas-
car. Madagascar, en somme, se trouve peu
atteinte par la crise du fait de la diversité
et de la spécialité de sa production. Et elle
s'en trouve (fautant moins atteinte que l'in-
digène ainsi que la colonisation européenne
ont su sans désordre se conformer aux sug-
gestions de l'administration qui leur consen-
I lait - certaines - cultures de qualité supérieure
(comme celle du riz « vary-lava » par exem-
ple), et quTls ont su se plier au régime de
conditionnement des produits d'exportation
qui fonctionne à Madagascar depuis le 15
mai derniet. De sorte que la campagne de
1931 a été en dépit de la crise tout à fait
satisfaisante. Une grande production du riz
de qualité orainaire, destiné uniquement à
la consommation intérieure, a entraîné dans
certaines régions une baisse du cofit de la vie
et des salaires qui a permis un réajustement
des prix des matières premières. Parallèle-
ment à cette abondante récolte de r-b ordi-
naire, nous en avons enregistré 'une non
moins heureuse de riz de qualité supérieure,
de riz vary-lava seul destiné à l'exportation.
Le café et le tabac s'exportent dans la pro-
portion de 8.000 et 5.000 tonnes respective-
ment, chiffres encore jamais atteinte. Pout
1« manioc,. on sait. qu'il .n'y. a Pal--do-=.
production mondiale : aussi constatons-nous
que, grâce au système de primes compensa-
trices récemment inauguré, Madagascar a
réussi à en exporter 30.000 tonnes en manioc
desséché et 4.000 en tapioca. En pois du Cap,
nos exportations ont été excellentes égale-
ment avec 1 5.000 tonnes. Quant aux autres
produits comme le clou de srirofte. le ranhia
et les essences de certaines plantes (comme
l'ylang-ylang), ils trouvent eux aussi, en
qualité de produits de demi-luxe, de très
bons débouchés. Pour la vanille, nous étu-
dions une organisation destinée à assurer le
relèvement des cours.
Comme vous voyez, me dit M. Cayla, fa
production de Madagascar est très diverse,
très spéciale aussi par la qualité de ses pro-
duits. Avec quelques efforts, quelques sacri-
fices que les éléments producteurs de la co-
lonie ont su consentir, nous pouvions ne res-
sentir que fort peu la crise : c'est ce résultat
que nous avons su obtenir.
De colons à indigènes
Mais il y en avait un autre à obtenir éga-
lement à Madagascar dans le domaine des
relations politiques, entre nous et l'indi-
gène. Ces résultas, M. Cayla les a obtenus et
je veux rappeler à cet égard un passage
du discours qu'il a prononcé au Congrès de
Géographie Commerciale au temps de la
défunte Exposition Coloniale :
« Je n'ai pas à faire mystère des pronos-
tics assez pessimistes qui circulaient sur
l'avenir de la Grande Ile au moment où je
me suis embarqué pour rejoindre mon nou-
veau. poste, en avtil 1930. L'horizon politi-
*
que paraissait trrs sombre à beaucoup de nos
compatriotes, en raison des événements ta-
pageurs qui s'étaient produits dans la colo-
nie en mai 1929; d'autre part, la crise écono-
mique qui commençait à se faire durement
sentir à Madagascar était interprétée comme
l'iNdice de la pauvreté du pays.
u Pour moi qui, à deux reprises déjà, avais
eu l'occasion de connaître là-bas 1111e popula-
tion aussi courtoise que docile et qui m'étais
émerveillé de la variété des ressources mi-
nières et agricoles du pays malgachf, j'avais
grand'hâte de « faire le point Il.
DIVISIONS D'HIKR
« Entre colonisateurs et indigènes le fossé
se creusait de jour en jour et l'inqtliétud
régnait des deux côtés; vers quelles difficul-
tés croissantes n'allait-on pasau moment où
la mévente des produits s'annonçait longue,
si les uns et les autrey n'unissaient point leur
bonne volonté prmr « tenir le cou-b ».
« Il fallait avant tout réaliser la concorde
sans laquelle on ne peut rien bâtir de dura-
ble aux colonies. J'ai été ainsi (wlené à pren-
dre rapidement des mesures pour écarter
aux qui cherchaient leur voie dans les dis-
sentiments de la population. Des agitateurs
professionnels et intéressésqui bénéficiaient
depuis trop longtemps d'une indulgence ex-
cessive, furent éloignés des lieux̃ où s'exer-
çait leur propagande criminel le et des fonc-
tionnaires déloyaux qui, chargés de concou-
rir au maintien de l'ordre, s'apprêtaient à
le troubler, se ';'¡"r./tt. arrêtés dans leur
avancement.
Je ». hésitai pas d.' ai/leurs (favantage à
prendre des sanctions contre ceux de nos
compatriotes qui, par incompréhension de la
situation, faisaient le jeu des meneurs corn-
muno-autonomistes. Le terrain ainsi déblayé,
il me ftft beaucoup plus facile de reprendre
avec la masse de la population ce contact
confiant qui est la base essentielle d'une
bonne politique indigène. En poussant aussi
loin que possible les échelons administratifs
européens, en rétablissant dans leurs fonc-
tions les Gouverneurs indigènes qui me
contrôlaient plus depuis quelques années les
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